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Le tome X des documents concernant le Poitou recueillis dans les registres du Trésor des chartes contient les actes des cinq dernières années du règne de Charles VII et ceux des quatre premières années de Louis XI. Sur les cent trente pièces dont il se composé, quatre-vingt-une émanent de la chancellerie de Charles VII et quarante-neuf de celle de son fils. On peut classer ces actes en diverses catégories que nous allons passer rapidement en revue, en indiquant sommairement, pour chacune, ce que l'on y trouve de plus important.
Les lettres de rémission continuent à occuper une place prépondérante ; prises dans leur ensemble, on peut dire que leur
caractère essentiel ne diffère pas sensiblement de ce qui a été
remarqué à propos de celles qui ont été publiées dans les précédents volumes. Elles sont- dans celui-ci au nombre de quatrevingt-douze, dont près du tiers se rapporte à des gentilshommes
ou à des personnages tenant un rang élevé dans la société,
tels que Jean de Châteaupers, Mathurin Chappeau, écuyer, Jean
d'Escoubleau, Pierre Berchou, Robert de Brilhac, Jacques Le Jude,
écuyer, Mathurin d'Appelvoisin, chevalier, Jacques Jousseaume,
sr de la Geffardière, Jean et Jacques de Puyguyon. Jean Beufmont, Pierre de Lugny, chevalier, Payen el Briand Boutou, ses
neveux, Pierre Bonneau, sr de Saint-Michau, son gendre, Perrot
de La Lande écuyer, Amaury de Liniers, Louis de Lestang, Jean
de La Rochefaton, Guyon de Vaucelles, Jean de Pérusse des Cars,
Jacques de Belleville, Renaud Chabot, sire de Jarnac, Louis, son
fils, et Jacques Goulard, écuyer, tous coupables de meurtres,
D'autres homicides sont imputables seulement à la brutalité
des mœurs et quelques-uns à des causes psychologiques. Jean de
La Rochefaton, rentrant au milieu de la nuit en son hôtel de
Montalembert, poussé par le soupçon d'une infidélité conjugale,
trouva en effet sa femme et son frère Alexandre couchés ensemble. Voulant venger son honneur, ou plutôt obéissant à une
impulsion naturelle et s'abandonnant à la colère aveugle, il
frappa à coups d'épée les deux complices ; le frère succomba et la
femme fut grièvement blessée. On peut noter une particularité
d'ordre spécial dans le cas de Jacques de Belleville. Sous le
coup de poursuites motivées par plusieurs crimes et délits mis
à sa charge, il avait tué, en l'hôtellerie du Mouton à Poitiers, où
il était descendu, le fermier de la prévôté de cette ville et un de
ses officiers qui venaient le mettre en état d'arrestation. Rémission lui fut octroyée, mais à la condition d'aller combattre les
infidèles. Dans cette catégorie d'actes, il en est un encore, intéressant à un autre point de vue, qui mérite de retenir l'attention :
c'est l'abolition accordée, le 18 décembre 1463, à Jean Barbin,
sr de Puygarreau, avocat du roi au Parlement, mari de Françoise
Gillier. Il avait été privé de cet office dès le début du règne de
Louis XI, jeté en prison et poursuivi judiciairement pour abus
Pour la plupart des textes publiés dans le volume, nous n'avons
rien à ajouter ici aux faits qui y sont relatés, ni aux éclaircissements biographiques ou juridiques dont ils sont accompagnés.
Nous nous contenterons de quelques observations d'ordre général.
Tout d'abord nous ferons remarquer le nombre relativement considérable de rémissions délivrées à des francs-archers. Anciens
hommes de guerre et le plus grand nombre n'ayant servi que
dans des bandes de routiers, ils avaient conservé des habitudes
d'indiscipline, de violence et de pillage, et n'avaient pu se plier à
une vie régulière. Dans la nouvelle milice, ils avaient beaucoup
de loisirs ; au lieu de les employer à l'exercice d'un métier honnête, ils s'enquéraient de tous les mauvais coups à faire et étaient
toujours disposés à y prêter la main, beaucoup plus redoutables
à leurs concitoyens qu'aux ennemis du royaume. Ce grave
inconvénient de l'institution des francs-archers, qui a déjà été
signalé ailleurs
Le procès entre Philippe de La Fa et Jean Brachet, ainsi qu'un
second dont il est longuement question dans un autre endroit
Dans une note consacrée à Louis Chabot, sr de Jarnac, à
l'occasion de la part qu'il avait prise au meurtre de Gilles de Quatrebarbe, neveu du sr de La Tour-Landry, à Clairvaux en Châtelleraudais, dont Renaud, son père, et le sr de La Tour étaient
coseigneurs, nous avons dit quelques mots d'un fait particulièrement intéressant par ses conséquences pour l'histoire économique
Ce moyen de repeupler le pays et de rendre à l'agriculture son r de La Rochefoucauld
s'était primitivement engagé à laisser les laboureurs jouir de
leur récolte, sauf le dixième sillon qui serait laissé sur pied à
son profit ; désormais cette dîme lui serait livrée. « siée et
abattue », et il éviterait ainsi les frais de moisson. Il parut se
contenter de cette concession. Jusqu'en 1465, on s'en tint de part
et d'autre à cet arrangement qui fut accepté, dans les pays voisins, par tous ceux qui à l'origine avaient traité aux mêmes conditions. Mais depuis, les exigences excessives des seigneurs
reparurent et ne firent que s'accroître. En 1472 les procès recommencèrent et durèrent plusieurs années, comme on l'apprend
par une plaidoirie prononcée au Parlement, le 4 décembre 1478,
pour Pierre et François Salles, frères, contre Jean seigneur de
Montignac et Pierre de Barbezières, qui leur avaient baillé desterres à défricher et, non contents de leur réclamer-des redevances
qui n'avaient pas été prévues au contrat, leur faisaient subir toute
sorte de mauvais traitements.
Pour les contestations de même nature entre Louis Chabot et
ses sujets, les actes que nous avons cités sont du 4 mars 14772a 28, aux dates des
3 et 15 juillet 1460 ; pour la plainte des frères Salles contre Pierre de Barbezières, X2a 43, date du 4 décembre 1478 ; et pour les contestations entre
Louis Chabot et ses sujets, X2a 41, à la date du 4 mars 1477.
Les documents du nouveau volume, qui viennent s'ajouter aux
rémissions, présentent une assez grande variété ; il en est qui
peuvent encore être groupés par espèce et d'autres qui échappent
à toute classification. Parmi ces derniers, quelques-uns méritent
une mention particulière. Par lettres du 22 octobre 1458,
Charles VII fit don à Jean bâtard d'Orléans, comte de Dunois, des
villes, terres et châtellenies de Parthenay, Secondigny Vouvant,
Mervent, le Coudray-Salbart, Châtelaillon, Matefelon et autres,
pour en jouir après le décès d'Artur de Richemont, devenu duc
de Bretagneer, duc de Savoie, et François
Sforza, duc de Milan, fut en même temps commandeur de Saint-Antoine de la Lande, non loin de Champdeniers. Son éloignement
facilita l'intrusion d'un compétiteur sans scrupule, qui, après
s'être emparé de force de la commanderie, lui suscita de graves
ennuis et un procès interminable dont nous avons relaté toutes
les péripéties. Le second, Jean Bretonneau, appelé aussi Jean de
Champdeniers, oncle de la femme de Pierre Ségaud, était à la
Des permissions d'élever des fortifications furent octroyées à
François de Vendel, chevalier, pour son hôtel de l'Ebaupinaye,
mouvant d'Argenton (février 1459) ; à Jean de Montournais, chevalier, avec droit de guet et de garde, pour la place de Puymorin,
dont il était seigneur (mai 1459 et 22 septembre 1462) ; à Jean
de Mondon, écuyer d'écurie du comte du Maine, pour son château
des Coutaux (novembre 1460) ; à Jean Mourraut, conseiller du
roi, conservateur des privilèges de l'Université de Poitiers, pour
son hôtel de la Motte-sur-Croutelle (novembre 1461) ; les mêmes
lettres lui accordaient tous droits de haute et moyenne justice en
ladite seigneurie. Jacques Rataut, écuyer, obtint aussi, par lettres
de mai 1462, l'autorisation de clore de murs et de fortifier Curzay
et, par un autre acte de même date, d'ériger en ce lieu des
fourches patibulaires
On peut citer encore trois lettres de légitimation, données, en
faveur : 1° de Guillaume Lemaire, fils naturel de Guillaume, sr de
Fontaines, et de Jeanne Cantereau ; 2° de Bernard Morinet, fils de
feu frère Jean Mauclaveau, prieur de l'église Saint-Hilaire de
Leigné-sur-Usseau, et de feu Jeanne Morinet ; 3° de Louis Perceval, homme d'armes de l'ordonnance dans la compagnie du sire de
Crussol, sénéchal de Poitou, enfant naturel d'Olivier de Monferaut, dit Perceval, connu pour avoir pris part aux excès de la
bande de Jean de La Roche, sr de Barbezieux, et à la rébellion de
Guy, sr de Verteuilr de Nozay, trésorier de Francee et XVIIe siècles, ne saurait nous laisser indifférent. Aussi croyons-nous devoir insister ici sur l'importance
possible d'un texte qui paraît avoir échappé jusqu'à présent à la
critique. On sait que les Sainte-Marthe, possessionnés dès la fin
du XVe siècle dans le Loudunais, qui faisait alors partie du
bailliage de Tours, ont émis la prétention de se rattacher à une
famille féodale de même nom, sur laquelle du reste on n'est que
fort peu renseigné, car on n'en connaît que deux membres :
Guillaume-Raimond de Sainte-Marthe, sr de Roquebert, chevalier,
qui servit le roi Philippe de Valois, et Nicole de Sainte-Marthe,
qui fut, paraît-il, armé chevalier par le comte de Foix au siège
de Bayonne, l'an 1451. Dreux du Radier et les historiens qui, à la
suite de l'auteur de la r de Villedan (près de Beuxe en Loudunais), le premier dont
l'identité et la descendance soient certaines, et même qu'il épousa
Marie, fille naturelle de Jean Hardouin, laquelle fut légitimée le
même jour. Les recherches que nous avons faites, dans l'espérance
de changer cette présomption en certitude, n'ont point donné de
résultat. D'autres seront peut-être plus heureuses. En tout cas,
nous persistons à croire que cette piste ne doit pas être négligée° MCCCL, p. 299.
Le nouveau roi confirma aussi les lettres patentes des comtés
de Poitou et des rois de France, particulièrement celles de
Charles VII, les unes instituant la commune de Poitiers, les
autres accordant aux habitants et aux officiers municipaux
divers privilèges, libertés et franchises ; les statuts donnés aux
barbiers de cette ville, en août 1410, par Jean duc de Berry ; le
règlement et les statuts du métier de tailleur et pourpointier ;
les lettres d'amortissement obtenues du comte de Poitou, en
1405, par le chapitre et l'église collégiale de Saint-Hilaire-le-Grand,
pour des biens acquis ou à acquérir pouvant s'élever jusqu'à
200 livres de revenu annuelos MCCCLV, MCCCLXI,
MCCCLXXXIII et MCCCLXXXVII.0 MCCCLXXXVIII, p. 432.
Au cours des quatre premières années de son règne, Louis XI
traversa à plusieurs reprises le Poitou, mais sans y faire de longs
séjours. Au mois de janvier 1462, se rendant de Touraine en
Guyenne, il passa par Poitiers, Beauvoir, Marans, la Rochelle, etc.,
et à son retour, en mai et juin, il s'arrêta à Ruffec, Lusignan,
Châtellerault, Champigny, d'où il alla se reposer pendant un mois
à Chinon. La même année, au mois de septembre, on trouve des
actes royaux datés de Bressuire et de Thouars. Puis, lors d'un
second voyage à Bordeaux, en janvier 1463, le roi séjourna à
Sepvret
Nous avons réservé pour être placés ici les développements que
comporte l'examen critique d'un attentat particulièrement dramatique et odieux, parmi tant d'autres qui accusent les mœurs déplorables de l'époque. Neuf lettres de rémission obtenues par les
principaux coupables, gentilshommes et magistrats, font connaître
le fait brutal, mais altèrent et travestissent singulièrement la
vérité en ce qui touche les causes, les circonstances et le but s MCCCV1I à MCCCXIII, p. 125 à
165, et le n° MCCCLIII, p. 311-317, et la note de la p. 126, dans laquelle nous
annonçons l'intention de contrôler, dans l'Introduction, les assertions invraisemblables qu'elles contiennent.
On nous pardonnera d'insister, peut-être trop longuement, sur cette affaire ; le rang des personnages qui y jouèrent un rôle en accroît l'importance, et, d'un autre côté, les exemples nombreux de faits semblables à la même époque lui donnent, ce nous semble, une portée plus générale. Après avoir opposé le récit des parents de la victime à celui de auteurs des l'attentat, nous examinerons dans toutes leurs complications les poursuites judiciaires qui en furent la conséquence; elles caractérisent assez exactement le type des procès d'alors en matière d'entérinement de rémissions. L'on y verra aussi combien la plus haute juridiction du royaume restait elle-même impuissante, pour la répression des crimes, devant l'audace de coupables bien protégés et les subterfuges auxquels il leur était permis de recourir.
Le dimanche 14 mai 1458, Hector Rousseau fut assailli par une nombreuse troupe armée dans son hôtel du Breuil-Barret et, comme il ne voulait pas se laisser prendre et s'était enfermé dans sa maison, on en fit le siège puis on y mit le feu. Pour échapper aux flammes, il dut se réfugier sur le toit, où il fut tué d'un trait d'arbalète. Si l'on s'en rapportait au seul texte des rémissions, il n'y aurait pas eu en réalité d'autre coupable que la victime ellemême. Les inculpés étaient poursuivis sans aucune raison, n'ayant fait que remplir un devoir ; encore l'avaient-ils accompli avec des ménagements dignes d'éloges. Et cependant, singulière contradiction, ils avaient recours à la clémence royale !
D'après leurs dires, le sénéchal de Poitou, dûment informé de
plusieurs crimes, rançonnements, excès, voies de fait et autres
délits et maléfices commis par Hector Rousseau, l'avait décrété
de prise de corps et avait donné mandement à Mathurin Marot,
substitut du procureur à Fontenay-le-Comte, de le mettre en état
d'arrestation. Celui-ci, sachant que ledit Hector était toujours r de la Geffardière, Jean
de Puyguyon, sr du Teil, et Jean Beufmont, autre écuyer, devenir
lui prêter main forte pour exécuter sa commission. Tous avaient
obéi, comme ils y étaient tenus, et quand ils s'étaient présentés
au Breuil-Barret, accompagnés de leurs gens, Rousseau, qui les
attendait et s'était mis en état de leur opposer une vigoureuse
résistance, avait fait tirer sur eux deux coulevrines et des arbalètes. Néanmoins ils s'étaient bornés à lui faire entendre des
paroles conciliantes, cherchant, dans son intérêt, a le persuader
de se rendre de bon gré et de se constituer prisonnier, s'engageant à le conduire sain et sauf à Poitiers. Pendant ces pourparlers, après avoir invité Mathurin d'Appelvoisin à entrer dans
sa maison, pour causer plus à l'aise, il avait usé de traîtrise et
porté à celui-ci un grand coup d'épée qui lui aurait ouvert la
gorge, si l'arme n'avait heureusement dévié en heurtant le bord
de sa salade. Quant à l'incendie, on donnait à entendre qu'il
avait été allumé à l'intérieur, soit à dessein, soit par accident :
les flammes bleuâtres répandaient une odeur de soufre, ce qui
tendait à prouver que le feu avait pris à un amas de poudre à
canon, dont l'hôtel du Breuil-Barret était approvisionné. Réfugié
sur le toit, et protégé par une cheminée, Hector Rousseau tirait
encore sur les hommes qui entouraient l'hôtel sans aucune
mauvaise intention et jetait contre eux des pierres et les tuiles
de la couverture. Il avait été frappé d'une flèche, dont il était
mort (cela n'était pas niable), mais on ne pouvait savoir par qui.
En tout cas, on se trouvait en état de légitime défense et l'homicide était tout ce qu'il y a de plus excusable. Tel est le résumé de
la version contenue dans les différentes requêtes présentées par
Mathurin d'Appelvoisin, Jacques Jousseaume et les autres, en
vue de se faire délivrer plus facilement leur rémission.
Hector Rousseau, qui appartenait à une famille estimée et bien
apparentée, était procureur du roi en la sénéchaussée de Guyenne
et placé sous la sauvegarde royale depuis un autre attentat dont
il avait été victime six ans auparavant, et qui avait failli déjà lui
coûter la vie. Nous avons parlé avec quelque détail de ce premier
crime dans un autre endroit de ce volumer de
la Héardière, était parent par alliance du sr de la Geffardière.
Hector avait deux frères, Albert, qualifié écuyer, et Charles, religieux de l'ordre de Saint-Benoît. Par son second mariage, il était
entré dans la famille d'un président au Parlement bien connu,
Jean Rabateau.
Aussitôt après le tragique événement, Louise Rabateau, veuve
d'Hector, tutrice de sa fille Jeanne, et Albert Rousseau, comme
ayant le bail de Marguerite, fille du premier lit du défunt, demandèrent justice tout d'abord aux officiers de la sénéchaussée de
Poitou. Mais ceux-ci firent preuve d'une grande partialité en
faveur des inculpés, parce qu'ils craignaient de déplaire au sénéchal, Louis de Beaumont, sr de la Forêt-sur-Sèvre, qui avait
épousé une cousine germaine de Jacques Jousseaume, sr de la
Geffardière. Un semblant de procédure fut entamé à Poitiers, et
dès le premier incident, les plaignants, voyant le peu de bienveillance des juges, relevèrent appel. Le Parlement de Paris,
au premier examen de l'affaire, en retint la connaissance et s'en
réserva le jugement. C'est dans les registres criminels de la
cour que nous puisons les renseignements qui vont suivre.
Vingt inculpés, au début du procès, étaient englobés dans les
poursuites : Jacques Jousseaume, écuyer, sr de la Geffardière,
Mathurin d'Appelvoisin, chevalier, Jean et Jacques de Puyguyon,
Jean Beufmont, écuyers, Mathurin Marot, substitut à Fontenay-le-Comte, Nicolas Martin, praticien en cour laie, demeurant à
Saint-Pierre-du-Chemin, Jean Chauvin (
Celui-ci, après avoir rappelé l'état civil d'Hector Rousseau, qui
avait trente-cinq ans au moment de l'attentat, l'honorabilité de
sa famille, ses deux mariages, les alliances qui en résultaient, ses
fonctions de procureur du roi en Guyenne, l'estime, la considération r de la Geffardière, de son côté, prenant fait et cause
pour son cousin Jean de Beaumanoir qui, en réparation de son
agression criminelle contre Hector et quoiqu'il eût, lui aussi, obtenu
des lettres de rémission, avait été condamné à de grosses amendes
et à la prison
Hector Rousseau fut averti de cette entreprise ; il sut aussi que r de la Geffardière, mettant à profit sa parenté avec le sénéchal
de Poitou, avait réussi, par ses démarches et sollicitations, à se
faire délivrer un décret de prise de corps contre lui par le juge de
Fontenay. Il releva appel à la cour, et comme on venait le signifier
à Jousseaume, celui-ci vint s'embusquer dans un bois avec
plusieurs de ses gens, en habillement de guerre et tenant à la
main une arbalète bandée. Il ne trouva pas encore l'ennemi qu'il
cherchait, mais seulement son frère Charles Rousseau, un de ses
serviteurs nommé Nalot et le sergent qui était chargé de porter à
sa connaissance l'acte d'appel ; il leur donna la chasse et battit le
sergent, ne lui cachant pas que son plus vif désir était qu'Hector
mourût de sa main, ce qu'il répétait du reste publiquement. Dans
cette intention il vint plusieurs fois au Teil, distant d'un quart de
lieue du Breuil-Barret, et il continuait, malgré l'appel, à circonvenir le sénéchal afin d'en obtenir un nouveau mandat d'amener.
Rousseau, qui était au courant de ces menées, se rendit à Poitiers,
où il demeura plusieurs semaines, se montrant chaque jour au
Palais et répétant aux officiers de justice que son ennemi, il le
savait bien, voulait le faire emprisonner, qu'il prenait les devants
et était prêt à répondre à quiconque voudrait se faire partie contre
lui. Mathurin d'Appelvoisin et Jousseaume chargèrent Puyguyon
et un autre de leur faire dire quand Hector retournerait à son hôtel.
Celui-ci en effet, après avoir vainement attendu qu'on le poursuivît judiciairement, se décida à quitter Poitiers et rentra chez lui
le samedi veille de la Pentecôte. Ses adversaires, immédiatement
avertis, arrivèrent le jour même à l'hôtel du Teil, chez les
Puyguyon. Jousseaume, accompagné de dix ou douze hommes
armés, y coucha ; le soir il planta contre le mur une chandelle
allumée sur laquelle il fit tirer ses arbalétriers, disant qu'elle
représentait son ennemi et que celui qui la toucherait aurait dix
écus. Le lendemain matin, il envoya requérir Mathurin Marot et
Appelvoisin de faire toute diligence, et en même temps, sur son
ordre, Maurice Herpin alla dire à Rousseau que son père, avec
lequel il était en procès, très désireux d'en venir à un arrangement, le viendrait voir dans la journée, et qu'il l'attendît.
Rousseau, crédule, répondit qu'il était très content de cette ouverture et pria le messager de rester à dîner avec lui, invitation que
celui-ci déclina, prétextant qu'il en avait accepté une semblable
de Guillaume Durant, son beau-frère, et lui avait engagé sa parole.
Le sr de la Geffardière et sa compagnie demeurèrent au Teil sans
bouger, du samedi au dimanche 14 après midi. r de la Geffardière ne lui répondit rien,
mais Colas Martin la frappa d'un vouge et la renversa dans un
fossé rempli d'épines, où elle fut blessée cruellement au visage et
aux mains ; or elle était grosse et quelques jours après elle
accoucha d'un enfant mort.
Ensuite Jousseaume envoya Puyguyon et Herpin dire à Appelvoisin et à Marot de se hâter. Sur les trois heures, le premier
arriva à la tête d'une troupe armée et demanda si le ribaud n'était
pas pris. Alors il fit apporter des fagots et des bûches contre la
porte de l'hôtel, rompit l'huis et essaya de pénétrer à l'intérieur.
A Hector qui lui demandait ce qu'il voulait, il répondit qu'il
avait charge de l'emmener prisonnier ; puis, invité à montrer sa
commission, il déclara que ce n'était pas nécessaire. Après
quelques pour parlers plus courtois, il entra seul dans l'hôtel, affirma
que la commission existait, qu'elle était entre les mains de Marot,
mais qu'on ne l'attendrait pas et qu'il fallait s'en rapporter à lui
et obéir. Hector lui signifia qu'il appelait de cette commission, et
Louise le supplia à genoux d'avoir pitié de son mari : « Je ne puis, r de
la Geffardière ; il s'écria qu'il ne goûterait pas au vin de ce
« vilain sorcier clerjaut » et ne quitterait la place qu'après avoir
accompli sa volonté. Appelvoisin rapporta ces propos à Hector et
ajouta qu'ils n'étaient pas de nature à faciliter l'accord. Puis il
sortit de nouveau, continuant l'entretien avec Louise Rabateau ;
il la conduisit à l'hôtel de la Houssaye, et lui promit encore de
faire ses efforts pour arranger l'affaire et d'écrire dans ce but au
sénéchal de Poitou, qui se trouvait à cette heure au château de
la Forêt-sur-Sèvre. De fait il se mit à écrire et fit le semblant de
bailler sa lettre au fils de la Houssaye, pour la porter au destinataire. Celui-ci n'alla guère loin, car il était au Breuil-Barret dans
la même soirée et fut témoin des événements qui suivirent.
Cependant Jousseaume demeurait inflexible et se montrait de plus en plus insultant. A une nouvelle tentative que fit Louise pour le fléchir, il lui conseilla d'aller changer sa robe rouge contre une noire, et à la fille aînée d'Hector il dit que si elle voulait rester là, il lui ferait manger du cœur de son père. Un notable marchand qui passait par le pays osa lui reprocher sa conduite et offrit de donner jusqu'à dix mille écus de caution pour Rousseau, dont il répondrait corps pour corps. « Va-t-en d'ici, ou il pourrait t'en cuire ! » lui repartit en jurant La Geffardière, et il répétait qu'il aurait le corps et le diable l'âme. De son côté, Hector criait qu'il ne demandait pas mieux que d'obéir, mais qu'on lui montrât la commission, ajoutant qu'il était appelant et renouvelait son appel.
Sur le soir, Marot arriva avec ses archers. Appelvoisin s'était
désarmé et avait revêtu la robe blanche d'un moine. Jousseaume,
qui avait fait apporter des vivres, lui envoya demander s'il viendrait
souper avec lui et tiendrait son serment. Il se rendit à l'invitation,
et vint déclarer à Hector qu'il n'y avait rien à faire et que, eût-il
cent vies, il n'en réchapperait point et mourrait ce jour-là. Leurs
compagnons et complices rompirent alors une vieille loge de
charpenterie, mirent le bois en un tas, assemblèrent, trois ou
quatre cents fagots dont Hector avait fait provision et placèrent
Le feu, activé par le vent, prit de tous les côtés à la fois et
bientôt serra de si près Hector qu'il dut se réfugier sur le toit,
criant qu'il se rendait à Jousseaume et lui requérait merci.
Celui-ci lui répondit en ricanant : « Brûle, ribaud, brûle ! »
En même temps on faisait pleuvoir sur le malheureux des
pierres et des traits. Finalement il s'adossa à la maçonnerie
d'une cheminée et commença à faire sa prière. Jousseaume, le
voyant en cette posture, le montra à l'un des arbalétriers que
Marot avait amenés, nommé Etienne Bérault2a 30, fol. 199).2a 32, à la date du 23 février
1464).
L'hôtel fut entièrement consumé et les meubles, papiers et
biens qu'il renfermait devinrent la proie des flammes. On ajoute 2a 28, à la date du 17 juillet 1459 ; X2a 29, fol. 165 et suiv.;
X2a 30, fol. 195 V° et suiv.
Ce récit diffère du tout au tout de celui des lettres de rémission, comme il est facile de s'en assurer en comparant les deux
textes. Peut-être, si l'on voulait les discuter phrase par phrase,
ce que nous n'avons pas l'intention de faire, trouverait-on que
certains points restent obscurs, la question des coulevrines par
exemple. Il n'était pas commun que des engins de guerre de
cette sorte se trouvassent dans des maisons particulières. Aussi
les inculpés n'auraient certainement pas imaginé d'accuser
Rousseau de s'en être servi contre eux, s'il n'en eût possédé au
moins une au Breuil-Barret. L'avocat de ses héritiers eut l'occasion, dans une réplique, de reconnaître qu'en effet il y avait
une coulevrine dans l'hôtel d'Hector, mais qu'elle était hors
d'usage et provenait de Jean Mourraut, le premier mari de Jeanne
Rabateau2a 28, à la date du 20 juillet 1459.
Dès le 26 mai 1458, le Parlement prescrivit une information sur
les lieux et l'emprisonnement des coupables. Guillaume Artault,
premier huissier de la cour, commis à l'exécution de ces ordres,
parvint à mettre en état d'arrestation, à Poitiers même, Mathurin
Marot et Jacques Jousseaume. Il saisit leurs chevaux et confia
les deux prisonniers à la garde d'Hugues de Conzay, lieutenant
du sénéchal. Il se rendit ensuite à Saint-Pierre-du-Chemin, pour
prendre Mathurin d'Appelvoisin. Celui-ci l'ayant menacé de sa
dague, il se contenta de l'ajourner et revint à Poitiers. Là il
réclama en vain ses prisonniers, qu'il était chargé de conduire à
La cour, continuant les procédures, ajourna à plusieurs
reprises2a 29, fol.
165 et suiv.)er mars et 4 mai l459.
Plusieurs des inculpés cependant, entre autres Appelvoisin,
Jousseaume, Marot et Martin, étaient venus à Paris, afin de faire
agir leurs amis et négocier leur rémission ; en attendant, ils
s'étaient mis en franchise au couvent des Frères mineurs, comme
on l'apprend par un mandement de la cour au sénéchal du Poitou,
où il est dit aussi que celle-ci, ayant été consultée et considérant
le cas comme irrémissible, avait donné un avis défavorable, ce
qui avait décidé les susdits à regagner leur pays. Ce mandement
avait pour objet de faire mettre en vente les biens des coupables,
afin de permettre à Albert Rousseau, avec l'argent qui en proviendrait, de continuer les poursuites. Cependant, le 19 juin
suivant, munis enfin de leurs lettres de rémission, Mathurin
d'Appelvoisin le sr de la Geffardière, Jean de Puyguyon, Jean
Beufmont, Mathurin Marot, Nicolas Martin et Jean Derveau, dit
Chauvin, se présentèrent devant la cour, pour en requérir l'entérinement. La veuve d'Hector Rousseau et son frère, auxquels
s'était joint le procureur général, se déclarèrent opposants à cette
requête et demandèrent : 1° l'emprisonnement des impétrants;
2° un double de leurs lettres, afin de pouvoir les réfuter, ce qui leur
fut accordé. Les sept demandeurs furent incarcérés à la Conciergerie jusqu'à nouvel ordre. A la même audience, se produisit une
autre complication : l'évêque de Poitiers fit réclamer les prisonniers, prétendant qu'ils étaient clercs et par suite ses justiciables.
On verra que plus tard Jacques de Puyguyon, fils de Jean et l'un
des inculpés, fut rendu, lui, à l'évêque de Paris, qui fit instruire
son procès séparément, sa qualité de clerc étant établie. Quant
aux autres, leur prétention n'avait d'autre but que de créer un
incident, de compliquer la procédure et d'en retarder la conclusion ; elle fut écartée2a 29, fol. 66.r de la Geffardière, et sur les réparations qu'exigeaient Louise Rabateau et Albert Rousseau2a 29, fol. 165 r°, à
169 v°). Les réparations demandées alors étaient bien plus compliquées et les
chiffres de dommages plus élevés qu'ils ne le sont dans l'acte du 17 juillet
. 1459, mentionné dans l'alinéa suivant. Citons aussi la signification et ordre
d'exécution de l'arrêt du 10 septembre 1460, portant même date, (
C'est le mardi 17 juillet 1459, à la suite d'une première remise
à huitaine, que les parties commencèrent leurs plaidoiries. Après
avoir exposé les faits tels qu'ils ont été relatés ci-dessus et ajouté
que les coupables n'avaient obtenu leur rémission qu'à l'aide d'une
fausse déclaration, ayant prétendu, contrairement à la vérité, qu'ils
avaient donné satisfaction aux parents du défunt, Albert Rousseau
et Louise Rabateau firent connaître ce qu'ils demandaient à titre
de réparation civile : amende honorable, apposition de trois inscriptions rappelant le crime, l'une sur la porte de l'hôtel d'Appelvoisin, la seconde sur la porte de l'hôtel de la Geffardière et la
troisième sur 1'emplacement de l'hôtel d'Hector Rousseau ; érection
sur la place publique du Breuil-Barret d'une croix de pierre avec
une inscription semblable ; image taillée, représentant la victime,
que les meurtriers, après l'avoir baisée sur la bouche, porteraient
eux-mêmes à l'église, où ils feraient célébrer trois messes chantées
et cent messes basses, auxquelles ils seraient tenus d'assister et à
l'issue desquelles, vêtus de deuil et tenant à la main une torche
ardente, ils reconduiraient les parents chez eux et distribueraient
aux pauvres du pays une aumône de deux blancs à chacun. Ils
entendaient aussi que les coupables fussent condamnés à fonder
Le 20 juillet, continuation des plaidoiries. Popaincourt examine
l'une après l'autre les lettres de rémission et démontre qu'elles
sont subreptices, obreptices et inciviles. Nous ne le suivrons pas
dans le développement de ses arguments, ce qui nous entrainerait
trop loin. De façon générale il reproche aux accusés d'avoir tu
certains faits et défiguré les autres. En ce qui touche plus particulièrement Mathurin d'Appelvoisin et Jacques Jousseaume, il fait
connaître leurs antécédents et leur moralité, que ceux-ci prétendaient au-dessus de toute atteinte, alors que le premier avait
rompu les étangs d'Hector et battu les terrassiers, ce qui avait été
établi avec toute certitude, et que le second s'était rendu coupable de sévices graves sur la personne de René Chauderier, et avait
fait mettre à-mort Jacques Coulon, de la Loge-Fougereuse, sur
une fausse accusation de sorcellerie, et détruire aussi sa maison
par le feur de Nueil, son beaufrère, l'an 1441 (X2a 22, aux dates des 28 et 30 mars, 12 et 20 juin 1441 ; 1er et 12 mars, 19 avril et 6 août 1442 ; et X2 23, fol. 53, r° et v°, 24 juillet 1441). Peut-être est-il fait allusion ici à des voies de fait dont Jacques Jousseaume aurait usé contre son oncle, à l'occasion de ce procès.
Ensuite Champront, avocat de Charles Rousseau et des deux
serviteurs d'Hector, fit le récit des graves excès commis contre
eux et des coups qu'ils reçurent au moment où ils s'enfuyaient de
la maison incendiée. Poignant, avocat des inculpés, opposa tout
d'abord aux plaignants une fin de non-recevoir, sous prétexte
qu'ils avaient cédé leur action à M. Guy Pignard, procureur, et
que c'était ce dernier qu'il aurait dû avoir en face de lui. Néanmoins ce jour-là et le 2 août suivant, après avoir fait un grand
éloge de ses clients et parlé des services rendus au roi par Mathurin d'Appelvoisin et le sr de la Geffardière, il développa longuement
les raisons qui pouvaient être invoquées en faveur des rémissions
Le lendemain, le procureur du roi, intervenant, déclara que les rémissions n'auraient jamais été octroyées, si les impétrants avaient avoué la haine qu'ils portaient à Hector, les procès qui étaient pendants entre eux, l'infraction de la sauvegarde royale, leur culpabilité certaine en ce qui touche le crime d'incendie, résultant de ce fait bien constaté et prouvé qu'ils avaient amoncelé des fagots et autres matières combustibles contre la porte de l'hôtel. En conséquence, les lettres devaient être tenues pour subreptices et obreptices, et la requête d'entérinement rejetée. Il requit que les témoins, qui avaient été interrogés déjà trois fois sur la façon dont le feu avait été bouté, comparussent devant la cour. En ce qui concernait les peines encourues par les inculpés, il les demandait sévères : la confiscation de leurs biens, le bannissement à perpétuité, ou au moins à temps, l'amende honorable, une amende profitable double de celle que les parents de la victime requéraient, et la prison jusqu'au parfait paiement.
Dans les répliques prononcées le 20 août, qui reviennent sur
des points de détail, nous ne relèverons que l'affirmation de-Popaincourt que la commission dont se prévalaient les accusés
n'existait pas au moment de l'attentat, et qu'ils l'avaient sollicitée depuis et obtenue frauduleusement pour atténuer le cas. Il
ajoutait que, de toute façon, il eût été absolument contraire à la
raison et aux lois de charger de l'arrestation d'Hector Rousseau
des hommes avec lesquels il était en conflit d'intérêts et qui faisaient profession publique de la détester2a 29, fol. 89 r°.
Deux jours après, le 15 septembre, la chambre criminelle se
prononça sur les provisions requises de part et d'autre. Les prisonniers obtinrent leur élargissement dans la ville de Paris
jusqu'au lendemain de la Saint-Martin suivante, à condition de
réintégrer ce jour-là la Conciergerie du Palais et de faire élection
de domicile à Paris, sous peine d'être déchus
Les choses paraissent être restées en l'état jusqu'au 26 mars
1460. A cette date fut rendu un arrêt interlocutoire, qui marque
un point de repère important dans la marche du procès. Nous en
donnons la substance. Entre Louise Rabateau, en son nom et
comme tutrice de Jeanne, sa fille mineure, Albert Rousseau, Sa 29, fol. 222).2 29, fol. 102.
Le 29 mars suivant, fut réglé aussi un incident soulevé par
Mathurin Marot. Pendant qu'il était détenu à Paris, ses ennemis
avaient fait courir le bruit qu'il était destitué de son office de
substitut à Fontenay-le-Comte et qu'il allait être remplacé. Gilles
Corbeau, agissant en qualité de sergent du roi, à l'instigation,
disait Marot, de Louise Rabateau et d'Albert Rousseau, s'était
transporté avec d'autres personnes dans sa maison et en avait
enlevé tous ses papiers, registres, sacs, enquêtes, y compris les
informations touchant le domaine et la juridiction du roi ; il en
avait confié la garde à un habitant de Fontenay, nommé Etienne
Besnereau. Mandement fut envoyé au sénéchal de faire remettre
l'exposant en possession de tous ses papiers et d'empêcher qu'il
ne fût désormais troublé dans l'exercice et la jouissance de son
office
Louise Rabateau et Albert Rousseau ne devaient pas tarder à
se trouver en présence d'obstacles plus sérieux, de difficultés et
tracasseries autrement graves, et en butte même à des actes de
violence. A peine remis en liberté et de retour en Poitou,
Mathurin Appelvoisin et le sieur de la Geffardière, Nicolas
Martin et leurs autres complices ne songèrent qu'à se venger des
poursuites entreprises contre eux ; à tout instant ils proféraient
des menaces et exerçaient des sévices à rencontre de ceux qui
les avaient chargés dans leurs dépositions ou avaient blâmé leur
conduite. Ils comptaient par ces moyens intimider les témoins et
empêcher Albert Rousseau de procéder à l'enquête qu'il devait
présenter au Parlement et de la terminer en temps utile. Partout
où ils le rencontraient lui-même, ils lui répétaient : « Tu périras
comme ton frère et, toi mort, il n'y aura plus personne pour
nous poursuivre ». Un jour qu'Albert traversait un village,
nommé le Busseau, Mathurin d'Appelvoisin, qui s'y trouvait,
l'aperçut et, saisissant aussitôt son épée, il jura que s'il pouvait
l'atteindre, il le tuerait sur la place, et de fait il l'eût frappé, si des
gens du pays ne l'eussent empêché d'accomplir son dessein. Une
autre fois, Nicolas Martin avait blessé jusqu'à grande effusion de
sang un des serviteurs d'Albert et plusieurs autres personnes
qui, dans les informations-faites à la requête de celui-ci, avaient
témoigné contre lui, contre Jacques Jousseaume et leurs complices. Le même Nicolas Martin avait proféré les plus terribles
menaces contre plusieurs de ces témoins, et les autres, qui
n'avaient pas encore été examinés, il s'efforçait de les suborner 2a 29, fol. 220 v°.
Mathurin d'Appelvoisin avait imaginé encore un autre moyen
d'empêcher Albert Rousseau de poursuivre son enquête ; il l'avait
accusé d'avoir fait usage d'un sceau royal falsifié. C'était un
nouveau procès qui pouvait le retenir longtemps hors du pays,
car la juridiction en cette matière appartenait au chancelier de
France, qui suivait la cour dans ses déplacements. Rousseau dut
se rendre prisonnier à Bourges. L'accusation ne reposant sur
aucun fondement, son innocence fut reconnue ; mais il avait
perdu plusieurs semaines et dépensé pas mal d'argent. Cependant,
comme il avait été rendu à la liberté plus tôt que ne l'espéraient
ses ennemis, on dut recourir à d'autres vexations. Le terme
donné par la chambre criminelle aux parties pour produire leur
enquête était proche, et il n'y avait plus de temps à perdre.
Appelvoisin et le sieur de la Geffardière en revinrent aux moyens
violents. Ils avaient réuni un certain nombre de gens malintentionnés, dont faisait partie Jean Bricare, sergent royal à Poitiers,
celui qui, sur l'ordre obtenu du sénéchal, avait conduit Albert
Rousseau à Bourges, dans le but d'exercer une pression sur les
derniers témoins et de les terroriser. Ces gens avaient trouvé
l'occasion de mettre une fois encore la main surie frère d'Hector ;
ils l'avaient frappé, malgré le sauf-conduit du Parlement, et mené,
ainsi blessé et ensanglanté, au château de la Forêt-sur-Sèvre,
c'est-à-dire chez Louis de Beaumont, sénéchal de Poitou, l'y
avaient mis aux fers et détenu dans une étroite prison, où il
était encore le 18 septembre 1460, quand, ces criminels excès
venus à la connaissance de la cour, celle-ci enjoignit au sénéchal,
à son lieutenant, à Jean Bricare et à toutes les personnes qui
avaient participé à ces violences, de faire remettre Albert en
liberté, ou du moins de le faire conduire, avec les charges qui
pouvaient avoir été relevées et les informations qui pouvaient 2a 29, fol. 248.
Quoi qu'il en soit, Mathurin d'Appelvoisin et Jousseaume
avaient atteint leur but. Quand arriva la Saint-Martin d'hiver,
l'enquête que devait produire Albert Rousseau n'était pas parachevée ; celle de ses adversaires n'était pas prête non plus. Néanmoins, le mardi 18 novembre 1460, les parties comparurent au
Parlement, comme elles y étaient tenues. Poignant prétendit que
ses clients avaient été empêchés de faire leur information, parce
que Louise Rabateau et Albert Rousseau avaient mis opposition
sur leurs biens et revenus, dans le but de leur enlever les moyens
d'en user pour faire face aux dépenses obligatoires, et requit un
nouveau délai. Popaincourt répondit que, aux termes de l'appointement du 26 mars précédent, ses adversaires devaient être
déclarés forclos. Pressé d'en finir, Albert Rousseau renoncerait
lui-même à poursuivre plus avant son enquête ; d'ailleurs Appelvoisin et les autres avaient tout mis en œuvre pour la rendre
illusoire, tandis qu'au contraire ils avaient eu, eux, tout le temps
et toutes les facilités de parfaire la leur ; s'ils ne l'avaient pas fait,
c'est qu'ils avaient intérêt à temporiser. Finalement il déclara
ne pas s'opposer à un nouveau délai, à condition qu'il fût court2a 28, à la date du 18 novembre 1460. Voir aussi le même
registre, au 4 août précédent.
Le 5 mai 1461, on trouve sur le registre un défaut donné par la
cour à Louise Rabateau et au procureur général contre Mathurin
Marot et Guillaume Guérart, le sergent qu'il avait amené au
Breuil-Barret, le jour du meurtre2ª 28, à la date.
Le 15 mai, les parties se retrouvent donc à la chambre criminelle. Albert Rousseau, croyant cette fois toucher au terme,
demande que les enquêtes soient reçues à juger. Mais ses adversaires ont découvert un nouveau moyen dilatoire. Quoique, en
présence des commissaires chargés des informations, ils aient
précédemment déclaré qu'ils renonçaient « à besongner plus
avant », ils présentent une requête tendant à obtenir une visité
de l'hôtel incendié et la levée d'un plan, parce que, prétendent-ils,
ce supplément d'enquête établira péremptoirement que le feu mis
du dehors n'aurait pu consumer la maison. Le débat recommence.
Popaincourt dit que la matière est épuisée ; les commissaires ont
reçu les dépositions des témoins qui étaient dans la maison et de
ceux qui étaient dehors, au moment de l'incendie ; la preuve est
faite : le feu a bien été allumé à l'extérieur. Cependant, que l'on
fasse ce que l'on voudra, pourvu que les inculpés soient tenus en
prison. Poignant répond que les témoins, ou du moins plusieurs
d'entre eux, ont déposé faussement. Le procureur général qualifié
la nouvelle requête de subreptice, obreptice, incivile et déraisonnable, dit qu'il ne doit y être obtempéré, qu'il est suffisamment
prouvé que l'appentis a été démoli, le bois en provenant et les
fagots disposés en tas contre la maison et que les flammes se
propagèrent de l'extérieur à l'intérieur. Il conclut que les enquêtes
sont suffisantes et doivent être admises comme telles. Faisant
droit à ses conclusions, la cour ordonna qu'il fût procédé au
jugement sur les enquêtes reçues, que la requête et les plaidoyers auxquels elle venait de donner lieu seraient joints au
procès, et que les parties produiraient, dans trois semaines, « les
lettres et reprouches de témoins2a 28, à la date du 15 mai 1461.
On pouvait alors se croire à la veille de la conclusion de cette
interminable affaire. C'était une erreur. L'arrêt se fit attendre
encore près de deux ans et demi; il devait être prononcé dans
des circonstances bien différentes. La chambre criminelle, ayant
reconnu et déclaré que la cause était en état d'être jugée et
ayant ajourné sa suprême décision à trois semaines seulement
Dans l'intervalle étaient survenus la mort de Charles VII et l'avènement de Louis XI, événements importants dans l'ordre politique et de plus favorables sans conteste aux intérêts particuliers de Mathurin d'Appelvoisin, de Jacques Jousseaume et de tous leurs adhérents. Au début d'un règne, il y a toujours des grâces à recueillir pour ceux qui disposent de certaines influences. Les Beaumont étaient très avant dans la faveur du nouveau roi, et les meurtriers d'Hector Rousseau, à côté de ceux-ci, avaient probablement d'autres protecteurs encore à la cour. Néanmoins ils durent attendre près de six mois l'occasion propice, c'est-à-dire le premier voyage de Louis XI dans la région poitevine. Informés de la prochaine arrivée du roi à Marans et usant d'un stratagème assez fréquemment employé dès avant cette époque, ils s'étaient arrangés de façon à se faire admettre dans les prisons de cette ville, afin de bénéficier de la délivrance et de la grâce plénière que les rois avaient coutume d'octroyer, à l'occasion de leur première entrée dans une ville, aux condamnés ou prévenus qui y étaient incarcérés. De toute évidence il fallait un ordre supérieur, adressé à la justice locale, pour autoriser un étranger à recourir à un procédé aussi abusif, qui certainement n'était pas à la portée de tout le monde. Primitivement cette prérogative royale s'exerçait au seul profit des prisonniers ressortissant à la juridiction du lieu ; mais, comme beaucoup d'institutions, elle subit peu à peu des déformations et engendra des abus. Quand la venue du roi était annoncée comme prochaine, il était devenu d'usage courant que l'on transférât dans les geôles d'une ville voisine les prisonniers du pays, pour faire place à des criminels venus de plus ou moins loin et que de hautes influences voulaient soustraire au châtiment.
Les lettres données par Louis XI à Marans, le 20 janvier 14622a 32, à la date.)
Ce fut seulement le 6 mai de cette année que Mathurin d'Appelvoisin, Jousseaume, Puyguyon, Beufmont, Martin et Chauvin se
présentèrent pour requérir l'entérinement de leurs nouvelles
lettres d'abolition. Simon, au nom du procureur général, déclara
qu'en cette matière il en avait toujours vu user ainsi : les prisons
ouvertes franchement et les prisonniers aquittés des peines
encourues envers la justice. Par suite, il ne pouvait empêcher
l'entérinement des lettres et s'en rapportait à la discrétion de la
cour. Popaincourt cependant tenta encore un effort pour parer
ce coup. Il argua que les incidents dépendant de la première
instance devaient être préalablement réglés, notamment en ce
qui touchait la somme allouée à ses clients à titre de provision
sur les biens de Mathurin d'Appelvoisin ; celui-ci avait toujours
refusé de rien donner, sous prétexte qu'il n'était que nu-propriétaire de la Bodinatière et autres terres, et que sa mère en avait
l'usufruit tant qu'elle vivrait. Cette question fut en effet réservée 2a 32, aux dates des 15, 25 et 28 mai et 13 décembre 1462. 3 et 19 juillet 1463.
Enfin, le 10 septembre 1463, la cour rendit son arrêt. On y
trouve reproduits la relation du meurtre d'Hector Rousseau et
l'incendie de son hôtel, l'indication des principales phases du
procès qui s'ensuivit et les dires contraires des parties. Le
dispositif porte que les lettres d'abolition du 20 janvier 1462
seront entérinées ; Mathurin d'Appelvoisin, le sr de la Geffardière, Jean de Puyguyon, Jean Beufmont, Nicolas Martin et Jean
Derveau, dit Chauvin, sont condamnés seulement à une réparation civile reglée ainsi qu'il suit : l'hôtel brûlé sera réédifié
à leurs coûts et dépens, et remis dans l'état où il était avant
l'incendie, y compris les meubles, lettres, papiers terriers et obligations et autres choses qu'il renfermait alors, qu'ils seront tenus
de restituer, s'ils existent encore, et, sinon, d'en payer la juste
valeur, celle-ci devant être déterminée par la cour après l'estimation qui en sera faite, sous la foi du serment, par Louise Rabateau et Albert Rousseau. De plus, ils acquitteront solidairement
une somme de 100 livres qui sera employée en messes et autres
œuvres pies pour le salut et le repos de l'âme d'Hector Rousseau.
Comme amende utile au profit de la veuve, du frère et des enfants
de leur victime, Appelvoisin et Jousseaume verseront chacun
1200 livres, Puyguyon et Martin, chacun 200 livres, Beufmont et
Chauvin chacun 60 livres, plus 300 livres au profit d'Etienne
Nalot et de Jean Potier, les deux serviteurs d'Hector, c'est-à-dire
chacun 50 livres, et en outre les dépens du procès, dont la cour se
réserve la taxation. Tous les six ils tiendront prison fermée 2a 30, fol. 495 v° à 200 v.
Les coupables s'en tiraient à bon compte. En revanche, Louise
Rabateau et Albert Rousseau étaient tout juste indemnisés des
pertes éprouvées dans l'incendie et des frais considérables que
leur avait coûtés le procès. Le désaccord se mit entre la belle-sœur
et le beau-frère, quand il s'agit de répartir les sommes qui leur
avaient été allouées à titre de dommages et intérêts. Mathurin
d'Appelvoisin et les autres profitèrent encore de ce dissentiment
pour retarder le plus possible les paiements2a 34, fol. 216).2a 32, au 29 novembre 1463 ; 13,16, 23 février et 29 août 1464.
Quelques années après (entre le 10 juillet 1466 et le 22 septembre 1472), Louise avait contracté un troisième mariage avec
Antoine Augier, écuyer2a 39.2a 40, fol. 49 v°.
Paul Guérin.
Paris, le 12 décembre 1906.
Rémission accordée à Jean Boucault, franc-archer de l'ordonnance, paroissien de Veniers, coupable du meurtre de Jean Tiffault, curé dudit lieu, qui, dans une discussion d'intérêt dégénérée en rixe, l'avait attaqué à coups de pierres.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receu l'umble suplicacion de Jehan Boucault, nostre franc archier,
parroissien et demourant ou vilage de Venez, contenant
que, le lendemain de la feste Nostre Dame my aoust, ledit
supliant, venant de la feste de Loudun, en la compaignie de
Pierre Guerin, prieur dudit lieu de Veneze siècle, d'un revenu de 800 livres. (Beauchet-Filleau, c lvi, et de nostre règne le
xxxiiiime.
Ainsi signé : Par le conseil, Tarenne. — Visa. Contentor. N. Aymar.
Lettres de rémission accordées à Jean Thimbault, de Saint-Benoît-du-Sault, prisonnier pour avoir dérobé une charge de fer à la forge
de l'Étang de Saint-Gautier, en compagnie de « Denis Billault et
de Pagault, dit le Bloys, et s'être rendu coupable de plusieurs
autres vols dans différentes localités du pays voisin ». « Si donnons en
mandement, par ces presentes, au seneschal de Poictou, etc. Donné
à Gannat, ou mois de juillet l'an de grace mil cccc. cinquante six,
et de nostre règne le ee siècle,
partie de la sénéchaussée de Poitou.
Lettres d'anoblissement de Henri de Gouys, homme d'armes de l'ordonnance.
Karolus, etc. Ad perpetuam rei memoriam. Decens et
juri consonum arbitramur illos nobilitatibus et aliis prerogativis muniri, quos probos et fideles ac vita laudabili,
morum honestate aliisque virtutum insiginiis decoratos
adinvenit regia magestas. Sane, licet dilectus noster Henricus de Gouys, homo armorum ad stipendia nostra, libere
condicionis et de legitimo matrimonio ex innobilibus parentibus traxerit vel sumpserit originem, verumptamen
vita laudabilis, morum honestas, vera erga nos eciam
ipsius fidelitas et alie virtutes quibus persona ejus insignitum ipsum nobilem in suis actibus reddunt et nos inducunt
ut erga eum reddamur ad graciam liberales. Notum igitur
facimus, presentibus et futuris, quod premissorum nec
non serviciorum per memoratum Henricum nostris in
guerris et aliàs diu et multimode nobis impensorum consideracion, eumdem Henricum de Gouys et ejus posteritatem et prolem masculinam et femininam, in legitimo matrimonio nascituram, nobilitavimus et de gracia speciali,
ex nostra certa sciencia, plena potestate et auctoritate
regia nobilitamus per presentes et nobiles facimus et creamus, expresse concedentes ut ipse et tota ejus posteritas
nascitura predicta in omnibus suis actibus, in judicio et
extra, ab omnibus pro nobilibus habeantur et reputentur,
et habile sreddimus ut ipsi universis et singulis privilegiis,
libertatibus et aliis juribus, quibus ceteri nobiles regni
nostri, ex nobili genere procreati, uti consueverunt, utantur, gaudeant pacifice et fruantur ; ipsum Henricum et
ejus posteritatem predictam aliorum nobilium, ex nobili
prosapia seu stipite procreatorum, numero et celui aggre-
Per regem. De La Loère. — Visa.
Rémission donnée en faveur de Jean de Châteaupers, licencié en loi de l'Université de Poitiers, coupable du meurtre d'un clerc tonsuré, valet de son oncle, Guillaume de Châteaupers, écuyer, qui l'avait démenti par deux fois.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir,
nous avoir receu l'umble supplicacion de maistre Jehan e
et XVIe siècles, dont le premier portant le même prénom que celui
dont il est question ici. Il s'agit de Jean de Châteaupers, écuyer, sr de
Massigné, qui épousa, le 27 juin 1469, Marguerite Goulart, fille de
Jacques, écuyer, sr de la Ferté, et de Jeanne de Montalembert, dont il
eut Jeanne, mariée à Louis L'Hermite, écuyer, sr de Moudion. (Tome II,
p. 310.) On ne connaît pas la filiation du recteur de l'Université
de Poitiers, dont nous n'avons pas trouvé mention ailleurs, non plus
que de Guillaume de Châteaupers, écuyer, son oncle, nommé quelques lignes plus bas.e.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. J. de
Reilhac La famille de Reilhac, originaire du Limousin, entre Saint-Junien
et Confolens, où était situé son principal fief, Brigueuil, mouvant de
la tour de Maubergeon, avait une branche fixée à Poitiers dans la
première moitié du XV Il était secrétaire du dauphin Louis dès l'année 1454, puis notaire et
secrétaire du roi dans les dernières années de Charles VII. Conservé
dans ses fonctions par Louis XI, auquel il avait sans doute rendu
certains services secrets, durant qu'il était investi de la confiance de
Charles VII, il fut, aussitôt l'avènement du nouveau roi, chargé de
délicates missions diplomatiques. Par lettre du 13 octobre 1461, ce
prince l'accrédita, avec Aymar de Poysieu, dit Capdorat, en qualité
d'ambassadeur auprès du Principat de Catalogue, à Barcelone.
(J. Vaësen, e siècle. Pierre de Reilhac était conseiller au
Parlement, dans les dernières années du XIVe, et son frère Clément,
mort vers 1400, avocat du roi en la même cour. La veuve de ce
dernier, Pernelle de Magnac, et leurs enfants étaient en procès avec
Simon de Cramaud au sujet de la terre de Brigueuil, le 11 mai 1401.
(Arch. nat., X1a 48, fol. 61 v°.) L'un de ses fils, nommé aussi Clément,
fut commis à la garde de la conciergerie du Palais à Poitiers dès le
9 avril 1431 (X2a 21, fol. 159 V; X2a 9194, fol. 47 v°), et comme tel fut
compromis dans l'affaire de l'évasion de Jacques de Pons (à la fin du
mois de février 1445), qu'on l'accusait d'avoir favorisée. Sa confession
devant le Parlement, datée du 9 mars 1445, est conservée à la Bibl. nat.,
ms. fr. 20494, fol. 87. Mais le plus célèbre de la famille est Jean de
Reilhac, nommé ici, fils de Guillaume de Reilhac, maître de la
Chambre aux deniers de Louis Ier de Bourbon, comte de Montpensier.
Rémission accordée à Mathurin Chappeau, écuyer, de Jaunay, prisonnier à Poitiers comme complice du meurtre d'un homme de guerre, tué dans une mêlée par divers habitants de Jaunay, au préjudice desquels il avait commis divers excès, ainsi que deux de ses compagnons.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir,
nous avoir receue l'umble supplicacion des parens et amis
charnelz de Mathurin Chappeau, escuier, demourant ou
bourg de Jaunay L'événement rappelé ici paraît devoir se rapporter à une expédition relatée par Monstrelet, à la fin de 1431, ou dans les premiers
mois de 1432. Après la campagne du sacre, Charles VII avait créé Jean
de Brosse, sr de Boussac et de Saint-Sévère, son lieutenant général
au delà des rivières de Seine, Marne et Somme, par lettres données à
Jargeau, le 11 novembre 1430. A la fin de l'année suivante, on le
trouve le plus souvent en résidence à Beauvais : « Item, en l'an dessus dit, le mareschal de Boussac, Pothon de Sainte-Treille et messire Loys
de Waucourt et aulcuns autres capitaines tenans le parti du roy
Charles, accompagnés de huit cens combatans ou environ, partirent de
la ville de Beauvais, pour aler querir leur aventure et fourer le pays,
envers Gournay en Normandie. » Cette entreprise venue à la connaissance du comte de Warwick, il assembla en grande diligence six cents
hommes, se mit à leur tête et chevaucha en tirant de Gournay à
Beauvais. Il surprit l'ennemi et avant que Boussac ait eu le temps de
se préparer à la défense, il l'assaillit vigoureusement, le déconfit et
mit sa petite armée en déroute. Huit ou dix hommes seulement
furent tués, mais il y eut soixante prisonniers, parmi lesquels Waucourt et Saintrailles, et les autres avec le maréchal s'enfuirent à
Beauvais et s'y enfermèrent. (e édit.,
t. II, p. 238.)me.
Par le roy, à la relacion du conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Daniel.
Lettres de rémission octroyées à « François Paillete, natif du païs de
Poictou, en l'evesché de Mailezais », établi et marié à Saint-Lô en
Cotentin, où il exerçait « le mestier ou marchandise de quincaillerie
et mercerie », lorsqu'il avait été poursuivi, emprisonné et mis à la
torture, pour avoir donné cours à des monnaies fausses ou prohibées,
comme étrangères, et s'était ensuite échappé, mis en franchise à
l'abbaye de Saint-Lô, et enfin avait quitté la Normandie pour se
soustraire au châtiment François Hallé se trouve au nombre des membres du Conseil
royal à partir de l'an 1455. Peu après la date de ces lettres, qu'il souscrivit, il fut envoyé en ambassade, avec Richard Olivier, évêque
de Goutances, Jean Le Boursier, seigneur d'Esternay, et Jean Le Roy,
auprès du dauphin retiré à Genappe, pour lui demander de déclarer
les raisons de son éloignement de la cour et du royaume, et auprès du duc de Bourgogne, qu'ils étaient chargés de mettre en demeure de
s'employer à obtenir du dauphin qu'il reconnût l'autorité paternelle.
Ils arrivèrent à Bruxelles le 21 septembre 1457. (De Beaucourt, 2a 48, aux 19, 21 et 25 février, 22
mars et 11 avril 1485.)me. — Ainsi signé : Par le roy tenant ses requestes,
èsquelles maistres Estienne Le Fèvre'Arnaud de Marie, et enfin premier président, le 8 décembre 1471. Il
mourut le 24 février 1481 et fut inhumé au cimetière des SS. Innocents,
auprès de Philippe Cottereau, sa femme, décédée le 4 novembre 1473.
(Blanchard,
Rémission octroyée à Guillaume Gado, sellier, demeurant à Lusignan, prisonnier à Poitiers pour un vol avec effraction qu'il avait commis en l'hôtel d'Husson Nouvellet, prêtre, du bourg Saint-Hilaire.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu
l'umble supplicacion des parens et amis charnelz de Guillaume Cado, natif de Chasteau Gontier ou diocèse d'Angiers, jeune compaignon, aagé de vint ans ou environ,
sellier, demourant à Lezignen, chargé de femme, à present detenu prisonnier en noz prisons à Poictiers, contenant que, environ la feste de saint Jehan Baptiste derrenierement passée, ledit Guillaume fut conjoinct par mariage
avecques Fleur Rigouronne, fille de feu Olivier Rigouron,
en son vivant demourant à Poictiers. Depuis lequel mariage
et environ la saint Michiel aussi derrenierement passée,
icellui Guillaume ala demourer audit lieu de Lezignen,
où il avoit demouré autresfoiz, en entencion de gaingner
sa vie et de sadicte femme. Et pour ce que audit lieu de
Lezignen ne à Poictiers, il ne povoit bonnement gangner
sa vie ne de sadicte femme, dont il estoittrès marry et desplaisant, pourpensa en son courage qu'il lui failloit avoir
de l'argent pour vivre et entretenir son mesnage et mestier. Et de fait...me.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Gauvigneau. — Visa. Contentor. Duban.
Rémission octroyée à Christophe Micheau, natif de Secondigny en Gâtine, prisonnier à la Mothe-Saint-Héraye pour un nombre considérable de vols avec effraction et autres, par lui commis en divers lieux.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l'umble supplicacion des parens et amis charnelz de Christofle
Michea, natif de Secondigné en Gastine, aagé de xxvii, ans
ou environ, à present detenu prisonnier ès prisons de la
Mothe Saint Eraye, contenant que, le xxiiii jour d'octobre derrenier passé, le dit Christofle en venant du village
de Souberteer du Lude, qui eut lieu le 7 mars 1474. Après le décès
de Louis de Saint-Priest, qui arriva vers 1489, sa veuve Jeanne de
Buigny se remaria avec Pierre de Chissé, comte de Chalant, conseiller
et chambellan du roi Charles VIII. (Pilot de Thorey, me.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil, Rolant.
— Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Macé Bertineau, boucher de Champdeniers, coupable, ainsi que son frère, du meurtre de Jean Servier qui lui louait une boucherie audit lieu et avec lequel il était en discussion d'intérêt.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue
l'umble supplicacion de Macé Bertineau, boucher, chargé
de femme et de trois petis enfans, du lieu de Champdenier
ou païs de Poictou, contenant que, cinq ans a ou environ,
ung nommé Jehan Servier, lors demourant audit lieu de
Champdenier, eut à ung certain jour parolles avecques la
femme dudit suppliant, et lui dist qu'il vouloit vendre la
moitié de la boucherie qui lui appartenoit, assise audit
lieu de Champdenier, laquelle ledit suppliant tenoit à me.
Ainsi signé : Par le conseil. G. de Thoucy. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Thomas Rioteau, de Saint-Michel-le-Cloucq, prisonnier audit lieu pour un vol commis au préjudice de son oncle maternel, Jean Liet, auquel d'ailleurs il avait fait restitution.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue
l'umble supplicacion de Thomas Ryoteau, povre homme
de labour, fils de Jehannin Rioteau, natif de Saint Michau
le Clou, jeune homme de Faage de xxii. ans ou environ,
contenant que, ou mois d'avril derrenierement passé, à
l'occasion de certaines parolles et injures verballes à lui
dictes par Jehan Lyet, son oncle maternel, demourant
audit lieu ele Saint Michau, il dolent et courrocié des dictes
injures, contre [lui par] sondit oncle [proferées], conceut
haynne contre lui, et à ceste cause fut esmeu de faire
desplaisir à son dit oncle en ses biens meubles ; lequel
suppliant, pour acomplir son propos et volunté à Fencontre de son dit oncle, se transporta en l'ostel d'icellui
son oncle, ouquel il ne trouva personne et entra oudit
hostel qui n'estoit point fermé à la clef. Et après ce qu'il fut
entré oudit hostel, d'une serpe qu'il avoit rompit le morteul
d'un forcier ou coffre qui estoit en icelluy, ouquel il trouva
certaine quantité de linge comme linceulx, thouailles,
lettres et autres choses, dessoubz lesquelles il trouva une
poche ou sachet de linge, en laquelle avoit certaine quan- e siècle. Peu de temps après sa mort, sa veuve Jeanne
Brisson, tutrice de Gillet, leur fils mineur, en rendit l'aveu à Jean
duc de Berry, le 2 mai 1403 ; elle fit de même, le 16 juin suivant,
pour les terres que possédait son mari à Gourgé, mouvant de Lusignan,
et le 19 mai 1404, pour le fief de Beaumont à la Meilleraye près
Fontenay, aujourd'hui commune de Saint-Michel-le-Clou. (Voir Arch.
nat., R1* 2171 p. 296; R1* 217 2, p. 1084, 1086-1094.) Sur le livre des
aveux et hommages rendus, en 1418, au dauphin Charles, comme
comte de Poitou, on trouve la mention d aveux fournis alors pour les
mêmes seigneuries, et particulièrement pour « la Mothe Saint-Michaule Clôuq, où souloit avoir anciennement chastel ». (r de Parthenay, Vouvant et Mervent, ainsi que du fief de la Chapelle-Béraud (même paroisse de Saint-Michel). Le r de la
Baugissière ». (Arch. nat., P. 1145, fol. 71.) L'aveu du 20 août 1447
pour Saint-Michel-le-Clou, hôtel, hébergement et dépendances, daté
de Benet, rendu au comte de Richemont, comme seigneur de Mervent,
donne les noms des possesseurs d'arrière-fiefs tenus à foi et hommage
plein dudit Saint-Michel. Ce sont : Jean de Blavetes, pour son lieu
de la Mothe, en ladite paroisse ; Louis de Baugis, pour son hôtel
de la Girardière, sis près dudit lieu de la Mothe ; Guillaume du Berrot,
pour raison d'un fief appelé la Quintaine, assis en la paroisse de
l'Orberie ; les hoirs de feu Jean Voyer, chevalier, à raison d'une
dîmerie et autres choses en la paroisse de Cezais ; Geoffroy Pasquet,
pour son hôtel et appartenances de Malevoisine, en la paroisse de
Vouvant ; et Pierre Boutou, chevalier, à raison d'un fief de vignes
appelé le Rouil, en ladite paroisse de Saint-Michel-le-Clou. (Arch. nat.,
R 1* 204, fol. 27.) Pierre II Bonneau épousa, avant 1457, la fille de Pierre
de Leugny, chevalier, seigneur du Bois-Berthier près Niort, comme
on le voit dans des lettres de rémission accordées, en août 1459, audit
sr de Leugny, à son gendre et à plusieurs autres, dont un Guillaume
Bonneau, frère ou cousin de Pierre, coupables de meurtre. (Ci-dessous,
n° MCCCXVII).me.
Ainsi signé : Par le conseil. G. de Thoucy. —Visa. Contentor. Briçonnet.
Rémission en faveur de Guillaume Jarlaut, laboureur, l'un des collecteurs de la taillé en la paroisse de Chouppes, meurtrier de Perrot Guibert.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de Guillaume Jarlaut, laboureur, demourant
ou vilaige de Voirmes en la parroisse de Chouppes en la
chastelenie de Mirebeau, ou bailliage de Touraine, contenant que icelui suppliant qui avec d'autres a esté colecteur de certaine taillé par nous mise sus en ladicte parroisse de Chouppes, pour le payement et vivre de noz
gens d'armes, pour ung an finissant le derrenier jour de
decembre mil eeeme.
Ainsi signé : Par le conseil. — Visa. Contentor. N. Aymar.
Rémission octroyée à Jean de Vivonne, écuyer, prisonnier à la Conciergerie pour avoir fait fabriquer un acte faux dans le but d'annuler la cession qu'il avait faite de la nu-propriété de sa terre et seigneurie de l'Aublonnière à Isabeau de Vivonne, dame de Thors et des Essarts.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu
['umble supplicacion de Jehan de Vivonne Nous n'avons point retrouvé trace de ce procès, dont la date n'est
point indiquée ici. Il s'agit sans doute d'André de La Roche, qui fut
évêque de Luçon de 1451 au 16 février 1462, ou de l'un de ses deux
prédécesseurs, Jean Fleury (juillet 1431-17 octobre 1441), ou Nicolas
Cœur (1441-1 Emery Bertin ou Bretin, de Fontenay-le-Comte, fils de Pierre
Bertin, s Isabelle de Vivonne, dame d'Aizenay, fille de Savary, seigneur
de Thors, les Essarts, etc., tué à la bataille de Nicopolis (1396), fils
aîné de Renaud de Vivonne, sénéchal de Poitou. Sa mère était Jeanne
d'Apremont. La mort de ses deux frères Renaud et Savary, qui ne
laissèrent pas d'enfants, la fit héritière finalement de toutes les terres
et possessions de son père. Elle les porta en mariage à Charles de
Blois, dit de Bretagne, seigneur d'Avaugour, troisième fils de Jean de
Blois, dit de Bretagne, comte de Penthièvre, vicomte de Limoges, etc.,
et de Marguerite de Clisson, fille puînée du connétable. Celui-ci ayant
assisté son frère aîné Olivier de Blois, dans la prise par trahison de
Jean, duc de Bretagne, à Chantoceaux, l'an 1420, ses terres et
celles de sa femme, situées dans le Bas-Poitou, furent confisquées et
données à Richard de Bretagne, comte d'Etampes, frère d'Artur de
Richemont. Après la mort de son mari (1434), Isabelle de Vivonne
intenta un procès au Parlement de Poitiers, pour recouvrer ses biens.
(Curieuses plaidoiries du 29 juillet 1434, Arch. nat., Xre édit.) était une châtellenie mouvante des Essarts et comprenant la majeure partie de la paroisse de Sainte-Cécile. Jean de
Vivonne en hérita de son frère aîné, qui la tenait de sa mère, celle-ci
l'ayant eue de la succession de Thibaut de Sainte-Flaive, son père.
Quant à Guillaume de Vivonne, seigneur de la Tour-Chabot, il était le
troisième fils de Renaud, seigneur de Thors, les Essarts, Aubigny,
Faye, etc., sénéchal de Poitou, décédé peu après le 16 novembre 1392,
et de Catherine d'Ancenis. (Cf. notre t. V, r de l'Aublonnière, au profit duquel sont données
es présentes lettres de rémission, était le cousin germain d'Isabelle de
Vivonne, et c'est à elle, comme dame des Essarts, qu'il devait l'hommage
pour l'Aublonnière.er octobre 1451).r de Pamplie, était seigneur de Boisse à Saint-Médard-des-Prés près Fontenay. Il avait épousé Catherine Toreil ou Toureille et
mourut à la fin de 1459 ou au commencement de 1460. (Voy. une
notice sur sa famille dans notre précédent volume, p. 309.) Dans
un compte de la châtellenie de Fontenay-le-Comte pour Artur de
Richemont, à la date du 20 mars 1432 n. s., « Méry Bretin » est qualifié
bourgeois et changeur à Fontenay. (Bibl. nat., ms. fr. 8819. fol. 47 v°.)1a 9200, fol. 271 ;
et actes divers de procédure, 24 février 1436 n. s., Xlª 9193, fol. 125,
et 18 juillet 1436, X1a, 21 à la date.) Dans l'intervalle, elle soudoya des
troupes et essaya de reprendre par la force sur Richard de Bretagne
ses placés du Bas-Poitou, particulièrement les Essarts et Palluau. Il
a été question à plusieurs reprises de cette guerre privée dans notre
t. VIII (cf. l'r de Belleville, le 5 août 1418,
Isabelle de Vivonne demanda une délégation pour faire examiner des témoins vieux et impotents (X1a 4792, fol. 61). Vers la même époque,
sa belle-sœur, Catherine de la Haye, veuve de Renaud de Vivonne,
lui réclamait l'exécution des clauses du testament de son mari relatives à son douaire qu'il lui avait assigné sur les terres d'Aizenay,
Poiroux. Rié, Mortagne. (Actes des 31 janvier, 3 février, 25 avril et
2 mai 1412, X1a 4792, fol. 22 v° 25, 40 v°, 43 v°.) Deux ans plus tard,
en qualité de dame pour une part de Mortagne-sur-Sèvre, Isabelle de
Vivonne eut à soutenir, avec Jean de La Haye et Pierre de Brezé,
co-seigneurs de Mortagne, un procès contre Jean de Sainte-Maure, seigneur de Moritgauguier, et Jeanne des Roches, sa femme (31 janvier
1420, X1a 9190, fol. 75). Elle actionna aussi au Parlement de Poitiers
les habitants de la Merlatière, qu'elle prétendait astreindre à participer à la garde du château des Essarts (9 mars 1420 n. s., id., fol. 85).
Le 21 avril 1449, elle passa une transaction avec Maurice, abbé de
Boisgrolland, au sujet d'une fondation de messes faite par Renaud de
Vivonnè, son frère, seigneur de Thors et de Poiroux, inhumé dans
l'église de cette abbaye. (Coll. dom Fonteneau, t. I, p. 549.) Nous n'avons pas trouvé la date de la mort d'Isabelle de Vivonne. Sa fille
unique, Nicole de Blois, fut mariée à Jean II de Brosse, seigneur de
Sainte-Sévère et de Boussac. (Voy. ci-dessous, p. 38, note.)r de Belleville,
et Nicolas Queyré, son sénéchal de Montaigu, il est question de Jean
Macaire, qui était alors (premiers mois de l'an 1446) sénéchal de
Belleville. (Arch. nat.,X2a24, Plaidoiries des 27 et 28 février 1447 n. s.)eer, maréchal de France,
connu sous le nom de maréchal de Boussac, et de Jeanne de Naillac.
Il avait épousé, par contrat du 18 juin 1437, Nicole, fille unique de
Charles de Blois, dit de Bretagne, baron d'Avaugour, et d'Isabelle de
Vivonne. Ayant obtenu, en conséquence du traité de Nantes conclu, le
27 juin (448, entre François Ier, duc de Bretagne, et Jean de Blois, comte
de Penthièvre (voy Fr.-A. du Paz, e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rolant. — Visa. Contentor.
Rémission en faveur de Pierre Maigneau, coupable d'homicide par imprudence sur la personne de Simon Mesnagier.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Pierre Maigneau, filz de Maurice Maigneau
et de Parnelle Courrionneis de l'Estourbeillon, e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Daniel. — Visa. Contentor. J. Du Ban.
Rémission accordée à Regnier de Montignye
Rémission en faveur de Perrin Benoist, d'Avanton, réfugié en franchise à la suite d'un homicide qu'il avait commis, en aidant son neveu à s'emparer d'un homme coupable de vol.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de Perrin Benoist, aagé de xl. ans ou environ,
demourant en la parroisse d'Aventon, contenant comme, le
lundit devant Noël derrenier passé, ung nommé Jehan
Mary, son nepveu, le rencontra et lui demanda s'il avoit
point veu ung homme qui avoit robé son maistre, nommé
Perrot Legros, d'un cuèvre chief et de neuf deniers qu'il
devoit de son escot, lequel lui respondi que non, et alors
ledit Jehan Mary lui pria qu'il alast avecques lui après le
larron et qu'il avoit ung grant cousteau, lequel ilz lui
osteroient pour récompense de son escot. Et ainsi qu'ilz
faisoient leur entreprise, seurvint ung nommé Simon Rat,
qui appella ledit Jehan Mary et lui demanda quel homme
c'estoit et quelz habillemens il avoit; lequel lui respondi
qu'il avoit une robe de gris noir et ung petit chien rouge.
Lequel Simon Rat lui dist que celui qu'il demandoit
estoit venu le dimenche precedent au soir devers Sissé
jusques au droit de la justice du seigneur d'Aventone
Ainsi signé : Par le conseil. G. d'Asnières. — Visa. Contentos. Valengelier.
Rémission accordée à Jean Paisonneau, détenu dans les prisons de la prévôté de Poitiers, pour un vol avec effraction commis au préjudice de Perrette Chartier, à Poitiers.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion des parens et amis charnelz de Jehan Paisonneau, detenu ès prisons de la prevosté de Poictiers,
contenant que ledit Paisonneau, estant et frequentant en
l'ostel et maison de Perrette Chartière et maistre Jehan
Berart, son filz, vit par plusieurs foiz que la dite Perrette
tiroit d'un sien coffre une bourse, et en icelle avoit,
comptoit et prenoit del'or et monnoie. Lequel Paison- e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rolant — Visa. Contentor. A. Disome.
Lettres de rémission en faveur de Jean Escoubleaur de Sourdis, qui décéda un peu antérieurement au 21 janvier
1472, et de Guillemette Foucher. Ce second Jean Escoubleau, alors
jeune, servait en 1460 dans la compagnie de Charles d'Anjou, comte
du Maine, vicomte de Châtellerault, et en qualité d'homme d'armes
aux bans de Poitou des années 1471, 1491 et 1492; il mourut le
décembre 1494. (Beauchet-Filleau, e édit.,
t. III, p. 286.) Les faits relatés dans ces lettres de rémission n'ayant
pas eu lieu en Poitou, il suffit d'en donner le sommaire.r de Lohéac, de Pouzauges et de Tiffauges,
maréchal de France, sur lequel voy. notre volume précédent, p. 398,
note.e
Rémission octroyée à Jean Paynnot, de Beauvoir-sur-mer, et à sa femme, meurtriers de Guillaume, anglais pris à Castillon, devenu valet de Jean Loiset, de Beauvoir, contre lequel ils avaient été obligés de se défendre à la suite de remontrances qu'ils lui avaient adressées parce qu'il laissait paître dans leurs avoines les chevaux de son maître.
Charles, par la grace, de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
Fumble supplicacion de Jehan Paynnot, filz de feu Nicolas
Paynnot2a 30, fol. 88.)1, pièce n° VI.)
On verra par des lettres de décembre 1465, publiées ci-dessous, que
Jean d'Angoulême avait d'autres possessions en Poitou. A la mort
du comte Jean, son fils aîné, Charles, qui épousa plus tard (1484)
Louise de Savoie, et fut père du roi François était âgé de sept ans
seulement et fut placé, ainsi que ses sœurs, sous la tutelle de leur
mère, qui vivait encore en 1496. Marguerite de Rohan, à peine veuve,
voulut imposer sur les habitants de Beauvoir-sur-mer une taxé de 200
livres par an, et fit saisir les biens de ceux qui refusaient le paiement. Ceux-ci protestèrent et firent assigner la comtesse douairière
au Parlement, qui, par mandement du 19 novembre 1467, prescrivit
une enquête. (Arch. nat., X2a 36, fol. 51 v°.) La justice s'exerçait à
Beauvoir, au nom du comte d'Angoulême, par un sénéchal dont les
sentences étaient portées en appel au Parlement de Paris. (Acte du
12 décembre 1463, X2a 32.)e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil.
Briçonnetr de Varennes, originaire de Tours, fils de Jean et de Jeanne Belleteau, fut secrétaire du roi, puis receveur
général des finances de Languedoïl, à la place de Pierre Jobert, par
lettres datées d'Orléans le 14 décembre 1466. (Bibl. nat., ms. fr,
20685, fol. 401.) Il avait été commis à la régie de la régale de Tours
en 1443 et au paiement des ouvrages du château de Langeais, en
1465 et 1467. Briçonnet fut le premier maire institué à Tours, fit
rebâtir l'église de Saint-Clément de cette ville, représenta le bailliage
de Touraine aux Etats généraux de 1484, mourut le 30 octobre 1493,
et fut enterré, avec ses père et mère, en l'église Sainte-Croix de Tours,
suivant le désir qu'il en avait exprimé dans ses testaments de 1471 et
1491. (Le P. Anselme,
Lettres portant remise d'une partie des peines prononcées par les officiers du duc de Bretagne à Fontenay-le-Comte contre Jean Buchon, tisserand de drap audit lieu, qui, pour se venger des mauvais traitements qu'il en avait reçus, avait frappé François Thibaut d'un coup d'épée.
Charles, etc., à tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. L'umble supplicacion de Jehan Buchon, povre
homme, natif de nostre ville de Saint Jehan d'Angeli,
tixerrant en draps, aagé de trente trois ans ou environ, à
present detenu prisonnier ès prisons de Fontenay le Conte,
avons receue, contenant que, puis aucun temps ença il est
venu demourer audit lieu de Fontenay, pour y gaingner
sa vie à la peine de son corps et excercice de son dit mestier, au mieulx qu'il pourroit ; et jasoit ce qu'il n'eust
meffait ne mesdit à François Thibaut, demourant audit lieu
de Fontenay, ce neantmoins ledit Thibault et autres qui
sans cause raisonnable avoient conceu grant haine et malveillance à rencontre de lui, de nuyt et à heure indeue,
en mettant la dite haine à excecucion, depuis ung an
ença, d'une espée ou autre ferrement, batirent et navrèrent
le dit suppliant très griefvement. Depuis la quelle bateure
ledit suppliant, qui ne avoit eu aucune reparacion d'icelle,
ainsi qu'il trouva ledit Thibaud devant la maison du dit
suppliant, souvenant et aiant en memoire l'injure, bateure e jour de fevrier l'an de grace mil cccc. cinquante sept,
et de nostre règne le e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. G. Authouis.
Rémission donnée en faveur d'Etienne Hérissé, Pierre Pinart et Jean Guillaudeau, responsables de la mort de Thoraine Effray, prétendue sorcière, qu'ils avaient emmenée en chemise, une nuit de décembre, au bout du village d'Andillé en Loudunais, sous prétexte de lui demander de désensorceler ledit Pinart.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir,
nous avoir receu l'umble suplicacion de Estienne Herissé,
Pierre Pinart et Jehan Guillaudeau, contenant que, le
lundi après la feste de Nouel et jour de saint Estienne derrenierement passé, entre huit et neuf heures de nuit, ilz se
transportèrent ou village de Andillé ou pays de Loudunois,
ouquel village demouroit une femme nommée Thomine
l'Effrayte, aagée de lx. ans ou environ, qui estoit renommée
d'estre sorcière, laquelle estoit couchée en son lit, vestue
de sa chemise et chaussée de ses chausses; laquelle ilz firent
lever en l'estat qu'elle estoit et la mirent hors de la maison en laquelle estoit couchée et la menèrent en ce point
à part dudit villaige, sans la batre ne fraper, et pour ce
que troys ou quatre ans avoit que ladite Thomine avoit
emblé audit Pinart, en faisant son lit, ung bonnet, du
larrecin duquel bonnet elle fut trouvée actaincte et qu'il
se doubtoit que, en haine de ce elle l'eust ensorcelé, à l'occasion de ce que depuis le larrecin dudit bonnet, la peau de
son corps et de ses bratz luy est tumbée, les diz suplians,
à l'occasion dessusdicte, l'interrogèrent tous ensemble
pourquoy elle avoit ensorcellé ledit Pinart et aussi ung
homme de bien, nommé Jehan Souchier, et ung autre nommé Jehan Lemée, et la fille de Estienne Thomas, e
Ainsi signé : Par le roy, tenans ses requestes , èsquelles vous, maistres Jehan Tudertr de la Rosière au Perche, vicomte de
Dreux, sénéchal héréditaire du comté d'Eu, nommé maître des requêtes de l'hôtel vers 1450, membre du conseil du roi en i455, décédé
1 an 1484. (Cf. notre précédent volume, p. 297 note.)
Rémission accordée à Guillaume et à Pierre Lorteau, demeurant à la Cailletière, paroisse des Brouzils, coupables du meurtre d'un nommé Jean Pichet, leur ennemi, qui les avait dépossédés induement de la ferme de la Noue-Baron, et lésés dans leurs intérêts en d'autres circonstances.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir,
nous avoir receu l'umble supplicacion de Guillaume et
Pierre Lorteau, povres gens de labour, demourans ou villaige de la Cailletère en la parroisse de Broussilz en la
chastellenie de Montagu, contenant que les diz supplians, qui sont povres gens, demourans ensemble en
une communauté oudit village de la Cailletère, chargé de
femme et de plusieurs petiz enffens, pour faire et entretenir leur labeur, quatre ans a ou environ, louèrent et affer- eme.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. G. de Thoucy. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Lettres de naturalisation et permission d'acquérir des biens dans le royaume, octroyées à Job Henzelle, Ecossais établi en Poitou.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir,
que, aians consideracion aux bons et agreables services
que nous a par cy devant fait nostre bien amé Job Henzelleme.
Ainsi signé : Par le roy, J. de La Loère. — Visa.
Lettres de naturalisation et permission d'acquérir des biens dans le royaume, données en faveur de Robin Vernon, Ecossais établi et marié en Poitou.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir,
que, ayans consideracion aux bons et agreables services me.
Ainsi signé : Par le roy; J. de La Loère. — Visa.
Rémission donnée en faveur de Pierre Pompart, de Vasles, responsable de la mort d'un nommé Jean Vadier, qu'il avait frappé dans une rixe.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l'umble suplicacion de Pierre Pompart, de la parroisse de Vaalles en nostre pays de Poictou, contenant que, depuis certain temps ença, ledit supliant achata d'un nommé Pierre
Ferron ung millier de late le pris et somme de treze solz
quatre deniers, duquel argent ledit supliant paya et bailla
lors audit Ferron la moité ; et certain temps après vint
ledit Ferron dire audit supliant qu'il allast querir ladicte
late. Lequel y ala et aussi y ala celui à qui [estoit] la maison
où devoit estre mise icelle late, et bailla ledit Pompart cincq
solz audit Ferron, et ne luy devoit plus que deux solz ung
denier à cause du dit millier de late. Et luy monstra ledit
Ferron icelle late qui estoit en ung tax, en disant qu'il en
y avoit plus d'ung millier, lequel supliant dist qu'il n'en
savoit riens ; et ne fut point lors comptée. Et sept ou huit
[jours] après, ledit Ferron ala de vie à trespassement bien
souldainement. Et après ledit supliant s'en ala à la vefve
dudit Ferron, qui savoit bien qu'il avoit payé à son dit
feu mary la dicte late, excepté lèsdictz deux solz ung denier, et luy dist qu'elle luy alast compter la dicte late,
dont elle fut contente ; et s'en [alèrent] lui et la dicte
femme au boys et comptèrent la dicte late et trouvèrent
qu'il en failloit dudit millier ung cent et trente lates. e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Briconnet. —Visa. Contentor. Du Ban.
Rémission octroyée à Pierre Maignen, poursuivi devant le sénéchal de Champgillon, pour avoir mis en circulation de la monnaie rognée qu'il tenait d'un compagnon de guerre.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. A tous
ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Receu avons
l'umble supplicacion de Pierre Maignen, laboureur,
demourant en Poictou en la chastellenie de Fontenay le
Conte, chargé de femme et de quatre petiz enffans, contenant que tout son temps il s'est meslé du fait de labour
et aucunes foiz de vendre vin et logier les passans, et
aussi du fait de marchandise, en quoy il s'est bien et honnestement gouverné, et jusques à environ deux ans qu'il
vint logier en son hostel en passant païs ung compaignon
de guerre, archier, à lui incongneu ; lequel, après ce qu'il
eut beu et repeu, demanda audit suppliant la monnoye
d'un escu, laquelle lui bailla ledit suppliant, et d'icelle
retint l'escot dudit compaignon. Et ce fait s'en ala, maiz
depuis retourna et demanda à icelui suppliant s'il vouloit
avoir de la monnoye pour de l'or1a 9191, fol. 90.)eeme.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. A.
Rolant
Don à Jean bâtard d'Orléans, comte de Dunois, des villes, terres etchâtellenies de Parthenay, Secondigny, Vouvant, Mervent, le Coudray-Salbart, Châtelaillon, Matheflon et autres, pour en jouir après le décès d'Artur de Richemont, duc de Bretagne.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir Jean bâtard d'Orléans, comte de Dunois et de Longueville, fils
naturel de Louis de France, duc d'Orléans, et de Mariette d'Enghien,
dame de Cany, né vers 1403, mort à Saint-Germain-en-Laye, le 28 novembre 1468. Il ne tarda pas à entrer en jouissance de cette donation,
Arthur comte de Richemont, qui avait succédé comme duc de Bretagne à son neveu Pierre n, le 22 septembre 1457, étant décédé le 26 débre 1458 ; mais il ne fit jamais que des séjours courts et espacés à Parthenay, La formalité de l'évaluation des revenus des terres poitevines du connétable de Richemont et de la visité de ses châteaux et bâtiments ne fut accomplie qu'au milieu de l'année 1460. Charles vu chargea
de cette opération, par lettres du 14 juin de cette année, Guillaume Ripaut, clerc de la Chambre des comptes de Paris. « Le commissaire royal
vint à Parthenay. Les officiers de la baronnie, Jacques Esteau, procureur, Jacques Rataut, bailli de Gâtine, capitaine de la ville, Guillaume Sicart, châtelain, Nicolas Giraut, avocat, se mirent à sa disposition. Ils lui montrèrent les titres, chartes, comptes, terriers et registres
déposés de toute ancienneté dans la chapelle du château de Parthenay.
Ripaut en fit faire des copies ou extraits et prit des informations auprès des notables, gens d'église, bourgeois, seigneurs et laboureurs... »
(B. Ledain, eeeer,
le 18 juillet 1450, et décéda lui-même, sans enfants, le 22 septembre 1457. Son oncle Artur comte de Richemont, par acte spécial daté
de Redon, le 11 janvier 1442 n. s., avait ratifié cette clause des lettres
patentes du 9 avril 1435, dans les termes suivants : « Nous avons voulu,
consenti et accordé que, ou cas que n'aurons enffans legitimes qui
nous succèdent, nostre très cher et très amé filz et nepveu, Pierre
de Bretaigne, soit nostre vray heritier et succédé à noz terres et seigneuries, que aurons et tendrons en Poitou et ailleurs, à cause de la seigneurie de Partenay, au jour et heure de nostre trespassement de
ceste vie mortelle, et que, après lui, ses enffans legitimes, descendans
de sa char, nez et procreez en loyal mariage, viengnent à ladicte
succession... » Et à défaut de Pierre et de ses héritiers directs, il
déclarait leur substituer son autre neveu François et les enfants légitimes de celui-ci. (E. Cosneau, 1* 207. L'analyse de ce curieux document
nous entrainerait trop loin ; nous devons nous contenter de le signaler
ici.
Pour ce est il que nous, ayans consideracion aux choses
dessus dictes et mesmement ausdiz services faiz par nostredit cousin de Dunois à nous et à la chose publicque de
nostredit royaume, qui sont dignes de memoire et de
grande remuneracion, voulans iceulx services recongnoistre envers nostredit cousin et les siens, et que bien
raisonnable et convenable chose est que recongnoissons
les services à nous faiz, et mesmement en grans et vertueux
faiz, en quoy pour nous s'est employé nostre dit cousin
de Dunois, dont s'est ensuy grant honneur, prouffit et
utilité à nous et à la chose publicque ; pour lesquelles
causes et aussi pour la proximité de lignaige en quoy
nostredit cousin nous attient, et autres causes et consideracions à ce raisonnablement nous mouvans, avons, de
nostre certaine science et mouvement, et par l'advis et
deliberacion de plusieurs de nostre sang et lignaige et des
gens de nostre Grant-conseil, ou cas que nostredit cousin
de Bretaingne yroit de vie à trespas, sans hoirs masles,
procréez de son corps en loyal mariage, dès à present
comme pour lors et dès lors comme de present, donné,
cedé, delaissé et transporté, donnons, cedons, delaissons
et transportons, par cesdictes presentes, à nostredit cousin
de Dunois et à ses enfans masles, procréez en loyal mariage, ee1a 8605, fol. 204 v°.)
Ainsi signé : Charles. — Par Ie roy, en son conseil, ouquel
Messeigneurs les ducs d'Orleans, de Bourbon, les contes
d'Eu, de Foiz et de là Marche, vous, l'evesque de Constances,
le sire de Beaujeu, Janus de Savoye, Loys de Saluces, les
sires de Torcy, de Precigny et du Monteil, messire Guillaume Cousinot, chevalier, maistres Estienne Le Fèvre et
Jehan Bureau, sire Jehan Hardoin, maistres Pierre Doriole,
Pierre et Raoul de Refuge, Denis Daucerre
Déclaration portant que le don de Parthenay fait à Dunois, le même jour, ne doit point préjudicier aux droits prétendus sur cette terre par les héritiers de Jean Larchevêque, ni modifier l'issue du procès pendant au sujet de cette succession.
Charles, par la grace de Dieu roy de France, à tous ceulx
qui ces presentes lettres verront, salut. Comme, par noz
autres lettres et pour les causes contenues en icelles, ayons
aujourd'uy donné, cedé et transporté à nostre très chier
et amé cousin Jehan bastard d'Orleans, conte du Dunois,
et à ses enfans masles, procréez en loyal mariage, et aux
masles descendans d'iceulx enfans masles en loyal mariage,
les villes, chastellenies, terres et seigneuries de Partenay,
Secondigny, Vouvant, Mervant, le Couldray Salbert,
Chastellaillon, Mathefelon et autres terres et seigneuries,
que feu Jehan Larcevesque, en son vivant chevalier, seigneur de Partenay, nous avoit vendues, delaissées et
transportées, pour en joyr par nostre dit cousin et ses
enfans masles, procreés en loyal mariage, et les masles
descendans desdiz masles aussi en loyal mariage, perpetuellement et à tousjours, ou cas que nostre très chier et
très amé cousin Artur, duc de Bretaigne, connestable de
France, auquel avions dès pieça fait don et transport
desdictes terres et seigneuries, et à ses hoirs masles, yroit
de vie à trespassement sans hoirs masles procreés de son
corps en loyal mariage, pour les causes et ainsi qu'il est
plus à plain contenu en nosdictes autres lettres ; à cause
desquelles terres et seigneuries pend procès en nostre
court de Parlementr de Parthenay, avait déjà vendu, par contrats de 1405 et de 1416, comme nous l'avons vu ailleurs (1a 9199, fol. 121, 212, 393
v° à 396.) Le procès dura plus de trente ans et ne fut jamais jugé. Aussi
il serait oiseux de rechercher les noms des enfants, petits-enfants et
neveux des deux sœurs de Jean Larchevêque, vivant en 1458, et qui ne
cessaient de revendiquer contre la couronne leurs droits prétendus à la
succession de Parthenay, en dehors de ceux qui sont nommés dans le
présent acte et dans l'arrêt d'enregistrement au Parlement, cité cidessus, p. 79, note 1.r de
Parthenay. En acceptant la donation du 22 octobre 1458, elle reconnaissait d'ailleurs implicitement que ces droits appartenaient en réalité
au roi, au profit duquel le Parlement les consacrait une fois de plus,
par son arrêt d'enregistrement. Marie d'Harcourt mourut à Chouzésur-Loire, près Saumur, le 1er septembre 1464. (Le P. Anselme, r et de Marie
de Parthenay, eut de son épouse, Marie de La Trémoïlle, dame du
Bois-Pouvreau et de Cherveux (vol. précédent, p. 252, note), huit enfants. Ses fils étant décédés avant lui, deux de ses filles se partagèrent
le comté de Tonnerre : Jeanne épousa le 10 août 1400 Jean de La Baume,
dont postérité ; Marguerite, la plus jeune, fut mariée à Olivier, seigneur de Husson, chambellan de Charles VII, dont elle eut Marie,
qui épousa, le 30 novembre 1442, Laurent Ier, sire de Vieuxpont et de
Courville, baron de Neufbourg, et Jean de Husson. Ce dernier, ici
nommé, était par conséquent l'arrière-petit-fils de Marie de Parthenay. sœur de Jean II Larchevêque. Il fut comte de Tonnerre, seigneur de
Saint-Aignan, et avait épousé, vers 4446, une Poitevine, Jeanne Sanglier, dame de Château-Guibert, veuve de Jean de La Rochefoucauld,
seigneur de Barhezieux, le sénéchal de Poitou, fille de Guillaume Sanglier, seigneur de Bizay, et de Jeanne de Rougemont. (Voy. notre
t. VII, ee
Ainsi signé : Par le roy en son conseil, ouquel Messieurs
les ducs d'Orléanser et d'Agnès de Bourgogne, duc de Bourbon et d'Auvergne, comte de Clermont et de Forez,
nommé grand chambrier de France par lettres données à Saint-Priest
en Dauphiné, le 12 mars 1457, gouverneur de Guyenne et de Languedoc en 1483, mort le 1er avril 1488, sans enfants légitimes.er marquis de Saluces, fils de Thomas III, et de Marguerite
de Roussy, avait succédé à son père en 1416. Il épousa, en 1433, Isabelle,
fille de Jean-Jacques Paléologue, marquis de Montferrat, et mourut le
8 avril 1475.r de Precigné ou Pressigny, grand sénéchal de Provence, premier chambellan de René d'Anjou, roi de Sicile,
mort en 1462.r de Montglat, trésorier de France et maître de
l'artillerie. (Voy. nos t. VIII, p. 172, note, et IX, p. 18, 92, 118, 201, 264.)r de Loiré, cf. idem, au bas d'un acte d'avril
1459.r de Fougères, fils de Jean de Refuge, général
des aides, puis des finances, et de Jeanne de Faucrois, fut général des
finances, gouverneur d'Asti, capitaine de cinquante lances, chambellan du duc d'Orléans, assista au procès de Jean duc d'Alençon en 1458
et vivait encore en 1480. — Raoul de Refuge, son frère puîné, d'abord
général sur le fait des aides, fut reçu maître des comptes le 20 décembre 1446, à la survivance de Jean Le Vavasseur, confirmé le 12 mars
1452, après la mort dudit Le Vavasseur, et demeura en l'exercice de
cette charge jusqu'au 12 septembre 1461.
Rémission accordée à la veuve de Macé Secrestain, de Châtellerault, qui s'était rendue coupable d'un infanticide, trente ans auparavant.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umhle e
Ainsi signé : Par leroy, ala relacion des gens du Grant
conseil. Cauvigneau
Rémission octroyée à Pierre Berchou, de la Rochénard, coupable du meurtre d'un nommé Pierre Gazeau.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de Pierre Berchou, de la parroisse de Roche
Esnartr de la Rochénart, qui rendit, à cause de Jeanne de Viron, sa
femme, aveu du fief de Prissé, le 3 juillet 1381, à Mme de Surgères,
dame de Dampierre-sur-Boutonne. (Nouv, édit., t. I, p. 456.)1* 204, fol. 2.) Dans le même registre sont transcrits un
aveu d'Antoine Gazeau, pour son hébergement de Saint-Thomas, avec
le village de Peyrusse dans la même mouvance, daté du 25 février
1428 n. s., et un autre de Coline Gazeau, veuve de Pierre Machon, du
16 novembre 1446 (fol.-7 et.43 v°). Une famille noble de ce nom était
possessionnée. dans la même région. Elle était représentée à cette
époque par Jean Gazeau, sr de Champdoré, qui avait été reconnu noble et déclaré tel par sentence des élus de Poitou; en date du 6 octobre 1446. Son fils, Yvon Gazeau, fut châtelain de Chizé. (D'Hozier,
er édit., t. II, p. 148.) Citons encore un Jean Gazeau,
métayer, à Saint-Christophe-sur-Roc, de Floridas Linard, gentilhomme
demeurant à Champdenier, qui, l'an 1438, fut taxé à la somme de
trente sols par Pierre de Tuillières, conseiller au Parlement, « commissairé enquêteur et réformateur sur le fait de plusieurs exemptions,
faute et abuz faiz par aucuns des habitans du pays de Poictou ». (Bibl.
nat., ms. fr. 24160, fol. 7.) e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. A. Rolant. — Visa. Contentor. Duban.
Rémission accordée à Jacques Mignon, pauvre aliéné, enfermé depuis huit mois dans les prisons de Thouars, parce qu'il s'accusait d'avoir noyé sa femme, la vérité de ce prétendu crime ne pouvant être établie.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion des parens et amis charnelz de Jacques Mignon, povre homme, perturbé et alteré de son entendement, à present et depuis huit mois ença detenu prisonnier
ès prisons de Thouars, contenant que, quinze ou seize ans
a ou environ, ledit Mignon fut marié avecques une jeune
femme, nommée Mathurine Paynelle, laquelle estoit toute
sote, de simple et très petit gouvernement, en telle manière
qu'elle ne se savoit gouverner, non plus que ung petit
enfant, et ne savoit faire son mesnaige, gouverner ne nourrir ses enfans ne faire autre chose, sans la conduicte et
remonstrance d'aucune autre personne. Lequel Mignon a
demouré tout son temps, conversé et repairé au villaige
de la Richardère en la chastellenie de Bressuyre et ilec
environ, et s'est bien doulcement et paisiblement gouverné ; et estoit amé au païs pour ce qu'il se mesloit et
entremettoit de faire roues de charette, et en ce et autres
choses faisoit plusieurs plaisirs aux gens du païs d'ilec
environ. Et pour ce que, ung an a ou environ les voisins
dudit Mignon et autres gens du païs congneurent qu'il
n'avoit ne ténoit plus sadicte femme aveques luy, ainsi
qu'il avoit acoustumé de faire le temps passé, et que on ne
povoit savoir nouvelles de ladicte femme ne qu'elle estoit
devenue, à ceste cause ledit Mignon fut prins, par souspeçon, huit mois a ou environ, et fut mis et constitué
prisonnier ès prisons de Thouars, et incontinent, de sa
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. De Puygiraut. —Visa. Contentor. J. Du Ban.
Permission à François de Vendel, chevalier, de fortifier son hôtel de l'Ebaupinaye, mouvant d'Argenton.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de nostre amé et feal François de Vendel, che- e édit., t. II, p. 192.) On trouve encore Olivier de Vendel qui, le 28
mars 1481, rendit au vicomte de Thouars l'aveude la Ménardière, paroisse de Luché, fief relevant de Thouars à hommage plein, à cause
d'Hérisson réuni à ladite vicomté. (Cf. e et au XVIe siècles, plusieurs autres fiefs dans le Thouarsais.r de
Gourgé, de l'Hérigondeau, Souvigné, etc., fils de Guillaume, seigneur
d'Argenton, et de Jeanne de Naillac; il avait épousé, le 3 février 1455,
Marguerite de Razilly, et décéda en 1461, sans postérité. (e édit., t. I, p. 102.) Les Archives nationales possèdent quatre aveux rendus, le 1er avril 1451 n. s., par Antoine d'Argenton, à Artur comte de Richemont, à cause de la baronnie de Parthenay, le premier d'une borderie de terre désherbergée, appelée la «Borderie aux Milles », en la paroisse de Lhoumois, le deuxième de son
hôtel et fief de Gourgé ; le troisième de son herbergement sis à Parthenay même, en la paroisse de Sainte-Croix, près des murs de la
ville, et le quatrième de l'herbergement de l'Hérigondeau assis près de
la ville de Parthenay. Le premier de ces fiefs était tenu à hommage
plein, les trois autres à foi et hommage lige, avec devoir de rachat. Le
seigneur d'Argenton possédait en outre, à la même époque, deux
groupes d'arrière-fiefs en la même mouvance, le premier relevant de
la Salle de Fenioux, qui appartenait alors à Yonnet Sauvage, comprenait plusieurs borderies de terre sises dans les paroisses de Secondigny, d'Azay, de la Pérate, de Gourgé, de Clessé et aux environs. Le
second se composait de dix borderies de terre relevant de Saint-Pardoux, sises dans les paroisses de Cours, Soutiers, Beaulieu et Soulièvre. Elles s'appelaient la Fantinière, la Roulière, Puyreneau, la Rousselière, la Mouelière, la Lière, la Jamonnière, le fief de la Meule et le
fief du Gastineau. (R1* 190, fol. 66 à 69, 251, 266 v°.) La veuve du sr
d'Argenton, Marguerite de Razilly, était en procès au Parlement,
Pan 1470, contre Jean de Chambes, sr de Montsoreau, par appel de Jean
Favereau, prévôt de Poitiers. (Arrêt du 18 avril, X2a 36, fol. 288 v°.)
En 1473, François Gibert, écuyer, et Pierre Marvillau, sr delà Vernaye,
qui, douze ans auparavant, avaient fabriqué un faux au profit de cette dame, à la requête de Louis Chabot, sr de la Grève, obtinrent des
lettres de rémission, pour l'enregistrement desquelles ils plaidaient en
la cour les 3 et 10 juin, contre Jean de Chambes et Philippe de Commynes (X2a 39, à ces dates).e
Ainsi signé : Par le roy, maistre Jehan Tudert
Rémission donnée en faveur de Richard Therry, couturier, demeurant à Saint-Maixent, coupable du meurtre d'un de ses compagnons dans une rixe, le mardi-gras précédent.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir ee.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. J. de Reilhac. — Visa. Contentor. J. Du Ban.
Rémission octroyée à Denis Penissault et à Guillaume Simonnet, de
Migné-en-Brenne, faisant métier de vendre du sel en Poitou, Saintonge et Gascogne, coupables du meurtre d'un nommé Lancelot,
« lequel ne servoit que de raençonner les povres marchans du païs »,
et ayant appris qu'ils devaient se rendre à Saint-Jean-d'Angély pour
leur commerce, était venu les « espier pour savoir quel chemin ilz tieudroient, et avoit avecques lui deux frans archiers qu'il avoit fait mettre en embusche en ung villaige près d'ilec, nommé Chastres, pour
cuidier destrousser iceux supplians et les autres marchans dudit
lieu de Meigné, lesquelx il avoit raençonnez au devant de ce par plusieurs foiz... Si donnons en mandement, par ces presentes, à nostre
seneschal de Poictou ou à son lieutenant à Montmorillon... Donné à
Tours, ou mois de mars l'an de grace mil cccc. cinquante huit, et de
nostre règne le e
Rémission en faveur de Robert de Brillac, écuyer, âgé de vingt-deux
ans ou environ, fils puîné de Guiart, seigneur de Brillac, et de Mathe
de Pompadour, sa femmee siècle, les seigneuries de Monts en Loudunais et de Bâlon, Guyard de Brillac était fils de Guy, seigneur de Brillac et de Villemexant. Le nom de sa femme, Mathe (Marthe, suivant
d'Hozier et la nouv. édit, du Dict, des familles du Poitou), ne figure pas
sur la généalogie de la maison de Pompadour, publiée par le P. Anselme et par La Chenaye-Desbois. Elle appartenait bien cependant à
cette famille, comme on en trouve la preuve ici. Guyard était, l'an 1435,
en état d'hostilité armée contre Jean seigneur de Brizay et dut se mettre sous la protection du Parlement de Poitiers. Un arrêt de la cour fit
défense à celui-ci, à peine de cinq cents mares d'or, « qu'il ne mefface
ne face meffaire par voie de fait à Guyar seigneur de Brillac, en corps ne en biens, en quelque manière que ce soit, en lui enjoignant
que, se aucune chose lui veult demander, il le poursuive par voie de
justice ». (Arch. nat., X2a 21, à la date du 19 novembre 1435.) Sous
Louis XI, le sr de Brillac et de Villemexant fut sénéchal de Rodez. Le
roi lui fit don, par lettres du 29 juin 1465, d'une somme de 10.000 écus
d'or, pour le récompenser de la part qu'il avait prise au mariage du
comte d'Armagnac avec Marie de Savoie, sœur de la reine. (Bibl. nat.,
ms. fr. 20428, fol. 40 r de Montbrun. (Beauchet-Filleau, er, seigneur de Pompadour, et de Madeleine de Ventadour, conseiller au Parlement de Poitiers (1429), puis à celui de Toulouse (1443), évêque d'Alet, le 8 février 1448, transféré, le 29 novembre 1454, par Calixte III, au siège de
Viviers, décédé en 1478. (Cf. notre t. VIII, p. 308, note 4.)e
Rémission accordée à Jacques Le Jude, écuyer, seigneur de Maugué, qui, soupçonnant son page de lui avoir dérobé un écu, l'avait maltraité au point d'avoir occasionné sa mort.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Jaques Le Jude, escuier, seigneur de
Maugué, contenant que, comme ledit suppliant soit homme Cette famille de Rivière, originaire de Gascogne, s'était fixée en
Poitou par le mariage d'Odet de Rivière avec Blanche de Chanac,
héritière des seigneuries de Château-Larcher et du Bourg-Archambaut. Nous avons relaté précédemment une partie des hauts faits et
des brigandages de ce capitaine de routiers et de son frère Ponchon
de Rivière (voy. notre tome VIII, Le roi cependant ne lui avait pas pardonné sincèrement, ou bien
Poncet garda de la méfiance. Toujours est-il que moins d'un an après on le retrouve conseiller et chambellan de François II, duc de
Bretagne, et comme tel envoyé par celui-ci, tant en son nom qu'en
celui de Charles duc de Guyenne, frère du roi de France, vers le
duc de Bourgogne, pour conclure un traité d'alliance contre Louis XI.
(Instructions du 16 juillet 1471 ; Dupuy, XXVIII. livres X. sols en avril. » C'est un compte du 1er octobre 1452 au 30 septembre 1453, et le paiement eut lieu en avril suivant,
(De Beaucourt, r de Château-Larcherune somme de 412 livres 10 sols en 300 écus d'or pour son
entretien. (Bibl. nat., ms. fr. 20496, fol. 14.) Néanmoins, peu de temps
après, il quitta le service de Louis XI pour celui de Charles le Téméraire. A la suite de l'entrevue de Péronne. et à la demande du duc de
Bourgogne, le roi accorda à son ancien chambellan des lettres d'abolition ; elles ne furent expédiées cependant qu'au mois d'août 1470, à
Angers (JJ. 196, n°199). Le texte en sera publié dans notre recueil, à
cette date, avec quelques autres renseignements sur le rôle politique
de Poncet de Rivière.2a 40, fol. 147.) Cependant, dans le traité conclu entre Louis XI et
le duc de Bretagne à la Victoire-lès-Senlis, le 9 octobre 1475, les lettres
d'abolition d'août 1470 sont rappelées et confirmées (Dom Morice,
lle Dupont, t. III. p. 551.)
M. l'abbé Drochon le fait mourir quelques années trop tôt et fixe son
décès à l'année 1483. Dans son estimable étude intitulée : Château-Larcher et ses seigneurs, cet auteur mentionne ou publié plusieurs documents intéressants sur cette localité, du temps qu'Odet, puis Poncet
de Rivière en furent seigneurs ; mais il ne paraît pas avoir soupçonné
le rôle politique de ces deux personnages. (e
Ainsi signé : Par le roy tenant ses requestes, èsquelles
les sires de Vauvertr de Châteaubrun fut chargé de maintenir le Berry dans l'obéissance et de saisir
les biens des partisans du fugitif. Le 27 octobre 1465, Louis XI lui céda
la seigneurie de Vierzon contre l'abandon des capitaineries de Chinon,
de Rouen et de Gisors, et, le 10 novembre suivant, il ajouta à ce don
une pension annuelle de 4000 livres. Charles de Gaucourt mourut à
Paris en 1482 et fut enterré dans l'église de Saint-Jean-en-Grève. (Le
P. Anselme, t. VIII, p. 371.)
Lettres portant anoblissement de Pierre Segaud, demeurant à Champdenier, et de sa postérité.
Karolus, Dei gracia Francorum rex. Ad perpetuam rei
memoriam. Decens et juri consonum arbitramur illos nobilitatibus et aliis prerogativis muniri, quos probos et
fideles, ac vita laudabili, morum honestate aliisque virtutum insigniis decoratos adinvenit regia majestas. Sane,
licet dilectus noster Petrus Segaud L'anoblissement de Pierre Segaud nous fournit l'occasion de mettre en lumière deux personnalités poitevines de sa parenté, qui méritent à coup sûr d'être tirées de I'oubli, quoique leur existence se soit
écoulée à peu près entièrement en dehors de leur patrie : Aimery Segaud, oncle paternel vraisemblablement de Pierre, et Jean Bretonneau,
dit de Champdenier, oncle de sa femme. Le premier fut commandeur
de Saint-Antoine de la Lande, non loin de Champdenier, on ne sait
depuis quelle époque, mais certainement dès avant sa nomination à
l'évêché de Belley, qui eut lieu au commencement de 1438. Il n'occupa
pas longtemps ce siège, car dès le 28 novembre de cette même année,
une bulle du pape Eugène IV le transféra à l'évêché de Mondovi en
Piémont, par permutation avec Perceval de La Baume, originaire de
Savoie. L' Quoique éloigné de son pays, Segaud n'avait pas renoncé à la commanderie de la Lande ; ce fut même pour sa vieillesse une cause de
graves soucis et de tourments. Un compétiteur sans scrupule employa
tous les moyens pour l'en déposséder. L'évêque dut soutenir, d'abord
devant le sénéchal de Poitou, puis au Parlement de Paris, un long procès contre frère Pierre Faure, son adversaire, et les complices de celui-ci, et l'on ne sait comment il se termina. Les registres de la cour
contiennent, entre le 1 Cependant Pierre Faure, qui se vantait de lasser la patience de son
adversaire, avait saisi la curie romaine de sa réclamation. Le Parlement
informé lui interdit de ne rien entreprendre au préjudice de l'appel
pendant devant la cour. Malgré toutes les défenses, il se transporta
à Rome, y fit citer Segaud et s'ingénia à l'accabler de vexations; entre
autres il fit afficher sur les portes de la commanderie que l'évêque
de Mondovi était excommunié. Faure ayant ainsi enfreint l'ordonnance royale interdisant à tous les ecclésiastiques de se rendre à
Rome sans permission et d'y porter de l'argent pour obtenir des bulles
de grâces expectatives, la cour, le 22 février 1465 n. s., adressa un
mandement au bailli de Touraine, au sénéchal de Poitou, au conservateur des privilèges de l'Université de Poitiers et aux prévôts de
Tours et de Poitiers, leur enjoignant de rechercher, saisir et mettre
entre ses mains toutes les bulles, citations, monitions et censures
obtenues ainsi à prix d'argent par ledit Faure et par l'intermédiaire
de son oncle, Mathurin Faure, qui s'était fixé à Rome dans ce but,
et de faire une enquête approfondie sur leur façon de procéder et sur
leurs agissements, faisant en attendant défense expresse à Pierre
Faure de faire usage desdites bulles. Celui-ci néanmoins les avait présentées à Guillaume Peyrochon, prieur du Bois-d'Alonne, qui n'hésita
pas à les mettre ou à s'efforcer de les mettre à exécution, se rendant
coupable de désobéissance et de rébellion. Le Parlement fît saisir le
temporel du prieuré et ordonna à Peyrochon de comparaître en personne, par acte du 3 juillet 1465. Cependant les procédures continuaient contre Pierre Faure, qui se gardait bien de se rendre aux assignation. Le 10 juin de cette même année, il fut mis en défaut pour
la cinquième fois au profit de Segaud, et ajourné-une fois de plus, sans
pour cela cesser un instant de poursuivre son adversaire en cour de
Rome. Etant parvenu, grâce à l'abbé de Fontaine-le-Comte, à mettre
dans ses intérêts le cardinal d'Avignon, Alain de Coëtivy, il avait réussi
à en obtenir la mise sous séquestre de la commanderie de la Lande.
C'est un bien curieux exemple des conflits entre les juridictions royales
et la curie romaine, en matière bénéficiale, qui furent si fréquents dans
la seconde moitié du XVer
duc de Savoie, fils d'Amédée VIII, et François Sforza, duc de Milan.
Aimery Segaud mourut chargé d'ans en 1470, et fut inhumé en l'église de Saint-Antoine-de-Viennois. (Ughelli, er septembre 1463 et le 1er avril 1466, les plaidoiries de cette affaire, de nombreux mandements, des arrêts interlocutoires et des appointements, des adjudications de défauts etc. ;
mais on n'y trouve point l'arrêt définitif (il y a beaucoup de lacunes
dans la collection des arrêts criminels). Toujours est-il que Segaud
avait obtenu du sénéchal de Poitou une sentence provisionnelle portant que, pendant la durée du procès, il demeurerait en possession
de Saint-Antoine de la Lande et en percevrait les fruits et revenus.
Son adversaire s'étant pourvu au Parlement contre cette décision, il
se vit débouté et condamné à l'amende pour fol appel. Mais au cours
de son procès en appel, Pierre Faure, aidé de Mathurin Charron, Macé
Bardon et Antoine Gautereau (aliàs Gauchereau), aggrava son cas, en
s'emparant de force de la commanderie. Bien que Nicolas Prévost,
procureur et représentant d'Aimery Segaud, leur montrât la sentence
que celui-ci avait obtenue sur le possessoire et leur défendit de rien
faire à son préjudice, ils dirigèrent l'attaque à la tête de vingt-cinq
hommes d'armes qui rompirent la porte de l'église, au moment où
l'on y chantait la grand'messe, s'y introduisirent avec Pierre Faure,
qui au milieu du tumulte déclara en prendre possession ; ensuite ils
pénétrèrent dans le cloître de la même façon, firent sauter Thuis
de la chambre du commandeur et la mirent au pillage, emportant tout
ce que bon leur sembla. Ils battirent « jusqu'à grande effusion de
sang » les religieux qui étaient dans la commanderie et reconnaissaient
l'autorité de Segaud, en firent sortir de force les commissaires chargés
par la cour de l'administration de la communauté, et y demeurèrent
en garnison pendant neuf semaines. En réparation de ces excès,
Aimery Segaud demandait qu'une croix de pierre avec inscription relatant les sévices fût dressée devant la porte rompue, aux frais des
coupables, qu'ils fussent condamnés à faire amende honorable, tête
nue et en chemise, tenant à la main une torche de cire ardente, à restituer les biens qu'ils avaient pris, et à payer chacun deux mille livres
d'amende. L'avocat de Pierre Faure et de ses complices nia tous les
excès dont on les accusait, et déclara que les gens d'armes n'avaient
pas été amenés par eux, qu'ils étaient logés auparavant dans le bourg
de la Lande, et qu'ils n'entrèrent dans la commanderie que pour prendre les femmes que les religieux y entretenaient. Luillier répliqua
pour l'évêque de Mondovi que, de l'aveu même des défendeurs, les
gens de guerre avaient tenu garnison pendant neuf semaines dans la
commanderie, et que par conséquent il ne pouvait s'agir de la simple
opération dont ils parlaient, sans raison aucune d'ailleurs. Il requit
une confrontation des coupables avec les témoins qui avaient été convoqués et dont l'on attendait incessamment l'arrivée. Les plaidoiries où
sont exposés ces faits, sont du 9 février 1464 n. s. Le 1er mars suivant,
on en trouve d'autres contre Guillaume Girault, substitut du procureur
du roi à Parthenay, auquel Segaud reprochait d'avoir communiqué aux
défendeurs les informations qu'il avait été chargé de faire contre eux,
à sa requête.e siècle. Le Parlement adressa, le 1er avril 1466,
un dernier mandement au sénéchal de Poitou, au bailli de Touraine et
aux prévôts de Poitiers et de Tours, leur ordonnant de prendre au
corps et d'amener à la Conciergerie Pierre Faure et Guillaume Peyrochon, et, s'ils ne pouvaient être trouvés, de les ajourner, à son de
trompe et cri public en tous les lieux où ils avaient commis leurs excès
et désobéissance, à comparaître en personne devant la cour, sous peine
de bannissement du royaume et de confiscation, et d'être convaincus
de toutes les rébellions dont ils étaient chargés, et en attendant de
procéder à la saisie de tous leurs biens. (Voir Arch. nat., X1a 30, fol.
278 v°, 283, 354 v° ; X2* 31, fol. 23 v° ; X2a 32, aux dates des 20 décembre 1463, 7, 9 et 27 février, 1er et 5 mars, 10 et 26 avril et 2 juillet
1464 ; X2a 34, fol. 107 v°, 113 v°, 116 v° et 189 v°.)
Hardoin, magistris Stephano Militis
Chaligaut.
Rémission accordée à Jean Dousset, sergent du roi à Poitiers, qui avait frappé mortellement Jean Michau, franc-archer, parce que celui-ci s'opposait par la force à l'accomplissement d'un exploit de justice dont l'exécution était confiée audit Dousset, contre l'abbaye de la Colombe.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de Jehan Dousset Jean Dousset, L'abbaye de la Colombe ( Philippe de La Fa, de son côté, disait que Pierre Troillon, en raison de certains grands crimes et délits par lui commis, avait été cité pardevant l'abbé de Citeaux, son chef d'ordre, à qui la connaissance et la
correction desdits faits appartenaient. Déclaré coupable, il fut dépouillé de sa dignité abbatiale et condamné à l'amende. L'abbaye étant
ainsi vacante, le père abbé de Cîteaux en pourvut La Fa, du consentement du convent de l'abbaye et du chapitre général de tout l'ordre.
Le légat, tenu dans l'ignorance de ce qui s'était passé, donna en effet
l'abbaye de la Colombe en commende à Brachet, mais contre tout droit.
Celui-ci, pour en prendre possession, la fit assiéger par trois cents
hommes armés, et il contraignit par la violence les moines à lui en ouvrir les portes. Une fois dans la place, il y prit et emporta tout ce qu'il
voulut. C'est pourquoi La Fa l'avait fait assigner devant le sénéchal
de Poitou. Depuis, les deux prétendants avaient décidé de s'en remettre à certains arbitres et de terminer leur débat à l'amiable. Mais
Brachet refusant de sortir de l'abbaye, comme il le devait, en attendant la sentence, La Fa s'était fait délivrer des lettres en vertu desquelles Audoyn d'abord, puis Vaillant, avaient saisi l'abbaye au nom
du roi, nommé des commissaires pour en administrer les revenus, et
fait défenses aux parties de se pourvoir ailleurs que devant le sénéchal
de Poitou. Pendant ce temps, Brachet restait toujours à la Colombe
avec ses hommes de guerre, et, avec son principal complice, nommé
Huguet Ambasmare, il s'y livra à divers autres excès sur lesquels une
enquête fut ordonnée. C'est alors que des arrestations furent prescrites
et que se produisit le . meurtre, pour lequel Jean Dousset obtint la
présente rémission. Brachet et Ambasmare furent ajournés l'un et
l'autre au Parlement, pour répondre de ces faits criminels. Par arrêt du
9 juin 1459, la cour déclara Jean Brachet mal fondé en sa cause d'appel,
approuva les exécutions des deux sergents et, en conséquence, enjoignit à l'appelant d'évacuer les lieux et de les rétablir en l'état où ils
étaient, quand il s'en était emparé. De plus et en attendant la fin du
procès, elle commit Philippe de La Fa au gouvernement de l'abbaye,
moyennant qu'il rendrait compte à justice de son administration. Elle
renvoya les parties devant le sénéchal, au siège de Poitiers, leur donnant
jour au 15 juillet suivant, pour juger de la cause de nouvelleté et des
excès commis par Brachet et ses complices, et condamnant ceux-ci
aux dépens de l'appel. (Arch. nat.,Xe Jean Petit et autres de ne rien entreprendre ou innover au préjudice du procès pendant au Parlement, au
sujet desdites exécutions ; 2° de s'enquérir des graves excès dont ils
s'étaient rendus coupables à l'égard dudit Dousset. (Arch. nat., X2a
34, fol. 301 v°, 302.)1a 88, fol. 63, et X1a 1484, fol. 52 v°.)
L'affaire n'était pas terminée en mars 1460. A cette date, Brachet fut de
nouveau condamné aux dépens par la cour sur un point de procédure (X1a 1484, fol. 101 v°). Finalement Philippe de La Fa demeura en
possession de l'abbaye de la Colombe, à la tête de laquelle il était
encore en 1489, comme le dit la e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Daniel. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Lucas et Pierre Rateau et à leurs femmes, coupables du meurtre de Pierre Baron, lequel, à la suite de discussions d'intérêt qu'ils avaient eues ensemble, les avait provoqués et injuriés et s'était livré à des voies de fait contre la femme de Lucas Rateau.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. J. de Puigirault. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Lettres permettant à Jean de Montournois, chevalier, de continuer et d'achever les fortifications qu'il a commencé de faire faire à la place de Puymorin, dont il est seigneur.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de nostre amé et feal chevalier, Jehan de
Montornoys, seigneur de Puymorin La seigneurie de Puymorin, qui appartenait déjà aux Montournois
au XIVe siècle, resta en possession de cette famille jusqu'au commencement du er de
Bressuire par Jean de Montournois, pour le droit de fortification et les
autres droits qui lui avaient été concédés à Puymorin (1453) ; un aveu
rendu en 1495 par Mathurin de Montournois pour les châtel, murailles,
Créneaux. tours, guette, canonnières, arbaletrières, fossés, pont-levis,
etc., et deux autres aveux semblables émanant de Jean de La Forest,
écuyer, en 1511, et par Louis de Souvigné, écuyer, en 1529. (e
Ainsi signé : Par le roy, maistre Estienne Le Fèvre Denis d'Ausseure, licencié en lois, conseiller du roi et du comte
du Maine, était fils d'Etienne d'Ausseure, bourgeois et échevin de Poitiers, et de Catherine de Beaupuy (vol. précédent, p. 332, note). Dans
un acte du 13 janvier 1447, il est qualifié de seigneur des Roches, et
fut maire de Poitiers en 1449-1450. On conserve aux archives municipales de cette ville (J. 1081) un compte des dépenses faites pendant
sa mairie pour réparations aux ponts et portes de la ville, pour l'achèvement des grandes écoles, etc. M. de Beaucourt dit que Denis
d'Ausseure entra au conseil du roi en 1456 ; cependant il souscrivit dès
les derniers mois de 1452 des lettres de grande chancellerie, pendant
le séjour que Charles vu fit alors en Poitou, notamment au château
de la Villedieu ; il était à cette époque l'un des commissaires chargés
d'instruire le procès de Jacques Cœur. (2a 41.)
Rémission en faveur de Mathurin d'Appelvoisin, chevalier, compromis
dans les événements qui amenèrent le meurtre d'Hector Rousseau
et l'incendie de son hôtel Ces lettres de rémission et les sept qui suivent immédiatement
ont trait à la même affaire : l'assassinat d'Hector Rousseau et l'incendie de l'hôtel où il demeurait au Breuil-Barret, non loin de Fontenayle-Comte. Si l'on s'en tenait à ces lettres, on en pourrait conclure que,
la victime étant entrée en rébellion armée contre l'autorité judiciaire et
ayant attaqué furieusement, et sans rien vouloir entendre, ceux qui
étaient venus, munis d'une commission régulière, pour l'arrêter et lui
demander compte de crimes énormes, sa mort était très excusable,
puisque le substitut du procureur du roi de Fontenay et les gentilshommes qui lui prêtaient main-forte auraient été en état de légitime
défense. Même en lisant certaines de ces lettres, notamment celles qui
furent octroyées à Mathurin d'Appelvoisin, on se demanderait quel
blâme il pouvait bien avoir encouru, son rôle s'étant borné, d'après
son récit, à intervenir dans un but de conciliation et à essayer de faire
entendre à Hector Rousseau la voix de la raison. On peut donc supposer, d'autre part, que Mathurin d'Appelvoisin et ses compagnons, pour
obtenir plus facilement leur rémission, avaient grandement atténué
leur responsabilité, comme le cas se présentait fréquemment. Avant
même qu'ils n'aient eu le temps de se soustraire aux poursuites en se
couvrant de la grâce royale, ils avaient été ajournés devant le sénéchal de Poitou, puis au Parlement, et quand ils purent produire devant
la cour leurs lettres de rémission, la veuve et les parents d'Hector
Rousseau s'opposèrent à leur entérinement. Toutes les pièces du long
procès qui en résulta nous sont fournies par les registres criminels du
Parlement. On peut en conséquence contrôler les affirmations contenues dans les lettres que nous publions ici. Cette affaire dut avoir à
l'époque un grand retentissement eu Poitou, tant à cause du drame
en lui-même que par le rang des personnages qui y jouèrent un rôle,
et, à ce titre, elle mérite d'être soumise aux règles de la critique et
examinée contradictoirement. Comme cette étude exige un certain
développement et qu'elle dépasserait de beaucoup les bornes d'une
simple note, nous nous réservons de la présenter avec quelque détail
dans l'introduction qui sera placée en tête du présent volume.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble Hector Rousseau qui, est qualifié, dans un acte judiciaire de l'an
1452, maître ès arts et bachelier en lois, avait été pourvu de l'office de
procureur du roi en la sénéchaussée de Guyenne à Bordeaux, après la
seconde conquête du duché. Nous ne savons à quelle famille il doit être
rattaché et s'il appartenait à une branche des Rousseau, seigneurs de
la Boissière, dont la noblesse fut confirmée par les commissaires
royaux en 1398 et 1408. (Cf. notre t. VII, Arch. hist., t. XXVI, p. 135.)
Hector Rousseau avait été marié une première fois avec Mathurine de Liniers ou de Linières (on trouve les deux versions), dont il lui restait
une fille, Marguerite, encore mineure, et de sa seconde femme, Louise
Rabateau, il avait aussi une fille, qui était toute jeune lors de la mort
tragique de son père. Six années auparavant, déjà, Hector avait bien
failli succomber sous les coups d'autres ennemis également acharnés
à sa perte, dont les principaux d'ailleurs étaient parents ou alliés de
ceux qui obtinrent les rémissions de mai 1459. Jean de Beaumanoir,
seigneur de la Héardière, et son fils Jean, François de Sarmonnières,
François Bourdin, Mathurin Cailleteau et plusieurs autres firent un
jour irruption en armes dans cette même maison du Breuil-Barret où
habitait Hector Rousseau ; ils se saisirent de sa personne, le frappèrent,
lui percèrent le bras d'une dague, l'entraînèrent dans un petit bois à
deux lieues de là, où ils le laissèrent pour mort avec trente-deux blessures pénétrantes, après lui avoir volé sa bourse pleine d'argent, emmené deux de ses chevaux, pillé ses meubles et joyaux. Poursuivis
d'abord devant le sénéchal de Poitou, ils se gardèrent bien de comparaître. Le 19 septembre 1452, Hector obtint contre eux des lettres d'ajournement au Parlement de Paris pour lé 12 décembre suivant, sous
peine de bannissement. Le s La généalogie de la famille Rabateau qui se trouve dans la 1r de Soulandreau. Mathurin fut
un des exécuteurs testamentaires de Jacques de Surgères, sr de
la Flocellière, et servit, en qualité d'homme d'armes du seigneur
de Bressuire, au ban des nobles du Poitou, en 1467. (1a 204, fol.
40 v°.) On verra par le procès que son inimitié avec Hector Rousseau
provenait de contestations au sujet de proprietés limitrophes. Sa
femme, Catherine de La Noué, alors veuve, rendit, l'an 1487, un aveu
à Nicole de Bretagne, comtesse de Penthièvre, comme dame de Poiroux. (r de la Héardière et ses complices firent
encore défaut. Le procureur du roi joint à Hector Rousseau demanda
une condamnation sévère : le bannissement et la confiscation, la restitution des biens volés, le payement des frais de médecin et autres,
l'amende honorable dans la cour de Parlement et devant la porte de
l'église du Breuil-Barret, tête et pieds nus, en chemise, une torche de
cire ardente de deux livres à la main, des dommages-intérêts de 2.000
livres parisis au profit de la victime, etc. Dans l'intervalle, les coupables parvinrent à se faire délivrer des lettres de rémission et en requirent l'entérinement. Le Parlement rendit son arrêt définitif, le 28
avril 1453 ; pour réparation civile, Beaumanoir et ses complices furent condamnés à restituer ce qu'ils avaient pris, à dédommager Hector Rousseau de tous les frais, qu'il avait faits à lui payer chacun 400
livres parisis et 100 livres d'amende envers le roi, à tenir prison fermée jusqu'au parfait règlement de ces sommes, et à tous les dépens
des différents procès. La cour déclarait en outre que Rousseau serait
désormais placé sous la sauvegarde royale. (Arch, nat., X'2a 26, fol.
270.) Cette mesure ne réussit pas à le soustraire à sa destinée tragique : Mathurin d'Appelvoisin, Jacques Jousseaume, Jean de Puyguyon
et les autres nommés ci-dessous achevèrent l'œuvre commencée par
leurs parents et amis.er de Vallans, qui fut sénéchal de Poitou du 3 avril 1451 n. s. à la fin de 1460. (Cf. notre précédent volume,
p. 378, note.)r de la Coudre et Chicheville (paroisse du
Beugnon, canton de Coulonges-sur-l'Autize) décédé avant 1461.2a 39, à la date.) Le
même Albert Rousseau obtint de la cour, le 19 janvier 1475 n. s., un
mandement d'information, adressé aux enquêteurs et au clerc de la
sénéchaussée de Poitou, contre les frères Guillaume et Jacques Le
Maçon, prisonniers à sa requête, qu'il accusait d avoir commis à son
préjudice divers excès non précisés (X2a 40, fol. 220 v°).er
édit, du 2a
32, à la date), il est parlé d'une nièce du président. Jean Rabateau,
sr de la Rabatelière, lieutenant général au siège de Fontenay-le-Comte,
marié à Marie Thibault, devait être le petit-fils et non le fils, comme
le dit M. Beauchet-Filleau, de ce frère du président, car Marie Thibault,
alors sa veuve depuis peu de temps, réclamait, le 7 novembre 1533, la
riche succession de Jean Rideau, sr de Bernay à Iteuil. (Arrêt du Parlement de cette date, Xla 1536, fol. 465 v°, 481.) Quoi qu'il en soit, Louise
Rabateau, avant de devenir la femme d'Hector Rousseau, avait épousé
en premières noces Jean Mouraut, oncle sans doute ou cousin de Jean
Mouraut, sr de la Mothe-sur-Croutelle (sur lequel voyez notre vol. précédent, p. 328, note). Après la mort de son second mari, dont elle avait
une fille, nommée Jeanne, elle contracta un troisième mariage avec
Antoine Augier, écuyer, comme on le voit par le passage suivant d'un registre de la cour : « Me Jacques Olivier, procureur de Anthoine
Augier, escuier, et demoiselle Loyse Rabatelle, sa femme, comme
ayant le gouvernement de sa fille, s'oppose à ce que aucun exécutoire
de despens ne soit baillé ou delivré à Albert Rousseau, pour certaines
causes, etc., 22 septembre 1472. (X2a 39.)2a 28, à la date). C'est la première mention d'un procès dont il sera question dans l'introduction
du présent volume et dont on retrouve encore la trace sur les registres
de la cour, le 6 juillet 1474. (X2a 40, fol. 159 v°.)e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. A. Rolant. — Contentor. Chaligault.
Rémission donnée en faveur de Jacques Jousseaume, écuyer, seigneur de la Geffardière, qui avait pris part au meurtre d'Hector Rousseau et à l'incendie de son hôtel.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de nostre bien amé Jacques Jousseaume Jean Jousseaume, seigneur de la Geffardière, père de Jacques, a
été fréquemment mentionné dans nos deux précédents volumes, à
l'occasion des procès qu'il eut à soutenir, en qualité de tuteur des enfants de son neveu, Jean Jousseaume, seigneur de la Forêt-sur-Sèvre et
de Commequiers, et de Jeanne de l'Isle-Bouchard, celle-ci s'étant remariée, très peu de temps après le décès de son premier mari (1430), avec
Perceval Chabot, s Jacques Jousseaume épousa Jeanne de La Roche, fille de Guillaume
de La Roche, chevalier, seigneur de Vieux-Varèze, et de Marguerite
Feydeau. Le 6 juin 1469, il rendait un aveu, à cause de sa femme, pour
le tenement de la Pirouardière, à Chariot d'Orfeuille, écuyer, sr de la Turmelière, qui s'était emparé du château de
Commequiers, au préjudice des deux mineurs. Il y aurait beaucoup à
dire encore sur ces procès, mais cela nous entrainerait trop loin. Nous
nous contenterons de fixer la filiation des srs de la Geffardière et leur
rattachement à la branche principale de la famille Jousseaume. Jean, sr de la Geffardière, était le troisième fils de René Ier Jousseaume, qui avait
épousé Isabelle de la Forêt, l'héritière de la Forêt-sur-Sèvre et de Commequiers. (r de Nueil, au Parlement criminel
pour graves excès (Arch. nat., X2a 22, aux dates des 28 et 30 mars, 12
et 20 juin 1441 ; Ier et 12 mars, 19 avril et 6 août 1442 ; X2a 23, fol.
53, au 24 juillet 1441), et était mort avant le 18 mai 1449. A cette date,
Jeanne Chauderier, qui se dit sa veuve, rendit aveu à Richemont,
sr de Parthenay, de son hôtel de la Caillière près Fontenay-le-Comte,
mouvant de Mervent. (Arch. nat., R1* 204, fol. 49.) Leur fils Jacques,
qui obtint ces lettres de rémission de mai 1459, était, comme on le
voit, seigneur, de la Geffardière et de Loge-Fougereuse. Par arrêt
du Parlement du 14 août 1466, il perdit la justice de cette dernière
seigneurie, qui fut confisquée au profit du îroi, et condamné à 250 livres
d'amende, à la requête de Me Pierre Coulon et en réparation de l'exécution de Jacques Coulon, père de ce dernier, Jean Jousseaume, sr de
la Geffardière, et son fils Jacques, ayant été convaincus de lui avoir
fait subir le dernier supplice à Loge-Fougereuse, sans raison suffisante. (X2a 31, fol. 39, et X2»34, fol. 155 v<>.) Cet arrêt, qui était la
confirmation de la sentence du juge de première instance, a été
cité déjà dans notre précédent volume (p. 116, note) ; nous le rappelons ici, parce que, dans cette première mention, il n'apparaissait
pas que le seigneur de Loge-Fougereuse et le seigneur de la Geffardière étaient un seul et même personnage. Le 24 août 1466, par lettres
données à la Mothe-d'Egry, Louis XI fit don à Louis de Beaumont,
seigneur de la Forêt-sur-Sèvre et de Vallans, ancien sénéchal de Poitou
et cousin parsa femme du sr de la Geffardière, de tout le droit de haute,
moyenne et basse justice en la terre et seigneurie de Loge-Fougereuse. (Bibl. nat., ms. fr. 21405, p. 162, et JJ. 194, n° 190.) Elles
seront publiées dans notre prochain volume.r de
Foucault. Il eut quatre fils : Jean, André, François, Joachim, sr de Soulandreau, et une fille, Jeanne, femme de Guillaume Gillier, écuyer, sr
de Salles. (Beauchet-Filleau, er édit., t. II,
p. 270.) D'après la nouv. édit., c'est François qui fut seigneur de Soufandreau, et il épousa Jeanne, fille de Mathurin d'Appelvoisin. (Cf. cidessus, p. 126, note.)ee
Et ce pendant icelui Rousseau et sesdiz complices tirèrent
contre ledit supliant, d'Appellevoisin et autres qui illec
estoient, plusieurs traiz tant de coulevrines que d'arbalestes,
en leur disant continuelement injures et vilenies, regnyant
et blafemant le nom de Dieu, et frapèrent ledit Nycolas
Martin d'un trait parla poitrine et l'eussenttué, s'il n'eust
eubrigandines, et aussi blecièrent ung nommé Mathurin
Hariau d'un trait par le bras ; pendant lequel conflict ou
debat, et en surattendant tousjours la venue dudit Marot,
survint illec certain grant nombre de peuple, et pou après,
comme environ souleil couchant, ledit Marot, substitut, et
Guillaume Guerart, nostre sergent, lesquelz avoient avecques eulx les commissions dessus dictes pour prandre au e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Colas Martin, praticien en cour laie à Saint-Pierre-du-Chemin, qui avait pris part à la même affaire.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Colas Martin, praticien en court laye, demourant ou villaige de Saint Père du Chemin en nostre
païs et conté de Poitou, contenant que ledit suppliant
estant aux assises royaulx de Nyort, qui ilec furent tenues
ou mois d'avril mil cccc. cinquante et huit derrenierement
passé, Mathurin Marot, substitut ordonné et commis de
par nous de nostre procureur en Poictou au lieu, siège et
ressort de Fontenay le Conte, lequel estoit ausdictes assises
de Nyort, dist et notiffia audit supliant que, par la deliberacion des gens de nostre conseil en Poictou estans assemblez ausdictes assises royaulx dudit lieu de Fontenay,
lesquelles pou de temps avant celles de Nyort avoient esté
tenues, et informacion precedent faicte sur les pilleries,
roberies, abuz, force et violence, ravissemens de femmes
et voyes de fait, port d'armes, rebellions, desobeissances et
autres crimes, excez et delitz en moult grant nombre
commis et perpetrez par feu Ector Rousseau, qui lors vivoit,
et par Jehan Raillon, Guillaume Paluya, Guillaume Artault,
ung autre nommé Paulet, ung autre nommé Lescalier et autres aliez et complices dudit Rousseau, nostre seneschal de
Poictou ou son lieutenant avoit donné lettres pour prandre
au corps ledit Rousseau et lesdiz complices, et les mener
prisonniers en noz prisons à Poictiers, pour ilec ester à
droit. Et dist oultre ledit Marot que il avoit esté et estoit
commis pour faire executer lesdictes lettres par le premier
sergent et que il avoit entencion de faire faire ladicte eme jour dudit moys, passa
devers le soir avec ses gens et serviteurs, armé de brigandines, salade, dague et espée, et sesdictes gens en habillement par ledit lieu de Saint Pierre du Chemin, et parla audit supliant et lui dist qu'il se habillast et alast avec luy
au lieu du Breuil Barret, pour donner secours et aide
audit Marot, pour prandre ledit Rousseau et ses complices au corps et mener prisonniers à Poictiers, disant
iceluy Jousseaume que ledit Marot lui avoit escript et
mandé que se y rendist en habillement avec sesdiz gens,
ledit jour de dymenche, et lui avoit envoyé le double
desdictes lettres, qui données avoient esté pour prandre
ledit Rousseau et sesdiz complices. A quoy ledit supliant
respondi et dist que, luy estant ausdictes assises de Nyort,
ledit Marot lui avoit semblablement dit et requis de soy
rendre en habillement, icelui jour de dymenche, audit lieu
du Breuil Barret, et qu'il estoit content de y aller en la
compaignie dudit Jousseaume, avec lequel il avoit esté par
plusieurs foiz en nostre service ou fait de noz guerres. Et
se habilla ledit suppliant de ses brigandines et salade et
print ung voulge en sa main et se mist en la compaignie
dudit Jousseaume et prindrent le chemin à tirer vers ledit
Breuil Barret. Et quant ilz furent au vilaige du Tail...me.
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Mathurin Marot, substitut du procureur du roi en Poitou au siège de Fontenay-le-Comte, poursuivi comme complice de la mort d'Hector Rousssau.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Mathurin Marot, substitut de nostre procureur en Poictou ou ressort et siège de Fontenay le Conte,
contenant que, comme ès assises royaulx tenues audit lieu
de Fontenay, ou moys d'avril l'an mil cccc. cinquante huit,
par deliberacion de noz officiers illec, eussent esté octroyées
lettres par nostre seneschal de Poictou ou son lieutenant,
adreçans au premier nostre sergent, pour prandre au corps
feu maistre Hector Rousseau et ses complices et les mener
prisonniers à Poictiers, pour ilec ester à droit, pour occasion de certaines pilleries, roberies, ravissemens de femmes,
voyes de fait contre noz officiers et autres excez, crimes, e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant, —-Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Jean de Puyguyon, écuyer, seigneur du Teil, pour les mêmes faits que les précédents.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Jehan de Puyguyonr d'Aubigné, à
cause de ses seigneurie, forteresse et dépendances de laChâtaigneraie,
en date du 16 novembre 1446. Parmi les noms de ceux qui tenaient des
arrière-fiefs sous l'hommage de ladite seigneurie de la Chàtaigneraie,
on lit : « Item, Jehan de Puyguyon, seigneur du Puybretonnea (le
Puy-Bretonneau, maison noble, commune de Saint-Mesmin, canton de
Pouzauges), homme plain pour raison d'une borderie et autres choses assises en la paroisse de Montnoblet (Menomblet). » (Arch. nat.,
R1* 204, fol. 43 v°.) Dans un autre registre de la même époque, où sont
inscrites les redevances dues au s'de Parthenay à cause de sa terre et
seigneurie de Secondigny, se trouve cette autre mention : « Jehan de
Puiguion, pour une borderie de terre appellée la Golardière, qu'il tient
à hommage plein de Saint-Mesmin, xv. sols. » (1* 190, fol. 241.)
Il s'agit très vraisemblablement dans ces deux textes du Jean de Puyguyon, qualifié dans nos lettres « seigneur du Teil en Poictou ». C'est
le même encore que l'on trouve dans l'enquête faite, en 1439, par
Adam Hodon, secrétaire du roi, commissaire en Poitou sur le fait des
exempts et autres dudit pays et comté, parmi les nobles de la châtellenie de Pouzauges qui s'étaient soustraits, sans se faire excuser, au
service qu'ils devaient au roi dans ses armées, et qui eut à payer pour
sa part des amendes quatre livres dix sols. (Bibl. nat., ms. fr. 24160,
fol. 37 v°.) Jean de Puyguyon, écuyer, seigneur du Puy-Bretonneau,
était le troisième fils de Guillaume, seigneur de Puyguyon (lequel était,
en 1380, sous la tutelle de son oncle, Jean de Puyguyon), et de Jeanne
Racodet, fille de Renaud, sr de « la Barbote. » Il rendit aveu de sa borderie du Puy-Herbert au seigneur de Saint-Mesmin, et obtint du juge de
Parthenay, le 5 septembre 1446, une sentence qui déboutait de sa requête
Jean de Montfaucon, écuyer, seigneur dudit Saint-Mesmin, lequel
prétendait que le métayer du Puy-Bretonneau était sujet au guet et à
la garde du château de Saint-Mesmin. (er
édition, t. II, p. 568.) Jacques de Puyguyon, fils de Jean, obtint à son
tour des lettres de rémission, le 20 janvier 1462, pour sa participation
au meurtre d'Hector Rousseau ; elles sont publiées dans le présent volume, ci-dessous, n° MCCCLIII.e2a 30, fol. 195 v°.)e
Ainsi signé : Par le roy, en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Jean Derveau, dit Chauvin, qui avait pris part à la même affaire.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue l'umble suplicacion de Jehan Derveau, dit Chauvin, demourant à Monternoys, aagé de quarante cinq ans ou environ,
contenant que, le ee
Ainsi signé: Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission en faveur de Maurice Herpin, du Breuil-Barret, poursuivi comme complice du meurtre d'Hector Rousseau.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'um- 1a 204, fol 23.) Cette famille noble était
d'ailleurs originaire de cette région, du moins elle y était possessionnée
dès le milieu du XIVe siècle. Un Jean Jarrousseau rendit aveu, en octobre 1368, pour la prairie de Saint-Médard-des-Prés, mouvant de Fontenay-le-Comte. (1c 117, vol. 209, n° 69.)e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. J. Du Ban.
Rémission octroyée à Jean Beufmont, écuyer, poursuivi comme complice du meurtre d'Hector Rousseau.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons nous avoir receue l'umble supplicacion de nostre
amé Jehan Beufmonte siècle
et deux du XVe : Miles Beufmont, écuyer, sr de la Courvaisière, et sa
fille Louise, mariée le 16 janvier 1430, à Pouzauges, avec Nicolas
Tortreau, sr de la Tortrelière. (Nouv, édit., t. I, p. 516.) Nous n'avons
nous-même qu'une mention à y ajouter, celle de Guillaume Beufmont,
qui, assigné à la Cour des Aides (ou, pour mieux dire, devant les généraux surie fait des aides), en compagnie des héritiers de feu Ameil
Franchaut, collecteur des aides en la paroisse de Verruye, par Henri
Blandin, notaire et secrétaire du roi, depuis élu en Poitou, agissant en
qualité d'ancien receveur de l'aide de 108.000 livres imposée par le
roi, l'an 1425, en Poitou, se laissa condamner par défaut, le 14 décembre 1442. (Arch. nat., Z1a 13, fol. 119.)me.
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission octroyée à Maurice Marbeuf, complice du meurtre de Jean Cheverron, fermier de l'imposition de la draperie à Montaigu, qui l'avait ajourné devant les élus de Poitou, à Mauléon.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir Guillaume Marbeuf, parent de Maurice, avait été condamné à
cent livres tournois d'amende, en 1439, conjointement avec six autres
commissaires et collecteurs des tailles de la ville et châtellenie de
Montaigu, par Adam Hodon, secrétaire du roi et enquêteur en Poitou,
« tant pour trop fraiz qu'ilz pourroient avoir mis en leurs dictes tailles
que pour non avoir apporté la pluspart de leurs rolles, commissions et
assiètes du temps passé. » (Bibl. nat., ms. fr. 24160, fol. 40.) Ils
n'avaient sans doute rien de commun avec la famille noble de Marbeuf, originaire de Bretagne, dont La Chenaye-Desbois, 2a 32, aux dates des 18 et 25 mai 1462, matinée et après-dîner.)ee
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Daniel. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Huguet Lautier, de Lezay, qui, en abattant un chêne, avait causé involontairement la mort d'un enfant de six ou sept ans.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Huguet Lautier, povre homme de labour,
demourant en la parroisse de Lezay, contenant que puis
certain temps ença ledit suppliant, Jehan Baulouet et
Thomas Cherpin achetèrent le branchaige de la moictié
par indivis de certain bois appellé le Cloudi Bourrea, assis
en ladicte parroisse de Lezay, et après que ledit boys fut
parti entre ledit suppliant et sesdiz compaignons, ilz baillèrent à copper et esbranchier leurdicte moictié dudit
bois à ung nommé Pierre Madorrea pour certain pris et
somme de deniers. Lquel Madorrea, en voulant acomplir
le marchié par luy fait, le tiers jour du mois d'avril
derrenier passé, se print à abatre et esbranchier ung gros
chesne fourchu ; et pour ce que en voulant abatre et
esbrancher ledit chesne et autres estans oudit bois, survin- 3, cote IIIe XLIII.)e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. P. de Fontaines. — Visa. Contentor. J. Du Ban.
Rémission octroyée à Pierre de Lugny, chevalier, Payen et Briand Boutou, écuyers, ses neveux, Pierre Bonneau, écuyer, son gendre, et plusieurs autres, coupables du meurtre de deux hommes faisant partie d'une bande armée par Louis Fumé pour empêcher ledit de Lugny d'exercer le droit de rachat qui lui appartenait sur la seigneurie de Belleville près Sainte-Verge.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de nostre amé et feal Pierre de Luigné On trouve ce nom écrit tantôt Lugné, Luigné, Leugné, tantôt
Lugny, Luigny, Leugny. La localité dont cette famille poitevine a pris
le nom paraît être Leugny. Aux XIV La généalogie de la famille Boutou, imprimée dans la nouv. édit,
du Le dimanche après la Saint-Michel, 3 octobre, une nouvelle agression se produisit dans les mêmes conditions. Pierre Boutou, accompagné
de Pierre Pellisson, entendait la messe à Payré, sans armes. Les Rincent et leurs complices se jettent sur lui et vont l'entraîner hors du
cimetière, pour le tuer hors lieu saint. L'arrivée de plusieurs paroissiens les empêche une seconde fois d'exécuter leur criminel projet.
Ils revinrent en force dans l'après-midi, trouvèrent Pierre Boutou
jouant à la paume et l'assaillirent sur-le-champ. Heureusement pour
lui, il eut le temps de se réfugier avec les autres joueurs dans l'hôtel
de sa mère. A ce moment, Briand rentrait de voyage, ne se doutant de
rien. Ce fut lui encore qui reçut le choc; les misérables l'abattirent
sur le soi et le transpercèrent de vingt-sept coups d'épée, de dague, de
vouge, etc. Puis ils tentèrent d'envahir l'hôtel de Louise de Payré;
mais les gens qui y étaient entrés avec Pierre les repoussèrent. Le
lendemain, sur le bruit que le seigneur de Bressuire, cousin des
Boutou, s'était mis en route pour s'emparer des coupables, ceux-ci
trouvèrent moyen de se mettre en sûreté. Cependant des poursuites
furent exercées contre eux par le sénéchal de Poitou. Pierre Rincent,
s On retrouve plus tard Mathurin Viault exerçant à son tour des
poursuites au Parlement contre frère Pierre de Vernou, abbé de
Mauléon, André Vignerot, religieux de ladite abbaye, Pierre Herpin,
écuyer, et Pierre Galland, sergent royal, pour raison de certains cas
criminels. Le 22 août 1485, après interrogatoire par eux subi devant
les conseillers commis à l'instruction de leur procès, sur le rapport de ceux-ci et conformément aux conclusions du procureur général, les
intimés furent élargis partout, à condition de se représenter à toute
réquisition Bien que son nom se trouve écrit ailleurs Fumée, il n'appartenait
pas à la famille Fumée (des Roches-Saint-Quentin, en Touraine), dont
quelques membres s'allièrent à des familles poitevines, mais à une famille d'Anjou, établie au XV Jacques Rouault, chevalier, était le 2 Louis Fumé et les héritiers des deux victimes, Thomas Martineau
et Pierre Guesdon,formèrent opposition à l'entérinement de ces lettres
de rémission et s'inscrivirent en faux contre la façon dont les faits y
étaient rapportés. D'autre part, Pierre de Lugny et ses complices
avaient des intelligences parmi les officiers de la sénéchaussée de
Poitou qui devaient examiner les lettres royales et se prononcer au
sujet de leur mise à exécution. N'étant pas absolument sûrs que le
lieutenant général Hugues de Conzay, qui devait occuper le siège, leur
fût favorable, ils avaient réussi à faire commettre à sa place Claveurier, l'un des fils sans doute de Maurice Claveurier, lui-même lieutenant général du sénéchal, décédé à la fin de mai 1455. Le procureur du roi était absent; « n'y avoit que son substitut qui n'en
faisoit pas grant compte, et l'avocat du roy, qui est en même temps
seneschal de Thouars, et avoit esté en partie cause de faire avoir ladite
remission ausdiz Luigny et complices ». Aussi Fumé, qui était avocat
en Parlement, usa de son crédit pour se faire délivrer des lettres d'anticipation portant que la cause serait déférée à la cour. Les plaidoiries eurent lieu les 31 janvier et 7 février 1460 n. s.
Fumé, d'après Popaincourt, son avocat, était un homme notable, très
occupé comme avocat au Parlement, ayant comme clients plusieurs
grands seigneurs de Poitou et d'autres pays, possédant, tant à cause
de lui que du chef de sa femme, de quatre à cinq cents livres de rente
annuelle et diverses seigneuries, parmi lesquelles Belleville, voisine
d'une terre de Pierre de Lugny. Des contestations s'étaient élevées
autrefois déjà entre eux, à cause de ces terres, et, à l'occasion d'excès
commis par Lugny et ses gens contre Louis Fumé, ses serviteurs et
biens, celui-ci avait obtenu des lettres royaux ordonnant une enquête, puis la comparution personnelle de Lugny devant le lieutenant du
bailli de Touraine à Chinon. De son côté, sous prétexte que le fief
occupé par Fumé à Belleville lui appartenait, ou du moins était tenu
de lui, Lugny intenta des poursuites contre celui-ci. Quant aux faits
qui nécessitèrent les lettres de rémission, voici comment Popaincourt
les rapporte. Une première fois, Pierre de Lugny, accompagné de
quelques hommes, se rendit sur une pièce de terre dépendant du
fief litigieux et voulut en emporter la récolte. Guillaume Aubry, fils
d'un premier lit de la femme de Fumé, avec quelques autres personnes,
s'y opposa et, esquivant un coup de dague que lui portait l'agresseur,
il parvint à l'empêcher de mettre son dessein à exécution. Lugny
s'éloigna en jurant qu'il reviendrait une autre fois mieux accompagné.
En effet, quelques jours plus tard, la femme de Fumé, qui se trouvait
à Thouars, fut avertie que Lugny avait rassemblé environ dix-huit
hommes armés et qu'il venait l'attaquer. Elle se rendit immédiatement à Belleville et envoya Pierre Martineau, son neveu, pour parlementer. Celui-ci ne parvint qu'avec beaucoup de peine à échapper
à la fureur des compagnons de Lugny et s'en revint en grande hâte.
La femme de Fumé alors sortit de son hôtel et se porta au-devant
des agresseurs, accompagnée de son fils, de Jean Guesdon, prêtre, son
cousin, et de quelques autres. Le bordier de Pierre de Lugny faisait
le guet sur la route et alla prévenir son maître, qui se mit en route
avec sa troupe, marchant à couvert, si bien qu'il arriva tout près de la
femme de Fumé, sans en avoir été aperçu. Celle-ci, aussitôt qu'elle
les vit, se jeta à genoux devant Lugny, disant : « Monseigneur, souviengne vous de vostre honneur ! » Alors l'un des agresseurs tira son
épée et allait la frapper au ventre, quand ledit Guesdon détourna heureusement le coup. Au cri qu'elle poussa, plusieurs gens de labour
sortirent de l'hôtel de Fumé et parmi eux un sergent de Thouars, qui
venait d'y arriver par hasard. « De par Monseigneur de Thouars, je
défends la voie de fait », s'écria le nouvel arrivant. Pierre Martineau
et Jean Guesdon déposèrent aussitôt leurs bâtons. Mais Pierre de
Lugny, furieux, frappa le sergent jusqu'à effusion de sang, puis toute
sa bande, dont faisaient partie un anglais prisonnier qui devait sa
rançon, un écossais et des inconnus, se rua sur les parents de Fumé
et les cerna. Martineau, désarmé, fut frappé mortellement par Pierre
Bonneau, malgré les efforts de sa tante, qui cherchait à le protéger; Jean
Guesdon fut pareillement tué sur la place, et plusieurs autres furent
navrés et mutilés. Pierre de Lugny et ses complices, par la bouche
de Poignant, leur avocat, se défendirent en reproduisant la version
contenue dans leurs lettres de rémission et accusant les amis et parents de Louis Fumé d'avoir été les premiers agresseurs. Ils prétendaient en outre avoir combattu à force égale, douze contre douze,
et demandaient simplement leur renvoi devant le sénéchal de Poitou,
conformément au texte des lettres, qui le commettaient à en assurer
l'exécution. Popaincourt ayant fait cette objection que le sénéchal de
Poitou était parent des intimés, ceux-ci demandèrent alors que le
lieutenant du bailli de Touraine à Chinon fût saisi de l'affaire. Mais la cour en retint la connaissance. Aux 6 et 8 mai 1460, il est question
d'un incident soulevé par Lugny, que le Prévôt de Paris fut appelé à
juger, et dont la sentence fut portée en appel devant la cour.
Le registre des arrêts criminels du Parlement n'existe pas pour
cette époque, de sorte que l'on ne peut connaître l'issue exacte du
procès. Les réparations réclamées de la partie adverse par Fumé et les parents des victimes sont curieuses, et en admettant même qu'elles
ne leur furent pas accordées intégralement, elles méritent de n'être
pas passées sous silence. Elles consistaient à amender lesdits attentats
et, en attendant, à aller tenir prison en la Conciergerie ; à faire amende
honorable aux demandeurs, à composer une représentation ou épitaphe,
où serait reproduite la forme dudit cas ; à baiser par figure en la
bouche lesdits trépassés, à prendre habit de deuil et à offrir chacun
une torche de cire ardente du poids de deux livres au lieu de la sépulture, et par chacun d'eux aussi à offrir aux pauvres, de leurs propres
mains, six chevaux chargés de blé, pour le salut des âmes des défunts ;
à fonder deux chapelles, chacune de 100 livres de rente amortie,
garnies d'ornements d'église convenables ; à ériger une croix sur le
lieu du meurtre, avec une inscription relatant le crime et énumérant
les coupables ; à payer des amendes profitables, montant à 4000 livres
pour chacun des intimés, et à tenir prison jusqu'au parfait payement;
à assigner au père de Pierre Martineau et à ses hoirs 100 livres de
rente perpétuelle, et autant à Pierre Guesdon, neveu de Jean Guesdon,
prêtre. En ce qui touche ledit feu Guesdon, comme il était chargé de
l'administration des biens de Louis Fumé et de sa femme, ceux-ci
demandaient aussi que les inculpés fussent condamnés à payer tout ce
dont il leur pouvait être redevable au moment de sa mort ; de plus,
s'il était trouvé que Fumé et sa femme tiennent aucun fief de
Pierre de Lugny ou que celui-ci tienne aucune chose dudit Fumé,
qu'il soit déclaré l'avoir forfait et que ledit fief soit confisqué au profit de Fumé. (Voir Arch. nat., Xe et XVe siècles, on la trouve établie
entre Thouars et Niort. Guillaume de Lugny, écuyer, prêta serment
de fidélité à Jean Chandos, à Saint-Maixent, le 28 septembre 1361.
(Bardonnet, e série, t. VI,
1866, p. 241.) Le même (son nom est écrit Luigné) rendit au prince
de Galles, le 30 août 1364, l'aveu de ses hébergement, maison, verger, etc., sis à Faye, mouvant de Saint-Maixent. (Arch. nat., P. 1145,
fol. 107 v°.) Le Bois-Berthier (commune d'Echiré) où Pierre de Luigné
faisait sa plus habituelle résidence, fut, ce semble, dès la fin du XIVe
siècle, le principal fief des Lugny. Beaucoup d'aveux nous en ont été
conservés pour le XVe siècle. Le 20 avril 1407, Jean de Luigné, chevalier,
rendit aveu à Jean duc de Berry et comte de Poitou de son hébergement de Boisbertier et autres fiefs mouvant de Niort. (Arch. nat.,
R1* 2172, p. 1024.) Sa veuve Marguerite Chauvereau, le 8 juin 1414,
procéda à la même cérémonie, en qualité de tutrice de leurs enfants,
Aubert, Pierre et Jeanne (P. 1145, fol. 6 v°) ; le 23 avril 1420, autre
aveu à Charles dauphin, comte de Poitou, par Aubert, fils aîné de Jean.
(1, cote 2812); il était d'ailleurs qualifié déjà seigneur
de Bois-Berthier, le 12 juillet 1432, lorsqu'il rendit à Artur de Richemont,
seigneur de Parthenay, l'aveu de différents petits fiefs sis en la ville et
paroisse d'Echiré, parmi lesquels le Champ Ravart, contenant trois sexterées de terre, le Champ de la Barre, d'une contenance de trois minées,
trois autres sexterées de terres sises à la Couture-d'Echiré, un hébergement et ses appartenances, appelé les Champs, le fief de la Sablière
consistant en terre arable et en vignes. (Acte passé à Benet, Arch. nat.,
R1* 190, fol. 160 v°.) Comme il est dit ci-dessous que Payen et Briand
Boutou étaient ses neveux à cause de sa femme, il est à présumer que
Pierre de Lugny avait épousé Marguerite, fille de Jean Boutou et de
Sibille Voussard. C'est sans doute son fils, aussi prénommé Pierre, qui
donna, le 7 novembre 1483, le dénombrement de la seigneurie du
Bois-Berthier, comprenant le « Chaigneau, Pouligné et Pousaus ».
(P. 5543, cote 359.)r de la Vergne, de ses trois fils et d'une bande de vingt
des plus mauvais sujets de la région. Après le décès de leur père,
Payen s'était fixé a la Baugissière, dont il était devenu seigneur, et suivait la carrière des armes; Pierre et Briand résidaient à Payré, auprès
de leur mère, dont ils surveillaient les intérêts. Le dimanche 6 septembre 1467, les Rincent, y compris le bâtard Philippe et leurs complices, armés de pied en cap, se transportèrent de bon matin en l'église
de Payré, où Pierre Boutou, écuyer, 2e fils de Louise de Payré, avec
un serviteur du sr de la Grève, nommé Pierre Pellisson, se proposaient
d'entendre la messe. Ils les firent sortir, les entraînèrent dans le cimetière et commencèrent à les assaillir et à les frapper à coups d'épée.
Le bâtard Philippe Rincent en particulier porta à Pierre Boutou un
coup de vouge à la tête jusqu'à effusion de sang. Sur ces entrefaites, des
gens revenant de la procession séparèrent les combattants et empêchèrent les agresseurs de poursuivre leur mauvais dessein. Le jour même,
à quatre heures après midi, la bande des Rincent quitta une seconde
fois l'hôtel de la Vergne, distant d'une demi-lieue de Payré, et revint
à la charge contre Pierre Boutou, qui jouait à la paume non loin de
l'église, criant à travers le village : « A mort, à mort! tuez, tuez! »
frappant tous ceux qu'ils trouvaient sur leur passage, et entre autres
Briand Boutou et un nommé Moreau. Briand reçut des blessures sur
la tête, au cou, à la face, eut une main coupée et resta sur la place plus
mort que vif. Deux de ses serviteurs, Jean Robin fut blessé en deux
endroits de la tête, et Jean Roy eut une joue enlevée et un œil arraché.
Les jours suivants, les forcenés promenèrent leurs ravages dans le
voisinage, s'attaquant aux biens de Louise de Payré, détruisant de
fond en comble un de ses colombiers. r de la Vergne, le père, n'avait pas pris une part effective aux lâches
agressions; mais il fut convaincu de les avoir favorisées et condamné à
de fortes amendes envers les victimes. Il en appela au Parlement, et
les procédures devant la cour durèrent plus de quatre ans. Le 9 mai
1468, Pierre Rincent était déchu de sa cause d'appel par défaut de
comparoir; mais il trouva moyen de se faire relever de cette déchéance. Ce fut seulement le 16 mars 1471 que Louise de Payré,
Briand Boutou et leurs serviteurs obtinrent un arrêt confirmant la
sentence du premier juge : Rincent était condamné à payer à Briand
Boutou 50 livres de rente perpétuelle, plus 400 livres de dommagesintérêts audit Briand, 200 livres à Louise de Payré, 200 livres à Jean
Roy, 100 à Jean Bobin, et 400 livres d'amende envers le roi. Les plus
coupables, c'est-à-dire Briand, Pierre et Philippe Rincent (ce dernier
bâtard), Jean Laurenceau et Raoul Legendre, avaient réussi à échapper
à la juste punition de leurs forfaits. Condamnés par défaut en la cour
du sénéchal, ils avaient aussi relevé appel de cette sentence. Un décret
de prise de corps avait pu être mis à exécution (8 février 1471), au
moins contre Briand et Philippe Rincent; mais, enfermés à la Conciergerie, ils avaient encore trouvé moyen de s'évader. Un nouveau mandat
était décerné, le27 février 1472, pour les appréhender, mais sans succès.
On ne les revit plus. Le 14 août suivant, la cour déclara les contumaces
définitivement déchus de leur appel, et la sentence par défaut du sénéchal de Poitou exécutoire. En attendant, l'arrêt du Parlement contre
Pierre Rincent, le père, n'était pas encore exécuté au milieu de l'année
1472; il était mort avant le mois de mai 1471 ; Louise de Payré succomba
à son tour dans les derniers mois de cette année. Le 30 janvier et le 24
août 1472, Payen et Briand Boutou, écuyers, se faisaient délivrer par la
cour des mandements adressant à Jean Laidet, lieutenant du sénéchal
de Poitou à Niort, pour la mise à exécution de l'arrêt du 16 mars
1471, à défaut de Pierre Rincent décédé, contre sa veuve, Guillemette
Beschade. (Arch. nat., X2a 36, fol. 26, 107, 239 v°; X2a 37, plaid. aux
dates des 10 juillet 1470, 19 février et 4 avril 1471 ; X2a 38, fol. 10, 23,
24 v°, 27 v°, 33 v°, 50 v°, 59, 63, 147 v°, 156 v°, 201.)e Jean Nontron,
procureur. (Arch. nat., X2a 48, la date.) Cette affaire se termina sans
doute à l'amiable.e siècle en Poitou, confirmée dans sa noblesse en 1475, et dont plusieurs membres ont figuré dans l'échevinage
de Poitiers et dans la magistrature. (e édit., t. III, p. 627.) Louis Fumé, licencié ès
lois, avocat au Parlement de Paris, était le second fils de Colin Fumé,
seigneur de la Pierrière, et de Jeanne Le Bascle. Il partagea noblement
avec son neveu Pierre, fils de Nicolas, son frère aîné, le 13 avril 1463,
et rendit aveu en 1469 au sr de Parthenay pour le fief des Bazilières ou
Bazières. Sa veuve, Jeanne Bruère, fit le même aveu en 1476. (B. Ledain,
r de Rieux, au
sujet de la succession de leur père; il l'accusait même d'avoir suborné
des témoins, qui auraient fait, à son instigation, une déposition mensongère en faveur du duc de Bretagne. Aussi il l'avait pris en haine et
à plusieurs reprises l'avait fait menacer par ses officiers. Pour se
soustraire aux projets de vengeance de son ancien maître, Louis Fumé
était resté trois ans sans oser paraître à Thouars ni aux environs, où
se trouvaient sa femme, ses enfants et ses possessions. Faute de surveillance, ses domaines tombaient en ruine. Il obtint, le 4 septembre 1456,
des lettres de sauvegarde du roi et un sauf-conduit de la cour, qui
furent signifiées par un sergent royal au vicomte et à ses officiers.
Celui-ci, de son côté, se fit délivrer une commission, adressée aux
sénéchaux de Poitou et de Limousin, et au bailli de Touraine, leur
enjoignant d'exercer des poursuites pour subornation de témoins
contre son adversaire, de saisir ses biens et de l'incarcérer à Poitiers.
Sur une nouvelle requête de Louis Fumé, la cour commit un de ses
membres pour faire défenses expresses, sous des peines sévères, au
vicomte et à ses gens, de no rien entreprendre au préjudice des procès
pendants devant elle et des lettres octroyées à son adversaire, et en
même temps pour s'informer secrètement si les accusations du vicomte paraissaient avoir quelque fondement. (Mandement du 23 juillet
1457, Arch. nat., X2a27, fol. 271.) Louis Fumé attribuait à la vengeance du vicomte de Thouars les mauvais traitemements dont il
avait été victime de la part de Pierre de Lugny et de ses complices ;
du moins il le donne formellement à entendre dans une plaidoirie, dont il sera question quelques pages plus loin, qui fut prononcée en
son nom, le 31 janvier 1460, pour s'opposer à l'entérinement des présentes lettres de rémission.e fils de Jean Rouault, seigneur de Boisménart, chambellan du roi, tué à la bataille de Verneuil,
et de Jeanne Du Bellay, dame du Colombier, sa femme, et le frère cadet
de Joachim, sr de Gamaches, créé maréchal de France au début du
règne de Louis XI. Jacques était seigneur de Riou, de Greffier et du
Pressoir-Bachelier, bailli de Caux en 1461. Aux dates du 3 et du 26
août 1482, il était poursuivi au Parlement, ainsi que ses deux fils,
Louis et Jacques Rouault, Jean Bérault et autres leurs complices, par
François d'Aubigné, écuyer, seigneur du lieu, en cas d'excès et attentats. Jean de Canlers, conseiller, fut chargé par la cour d'instruire
cette affaire. (Arch. nat., X2a 45, aux dates susdites.) Le 10 septembre
1485, Jacques Rouault fit une fondation de messe et élection de sa
sépulture dans l'église des Cordeliers de Thouars, à l'exemple de son
épouse, Anne de Châteaubriant, de Tristan vicomte de Thouars, de
Joachim son frère, et de Jeanne Du Bellay, leur mère.e femme Perrette Mignot,
veuve de Jean Gendrot. Nous avons parlé dans notre précédent volume, p. 90-91, note, de ses démêlés avec Jean Gendrot, de Thouars,
qu'il accusait d'avoir détourné la riche succession de sa sœur utérine,
Colette Gendrot, veuve sans enfants de Jean Labbé. Perceval était seigneur de Sceaux, la Roche de Maupertuis, dont il rendit aveu au seigneur d'Airvault, le 23 novembre 1445, de Pugny, de Pierrefitte, de
Bournezeaux, de Marnay et du Bouchet, qu'il tenait du vicomte de
Thouars, auquel il en rendit hommage le 14 juillet 1470. (Cf. Beauchet-Filleau, e édit., t. Ier, p. 87.)2a 28, à la date du 31 janvier
1460 n. s.), ce nom est écrit Guenyau. Dans leur plaidoirie, Lugny et
ses complices citent aussi parmi leurs adversaires « Mre Guy Gueniau,
aussi armé d'une voulge ». A cette époque, les Guyneau étaient seigneurs
de Riparfond. Cf. l'aveu rendu, en 1447, au seigneur de Bressuire par
Nicolas Guyneau d'un quarteron de terre desherbergée, appelée les
Sourdis, faisant partie des terres de la métairie de la Basse-Givre.
(Arch. des Deux-Sèvres, chartrier de Saint-Loup, E. 1566.)2a 28, aux dates des 31 janvier, 7 février,
6 et 8 mai 1460.)e
Visa : Par le roy en son conseil. A. Daniel, scriptor. — Contentor.
Rémission accordée à Pierre Célier, homme de labour, poursuivi par la cour de Pouzauges pour avoir frappé et blessé Jean Gaborit, avec lequel il était en état d'assurement.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Pierre Celier, povre simple homme de
labour, contenant que, le eee
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. G. de Thoucy. — Visa. Contentor. J. Du Ban.
Rémission en faveur de Pierre Daindre, maréchal, demeurant à Talmont, coupable du meurtre de Nicolas Maynart, autre maréchal du même lieu, qui l'avait gravement offensé dans son honneur.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Pierre Daindre, povre jeune homme,
chargé de femme et d'enfans, demourant et natif de la
ville de Thalemont en nostre pays de Poictou, contenant
que, quatre ans a ou environ, ledit suppliant qui est mareschal, bon ouvrier de son mestier, fut marié avecques
une jeune fille de l'aage de xviii. ans ou environ, et après
ledit mariage, s'en ala demourer près la maison d'un
nommé Nicolas Maynnart, aussi mareschal. Lequel Maynnart, qui estoit fort sedicieux et plain de mauvais lengaige,
s'estoit vanté par plusieurs foiz et vantoit publiquement et
notoirement en ladicte ville de Thalemont qu'il avoit habité et congneu charnelement la femme dudit suppliant et
en faisoit à son plaisir toutes et quantes foiz que bon lui
sembloit. Desquelles choses ledit suppliant fut adverti et
en fut très desplaisant, doulant et courroucié à rencontre
dudit Maynnart ; lequel, ung certain jour du mois d'aoust
derrenier passé, environ l'eure de mydi, ledit suppliant
trouva hors ladicte ville de Thalemont, près ung russeau
d'eaue appellé Guy Robert, ainsi que icellui suppliant aloit
querir du fer pour son mestier à l'ostel de Espinaye près
d'ilec ; et demanda ledit suppliant audit Maynnart s'il vouloit maintenir les dictes parolles diffamatoires qu'il avoit
ainsi dictes de sadicte femme, en les lui recitant comme
il les avoit dictes. Lequel Maynnart lui respondit de felon
couraige qu'il avoit eu compaignie charnelle de sadicte
femme tout à son apetit, et que en ce faisant elle lui avoit me.
Ainsi signé: Par le roy, à la relacion du conseil. De Puigirault. — Visa. Contentor. J. Du Ban.
Rémission donnée en faveur de Georges de La Trémoïlle, sire de Craon
et de l'Ile-Rouchardme de La Trémoïlle, douairière, s'était emparé de toute l'autorité et du gouvernement de sa maison, et en avait abusé vis-à-vis
des enfants de cette dame, et particulièrement de Georges, auquel
il avait fait subir de nombreuses vexations. « Donné au Rivau lez
Chinon, le derrenier jour d'aoust l'an de grace mil cccc. cinquante
neuf, et de nostre règne le xxxviime ». Ainsi signé : Par le roy en son
conseil. J. de Reilhac. »
Lettres de légitimation en faveur de Guillaume Lemaire, fils naturel
de Guillaume Lemaire, sr de Fontaines, et de Jeanne Cantereau.
Karolus, Dei gracia Francorum rex. Illegitime genitos,
quos vite decorat honestas nature vicium minime decolorat, nam decor virtutis abscondit in prole maculam geniture et pudicicia morum pudor originis aboletur. Notum
igitur facimus universis, presentibus et futuris, quod, licet
Guillermus Lemaire, filius naturalis deffuncti Guillermi
Lemayre, dum viveret domini de Fontanis, et Johanne
Canterelle, ex illegitima copula et infra matrimonium
dicte Johanne Canterelle traxerit originem, talibus tamen
virtutum dono et morum venustate insignitur quod in
ipso supplent merita et virtutes id quod ortus odiosus accedit, adeo quod super deffectu natalium quem patitur,
graciam quam a nobis humilime postulavit merito debet
obtinere. Hinc est quod nos, premissis attentis necnon
pluribus serviciis per predictum deffunctum Guillermum
Lemayre, nostris in guerris, nobis multimode impensis,
ipsum Guillermum Lemayre, de nostre regie potestatis plenitudine auctoritateque regia et gracia speciali, legitimavimus et legitimamus ac legitimacionis titulo decoramus
per presentes ; volentes ut ipse Guillermus deinceps, in
judicio et extra, pro legitimo habeatur, ac eidem concedentes et cum eo dispensantes ut, quanquam ipse de cohitu
illicito traxerit originem, bona mobilia temporalia quecunque et immobilia acquirere, et jam acquisita retinere et
paciffice possidere, possit et valeat, ac de ipsis disponere
inter vivos vel in testamento ad sue libitum voluntatis, ad
successionemque dictorum patris et matris ceterorumque
parentum et amicorum suorum carnalium et aliorum quorumlibet, ex testamento vel ab intestato, dummodo de mo lixmo, et nostri regni xxxviimo.
Sic signatum : Per regem, domino Sancti Eracli
Rémission octroyée à Pierre Champtegain, laboureur, coupable du meurtre de son frère Michaut, dans une rixe provoquée par celui-ci.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Pierre Champtegain, povre homme de labour, chargié de femme grosse, preste à gesir, et de quatre
petiz enfans, contenant que ledit suppliant et feu Michau
Champtegain, son frère en son vivant, estoient demourans
ensemble, et durant le temps qu'ilz ont demouré ensemble,
ilz ont tousjours vesqu paisiblement et jusques à ce que,
en mestives dernières passées a eu ung an, ledit suppliant
et Micheau son frère, estans avec leurs gens en une pièce de
froment à eulx appartenant, en laquelle ilz mestivoient et
cueilloient le blé estant en icelle, environ heure de prime,
se departirent et delaissèrent de leur besongne et ouvraige,
pour aler desjeuner ou champ mesmes ouquel ilz mestivoient et cueilloient ledit blé ou froment. Et ainsi qu'ilz
vouloient commencer à desjeuner et prendre leur refection, icelluy feu Michau, frère dudit suppliant, apparceut
et vit leurs beufz qui vouloient aler en dommaige; lequel
feu Michau dist au filz dudit suppliant, nommé Estienne,
telles parolles en effect et substance : « Estienne, pren du
pain et va virer les beufz ! » Lequel Estienne respondi et
dist audit feu Michau, son oncle, telles parolles : « Je
n'ay cure d'y aler, car vous ne faictes que dire que je ne
vueil riens faire ». Et lors ledit suppliant dist à sondit
feu frère que lesdiz beufz n'estoient point encores en
dommaige, car il n'y avoit guères qu'il les avoit veuz.
Lequel sondit feu frère respondit mal gracieusement que
de par tous les dyables il ne seroit pas temps de y aler, e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. J. Gautier. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Perrot de La Lande, écuyer, fils de Jean de La Lande, seigneur de Lage-Compeau, poursuivi comme complice du meurtre de Guillaume Arnault.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Perrot de La Lande, escuier, filz de
Jehan de La Lande, aussi escuier, seigneur de Lage Com- r de Lage-Contaut, et
Pierre d'Allemotin, écuyer, sr de Mays, arrentèrent à perpétuité à
Colin Bonaventure le lieu et hôtel de la Journaudière, fief noble relevant de la seigneurie de Bagneux près Persac, à hommage-Iige et au
devoir d'une paire d'éperons blancs de la valeur de deux sous six
deniers, et consistant en un hébergement avec cens, rentes, maisons,
terres, prés, bois, vignes, landes, etc. Le 17 janvier 1486, noble
homme Perrot de La Lande, fils du précédent, seigneur de Lage-Contaut et de la Journaudière en partie, et damoiselle Marguerite
Bonnin de Messignac, sa femme, firent également un arrentement à
Bagneux. (M. le baron d'Huart, Persac et la châtellenie de Calais, Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, année 1887, p. 319
et 418.)e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. De Puigiraut. —Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à Guillaume Brisart, laboureur, détenu dans les prisons du commandeur de Coudrie pour le meurtre de sa première femme, dont il s'était rendu coupable vingt-quatre ans auparavant.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion des parens et amys charnelz de Guillaume
Brisart, laboureur, demourant en la terre et seigneurie de
Cousdrie ou bas païs de Poictou, à present detenu prisonnier ès prisons de ladicte terre et seigneurie, appartenant
au commandeur dudit lieue
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. P. de Fontaines. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission accordée à François Queret, natif de Mauléon, archer des ordonnances, qui dans une rixe avait frappé mortellement Jean Guilloteau, franc-archer, à Thors.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l'umble supplicacion de François Queret, povre jeune
homme de l'aage de xxv. ans ou environ, archier estant
à noz gaiges et souldes soubz la charge de nostre amé et
feal conseillier et chambellan, le conte de Dampmartiner,
p. 140.)me.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. L. Daniel. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission octroyée à Laurent Boutin, franc-archer, demeurant à Chaban, qui s'était rendu coupable de nombreux vols à l'instigation et avec la complicité d'autres francs-archers de la région.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l'umble supplicacion de Laurent Boutin, franc archier,
demourant à Chabans, chargié de femme et de trois petiz
enfans, contenant que, cinq ans a ou environ, ung nommé
Jehan de Saint Remy, aussi franc archier, qui est cault,
subtil et malicieux, se transporta par devers ledit suppliant,
qui estoit povre simple homme, lequel nous a servi ès reductions par nous, graces à Dieu, faictes en nostre obeissance
de noz païs et duchez de Normandie et de Guienne, et luy
dist telles parolles ou semblables en substance : « Tu es
povre et meschant homme et n'as de quoy vivre et nourrir ton mesnaige. Se tu me veulx croire, parle sang Dieu,
toy et moy serons riches à jamais. Se tu veulx venir avec
moy et en ma compaignie trois mois, où je te meneray,
nous aurons beaucop de biens ». Lequel suppliant, qui
ne savoit et ne scet aucun mestier, de quoy il peust gangner
la vie de luy, sa femme et enfans, et desiroit guaigner, luy
dist qu'il estoit content et d'accord de faire ce qu'il luy
commanderoit, et aler où il vouldroit aler. Et après ce, Jean Gillier était le fils aîné d'Etienne Gillier, s Jean Gillier lui succéda comme seigneur de la Villedieu-de-Comblé; Il rendit aveu, le 10 mars 1465 n. s., de l'office héréditaire de clerc
des présentations de Poitou, qui lui revenait également par la mort
de son père. (Arch. nat., P. 1145, fol. 150.) Il épousa Françoise Méhée
et en eut plusieurs enfants. En 1472, il poursuivait au Parlement
Aimery Chauvin, chevalier, Artus Chauvin, fils de celui-ci, sa femme
et ses enfants, qu'il accusait de violence et d'excès à son préjudice,
à l'occasion d'une contestation qu'ils avaient ensemble au sujet de la
propriété des terres et seigneuries de Riberolles et de « Florence ».
Jean Gillier, qualifié écuyer, seigneur de la Villedieu-de-Comblé,
obtint de la cour, le ler des Rosiers, procureur du roi en la sénéchaussée de Saintonge, et d'Andrée et non
Jeanne Andraut, dame de la Villedieu-de-Comblé. Nous pouvons
aujourd'hui ajouter quelques renseignements à la notice imprimée
dans notre volume précédent (p. 274, note) sur Etienne Gillier. Le
prénom de sa femme était en réalité Andrée et elle avait été mariée en
premières noces à Me Jacques Royrand. Du vivant de son premier mari,
elle avait acquis de Pierre Auffroy et de Bonne Rouillé, sa femme, une
rente annuelle de cent sous tournois. Le 9 juillet 1455, Guillaume
Auffroy, prêtre, fils des vendeurs, voulant décharger les biens de ses
parents alors décédés et les siens de cette redevance, passa, à la
Mothe-Saint-Héraye, avec Etienne et Jean Gillier, père et fils, un contrat par lequel, en échange de ladite rente, il leur cédait une maison avec verger derrière, « un froustis de maison », trois quartiers de
pré, etc., le tout sis audit lieu de la Mothe-Saint-Héraye. (Original,
Bibl. nat., ms. fr. 27808, pièce 29 du dossier Gillier.) Le même manuscrit contient six quittances des gages d'Etienne Gillier, comme
procureur du roi en Saintonge et dans la ville et le gouvernement de la Rochelle, à raison de 50 livres par an : elles sont datées des 10 novembre 1440, 31 janvier 1446 n. s., 28 novembre 1452, 8 juin
1458, 5 février 1463 n. s. et 15 juin 1463 ; la signature de cette dernière se caractérise par le os 23 à 33.) Le
décès d'Etienne dut avoir lieu dans les derniers mois de l'année 1464.er février 1473 d. s., un arrêt qui lui adjugeait
le bénéfice de quatre défauts contre ses adversaires et condamnait
ceux-ci à lui restituer les terres litigieuses, à lui payer 400 livres
parisis de dommages-intérêts, et à 300 livres d'amende envers le
roi. Un mandement pour l'exécution dudit arrêt se trouve sur le
registre de Parlement, à la date du 13 juillet 1475. (Arch, nat., X2a 39,
séance du 23 avril 1472 ; X2a 40, fol. 8 v0 et 249.) Il était décédé
avant le 7 juin 1482.e
Ainsi signé : Par le roy, a la relacion du conseil. A. Rolant. — Visa. Contentor.
Lettres d'amortissement, en faveur de l'abbaye et des religieux de Saint-Laon de Thouars, d'une somme de cent livres de rente, destinée à la fondation de l'anniversaire de la dauphine Marguerite d'Ecosse.
Karolus, Dei gracia Francorum Rex. Notum facimus
universis, presentibus et futuris, nos humilem supplicacionem dilectorum nostrorum religiosorum abbatis et conventus monasterii Sancti Launi de Thoarcio, ordinis Sancti
Augustini, Pictavensis diocesis, recepisse, continentem
quod carissima dudutn filia nostra Margaretaer roi d'Ecosse, première
femme du dauphin Louis, mariée le 24 juin 1436, morte, âgée de
vingt et un ans seulement, à Châlons-sur-Marne, le 16 août 1445. Ce
ne fut que le 31 octobre 1479 que son corps fut transporté à l'abbaye
de Saint-Laon de Thouars, et il y fut inhumé le dimanche 14 novembre
suivant, dans un tombeau à droite de la chapelle de la Vierge. (Voy.
notre huitième vol., t. XXIX des Arch. hist., p. 405, note.)mo quinquagesimo nono, et regni nostri tricesimo octavo.
Sic signatum : Charles. — Per regem in suo consilio. Chaligaut. —Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission octroyée à André Havet, poursuivi comme complice du meurtre d'un clerc du Palais de Poitiers, nommé Saunier, qui avait été frappé à mort dans le conflit de deux bandes de jeunes clercs et de gens de guerre de passage dans la ville, qui s'étaient réunis, à la tombée de la nuit, pour battre le pavé.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de André Havet En cet endroit et plus loin, ce nom paraît écrit plutôt « Coignon ».
Nous croyons qu'il faut lire de préférence Corgnou, dont le nom se
trouve aussi sous la forme Corgnol. Ce personnage doit être identifié,
semble-t-il, avec Colin Corgnol, écùyer, seigneur de Châtillon-sur-Dive, époux de Marie de Massougne, le plus jeune enfant de Louis Corgnol, écuyer, seigneur de Tessé, Miserit, Châtillon et autres lieux,
et de Marguerite Janvre, ceux-ci mariés vers 1430. (Voy. Beauchet-Filleau, Etienne Jamin appartenait à une famille notable de la haute
bourgeoisie et était membre du conseil des cent et greffier des assises
de Poitou. Sa fille Louise était filleule de Louis XI, comme on l'apprend
par une lettre même de ce roi, datée de Nogent-le-Roi, le 44 mai 1464,
et adressée aux maire, échevins et bourgeois de Poitiers : « Chers et
bien amez, nous avons sceu que nostre cher et bien amé maistre Estienne
Jamin, nostre greffier des assises de Poictou et l'un des cent de nostre
ville de Poictiers, est content et veult en faveur du mariage que
naguères avons faict de nostre amé et feal notaire et secretaire, maistre
Jehan de Moulins et de Loyse Jamine, nostre fillolle, resigner son
lieu dudit nombre des cent de nostre dicte ville audit maistre Jehan
de Moulins. Et pour ce que nostre entencion est que ledit de Moulins
face doresnavant sa principale résidence en nostre dicte ville, et que
voulons qu'il soit audit nombre des cent, nous envoions presentement
par devers vous nostre amé et feal notaire et secretaire maistre Loys
Jure, pour sur ce vous dire plus à plein nostre vouloir et entencion...
Voulons que en la présence dudit Jure, vous receviez ledit maistre
Jehan de Moulins ou lieu dudit maistre Estienne Jamin, oudit nombre
des cent et que par lui nous escripvez ce que faict en aurez... »
Louis XI étant à Amiens écrivit de nouveau aux maire et échevins de
Poitiers, le 12 juin 1464, pour les remercier de lui avoir obéi en
faisant entrer Jean de Moulins au conseil de la ville et leur ordonner,
maintenant qu'il était éligible, de le choisir pour maire à la prochaine
élection, sans prétexter, pour ne pas le nommer, qu'il n'avait pas
prêté encore le serment auquel il était tenu, et en tout cas de
l'admettre au serment par procureur. Le sénéchal de Poitou, Louis
de Crussol, porteur de cette lettre, était chargé de leur expliquer
les raisons de cette détermination. ( Les renseignements sur Etienne Jamin sont beaucoup plus rares
que pour son gendre. On ignore le nom de sa femme, mère de la
filleule de Louis XI. Outre Louise, il eut certainement un fils (sinon
plusieurs) qui laissa postérité. «Le XII Jean Janailhac, Janoilhacou Genoilhac, riche marchand de Poitiers,
avait été victime, en 1451, d'un vol dont il est question dans notre précédent volume (p. 204). Voy. aussi p. 318, où est mentionné l'hôtel de
Janoilhac à Poitiers. Un Léonard de Janoilhac était marié à Liette de
Conzay (acte du 13 avril 1473 ; Arch. nat., X2a 40, fol. 58); et celle-ci était
sa veuve le 29 août 1500 (Arch. de la ville de Poitiers, D. 25).2a 30, fol. 357 ; X2a32, aux dates des 20 décembre
1463 et 5 janvier 1464.)me jour de
fevrier derrenier passé, ainsi que ledit suppliant s'en aloit
par la ville de Poictiers, trouva Colin Corgnou2a 43, à la date.) Il a été
question de Louis Corgnou ou Corgnol, sr de Miserit et du Breuild'Aigonnay, dans notre précédent vol., p. 391, note.er édit., t. II, p. 422). L'une de ses
filles, Radegonde de Moulins, épousa, par contrat du 12 mars 1490 n. s.,
Yves Boylesve, sr de la Brosse, licencié en droit, fils de feu Nicolas
Boylesve et de Marie de Janaillac. La dot était de 1000 écus d'or à la
couronne, dont 600 pour meubles et 400 pour héritages, et 60 livres
de rente pour douaire. Jean de Moulins s'engageait à donner à son
gendre son office d'avocat du roi en Poitou, à vêtir sa fille bien et
convenablement et à faire les frais de la noce. (A. Richard, er ; Charles, seigneur de Seuilly ; Radegonde,
nommée ci-dessus, et Louise, femme de Jamet Gervais, sr de Verneuil.
Voir aussi trois documents, des 31 juillet 1473, 24 mai 1485 et 1er juillet
1492, relatifs à la dîme de Thurageau acquise par Jean de Moulins.
(e de juin mil quatre cens soixante
trèze, fut enterrée en l'église Saincte Opportune Mme de Périgné, vefve
de feu Mr Jamin, qui a fondé le festiage de la Magdelaine, ainsy qu'il
est porté par son testament (reg. 237). » (e au XVIIe sièclee édit., t. I, p. 619.) Faut-il en conclure qu'une fille de ce Jean de
Bonnemain, héritière de Parigny, aurait épousé un Jamin ? Citons
encore un Hugues Jamin, qui est mentionné dans un acte du 20 mai
1505, comme exerçant alors l'office de receveur du roi en Poitou. (A.
Richard, 2a 40, fol. 240) ;
mais on ne trouve aucun autre renseignement sur cette affaire.me.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. A. Rolant. — Visa. Contentor.
Rémission accordée, sous la réserve d'un emprisonnement de deux mois au pain et à l'eau, à Colas Godart, clerc de la trésorerie des guerres, réfugié en franchise dans l'église des Augustins de Poitiers, à la suite du meurtre dudit Saunier, dont il paraissait être le véritable auteur.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Colas Godart, jeune compaignon, chargé
de jeune femme et de petiz enfans, contenant que, le lundi
xxvme jour de fevrier, feste de saint Mathias, derrenière
passée, environ dix heures devers le matin, ledit suppliant rencontra ung nommé Jehan Saugé, clerc du lieutenant de nostre seneschal de Poictou, devant l'ostel de
Guillaume de Mons, barbier, en la rue qui va du Palais à
la place Nostre Dame ; auquel suppliant ledit Saugé,
après autres parolles qu'ilz eurent ensemble, lui demanda
s'ilz yroient point ensembleement celle nuyt deux heures e siècle de Beaucourt dit que
Raguier remplaça en 1428 Guillaume Ripault en qualité de receveur
général de toutes les finances delà les rivières de Seine et Yonne, et
qu'il eut lui-même pour successeur, le 25 juillet 1443, Etienne de
Bonnay. (r de la Mothe, aussi trésorier des guerres au duché de Normandie, fut investi, de 1468 à 1480, de l'office de receveur général des
finances de Normandie.e.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil., Rolant. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission octroyée aux frères Perrin et Jean Guynaut, fermiers de la Gengaudière, paroisse de Saint-Laurent-de-Jourde, que Geoffroy Taveau, chevalier, seigneur de Mortemer et de Lussac, avait baillée à perpétuité à leur père et à ses descendants, lesdits frères coupables du meurtre d'Etienne Michelet, ancien homme de guerre, qui ne cessait de les troubler dans la possession et l'exploitation de cette terre.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Perrin Guynaut et Jehan Guynaut, frères,
contenant que, dix neuf ans a ou environ, Geoffroy Taveau, chevalier, seigneur de Mortemer et de Lussac Fils de Guillaume Taveau et de Sibille de Saint-Martin, Geoffroy,
chevalier, baron de Mortemer, Lussac. Dienné, Normandon, Verrière,
Valanfray, Empuré, etc., rendit au roi aveu de sa terre et baronnie
dé' Mortemer, le 14 juin 1428, et au comte de la Marche de celle de
Lussac, le 22 février 1436, et renouvela le premier les 13 janvier 1478
n. s. et 28 septembre 1485. (Arch. nat., P. 1145, fol. 146 v°, 154 v°.) Il
transigea, le 14 juillet 1428, avec Maubruni de Liniers, s Marie Taveau, sœur aînée de Geoffroy, avait été mariée, vers l'an
1400, à Jacques de Maillé, auquel elle apporta les château, terré et
seigneurie d'Empuré ; ils en jouirent paisiblement jusqu'à leur mort.
Leur fille unique Jeanne, héritière de la totalité de leurs biens, resta
aussi en possession de ladite seigneurie jusqu'à ce que Geoffroy Taveau,
ayant appris qu'Odet de Rivière et Blanche de Chanac, sa femme, voulaient aliéner leur seigneurie de Château-Larcher, dont on leur offrait
7000 écus, persuada sa nièce qu'il était de son intérêt de faire un
échange avec ledit Odet, et il s'en fit le négociateur. Jeanne de Maillé,
veuve d'Arhaury de Teigné, était alors remariée à Sandebault d'Oradour,
mais comme son second mari, atteint de la lèpre, exigeait néanmoins
qu'elle remplit tous ses devoirs d'épouse, elle avait quitté le toit
conjugal et s'était réfugiée auprès de sa tante, femme de Geoffroy
Taveau. Par l'intermédiaire de celui-ci, Empuré fut en effet échangé
contre Châtèau-Larcher et le contrat en fut passé à Lussac en 1448 ou
1449. Jean Pichier, prieur de Château-Larcher, interrogé judiciairement au sujet de cet acte, le 17 juin 1454 dit dans sa déposition
qu'il avait eu lieu cinq ou six ans auparavant; il ajouta que le château de Château-Larcher était en fort mauvais état d'entretien. (L'abbé
Drochon, Château-Larcher et ses seigneurs, p. 245-259.) Geoffroy Taveau
avait fait croire à Jeanne de Maillé qu'Empuré ne valant que 4000 écus,
tandis que Château-Larcher en valait 7000, il avait payé lui-même
la différence à Odet de Rivière, et en récompense se fît constituer
par sa nièce une rente de 300 livres par an, assignée sur les revenus
de' la terre dont elle devenait propriétaire II ne tendait à rien moins
qu'« La conséquence naturelle de l'arrêt de la Cour semblait être que Frotier et sa femme retournassent eu possession d'Empuré. Mais Geoffroy
Taveau ne l'entendait pas ainsi ; il s'y était installé en maître et refusait de s'en dessaisir, ce qui motiva les discussions et la brouille
entre Jeanne de Maillé et son mari. Cependant, dès cette année 1463,
Frotier transigea avec Taveau, à davantage de celui-ci. Sous couleur que
Geoffroy consentait à se désister de la rente de 300 écus d'or qu'il prétendait lui être toujours et réellement due par Jeanne de Maillé, Frotier le croyant, et de son côté agissant de bonne foi, lui céda la nue
propriété de ladite seigneurie d'Empuré, à condition que lui et sa
femme en auraient l'usufruit leur vie durant et à la survivance l'un de
Fautre. Taveau devait en faire foi et hommage, et il s'engageait si, par
raison de négligence ou de manquement dans l'observation des conséquences de ce devoir, la seigneurie était grevée, à désintéresser les
usufruitiers de tout le préjudice qu'ils en pourraient souffrir. On fit
serment de se conformer à ladite transaction, sous peine de 1500
écus d'or, et Taveau promit de la faire ratifier par sa femme et par
Guillaume, son fils. Les ratifications furent échangées en janvier 1464
n. s. Mais Taveau n'en observa pas loyalement les clauses. Il commença par différer l'acte de foi et hommage, puis, pour brouiller les
choses et créer des difficultés à Frotier dans sa jouissance, il imagina
d'offrir au comte d'Angoulême l'hommage qui était dû et avait été
fait jusque-là au seigneur de Ruffec, Empuré étant dans la mouvance
immédiate de ce dernier. La seigneurie d'Empuré fut saisie, par suite
de ce conflit, et tenue sous séquestre pendant longtemps. Lorsque
finalement on obtint mainlevée, au lieu de la restituer à Guy Frotier,
Guillaume et Mathurin Taveau, fils de Geoffroy, poussés par leur père,
s'y introduisirent, s'installèrent dans le château et, sans tenir compte
de l'appel interjeté par Guy, ils l'occupèrent pendant deux mois, en
touchèrent les revenus et en emportèrent tous les biens meubles, d'une
valeur de 2000 livres, appartenant à Jeanne de Maillé et à son mari, il
y eut ensuite un apaisement momentané Les hostilités reprirent bientôt. En septembre 1473, alors que Guy
Frotier était à l'armée de Roussillon, qui assiégeait Perpignan, Guillaume Taveau vint à Empuré, au milieu de la nuit, en compagnie de
quatre-vingts à cent hommes d'armes qui forcèrent les portes au château, entrèrent dans la chambre de Jeanne de Maillé, « à laquelle ilz
firent plusieurs execrables oultraiges et injures, tant de parolles que
de fait », la traitant de vieille sorcière et la battant « énormement et jusqu'à grant effusion de sang ». On lui prit son argenterie et une
bourse contenant cent écus d'or ; puis elle fut mise de force hors du
château, que Guillaume et ses complices occupèrent jusqu'à ce qu'ils
feussent complètement déménagé. En raison de ces excès, le seigneur
de Mortemer et ses fils furent ajournés au Parlement, mais se gardèrent
de comparaître. Depuis, cependant, ils subirent un interrogatoire devant le lieutenant du sénéchal de Poitou et sur le vu de leur confession, la cour admit Guy Frotier à présenter par écrit les faits de sa
cause, ce qui fut fait. Quelque temps après, le s Geoffroy Taveau, baron de Mortemer, qui vécut jusqu'en 1489, avait
épousé Marie d'Oradour, fille d'André, seigneur du Bouchet-en-Brenne,
et d'Annette de Rochedragon, avant l'an 1445 ; car on mentionne un
acte de cette date par lequel, en qualité de mari de cette dame, il transigé, au sujet d'une somme de 200 livres, avec Louis d'Oradour, s Divers membres de cette famille étaient établis, au commencement du XV Monceaux (Mousseaux), sis en ladite paroisse, et d'autres terres, mouvant du comté de Civray. Il fut renouvelé, le 11 août 1405, par Jean
Moreau, paroissien de Saint-Secondin, qui venait d'épouser ladite
Pernelle. (Arch. nat., copie du Grand-Gauthier, Rr d'Airvault,
son neveu, au sujet de la succession de ses père et mère, et ce dernier obtint une part importante des terres, en qualité de mari de
Sibille Taveau, fille de Philippe, frère aîné de Geoffroy. Nous avons
vu précédemment comment, en 1434, il fut arrêté prisonnier à Poitiers,
pour faits de détrousse dont les gens d'armes de sa compagnie s'étaient
rendus coupables, et comment la cour, malgré ses propres excès, lui
donna mission de courir sus aux pillards et batteurs d'estrade. (2a 21, à la date.) Geoffroy Taveau
eut d'ailleurs à soutenir un grand nombre de procès, soit comme demandeur, soit comme défendeur ; il avait la réputation d'être 2a 26, fol. 87 v°), et longtemps après il avait encore des démêlés à ce
sujet et pour d'autres motifs avec Jean de Volvire, fils de Joachim
(7 mai 1478 ; X2a 42). Il était encore demandeur, en cas d'excès et
attentats contre Jean Cravant, chevalier, le 9 décembre 1462, et le
même jour, il obtint défaut contre Pierre Perrot, besson, qu'il avait
fait ajourner, sous peine de bannissement et de confiscation (X2a 32, a
la date) ; le 7 mai 1478, autre défaut lui fut accordé contre Guillaume
Bouctart et Jean de Corbeil, qu'il poursuivait toujours sous cette vague accusation d'excès et attentats à son préjudice (X2a 42, à la date).
Un carton des Archives nat. (K. 2378) renferme de nombreuses pièces
dé procédures relatives à ces diverses affaires, et surtout au procès criminel que lui intentèrent Guy Frotier, sr de la Messelière, Jeanne de
Maillé, sa femme, puis Floridas Frotier, son frère, au sujet de ses manœùvres frauduleuses d'abord et de ses actes de violence ensuite
pour redevenir maître du château et de la seigneurie d'Empuré. Il
dura fort longtemps et mérite qu'on l'expose avec quelque détail.r de la Messelière. Celui-ci rendit hommage au roi du château et de
la seigneurie de Château-Larcher, mouvant du comté de Poitou, le
25 juillet 1454, en rendit un premier aveu le 3 juin de la même
année, et un second, le 22 juin 1463 (Arch. nat., P. 5661, cote
2836 ; P. 1145, fol 89 v°, 149), parce qu'il croyait le posséder légitimement du chef de sa femme. Cependant les 4000 écus n'avaient pas été payés à Odet de Rivière, comme Geoffroy l'avait promis ; il en
résulta plusieurs procès longs et coûteux, qui se terminèrent par un
arrêt de la Cour cassant et annulant le contrat d'échange d'Empuré
contre Château-Larcher, comme (frauduleux, deceptif, feint et
simulé». Jeanne de Maillé et Guy Frotier, son second mari, furent
condamnés à restituer les fruits de la seigneurie de Château-Larcher,
« à certaines grandes réparations » et aux dépens du procès, ce qui
leur coûta plus de 2000 écus. Le 5 février 1464 n. s., Odet de Rivière
et Blanche de Chanac firent don de Château-Larcher à Poncet de
Rivière, comme on Fa vu ci-dessus, p. 104, note.r de la Messelière décéda,
sans laisser d'enfants. Jeanne de Maillé, sa veuve, reprît le procès, ainsi
que son frère et principal héritier, Floridas Frotier. Celui-ci étant
« fort simple gentilhomme, sans grant sens et entendement », son fils
Geoffroy lui fut donné comme curateur par autorité de justice, « pour
gouverner luy, ses biens, causes et procès». Alors, sous prétexte de sauvegarder les droits de Jeanne de Maillé, le seigneur de Mortemer, admettant l'intervention de Prégent Frotier, baron de Preuilly, que Guy avait
institué son légataire universel, s'empara des hôtels de la Messelière
et de Chambonneau, et de tout l'héritage de Guy. Geoffroy Frotier, au
nom de son père, en ayant obtenu recréance, c'est-à-dire la jouissance
jusqu'au jugement du procès, Taveau les fit saisir de nouveau, soidisant pour se gager de la rente de 100 écus (réduction acceptée, par
transaction antérieure, des 300 écus qu'il réclamait primitivement), dont
les arrérages ne lui avaient pas été payés. Cette affaire déjà embrouillée
vint encore se compliquer, en 1473 et 1478, de nouvelles réclamations
(suivies de voies de fait) de Jean de Volvire, sr de Ruffec, qui prétendait
différents droits sur la seigneurie d'Empuré, entre autres le droit de
guet et garde, comme nous l'avons dit plus haut. Jeanne de Maillé
mourut à son tour (1482), sans avoir vu la fin de ce procès, dont nous
perdons désormais la trace. Les détails qui précèdent sont empruntés
à un mémoire dressé par Geoffroy Frotier, au nom et comme curateur
de noble homme Floridas Frotier, écuyer, seigneur de la Messelière,
son père (Arch. nat., K. 2378, n° 31), et dans les plaidoiries et autres
actes de procédures enregistrés au Parlement. (Voir X2a 31, fol. 91 v° ;
X2a 39, aux dates des 29 mars, 18 avril, 24 et 26 mai, 30 juin, 28 juillet
et 2 août 1474 ; X2a 40, fol. 132 v°, 144 v°, 146, 153, 156, 181 v°, 186 v°.
245 ; X2a 41. aux dates des 13 mars, 2 et 5 mai 1475 ; X2a 44, date du 18
novembre 1479.)r du
Bouchet-en-Brenne, sans doute son beau-frère. M. Beauchet-Filleau
fournit quelques autres renseignements sur ce personnage (re édit , t. II, p. 695), et M. le baron d'Huart rectifie
quelques assertions de cet ouvrage touchant les enfants de Geoffroy
Taveau (Persac et la châtellenie de Calais, e siècle, en la paroisse de Saint-Secondin, canton de Gençay.
Pernelle Malereau, fille de feu Huguet Malereau, rendit aveu à Jean duc
de Berry, comte de Poitou, le 8 juillet 1404, de son hébergement de1* 2172, p. 1219, et
R1* 2173, p. 1690.)me.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. J. de La Loère. —Visa. Contentor. J. Du Ban.
Rémission accordée à Mathurin Béguin, franc-archer de la paroisse de Vançais, détenu dans les prisons de Germain pour le meurtre d'Etienne Biron, auquel il avait acheté et payé un pourpoint, et qui refusait de le lui livrer.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion des parens et amys charnelz de Mathelin
Béguin, aagié de quarante ans ou environ, nostre franc
archier de la parroisse de Vançay en Poictou, prisonnier à
present detenu ès prisons de Germain André de La Roche était alors seigneur de Germain à cause de sa
femme, Jeanne de Vezançay, qui l'avait eu de la succession de son père
ou de celle de son frère..Guillaume de Vezançay, chevalier, le père,
était mort avant le 9 novembre 1426, laissant deux enfants en bas
âge, Pierre et Jeanne, sous la tutelle de leur mère, Marguerite Feydeau
ou de Fesdeau (cf. notre t. VII, p 299, note). Celle-ci ayant épousé
en secondes noces Guillaume de La Roche, chevalier, veuf lui aussi,
maria sa fille au fils du premier lit de son mari, André de La Roche. Sur l'état des personnes taxées et condamnées à l'amende par
Pierre de Tuillières, conseiller au Parlement, commis par lettres patentes de Charles vu, en date du 14 janvier 1438, pour rechercher et
punir les abus commis en Poitou, on lit : « Jehan Cadiou, mestoyer de
André de La Roche, seigneur de Germain,audit lieu de Germain, en la
parroisse de Saint Coustans, a esté tauxé et imposé par manière de prest
fait au roy nostre sire, à la somme de XLVI. solz VIII. deniers ». (Bibl.
nat., ms. fr. 24160, fol. 11 v°.) Nous citerons encore une transaction
du 9 juillet 1463, par laquelle André de LaRoche, chevalier, seigneur de
la Roche et de Germain, et Jeanne de Vezançay, sa femme, furent admis par Jean de Lezay, chevalier, seigneur des Marais à lui faire foi, et
hommage de l'hôtel du Vignault, dont par suite ils étaient reconnus
légitimes possesseurs. (Arch. nat., T. 110.) Le même André de La
Roche poursuivait, en 1469, au Parlement de Paris, Jean de Melun, seigneur de Lezay, le fils de celui-ci et leurs complices, en réparation
des injures et excès dont ils s'étaient rendus coupables envers lui et
ses sujets de la seigneurie de Germain. (Mandement d'enquête du
17 juillet 1469, X2a 36, fo1. 242.)e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Oquet. — Visa, Contentor. J. Du Ban.
Rémission en faveur de Louis et Jean Michau, le premier en fuite, le second prisonnier à Niort, pour le meurtre d'Hélie Raoul, curé de Fontaines-sur-Boutonne.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir,nous avoir receu l'umble
supplicacion de Loys et Jehan Michaux, jeunes homs, natifs du païs de Poictou, contenant que, deux ans a ou environ, ledit Jehan s'en entra en l'eglise de Fontaines sur
Boutonne oudit païs de Poictou, avec plusieurs autres
pour doubte de tonnoirre et fort temps, et après qu'il fut
passé s'en ala en ung jardrin pour faire son aisement, et
estoit devers le soir assez tart, et lui estant en icelui jardrin,
feu Helies Raoul, en son vivant prebstre et curé dudit [lieu]
de Fontaines, qui estoit ribleux, putenier et homme de
très mauvaise vie, tenant une espée en sa main, donna de
ladicte espée audit Jehan ung grant tail au travers du visaige tant qu'il le tumba à terre, avec plusieurs autres cops
tant de tail que d'estoc sur l'un des bras, lui persa de part
en part, tellement qu'il en est mautrouxme.
Ainsi signé : Par le roy tenant ses requestes, èsquelles
maistre Jehan Tudert
Rémission accordée à Jean Bonnitaud, demeurant au village de la Jarrie. Poussé à bout par son frère aîné Guillaume, qui ne cessait de lui faire tort et de lui chercher querelle, ainsi qu'à un autre de ses frères, il l'avait, dans une rixe, frappé mortellement.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l'umble supplicacion de Jehan Bonnitaud, de l'aage dee
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Reynault. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission en faveur de Louis Gendron, demeurant au port du Gué en la paroisse de Vouillé-les-Marais, soupçonné d'avoir causé par ses mauvais traitements la mort du fils d'un premier lit de Berthomée Gabillon. sa femme.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Loys Gendron, pouvre homme de labour,
chargé de jeune femme, demourant ou port du Gué en
la parroisse de Saint Maixent de Voilhé, contenant que, puis
aucun temps ença, il a esté conjoinct par mariaige avec
Berthomée Gabilhonne. qui par avant avoit esté mariée
avec feu Jehan Jouhot, duquel et de ladicte Berthomée
estoit yssu ung enfant nommé Andry Jouhot, lequel suppliant, le lundi après la feste saint Pierre d'aoust mil cccc.
cinquante et huit ou environ, en alant de son hostel au lieu
de la Taillée pour aucuns ses affaires et, lui estant en son
vaisseau et passant l'eaue, raencontra deux de ses voisins
qui pareillement estoient sur l'eaue en leurs vaisseaux,
lesquelx avoient noise et debat ensemble, telement qu'ilz
vouloient batre l'un l'autre. Pour appaiser lequel debat,
ledit suppliant commença à les tencer et blasmer très fort,
et pour les cuider departir, s'approucha d'eulx si hastivement et sans y penser que lesdiz vaisseaulx hurtèrent les
ungs contre les autres en telle manière que ledit suppliant e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Reynaut. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission en faveur de Simon Gastineau, dit Gervais, et de Pierre Pageaut, dit Thévenin, de Vouillé près Poitiers, qui craignaient d'être inquiétés comme complices d'un meurtre.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Simon Gastineau, dit Gervays, et Pierre
Pageaut, dit Thévenin, pouvres gens mecaniques demourans à Vouilhé près Poictiers, contenant que lesdiz Gastineau et Pageaut, dès leur jeune aaige jusques à present, ont
esté et sont de bonne vie et honneste conversacion et se
sont tousjours bien et honnestement gouvernez selon leur
estat, et ont vesquu de leur mestier bien et loyaument et
conversé doulcement et paisiblement avecques leurs voisins, sans ce que jamais ilz aient esté actains et convaincuz
d'aucun vilain cas, blasme ou reprouche, et que, environ
le xiiiime jour d'octobre derrenier passé, il avint que ledit
Pageaut2a 35, aux dates des 14 et 17 juin
1468; X2a 36, fol. 116 v°; Arch. de la Vienne, G. 1376, 1378, 1438.)
Picart, Bigot et Rolant yssirent dehors ledit hostel dudit
Pageaut, ayans en leurs mains, c'est assavoir ledit Picart
une forche de fer emmanchée, ledit Bigot ung bourdon
ferré et ledit Rolant ung gros baston de somme de boys
et poursuirent tellement ledit Phelippon Chevalier qu'ilz
le firent retraire hastivement en son hostel ; et ainsi qu'il
y fut entré, lesdiz Picart et Bigot se tindrent et arrestèrent
devant la porte dudit hostel, qui estoit toute ouverte, en
lui disant : « Saulx, saulx ! » Et en ce disant, ledit Philippon Chevalier ferma sadicte porte et s'en monta en son
plancher. Et ce fait, ledit Roland s'en ala frapper troys ou
quatre cops d'estoc avecques ledit baston contre la fenestre e
Ainsi signé : E. Des Jardrins. — Visa. Contentor.
Rémission octroyée à Jean Petitjean, page de Pierre de Commarque, homme d'armes de la compagnie de Pierre de Louvain, chambellan du roi, logée en partie à Sainte-Soline, prisonnier audit lieu à cause du meurtre de Pierre Beauvoir.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Jehan Petitjehan, paige de Pierre de
Commarque, homme d'armes de nostre ordonnance soubz
nostre amé et feal chevalier et chambellan, Pierre de
Louvain Pierre de Louvain, vicomte de Berzy, chevalier, conseiller et chambellan du roi, puis maître de l'hôtel de Louis XI; capitaine d'une companie de soixante lances fournies des ordonnances, capitaine de la ville
e Puy en 1444, il prit part à la bataille de Formigny et fut fait chevalier devant Fronsac, l'année suivante, 1451. II est connu surtout par
le meurtre d'un célèbre capitaine, Guillaume de Flavy, gouverneur de
Compiègne, dont il avait séduit la femme, Blanche d'Aurebruche, ou
plutôt d'Overbreuc, vicomtesse d'Acy, née vers 1426, fille de Robert, s Les deux complices contractèrent mariage et vécurent ensemble
jusqu'au 15 juin 1464 ; à cette date, Pierre de Louvain fut à son tour
« cruellement et inhumainement, d'aguet apensé et propos deliberé,
murtry et occis » par Raoul et Hector de Flavy, frères de Guillaume,
« en haine de certain procès pendant au Parlement entre ledit Pierre
et sa femme, d'une part, et lesdits Hector et Raoul, d'autre ». Blanche
d'Overbreuc restait chargée de huit petits enfants mineurs. Par lettres
données à Saint-Valéry-sur-Somme, le 18 août 1464 ; Louis XI lui accorda délai et souffrance d'un an, pour faire les foi et hommage de
ses terres et seigneuries. (r
de Francières. Mariée en premières noces, juillet 1436, avec ce Guillaume de Flavy et maltraitée par lui, elle se vengea en le faisant
assassiner, le 9 mars 1449, de complicité avec son amant. Le 26 mai
suivant, Pierre de Louvain et Blanche furent arrêtés, mais obtinrent
des lettres de rémission qu'ils réussirent à faire entériner; ils furent
remis en liberté le 14 novembre 1450, et Pierre de Louvain fut réintégré dans sa charge de capitaine. (M. Pierre Champion,
Poictou, luy, ung nommé grant Jehan Beauvoir, dudit
Saincte Seuline, et ung autre nommé Cartelot, autrement
dit le Picart, semisrent à jouer à la paulme pour le vin, et
quant ilz eurent assez joué, s'en alèrent boire à la taverne ;
eulx estans à laquelle et après qu'ilz eurent bien beu, certaine noise et debat se meut entre eulx pour le paiement
d'une pinte de vin, en telle manière que, après plusieurs
parolles injurieuses dictes les ungsaux autres et à l'occasion
d'icelles, ledit Picart bailla ung coup de dague audit grant
Jehan Beauvoir et ledit Beauvoir pareillement frappa ledit
Picart en la teste. Et ce voyant, ledit suppliant qui estoit
compaignon dudit Picart en fut très mal content, et par ce
frappa aussi ledit Beauvoir ung autre cop. Pendant lequel
debat, survint ung nommé Pierre Beauvoir, frère dudit
Jehan Beauvoir, qui estoit esleu roy d'une feste qu'on a 1* 2171, p. 219), elle passa entre les mains de
Georges de La Rochefoucauld, seigneur de Barbezieux, fils de Jean, le
célèbre sénéchal de Poitou, qui en fit hommage à Charles VII, par
acte du 19 mai 1453. (1, cote 2830.) Celui-ci étant mort sans
postérité, le 10 avril 1457, sa sœur Marguerite hérita de tous ses biens
et porta successivement Sainte-Soline à ses deux maris, Jean, seigneur
de La Rochefoucauld, et Hardouin IX de Maillé, qui en fit aveu le
30 juillet 1477. (e
Ainsi signé: Par le roy, à la relacion du conseil. J. de Reilhac. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Lettres d'anoblissement en faveur de Michel Darrot.
Karolus, Dei gracia Francorum rex. Ad perpetuam rei
memoriam. Decens et juri consonum arbitramur illos
nobilitatibus et aliis prerogativis muniri [quosr de la Pélissonnière, et de Jeanne Du Bois, dont il eut un fils et une
fille, Louis et Marguerite. Sa seconde femme, Gillette Texier, lui donna
encore un fils. Guillaume, sr de Boisdanne qui fut chef de la branche de
la Fromentinière. Michel était décédé avant le 20 mars 1471, car à cette
date le sénéchal de Pouzauges pourvut à la curatelle de ses enfants
mineurs. Son fils aîné, Louis Darrot. époux de Catherine Olivier, rendit
aveu en 1483 de la seigneurie de la Cotinière, paroisse de Secondigny,
et, l'an 1491, de celle de la Poupelinière, paroisse d'Azay-sur-Thouët,
relevant du prieuré de Parthenay-le-Vieux. (B. Ledain,
Sic signatum : Per regem, magistro Johanne Burellir de Monglat, trésorier de France et maître de l'artillerie. (Voy. nos t. VIIF, p. 472, note ; IX, p. 48, note 3, et ci-dessus,
p. 84, note.)
Rémission acordée à Pierre Couverte, demeurant au « Montet
Barote
Lettres de naturalité en faveur de Pierre de Sainte-Marthe, commis de Jean Hardouin, trésorier de France.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de nostre amé Pierre de Sainte Marthe La Chenaye-Desbois, Moréri, Dreux du Radier ( Immédiatement à la suite de la naturalisation de Pierre de Sainte-Marthe, sont transcrites des lettres de légitimation en faveur de
Marie, fille naturelle de Jean Hardoin, trésorier de France, sans mère
désignée, avec mandement au bailli de Touraine. Même date : la Sallele-Roi en Berry, septembre 1460. « Per Regem, domino de Castrobruni
et aliis presentibus. De Reilhac ». (JJ. 190, n° 163.) Jean Hardoin ou
Hardouin, ser édit., t. II, p. 660), sont d'accord pour faire remonter l'origine de cette illustré famille du Poitou à Nicole de Saint-Marthe, qui
fut fait chevalier par le comte de Foix au siège de Bayonne en 1451,
lui-même apparemment issu de Guillaume-Raimond de Sainte-Marthe,
chevalier, seigneur de Roquebert, « qui servit le roi Philippe de Valois
en 1350 et prenait en 1368 la qualité de messire et de chevalier... » On
cite, à l'appui de cette filiation, l'épitaphe de Louis, soi-disant fils de
Nicole, d'après laquelle il aurait accompagné Charles vin à l'expédition de Naples et serait mort en 1535. De toute évidence, ce texte a
été rédigé longtemps après le décès de Louis de Sainte-Marthe (Dreux
du Radier le reconnaît), et il ne peut faire foi ; même il serait permis
de le tenir pour suspect. Si peu solides toutefois que soient les pré mières assises de la généalogie imprimée dans les ouvrages qui viennent d'être cités, nous ne pouvons avoir la prétention de nous
inscrire en faux contre les allégations des auteurs en question, en nous basant sur les lettres de naturalisation de Pierre de Sainte-Marthe,
que nous publions ici. Ce serait mettre une simple hypothèse à la place
d'une affirmation qui paraît dénuée de preuve ; par conséquent le problème, si problème il y a, ne serait pas pour cela résolu. Quoique l'on
puisse douter que le commis du trésorier de France se rattaché à i'illustre famille de Sainte-Marthe, il nous semble que nous ne devions pas
écarter ce texte à priori. Comme nom de famille, celui de Sainte-Marthe
est très peu répandu. On rappelle ici que Pierre était commis de Jean
Hardoin, maître des comptes et trésorier de France, personnage important, qui possédait à Tours un hôtel où, dit M. de Beaucourt, il donna
plus d une fois l'hospitalité à Charles vu. Les lettres de naturalité sont
adressées au bailli de Touraine, dont faisait partie le Loudunais, et
c'est dans cette région que se trouvaient les possessions de Louis de
Sainte-Marthe, le premier de cette famille dont l'identité soit bien
établie. Il n'est pas impossible qu'il y ait une correlation entre la
légitimation de la fille naturelle de Jean Hardoin et la naturalisation
de Pierre de Sainte-Marthe, qui sont de même date, et données l'une
et l'autre à la requête d'Hardoin, dans le but peut-être de faciliter ou
de régulariser un mariage. Enfin nous avons pensé que ces lettres
pourraient servir de point de départ à de nouvelles recherches utiles,
et c'est pourquoi nous les publions.r de Nozay, fut secrétaire et argentier du duc d'Orléans,
comme on le sait par des actes des 6, 17 et 18 janvier 1442. (Bibl.
nat., ms. fr. 27964, n°s 6-8.) Reçu maître des comptes le 7 décembre
1445, au lieu d'Etienne Bernard, il resta en exercice jusqu'au 30 mars
1461 n. s. A cette date, il obtint des lettres, lui permettant de résigner
cet office au profit d'Àrnoul Boucher, sr d'Orsay, son gendre, et d'en continuer néanmoins l'exercice sa vie durant. (Anc. mém. L de la Chambre
des comptes, toi. 158, et Coustant d'Yanville, La Chambre des Comptes.)
Il était en même temps trésorier de France, qualité qu'il prend dans
divers actes entre 1445 et 1466. Par lettres du 9 mars 1457 n. s., le duc
d'Orléans lui fit un don de 100 livres « en faveur du roy de Sicile qui
loge en mon hostel à Tours, pour luy aider à accomplir les ediffices de
ma dicte maison ». En 1469, sa veuve et ses héritiers étaient en procès
contre le procureur général, qui leur réclamait un fermaillet et deux
sommes, l'une de 2i 27 livres et l'autre de 1600, qu'il devait au roi. Mandement de Louis XI à ce sujet, daté d'Amboise le 9 mars 1469 (ms. fr.
27.964, n°s 10-12). Voy. aussi notre vol. précédent, p. 334, note 4.me.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil et autres presens. De Reilhac. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission octroyée à Louis Blanchart, préposé de l'abbaye au passage de Moreilles, prisonnier audit lieu pour le meurtre de Jean Bénart, marchand de Sigournay.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Lois Blanchart, filz de Jehan Blanchart,
povre jeune homme de labour, de l'aage de vint et six ans
ou environ, contenant que puis aucun temps ença les religieux, abbé et convent de Pabbaie de Moureillesc soixante, et de nostre règne le xxxixme.
Ainsi signé : Par le roy, a la relacion du conseil. Froment. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Permission à Jean de Mondon, écuyer d'écurie du comte du Maine, de fortifier son château des Coutaux en Poitou.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de nostre bien amé Jehan de Mondone siècle
par la famille du même nom. Tristan L'Hermite, grand prévôt de
Louis XI, en fut ensuite seigneur à cause de Guillemette de Mondion,
sa femme. (L'abbé Lalanne, re édit., t. II, p. 391.)
Rien n'indique d'ailleurs que ce Jean doive être identifié avec l'écuyer
d'écurie du comte du Maine ; nous ne le mentionnons que par suite
du rapprochement chronologique.eme.
Ainsi signé : Par le roy, de Reilhac. —Visa. Contentor. Chaligaut.
Lettres autorisant le chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers à instituer à Vouillé un marché, le mardi de chaque semaine L'original de ces lettres de Charles VII est conservé dans les archives du chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers (une copie s'en
trouve dans la coll. dom Fonteneau, t. XXIV, p. 197), ainsi qu'une déclaration du même roi, portant qu'il ne sera tenu aucun compte de l'opposition faite par Jacques Vernon, seigneur de Montreuil-Bonnin, à
établissement de ce nouveau marché. (Arch. de la Vienne, G. 1380.) Les
seigneurs de Montreuil-Bonnin ne laissaient échapper aucune occasion
de soulever des conflits avec les chanoines pour tout ce qui concernait Vouillé et de faire valoir les droits qu'ils prétendaient sur les habitants de ce bourg. (Cf. ci-dessus, p. 250, note.) L'année précédente, le
chapitre de Sainte-Radegonde avait obtenu du roi des lettres lui permettant de continuer a lever pendant quatre ans le dixième du vin
vendu en détail dans la paroisse de Vouillé, pour en employer le produit à l'achèvement et à l'entretien des fortifications du bourg. (
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que comme dès l'an mil
Charles, par la grace de Dieu roy de France, à nos
amez et feaulx gens de nos comptes et tresoriers à Paris,
salut et dilection. Nos bien amez les prieur et chappitre
de Saincte Ragonde de Poictiers nous ont fait exposer
que, entre les autres choses, terres, dommaines et seigneuries, ilz sont seigneurs du lieu et bourg de Vouillé,
assiz en nostre pays de Poictou, à trois lieues près de nostredicte ville de Poictiers, ou quel lieu de Vouillé ilz ont
toute justice et juridicion, et est lieu commun, assiz en pays
fertil et y a bon et grant bourg et forteresse, et que, se le
marché y estoit au jour du mardi chacune sepmaine, consideré que à six lieues près dudit lieu de Vouillé n'a aucun marché audit jour, ce seroit le proffit du pays d'environ icellui lieu et des aides ordonnées pour la guerre,
ainsi qu'ilz dient, en nous humblement requerant icelluy
marché leur estre par nous octroyé. Pourquoy nous, eu
regart à ce que dit est, voulans en ce meurement proceder, vous mandons et commettons, se mestier est, que par
vous ou les commis et depputez à ce vous vous informez
bien et diligemment de et sur ce que dit est et du proffit
ou dommaige qui pourroit ensuir, se ledit marché estoit
octroyé audit jour, et l'informacion qui faicte sera sur ce
veez et visitez diligemment, en pourvoyant ausdiz exposans
de par nous et faisant sur l'octroy dudit marché, ladicte
informacion veue, ainsi que verrez appartenir et estre à
faire. Et nous mandons à tous nos justiciers, officiers et
subgez que à vous et à vosdiz commis et depputez, en ce
faisant, obeissent et entendent diligemment. Donné au Bois
sire Amé, le ee
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. A. Roland.
Pour faire informacion sur le contenu desquelles lettres
Les gens des comptes du roy nostre sire à Paris, au seneschal de Poictou ou à son lieutenant, salut. Par vertu des
lettres royaulx ausquelles ces presentes sont atachées soubz
l'un de nos signetz, impetrées et à nous présentées de la
partie des prieur et chappitre de Saincte Ragonde de
Poictiers, faisans mencion d'un marché chacune sepmaine au jour de mardi, qu'ilz requièrent avoir au lieu et
bourc de Vouillé ou pays dé Poictou, pour les causes et
consideracions contenues èsdictes lettres, et afin que puissions plus seurement proceder à l'expedicion d'icelles,
comme de raison, nous vous mandons et commettons par
ces presentes que, appeliez avec vous les procureur et
receveur du roy nostre dit seigneur en ladicte seneschaucie
et ung ou deux des esleuz sur le fait des aides ordonnées
pour la guerre oudit pays de Poictou, ou leurs lieuxtenant
ou subtitud, vous vous informez bien et diligemment, avec
gens nottables et dignes de foy, tant de ladicte ville de
Vouillé comme des villes d'environ, si proffitable chose
seroit pour le roy nostredit seigneur et pour le bien publique du pays que en ladicte ville fust ledit marché, en quoy
et comment seroit ledit proffit, et se aucun dommaige ou
prejudice s'en pourroit ensuyr audit seigneur, au bien publique, ou aux seigneurs et villes ayans marché environ ladicte
ville, et si les drois, devoirs et dommaine du roy nostredit seigneur en seroient aucunement diminuez ou retardez,
et des cas et causes pour quoy et en quoy ce pourroit
estre. Et aussi sachez et enqueréz quelz marchez sont environ
ladicte ville, à quatre ou six lieues prés d'icelle de e
Par vertu desquelles lettres et en ensuivant la teneur
d'icelles, ladicte information et lesdictes publicacions aient
esté faictes et envoyées en forme deue et feablement closes
par devers nosdictes gens des comptes, par lesquelles elles
aient esté veues bien au long au bureau en la chambre
d'iceulx comptes, et par icelles et par l'adviz de noz bien
amez maistres Hugues de Conzay Sauf la filiation de quatre degrés au XV Le procès intenté par Etienne Boynet au Parlement à Hugues de
Conzay et la condamnation à une amende de 500 livres qui lui
fut infligée, par arrêt du 3 septembre 1468 (voy. notre vol. précédent,
p. 272, note), pour avoir abusé de son pouvoir judiciaire au profit de
Jean Chévredent, procureur du roi en Poitou, et au préjudice dudit Boynet, attrista ses derniers jours. Nous n'entrerons point dans le détail de cette affaire qui exigerait un trop long développement, nous
contentant d'ajouter que Conzay refusa de se soumettre à l'exécution
de l'arrêt et que la cour dut envoyer plusieurs mandements pour l'y
contraindre, le 1er et le 16 décembre 1468 et le 21 janvier 1469. Quand
ce dernier arriva à Poitiers, Hugues de Conzay venait de mourir (son
décès n'eut donc point lieu en 1466, comme on le dit dans le Jean Bésuchet, notaire et secrétaire du roi, était probablement le
fils d'un secrétaire du duc de Berry, de même prénom, que l'on trouve
mentionné dans un acte du Parlement du 29 novembre 1404. (Arch.
nat. Xe siècle et au commencement du XVIe, on ne possède point de généalogie de cette famille originaire de Saint-Maixent. Le plus connu de ses membres est Hugues,
nommé ici et que l'on trouve mentionné plusieurs fois déjà dans les
notes de notre précédent volume. On n'a point de renseignements sur
son père, dont on ne connaît même pas le prénom ; on sait seulement
qu'il avait épousé Guillemette Eschalard, fille de Robert, écuyer, sr de
Maillé, et de Jeanne Rousseau, sa seconde femme, alors qu'elle était veuve de Guillaume Poussard, sr des Guerruces en la châtellenie de
Saint-Maixent. Hugues apparaît pour la première fois, le 21 juin 1422,
dans un acte de partage de la succession de son oncle, Nicolas Eschalard, conseiller au Parlement de Poitiers, décédé sans alliance. (e édit., t. II, p. 605.) Son nom figure ensuite,
parmi les notables habitants de Saint-Maixent, dans un accord
entre l'abbaye et la ville, au sujet de la contribution de la première à l'entretien des fortifications, le 24 octobre 1427. (A. Richard, 2a 21, à la date.)
En tête du registre des grandes assises de la châtellenie de Bressuire
de 1445 à 1447 et au commencement du suivant, qui comprend les années 1448-1451, Hugues de Couzay s'intitule licencié en lois, conseiller
du roi en sa comté de Poitou, lieutenant du sénéchal de Poitou au
siège de Niort, et sénéchal en la châtellenie de Bressuire. (Arch. des
Deux-Sèvres, chartrier de Saint-Loup, E. 1698,1700.) Il remplaça ensuite
Maurice Claveurier dans sa charge de lieutenant général de la sénéchaussée de Poitou ; MM. Beauchet-Filleau disent des 1448, mais nous
croyons que c'est par suite d'une interprétation fautive d'un passage
de l'inventaire des archives de la ville de Poitiers. Maurice Claveurier
mourut à la fin de mai ou dans les premiers jours de juin 1455 ; son
codicille est du 17 mai (Arch. de la Barre, t. I, p. 15), et nous avons vu
précédemment qu'un acte du 6 juillet 1455 le mentionne comme décédé
(voyez notre t. VIII, p. 42, note). Il ne conserva sans doute pas jusqu'à
la fin de sa vie les fonctions de lieutenant-général. Hugues de Conzay
paraît en avoir été pourvu vers le milieu de 1450. Ce qui est incontestable, c'est qu'il s'intitulait lui-même « lieutenant de Poitou » lorsqu'il fut élu maire de Poitiers (juillet 1451). On conserve aux archives
de Poitiers le compte des deniers dépensés pendant qu'il remplissait
cette charge (1451-1454), pour les réparations et autres affaires de la
ville, et la mention de la somme qui lui fut allouée, le 14 janvier 1452
n. s., pour être allé, en compagnie d'André Vernon, à Châtellerault
conférer avec Charles d'Anjou, comte du Maine, lieutenant de Charles vit
en Poitou, au sujet de la navigation du Clain, de la création d'un Parlement à Poitiers et des autres intérêts de la municipalité. (Arch.
comm. J. 1166 et 1183.) Ce compte a été publié par Berger de Xivrey
(2a 36, fol. 180 v°, 186, 194 v° et
210 v°.) Quatre ans plus tard, une somme de 243 livres était encore due
à Etienne Boynet, qui obtint de nouvelles contraintes contre les héritiers du défunt, le 13 avril 1473 et le 29 mars 1474. Ceux-ci sont ainsi
désignés dans les mandements de la cour : André et Jean de Conzay,
fils alors vivants de Hugues ; Pierre Roigne et Jeannette de Conzay, sa
femme, et Jean de Conzay, gendre, fille et fils de Louis de Conzay, autre
fils, alors décédé, de Hugues; Guillaume Chauvin et Perrette de Conzay,
sa femme; Léonard de Janoilhac et Liète de Conzay, sa femme, et Marguerite de Conzay, veuve, à cette date, de feu Jacques Roigne. Cest
donc six enfants (et non trois, comme le disent MM. Beauchet-Filleau),
qu'avait eus Hugues de Conzay, trois fils : André, Jean et Louis, et trois
filles : Jeanne, femme de Pierre Roigne, Liète, femme de Léonard de
Janoilhac, et Marguerite, femme de Jacques Roigne. Le nom de leur
mère ne nous est pas connu. C'est sans doute Louis de Conzay, le troisième fils d'Hugues, qui fut échevin et maire de Saint-Maixent en 1448
(A. Richard, 1a 52. fol. 291.) Dès le 15 juin 1434, il est dit receveur des nouveaux acquêts au pays de Poitou, dans un mandement de Charles VII,
lui ordonnant de payer la somme de cent réaux d'or à maître Jean
Rabateau, président en la Chambre des comptes, pour ses gages de
commissaire sur le fait desdits nouveaux acquêts. (H. Daniel-Lacombe, er avril prochain et l'autre
moitié au 1er août suivant. (Copie du 22 octobre 1446 ; Arch. nat., K.
2378, n° 17.) Jean Bésuchet fut ensuite pourvu de l'office de receveur
ordinaire du roi en Poitou, comme on le voit ici. Des mandements à
lui adressés et des quittances à lui délivrées, les 20 août 1451, 1er juillet
1452, 8 janvier, 8 et 31 juillet 1454, lui donnent cette qualification.
(Bibl. nat., Pièces orig., vol. 246, nos 51, 53, 56, 60-65.)e
Ainsi signé : Par le conseil estant en la chambre des comptes. J. de Badoviller.
Rémission accordée à Michel Ravary, qui avait fait usage d'une obligation fausse, dans un procès qu'il soutenait, devant le lieutenant du sénéchal de Poitou à Lusignan, contre Pierre Girault, de Poitiers.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de Michel Ravary, povre homme de labour,
chargé de femme et de cinq petiz enfans, contenant que
jà pieçà il presta à ung appellé Bertrand Babineau la
somme de lix. royaulx xv. solz tournois, et pour ce que
de ladicte somme n'avoit acte1* 2171,p. 77 ; P. 1145, fol.86 v° et 143 v°.)ee
Ainsi signé : Par le conseil. Tribole. —Visa. Contentor. Valengelier.
Rémission en faveur de Jean Taillé, demeurant à Pontrot, paroisse de Vernou, poursuivi pour le meurtre de Pierre Marconnay, qui lui avait cherché querelle sans motif.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir 1* 190, fol. 1, 49, 63,
248, 257 et 272 v°.) M. Ledain cite d'autres aveux qu'il fit, en 1457, des
seigneuries de la Chapelle-Bertrand, la Boissière et Saint-Lin, et en 1463,
de celle de la Cordinière, et le qualifié chevalier. (r de Saint-Lin (dont aveu en 1473), Couzay, Bouillé, le Retailsur-Vendée ; Henri,chef de la branche du Breuillac ; et une fille, Jeanne,
mariée à Guyot Du Bois, écuyer, seigneur du Port. (eme.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Des Vergiers. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Rémission octroyée, à l'occasion du Vendredi saint, à Catherine Dangoisse, femme de Thomas Floriau, laboureur, demeurant à Fressineau, détenue dans les prisons de Châtellerault pour le meurtre de Jeanne Chiquard, qui avait débauché son mari.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de Katherine Dangoisse, femme de Thomas
Floriau, laboureur, demourrant en la parroisse de Fressineau
ou viconté de Chastelleraud, contenant que ladicte
suppliant, qui par cy devant a esté bien famée et renommée
ou païs et s'est bien entretenue et honnestement gouverriée avec lëdit Thomas, son mary, sans avoir fait cas digne
de reprehencion, pour ce qu'elle sceut, puis demy an ença,
que son dit mary conversoit, hentoit et frequentoit
avecques feue Jehanne Chiquarde, vulgaument appellée la
Berthonne, femme de Jehan Morin, maçon, demourant en
ladicte parroisse de Fressineau, [qui] estoit renommée en
ladicte parroisse et illec environ d'estre ribaude et adultaire
et de soy gouverner mal de son corps en son mariaige, et
que icellui son mary venoit souventes fois de nuyt d'une
maison estant en ladicte parroisse où ladicte feue aloit, se
tenoit et frequentoit souvant, comme est tout notoire en
ladicte parroisse et illec environ, ladicte suppliant se doubta
que ledit Floriau, sondit mary, maintenist ladicte deffuncte.
Pour quoy elle dist et remonstra à sondit mary par pluseurs foiz qu'il faisoit mal de ainsi hanter, converser et
fréquenter avecques ladicte deffuncte et de y estre ainsi
de nuyt avecques elle, qui estoit mal blasmée et renommée
d'estre ribaude, et qu'elle creoit qu'il la maintenoit, et que,
s'il y aloit plus, elle en seroit courroucée et dolente. Lequel eme.
Ainsi signé : Par le roy en ses requestes, èsquelles mon-
Lettres d'anoblissement octroyées à Jean Doucereau, poitevin, en récompense de ses services militaires.
Karolus, Dei gratia Francorum rex. Ad perpetuam rei
memoriam. Decens et juri consonum arbitramur illos nobilitatibus et prerogativis muniri, quos probos et fideles
ac vita laudabili, morum honnestate et aliis virtutum donis
decoratos adinvenit regia majestas. Sane licet dilectus noster1, cote 2703 ;
P. 1145, fol. 89, 123.)
Sic signatum : Per regem, comite Fuxi, domino de
Turre, comite de Dampmartino
Rémission en faveur de Jean Ripault, Grégoire, son frère, et Huguet Prevost, leur voisin, lesquels, poursuivant André Bouju qui avait volé une jument audit Jean Ripault, l'atteignirent et le frappèrent de telle sorte qu'il succomba quelques jours après.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Jehan Rippaultne de
Nanteuil) pour une pièce de pré contenant journée de trois faucheurs,
sise en la rivière de Fontperron, tenue à hommage plain, à dix sous
de devoir et cinq sous de service, toutefois que le cas de mortemain y
advient. (me.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. De Thoucy. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Lettres de légitimation en faveur de Bernard Morinet, fils naturel de feu frère Jean Mauclaveau, prieur de i'église Saint-Hilaire à Leignésur-Usseau, et de feu Jeanne Morinet.
Karolus, Dei gratia Francorum rex. Illegitime genitos
quos vite decorat honnestas nature vicium minime decolorat, nam decor virtutis abscondit in prole maculam geniture et pudicicia morum pudor originis aboletur. Notum
igitur facimus universis, presentibus et futuris, quod, licet
Bernadus Morinet, filius naturalis deffuncti fratris Johannis Mauclaveau1, cote 358;
P. 1145, fol. 30 v°.)
Sic signatum : Per regem, domino de Castrobruni
Confirmation des privilèges et franchises de la ville de Niort.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Notum facimus
universis, presentibus et futuris, nos litteras carissimi
domini et progenitoris nostri, in cera viridi sigillo suo
sigillatas, bene dilectis et fidelibus nostris majoribus, burgensibus et communie ville nostre de Nyortoe siècle, d'après l'original conservé à l'Hôtel-de-Ville de Niort,
dans la coll, dom Fonteneau, t. XX, p. 257. — Ces lettres ont été
publiées par Augier de la Terraudière,
Karolus, Dei gracia Francorum rex, etc. Datum Turonis, die vicesima prima mensis augusti anno Domini
millesimo cccc. tricesimo quarto, regni nostri duodecimo
Quas quidem litteras suprascriptas et omnia in eisdem
contenta ratas et gratas, rataque et grata habentes, eas et
ea laudamus et approbamus auctoritateque nostra regia
et plena potestate confirmamus per presentes, volentes et
concedentes eisdem majoribus, burgensibus et habitatoribus predicte ville nostre de Nyorto, presentibus et futuris,
quathinus privilegiis, franchisiis, prerogativis et libertatibus
de quibus in predictis litteris suprascriptis fit mentio, et
aliis quibuscunque sibi per predecessores nostros concessis
utantur et fruantur pacifice, ac in ipsis manuteneant et conserventur nunc et in futurum, prout et quemadmodum hactenus debite usi sunt, de gracia speciali per presentes. Earum
serie, senescallo nostro Pictavensi ceterisque justiciariis
et officiariis nostris, presentibus et futuris, aut eorum
loca tenentibus, seu commissis, mandantes quatinus supradictos majores, burgenses et alios habitatores predicte
ville nostre de Nyorto nostris presentibus ratifficacione,
confirmacione, concessione et gracia uti et gaudere faciant
et permittant, nullam molestiam sive impedimentum in
contrarium inferentes seu inferri patientes quoquomodo ;
quod si illatum foret, illud ad statum pristinum et debitum reducant seu reduci faciant indilate. Quod ut firmum et stabile perpetuum perseveret, nostrum presentibus
jussimus apponi sigillum. Nostro tamen in ceteris et alieno
in omnibus juribus semper salvis. Datum Ambasie, mense
Sic signatum : Per regem, dominis du Laur du Lau, membre du Conseil royal.
Charles VII lui avait fait don de la terre et seigneurie de Duras et
d'autres biens confisqués sur Gaillard de Durfort, qui avait, en 1452,
contribué à rouvrir aux Anglais les portes de Bordeaux, et Louis xi
lui confirma ce don par lettres datées de Chinon, juin 1462, enreg. au
Parlement le 13 juillet suivant. (Arch. nat., X1a, 8605, fol. 268 v°.) Ce
prince, lors de son avènement au trône, avait pourvu le sr du Lau
de l'office de sénéchal de Guyenne et des Lannes (Avesnes, le 3 août
1461, enreg. au Parl. le 19 novembre de la même année. la 8606, fol. 28 v°).
Après la guerre du Bien public, du Lau fut emprisonné, mais il parvint à s'échapper du château d'Usson en Auvergne, où il était enfermé.
Rentré en grâce, le roi le nomma, fan 1470, gouverneur du Roussillon.
Lettres octroyant la noblesse au maire, aux douze échevins et aux douze conseillers jurés de la ville de Niort.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de noz chiers et bien amez les maire et eschevins, conseillers et pers de nostre ville de Nyort, contenant
comme de tout temps et d'ancienneté ilz aient acoustumé
avoir corps, collège et communaulté en ladicte ville, du
nombre de cent personnes, c'est assavoir de maire,
douze eschevins et douze conseillers jurez et soixante
quinze pers, ainsi que ont acoustumé d'avoir et ont eu par
cy devant noz chiers et bien amez les habitans de noz villes
de Poictiers et de la Rochelle, en noz pays de Poictou et de Jean Yver poursuivait au criminel, pour excès commis à son préjudice, Jacques Charlet, Pierre Thibaut et Jean Jaubert (acte du Parlement du 31 décembre 1454, X Les lettres patentes de Charles V en date de décembre 1372, conférant la noblesse aux maire et échevins de Poitiers, ont été publiées
dans l'un de nos précédents volumes. ( Une copie de ces lettres, faite sur l'original conservé à l'Hôtel-de-Ville de Niort, se trouve avec, l'arrêt d'enregistrement, à la Chambre des Comptes, du 5 février 1463, dans la collection de dom Fonteneau (t. XX,
p. 261 et 267). Elles ont été publiées par Augier de la Terraudière, La Chambre des comptes n'enregistra les lettres conférant la noblesse aux maire et échevins de Niort, qu'après avoir fait des remontrances au roi et sur lettres de jussion, le 5 février 1463 n. s., avec
d'autres lettres de Louis XI du 11 février 1462, recueillies aussi par
dom Fonteneau, faisant remise aux maires, échevins et conseillers de
la finance qu'ils devaient au roi pour avoir joui des fiefs et héritages
nobles avant d'avoir été anoblis. Enfin des lettres patentes du 14 mars
1466 déclarèrent que l'intention du roi avait été et était que seuls ceux
qui vivaient noblement, parmi lesdits maires, échevins et conseillers de la ville de Niort, devaient être déchargés, exempts et affranchis
des tailles et des aides. (Dom Fonteneau, t. XX, p. 265, 267, et 2a 21, à la date.) Echevin en 1453 et maire
depuis le 25 mars 1461, il laissa deux fils, Huguet, écuyer, sr de Tesson
en Saintonge, et Guillaume.1a 9199,
fol. 242 v°, 257 v°.) Guillaume Laidet fut élu de nouveau à la mairie à
dater du 25 mars 1434 n. s. (Xla 9194, fol. 63 v°), et était en instance
devant la Cour, les 3 et 4 juin 1435, au sujet de la tutelle d'André
Coquet, de Niort, dont il était chargé. (2a 23, fol. 384 v°), et il en portait encore le
titre le 13 mai 1477. Il était poursuivi en cette qualité, à cette date,
ainsi que Jean Rousseau, procureur du roi audit siège, par Mathieu
Poqueron, prêtre, et Pierre Rivolet, qui les accusaient d'excès et abus
de pouvoir (X2a 41, à la date). Pierre Laidet était en même temps conservateur des privilèges de l'Université de Poitiers; les archives de la
ville renferment des actes de lui en cette qualité, entre le 16 novembre
1467 et le 16 août 1468. (Voy. l'I2a 41, à la date.) On
trouve aussi un Pierre Laidet, seigneur de la Cigogne (il pourrait fort
bien être le même que le maire de Niort), qui de 1468 à 1470 était en
procès, ainsi que sa femme, contre Elie de Coudun,seigneur de Saint-Etienne-de-la-Cigogne, conseiller au Parlement de Paris. (Voir X2a 35,
aux dates des 28 et 30 juin, 12 décembre 1468, et 27 mars 1470 n. s. ;
X2a 36, fol. 77 v°, date du 20 février 1468 n. s.)2a 27, fol. 17). En 1460, on le trouve qualifié de licencié ès lois, enquêteur ordinaire au pays et comté de
Poitou; il était alors avec Macé Gauvigneau, clerc, notaire etsecrétaire
du roi, l'un des commissaires ordonnés audit pays et comté de Poitou
sur le fait des francs-fiefs et nouveaux acquêts. (D'Hozier, Armorial
général, in-fol., t. II, p. 459.) L'an 1462, Pierre Arnault, secrétaire du
roi, lui était adjoint au lieu de Macé Gauvigneau, et tous deux, en qualité de commissaires des francs-fiefs, composèrent avec le chapitre de
Sainte-Radegonde de Poitiers à la somme de 23 livres 7 sols 6 deniers
pour l'amortissement des acquisitions faites par les chanoines depuis
soixante ans. (Arch. de la Vienne, G. 1345.) Arnaud Buignon, curé de
Marigny, intenta en 1465 un procès criminel à Jean et Jacques Yver,
père et fils, pour avoir réparation d'excès et violences qu'ils avaient
exercés contre lui. (Mandements des 5 et 6 août 1465, 28 avril et
14 août 1466 ; X2a 34, fol. 117 v°, 118 v°, 196, 227.)1* 190, fol. 12.) Quatre-vingts ans plus
tard, vivait un autre Jean Jau, qui s'intitulait seigneur de la Barre. Son
témoignage fut invoqué dans une enquête faite au presbytère de Vautebis par François Mignot, enquêteur en Poitou, commissaire désigné
par le sénéchal avec Antoine Ghasserand, notaire, touchant le droit de
sépulture en l'église dudit lieu, que revendiquaient Louis Cathus et
Louise de Gousdun, sa femme, à rencontre de Jean et Jacques Légier,
du 16 au 20 novembre 1493. (1* 190,
fol. 259 v°.) On le trouve qualifié lieutenant du sénéchal de Poitou à
Niort, le 30 janvier 1472 n. s. (X2a 38, fol. 147), et encore le 28 novembre
1477, date a laquelle fut plaidé au Parlement l'appel d'une sentence
par lui rendue entre Jean Gautier du Querroy, d'une part, Antoine
Bagier, Pierre Charpentier, Louis Mesmin, etc., d'autre, dans lequel
Laidet fut pris à partie par le procureur général. (X2a 42 et 43, à la date.)
C'est sans doute le même qui s'intitulait seigneur de Rambault et
lieutenant du sénéchal à Niort, et obtint, en janvier 1483 n. s., de Louis XI
une déclaration confirmant, en ce qui le concernait particulièrement,
l'anoblissement octroyé, au mois de novembre 1461, aux maire, échevins et conseillers de la ville de Niort, et à leur postérité. (JJ. 209,
n° 248, fol. 138.) Cet acte sera publié à sa date.
Lettres permettant à Jean Mourraut, conseiller du roi, de fortifier son hôtel et lieu de la Motte-sur-Croutelle, et lui octroyant tous droits de haute et moyenne justice en ladite seigneurie.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble supplicacion de nostre bien amé maistre Jehan Mourraut Jean Mouraut ou Mourraut, seigneur de la Mothe-sur-Croutelle,
conseiller du roi, conservateur des privilèges royaux de l'Université
de Poitiers, a été l'objet d'une notice biographique dans notre précédent volume, p. 328, note. Nous avons vu aussi (en cet endroit et cidessus, p. 134, note) que Louise Rabateau, femme d'Hector Rousseau,
assassiné au mois de mai 1458, avait été mariée en premières noces à
un Jean Mouraut, dont elle avait alors une fille, ce qui reporte le
décès de son premier mari à l'année 1455 au plus tard. Or, comme
l'on rencontre dans les textes, de 1433 à 1468, le nom de Jean Mouraut,
conseiller du roi, seigneur de la Mothe-sur-Croutelle, etc., nous avions
tout d'abord supposé qu'il avait pu y avoir durant cette période deux
personnages de même nom, revêtus des mêmes charges et titres, le
père et le fils, et que Louise Rabateau avait dû être la seconde femme
du père. Mais, d'autre part, les textes où il est question de cette union
ne disant pas qu'il s'agissait d'un s Ce Jean Mouraut avait épousé, avant le 26 août 1434, Jeanne Larcher, d'une famille bien connue de Poitiers. A cette date, il rendit
à cause d'elle au seigneur de la Barre-P ouvré au un aveu de Hebergement de la Roche et ses appartenances, du moulin de Pouvreau
avec le pré de la Rivière, et du ténement appelé les Ors-Piart, assis
à la Pagerie, qu'il tenait à hommage plein à 60 sous de devoir à
muance d'homme, aveu qu'il renouvela le 8 août 1443. Un autre aveu
qu'il rendit vers 1450, toujours à cause de Jeanne Larcher, sa femme,
de l'hébergement de la Boucherie, à Jean Tudert, maître des requêtes
de l'hôtel, et à la femme de celui-ci, Catherine de Champdenier, dame
de la Barre-Pouvreau, fut renouvelé le 10 juin 1456, à Guillaume
Grany, seigneur dudit lieu, et à cette même date il rendit encore à ce
personnage un aveu de deux borderies de terre appelées l'hébergement de la Boutinière, autre possession de Jeanne Larcher. Dans ce
dernier acte, Jean Mouraut est qualifié licencié en lois, élu pour le
roi en Poitou. (A. Richard, r de la Mothe, d'un conseiller du roi ou d'un conservateur des privilèges de l'Université, le premier mari
de Louise Rabateau pouvait être aussi bien un oncle ou un cousin du
côté paternel de notre personnage, portant le même prénom si commun de Jean. Aussi nous pensons maintenant que, malgré ce mariage,
il est plus vraisemblable d'admettre que les documents rapportés dans
notre précédent volume et ceux dont il est question ici se réfèrent à
un seul et même Jean Mouraut, sr de la Mothe-sur-Croutelle, fils de
Simon, seigneur du même lieu, qui vivait encore en 1437.
Ainsi signé : Par le roy, les sires du Laur du Lau. (Cf. ci-dessus, p. 299, note 2.)r de Montglat. (Voy. notre vol. précédent, p. 92,
note, et ci-dessus, p. 84, note.)r de Chissay, trésorier de France, anobli par
Charles VII, membre du Conseil royal dès l'an 1445 (vol. précédent,
p. 334, note 5).
Rémission accordée à Guillaume Guérineau, marchand de l'île de Bouin, meurtrier d'Yvonnet Joye, boucher, qui l'avait attaqué, pour se venger de ce qu'il l'avait fait exécuter pour dette.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de Guillaume Guerineau, marchant demourant en l'isle de Bouing, de l'aage de vingt et cinq ans ou
environ, contenant que, pour estre paié de la somme de
cent solz monnoie de Bretaigne et cinquante et deux livres
de suif en quoy ung nommé Yvonnet Joye, boucher, luy
estoit tenu au terme saint Michel derrenier passé, pour certain appointement fait entre eulx deux, et auquel appoinctement tenir et garder lesdictes parties avoient esté condennées de leurs consentemens et à leurs requestes, ledit
suppliant voyant que ledit Joye ne le paieoit ainsi que
faire devoit raisonnablement, fist faire execucion sur les
biens dudit Yvonnet Joye, en son absence, jusques à la
valeur des dictes sommes...
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Gavigneau. — Visa. Contentor. Detaise.
Lettres données à l'occasion de l'entrée de Louis XI à Marans, portant délivrance de la personne de Jacques de Puyguyon, écuyer, détenu dans les prisons dudit lieu, et remise des peines qu'il avait encourues comme complice du meurtre d'Hector Rousseau.
Loys, par la grace de Dieu roy de France, à tous ceulx Déjà au mois de mai 1459 (ci-dessus, p. 151), Jacques de Puyguyon
avait obtenu de Charles VII des lettres de rémission pour le même
fait, c'est-à-dire pour la part qu'il avait prise au meurtre d'Hector
Rousseau. Il n'en est pas question dans ce nouveau texte. Le s Quoique la grande chancellerie n'ait transcrit sur ses registres que
les lettres de grâce d'entrée à Marans délivrées en faveur de Jacques
de Puyguyon, les autres complices de l'assassinat d'Hector Rousseau
n'avaient pas manqué d'avoir recours au même stratagème, alors assez
fréquemment employé, comme nous l'apprend le registre du Parlement. Dès le 25 mars 1462, Jacques de Puyguyon se rendit prisonnier
en la Conciergerie du Palais et présenta à la Cour ses lettres d'abolition dont il requérait l'entérinement. Les autres ne comparurent que
le 6 mai et adressèrent la même requête. C'étaient Mathurin d'Appelvoisin, chevalier, Jacques Jousseaume, Jean de Puyguyon, Jean Beufmont, écuyers, Nicolas Martin et Jean Drevon (r de
Puyguyon n'était pas encore parvenu à les faire entériner. C'est pour
cela qu'il imagina ce subterfuge, de se rendre dans les prisons de
Marans, ayant appris que Louis XI, se rendant de Saintes à la Rochelle,
s'arrêterait dans cette ville, et afin de bénéficier de la grâce plénière
que le roi avait accoutumé d'octroyer aux prisonniers à sa première
entrée dans une ville. Les lettres qui accompagnaient cette mise en
liberté avaient une efficacité plus grande que les rémissions proprement dites. Le roi était censé avoir accordé cette grâce de son plein gré,
2a 32, aux dates des 15 mars et 6 mai 1462.)
En effet, les procédures se poursuivirent contre Appelvoisin, Jousseaume, Pùyguyon et les autres ; mais incontestablement leur situation judiciaire était devenue bien meilleure, depuis leur subterfuge de
Marans, et les réparations auxquelles ils furent condamnés par l'arrêt
définitif du 10 septembre 1463 furent beaucoup moins dures qu'elles
ne l'eussent été, sans les lettres de grâce du 20 janvier 1462. (Voy.
l'me jour de jamrier l'an de grace mil cccc. soixante et
ung, et de nostre règne le premier.
Ainsi signé : Par le roy, les mareschaulx, les sires Du
Lau et de Montglat
Rémission octroyée à Florent Morin, de Sainte-Gemme, soupçonné d'avoir causé la mort de Mathurin Barbier, son voisin, parce que, dans une altercation, il l'avait frappé d'un bâton à la tête.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et à venir, nous avoir receue l'umble supplicacion des parens et amys charnelz de Florant Morin,
chargié de deux petiz enfans orphelins, demourant ou
bourg Sainte Gemme en Poictou ou diocèse de Luçon,
contenant que, le vendredi devant la feste monsieur saint
Vincent, ou moys de janvier derrenier passé eut ung an,
ledit suppliant se trouva près l'ostel d'un sien voisin oudit
lieu de Sainte Gemme, nommé Mathelin Barbier, ouquel
hostel il avoit acoustumé aler, venir et converser paisiblement comme chex son bon voisin, et illecques desjuna et
incontinant après s'en yssy hors dudit hostel, pour aler là
ou bon lui sembleroit, comme il avoit acoustumé ; et tantost emprès lui souvint qu'il avoit oublié ung bissac chex
ledit Mathelin, lequel il retourna querir, et en entrant oudit
hostel et à l'entrée d'icellui, il ouy ledit Mathelin Barbier e
Ainsi signé : Par le conseil. Authouis. — Visa. Contentor. Valengelier.
Confirmation des statuts accordés aux barbiers de la ville de Poitiers, en août 1410, par Jean duc de Berry, comte de Poitou.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir veu certaines
lettres de feu nostre très chier seigneur et père, que Dieu
absoille, obtenues par Colinet Candillon, son premier barbier et varlet de chambre, et les autres barbiers demourans ès villes de noz païs et conté de Poictou, desquelles
la teneur s'ensuit : Charles, etc. Donné à Poictiers, ou
mois de fevrier l'an de grace mil cccc. trente huit, et de
nostre règne le e
Ainsi signé : Par le roy....
Rémission en faveur de Jean Laurens le jeune qui, en défendant son père et sa mère, avait frappé mortellement Jean Marot d'un coup de bâton.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Jehan Laurens le jeune, contenant que,
depuis deux moys ença, entre Jehan Laurens et Guillemette, sa femme, et Bertrand Laurens, aussi leur filz, d'une
part, et Raymond Marot, presbstre, Jehan Marot, son
frère, et Mathurine, sa femme, se meut debat et noyse et
tellement que lesdiz Raymond et Jehan Marotz, frères, et
ladicte Mathurine, femme dudit Jehan Marot, blecèrent
très enormement lesdiz Jehan Laurens et sa femme jusques à grant effusion de sang, et dont ledit Jehan Laurens
est encores malade. Auquel debat et conflict survint ledit
Jehan Laurensle jeune, suppliant, qui en oy les nouvelles,
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. P. de Fontaines. — Visa. Contentor. Duban.
Lettres de sauvegarde en faveur de l'évêque et du chapitre de l'église cathédrale de Maillezais.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Notum facimus
universis, tam presentibus quam futuris, quod nos predecessorum nostrorum vestigiis inherere volentes, totis desideramus affectibus regni nostri subditos et precipue personas ecclesiasticas in pacis transquilitate fovere, ut eo
libentius valeant Domino famulari et ad divinum servicium
intendere devocius astringantur, quo per regalem potenciam ab invasionibus, oppressionibus, inquietatibus, injuriis et violenciis noverint se deffensas. Eapropter nos, ad
supplicacionem dilectorum nostrorum episcopi et capituli
ecclesie cathedralis Malleacensis L'évêque de Maillezais, de 1455 à 1475 environ, fut Louis Rouault,
non pas fils de Louis, dit Béthis, comme le prétendent les généalogistes,
mais son petit-fils. Il était fils cadet de Miles Rouault, s L'évêque de Maillezais fut aussi impliqué dans un long procès criminel, dont on suit la trace sur les registres du Parlement depuis le
20 mars 1467 jusqu'au 21 mai 1471, sans savoir comment il se termina.
Il s'agissait de contrainte et violences qui auraient été exercées contre
Catherine Rouault, la plus jeune fille de feu Regnaut Rouault, chevalier, et de feu Jeanne du Puy-du-Fou, sa femme, que ses deux sœurs
et leurs maris Hardoin Du Bois et René Boussiron, de complicité avec
l'évêque, qui paraît être leur oncle, avaient voulu forcer à se taire
religieuse à Saint-Jean de Bonneval près Thouars. Celle-ci, ayant pu se
soustraire à ses persécuteurs, épousa Pierre de La Grue, écuyer, et
c'est ce dernier qui entreprit les poursuites contre Louis Rouault,
l'évêque de Maillezais, et contre ses beaux-frères et belles-sœurs. On voit que feu Regnaut Rouault, outre ces trois filles, avait eu aussi
un fils, Miles Rouault, qui était aussi décédé à l'époque du procès.
Quel que soit l'intérêt de cette affaire, nous nous abstiendrons de plus
longs développements. Les faits sont précisés dans les plaidoiries du
10 décembre 1467 et des 12 et 16 mai 1468 (Arch. nat., Xr de la Mothe,
et frère de Marguerite, qui avait épousé Bertrand Rataut, seigneur de
Curzay, et fut connu tout d'abord comme prieur d'Auzay avant Pan 1430.
Nous avons vu comment, n'ayant pu se faire élire abbé de l'Absie
contre Bernard d'Appelvoisin, Louis Rouault s'empara de l'abbaye par
un coup de force avec l'aide de son beau-frère, le 5 octobre 1430,
l'occupa militairement et la mit au pillage. (Voy. notre t. VIII, p. 139141, note.) Il fut élu abbé de Saint-pierre de Bourgueil, le 31 octobre
1439, et resta à la tête de ce monastère comme commendataire, pendant le temps qu'il occupa le siège épiscopal de Maillezais. Louis
Rouault mourut le 3 des ides de mars (13 mars) 1477, quelques années
après avoir abdiqué, lit-on dans la 2a 35, à ces
dates), et dans un mandement du 10 juin 1468. (X2a 36, fol. 110 v°.) On
peut voir aussi un arrêt de renvoi au bailli de Touraine, en date du
20 mars 1467 n. s. (X2a 34, fol. 307 v°) et divers actes et mandements du
Parlement, des 17 mai 1468, 25 janvier 1469, 18 avril, 26 juillet et 31
août 1470 (X2a 36, fol. 107, 357 v°, 382 v°, 391), 17 décembre 1470 et 21
mai 1471. (X2a 38, fol. 44 et 66.)
Sic signatum: Per regem ad relacionem consilii. Daniel. — Visa. Contentor. Rolant.
Rémission octroyée à Louis Chesneau, de Mauléon, prisonnier à Aunay, pour le meurtre d'un compagnon qui, avec deux autres, avait pénétré dans sa maison et refusait d'en sortir.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de la femme, enfans, parens et amys charnelz
de Loys Chesneau, à present detenu prisonnier ès prisons
d'Aunay en Poictou, contenant que, le samedi des jeunes
des Quatre temps deux ans aura en caresme prochain
venant, ledit Loys Chesneau, qui est natif de Mauléon et
de l'aage de xxxvii. ans ou environ, se loua avecques ung
sien cheval pour le jour avecques ung nommé Estienne
Rochefort, queulx du seigneur de Paintièvre
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Gauvigneau. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Lettres d'amortissement d'une rente de soixante livres sur les revenus de l'île de Ré, confirmée par Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, à l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm, pour la fondation d'une messe quotidienne en ladite abbaye, ordonnée par Marguerite de Thouars, dame de Talmont, dans son testament.
Loys, parla grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, que comme nostre chier et feal
cousin Loys d'Amboise, viconte de Thouars2a 23, fol. 181 v° et 380 ; X2a 24, aux dates.)
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Le Prevost. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission en faveur de Guillaume Prévost, franc-archer de Chauray, coupable d'un homicide involontaire sur la personne de Jean Pinart.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
Signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Daniel. Visa.
Lettres de ratification des statuts et règlement du métier de tailleur
et pourpointier en la ville de Poitiers
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à
tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble supplicacion
des maistres jurez du mestier de tallenderie, pourpointerie
et autres garnimens et habiz en nostre ville et cité de Poictiers, contenant que, puis certain temps ença, à l'occasion
de plusieurs plaintes qui venoient des faultes et abuz qui
se faisoient audit mestier par ceulx qui se entremettoient
et leurs varletz et serviteurs, et aussi pour les debatz qui
chascun jour survenoient entre les maistres d'icellui mestier, pour ce qu'ilz prenoient les varletz et apprentis les
Les maire, bourgoys et eschevins de la ville de Poictiers,
à tous ceulx qui ces presentes lettres verront et orront, salut. Comme plusieurs plaintes et clameurs nous aient pieça
esté faictes et encores nous viennent de jour en jour des
faultes et habuz qui se sont faiz et commis, font et commettent de jour en jour, en l'office et mestier de taillanderie,
pourpoincterie et autres garnimens et habiz en ladicte ville
de Poictiers par ceulx qui exercent ledit office et mestier,
tant par faulte et coulpe des varletz et autres non espers
oudit mestier, qui soubz umbre des maistres d'icellui besongnent et ouvrent oudit mestier, et aussi que plusieurs
debatz ont esté et sont souvent entre les maistres dudit
mestier, pour ce qu'ilz prennent les varletz et apprentiz les
ungs des autres, sans avoir regard si lesdiz apprentiz ont
finy et parachevé le temps par eulx promis à leursdiz
maistres ; savoir faisons que nous, pour ces causes et autres touchans le bien publicque, voulans pourveoir aux
choses dessus dictes, ainsi que à nous appartient, affin que
ou temps avenir aucunes clameurs, plaintes, pertes et
dommaiges ne s'en puissent ensuir en la chose publicque
de ladicte ville, par l'advis et deliberacion de Perrin Apostelle, Mathurin Regnault, Jehan Garzouyn, Jehan Ragueau, Jehan Toupinet, Guillaume Georget, Guillaume Nau
et plusieurs autres, François Frapperot, Macé Renouart et
Michau Jaliet, maistres dudit mestier, par nous sur ce
appeliez, et après ce que par serement et autrement les
avons deuement interroguez sur le fait et gouvernement
dudit mestier et comment icellui mestier, ou temps avenir,
pourra prouffitablement et deuement estre gouverné au
1. Et premierement, que à la garde et visitacion dudit mestier seront esleuz, commis, depputez et ordonnez par chacun an, en chacune feste de Trinité, par les maistres dudit mestier, quatre souffisans preudes homs maistres jurez dudit mestier, lesquelz incontinant après seront tenuz venir faire le serement à nous dit maire de ladicte ville ou à noz successeurs ou commis, de bien, justement et loyaument garder et visiter ledit mestier et les poincts et articles cy après declairez, sans enfraindre. Et pour ceste presente année ont esté esleuz par lesdiz maistres dudit mestier lesdiz Savoye, Deremin,Tristant et Yvonnet, lesquelz incontinant après nous ont fait le serement en tel cas acoustumé. Et auront lesdiz maistres jurez totale visitacion sur l'ouvraige dudit mestier, circonstances et deppendances d'icellui par toute ladicte ville de Poictiers et faulxbourgs d'icelle, et tantost après seront tenuz rapporter par leurs seremens à nous dit maire et à nosdiz successeurs ou commis toutes les forfaictures, abuz et mesprentures qu'ilz trouveront estre commises ou faictes en icellui mestier.
2. Item, que nul vacabunt, en ladicte ville demourant
ne ès faulxbourgs d'icelle, ne puisse lever establée ou ouvrouer ne tailler garnimens, jusques à ce qu'il ait esté examiné par lesdiz maistres jurez, esprouvé, experimenté de
tailler et présenté à nous dit maire et à nosdiz successeurs
ou commis, pour faire le serement, se ce n'est le taillandier du roy nostre sire ou les taillendiers des seigneurs de
son sang, eulx estans en ladicte ville ; car autrement pour
convoitise de gaingner, aucuns pourroient entreprendre
besongne en laquelle ilz gasteroient et diffameroient les
draps et vestemens, et de ce ne pourroient faire restitucion,
3. Item, que aucun ouvrier d'icellui mestier, pour achever garniment ne autrement...
4. Item, que aucuns varletz ne puissent demourer ne aler ne ouvrer hors d'avecques leurs maistres, sans leur congié, jusques à ce qu'ilz aient achevé leur terme et temps promis à leursdiz maistres et chacune besongne par eulx commencée, sur paine de soixante solz d'amende, à appliquer moitié à ladicte ville et moitié à ladicte confrairie et cinq solz aus diz jurez, et en oultre sur peine de interdicion de non ouvrer dudit mestier en ladicte ville et faulxbourgs, tant qu'ilz aient repparé les faultes dessus dictes ; de quoy lesdiz maistres seront tenuz de advertir lesdiz varletz, et des autres ordonnances dudit mestier, quant ilz viendront en leur service.
5. Item, que aucun ouvrier dudit mestier ne puisse ne doyve fortraire, ne mettre en euvre en ladicte ville et faulxbourgs, les varletz et apprentiz d'aucun maistre, sans son congié et licence et jusques à ce qu'il ait achevé son service et besongne par lui commencée, sur peine de cent solz d'amende, à applicquer moitié à ladicte ville et moitié à ladicte confrairie.
6. Item, que si aucun taillandier de robbes ou d'autres garnimens, en ladicte ville ou faulxbourgs, mestaille aucune robbe ou garniment, pour mal ordonner le drap ou par l'ingnorance de sa taillé, il repparrera le dommaige à celluy à qui appartiendra ladicte robe ou garniment, et en paiera deux solz six deniers d'amende à ladicte ville et deux solz six deniers à ladicte confrairie, et deux solz six deniers ausdiz maistres jurez pour leur visitacion.
7. Item, que nul ne mette layne ou estouppes en pourpoint ou doublet quil face pour vendre. Et qui fera le contraire, le pourpoint ou doublet sera ars et paiera deux solz six deniers à ladicte, deux solz six deniers à ladicte confrairie et douze deniers ausdiz maistres jurez.
8. Item, que chacun desdiz maistres et ouvriers puissent tailler et faire pourpoint ou doubletz qu'il face pour
9. Item, que aucun maistre ou ouvrier dudit mestier ne puisse mettre hors de sa main les garnemens ou ouvraiges qui lui seront baillez pour empruncter argent dessus ne autrement les engaiger, sur peine de dix solz d'amende à applicquer comme [dessus].
10. Item, quant aucun ouvrier dudit mestier sera trouvé
habillé et souffisant pour estre maistre, et il le requerra
estre, lesdiz maistres jurez seront tenuz de le mener et
présenter à nous dit maire ou nosdiz successeurs ou commis à ce, pour d'icellui recevoir le serment de justement
entretenir et acomplir sans enfraindre les ordonnances et
statuz dudit mestier ; ou autrement il ne sera pas repputé
maistre
11. Item, et quant aucun des maistres dudit mestier yront de vie à trespassement, tous les autres maistres d'icellui seront tenuz d'aler à leur enterrement, en leur faisant savoir, sur peine d'une livre de cire, à applicquer à ladicte confrairie.
Si donnons en mandement aux maistres jurez dudit
mestier, par nous pour ce ordonnez, et à chascun d'eulx,
si comme à lui appartiendra, que [entretiennent] les dictes
ordonnances ainsi par dessus devisées, [et du] consentement desdiz maistres dudit mestier qui les ont promis
garder et tenir sans enfraindre, nous les avons fait publier,
affin que aucun ne pretende cause d'ignorance, et à icelles
avons fait mettre et apposer nostre seel. Donné et fait en
la court ordinaire de l'eschevinage de Poictiers, tenue
audit lieu, le ee siècle. (os 532, 1021, 2001 et 2006.) Voy. aussi
Et pour ce que iceulx statuz et ordonnances n'ont encores esté par feu nostre très chier seigneur et père, que
Dieu absoille, ne par nous octorisées ne approuvées, se
sont lesdiz supplians lirez par devers nous, en nous humblement requerant iceulx statuz et ordonnances avoir
agreables et les ratiffier, louer et approuver, en tant que
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Duban.
Rémission donnée en faveur de Jean Bricoul, demeurant à la Ralière, paroisse de Notre-Dame de Boulogne, au diocèse de Luçon, qui avait frappé mortellement Jamet Treia, dans une rixe provoquée par celuici.
Loys, parla grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble supplicacion de Jehan Bricoul, povre homme chargié de femme
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Fournies — Visa. Contentor. J. Duban.
Lettres données à l'occasion de l'entrée de Louis XI à Lusignan, portant délivrance de la personne d'Amaury de Liniers, écuyer, et de Pierre Grimoart, son serviteur, détenus pour le meurtre de Jean de Volvire, bien qu'ils eussent obtenu de Charles VII des lettres de rémission, et leur remettant les peines qu'ils avaient encourues.
Loys, parla grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Amaurry de Linières Guillaumé de Volvire, chevalier, appartenait à une branche de
cette noble famille Poitevine dont la généalogie n'a pas été dressée. Il fut seigneur de Beaulieu, d'Ardin, de Dilay, de Perrière, etc., et marié
deux fois. Sa première femme, dont il eut Jean, la victime d'Amaury
de Liniers, était Marguerite Machon. Elle mourut avant le 1er décembre 1459. Il épousa Catherine Chauvegrin et n'en eut qu'un fils, Jean, écuyer, seigneur de Saiut-Pompain, marié à
Catherine Goulard, suivant les généalogies. (Beauchet-Filleau, re édit., t. II ; J. Richard, er janvier 1469.er octobre
1438, car, à cette date, Guillaume, en qualité de tuteur de
leur fils, rendit aveu de l'hôtel des Loges (Saint-Hilaire-des-Loges)
près Saint-Hilaire-sur-l'Autize et de la tierce partie de certaines
autres terres, ainsi que du fief de Nisson, paroisse des Loges, le tout
mouvant du château de Mervent. (Arch. nat., R1* 204, fol. 17 et 18.)
Il épousa en secondes noces Jeanne du Retail, fille d'Imbert, seigneur
du Retail. Le registre des hommages et aveux dus à Artur comte de
Richemont, seigneur de Parthenay, contient plusieurs aveux et dénombrements rendus par Guillaume de Volvire, à cause de sa seconde
femme, le 12 juillet 1445 : 1° pour son hébergement d'Ardin et les dépendances, avec beaucoup de petits fiefs tenus de lui par diverses personnes, mouvant de Parthenay ; 2° pour l'hébergement de Peyrières
(Perrière), sis en la paroisse de Saint-Pardoux ; 3° pour la moitié par
indivis d'une masure de terre appelée la Boisselière, en la paroisse
de Vouhé, avec énumération de tout ce qui était tenu à hommage
lige et à rachat, selon la coutume du pays, dans la mouvance de la
seigneurie du Boisgrollier. Son beau-père, Imbert du Retail, avait fait
les mêmes hommages et aveux à Richemont, le 49 mai 1428. (Arch ?.
nat., R1* 190, foi. 18, 147, 149, 278 v°.) Jeanne du Retail, dame d'Ardin
et de Dilay, était veuve de Guillaume de Volvire en 1476, date d'une
transaction conclue entre elle et Jean de Lezay, chevalier, seigneur
de Surimeau. (Bibl. de la ville de Nantes, collection Dugast-Matifeux.
Manuscrits, 1. 108, n° 1.)
De laquelle sentence et appoinctement nostredit procureur, qui estoit principalle partie, n'appella aucunement et y acquiessa. Mais ce neantmoins ledit de Veluyre,
combien que icelle sentence ne touchast le procès principal, mais seulement l'eslargissement desdiz supplians
pendant ledit procès, pour tousjours faire detenir prisonniers lesdiz supplians, appella frivolement de ladicte sentence ou appoinctement. Par le moien duquel appel et par
avant que ledit de Veluyre Peust relevé, au moins qu'il
feust venu à la congnoissance desdiz supplians, doubtans que s'ilz aloient hors de ladicte ville de Saint Jehan
d'Angely, nostredit procureur voulsist dire et pretendre
qu'ilz estoient encourus ès peines à eulx indites et les faire
priver et debouter de l'effect desdietes lettres de grace et
remission, demourèrent en arrest ès prisons dudit lieu
de Saint Jehan d'Angely par aucun temps, pendant
lequel ilz nous firent donner à entendre le cas tel que
dessus en effect et substance, et moiennant ce obtindrent
noz lettres par lesquelles, et pour les causes plus à plain de- On ne trouve pas trace de cette affaire sur les registres criminels
du Parlement avant le 10 juin 1462. A cette date, on y lit l'appointement qui suit : « Sur ce que messire Guillaume de Veluire, chevalier, seigneur de Dilay, appellant du seneschal de Xantonge ou son lieutenant à Saint Jehan d'Angely, et demandeur en cas d'excès, et le
procureur general du Roy adjoint, avec luy au regart desdiz excès,
requerant defaut leur estre donné à 1'encontre d'Amaury de Liniers
et Pierre Grimoart, intimez et défendeurs oudit cas d'excès, tenuz
de comparoir ceans en personne, pour lesquelz Valin, leur procureur,
a dit qu'il a lettres pour eulx afin d'estre receuz par procureur, dont
il requiert l'enterinement, et au contraire par lesdiz demandeurs a
esté dit qu'ilz sont appelans de ce que lesdiz défendeurs ont esté
eslargiz, aussi que iceulx défendeurs sont porteurs de rémissions, par
quoy sont tenuz de comparoir en personne, et nonobstant icelles ilz
auront leur defaut, et ainsi l'ont requis ; appoincté est que la
court verra lesdictes lettres et informacions et au conseil en ordonnera
ainsi que de raison. » Les plaidoiries eurent lieu seulement le
mardi 22 mars 1463 ; elles ne contiennent qu'une très sommaire
relation du meurtre. Jean de Volvire était le fils unique de Guillaume,
notable chevalier, allié de plusieurs gentilshommes du Poitou. Amaury
de Liniers, qui avait conçu une haine violente contre le père et le
fils, avait résolu leur mort ; à plusieurs reprises il avait tenté de
mettre son projet à exécution. Même il avait passé marché avec six
archers qui s'étaient engagés, moyennant une somme de dix écus,
à tuer Guillaume et Jean, et il leur avait avancé à chacun quatre écus
pour les encourager, ce qui avait été établi par Instruction judiciaire.
Un jour, ayant reçu avis que Jean de Volvire était à la chasse, Amaury
alla l'attendre avec plusieurs autres armés d'épées et de dagues ; il
fut assailli par toute la bande, sans avoir le temps de se mettre en
garde, et Liniers lui passa lui-même son épée au travers du corps ; il
tomba mort sur le coup et ses compagnons reçurent tous quelques
blessures. Telle fut la version de Guillaume de Volvire. L'avocat de son
adversaire répondit que Liniers, notable écuyer, avait servi le feu roi
dans ses guerres et avait toujours bien vécu, sans encourir aucun blâme.
Voisin des Volvire, qui sont ses vassaux pour une partie de leurs
possessions, ils avaient eu des débats ensemble à l'occasion de la
propriété d'un bois, par suite desquels ceux-ci avaient commencé
les hostilités contre lui et par plusieurs fois s'étaient efforcés de le
tuer. Ils avaient même réussi à le blesser d'un trait d'arbalète, dont
il fut longuement malade. Le jour de la rencontre mortelle, Jean de
Volvire et ses compagnons avaient été encore les agresseurs. Ayant
trouvé Amaury en un chemin, ils se précipitèrent sur lui et d'un coup
de bâton sur la tête ils le firent choir à genoux, « lequel, pour eviter
plus grant inconvenient de sa personne, bailla de son espée et se défendit à l'aide d'un de ses levriers, tellement qu'il prit le dessus sur ses
adversaires ». Aussitôt après le meurtre, Guillaume de Volvire fit ajourner Liniers
en personne par-devant le sénéchal de Poitou. Celui-ci ne comparut
point et se laissa condamner par défaut à de fortes amendes. Mais,
dans l'intervalle, il avait fait appel à la clémence du roi et en avait
obtenu les lettres de rémission de juin 1461 ; il les présenta audit
sénéchal pour l'entérinement. Celui-ci appointa que les témoins
examinés à l'information seraient recolés sur le principal et que les
parties, si bon leur semblait, en feraient interroger d'autres encore, et
que cet examen vaudrait enquête. Depuis, Liniers ayant appris que le
procureur du roi en Poitou était parent de Volvire, il obtint des lettres
royaux pour faire renvoyer la cause devant le lieutenant du bailli de
Touraine à Chinon. Son adversaire appela de cette décision et, sur sa
requête, le sénéchal de Saintonge fut définitivement commis pour
prendre connaissance de l'affaire. Celui-ci ou son lieutenant à Saint-Jean-d'Angély fit déposer par Liniers une caution de 10.000 livres,
en conséquence de laquelle il prononça son élargissement. Le meurtrier avait été détenu prisonnier pendant dix mois. Guillaume de
Volvire interjeta de nouveau appel, et c'est alors que le Parlement fut saisi. L'affaire n'y demeura pas longtemps. Liniers demandait, à la
suite de sa plaidoirie, que son élargissement fût maintenu,
et que ses biens saisis lui fussent délivrés. (Arch. nat., X Depuis lors, nous perdons de vue le procès pendant plusieurs
années. Amaury de Liniers mourut avant d'en voir la fin. Le 3 janvier
1469 n. s., retour au Parlement, Jean de Liniers et Mathurin de La
Faye, fils et gendre du meurtrier, ayant relevé appel de la sentence du
bailli de Touraine. Ceux-ci prétendaient alors que Guillaume de
Volvire avait déserté l'appel. Mais l'huissier qui portait son ajournement avait été détroussé en route, de sorte que le père de la victime
n'avait pu être touché par l'assignation. Comme il n'entendait pas
abandonner la cause, au moment d'obtenir satisfaction, il se fit délivrer et présenta à la cour des lettres de prorogation. Le Parlement
appointa donc, le 3 janvier 1469, que le procès était reçu comme
procès par écrit pour juger 2a 32,
aux dates des 40 juin 1462 et 22 mars 1463.) Le 19 avril 1463, la cour
rendit son jugement. Du consentement des parties, elle les renvoya
devant le bailli de Touraine ou son lieutenant à Tours, commis à se
prononcer au principal, et leur y donna ajournement à un mois. Là
Liniers et Grimoart devaient renouveler leurs cautions et faire appeler
les commissaires chargés de l'administration de leurs biens placés
sous la main du roi, pour en rendre compte. (2a 30, fol.
244 v°.)2a 35,
à la date.) En conséquence, les procédures reprirent et se continuèrent encore pendant plus de trois ans. Enfin, le 24 mars 1472 n. s., la
cour rendit son arrêt définitif, laissant au meurtrier et à ses héritiers
le bénéfice des deux lettres de rémission. Pour réparation de l'homicide commis, douze ans auparavant, sur la personne de Jean de
Volvire, par Amaury, de Liniers et Pierre Grimoart, son serviteur et
complice, et en l'emboursement des frais, dépenses et dommages occasionnés à Guillaume de Volvire par le procès, elle condamna Jean de
Liniers et Mathurin de La Faye à lui payer 800 livres tournois, et ledit
Grimoart 100 livres, et à constituer solidairement une rente annuelle
de 10 livres pour le salut de l'âme de la victime, la fondation d'un
obit perpétuel et la célébration d'un anniversaire solennel, chaque
année, en l'église d'Ardin où avait été inhumé le corps de Jèan de
Volvire ; ils devaient aussi acquitter pour une fois le prix de cent
messes, dont trois à haute voix, avec diacre et sous-diacre, et de
douze torches de cire, chacune du poids de deux livres, décorées des
armes du défunt. Grimoart était en outre condamné à tenir prison
fermée jusquau complet paiement des 100 livres. (Arch. nat. X2a 38,
fol. 110 v°.) A la même date du 24 mars 1472, on trouve un autre arrêt
portant que Jean de Liniers et Mathurin de La Faye ayant « mal
appelé et sans grief », ils paieront au roi une amende de 60 livres
parisis, sans plus. (2a 31, fol. 70.)
Et depuis naguères ont esté detenuz prisonniers en nostre
chastel de Lezignen, pour occasion dudit cas. Et pour ce
que, à nostre nouvel advenement à la couronne et à nostre
nouvelle entrée en chascune ville ou place, il nous loise
delivrer tous prisonniers et leur remettre tous et chacuns
les cas par eulx commis et perpetrez, dont ilz sont ou pourroient estre accusez, iceulx supplians, narracion à nous
faicte des choses dessus dictes et des lettres de remission
dudit cas de feu nostre dit seigneur et père, dont dessus est lle Dupont,
Permission à Jacques Rataut, écuyer, seigneur de Curzay, de clore de murs et de fortifier sadite place de Curzay.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de nostre cher et bien amé Jacques Ratault,
escuier, seigneur de Curray (2a 40, fol.
57 v°.)
Ainsi signé : Par le roy, le sire du Lau present. Le Prevost. — Visa. Contentor. J. Duban.
Permission à Jacques Rataut, écuyer, seigneur de Curzay, d'ériger des fourches patibulaires audit lieu de Curzay.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de nostre cher et bien amé Jacques Ratault,
escuier, seigneur de Curray (r de Curzay, père de Jacques, avait déjà
obtenu de Charles vu la permission d'ériger des fourches patibulaires
à deux piliers en ce lieu de Curzay, en même temps qu'il lui octroyait
la haute justice de ladite seigneurie, par lettres patentes du 23 mai
1442, qui sont imprimées dans notre tome VIII, p. 138. Les lettres de
mai 1462 furent présentées au Parlement par Jacques, qui en requérait
l'entérinement, le 26 juillet 1463 ; il fut fait droit à sa requête le 2
août suivant. (Arch. nat., X2a 32, aux dates.) Elles furent enregistrées
aussi à la Chambre des comptes, anc. mémorial M, acte non reconstitué (Mention d'inventaire, Bibl. nat., ms. fr. 21405, p. 151), et à la
Cour des aides, (
Ainsi signé : Par le roy, le sire du Lau present. Le Prevost. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission octroyée à Louis de Lestang et à Louis Torin, de la châtellenie de Mirebeau, coupables du meurtre de Guillaume Sicault, dans une discussion que ce dernier avait eue avec la dame de la Bournalière, femme de Floridas Frotier, qu'ils accompagnaient.
Loys, par la grace de Dieu roy de France, à tous ceulx
qui ces presentes lettres verront, salut. L'umble supplicacion de Loys de Lestang Nous avons cité précédemment (ci-dessus p. 306, note) l'arrentement
d'un hébergement à Seuilly, fait en 1459 à Jean Payen, bourgeois de
Mirebeau, par Jean Mourraut, conservateur des privilèges royaux de
l'Université de Poitiers. (Arch. de la Vienne, G. 1213.) Ce nom, dans
les actes dont nous allons parler, est écrit tantôt Paen, tantôt Paien.
Ce même Jean Payen, demeurant à Mirebeau, avait porté plainte au
Parlement contre le procureur et les autres officiers du roi de Sicile,
duc d'Anjou,) audit lieu. Il disait que pour se venger d'un procès qu'il avait dû leur intenter, Jean de Hurnay (aliàs Vivray), Antoine
Delafont, Jean Valette, Jean Thomas, Colin Haquet, Jean Cholet, Jean
Chatart et Christophe Maunourry, André Brunet et Thibaut Pignart (tels
sont les noms de ces officiers), l'avaient menacé et le menaçaient
encore de le frapper et de le mutiler, de sorte que sa femme, ses
enfants et lui n'osaient plus demeurer à Mirebeau. La cour les prit
sous sa sauvegarde par lettres du 11 mars 1466 n. s. Le 27 mars,
Jean Payen vint à Paris avec ce sauf-conduit et obtint mainlevée des
biens que ses adversaires avaient fait saisir, moyennant qu'il s'engagea
à bailler caution de 1000 livres et à se présenter, le 15 mai suivant,
devant le sénéchal de Poitou ou 1e conservateur des privilèges de
l'Université. Bien qu'il eût rempli toutes les formalités requises, les
officiers de Mirebeau, sous des prétextes futiles, ne voulurent pas
consentir à la délivrance de ses biens. Le Parlement ordonna au premier huissier de les lui faire délivrer, par arrêts des 13 mai et 19 août
1466. Malgré tout, André Brunet, Thibaut Pignart, Jean de Hurnay et
autres, qui avaient pris ou détenaient lesdits biens, refusèrent plus que
jamais de les restituer. Le 20 juillet 1467, Jean Payen n'ayant toujours rien pu obtenir, la cour délivra contre ses principaux adversaires
un mandat de prise de corps, ordonnant, si on ne pouvait s'emparer de
leurs personnes, de les ajourner à son de trompe et cri public, sous
peine de confiscation et de bannissement. (Arch. nat., X La dame de la Bournalière était Marguerite Beslon, fille de Guillaume, seigneur de Ringère, qui avait en effet épousé, le 26 juin
1450, Floridas Frotier, deuxième fils de Colin Frotier, chevalier, seigneur de la Messelière et de Chamousseau, et d'Isabelle d'Usseau. A
la mort de son père (1447), celui-ci fut placé sous la tutelle de Guy, son
frère aîné. Le er édit., t. II, p. 295.)e2a 34, fol.
182 v°, 186 v°, 201 v°, 227 v° et 336.)r de la Messelière, ou plutôt en son nom, par son fils Geoffroy, qui lui avait été donné comme curateur par autorité de justice,
parce qu'il était « simple, sans grant sens et entendement ». Geoffroy,
qui fut seigneur de la Messelière, Chamousseau, Queau, Chambonneau,
sans conteste après que, le 24 janvier 1489, le baron de Preuilly eut
renoncé, en sa faveur, à la succession de Guy Frotier, avait épousé
Jeanne, fille d'Antoine de Lezay, seigneur de l'Isle-Jourdain en partie.e au XVIIe siècle
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Le Prevost.
Confirmation du traité conclu entre Charles VII et Jean Harpedenne, seigneur de Belleville, le 3 mai 1433, pour le mariage de Jean de Belleville, fils aîné dudit Jean Harpedenne, avec Marguerite de Valois, fille naturelle de Charles VI.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir veu les lettres de
confirmacion de certains traictez, voulentez et appoinctemens faiz, consentiz et accordez par feu Jehan Harpedenneer mai 1460, Louis, Jean
et Antoine de Belleville, fils de Jean III, sire de Belleville, Gabriel
Fortin, Pierre Vincendeau et autres leurs complices avaient pénétré
de vive force dans cette résidence, s'étaient emparés de la personne
et des biens de Jean Le Breton, qu'ils détinrent prisonnier, et
s'étaient rendus coupables de plusieurs autres excès à son préjudice. Celui-ci ayant porté plainte au Parlement, la cour, par mandement du 29 janvier 1461 n. s., ordonna au sénéchal de Poitou et au
bailli de Touraine de le remettre tout d'abord en possession de
ses héritages. L'affaire suivit son cours et fut plaidée les 29 mai,
9 et 12 juin 1461 ; on trouve dans ces plaidoiries et dans deux
autres mandements des 18 et 20 juin tous les détails relatifs aux
faits criminels qui motivèrent ces poursuites. (Arch. nat., X2a 28,
aux dates des 29 mai, enreg. entre le 2 et le 5 juin, 9 et 12 juin ;
X2a 30, fol. 26 v°, 30, 48 v°, 49.) Jean III de Belleville avait eu de Marguerite de Valois cinq fils (et non quatre, comme il a été dit) : Louis,
seigneur de Belleville après son père, Jean, Antoine, Jacques et Gilles,
s»1 de Cosnac-sur-Gironde, et une fille, Marie, femme de Bertrand Larchevêque, sr de Soubise. Ils sont nommés, suivant cet ordre, dans
l'acte de cession de Montaigu à Louis XI, le 4 août 1473. (Arch. nat., J.
183, n° 159.)
Lesquelles lettres, ensemble le contenu en icelles,
dont icellui seigneur de Belleville a joy paisiblement, il
nous a semblablement supplié et requis que semblablement lui vueillons confermer. Pour quoy nous, considerans les causes pour lesquelles nostredit feu seigneur
et père fut meu de faire et octroyer ladicte confir- er de Genlis, il est dit
que c'est en remplacement de Jean de L'Esprevier. (Bibl. nat., pièces
orig., vol. 1474, doss. Hangest 33409, n° 83.) N'ayant pas retrouvé la
date de nomination de ce Jean de L'Esprevier, nous ne saurions dire
s'il fut le successeur immédiat de Robert de Floques.
Confirmation et vidimus, en faveur de Jean, seigneur de Belleville et
de Montaigu, chevalier, chambellan du roi, des lettres de Charles VI
datées de Paris, le 24 janvier 1398 n. s., portant de nouveau
donation à Jean Harpedenne, chevalier, père dudit sr de Belleville,
en récompense de ses services au fait des guerres, des château et
châtellenie de Montendre en Saintongeer juillet 1393,
le roi les renouvela par celles du 24 janvier 1398, dont le texte est
reproduit dans la confirmation de Louis XI. (Cf. notre t. VI, XXIV des
e vol., p. 205, d'une notice biographique qui a été complétée en différents- endroits des vol. suivants, indiqués ci-dessus, p. 366,
note.me jour de juing l'an de grace mil iiiic
Rémission donnée en faveur de Gillet Savaton, marchand, demeurant à Germigny-Iès-Faye, qui, conduisant du sel à Thouars, avait frappé mortellement un nommé Pierre David ; celui-ci, se prétendant receveur du quart du sel, avait voulu le rançonner, sous prétexte qu'il n'avait pas d'acquit de cette taxe.
Loys, parla grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Gilet Savaton, marchant, demourant en la
ville de Germigny lez Faye, contenant que, ou moys de
octobre mil cccc. soixante et ung derrenier passé, ledit
suppliant avecques ung sien compaignon sur le fait d'aucunes marchandises d'uyles s'estoient transportez à
Thouars, pour illec vendre leursdictes marchandises à
certain jour de marchié, lesquelles pour lors ilz ne peurent
totalement vendre ; pour quoy, pour mieulx avoir argent,
se transportèrent en la ville de Mallevrier, pour illeques vendre leursdictes marchandises. Après la vendicion
desquelles, ledit suppliant et son dit compaignon se transportèrent à Clisson, pour illecques acheter du sel pour
le porter vendre audit lieu de Thouars, à la foyre qui y
escheoit le jour saint Luc derrenier passé. Auquel lieu de
Clisson ilz achetèrent la charge de quatre bestes de sel, et en
eulx alant audit lieu de Thouars, sur le chemin ilz s'enquirent où ilz pourroient trouver des bresvetz pour l'acquict du quart dudit sel qu'ilz vouloient faire, ainsi qu'il
estoit acoustumé de faire oudit païs. Et pour ceste cause se
transportèrent à la Capinnière où est hostellerie publicque,
à une lieue près dudit lieu de Thouars, pour ce qu'ilz
n'avoient point trouvez lesdiz bresvetz au Sercuz, par où ilz e
Ainsi signé: Par le roy, le sire du Lau present. Le
Prevost. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission en faveur de Jean Pasquier, natif de Poitiers, cordonnier à Niort, sous le coup de poursuites pour avoir volé à sa tante une somme d'or très importante.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de Jehan Pasquier, contenant que par aucun
temps il, qui est jeune homme de l'aage devint et deux
ans ou environ, natif de la ville de Poictiers, a demouré
en la ville de Nyort, où ilec il a gaigné sa vie et entretenu
son estat en faisant et excercant son mestier de cordouanerie
au mielx qu'il a peu. En laquelle ville de Nyort il
a une ante nommée Jacquète de La Lande, laquelle est
mariée avec ung nommé Guillaume Goues, marchant
demourant en icelle ville de Nyort. Laquelle Jacquète
Delalande mena icellui suppliant, son nepveu, avecques
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. A. Gontier. — Visa. Contentor. Chaligault.
Lettres d'amortissement d'une rente annuelle de cent livres tournois consacrée à la dotation d'une chapellenie fondée par Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, en l'abbaye de Talmont.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de nostre très cher et amé cousin Loys d'Amboise, viconte de Thouarser du Puydu-Fou ; déjà mentionné en cette qualité l'an 1455, il mourut très
âgé, après avoir résigné cette dignité au profit de son neveu, Guillaume VI Meschin, vers 1474. Ce dernier était encore abbé de Talmont en 1494. On trouve quelques renseignements relatifs à cette
transmission dans un procès entre frère Guillaume Racodet et ledit
Meschin, au sujet delà possession d'un prieuré à la collation de l'abbé,
dont Racodet s'était fait pourvoir en cour de Rome et qu'il revendiquait, procès plaidé en Parlement les 5 et 9 juin 1478. (Arch. nat.,
X2a 42, aux dates.) Le prédécesseur de François du Puy-du-Fou,
que la 1a 9194, fol. 147 v°.) Voy. aussi
Bourré. — Visa. Contentor. J. Du Ban.
Permission à Jean de Montournois, chevalier, seigneur de Puymorin, de fortifier ledit lieu de Puymorin, avec droit de guet et garde.
Loys, parla grace de Dieu roy de France, à tous ceulx
qui ces presentes lettres verront, salut. L'umble supplicacion de nostre amé et feal Jehan de Montournoys, chevalier, seigneur de Puymorin en la chastellenie de Berceurer de Puymorin, ses frères, enfants et neveux. En l'absence
d'une généalogie complète, il est difficile de savoir quels étaient les
parents ainsi désignés. Nous avons donné, à l'occasion de ces lettres
de mai 1459, quelques renseignements sur divers membres de cette
famille. On peut en citer encore trois ou quatre autres. Pierre de
Montournois, écuyer, seigneur du Bois-Lambert, qui vivait à cette
époque, était sans doute ie frère de Jean, sr de Puymorin. Le 29
octobre 1459, il fit don à Etienne Letaut, écuyer, sr de Semaigne, en
récompense des services qu'il en avait reçus le temps passé et de
ceux qu'il en espérait à l'avenir, de deux pièces de terre contenant
quatre boisselées en tout, touchant aux terres de la gagnerie de
Semaigne, à celles du sr de la Chauvelière et à celles de François
Letaut, sr de Claveau. (À. Richard, r du Bois-Lambert, vivait encore le 22 octobre 1475. Entre les années
1477 et 1480, Miles, Jean et Giles de Montournois, écuyers (fils de
Jean ou de Pierre), étaient poursuivis au Parlement comme complices
de Jean de Brosse, seigneur de Laigle et de Châteaumur, et d'Aleran
de Saint-Georges, son maître d'hôtel, par Jacques de Surgères, seigneur
de la Flocelière, qui les accusait d'avoir chassé sur ses terres, de
l'avoir diffamé dans des libelles et de s'être livrés à d'autres excès sur
sa personne, en enfreignant le sauf-conduit qui lui avait été délivré
par la cour. (Arch. nat., X2a 41, aux dates des 22 mai, 28 juillet, 11 et
15 décembre 1477 ; X1a 42, dates du ler décembre 1477, 19 janvier,
5 mars, 3 avril, 28 mai 1478 ; 43, 13 mai 1479, et X2a 44, date du
4 janvier 1480 n. s.)me jour de septembre l'an de grace mil cccc. soixante
et deux, et de nostre règne le deuxiesme
Ainsi signé : Par le roy, le sire du Lau et autres presens. J. Bourré.
Lettres d'anoblissement en faveur de Jean Malescot, licencié ès lois, poitevin.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex, ad perpetuam
rei memoriam. Probitatis merita, nobiles actus gestusque
laudabiles et virtutum insignia quibus persone decorantur
et ornantur merito nos inducunt ut eis juxta opera propria, Creatoris exemplo, tribuamus et eos eorumque posteritatem favoribus congruis et nobilium honoribus, ut nomen rei consonet, attollamus, quatinus ipsi hujusmodi
prerogativa letentur ceterique ad agenda que bona sunt
ardencius aspirent et ad honores, suffragantibus virtutum
bonorumque operum meritis, adipiscendos alliciantur et
advolent. Notum igitur facimus quod, attentis vita laudabili, morum honestate fidelitateque et aliis quamplurimis virtutum generibus que in dilecto nostro magistro
Johanne Malescoti, in legibus licenciato, nonnullorum
fidedignorum testimonio noscuntur suffragari, pro quibus
non inmerito nobis se gratum reddidit et acceptum, nos
ipsius personam honorare volentes sic quod sibi et toti
posteritati sue ac proli perpetuum cedere valeat ad honorem, eundem magistrum Johannem Malescoti cum tota
ejus posteritate et prole utriusque sexus, in legitimo matrimonio procreata seu procreanda, et eorum quemlibet, de
nostre regie potestatis plenitudine et speciali gratia, nobili-
Sic signatum : Per regem, domino du Lau
Rémission octroyée à Guillaume Rouil, dit Chabot, demeurant à Ménigoute, coupable du meurtre de Guillaume Barbier, qui avait séduit sa femme.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Guillaume Rouil, dit Chabot, pouvre
homme de labour, demourant en la parroisse de Menigouste, chargé de femme et troys petiz enfans, contenant
que, huit ans a ou environ, ledit suppliant fut conjoinct
par mariage avecques Fransoise Dernaude. Tantost après
Ainsi signé : Par Ie roy, à la relacion du conseil. J. Dorchère. — Visa. Contentor. J. Du Ban.
Lettres d'anoblissement en faveur d'Hélionnet Vidalvin, poitevin.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Probitatis merita
Sic signatum : Per regem, domino du Laur du Lau, voy.-ci-dessus, p. 299, note 2.
Rémission en faveur de Jean de la Rochefaton, écuyer, meurtrier de sa femme, Françoise Chapperon, et de son frère, Alexandre de la Rochefaton, qu'il avait surpris couchés ensemble.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Jehan de la Rochefaton M. Beauchet-Filleau (re édit., t. II,
p. 627) a donné, d'après Du Chesne, un fragment de la généalogie de
la famille de la Rochefaton, où l'on trouve les renseignements suivants. Jacques de la Rochefaton, écuyer, seigneur de Saveilies, Montalembert, etc., chambellan du roi Charles VII et fort aimé de ce
prince, épousa en 1442 (la date de ce mariage doit être antérieure de
quelques années) Marie Foucher, fille de Jean, seigneur des Herbiers,
et de Marie Samin. Il vivait encore en 1445 et eut pour enfants Jean
et Alexandre. Jean de la Rochefaton, seigneur de Saveilies, la Gosselinière, etc., vivant en 1455 et 1469, marié à Françoise Chaperon, fut
père de Jacques, seigneur de Saveilies, etc. D'autre part, la nouv.
Édit. du r de Saveilies (t. II, p. 243). Celui-ci, qui ne nous est
d'ailleurs pas connu autrement que par le meurtre de son frère,
obtint par lettres de Louis XI, données à Beaugency au mois d'avril
1466, une nouvelle rémission de ce fratricide, parce que, avant d'avoir
fait entériner celle d'octobre 1462, il était parti pour Rome, sur le
conseil de son confesseur, avait voyagé sur mer et dans une tempête
avait perdu cette première rémission, qu'il avait emportée avec lui.
Le texte des secondes lettres est plus explicite. Il nous apprend que
Jean de la Rochefaton n'ayait que quatorze ou quinze ans et Françoise
Chaperon dix ou onze seulement, quand ils furent unis parle mariage.
Le jeune époux fit ensuite partie pendant quelque temps de l'hôtel du
comte du Maine, où ses compagnons excitèrent sa jalousie par des
plaisanteries qu'il prit au sérieux, bien que Françoise continuât à demeurer avec sa mère. Le tragique événement de l'hôtel de Montalembert n'eut lieu cependant que plusieurs années après, car sa
femme l'avait déjà rendu père de deux enfants, lorsqu'il frappa mortellement son frère Alexandre et grièvement Françoise Chaperon. Il
n'est plus question, dans les lettres de 1466, de la fuite d'Alexandre
et de sa chute d'un échafaudage. (JJ. 202, n° 36, fol. 24.) Nous n'insisterons pas davantage sur cette seconde version, puisque le texte en
sera probablement imprimé.
Ainsi signé : Par le roy, les sires du Lau, de Beauvoir
Rémission accordée à Pierre Girault, marchand et alchimiste, demeurant à Poitiers, poursuivi pour avoir fait faire et mis en vente des tasses et des cuillers d'argent dont le titre était inférieur à la marque.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Pierre Girault André Chaillé, maire de Poitiers en cette année 1462, était le
second fils d'un autre André Chaillé et de Marie Boylesve. Son grandpère paraît avoir porté aussi le prénom d'André ; du moins un André
Chaillé était garde du sceau aux contrats de la ville de Poitiers le
25 janvier 1396 et rendit aveu de son hébergement de la Bordellière,
près Béruges, relevant de Montreuil-Bonnin, à Jean duc de Berry,
comte de Poitou, le 7 mars 1405 n. s. Aux renseignements que l'on
trouve sur le père et le fils dans un article de M. A. Richard, 1a
9198, fol. 267 v°. 273 v°). Le 12 avril 1430, il était en procès devant
la même cour contre André de Savigny, marchand de la Souterraine.
(X1a 9192, fol. 181.) On peut citer encore un arrêt du Parlement du
10 juillet 1436 rendu en faveur d'André Chaillé, qualifié marchand de
Poitiers; le 11 mars 1423 n. s., Gautier Pradel, maître particulier de la Monnaie, avait reçu de Guillaume Le Tur, conseiller du roi, professeur de droit, une décharge de 200 livres, sur laquelle somme il
n'avait baillé que 100 livres, et s'était engagé par une contre-crédule à
payer le reste. Pradel, ayant fait de mauvaises affaires, se retira
avant de s'être acquitté, et fut remplacé par André Chaillé. Le Tur
réclama à ce dernier les 100 livres qui lui restaient dues et, sur son refus,
le poursuivit devant les maîtres des requêtes de l'hôtel en leur auditoire à Poitiers. Mais la cour considéra la somme réclamée comme
une dette personnelle de Pradel, que son successeur n'était pas tenu
de payer, et rejeta les conclusions de Le Tur. Dans cet arrêt du 10
juillet 1436, il est question des opérations et des périodes de chômage
de la Monnaie de Poitiers. (X1a 9193, fol. 154.) André Chaillé, le père,
vivait encore en 1459, de sorte que l'on ne saurait dire si une lettre
curieuse, adressée au dauphin Louis, le 12 avril 1454, est de lui ou de
son fils ; elle avait pour but de demander le remboursement de 1000 écus
payés au nom dudit dauphin aux héritiers de feu M. de Poitiers (s'agitii de Guillaume Gouge de Charpaignes, évêque de Poitiers, mort vers
1450 ?) et une avancé de 1000 autres écus sur ce qui est dû, tant à
lui qu'à son frère. Une autre requête fut adressée par André Chaillé
(le fils, sans doute) à Louis XI, de Poitiers, le 18 décembre 1467, pour
obtenir le paiement de ce qui restait dû aux héritiers de feu Casin
Chaillé (qui paraît être le frère d'André, le père), en vertu d'un mandat
du roi daté de Saumur et remontant à deux ans environ. (Bibl. nat.,
ms. fr. 20485, fol. 60 et 61.) Des actes de la municipalité des 16 avril
1467, 9 décembre 1475 et 27 décembre 1477, qualifient André Chaillé
receveur de la ville de Poitiers. (Arch. municip., D. 16, L. 3 et L. 6.)
Il vécut jusqu'à la fin de 1485 ou au commencement de 1486 ; car le
6 mai 1486, sa veuve, Jeanne Rideau, dame de Bernay, partageait sa
succession avec Pierre Chaillé, co-seigneur de Béruges, frère dudit
André. En 1489, Jeanne Rideau bailla à ferme, au nom de Marie Chaillé,
sa fille mineure (depuis, mariée à Joachim Tudert, lieutenant particulier de la sénéchaussée de Poitiers, vers 1494), à Lucien Lambert et à
Pierre Bardeau, le jardin de Mouillebec, sis hors du pont Joubert,
« tenant aux dubes de Puypaneau et au chemin du pont Joubert à la
fontaine au Pape ». (Arch. de la Vienne, G. 1364.)
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Castel. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission octroyée à Jean Guillonnet, marchand de Poitiers, prisonnier dans cette ville parce que de prétendus alchimistes qu'il avait recueillis et aidés, et qui depuis avaient été exécutés par justice comme voleurs et faux monnayeurs, l'avaient accusé de complicité, alors qu'il avait été plutôt leur victime.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Jehan Guillonnet, marchant, demourant à
Poictiers, aagé de xxvii. ans ou environ, chargé de femme
et de trois petiz enffens mineurs d'ans, dont le plus grant
n'a que de quatre à cinq ans, et aussi chargé de sa mère
qui est aveugle et n'a de quoy vivre, contenant que, ou
moys de juillet derrenier passé, certains compaignons qui
se nommoient l'un maistre Loys le Gallant, l'autre Pierre
Martin et le derrenier Guidier Regn[ault], qui se disoit
nepveu dudit maistre Loys le Gallant, vindrent loger ès
fauxbours dudit Poictiers, vers la porte Saint Ladre, en
l'ostel d'un nommé Henry Fourest, hostellier, et eulx
logez, demanda ledit maistre Loys à la femme d'un appellé
Pierre Girault, père et mère de la femme dudit suppliant,
où estoit ledit Girault, son mary ; laquelle lui respondy
qu'il n'estoit pas en ladicte ville de Poictiers, mais qu'il
vendroit trois ou quatre jours après. Et le lendemain ou
le jour après ensuivant, retourna icellui maistre Loys
devers ladicte femme et lui demanda se ledit Girault, son
Lequel suppliant, cuidant que les dessusdiz maistre
Loys et Martin lui deissent verité, bailla de l'argent pour
avoir lesdictes matières, les quelles icellui Martin ala en
ladicte ville les achater cheez les appoticaires. Et fist et
composa ledit maistre Loys oudit hostel sesdiz fourneaulx ;
aussi fist desdictes matières achatées cheez lesdiz appoticquaires des eaues par luy composées. Et à ce faire ledit
suppliant lui aida, ainsi que ledit maistre Loys lui monstroit. Lequel maistre Loys fist tantost après une pouldre
desdictes matières qu'il avoit composées et fist fondre du
cuivre franc sur six onces dudit feurare (
Et advint que, sept jours après ou environ, ledit suppliant ala à Saint Maixent pour certains ses affaires, et
illec trouva les dessus diz qui faignoient ne savoir riens
Tun de l'autre. Et quant ledit Martin vit et apperceut
ledit suppliant, doubtant qui les descouvrist des larrecins
qu'ilz avoient faiz en l'ostel de luy et de son beau père,
ainsi que dessus est dit, et qu'ilz s'en estoient despartiz
sans paier riens, icellui Martin qui est dudit païs, dist audit suppliant, en la presence dudit maistre Loys et Pineau
telles parolles : « Jehan Guillonet, ne me blasmés point
plus queles autres, car sur ma Redempcion tout quanque
qu'il y a esté feit de mal en vostre hostel, maistre Loys l'a
fait faire et proposé, et pretendoit ledit Loys que si vous
fussez conscenty à faire ce quil disoit, qu'il eust fait
pis la moictié ; et savoit bien ledit Loys qu'il n'estoit point
possible de gecter monnoie en verre ; aussi veritablement
n'est il ». Et pareillement dist ledit Guidier audit maistre
Loys telles parolles : « Vous vous dictes estre mon oncle,
mais non estes, et ce que j'ay fait vous le m'avez faict
faire » Et dirent audit suppliant qu'il ne creust pas icellui
maistre Loys et qu'il avoit trompé plusieurs gens et qu'il
louast Dieu dont il ne lui avoit fait pis. A quoy ledit
maistre Loys respondy qu'il n'en estoit riens, et ledit
suppliant dist au contraire et que ce que lesdiz
Martin et Guidier disoient estoit verité ; car, comme ledit suppliant disoit et remonstroit, icelluy maistre Loys
avoit promis faire ledit fait d'arequemie bon et vray. Dist
après audit suppliant qui louast Dieu de ce qu'il estoit
yssu si net des dessus nommez, et qu'ilz ne tendoient sinon
à lui faire plus grant mal. Et demourèrent les dessus diz
maistre Loys, Pierre Martin, Guidier, Regnault et Jehan
Pineau ès forsbours dudit lieu de Saint Maixent, où ilz se
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Castel — Visa. Contentor. Duban.
Lettres d'anoblissement octroyées à Guillaume Chauvin, licencié en lois.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Ad perpetuam
rei memoriam. Decens et juri consonum arbitramur illos
nobilitatibus et aliis prerogativis muniri, quos probos et
fideles, vita laudabili, morum honestate aliisque virtutum
insigniis decoratos adinvenit regia: magestas. Sane, licet
dilectus noster magister Guillermus Chauvin, in legibus
licenciatus Le titre de licencié en lois donné à ce Guillaume Chauvin peut
faire supposer, avec quelque apparence de raison, que c'est le même
personnage qui fut lieutenant, du bailli de Gâtine, Jacques Rataut, dont
il est question dans un procès au Parlement de l'an 1473, cité ci-dessus,
p. 356, note 3. Nous avons vu aussi, dans un autre acte du 13 avril decette même année, que Perrette de Conzay, l'une des filles d'Hugues
de Conzay, lieutenant général du sénéchal de Poitou, avait épousé un Guillaume Chauvin. (Ci-dessus, p. 276, note.) Un personnage du
même nom, qui avait été receveur, puis châtelain de Talmont, était
appelant au Parlement et demandeur en réparation d'excès, attentats,
enfreinte de sauvegarde, etc., contre Louis d'Amboise, vicomte de
Thouars, Jean Guymar, sénéchal de Talmont, le capitaine de cette
place, Etienne Bricet, et autres officiers du vicomte audit lieu, aux
dates des 5 et 8, juin 1469. (Arch. nat., X2a 35.) Le r du Teil, de la Rembourgère, de la Monnerie, etc. qui fit aveu au Bois-Chapeleau pour la Rembourgère, le 20 février 1455, et au seigneur de Parthenay pour la Cottinière, le 24 mars suivant, servit comme brigandinier au ban de 1467,
sous le seigneur de Belleville, etc., « Ailleurs, ajoute cet ouvrage, on
le trouve qualifié lieutenant général du bailli de Gâtine, en 1473 », et
il donne sa filiation. (Nouv. édit., t. II, p. 359.) Nous mentionnons
ces extraits à titre d'indications, sans nous porter garant que le
Guillaume Chauvin, licencié ès lois, anobli par lettres du 2 janvier
1463 n. s., et celui ou ceux qui viennent d'être cités un seul
et même personnage.do,
et regni nostri secundo.
Sic signatum: Per regem. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission en faveur de Thomas Jaladeau, qui s'était occupé d'alchimie et avait procuré à deux associés les moyens matériels de fabriquer de l'argent et de la fausse monnaie, et en avait bénéficié luimême.
Loys, parla grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
Donné à Celles en Poictou, le e
Ainsi signé : Par le roy, les sires du Lau, de Landes
Lettres portant don en faveur de Mathurin Arembert, seigneur de Sepvret, de la haute justice dudit lieu.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et advenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de nostre amé et feal conseiller, maistre Mathurin r de
Maillé, et de Jeanne Dixmier, auquel il fut présent comme témoin. (2a 21, à la date.) Jean Arembert rendit aveu à Charles vu,
le 13 mars 1441 n. s , de son hôtel et place forte de Sepvret, mouvant
de la châtellenie de Lusignan, que sans doute il avait acquis récemment (1a 9194, fol. 131 v° ; X2a 20, fol. 93 ; X2a 21, à la date du 24 mai
1436.) C'est sans doute le même Mathurin Arembert qui était en
1446 sénéchal de Civray (coll. dom Fonteneau), et le 10 juillet 1455,
sénéchal de la Saisine. (2a 25, à la date.) En 1457,
étant maire de Poitiers, Mathurin fit publier les statuts des corroyeurs
de cette ville, et il assista, comme procureur du roi, l'an 1467, au ban
des nobles du Poitou. ll avait épousé Louise Parthenay et en eut deux
fils : Guillaume, sr de Sepvret, et Etienne, sr de Teillé. Nous publierons,
à leur date, des lettres du même roi Louis XI, instituant en sa faveur
deux foires à Sepvret, le 19 mars 1473 n. s. (JJ. 197, n° 405, fol. 214.)
Ainsi signé : Par le roy, les sires du Lau, de Beauvoir, de Bressure, le bailly de Sens et autres-presens. B. Meurin. — Visa.
Rémission accordée à Guillaume Sarregoule, de Fors, marchand de drap, détenu dans les prisons dudit lieu parce qu'il avait acheté d'un inconnu des étoffes volées à Tristan Vauguion.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Guillaume Sarregoule, demourant à Fors en
Poictou, contenant que, ou moys de may derrenier passé ou
environ, ledit suppliant estant à Beauvoir sur Nyort où il
vendoit des draps, vint par devers lui ung homme, que
ledit suppliant avoit oncques congneu ne veu, et lui demanda s'il vouloit acheter des draps, lequel lui respondy
que oy, mais qu'il les vist ; lequel homme lui dist qu'il ne
les pouvoit veoir jusques au lendemain qui estoit jour de
Beauvoir, en lui disant, que les draps estoient chez ung
nommé Toussains, dont il lui monstra la maison et qu'il
convenoit qu'il lui aidast à les oster dudit hostel ; lequel
suppliant dist que non feroit et ne lui aideroit point, mais
que s'il les lui vouloit apporter jusques audit carrefour où
ilz s'estoient, trouvez, il seroit content de les attendre, et
s'en retourna à icellui carrefour ; et quant il eut esté par
aucun temps, ledit homme apporta certaine quantité de
draps où ledit suppliant l'attendoit et gardant ceulx qu'il
avoit apportez. Et après ledit homme lui dist qu'il mist à
part tous ceulx qu'il vouldroit avoir et achetter, ce qu'il
feist ; et après lui demanda-combien ilz lui cousteroient, et
ledit homme lui dist qu'il lui en vouloit faire bon marchié
et qu'il les lui donneroit pour vint escus. Lequel suppliant
lui dist qu'il n'avoit que douze livres dix solz tournois et
les bailla audit homme, qui lui dist que s'il eust plus largement d'argent,.il lui eust baillé le demeurant desdiz draps ;
lequel demeurant il emporta ou en fist ce que bon lui
sembla, et dist audit suppliant qu'il s'en aloit à Xaintes. Et
ledit suppliant emporta ceulx qu'il avoit acheté. Et depuis
Tristan Vauguion, auquel appartenoient lesdiz draps, a fait
grant diligence de les recouvrer, et a trouvé que ledit suppliant en estoit coulpable, et s'en plaigny à justice. Et à ceste
cause fut icellui suppliant constitué prisonnier ès prisons
de Fors Le seigneur de Fors était alors Thomas de Vivonne, fils ainé de
Hugues, seigneur dudit lieu, de Saiut-Gouard, etc., et de Marie de
Vivonne, fille de Guillaume, sr de la Tour-Chabot. Il avait épousé
Denise, fille de Jean Rabateau, président au Parlement, qui lui apporta
les seigneuries d'Auzance, de Cloué et autres, pour lesquelles il rendit
divers hommages et aveux au roi, les 11 et 30 novembre 1451 et le 15 janvier 1462 n. s. Il fit aussi les aveux de la seigneurie de Fors, le
25 janvier 1462 n. s., et de celle de Venours, à la même date. (Arch.
nat., P. 5661, cotes 2810, 2811 et 2819 ; P. 1145, fol. 89 v°, 121 v°, 122,
142 v°.) Voy. aussi l'hôte de
Vidimus et confirmation de lettres patentes des comtés de Poitou et
rois de France, particulièrement de Charles VII, accordant des privilèges, libertés et franchises à la ville de Poitiers
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Notum facimus universis, presentibus et futuris, quod ad supplicacionem dilectorum nostrorum majoris, scabinorum, consiliariorum et burgensium nostre ville et civitatis Pictavie, visis et perspectis litteris quorumdam predecessorum nostrorum regum Francorum ac eciam Pictavie comitum, et maxime deffuncti karissimi progenitoris nostri, quorum tenores sequntur :
Karolus, Dei gracia, etc. Datum Parisius, in castro nostro
de Lupara, anno Domini millesimo tricentesimo septuagesimo secundo et regni nostri nono, mense decembris
Item. Edward, ainsné filz du roy de France et d'Angleterre, prince d'Aquitaine et de Gales, etc. Donné en nostre
chastel de Comphnac, le e
Item. Charles, par la grace de Dieu, etc. Donné à Paris,
en nostre chastel du Louvre, l'an de grace mil ccc. soixante
Item. Karolus, Dei gratia Francorum rex, etc. Datum
Cainone, die xvia mensis marcii anno Domini millesimo
quadringentesimo trieesimo primo, et regni nostri decimo
Item. Charles, par la grace de Dieu, etc. Donné en
nostre ville de Tours, ou mois d'aoust mil cccc. trente six,
et de nostre règne le xiiiime
Item. Charles, par la grace de Dieu, etc. Donné à Selles
en Berry, le dixiesme (
Easdem litteras supradictas, unà cum previllegiis, franchisiis et libertatibus in eisdem descriptis, et per deffunctum dominum progenitorem nostrum ac ejus et nostri
predecessores ipsis majori, scabinis, consiliariis, burgensibus et communitati predicte nostre ville et civitatis Pictavensis, ut supra concessis et confirmatis, nos auctoritate
nostra plenaque potestate regia, causis ibidem insertis, approbavimus, laudavimus, concessimus et confirmavimus,
approbamusque, laudamus, concedimus et confirmamus
per presentes, in quantum majores, scabini et habitatores
predicte ville nostre Pictavensis rite et juste usi et gavisi
fuerunt. Mandantes, tenore presentium, senescallo nostro
Pictavensi ceterisque justiciariis et officiariis nostris,
presentibus et futuris, aut eorum loca tenentibus, quathinus mo sexagesimo tercio, et regni nostri secundo.
Ainsi signé : Per regem, dominus du Lau, de Bellovisu
Rémission donnée en faveur de Micheau Charles, de la paroisse de Dangé près Châtellerault, coupable du meurtre de Raymond Gaudin qui lui avait cherché querelle.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Micheau Charles, pouvre laboureur, naguères
demourant avec son père en la parroisse de Dangé près
Chastellerault, aagé de xxv. ans ou environ, contenant
que, le e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Gauvigneau. — Visa. Gontentor. J. Duban.
Rémission octroyée à Benoît Albert, geôlier des prisons du palais à Poitiers, qui avait par négligence laissé évader une prisonnière.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir
faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion de Benoist Albert, geolier ou garde des prisons du palays de Poictiers, contenant que il a dix ans ou
environ qu'il a la garde desdictes prisons, en laquelle il
s'est tousjours bien et honnestement gouverné et les a gar- me jour de ce present mois de juillet
ou environ que, pour aucuns ses affaires il estoit alé en
ladicte ville de Poictiers et avoit laissié les clefs en garde à
Gervaise Davye, sa femme, laquelle par inadvertance et
oubliance laissa lesdictes clefs en certain lieu de la cuisine
desdictes prisons, une jeune fille nommée Jehanne Richarde,
de Montaigu, laquelle estoit detenue prisonnière èsdictes
prisons, pour avoir occis et fait mourir sans batesme une
scienne fille, et avoit illec esté admenée par appel fait de
la justice dudit lieu de Montaigu, et [de la justice] dudit
lieu de Poictiers avoit appellé à Paris, par subtilz moiens
trouva lesdictes clefs et par le moien d'icelles s'en est yssue
desdictes prisons et s'en est fuye et mise en franchise en
Nostre Dame la Petite. Par quoy ledit suppliant doubte
que de ce nostre procureur ou autres luy vueille imputer
la faulte et proceder contre lui rigoreusement, se nostre
grace et misericorde ne lui estoient sur ce imparties, humblement requerant que, attendu ce que dit est et que tousjours il s'est bien et doulcement gouverné en ladicte garde
desdictes prisons, et que ladicte prisonnière est yssue desdictes prisons, parce que la femme dudit suppliant avoit
oublié lesdictes clefs et non pas par la coulpe dudit suppliant,
etc., nous lui vueillons sur ce impartir nostre grace. Pour
quoy nous, ces choses considerées, audit suppliant ou cas
dessus dit avons quicté, remis et pardonné, etc. Si donnons
en mandement, par ces dictes presentes, au seneschal de
Poictou ou à son lieutenant et à tous noz autres justiciers,
etc. Donné à Tours, ou mois de juillet l'an de grace mil
cccc. soixante et trois, et de nostre règne le second
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Gouldel. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission accordée à Regnaut Bérault, emprisonné à Mervent, comme complice du meurtre d'un nommé Jean Melon, qui l'avait injurié et frappé, ainsi que les compagnons dudit Bérault, de telle sorte qu'ils avaient été obligés de repousser par la force son agression.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue l'umble
supplicacion des parens et amis charnelz de Regnault
Bérault, contenant que, le jour et feste Saint George
derrenierement passé, se transporta à Fontenay le Conte
pour achapter des provisions et autres choses neccessaires
pour sa maison, et quant il eut achetté ce que bon lui
sembla, se mist au chemin pour retourner en sa maison,
ala jusques à ung village nommé l'Orberie, qui est ou
chemin dudit Fontenay le Conte, pour aler au lieu de
Mervent, chès ung nommé Jehan Joulart, qui vendoit vin,
pour prendre sa refeetion, en la compagnie de Jame
Maindron, Pierre Bouet
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rolant. — Visa. Contentor. D'Orchère.
Confirmation, en faveur du chapitre de l'église collégiale de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, des lettres d'amortissement qu'il avait
obtenues, en août 1405, de Jean duc de Berry, pour des biens acquis
ou à acquérir pouvant s'élever jusqu'à deux cents livres de revenu
annuel
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Notum facimus universis, presentibus et futuris, nos supplicacionem dilectorum nostrorum thesaurarii, decani et cappituli ecclesie collegialis Beatissimi [Hilarii] Majoris Pictavensis recepisse, continentem quod ipsi seu eorum predecessores à deffuncto quondam avunculo nostro Johanne, quondam duce Bituricensi et Alvernie, litteras obtinuerunt quarum tenor sequitur et est talis :
Johannes, regis quondam Francorum filius, dux Bituricensis et Alvernie, comesque Pictavensis, Stamparum,
Bolonie et Alvernie. Dignum et meritorum opus agere credimus, necnon gratum Regi Regum, per quem vivimus,
impendere famulatum, si piis peticionibus que pro divini
cultus augmento fiunt benigniter inclinantes, ad hoc nos
liberaliter extendamus quodque, si erga alios nostra liberalitas se inclinat, multomagis exuberare teneamur ad ea
que nostre predecessorumque et successorum nostrorum
salutem prospiciuntanimarum. Cum itaque nos jamdiu considerantes divinum servicium, quod in ecclesia collegiata
Beatissimi Ylarii Majoris nostre ville Pictavensis die nocteque continué celebratur, et qualiter inibi per thesaurarium,
decanum et capitulum ac alias personas ecclesiasticas ipsius
ecclesie Domino devotissime famulatur, hiis aliisque causis
Notum igitur facimus [universis], tam presentibus quam
futuris, quod nos divini cultus augmentum zelantes et ut
ordinacio nostraque voluntas perpetuo compleantur,
nosque predecessores et successores precium et oracionum, mo quinto. — Per dominum ducem. Ebrart
Expedita in Camera compotorum Bicturis dicti domini
ducis Bicturicensis, ex ordinacione reverendi patris domini
episcopi Pictavensismo vito. Viaut.
Et licet ipsi supplicantes, virtute litterarum prescriptarum, possessionibus, redditibus et aliis rebus prefatum
avunculum nostrum ducem Bicturie, eisdem concessis et
admortisatis, usi fuerint et gavisi paciffice per longum temporis spacium, nichilominus quidam commissarii et officiarii carissimi quondam domini genitoris nostri voluerunt
possessiones predictas ad manum regiam, tamquam non
admortisatas, ponere et a dictis supplicantibus financiam
propter hoc exigere, dubitantque in futurum in eisdem
ampliusturbari, nisi per nos de nostra speciali gracia eisdem
benigne succurratur, prout dicunt supplicantes predicti,
illam a nobis humiliter requirendo. Quocirca nos, pre- mo lxiii°, et
regni nostri tercio.
Ainsi signé : Loys. Per regem, comite Bolonie
Lettres portant exemption, en faveur des vingt-cinq échevins nobles de Poitiers, de tout service militaire en dehors de ladite ville.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble
supplicacion de noz chers et bien amez les vingt cinq eschevins nobles de nostre ville et cité de Poictiers, contenant
que nostre maire de ladicte ville, qui est l'un d'eulx, [et]
eulx avec luy sont tenuz et obligez de faire le guet et garde
chascun jour par toute ladicte ville, et de eulx armer et
avoir la garde d'icelle toutes et quantes foiz que besoing
en est, en quoy faisant ilz exposent leurs corps et biens
comme les autres nobles de nostre royaume, et jasoit ce
que à ceste cause ilz soient et doyent estre en ce faisant e
Ainsi signé : Par le roy, les sires du Lau et de Bazoges Nous ne savons si Renaud Girard, seigneur de Bazoges-en-Pareds,
conseiller, maître d'hôtel et ambassadeur de Charles VII, qui a été
l'objet d'une notice développée dans notre précédent volume (p. 218219, note), vivait encore à cette époque, ou s'il s'agit de son successeur
à la seigneurie de Bazoges, Jean Girard. Ce dernier est beaucoup moins
connu et à défaut de généalogie de cette famille, on ne peut savoir
avec certitude s'il était fils de Renaud, ce qui est toutefois vraisemblable. Jean Girard, écuyer, seigneur de Bazoges, réclamait en 1473 la seigneurie de Ciré, les port et passage du Gué-Charraut, les cens et
revenus de la Jarrie, qui avaient été adjugés à feu son père, sur Jean
de Peyré et ses héritiers. Pendant le procès, Jean de Peyré fut victime
d'un meurtre, dont furent reconnus coupables Jean Béchet, sr de Genouillé, Savary Girard, écuyer, et deux autres. Ceux-ci obtinrent des
lettres de rémission de Charles duc de Guyenne et les présentèrent au
gouverneur de la Rochelle, pour les faire entériner ; puis appel dudit
gouverneur fut relevé aux Grands Jours de Guyenne. Le frère du roi
étant mort et la Guyenne réunie à la couronne, l'appel fut dévolu au
Parlement. Les quatre filles de Jean de Peyré étaient opposantes à
l'exécution desdites lettres ; l'ainée Jeanne était mariée à Guillaume
Acquelet (2a 39, aux dates des 8 avril, 25 mai, 3 et 22 juin, 13 juillet 1473; et X2a 40, fol. 65.) Le 16 mai 1481, le seigneur de Bazoges,
Moricq, Chevehon, etc., était Joachim Girard; l'on a de lui, à cette date,
un aveu rendu au roi pour la terre et seigneurie d'Anguitart, la tour et
les moulins de Chasseneuil. (
Lettres d'abolition accordées, moyennant douze mille écus d'or, à
Jean Barbin, sr de Puygarreau, détenu prisonnier et poursuivi judiciairement pour avoir commis des abus de pouvoir en sa charge d'avocat général au Parlement, et tenu des propos injurieux contre le
roi.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous
avoir receu l'umble supplicacion des parens et amys
charnelz de maistre Jehan Barbin, licencié en loix, seigneur de Puygarreau Jean Barbin, seigneur de Puygarreau, avocat du roi au Parlement,
mari de Françoise Gillier, né en 1406, mort en 1469. Aux renseignements relatifs à ce personnage qui se trouvent dans notre précédent
volume (p. 288, note), on peut en ajouter deux ou trois autres, dont le
premier intéresse surtout un autre personnage dont il est aussi question par deux fois dans ledit volume (p. 296 et s., 355 et s.). C'est un
mandement du Parlement au sénéchal de Poitou, daté du 20 novembre
1464, donné à la requête de Guillaume Siet, des environs de Châtellerault, de sa femme et de ses enfants. Ce Guillaume était laboureur,
quand, vingt ans auparavant, des revers de fortune lui firent perdre
tous ses biens et le contraignirent de quitter le pays. Depuis un an il était venu demeurer à Poitiers, où il obtint l'office de héraut crieur de
la ville. Plusieurs de ses créanciers le menaçant chaque jour de le faire
emprisonner, il leur abandonna, par acte passé devant le sénéchal,
tout ce qu'il pouvait avoir encore en sa possession, et fit notifler cette
cession et l'inventaire qui l'accompagnait à tous ceux auxquels il était
redevable, particulièrement à Jean Barbin. Néanmoins Jean Pompon,
receveur des exploits et amendes du Parlement, avait fait enfermer
dans les prisons de Poitiers ledit Siet, pour une amende à laquelle il
avait été condamné par arrêt de la cour. Depuis, en considération de
sa pauvreté, remise entière lui avait été faite de cette amende, et il
aurait été remis en liberté, si Barbin n'avait fait opposition à son élargissement. Le sénéchal renvoya au Parlement la connaissance de l'affaire et maintint Siet en prison jusqu'au jugement. C'est alors que
la cour manda à celui-ci de lui rendre la liberté, après s être assuré
qu'il était poursuivi au civil seulement et qu'il avait réellement fait
cession de tout son avoir à ses créanciers. (Arch. nat., X2a 34, fol. 56.)
Après la mort de Jean Barbin, Françoise Gillier, sa veuve, conclut avec
les chanoines de Saint-Hilaire de Poitiers un accord en vertu duquel
elle paya 50 écus d'or pour droits de lods et vente de l'hôtel du Dognon,
dépendant de la seigneurie d'Ouzilly, que son mari avait acquis de
Pierre Mestivier. Puis Joachim Gillier, seigneur du Puygarreau, vendit
cet hôtel à Nicole Bourgeau, femme de Jean Goeslard, marchand et
bourgeois de Poitiers. (Arch. de la Vienne, fonds du chapitre de Saint-Hilaire, G. 927.)m escuz d'or courans à present, à
laquelle somme sesdis parens et amis ont composé avec
nous, et de laquelle somme sommes deuement asseurez [et]
tenons pour contens ; pour ces causes et consideracions et
autres ad ce nous mouvans, avons quicté, remis, pardonné
et aboli et par la teneur de ces presentes, de grace especial, plaine puissance et auctorité royal, quictons, remettons, pardonnons et abolissons entierement tout ce qu'il a
et peult avoir mesprins envers nous et justice, tant pour
avoir acquis lesdiz droiz cessez, prins dons corrumpables,
soubz umbre et coulleur de justice et autrement, comme
pour avoir dictes et proferées lesdictes parolles à nostre
charge et desplaisance, et generallement tous autres maulx,
crimes, maleficez et deliz qu'il a et peut avoir faiz, diz,
commis et perpétrés, en quelque manière ne pour quelque
cause ou occasion que ce soit, et de quelque qualité ou
gravité qu'ilz soient, ensemble toute paine, offence corporelle, criminelle et civile en laquelle il pourroit pour
occasion de ce estre encouru envers nous et justice, de
tout le temps passé jusques à present, excepté murdre d'aguet
apensé, forcement de femmes, boutement de feu et sacrelege, tout ainsi que si lesdiz cas estoient nommement
desclarez et exprimez en cesdictes presentes, en metant
au neant tous procès sur ce faiz contre ledit Barbin,
ensemble les appeaulx que ledit Barbin, sa femme ou autres
ses procureurs ou entremeteurs pourroient avoir sur ce faiz
et interjectez, avec tous autres explois qui pourroient avoir
esté faiz pour occasion des choses dessusdictes et leurs deppendances, lesquelz nous y avons mis et metons du tout [au
neant], en tant que touche l'interest de nous et de justice, e
Par le roy, messire Charles de Melun
Rémission octroyée à Guyon de Vaucelles, écuyer, meurtrier de frère Vincent Fèvre, prieur de Soudun. Ils s'étaient pris de querelle au sujet d'une femme mariée dont ils partageaient les faveurs.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receu l'umble e siècle,
on n'en trouve point qui ait porté le prénom de Guy ou Guyon, dans
la généalogie publiée par M. Beauchet-Filleau, re édit., t. II. p. 777-779. D'Hozier donne aussi la filiation de deux
familles du même nom, dont l'une fixée dans le Loudunais, mais il ne la
fait commencer qu'au XVIe siècle. (er
et Ve.) On voit plus bas que le père de Guyon était possesseur de l'hôtel
de « la Sixtière », la Citière, fief mouvant du marquisat de Clairvaux.
L'abbé Lalanne a imprimé une liste des seigneurs de cet hôtel, qui de
1309 à 1537 ne cessa d'appartenir aux Vaucelles, suivant laquelle Guyon
ne pouvait être qu'un puîné de Simonde Vaucelles, auquel Jean d'Harcourt, vicomte de Châtellerault, permit en 1438 de fortifier la Citière,
et qui avait épousé Jeanne de La Tousche, fille de Nicolas-Joseph, seigneur de la Tousche-d'Avrigny, la Varenne, etc., et de Louise de
Mauroy. (e
Ainsi signé : Par le roy, à la rellacion du conseil. De Villechartre. — Visa. Contentor. J. Duban.
Lettres portant cession en toute propriété à Jean Mourraut, conseiller du roi, du Bois de la Marche en la châtellenie de Lusignan, en échange de sa maison de Poitiers qu'il louait jusque-là à la Monnaie établie dans ladite ville.
Lois, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que
comme puis aucun temps ença nostre amé et feal conseiller maistre Jehan Mourraut1 cote 5293.) C'est probablement
depuis cette époque que l'atelier monétaire fut transféré dans la maison louée aux Mourraut, sur le Vieux-Marché.e1a 8606, fol. 60 v°, 63.)eee
Ainsi signé : Par le roy, le sire du Lau et autres presens. Bourré. — Visa. Contentor. D'Orchière.
Rémissionr de Saint-Bonnet,
Saint-Ibars, Chambon,etc., est nommée par les généalogistes Hélène, et
non Aliénor, de Roquefeuille. Jean était leur second fils et fut chef de
la branche de Saint-Bonnet ; il devint sénéchal de Périgord et fut marié à Catherine de Lévis, fille d'Eustache, comte de Caylus. dont il eut
un fils et deux filles. (re édit., t. II, p. 505,
514.)er juin. (Voy. le P. Anselme,
Lettres de légitimation données en faveur de Louis Perceval, homme d'armes de l'ordonnance dans la compagnie du sire de Crussol, sénéchal de Poitou, fils naturel de feu Olivier Perceval.
Ludovicus, etc. Ad futuram rei memoriam. Regie liberalitatis clemenciam ad illos libenter extendimus et statum
eorum liberali promovemus affectu, qui virtutum adjuti
suffragiis digne sibi vendicant premia meritorum. Notum
igitur facimus universis, presentibus et futuris, quod cum
benè dilectus noster Ludovicus Perceval, vir armorum
de ordinancia nostra sub conduetu et onere dilecti et
fidelis consiliarii et cambellani nostri, domini de Crussol, Louis, seigneur de Crussol et de Beaudiner,
chevalier, fils de Géraud Bastet, seigneur de Crussol, et d'Alix de Lastic, était déjà en 1447
attaché à la personne du dauphin, fils de Charles VII, en qualité d'écuyer d'écurie ; il ne tarda pas à devenir conseiller et chambellan du
même prince, qui lui fit épouser, par contrat du 22 juillet 1452,
Jeanne de Lévis, dame de Florensac, fille unique de Philippe de Lévis
et d'Isabeau de Poitiers. Possesseur d'une grande fortune, il prêta au
dauphin une somme considérable pour payer une partie des frais de
deux expéditions de Louis, l'une en Italie pour faciliter l'entrée de ce
pays à l'année de son oncle René d'Anjou, l'autre en Bresse et en Bugey, pour contraindre le duc de Savoie, son beau-père, à renoncer à
l'hommage du marquis de Saluces. En paiement de la somme de 16.360
écus qu'il devait à Louis de Crussol, le dauphin lui inféoda, par acte du
23 février 1455 n. s., la terre d'Etoile, qu'il venait de recouvrer sur le
seigneur de Saint-Vallier. Il dut accompagner son maître dans sa retraité en Flandre, car le 31 octobre 1459 celui-ci ordonna de lui payer
200 écus, montant de divers prêts et de rachat de deux chevaux. En récompense de ses nombreux services, Louis de Crussol devint,
aussitôt après l'avènement de Louis XI au trône, grand panetier de
France et bailli de Chartres, puis, peu de temps après, sénéchal de
Poitou, capitaine des châteaux de Poitiers et de Niort, et gouverneur
de Marans. M. Ledain dit qu'il succéda à Louis de Beaumont comme sénéchal du Poitou au mois de mars 1462 ( L'acte le plus récent donné par Louis de Crussol, en qualité de
sénéchal de Poitou est un mandement du 29 avril 1473, adressé à
Etienne de Bonney, receveur ordinaire du roi en Poitou, pour payer
à Pierre Ragot, Jean Delacroix et Bertrand Gaillard, sergents royaux
dans le comté, cent sols à chacun, pour voyages dans les principales
localités de la sénéchaussée, tant pour convoquer le ban et l'arrièreban, que pour prendre certaine quantité de blé et de farines, destinés
à l'avitaillement de l'année du roi étant alors à Ancenis, etc. (Bibl.
nat., ms. fr. 27432, pièces orig. 948, n° 17.) Nous n'en connaissons pas
de postérieur. Crussol, qui avait servi en 1462-63 dans la guerre de Roussillon,
comme en témoigne l'acte précédent (MCCCXCII), fut en 1472 l'un des
défenseurs de la ville de Beauvais. Grand maître de l'artillerie par
lettres données au Plessis du-Parc, le 9 mars 1473, il fut enfin pourvu
du gouvernement du Dauphiné, le 15 juin 1473, en remplacement de
Jean, bâtard d'Armagnac, comte de Comminges, décédé. C'est-à ce moment-là, croyons-nous, bien que nous n'en ayons pas la preuve,
que Charles d'Amboise, seigneur de Chaumont, succéda comme sénéchal de Poitou à Louis de Crussol, qui, avant d'avoir pu prendre possession du gouvernement de Dauphiné, mourut le 21 août de la même
année, près de Vezins (Aveyron), alors qu'il se rendait à la tête d'une
armée dans le Roussillon, pour y réprimer une révolte et y faire le siège
de Perpignan. Son corps rapporté en Dauphiné fut inhumé dans l'église
des Cordeliers de Valence. (Pilot de Thorey, 2 I. 350.) ; un mandement du 2 septembre suivant, pour le paiement
des frais d un voyage à Bordeaux de Michau Dauron, valet de chambre
du roi et receveur en Poitou, chargé de prendre des informations sur
une expédition delà flotte d'Angleterre. (Bibl. nat., ms. fr. 20436, fol. 4.)
Par lettres du Pont-de-l'Arche du 10 janvier 1465, Louis XI fit don à
Louis de Crussol, son chambellan et sénéchal de Poitou, de la garenne
appelée « le Pied Peleu » (anc. mém M., fol. 309 v°). Une quittance
de gages du 22 novembre 1466, scellée de son sceau, se trouve dans la
collection Clairambault à la Bibl. nat. (reg. 156, pièce 4143). Il s'intitule
Louis, seigneur de Crussol et de Florensac, chambellan du roi, grand
panetier de France, sénéchal de Poitou, dans un mandement daté de
Poitiers, le 5 octobre 1467, adressé à Michel Dauron, receveur ordinaire pour le roi en Poitou, lui ordonnant de payer ll livres tournois à
Richard Thibault, Pierre de Cherzay, Pierre de La Roche et Jean de
La Croix, sergents du roi, pour les indemniser des frais qu'ils ont eus
en allant faire afficher les assignations des montres des nobles de
Poitou, qui devaient avoir lieu audit mois d'octobre, savoir : le premier
dans toutes les localités du siège de Poitiers, le deuxième à Niort et
partout le siège, le troisième à Fontenay-le-Comte et dans la circonscription, et le quatrième partout le siège de Thouars. (Bibl. nat., ms. fr.
27692, Pièces orig. 1208, n0 3.) Le roi lui fit don de la terre et seigneurie de Bouzon, confisquée sur le comte d'Armagnac, par lettres datées
des Montils-lès-Tours, octobre 1470, enreg. au Parlement (Arch. nat.,
X1a 8606,fol. 245) et à la Chambre des comptes (anc. mém. N, fol. 275 v°,
ms. fr. 21405, p. 168). Citons encore une curieuse lettre qu'il écrivit de La Rochefoucauld, le 9 janvier 1472, à Louis XI, au sujet de la
guerre contre Charles, duc de Guyenne, et de la maladie de ce
prince. (Bibl. nat., ms. fr. 20428, fol. 36.)
Sic signatum : Per regem, domino de Crussolio et aliis presentibus. Bourré. — Visa. Contentor. D'Orcières.
Rémission donnée en faveur de Jacques de Belleville, écuyer, à condition d'aller combattre les infidèles. Se trouvant à Poitiers pour soutenir un procès, il avait tué le fermier de la Prévôté de cette ville et un de ses valets, qui étaient venus à onze heures du soir, en l'hôtellerie du Mouton, où il logeait, pour le mettre en état d'arrestation.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Jacques de Belleville Jacques de Belleville était l'un des cinq fils de Jean III Harpedenne,
seigneur de Belleville, et de Marguerite de Valois, fille naturelle de
Charles VI et d'Odettede Champdivers, le quatrième suivant l'ordre dans
lequel ils sont nommés dans l'acte de cession à Louis XI de Montaigu, en
échange du comté de Dreux (ci-dessus, p. 367. note 1). « Ses niens
furent confisqués, nous ne savons à quel sujet, dit M. Beauchet-Filleau, par l'ombrageux Louis XI et donnés, par lettres d'avril 1479, à
Marguerite de Culant, veuve de Louis, son frère ainé. » (re édit., t. II, p. 206.) Girard Chrétien, écuyer, lieutenant du duc d'Anjou à la Roche-sur-Yon, poursuivit au Parlement
Jacques de Belleville qui l'avait frappé d'un coup de dague et obtint
contre lui deux mandements d'ajournement, les 7 et 18 février 1472 n.s.
Arch. nat., X2a 38, fol. 148 v°, 151.) Jacques rendit hommage au roi de
les terres et seigneuries d'Andilly et du Petit Fief-le-Roi, mouvant du château de la Rochelle, le 17 juillet 1489. [3, cote exx xvi.)
Nous supposons que c'est le même personnage, parce que le tiers de
cette seigneurie d'Andilly avait appartenu à Louis de Belleville, son
frère ; la veuve de celui-ci, Marguerite de Culant, agissant au nom de
ses enfants mineurs, vendit ladite portion, moyennant 500 écus d'or, à
Jean Mérichon, sr du Breuil-Bertin et d'Auzance près Poitiers, chambellan du roi, gouverneur de la Rochelle, par acte passée à Migré, le
16 juin 1478. (Bibl. nat., Pièces orig., vol. 279, n° 18.)ers de Belleville ». (Arch. nat., X2a 30,
fol 124 v°.) Nous n'avons point d'autres renseignements sur le procès
en question.2a 35,
à la date.)ee de
Louis XI s'étend du 23 juillet 1463 au 22 juillet 1464. Pâques étant
tombé le 1er avril en 1464, il faut lire mil cccc lxiii (1464 n. s.) et non
mil cccc lxiiii (1465 n. s.). D'ailleurs on possède d'autres lettres de ce
roi, datées de Nogent-le-Hoi, les 19 et 21 mars 1464 n. s.r de la Rosière au Perche, vicomte de
Dreux, maître des requêtes et membre du conseil du roi. (Voy. notre
vol. précédent, p. 297, note.)
Rémission en faveur de Guillaume Porchet, jeune marchand ambulant, qui, au village d'Éports, paroisse de Brigueil-le-Chantre, en la seigneurie de Fleix, en s'escrimant du couteau, pour jouer, avec Amaury Chaignon, l'un de ses compagnons, l'avait blessé mortellement.
Lois, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l'umble
supplicacion de Guillaume Porchet, marchant, jeune
homme de l'aage de xviii. à xx. ans, de la parroisse de
Lalhé ou diocèse de Nantes en Bretaigne, contenant qu'il
est marchant conduisant chevaulx à vestureer de Sainte-Sévère et de Boussac, comte de Penthièvre par son mariage avec Nicole de Blois, dite de Bretagne. (Voy.
ci-dessus, p. 38, note.) La terre et le château de Fleix lui appartenaient
en propre. Ils avaient fait partie des biens d'Eliette de Prie, donnés par
celle-ci à Louis de Malval, dont la fille Marguerite avait épousé l'aïeul
du comte de Penthièvre. (Voy. ee
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Reynaut. — Visa. Contentor. Daniel.
Rémission octroyée à Renaud Chabot, sire de Jarnac, à Louis son fils,
à Jacques Goulart et à plusieurs de leurs serviteurs, les uns prisonniers à Châtellerault, les autres en fuite, à cause du meurtre de
Gilles de Quatrebarbe qu'ils avaient commis à Clairvaux, dans une
rixe provoquée par celui-ci et autres gens du sr de La Tour-Landry,
co-seigneur avec Renaud Chabot dudit lieu de Clairvaux.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Regnault Chabot Regnaut ou Renaud Chabot, chevalier, seigneur de Jarnac, Apremont, Brion et Clairvaux en partie, était le deuxième fils de Louis
Chabot, seigneur de la Grève, el de Marie de Craon. Nous avons vu qu'il
fut l'un des lieutenants de la fameuse compagnie de Jean de La Roche
(La Rochefoucauld), son beau-frère, et fut compris dans les lettres
d'abolition qui furent octroyées à celui-ci, le 9 avril 1431 (t. VIII de notre
collection ou XXIX des Louis Chabot, chevalier, hérita de la seigneurie de Jarnac et succéda à sa mère, Isabelle de Rochechouart, dans celles d'Apremont et
de Brion. En 1468, il prit part à la guerre contre le duc de Bretagne
avec sa compagnie, qui se composait de neuf hommes d'armes et de
quarante-un archers, et, durant l'année 1474, il était capitaine du ban
et arrière-ban des nobles du Poitou. Il avait épousé, au mois d'avril
1466, Jeanne de Montbron, veuve de Martin Henriquez de Castille et
fille de François, vicomte d'Aunay, et de Jeanne de Vendôme ; il n'en
eut point d'enfants et mourut avant le 25 août 1481. Les habitants de
Jarnac, ayant à se plaindre des vexations de Louis Chabot, et le comte
d'Angoulême, qui se prétendait seigneur du château et de la cinquième
partie de la seigneurie de Jarnac, lui intentèrent un procès au Parlement. Après la réduction des duchés de Guyenne et des pays occupés
par les Anglais, les trois états de Saintonge, d'Angoumois et de Poitou,
pour repeupler le pays et cultiver les terres demeurées en friche par
suite des guerres, avaient fait appel aux laboureurs de bonne volonté
et leur avaient concédé les terres abandonnées, à condition de les
remettre en culture et de payer aux seigneurs, pour toute redevance,
le neuvième de leur récolte, ou le dixième, suivant les lieux. Beaucoup
de seigneurs ne respectèrent cet engagement que pendant les premières années ; dès que les terres furent en plein rapport, ils voulurent les reprendre ou exigèrent des impôts excessifs. C'était le cas du s François de Montbron, vicomte d'Aunay, avait promis de payer à
Louis Chabot, pour la dot de sa femme, une rente annuelle de 400
livres, et par acte notarié passé le 24 novembre 1472, à Saint-Jeand'Angély, il la lui avait assignée sur les fruits et revenus de la terre et
seigneurie de Matha, dont il lui céda en même temps les droits de justice moyenne et basse, avec faculté d'y instituer les juges. Le vicomte
d'Aunay s'y réservait le moulin des fossés, le droit de guet et garde, le
ressort et la souveraineté, le droit de haute justice et un clos de
vigne appelé Painsoury, y compris la faculté d'exercer par réméré le
retrait de ce qu'il aliénait de ladite terre. En échange, sa fille et son
gendre déclaraient se désister de tous les droits qu'ils pouvaient prétendre sur les terres et seigneuries de Cozes, Saujon, Gresac et Corme-Ecluse. (Arch. dép. de la Charente-inférieure, E. 251, chartrier de Matha.)
L'exécution de ce contrat ne tarda pas à soulever des difficultés, et le
s Jacques Goulard, écuyer, seigneur de la Ferté, Paizay-Naudouin,
le Breuil-Milon, marié avant 1445 à Jeanne de Montalembert, dame de la Ferté et du Breuil-Milon, vivait encore en 1467, année où il comparut au ban comme brigandinier sous les ordres de s Ce Gilles de Quatrebarbe était âgé d'une vingtaine d'années seulement. Christophe de La Tour-Landry, cousin de son père, qui n'avait
point d'enfants, l'avait pris à son service et lui destinait une part de
sa succession, c'est-à-dire les biens provenant de Jeanne de Quatrebarbe, femme de Louis de La Tour-Landry, sa mère, comme il le dit
dans une plaidoirie au Parlement, pour s'opposer à l'entérinement
des présentes lettres de rémission, octroyées à Renaud et Louis Chabot.
Il était fils de Gilles de Quatrebarbe, écuyer, seigneur de Bouillé, qui
fonda en 1444 la chapelle de ce lieu, et de Catherine de Thorigné, et
avait une sœur Jeanne, mariée vers 1468 à Aymar de Thévalles. (Beauchet-Filleau, En regard de la version rapportée dans ces lettres de rémission,
qui rejette la responsabilité de la rixe sur les serviteurs du baron de
La Tour-Landry, nous placerons ici celle des parents et amis de Gilles
de Quatrebarbe. Elle explique l'origine et les motifs de l'animosité qui
existait entre les deux co-seigneurs de Clairvaux. Christophe de La Tour-Landry était, disait-il, le véritable seigneur de ce domaine. Il avait
été partagé, il est vrai, entre son père et sa tante Jeanne de La Tour,
qui avait épousé Jean de Rochechouart ; mais en qualité d'aîné, Louis
de La Tour-Landry avait eu, selon la coutume, le château avec ses clôtures anciennes, le droit de recevoir les hommages et aveux, de créer
et instituer les officiers chargés d'exercer la juridiction, en un mot tous
les droits seigneuriaux, tandis que sa sœur ne possédait que sa part
des revenus de la terre. Christophe avait hérité de tout ce qui avait
appartenu légitimement à son père et en avait joui sans contestation
pendant vingt ans. L'autre part était échue à Isabelle, fille unique de
Jean de Rochechouart et de Jeanne de La Tour. Renaud Chabot, Le s Christophe de La Tour-Landry, le jour suivant, fit inhumer son
malheureux parent et célébrer un service solennel pour le salut de
son âme. Le même jour, Renaud Chabot avoua à Mathurin Thomes
avoir frappé les coups qui avaient déterminé la mort de Gilles de
Quatrebarbe, et blessé Jean Thibert, dit Fausselion. Le s Renaud et Louis Chabot avaient obtenu promptement leur rémission, le meurtre ayant eu lieu le 18 avril 1464etles lettres étant datées
de mai. Nous avons vu que le père et la mère de Gilles avaient exercé des poursuites contre les meurtriers et obtenu une forte réparation
pécuniaire, le 1r de la Grève, à Jean Lorson, prieur-curé de Soullans (p. 233,
note). Il épousa Françoise de La Rochefoucauld, fille de Guy, seigneur de Barbezieux, et de Rosine de Montaut, veuve de Gilles d'Appelvoisin,
puis l'an 1437, en secondes noces, Isabelle de Rochechouart, fille unique de Jacques, seigneur.d'Apremont et de Brion, et de Jeanne de La
Tour-Landry, dame de Clairvaux en partie. L'année même de son second
mariage, Renaud, sr de Jarnac, ainsi que Jacques de La Roche[faton],
seigneur de Saveille, Nicolas Goulart, capitaine du château de Saveille,
et autres, varlets de la garnison dudit lieu, étaient ajournés à comparaître en personne au Parlement, sur peine de bannissement du
royaume et de confiscation, à la requête de Nicolas de Volvire, chevalier, frère puîné et seul héritier de Maurice de Volvire, chevalier,
seigneur de Ruffec, qui les accusait d'excès et violences à son préjudice.
Ils ne se présentèrent point à l'assignation et deux défauts furent
adjugés contre eux au demandeur, le 29 juillet 1437 et le 24 mars
1438 n. s. (Arch. nat., X2a 22, à ces dates.) Outre ses démêlés avec Christophe de La Tour-Landry, dont il sera question dans une note plus
loin, le sire de Jarnac soutint un procès criminel contre le comte
d'Angoulême et ses officiers, et un autre contre Jean de Vaux, écuyer,
seigneur du lieu. Du premier nous ne connaissons que deux incidents:
le 17 juillet 1461, à la requête de Renaud Chabot, la cour manda à son
premier huissier de faire défense au comte et à ses officiers de ne
rien entreprendre ni innover au préjudice du procès pendant entre
eux, 2a 30, fol. 54) ; par un
autre acte du 17 novembre suivant, on voit qu'il était poursuivi en cas
d'excès, ainsi que Maurice Lanterneau et Jean Charrier, et qu'ils
auraient dû comparaître personnellement, au lieu de se faire représenter par André Couraud, leur procureur. (X2a 32, à la date.) Le même
cas se reproduisit dans l'affaire contre Jean de Vaux, écuyer, qui était
demandeur, le procureur du roi joint avec lui, en cas d'attentats et
violences dont il accusait le sr de Jarnac, Pierre Grenet, Jean Bidet et
Colas Reau. (Demande de défaut du 22 novembre 1463, X2a 32.) Suivant
Du Chesne, Renaud Chabot ne vivait plus en 1472.r de Jarnac. On lui reprochait aussi de contraindre ses sujets à
des corvées inaccoutumées, et en particulier à-des prestations pour
la clôture de la ville. (Arch. nat., X2a 41, plaidoiries du 4 mars 1477 n. s.)
Les contestations avec le comte d'Angoulême au sujet de la seigneurie
de Jarnac avaient d'ailleurs pris naissance du vivant de Renaud Chabot,
et elles continuèrent sous les successeurs de Louis. Plus de cent
pièces diverses relatives à ce long procès se trouvent dans les papiers
de l'ancienne Chambre des comptes d'Angoulême. (Arch. nat., P. 1406,
1 et 2, nos 609 et suiv.)r de Jarnac ne put se faire payer les arrérages de la rente. Le Parlement, saisi de la contestation, donna gain de cause au sr de Jarnac. Le
sergent royal chargé de l'exécution de l'arrêt fut emprisonné par Eustache de Montbron, fils du vicomte d'Aunay, qui se livra en outre à des
violences sur divers officiers et serviteurs de Louis Chabot. La cour
décerna contre lui un mandat de prise de corps et, comme on ne put
le saisir, le fit ajourner personnellement, sous peine de bannissement
et de confiscation, le 17 janvier 1475 n. s. (X2a 40, fol. 219 v°.) L'affaire,
comme toujours, traîna en longueur; les plaidoiries n'eurent lieu que
les 31 janvier et 4 février 1480 n. s. (X2a 44, à ces dates et au 17 avril
1480.) Louis Chabot vivait encore et Eustache de Montbron avait succédé à son père et était qualifié vicomte d'Aunay. Le 31 janvier 1482
n. s., on retrouve Jeanne de Montbron, alors veuve du sr de Jarnac et
remariée à Louis Larchevêque, sr de Mouchamp (elle l'avait épousé par
contrat du 25 août 1481 (Arch. de la Charente-Inférieure, E. 251), requérant le Parlement de lui accorder le bénéfice d'un défaut contre son
frère, Eustache, vicomte d'Aunay. (X2a 46.) On peut citer encore un arrêt
de procédure du 11 mars 1477 n. s. entre Louis Chabot, sr de Jarnac,
Antoine Chabot, chevalier de Rhodes, François Chabot, abbé de Châtre,
Jacques et Robert Chabot, écuyers, enfants de feu Renaud Chabot et
d'Isabelle de Rochechouart, d'une part, et Christophe de La Tour-Landry,
seigneur de Clairvaux en Poitou, et Jean Tibert, fils et héritier de feu
Jean Tibert, dit Fausselion. Les Chabot sont dits appelants de Guillaume Leduc et Jean Chambellan, conseillers au Parlement; le procès
qui y est déclaré en état d'être jugé paraît se rapporter à l'exécution
de l'arrêt du 14 août 1475, dont il est question dans la note, p. 478 ciaprès, réglant la réparation civile due au sr de La Tour-Landry pour le
meurtre de Gilles de Quatrebarbe. (X2a 41, à la date du 11 mars 1477 n. s.)r de La Rochefoucauld. Jeanne de Montalembert était veuve le 24 décembre 1469. Leur
fils puîné, chef de la branche de Beauvais et du Retail, se nommait
aussi Jacques, et vraisemblablement c'est lui qui fut complice des
Chabot dans le meurtre de Gilles de Quatrebarbe. Epoux de Marguerite Rousseau, il transigea le 24 avril 1474 et le 12 mars 1481, avec sa
sœur Marquise, pour le douaire de cette dernière et le partage des biens
de leurs père et mère. (Beauchet-Filleau, 2a 41, à la date.)
L'issue du procès n'a pas été retrouvée.ee jour dudit mois; et avecques lui mena lesdiz Maçon,
Martin et Chaulme, ses serviteurs, qui ont tousjours acoustumé chevaucher avecques luy. Et arriva ledit Loys audit
lieu de Clervaulx, ledit mercredi devers le soir, pour ce
qu'il estoit parti ledit jour d'une terre appellée Baussay
près Melle, appartenant à sondit père, distant dudit lieu
de Clervaulx de xvii. lieues en environ. Et quant ledit
Lois fut arrivé audit lieu de Clervaulx, il descendit oudit
hostel où estoit logé sondit père, et sesdiz serviteurs menèrent ses chevaulx loger en une grange que tient ung
nommé Mathurin Thomes, de laquelle la moityé par indivis
appartient audit sire de Jarnac, à cause de ladicte moictié
de ladicte seigneurie de Clervaulx ; laquelle grange est près
l'ostel dudit Thomes, lesquelz hostel et grange sont près
dudit hostel, où estoit logé ledit sire de Jarnac et son dit
filz avecques luy, et n'y a entre lesdiz houstelz que la
roche entre deulx. Et après que lesdiz serviteurs dudit
Loys eurent logé leursdiz chevaulx en ladicte grange, ilz
distrent audit Thomes qu'il leur baillast une chambre en
son hostel, pour mettre les besongnes de leurdit maistre et
pour coucher. Lequel Thomes leur fist responce que les
cuvsinier et pallefrenier du sire de La Tour en Anjour de Jarnac.
Celui-ci n'ayant pas eu d'enfants, Jeanne de La Tour-Landry, son
héritière, porta sa part de la seigneurie de Clairvaux dans la maison de
Maillé, qui l'avait possédée déjà au XIVe siècle par le mariage d'Hardouin V de Maillé avec Jeanne de Bauçay.er février 1465, que nous n'avons pas retrouvé. Le 19 juillet 1464,
à leur requête, les Chabot avaient été mis en défaut, la cour réservant
toutefois de leur en adjuger le bénéfice jusqu'au 10 août suivant, si les
porteurs delà rémission n'avaient pas eo m paru ce jour-là; mais en
attendant elle « évoqua la connaissance du principal d'entre les
parties ». (X2a 32, à la date.) Le 13 août, Renaud Chabot se fit essoiner,
sous prétexte d'une blessure à la jambe,par Jacques Barré, prêtre. Le 2 octobre suivant, le bénéfice du défaut fut définitivement adjugé à Gilles
de Quatrebarbe et à Catherine de Thorigné; puis, le 8 mai 1465, ils se
firent délivrer une commission pour faire payer à Renaud Chabot, à
son fils et à leurs complices le montant des frais du procès et procéder, s'il en était besoin, à la saisie et à la vente de leurs biens. (X2a 34,
fol. 98 v°.) C'est dans ce dernier acte qu'est visé l'arrêt du 1er février
précédent ; il est également rappelé dans un autre arrêt du 29 mars
1469 n.s.,rendu au profit de Jean de Quatrebarbe, licencié en lois,contre
Pierre Lorin, l'un des complices du meurtre de Gilles, son neveu. Il
s'agissait des dépens du procès dont ledit Lorin n'avait pas encore payé
sa part, montant au neuvième. La cour le condamna à s'acquitter sans
retard, et le même jour, 29 mars, adressa un mandement au premier
huissier sur ce requis, pour l'exécution immédiate de cette décision.
(Arch. nat., X2a 36, fol. 156 v° et 215.) L'intervention de Jean de Quatrebarbe, oncle de la victime (il se qualifié son « ayant droit »), semblé
témoigner que les parents de Gilles étaient décédés à cette date.r de Jarnac relevât appel. Néanmoins,au mépris du procès ainsi engagé
et sans attendre le jugement définitif, il avait fait tenir à son profit par
Louis Chèvredent les assises de la seigneurie de Clairvaux. Christophe
de La Tour s'y opposa et se porta appelant au Parlement. Depuis il
vint résider au château de Clairvaux, accompagné de plusieurs de ses
serviteurs, parmi lesquels était un jeune ecuyer, Gilles de Quatrebarbe, son cousin, auquel, à défaut d'enfants, il se proposait de léguer
les biens provenant de sa mère. Il avait fait annoncer l'ouverture des
assises de ladite seigneurie pour le 24 avril suivant (1464). Renaud
Chabot, l'ayant appris, avait déclaré publiquement qu'il saurait bien
empêcher cette session et qu'il s y présenterait comme principal avocat ; un de ses serviteurs, Pierre Lorin, avait même ajouté que, si les
assises se tenaient, il y aurait des bras et des jambes cassés, des visages ensanglantés.r de Jarnac avait en outre fait prier plusieurs hommes d'armes
de se trouver, ledit jour 24 avril, au bourg de Clairvaux, et lui-même y
arriva, le 16, avec Jacques Goulart, son capitaine, et plusieurs autres
compagnons, armés de bâtons ferrés et autres instruments de guerre;
ils y prirent logement. Le lendemain, au coucher du soleil. Louis
Chabot, son fils, s'y présenta à son tour, en compagnie de Guillaume
Le Maçon et de Martin Larcher. Le premier alla loger avec son père et
les deux autres se rendirent chez Mathurin Thomes, lui demandant de
les héberger. Thomes répondit qu'il n'était pas hôtelier et n'avait chez
lui de place que pour sa famille, sauf une chambre déjà occupée par
deux serviteurs du sr de La Tour-Landry, depuis que celui-ci était venu
s'installer au château. Le Maçon lui déclara alors que, bon gré ou
non, son compagnon et lui y demeureraient, lors même que La Tour-Landry s'y trouverait en personne, et que quant à ses deux serviteurs,
ils pouvaient chercher à se loger ailleurs où bon leur semblerait, jurant
que si Thomes disait un mot de plus, on lui enlèverait la tête des épaules. Et ainsi, malgré le maître du logis, Le Maçon et Morin s'introduisirent dans la pièce occupée parle queux et le palefrenier du sr
de La Tour. Quand ceux-ci rentrèrent à l'heure habituelle après le dîner
de leur maître, le palefrenier, qui était en tête, salua honnêtement les
deux intrus. Le Maçon et Larcher, s'adressant alors à Thomes, lui demandèrent si ce galant était des gens du ditde La Tour, et sur la réponse
affirmative qui leur fut faite, ils lui intimèrent aussitôt, sur un ton de
colère, l'ordre de chercher un logement ailleurs. Louis Chabot, entendant le bruit des voix, appela un de ses serviteurs nommé Martin
et lui remit deux épées pour les porter à Le Maçon et à Larcher et leur
commander de sa part de se maintenir dans ladite maison et de n'en
point sortir. Sans plus discuter, les deux serviteurs se saisirent des
épées, les tirèrent du fourreau et en portèrent plusieurs coups au cuisinier et au palefrenier, en blasphémant et jurant que, s'ils ne quittaient
le lieu sur-le-champ, ils leur tireraient l'âme du corps; ils les poursivirent jusqu'aux barrières du château de Clairvaux, puis retournérent à la maison de Thomes. Le tumulte et les cris firent sortir du
château Gilles de Quatrebarbe et le nommé Fausselion, et comme les
cuisinier et palefrenier lui rapportèrent les violences qu'ils venaient
de subir, ils se dirigèrent vers ladite maison, pour apaiser le conflit et
faire rendre la chambre. Quand ils furent arrivés dans la cour, Louis
Chabot y pénétra de son côté en escaladant un mur, l'épée à la main,
et se jeta impétueusement sur les gens du sr de La Tour-Landry ; mais
eux, avec douceur et sans lui faire aucun mal, alors qu'il leur eût été
facile de le blesser ou de le tuer, se contentèrent de le prendre au
corps, s'efforçant de le maintenir en arrestation. A ce moment, survint
le sr de Jarnac, tenant à la main un gros bâton carré de quatre ou
cinq pieds de long, en compagnie d'autres hommes armés d'épées et
de bâtons ferrés, et sans désemparer il frappa ledit Fausselion à grands
coups sur le front et sur la main droite. Louis Chabot, de son côté, avait
appelé ses deux serviteurs qui étaient rentrés dans la chambre ; ils en
sortirent l'épée nue et se ruèrent, avec Jarnac et ses hommes, sur
Quatrebarbe, Fausselion et quelques autres domestiques du sr de La
Tour, qui étaient venus à la rescousse, et les frappèrent à coups
redoublés. Le sr de Quatrebarbe reçut trois graves blessures à la tête,
à la cuisse et à la jambe, auxquelles il succomba quatre heures plus
tard.r de La Tour
porta plainte aux officiers du vicomte de Châtellerault, qui vinrent
s'emparer des coupables et les retinrent prisonniers. En présence de
ceux-ci, le sr de Jarnac déclara derechef, publiquement et arrogamment, que c'était lui qui avait frappé et ordonné de frapper. Néanmoins
les officiers de Châtellerault rendirent la liberté aux prisonniers, quelques jours plus tard. (Arch. nat., X2a 40, fol. 198 v° et s.)er février 1465 (ci-dessus, p. 470,note) ; cette condamnation des Chabot et de leurs complices « à payer une grosse somme de
deniers » aux parents de leur victime, est rappelée encore dans l'arrêt
du 14 août 1475, qui termina le long procès que, de son côté, leur avait
intenté Christophe de La Tour, et dont nous allons examiner sommairement les différentes phases. Dès le mois de juin, sur sa plainte,
le Parlement avait prescrit une enquête sur le meurtre et ses circonstances et ordonné avant tout d'amener prisonniers à la Conciergerie les deux Chabot et trois autres des plus coupables. Le Conservateur des privilèges de l'Université d'Angers, chargé de l'information,
s'était rendu à Poitiers, où, comme il lui avait été rapporté, les meurtriers s'étaient constitués prisonniers et étaient en instance devant le
sénéchal pour obtenir l'entérinement de leurs lettres de rémission ;
mais quand il y arriva, le sénéchal de Poitou, qui était très favorable
aux Chabot, les avait déjà remis en liberté, de sorte qu'il ne put accomplir son mandat et dut se contenter de les ajourner personnellement
au Parlement de Paris, sous peine de bannissement et de confiscation.
La cour, le 6 juillet suivant, adressa au lieutenant du bailli de Touraine
à Chinon une autre commission, lui enjoignant de saisir les biens des
coupables, par tous moyens de droit, et de les faire, administrer sous
la main du roi, nonobstant l'opposition ou appel. (X2a 30, fol. 393 v°.)
Ni les Chabot, ni Goulart, ni les autres complices ne se rendirent à l'assignation qu'ils avaient reçue pour le 19 juillet, et la cour rendit contre
eux, ce jour-là, son premier jugement par défaut, qui fut confirmé le
13 août et le 2 octobre. (X2a 32, aux dates.) Quoique défaillants, les coupables ne désertaient pas le procès. Par requête ils avaient remontré à
la cour que, n'ayant pas été les agresseurs, ils n'avaient demandé leur
rémission que par excès de précaution et qu'ils auraient pu s'en passer,
et puisqu'elle avait évoqué la cause devant elle, ils la priaient de faire
entendre leurs témoins; cette requête fut accueillie, et un conseiller
au Parlement reçut mission de faire secrètement une enquête, par
mandement du 28 août 1464. (X2a 30, fol. 410 v°.) Le sr de Jarnac, son
fils et leurs complices réussirent même à se faire délivrer des lettres
de grande chancellerie, par lesquelles la connaissance de l'affaire était
rendue au sénéchal de Poitou, avec liberté à celui-ci de donner mainlevée de la saisie. Christophe de La Tour-Landry protesta et obtint à
son tour du Parlement un mandement adressé au premier conseiller
requis, au bailli de Touraine et des ressorts et exemptions d'Anjou et
du Maine, et au Conservateur des privilèges de l'Université d'Angers,
portant défense au sénéchal de Poitou de connaître du principal et lui
enjoignant de maintenir sous séquestre les biens des intimés. Cet acte
porte la date du 10 octobre 1464. (r de Jarnac, contenant que,
à l'occasion de la mort de Gilles de Quatrebarbe, Christophe de La
Tour, écuyer, s'est porté demandeur au Parlement contre lui et plusieurs de ses serviteurs et, quoique le cas ne le touchât pas personnellement et qu'il n'y eût aucun intérêt, il se fit donner par ladite cour
des lettres au moyen desquelles, et en vertu d'une information telle
quelle, faite par Pierre Guyot et Jean Bernard, plusieurs terres, domaines et biens lui appartenant avaient été mis sous la main du roi,
et Jacques de Vaucelles, Mathurin Thomes et autres serviteurs dudit
de La Tour-Landry, nommés commissaires pour les administrer,
ladite cour lui fait recréance desdites terres et biens et ordonné qu'ils
lui soient délivrés sans délai et jusqu'à nouvel ordre ». (X2a 34, fol. 73 v°.)
Puis, à la date du 16 juin 1466, on trouve une commission à Jean
des Plantes et à Jean de Longueil, conseillers au Parlement, de faire
une enquête contradictoire par interrogatoire de témoins sur les faits
et articles que la cour leur transmet, entre Christophe de La Tour et
les Chabot, Goulart et autres, et de renvoyer close et scellée avant le
lendemain de la Saint-Martin d'hiver, jour où les parties viendront
répondre. (r de Jarnac parvint à faire saisir de nouveau le sénéchal de
Poitou et s'ingénia à faire traîner les choses en longueur. Cependant le
sr de La Tour-Landry, avec une tenacité que rien ne pouvait lasser, ne
cessa pas de poursuivre la réparation civile qu'il prétendait lui être
due; il s'adjoignit Jean Thibert, dit Fausselion. qui avait été blessé
grièvement dans la bagarre, et sur un nouvel appel au Parlement, il
finit par obtenir satisfaction. Près de douze ans après le meurtre de
Gilles de Quatrebarbe, le 14 août 1475, la cour rendit son arrêt définitif,
condamnant Renaud et Louis Chabot, chevaliers, à payer à Christophe
de La Tour-Landry 400 livres parisis et 100 livres à Fausselion, et les'
autres complices, c'est-à-dire Goulart, d'Assigniers,Le Maçon, Larcher,
Lorin, Chaume et Fauconnier, chacun à 30 livres parisis envers le sr de
La Tour. Sur les sommes adjugées à celui-ci, dont le total s'élevait à
610 livres parisis, 50 livres devaient être prélevées, savoir 30 livres pour
la célébration d'un service et obit solennel en l'église et chapelle de
Clairvaux, dans laquelle Gilles de Quatrebarbe avait été inhumé, et les
autres 20 livres pour distribuer aux pauvres des localités voisines, à
l'issue du service. Les Chabot et consorts furent en outre condamnés à
acquitter tous les dépens. (X2a 40, fol. 198 v°, 200.)ee
Ainsi signé : Par le roy, les contes du Maine et de Com- r du Lau, et Louis de Crussol,
sénéchal de Poitou. (Cf. ci-dessus, p. 269, 299, 448, 450, notes.)r de La Barde, devint
plus tard conseiller et chambellan de Louis XI, sénéchal de Limousin,
en 1463, bailli de Mâcon et sénéchal de Lyon, en 1475.
Rémission accordée à Pierre Person, archer, et à Jean Boutevillain, coutillier de la compagnie d'ordonnance de Joachim Rouault, maréchal de France, coupables du meurtre d'un meunier à Saint-Martin près Chauvigny.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
à tous, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplicacion de Pierre Person, natif de Lorraine, archier, et
Jehan Boutevillain, natif de nostre païs de Normandie,
coustilleur de la compaygnie et retenue de nostre amé et
feal conseiller et chambellan, Jouachin Rouault Ce personnage appartenait à une famille noble du Poitou qui possédait, aux XVe et XVIe siècles, la seigneurie des Ormes-Saint-Martin,
relevant de la vicomté de Châtellerault, et dont le chef, en 1434 et
encore à l'époque où nous sommes, était Guillaume de Marans, écuyer,
mari d'Alix Esgret ou Aigret, qui lui avait apporté cette terre des
Ormes. (L'abbé Lalanne, Histoire de Ckâtelleraud et du Châtelleraudais,
t. 1, p. 442.) Guillaume de Marans est inscrit sur le livre des hommages
et aveux dus au comte de Richemont, en qualité de seigneur de Parthenay, comme devant hommage plein pour une borderie de terre appelée la Mimaudière, sise en la paroisse de Mazières-en-Gâtine, et
aussi pour une autre borderie dite le Pont et autres petits fiefs situés
dans les paroisses de Verruye et de Mazières. (Arch. nat., R1* 490, fol.
255.) Ce Guillaume était aussi seigneur de Loubressay, paroisse de
Bonnes, et aurait eu deux fils, suivant M. d'Argenson, Charles, seigneur
des Ormes-Saint-Martin, et François. (e siècle
seigneurs de Saint-Mars, de Landetrie, de la Chauvetière, du Tartre
en l'élection de Châtellerault, et furent maintenus comme nobles et
écuyers, le 29 juillet 1715, par Quentin de Richebourg, intendant de
la généralité de Poitiers. (M. A. de la Bouralière, r de La Barde. (Cf. ci-dessus, p. 479, note 2.)e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. De La Loère. — Visa. Contentor. J. Duban.