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Permission de fortifier Bourneau près Fontenay-le-Comte, accordée à Jacquette de La Ramée, veuve de Jean du Puy-du-Fou, chevalier, dame du lieu.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Jaquete de La Ramée,
dame de Bourneau, veufve de feu Jehan du Puy du Fou La famille de
La Ramée était établie dans cette partie du Poitou au milieu du
e1a 9190,
fol. 335 v°.) Louis de La Ramée, le même sans doute, qualifié
écuyer, seigneur de Bourneau, rendit au comte de Richemont,
seigneur de Parthenay, le 29 mai 1428, aveu de l’hôtel et
hébergement dudit Bourneau, mouvant de Mervent, tenu à foi et
hommage lige et au devoir de rachat, quand le cas y advient.
(Arch. nat., R1a 204, fol. 47 v°.) Jacquette de La Ramée
était très probablement sa fille. Quant à Jean du Puy-du-Fou,
mari de celle-ci, il est assez difficile de déterminer ce qui se
rapporte particulièrement à lui dans les textes de l’époque, car
il y eut, vivant au même temps, deux personnages de la même
famille au moins qui portaient le même prénom. Peut-être est-ce
le nôtre dont il est question dans un acte émanant de Louis
d’Amboise, vicomte de Thouars, en juillet 1438, comme devant à
celui-ci trente réaux de la ferme du rachat de la terre de
Saint-Vincent-de-Jard. (c
Lettres d’ampliation en faveur de Jean Genevois, praticien en cour laie à Melle, portant que la rémission par lui obtenue précédemment pour l’homicide de Guillaume Bastard, comprendra en outre plusieurs délits qu’il avait commis à une date antérieure.
Loys, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion
de Jehan Genevoys, praticien en court laye, Jean Genevois est nommé encore dans des lettres de
rémission de janvier 1473 n.s., en faveur de Michau Moulineau,
couturier du bourg de Notre-Dame de Celles, coupable d’un
meurtre. (Ci-dessous, n° MDXIV.) Le
19 novembre 1483, à la requête de Jean Baud et de Jacques
Pichon, furent ajournés au Parlement pour excès, attentats et
voies de fait, Jean Jourdain, assesseur du lieutenant du
sénéchal de Poitou à Niort, Pierre Domusson et Jean Bussières,
sergent royal. (Arch. nat., X Mot omis par le scribe.2a 48, fol. 3 v°.) On trouve
aussi ce nom sous la forme Bault. (Cf.
Signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Gontier. — Visa. Contentor. J. Duban.
Anoblissement de Guillaume Merlin, homme d’armes de l’ordonnance.
Ludovicus, etc. Probitatis merita, nobiles actus gestusque laudabiles et
virtutum insignia, quibus persone decorantur et ornantur, merito nos
inducunt ut eis justa opera, proprio Creatoris exemplo, tribuamus et eos
eorumque posteritatem favoribus congruis et nobilium honoribus, ut nomen
rei consonet, attollamus, ut ipsi hujusmodi prerogativa letentur
ceterique ad agenda que bona sunt ardencius aspirent et ad honores,
suffragantibus virtutum bonorumque operum meritis, adipiscendos
alicientur et Guillaume Merlin est qualifié écuyer,
seigneur de Frouzille (paroisse de
Saint-Georges-les-Baillargeaux) dans un procès qu’il soutint
d’abord devant le lieutenant du sénéchal de Poitou à Poitiers,
puis en appel au Parlement de Bordeaux transféré à Poitiers,
contre Colette de Segrie, femme de Godemar de Vie, Légieret
Dupuy, André Bernier, Jean Barengier, Guillaume Boucicaut et sa
femme, Jean Larchier, dit Dauvergne, Guyon Tristan, sa femme, et
consorts. (Appointement du jeudi 29 novembre 1470 ; Arch. nat.,
X1a 4812, fol. 17.)
Signatum : Loys. Per regem, comite Convenarum Jean, bâtard
d’Armagnac, seigneur de Gourdon, fils d’Arnaud-Guilhem de Lescun
et d’Anne d’Armagnac, avait obtenu en don du roi, le 3 août
1460, le comté de Comminges. Il fut vers la même époque nommé
maréchal de France et gouverneur de Dauphiné, et mourut en
1473. L’amiral de France était encore, à
cette époque, Jean de Montauban, sur lequel cf. notre vol.
précédent, p. 369. Décédé au mois de mai 1466, il fut remplacé
par Louis, bâtard de Bourbon, comte de Roussillon. Georges Havart, chevalier, seigneur de la
Rosière, bailli d’Amiens, conseiller et maître des requêtes de
l’hôtel du roi, fut chargé, par commission donnée le 16 mai
1465, de se rendre sur les marches du pays de Caux, pour
prolonger la trêve avec le comte de Warwick, au nom du roi
d’Angleterre. (Ph. de Commines,
Lettres de sauvegarde octroyées au chapitre de l’église cathédrale de
Poitiers, avec règlement des obligations qui incomberont aux sergents
royaux commis à la maintenir et faire observer L’original de ces
lettres patentes est conservé aux
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Racioni congruum arbitramur si,
inter curas et sollicitudines quas frequenter habemus in regendis
nostris subditis, ad hec precipue nostre mentis aspiret affectus, per
que status ecclesiasticus nostris temporibus sub commisso nobis regimine
in pacis transquilitate manuteneri valeat et tueri, et Le registre porte «
Sic signatas : Per regem, comite Cenomanie Charles d’Anjou, comte du
Maine, vicomte de Châtellerault, seigneur de Melle, Civray,
Chizé, Sainte-Néomaye, Saint-Maixent, etc., lieutenant du roi en
Poitou, troisième fils de Louis II duc d’Anjou, et
d’Yolande d’Aragon, décédé le 10 avril 1473. (Voy. Jean VI Du Bellay,
cinquième fils de Hugues, tué à Azincourt, et d’Isabelle de
Montigny, fut abbé de Saint-Florent de Saumur, en 1431, évêque
de Fréjus (novembre 1455), puis évêque de Poitiers de 1461 au
13 septembre 1479, date de sa mort. ( Jean de Moulins, écuyer, se édit., t. I, p. 423.)r de
Rochefort en Mirebalais, secrétaire du roi, maire de Poitiers en
1465. (Cf. vol. précédent, p. 216, note 2.)
Confirmation des lettres de Charles VII, du mois d’avril 1431, exemptant de toute imposition, ainsi que du guet et de la garde des portes de la ville, les coutres du chapitre de la cathédrale de Poitiers.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir veues les lettres de nostre feu seigneur et père, que Dieu absoille, à nous presentées de la partie de noz bien amez les doyen et chappitre de l’eglise cathedrale de Saint Pierre de Poictiers, desquelles la teneur est telle :
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de noz bien amez les doyen et chappitre de l’eglise cathedrale de Saint Pierre le Grant de Poictiers, contenant, etc. … Donné à Poictiers, ou moys d’avril l’an de grace mil
cccc. trente et ung après Pasques, et de nostre règne le neufviesme. Les lettres de Charles VII du mois d’avril 1431, dont le texte est reproduit intégralement dans la confirmation de Louis XI, sont imprimées dans notre t. VIII des
Documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la chancellerie de France (Archives hist. du Poitou , t. XXIX), p. 20-24.
Lesquelles lettres dessus transcriptes et toutes les choses contenues en
icelles, affin que soyons participans ès prières et biens faiz de
ladicte eglise et que le divin service y puisse tousjours de mieulx en
mieulx estre continué en Nommé
« Ferrand » dans les lettres de 1431. Prénommé « Jehan » dans lesdites lettres de
Charles VII. Mot omis par le scribe.e
Ainsi signé : Par le roy, les contes du Maine et de Comminge, l’evesque
de Poictiers Charles d’Anjou, comte du Maine, Jean, bâtard
d’Armagnac, comte de Comminges, Jean du Bellay, évêque de
Poitiers, cf. ci-dessus, p. 8, note 1, p. 12, note et p. 13,
note 1. Charles de Melun,
baron de Landes, seigneur de la Borde et de Nantouillet,
chambellan du roi, bailli de Sens, capitaine de Vincennes et
gouverneur de la Bastille. Par lettres patentes données à
Chinon, le 6 juin 1462, Louis XI lui fit don du droit de haute,
moyenne et basse justice dans sa seigneurie de Landes (Arch.
nat., X Renaud Girard, seigneur de Bazoges-en-Pareds,
maître d’hôtel et ambassadeur de Charles VII, ou plutôt
son fils Jean. (Cf. notre vol. précédent, p. 434,
note.) Les lettres de
Charles VII du mois d’avril 1431 et la présente
confirmation de Louis XI, dont les originaux sont
conservés aux Archives de la Vienne, avec d’autres pièces
relatives aux coutres (G. 389 à 391), ont été publiées d’après
cette source (JJ. 200) dans le recueil des 1a 8605, fol. 273) ; il lui octroya une partie des
terres, seigneuries et biens confisqués sur Antoine de
Chabannes, comte de Dammartin, au mois d’août 1463
(X1a 8606, fol. 30), et par lettres datées de Poitiers,
le 8 mars 1466, il le nomma son lieutenant général et gouverneur
de la ville de Paris. (
Confirmation des lettres patentes de Charles VII, du 6 juillet 1437, autorisant le chapitre de l’église cathédrale de Poitiers à créer un juge lai pour faire les inventaires après décès de ses membres et dignitaires, au lieu et place des officiers royaux qui jusque-là en étaient seuls chargés.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir veues les lettres de feu nostre très chier
seigneur et père, que Dieu absoille, à nous presentées de la partie de
noz bien amez les doyen Le doyen de l’église de Poitiers était
alors Olivier de Pontbriant, qui avait succédé à Léon Guérinet,
quand celui-ci devint évêque, l’an 1456. Il fut nommé, en 1476,
trésorier de la Sainte-Chapelle de Paris, et mourut en 1505.
(
Charles, par la grace de Dieu roy de France, à tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Receue avons l’umble supplicacion des doyen et chappitre de l’église de Poictiers, etc. … … Donné à Bourges, le sixiesme jour du moys de juillet l’an de grace mil
cccc trente sept, et de notre règne le quinziesme. Les lettres de Charles VII, du 6 juillet 1437, dont le texte est reproduit en entier dans la présente confirmation de Louis XI, ont été publiées aussi dans notre t. VIII des
Documents concernant le Poitou , etc. (t. XXXIX desArchives hist. du Poitou ), p. 105-107. Elles sont imprimées, l’une et l’autre, dans le recueil desOrdonnances des rois de France , in-fol., t. XVI, p. 304. Elles avaient été enregistrées au Parlement de Paris, par arrêt du 5 juillet 1470 (Arch. nat., X1a8606, fol. 219), y compris l’acte d’enregistrement de celles de Charles VII à la sénéchaussée de Poitiers, donné à Poitiers, le 26 juillet 1437. Cet acte, émanant de Jean de la Roche (La Rochefoucauld), srde Barbezieux, sénéchal de Poitou, et signé de son lieutenant général Maurice Claveurier, Barbe et J. Arembert, avocat et procureur du Roi, est compris dans la publication faite par les éditeurs desOrdonnances , sauf un passage qu’ils ont jugé inutile. C’est un état des maisons canoniales appartenant au chapitre de Saint-Pierre en 1437, fournissant des renseignements topographiques intéressants, et quoiqu’il eût été mieux à sa place à la suite du texte des lettres de Charles VII (dans notre t. VIII, p. 105-107), on ne nous saura pas mauvais gré de l’insérer ici :« Desquelles maisons la declaracion s’ensuit : Premierement les maisons des doyen, chantre, prevostz, soubzdoyen, soubzchantre, chevecier, maistre escolle, abbaye de Nostre Dame, archidiaconé de Poictou, archidiaconé de Briensay, archidiaconé de Thouars, ainsi comme elles se comportent ;
item , la maison canoniale que tient à present maistre Guillaume Le Maire, chanoine de lad. eglise en la parroisse Saint Michel, en la grant rue par laquelle l’on vait du Pont Anjobert à Nostre Dame la Grant, tenant d’ung cousté à lad. rue, et d’autre part, le derrière avecques ses jardins et appartenances à la rue des Carmes, et d’un cousté touche à la maison Macé, et d’autre part à ung fondis qui fut à Mestoyreau ;item , la maison canoniale que tient à present messire Jehan Cronier, chanoine de lad. eglise, assise en lad. paroisse Saint Michel, laquelle tient à la rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à l’eglise Saint Michel, et touche par devant à ladite rue et par derriere au jardin qui est à present de l’abbaye de Saint Messant, et de l’un des coustez le jardin touche à lad. rue et à la maison où demeure à present maistre Jehan d’Asnières, et d’autre cousté au jardin Jehan de Varast, et ung autre jardin appartenant à lad. maison, touchant au jardin qui fut feu maistre Pierre Boutet et est de present de lad. abbaye de Saint Messant ; et a ladite maison issue par le derrière à la tour de l’uis de fer ;item , la maison canoniale que tient à present maistre Jehan de Vailly, chanoine de lad. eglise, et est assise devant lad. eglise de Poictiers, et tient par le devant à la rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à l’eglise Saint Paul, devant l’ostel duCoq , et aussi tient du bout derrière et du long du cousté ès maisons de l’archidiaconé de Poictou ;item , la maison canoniale, en laquelle demeure maistre Thomas Vimart, chanoine de lad. eglise, et les enffans de la Salete de lad. eglise ; et est assise d’une part devant le pignon de l’eglise Saint Pierre et à la rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à Saincte Ragonde, et d’autre part à la maison du four de Saincte Croix, une rue entre deux, et à la maison Jehan Gouaut ;item , la maison canoniale de maistre Leonet Guerinet, chanoine de lad. eglise, assise derrière le pignon Saint Pierre et tenant à lad. rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à Saincte Ragonde, et à la maison messire Jehan de La Vessère, à cause de la cousterie de Saincte Croix, et à la maison de la chapellenie messire Pierre Laubert, fondée en lad. eglise de Saincte Croix ;item , la maison canoniale où demeure maistre Berthomé Lucas, assise devant la porte, par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à l’eglise Saincte Ragonde et Saincte Croix, et tient d’une part au chemin par lequel l’on vait de lad. eglise de Poictiers à la maison de la Prevosté, et d’autre part à l’eglise et au chemin par lequel l’on vait de lad. eglise de Poictiers à l’eglise Saint Jehan Baptiste, et aussi tient à l’eglise Saint Ylaire d’entre les eglises ;item , la maison canoniale, appellée l’ostel de Vivrane (sic ), laquelle est à maistre Jehan de La Marche, chanoine de lad. eglise, assise derrière la rue alant de l’eglise de Poictiers à Saincte Ragonde, et tenant d’un des coustez par le dessus à la maison de André Galipeau, une petite allée entre deux, et par le dessoubz, d’autre part, à la maison d’une chapellenie fondée en l’eglise de Saincte Ragonde, à l’autel de devant le cueur, où est l’imaige de Madame Saincte Ragonde, laquelle tient à present Pierre de Morry, clerc, et par le derrière tient et joinct ledit hostel au vergier et treille de l’abaye de Saincte Croix, et d’un des boutz joinct au mur du vergier de la cure de Sainct Hilayre, derrière la porte ;item , la maison ou demeure maistre Jehan Maigny, tenant d’une part au cimietière de l’eglise de Saint [Savin] et d’autre part au vergier de l’archidiaconé de Poictou, et d’un bout au chemin par ou l’on vait du carrefour du Coq à lad. eglise de Saint Savin, et d’autre part à la treille de l’Ausmonnerie de Saint Pierre de Poictiers ;item , la maison où demeure messire Robin Luillier, prebstre, assise en la rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à celle de Saint Michel, et tenant d’une part à la maison ou garniers du chapistre de Poictiers, et d’autre part à la maison et vergiers de la chapelle Saint Martin entre les eglises. » (X1a8606, fol. 220 v°-221 v°.)
Ainsi signé : Par le roy, les contes du Maine et de Comminge, l’evesque de Poictiers, les sires de Landes et de Bazoges et autres presens. — De Moulins.
Confirmation des lettres patentes de Charles VII (juin 1440),
portant
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Notum facimus universis, presentibus et futuris, nos litteras felicis memorie domini et genitoris nostri, cujus anime propicietur Altissimus, vidisse formam que sequitur continentes :
Karolus, Dei gracia Francorum rex. Ad perpetuam rei memoriam, etc. Datum in Claromonte in Arvernia, mense junii anno Domini millesimo quadringentesimo quadragesimo, et regni nostri decimo octavo
. Les lettres de Charles VII du mois de juin 1440, dont le texte est reproduit intégralement en cet endroit du registre, ont été publiées dans le tome VIII des
Documents concernant le Poitou extraits des registres du Trésor des chartes (Arch. hist. du Poitou , t. XXIX), p. 114-118.
Quas quidem litteras preinsertas ac omnia et singula in ipsis contenta,
ratas et gratas rataque et grata habentes, laudavimus, aprobavimus et
ratifficavimus, laudamusque, aprobamus et ratifficamus, de gracia
speciali, plena potestate et auctoritate regia, per presentes, prout et
quemadmodum prefati decanus et cappitulum de eisdem rite et juste
usi Le texte du registre porte par erreur « visi », au lieu
de « usi ».
Sic signatum : Per regem, comites Cenomannie et Convenarum, episcopo
Pictavensi, dominis Landarum, de Basoges ac aliis presentibus Ces
lettres furent enregistrées aussi, y compris celles de
Charles VII, au Parlement de Paris, le 29 janvier
1470 n. s. (Arch. nat., X1a 8606, fol. 207), et elles
sont imprimées, les unes et les autres, dans le recueil des
Rémission accordée à Antoine Maucoin, de Pamproux, qui, victime d’un jeu brutal de la part de Jean Texier, avait, dans un moment de colère, frappé celui-ci d’un pilon de bois et avait été ainsi cause de sa mort.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l’umble supplicacion de Anthoine Maucoin, povre homme, demourant en la
parroisse de Pamprou ou diocese de Poictiers, chargé de femme qui est
grosse d’enfant, preste à gesir, et de deux enffans, contenant que le
derrenier jour de decembre derrenier passé, pour ce que ledit suppliant
devoit de l’argent à ung nommé Mathelin Audouin, texier, pour la façon
de certaine pièce de toille qu’il lui avoit fait, et luy avoit promis le
paier et porter sondit argent en l’ostel d’un nommé Guillaume Boutin,
qui tenoit et tient taverne publicque audit lieu de Pamprou, ledit
suppliant se transporta ledit jour en l’ostel dudit Guillaume Boutin, et
quant il fut arrivé oudit hostel il se assist sur ung banc devant le
feu, pour attendre advenir ledit Mathelin Audouin, et s’i tint par
certaine espace de temps et jusques à ce que ledit Audoin feust venu. Et
quant icellui Audouin fut arrivé et que ledit suppliant l’aperceut
entrer au dedans dudit hostel, icellui suppliant se leva de dessus ledit
banc où il estoit assis, pour venir oudit Audouin, et ainsi comme il
passoit devant ung nommé Jehan Texier, dit Vierne, qui estoit aussi
oudit hostel et taverne, ledit Texier leva ung de ses piez et le mist
entre les jambes dudit suppliant, tellement qu’il le feist cheoir à
terre et se frappa de la teste contre ung mur, et se fist si grant mal
qui ne se cuida oncques lever ; et quant il fut levé, il estoit tout
estourdi du grant mal qu’il s’estoit fait et trouva au coing de la
cheminée ung pilon de bois dont l’on pille le verjust et braye on la
saulse, qu’il print en ce
Rémission accordée, moyennant certaine composition financière, à Huet Yver, natif de Prinçay, sergent du roi en la châtellenie de Faye-la-Vineuse, poursuivi pour de nombreux abus, prévarications, exactions, faits d’usure, de faux, etc., par lui commis depuis vingt ans en l’exercice dudit office.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receue l’umble supplicacion de Mots omis par le scribe.e
Ainsi signé : Par le roy, maistre Jehan Balue Cet illustre
personnage était, suivant l’opinion la plus généralement admise
et la plus vraisemblable, originaire du Poitou, né vers 1421, à
Angle, au diocèse de Poitiers, de parents de condition modeste.
A la date des présentes lettres, Jean Balue, aumônier du roi,
venait d’être nommé évêque d’Évreux (5 février 1465). Transféré
à Angers, le 5 juin 1467, cardinal peu de temps après, on
connaît ses intrigues, la trahison dont il fut accusé lors de
l’entrevue de Péronne, sa longue captivité, sa légation en
France sous Charles VIII, etc. Il mourut en 1491. Voir
e fascicule de la Bibliothèque de l’école des
Hautes-Études). Cette biographie critique, puisée aux meilleures
sources, redresse plus d’une erreur accréditée par les anciens
historiens.
Rémission obtenue par Pierre Hillereau, jeune homme de seize ans, laboureur, coupable du meurtre de Jean Lucas. Venant au secours de son jeune frère, que Lucas maltraitait et frappait avec sauvagerie, il avait porté à ce dernier sur la tête un coup de bâton, dont il était mort la nuit suivante.
Loys, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de
Pierre Hillereau, jeune enfant, aagé de seize ans ou environ, filz de
Mathurin Hillaireteau ( Ce nom de lieu est écrit huit lignes plus loin et
jusqu’à la fin de l’acte « la Rochete ». Cette seconde forme
paraît préférable ; il y avait dans la même paroisse, la
Chapelle-Palluau, deux villages, l’un appelé la Rocherie,
l’autre la Rochette, mais le second était beaucoup plus voisin
de cet autre village auquel notre texte donne le nom de
« Puycaraut » ou « Puycayraut » (Pic-Eraut, dans Cassini, et
Piquerraut, sur la carte de l’État-Major). La Rochette et
Puycaraut étaient situés tout près de la rivière de
Vie. Ce
mot s’écrit le plus souvent « escossé » et signifiait
dépouillé.
Signé : Par le roy, à la relacion du conseil. S. Des Vergers. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission en faveur de Louis Catus, écuyer, détenu prisonnier à Parthenay pour le meurtre d’un prêtre nommé Jean Prochau, donnée à l’occasion de la première entrée du roi en cette ville.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l’umble supplicacion des parens et amis charnelz Louis Catus, écuyer, seigneur de Lassy en la vicomté
de Paris, capitaine de Talmont, né en 1441, était le fils puîné
de Jean, seigneur des Granges-Catus, Saint-Généroux, etc., et de
Robinette du Plessis, sa seconde femme. On voit, quelques lignes
plus bas, que son aïeule vivait encore en 1462 et habitait
l’Île-de-France. Le Charles
Catus, chevalier, seigneur des Granges, Saint-Généroux et des
Lineaux-Jousseaume, fils aîné de Jean, sr des Granges, et Françoise, femme de
Pierre des Cloudis. Ce doit être une erreur. Car Jeanne
Jousseaume mourut en 1412, entre juillet et novembre. (Cf.
r des Granges-Catus, et trois filles.
(cr des Granges, et
de Marguerite Voyer, sa première femme. Il servit comme homme
d’armes du seigneur de Soubise aux bans des nobles du Poitou de
1467, 1488, 1491 et 1492. Marié d’abord à Marie Maynard, puis,
le 11 septembre 1470, à Jeanne Chasteigner, dame de
Guigneffolle, il eut de cette dernière, veuve en 1503, Jean,
sr des Granges, mort sans postérité.cce
Signé : Par le roy, le sire du Lau Antoine de Châteauneuf,
chevalier, seigneur du Lau, sénéchal de Guyenne et des Lannes.
Aux documents relatifs à ce personnage, mentionnés dans notre
précédent volume, on peut ajouter les lettres patentes, datées
de Beauvais, au mois d’avril 1471, octroyant à Jean Aubin,
seigneur de Malicorne, chambellan de Charles duc de Guyenne, la
terre et seigneurie de Blanquefort en Médoc, confisquée sur le
s Guillaume de
Varie, ou Varye, qui avait été facteur et secrétaire de Jacques
Cœur (A. Thomas, r du Lau, parce qu’il s’était rendu coupable de
désobéissance envers le roi. (Arch. nat., X1a 8606,
fol. 247 v°.)er,
n° 175.)
Rémission accordée à Jean et Savin Viault, coupables d’homicide. Étant intervenus auprès d’un compagnon de guerre passant par le pays, pour lui faire rendre les souliers qu’il avait pris à un pauvre enfant de Saint-Savin, attaqués par celui-ci et obligés de se défendre, ils l’avaient frappé d’un coup mortel.
Loys, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de
Jehan et Savin Viaulx, frères, laboureurs, enfans de Clement Viault,
demourant en la chastellenie de Saint Savin, contenant que, le premier
jour de ce present karesme, vint à leur hostel de la Pinces, dites aussi
ce
Signé : Par le conseil. Gautier.
Confirmation par le roi de lettres de Jean d’Orléans, comte
d’Angoulême Jean d’Orléans, comte d’Angoulême, second fils
de Louis de France, duc d’Orléans, et de Valentine de Milan, né
le 26 juin 1404, prisonnier en Angleterre de 1412 à 1444, mort
au château de Cognac, le 30 avril 1467. (Cf. le vol. précédent,
p. 53, note.) Pierre de Saint-Gelais, chef de la branche du
Montlieu, cinquième fils de Charles IV, seigneur de
Saint-Gelais, et d’Yolande Bouchard, avait pris part aux excès
des gens de guerre de la compagnie de Jean de La Rochefoucauld,
puis à la révolte de la Praguerie, avec Guy de La Rochefoucauld,
s Jean,
bâtard d’Armagnac, comte de Comminges, et Antoine de
Chateauneuf, seigneur du Lau. (Voy. ci-dessus, p. 8, note 1, et
p. 32, note 1.)r de Verteuil, faits pour lesquels, à deux,
reprises, il obtint de Charles VII des lettres
d’abolition, qui ont été imprimées dans l’un de nos précédents
volumes. (1, cote 2833.) Pierre de Saint-Gelais, qui
avait épousé Philiberte de Fontenay et en eut cinq fils, dont le
plus connu, à cause de ses écrits, est Octavien, évêque
d’Angoulême, fit son testament en 1470. Mellin de Saint-Gelais,
abbé du Reclus, poète célèbre, était son fils naturel.ec
Rémission octroyée à François Du Vilier, écuyer, d’Angliers, qui avait audit lieu frappé mortellement un braconnier nommé Etienne Saunier, dit Carbonneau, qui l’avait nargué.
Loys, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion
de Françoys Du Vilier, pauvre escuier du pays de Lodunoys, contenant
que, le dimanche Suivant MM.
Beauchet-Filleau, ce Christophe de Chauvigny, écuyer,
appartenait à l’illustre famille dont sont issus les barons de
Châteauroux et fut seigneur d’Angliers, ainsi que ses
descendants jusque vers la fin du ee2 128 et 234), et eut des procès
avec Joachim de La Touche au sujet de domaines situés à
Angliers, l’an 1500. Marié, vers 1460, à Catherine de Remefort,
fille de Jean, écuyer, seigneur d’Oiron, et à Guillemette
Gorrin, il en eut un fils, Jean, qui était encore mineur en
1484, et succéda à son père dans la seigneurie d’Angliers.
(Notes de M. le comte de Maussabré, recueillies dans le e édit., t. II,
p. 357.)
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. — Visa. Contentor. J. d’Orchère.
Lettres de légitimation accordées à Gervais de Vésins, Charles de Melun, baron de Landes, seigneur de la
Borde, etc. (Cf. ci dessus, p. 15, note 2.)
Rémission octroyée à Louis Chasteigner, écuyer, qui, dans une discussion d’intérêt dégénérée en rixe, avait frappé mortellement d’un coup de dague son beau-père, Guillaume Maynaut.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble Louis I Famille noble des environs de Saint-Maixent, dont
le nom patronymique paraît avoir été Girard, et qu’il faut se
garder de confondre avec les Bauçay du Loudunais. La seigneurie
dont elle prit le titre est Baussais, qui fit successivement
partie de la prévôté de Melle, puis de la sénéchaussée de
Saint-Maixent. Jeanne était la fille cadette de Jean Girard, dit
de Baussais, chevalier, seigneur de Baussais, Galardon, la
Motte-Bigot, etc., et de sa seconde femme, Thomasse de Vaux,
dame de Malvault en la paroisse de Cherveux. Elle avait une
sœur, nommée aussi Jeanne, née du premier mariage de Jean avec
Aiglantine Pichier, dame de Galardon, ce qui donna lieu à
quelque confusion, et un frère prénommé aussi Jean, qui décéda
jeune, probablement sans alliance, au château de Melle, entre le
17 février et le 24 août 1407. Après sa mort, le fief de
Baussais paraît avoir été partagé entre ses deux sœurs ; car à
la date du 24 août 1407, on trouve un aveu de Jean de
Montfaucon, chevalier, seigneur de Saint-Mesmin, pour partie de
l’hébergement de Baussais, mouvant de Melle, qu’il tenait à
cause de sa femme, Jeanne de Baussais, l’aînée, héritière depuis
peu de son frère Jean, aveu renouvelé le 27 septembre 1418, et à
la date du 22 juin 1422, un autre aveu de Jean Chasteigner, à
cause de Jeanne de Baussais, la cadette, sa femme, de moitié du
même hébergement, relevant alors de Saint-Maixent. (Arch. nat.,
Rer Chasteigner,
seigneur de Malvault, du Bourgneuf, etc., né vers 1411, fils de
Jean III Chasteigner, seigneur de Prinçay
(1355-1425), et de Jeanne de Baussais (cf. la note suivante),
mourut à un âge avancé, antérieurement au 19 juin 1490. Il avait
épousé, vers 1440, Catherine de Saint-Aubin, fille d’Aimery,
seigneur de la Blouère, et de Catherine d’Aine, dont il eut
Pierre, seigneur de la Blouère, et Antoine, seigneur de
Malvault. André Du Chesne cite ces lettres de rémission du mois
de novembre 1465. (1* 2172, p. 724 ; R1* 2173,
p. 1705 ; P. 1145, fol. 113 et 116) Jeanne la cadette, devenue
veuve, s’était remariée, avant le 6 mars 1430, à Guillaume
Maynaud, dit Souchier, écuyer, seigneur de Gagemont près Melle,
lequel mourut de la main de son beau-fils, comme on l’apprend
par le présent acte. (Cf. e édit., t. I, p. 390.)me
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. N. Dubrueil. — Visa. Contentor. J. Duban.
Lettres d’amortissement, en faveur de Jean d’Orléans, comte d’Angoulême,
d’une rente annuelle et perpétuelle de soixante livres tournois assise
sur les terres qu’il a acquises ou acquerra en Poitou Jean
d’Orléans, comte d’Angoulême, possédait entre autres en Poitou
les terres et seigneuries de Beauvoir-sur-mer et de l’île d’Yeu,
sur lesquelles, par son contrat de mariage du 31 août 1449, il
avait assis le douaire de sa femme, Marguerite de Rohan. (Cf.
notre volume précédent, XXXV des Antoine du Bec-Crespin, fils de Guillaume, baron
du Bec et de Mauny, fut archevêque de Narbonne depuis le
18 janvier 1460 jusqu’au 15 octobre 1472, date de sa mort ; il
était en même temps abbé de Jumièges. Le traité conclu à Amiens,
le 10 septembre 1468, entre Louis XI et le duc de Bretagne porte
sa signature. ( Jean Balue était évêque d’Évreux depuis le mois
de février précédent ; il échangea ce siège épiscopal contre
celui d’Angers, le 5 juin 1467 (ci-dessus, p. 25, note).c
Rémission en faveur de Simon Moysen, fermier des aides sur le vin en la ville et châtellenie de Bressuire, et de Macé Baudu, sergent de la cour dudit lieu, détenus prisonniers [pour avoir par leurs mauvais traitements causé la mort] de la femme de Jean Guiot, dit de Saint-Bardoux, hôtelier du faubourg Saint-Cyprien, à laquelle ils étaient allés réclamer une somme due par son mari audit Moysen.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l’umble supplicacion de Simon Moysen et Macé Baudu, pauvres gens
demourans en la ville de Bresure, chargez de femmes et enfans, à present
detenuz prisonniers ès prisons dudit lieu de Bersure, contenant que,
l’année dernière passée, ledit Moisen suppliant print la ferme du
huitiesme du vin vendu à detail en la ville et faulxbourgs de Bressure,
et aussi print et afferma, des commissaires commis sur ce de par nous en
la ville de Bressure, la ferme du Ces lettres sont ainsi incomplètes sur le
registre ; de plus, la partie transcrite a été ensuite
cancellée. Si ce texte doit être considéré comme non avenu en ce
qui concerne la rémission des deux impétrants, et s’il ne permet
que des conjectures sur l’issue de leur entrevue avec la femme
de l’hôtelier de Saint-Cyprien, il n’en fournit pas moins des
particularités certainement exactes et intéressantes pour
l’histoire de Bressuire. C’est pourquoi nous le publions tel
quel, en le classant à la date approximative de décembre 1465,
parce que les actes immédiatement voisins sur le registre
JJ. 194 sont tous de novembre et décembre 1465, janvier ou
février 1466. Les noms de Simon Moysen et de Macé Baudu sont
mentionnés en différents endroits du eee
Rémission accordée à Valentin Bétuyseau, natif de Bressuire en Poitou,
âgé de vingt ans ou environ, boulanger et pâtissier à la Rochelle, « où
il faisoit pour lors puis naguères sa demeurance, portant ung corbillon
plain d’oblies, ainsi que gens de son mestier de patisserie ont
accoustumé de faire ». Le vendredi 3 janvier précédent, après avoir
débité ses oublies, il alla boire dans une taverne publique, sur la
paroisse Saint-Nicolas de ladite ville, avec un de ses compagnons ; là
un des buveurs, Macé Legay, sans aucun motif, leur chercha noise, si
bien que des injures on en vint aux coups et que Valentin finit par
frapper Legay d’un coup à la poitrine, avec un petit couteau à trancher
pain, dont celui-ci mourut deux heures après. « Donné à Orleans, ou moys
de fevrier l’an de grace mil
Rémission accordée à Pierre Duclou, archer de la compagnie du sire de Crussol, sénéchal de Poitou, pour un meurtre commis aux Landes-Génusson sur un compagnon, avec lequel il s’était pris de querelle.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l’umble supplicacion de Pierre Duclou, natif Louis, seigneur de Crussol et de
Beaudiner, occupa la charge de sénéchal de Poitou, du mois de
novembre 1461 au mois de juin 1473, et mourut le 21 août de
cette même année. (Voy. la notice qui lui a été consacrée dans
notre précédent vol., p. 450, 451.)e
Ainsi signé : Par le roy, le conte de Roussillon Louis, bâtard de
Bourbon, fils naturel de Charles I Baudes Meurin,
notaire et secrétaire du Roi. Par lettres données à Amboise, au
mois de mai 1469, Louis XI lui accorda la permission de
construire un château à la Motte-le-Roi près
Saint-Benoit-sur-Loire, au bailliage de Montargis, et de la
fortifier. (er, duc de
Bourbon, et de Jeanne de Bournan, était comte de Roussillon en
Dauphiné et de Ligny et fut, quelques mois après la date de ces
lettres, pourvu de la charge d’amiral de France, en remplacement
de Jean, sire de Montauban, décédé en mai 1466. Successivement
gouverneur de Dauphiné et lieutenant général en Normandie, il
mourut le 19 janvier 1486. (Le P. Anselme, 1a 8606, fol. 246 v°, et X1a 8608, fol. 4 et
21 v°.)
Nouvelle rémission expédiée en faveur de Jean de La Rochefaton, écuyer, qui avait obtenu, près de quatre ans auparavant, des lettres lui remettant les peines qu’il avait encourues pour le meurtre de son frère Alexandre et les blessures faites à sa femme, Françoise Chapperon, qu’il avait surpris en flagrant délit d’adultère, les premières lettres ayant été perdues depuis dans un voyage qu’il fit à Rome.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan de la Roche,
escuier, contenant que ledit Jehan de la Roche, suppliant, lui estant
jeune enffant de l’aage de Charles
d’Anjou, comte du Maine, vicomte de Châtellerault (ci-dessus,
p. 12 note.). Le registre porte : « tira sa
sainture ». Le
texte de ces premières lettres de rémission, datées d’octobre
1462, est imprimé dans notre précédent volume (t. XXXV des
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Pouffé. — Visa. Contentor. Rolant.
Don à Louis de Beaumont, chevalier, sr de la Forêt-sur-Sèvre,
chambellan du roi, de la justice de Loge-Fougereuse, confisquée par
arrêt du Parlement sur Jacques Jousseaume, seigneur du lieu.
Loys, etc. Comme puis naguères, en certain proces Partout ailleurs
cette seigneurie est désignée sous le nom de Loge Fougereuse,
notamment dans les actes du Parlement dont il va être question.
Nous n’avons rien à ajouter aux renseignements sur Jacques
Jousseaume, seigneur de la Geffardière et de Loge-Fougereuse,
réunis dans notre précédent volume ( Louis de Beaumont,
seigneur de Vallans, du Plessis-Macé, et de la Forêt-sur-Sèvre
par son mariage, sénéchal de Poitou de 1441 à 1461, a été en
plusieurs endroits de cette publication l’objet de notices
suffisantes, sur lesquelles nous n’avons pas à revenir. (Voy.
notamment e Pierre Coulon, rappelé
dans les présentes lettres. Il avait été jugé en première
instance par le Prévôt de Paris. Me Pierre Coulon,
demeurant à Loge-Fougereuse, auquel s’était joint le procureur
du roi au Châtelet, accusait Jacques Jousseaume et son père
Jean, sr de la Geffardière, alors défunt, d’avoir fait
condamner à mort sous ombre de justice et quoique innocent, puis
exécuter, Hugues Coulon, son père. L’arrêt rendu sur appel par
le Parlement, seul document que nous possédions sur cette
affaire criminelle, ne mentionne pas le prétexte invoqué contre
Hugues par les seigneurs de la Geffardière, mais il fallait
qu’il y eût réellement crime judiciaire, car le procureur du roi
réclamait la peine capitale contre Jacques Jousseaume. En un
autre procès, relaté avec détail dans le précédent volume, il
est dit incidemment qu’il avait fait mettre à mort Hugues
Coulon, puis détruire sa maison par le feu, sur une fausse
accusation de sorcellerie. (T. XXXV, Introduction,
p. r de la
Geffardière les frais de la procédure d’appel. (Arch. nat.,
X2a 31, fol. 39 ; X2a 34,
fol. 155 v°.)r de la
Geffardière) la fit héritière de la Forêt-sur-Sèvre, vers la fin
de l’année 1448. Citons encore un acte du Parlement de Bordeaux
transféré à Poitiers, du 13 mai 1471, où il est question d’une
sentence du sénéchal de Poitou au profit de Louis de Beaumont,
pour l’exécution de laquelle et le paiement de la somme à lui
ordonnée, celui-ci avait fait saisir et vendre aux enchères des
biens des enfants de son adversaire, Louis de Belleville,
chevalier, et Marie de Belleville, alors femme de Bertrand
Larchevêque, et exerçait des poursuites contre eux à ce sujet
(Arrêt interlocutoire, Arch. nat., X1a 4812,
fol. 145 v°.)r de la Forest,
à icelluy Loys de Beaumont, qui sur ce nous a supplié et requis, avons,
ou cas dessus dit, donnée, cedée, quictée, transportée et delaissée, et
par la teneur de ces presentes, de grace especial, plaine puissance et
auctorité royal, donnons, cedons, quictons, transportons et delaissons
tout tel droit de justice, haulte, moienne et basse, que avons et povons
avoir et qui nous peut compecter et appartenir en ladicte terre et
seigneurie de Loge Vineuse, au moien de ladicte confiscacion, ensemble
les droiz, prerogatives, prouffiz et revenues d’icelle, pour l’avoir et
en joir par ledit de Beaumont, ses hoirs, successeurs et ayans cause à
tousjours mès perpetuellement, ensemble desdictes prerogatives, droiz,
prouffiz et emolumens d’icelle, tout ainsi que en ont joy, le temps
passé, e
Signé : Par le roy, monseigneur le duc de Bourbon Jean II,
dit le Bon, duc de Bourbon et d’Auvergne, comte de Clermont, de
Forez, seigneur de Beaujeu et de Roussillon, etc., fils de
Charles I Philippe, 5 Guy
Bernard, originaire de Tours, fils d’un receveur général des
finances sous Charles VII, archidiacre de l’église de
Tours, abbé de Saint-Rémy de Reims, avait été élu évêque de
Langres en 1453 et sacré l’année suivante ; il resta à la tête
de ce diocèse jusqu’au 28 avril 1481, date de sa mort. Georges de La Trémoïlle, seigneur de Craon, de
Jonvelle, de Rochefort, de l’Isle-Bouchard, etc., second fils du
premier ministre de Charles VII, et de Catherine de
l’Isle-Bouchard, sa deuxième femme, premier chambellan
héréditaire de Bourgogne, lieutenant général de Champagne et de
Brie, l’an 1474, depuis gouverneur de Bourgogne, dont il avait
pris la capitale après la mort de Charles le Téméraire. Il
mourut l’an 1481, sans laisser d’enfants de Marie, dame de
Montauban, qu’il avait épousée, le 8 novembre 1464.er et d’Agnès de Bourgogne, pair,
connétable et chambrier de France, par lettres données à
Saint-Priest en Dauphiné, le 12 mars 1456, gouverneur de Guyenne
et de Languedoc en 1483, mort le 1er avril 1488.e fils de Louis comte
de Savoie, et d’Anne de Lusignan-Chypre, beau-frère de
Louis XI, né à Chambéry, le 5 février 1438, fut
comte de Bresse, puis succéda dans le comté de Savoie à son
arrière-neveu, Charles II, le 16 avril 1496 ; il mourut
le 17 novembre 1497.
Rémission en faveur d’Aymer d’Excées, homme d’armes de la compagnie du sire de Crussol, sénéchal de Poitou, prisonnier à Poitiers pour le meurtre de Pierre Jobert, sergent de l’abbaye d’Airvault.
Loys, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion
de Aymer d’Excées, homme d’armes de nostre ordonnance soubz la charge et
retenue de nostre amé et feal conseiller et chambellan, le sire de
Crussol, seneschal de Poictou, contenant que, le Cet
aumônier de l’abbaye d’Airvault est cité, d’après le présent
texte uniquement, dans la nouvelle édit. du « En soing », lit-on sur le registre.ee édit., t. I, p. 493.)
Ainsi signé : Par le roy, les sires de Craon, de Crussol Georges de
La Trémoille, sire de Craon, et Louis de Crussol, sénéchal de
Poitou. (Cf. ci-dessus, p. 47, note, et p. 55, note 4.)
Rémission en faveur d’Alain Lemosnier, mercier colporteur, qui avait été la cause indirecte et involontaire de la mort d’une fillette de six ans, à Mauzé.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Alain Le Mosnier,
mercier, natif du pays de Bretaigne, contenant que, le vendredi
me
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion de son conseil. Amys. — Visa. Contentor. J. d’Orchère.
Rémission obtenue par Jean Benaste, natif de la Roche-sur-Yon, établi
depuis douze ans avec sa femme et son ménage à la Jart en Saintonge,
lieu appartenant à l’évêque de Saintes, réfugié en franchise dans
l’église Notre-Dame de Pons, après le meurtre de son voisin, Héliot
Natier. Le 31 juillet précédent, alors qu’il moissonnait son champ de
blé situé sous le bourg dudit lieu de la Jart, en compagnie de deux de
ses brus, ledit Natier avec un chariot attelé de plusieurs chevaux
endommagea la haie de son champ, et répondit par des injures à la juste
remontrance qu’il lui en fit ; la querelle qui en résulta dégénéra en
combat à coups de bâton, dans lequel Natier fut frappé mortellement.
« Donné à Montargis, ou mois de septembre l’an de grace mil
Rémission donnée en faveur de « Guillaume de Pousolz, escuier, homme
d’armes de nostre retenue et ordonnance soubz la charge de nostre amé et
feal Jehan de Salezart Ou plutôt de Salazar, famille originaire de
la Biscaye. Jean de Salazar vint en France et entra au service
de Charles VII, qui lui donna les terres et seigneuries
de Saint-Just, de Marcilly et de Montaigu, et dont il commanda
une compagnie d’ordonnance. Il avait épousé, le 31 octobre 1441,
à Sully, Marie, fille naturelle de Georges de La Trémoille, dame
de Saint-Fargeau, et mourut à Troyes, le 12 novembre 1479. (Le
P. Anselme, La commanderie de
Morterolles (canton de Bessines, Haute-Vienne) est dite en
Poitou, ressort de Montmorillon, diocèse de Limoges, dans
l’étude de M.L. Niepce sur cme
Lettres octroyant franchise et exemption de toutes tailles et aides aux habitants de l’île de Bouin, pour le présent et pour l’avenir, conformément aux conclusions d’une enquête faite quatorze ans auparavant, et sur la requête de Jean de Vendôme, vidame de Chartres, et de René de Rais, seigneur de la Suze, les deux coseigneurs de ladite île.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’humble Veuve du fameux Gilles de Rais, Catherine de
Thouars, fille et héritière de Miles de Thouars, seigneur de
Pouzauges, Chabanais et Confolens, dont il a été question à
plusieurs reprises dans nos précédents volumes, s’était remariée
en 1441 avec Jean de Vendôme, vidame de Chartres, chambellan du
roi. (Le P. Anselme, René
de Laval, dit de Rais, seigneur de la Suze par la mort de Jean
de Craon, son aïeul, décédé en 1432, et de Rais, moitié de l’île
de Bouin, etc., par la succession de Marie de Laval, sa nièce.
Il était frère cadet de Gilles de Laval, seigneur de Rais, la
Benaste, Bourgneuf, Ingrande et Chantocé, maréchal de France,
condamné au feu pour ses crimes atroces (déc. 1440). Leur mère
était Marie de Craon. Gilles avait laissé une fille unique,
Marie de Laval, dame de Rais, qui fut mariée : 1° à Prégent de
Coëtivy, s Sur Jean Chévredent, procureur
du roi en la sénéchaussée de Poitou, maire de Poitiers en
1453-1454, cf. notre précédent volume, p. 218, 221, 225, 275,
note, 276. Ce personnage appartenait sans doute à
la famille, dont plusieurs membres furent maires et échevins de
Poitiers. Un Louis Prévost était en procès au Parlement de
Poitiers, le 22 novembre 1470, contre M Simon Blandin, fils très vraisemblablement de
Henri, aussi élu, ancien receveur des aides en Poitou, fut
échevin de Poitiers l’an 1463 ; il avait épousé Perrette de
Janoilhac. Nous signalerons un procès jugé par la Cour des
Aides, où son nom figure en tête des demandeurs, et dans lequel
se trouvent des renseignements intéressants touchant la
répartition des impôts et les abus auxquels elle donnait lieu.
Simon Blandin, élu en Poitou, Guillaume Rogier, procureur du
roi, Michel Dauron, receveur des aides, Jacques Chambret, commis
des élus, Jacques Martinet, substitut du procureur, André
Gendrot, commis du receveur au siège de Thouars, Louis François,
Pierre Guillaume, Janin Dubreuil, Mathurin Bruneteau et autres
réclamaient à Jean Guerry, procureur du roi sur le fait des
aides en la ville et élection de Loudun, Etienne et Jean
Malescot, Guillaume Mistre, André Rouleau et Denis Cailleau,
collecteurs, les rôles des tailles de Tourtenay et autres
localités, de l’année 1466. L’affaire fut plaidée les 14, 15 et
22 octobre 1468, et 18 janvier 1469, et le 18 mars suivant,
après avoir pris connaissance du procès-verbal d’Hervé Prévost,
enquêteur pour le roi en Poitou, la Cour des Aides rendit un
arrêt ordonnant que « les deffendeurs et chacun d’eulx
[seraient] contrainctz, par toutes voies deues et raisonnables à
mettre par devers la court de ceans les vraiz roolles et
commission dont oudit procès-verbal est faicte mencion. Et
ordonne icelle court que ce pendant, le procès principal pendant
en icelle entre les dictes parties surcerra jusques à ce que par
ladite court sera discuté de la rature dont aussi oudit procès
verbal est faicte mencion. » (Arch. nat., Z Le texte de ces lettres patentes est
imprimé, d’après la même source, dans le r de Taillebourg, amiral ; 2° à André de Laval,
sr de Lohéac, maréchal de France ; elle mourut sans
enfants le 1er novembre 1458. Son oncle et héritier René
de Rais vécut jusqu’en 1474. Le 4 juin 1459 et le 30 mai 1460,
il était en procès au Parlement au sujet de l’hommage et du
ressort de la baronnie de Rais. (Arch. nat., X2a 29,
fol. 62 v° et 213.) Un arrêt du 7 juillet 1464 lui accorda une
partie des réparations qu’il demandait pour violences commises à
son préjudice, à Saint-Étienne-de-Mermorte (anc. Malmort), terre
et seigneurie provenant, avec Souché et les Jamonnières, de
l’héritage de sa nièce. (X2a 30, fol. 331.)ce Jehan Chevredente Loys Prevoste René Regnault,
appelant du sénéchal de Poitou, on ne voit point à quelle
occasion ; le registre dit simplement que le procès est à cette
date en état d’être jugé. (X1a 4812, fol. 6.) Quinze ans
plus tard, Louis Prévost, licencié en lois, de Poitiers (est-ce
le même ?) était poursuivi par François de La Guérinière, pour
falsification de contrats. Après que l’affaire eut été instruite
par le lieutenant du sénéchal, Prévost fut ajourné à Paris,
devant la cour, le 3 janvier 1485 n. s. (X2a 45 et 48, à
la date.)cc1a 27,
fol. 240, 247, 282, 315 ; Z1a 68, à la date du 18 mars
1469 n. s.) Simon Blandin mourut avant le 9 janvier 1486 n. s. A
cette date, Perrette de Janoilhac, sa veuve, était appelante au
Parlement d’une sentence du conservateur des privilèges royaux
de l’Université de Poitiers, donnée contre elle, au profit de
Raoul du Fou, évêque d’Évreux, abbé de Nouaillé, de Valence et
de Noyers. (X1a 4827, fol. 60.)ce
Ainsi signé : Par le roy, l’evesque d’Evreux, le sire de la
Forest L’évêque d’Évreux, Jean Balue, depuis cardinal
évêque d’Angers (cf. ci-dessus, p. 25, note) ; Louis de
Beaumont, seigneur de la Forêt-sur-Sèvre, etc., ancien sénéchal
de Poitou. (
Rémission en faveur de Pierre Filleau, marchand de Poitiers, poursuivi devant le sénéchal de Poitou parce qu’il avait acheté de Simon et Guillaume Roy des cuirs que ceux-ci avaient indûment pris chez leur grand-père, Simon Roy, après la mort de celui-ci, ledit Filleau étant considéré comme leur complice.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. [Savoir faisons] à tous,
presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Pierre
Filleau Ce Pierre Filleau, marchand établi à Poitiers,
n’est point mentionné dans les généalogies des quelques familles
de ce nom imprimées dans la récente édition du Nous avons rencontré déjà le surnom de ce personnage
dans un acte de novembre 1459, publié dans notre précédent
volume, p. 206. Pierre de Varennes, dit Milord, avait été
fermier du dixième à Poitiers en 1450, et les maire et échevins,
le 20 décembre 1451, lui accordèrent une réduction de vingt-cinq
livres sur la somme qu’il redevait pour ladite ferme. (Arch.
comm. de Poitiers, G. 20.) En 1447 et 1451, il prit à bail, en
deux fois, du chapitre de Saint-Pierre-le-Puellier, dix-neuf
sexterées de terre, au lieu dit le Champ-Boyn ou
Deffens-le-Comte, et l’on trouve encore son nom dans des
accensements faits en 1478, par le même chapitre, d’autres
pièces de terres sises sur le chemin de Poitiers au pont de
Chardonchamp, « au pré de Pierre de Varenne, dit Milort », etc.,
etc. (Arch. de la Vienne, G. 1763, 1772.)
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du grant Conseil. J. des Molins. — Visa. Contentor. Duban.
Lettres de légitimation de Jean de La Trémoïlle, fils naturel de feu Georges, seigneur de La Trémoïlle, et de Marie Guypaud.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Illegitime genitos quos vite decorat
honestas nature vicium minime decolorat, nam decor virtutis abstergit in
prole maculam geniture et pudicicia morum originis pudor aboletur. Notum
igitur facimus universis, presentibus et futuris, quod licet sincere
nobis dilectus Johannes, filius naturalis deffuncti Georgii, quondam
domini de Tremolia Nous avons donné sur ce bâtard du célèbre
ministre de Charles VII, dans notre huitième volume
( Trois
ou quatre mots en blanc sur le registre. La collection dom
Fonteneau contient une copie de ces lettres de légitimation,
prise sur l’original existant dans le chartrier de Thouars.
(T. XXVI, p. 445.)momoto
Signatum subtus plicam : Beaucoup de lettres expédiées par la chancellerie
royale, sous Louis XI, sont contresignées par ce
personnage. Il s’agit de Jean Bourré, seigneur du
Plessis-Bourré, né à Château-Gontier, d’abord secrétaire de
Louis XI, alors qu’il était dauphin, puis
successivement ou simultanément notaire et secrétaire du roi,
contrôleur des recettes de Normandie, conseiller maître à la
Chambre des comptes, capitaine de Langeais, trésorier de France,
gouverneur du dauphin Charles VIII. (Voir
Rémission donnée en faveur de Perrotin Hurtault, archer de l’ordonnance, en résidence à Charroux, qui, outragé puis frappé par Gillet Vigieux, habitant de cette ville, l’avait tué à coups de dague.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Perrotin Hurtault,
archer de nostre ordonnance soubz la charge et compagnye de nostre amé
et feal chevalier, conseiller et chambellan le sire de … Le nom à
été laissé en blanc sur le registre.e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. Amys. — Visa. Contentor. Duban.
Rémission octroyée à Aubert Leconte, homme de guerre de l’ordonnance sous
la charge du sire de Craon Georges de La Trémoïlle, sire de Craon.
(Cf. ci-dessus, p. 55, note 4.) La collection de dom Fonteneau
renferme une commission que lui adressa Louis XI, à la
date du 7 février 1472 n. s., pour conduire les nobles à
Lusignan, et de là marcher contre les Anglais et autres ennemis
du roi qui ravageaient la Guyenne. (Copie sur l’original
conservé dans les arch. du château de Thouars, t. XXVI,
p. 457.) Jean de Barbançois, seigneur dudit lieu, de
Sarzay et autres terres en Berry, fils aîné d’Hélion et de
Catherine de Villaines, fit son testament le 12 septembre 1476
et laissa huit enfants de ses deux mariages : 1° avec Françoise
de Boisé ; 2° avec Isabelle du Puy-de-Vatan, trois du premier
lit et cinq du second. (La Chenaye-Desbois, e
Lettres en faveur de Louis, seigneur de Crussol Pour le sr de
Crussol, voy. la notice qui le concerne dans notre précédent
volume, p. 450.
Rémission octroyée, en l’honneur de la Passion, à Jean Gastineau, berger, âgé de dix-sept ans, détenu dans les prisons du château de Lusignan, parce que lui et un de ses compagnons avaient tenté de violer une jeune fille de treize ans, ladite grâce accordée à condition qu’il prenne ladite fille en mariage.
Loys, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion
de Jehan Gastineau, pouvre jeune enffant de l’aage de En 1467, le Vendredi saint tomba le
27 mars.
Signé : Par le roy en ses requestes, vous et autres presens. B. Meurin. — Visa.
Rémission accordée à Guillaume Leroy, de Saint-Gervais au diocèse de Luçon, qui s’était mis en franchise dans l’église Sainte-Catherine de Beauvoir-sur-Mer, à la suite du meurtre de François Lombart, qui avait débauché et enlevé sa femme, Guillemette, fille de Méry Texier.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et advenir, Le
registre porte la leçon évidemment fautive « donneroit », au
lieu de « demeuroit ». Ce nom de Lassy se rencontre assez fréquemment dans
les Preuves des histoires de Bretagne de dom Lobineau et de dom
Morice. Même on trouve que le 4 avril 1458, Robin de Lassy et
Germain de Vivonne reçurent en don d’Artur de Richemont, duc de
Bretagne, une certaine quantité de bois dans les forêts de
Vouvant et de Mervent. (Dom Morice, La
première ligne du fol. 105 r° et v°, rongée par l’humidité, a
complètement disparu, sauf trois mots, et la deuxième ligne est
en partie illisible. Nous avons restitué autant que possible
d’après le sens les passages effacés. Cf.
les formes « anille » et « eneille », ayant le même sens, dont
Fr. Godefroy a recueilli plusieurs exemples. ( Sainte-Catherine de Beauvoir-sur-Mer était un
prieuré conventuel, commanderie ou ministrie, fondé
antérieurement à l’année 1258, et possédé dès lors par des
chanoines réguliers de l’ordre de la Sainte-Trinité pour la
Rédemption des Captifs, dits aussi Mathurins. (Paul Deslandres,
Le nom
est illisible, mais ne peut être ni Saint-Gervais, ni Thouars,
le fief dominant, suivant M.A. Bitton, Les deux premières lignes
du fol. 105 v° ont été, sauf quelques mots, détruites par
l’humidité.r de la Châtaigneraie, du
16 novembre 1446. Arch. nat., R1* 204, fol. 43.)e1a 1492, fol. 27 v°, 49, 57 v° 70 et 89.)e année, 1889,
p. 205.)
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. J. Le
Roy Etienne Leroy, frère de Guillaume, obtint de même des
lettres de rémission pour sa participation au meurtre de
François Lombard, comme on l’apprend par cette mention qui
vient, sur le registre, immédiatement à la suite du présent
texte :xxa
Rémission accordée à Jean Léart, marchand de Melle, coupable du meurtre de sa femme à la suite d’une dispute motivée par l’inconduite de celle-ci.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Leart,
marchant, aagé de Martin
Chevalier figure encore en cette même qualité sur le « Roolle de
la monstre et reveue faicte à Poictiers, le La fin de cet acte est ainsi résumée, et le millésime a été
omis. D’autres lettres de ce registre en assez grand nombre,
étant datées de Rouen, juin 1467, il est à peu près certain que
la rémission accordée à Jean Léart est bien de juin
1467.ecr de Crussol, seneschal
de Poictou », rôle publié par M. de La Boutetière, dans le t. II
des
Et signé : de Molins. — Visa. Contentor. Duban.
Rémission donnée en faveur de Jean Ricoleau, accusé d’avoir provoqué l’avortement de sa chambrière, Colette Porcheron, qui était enceinte de ses œuvres ; elle avait été emprisonnée de ce chef à la Fougereuse.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l’umble supplicacion de Jehan Ricoleau, povre homme de labour, chargé de
femme et de cinq petis enffans, contenant que, puis trois ans ença ou
environ, ledit suppliant print à chamberière pour servir en son hostel
une jeune fille nommée Collete Porcheronne, fille de Guillaume
Porcheron, laquelle chamberière estant ou service dudit suppliant,
requist cellui suppliant par plusieurs foiz d’amours et d’avoir sa
compaignie. A quoy pour l’onneur de son mariage il ne se voult
consentir, quelque prière ou requeste que lui en fist ladite chamberière
et jusques à aucun temps après que, par l’enortement de ladicte
chamberière et temptacion de l’ennemy, il se condescendi à la voulenté
de ladicte chamberière, eut sa compaignie et la maintint par l’espace
d’un an et demy ou environ, tellement qu’elle devint grosse d’enffant.
Lesquelz suppliant et sadicte chamberière estans ainsi ensemble, lui fut
c
Ainsi signé : Par le roy, le sire de Bueil Jean V, sire de
Bueil, de Montrésor, Saint-Calais, etc., comte de Sancerre, fils
aîné de Jean IV et de Marguerite dauphine d’Auvergne,
dame de Marmande en Loudunais, chambellan du roi, amiral de
France de 1456 à 1461, prit part depuis l’année 1427 à toutes
les guerres du règne de Charles VII et continua ses
services à Louis XI. Il mourut postérieurement à 1474 ;
on le trouve cette année qualifié capitaine d’une compagnie de
quatre-vingt-quinze lances des ordonnances.
Rémission obtenue par Jean Texereau, laboureur, demeurant au village de Champagné-Lureau, détenu prisonnier à Civray pour le meurtre de Guillaume Michault, de la Baronnière, avec lequel il s’était pris de querelle.
Loys, par la grace, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble
supplicacion des parens et amys charnelz de Jehan Texereau, laboureur,
demourant ou village de Champaigné Lureau ou pays de Poictou, pouvre
homme, prisonnier ès prisons de Civray, contenant que, le mardi
Le
registre porte « Tiresne », qui est une faute de
lecture.e
Ainsi signé : Par le roy, les contes d’Eu Charles d’Artois, comte
d’Eu, fils de Philippe d’Artois et de Marie de Berry, prisonnier
à Azincourt, lieutenant du roi en Normandie, puis en Guyenne,
gouverneur de Paris l’an 1465, décédé sans enfants, le
25 juillet 1472. Jean de Foix, comte de
Candale et de Benauges, captal de Buch, etc., fils de Gaston et
de Marguerite d’Albret, pris à la bataille de Castillon (1453),
retourna, une fois libre, servir le roi d’Angleterre,
Henri VI, du consentement de Charles VII.
Par traité du 17 mai 1462, il fit sa soumission à
Louis XI, qui lui restitua ses terres de France et
le dédommagea largement de celles qu’il avait perdues en
Angleterre. Il mourut environ l’année 1485.
Lettres étendant la rémission obtenue précédemment par Jean Texereau, de Champagné-Lureau, à des circonstances aggravantes et à d’autres actes criminels qu’il n’avait pas déclarés dans sa première confession.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amis
charnelz de Jehan Taixereau, povre homme de labour, de Champaigné Lureau
ou pays de Poictou, à present detenu prisonnier en la Conciergerie de
nostre Palaiz à Poictiers, contenant que, ou moys d’aoust derrenierement
passé, il obtint de nous noz autres lettres de remission à laz de soye
et cire vert, desquelles l’en dit la teneur estre telle : Loys, par la
grace de Suivent les lettres données à
Étampes au mois d’août précédent, dont le texte est imprimé
ci-dessus, n° MCCCCXXXIV, p. 89.mee
Ainsi signé : Par le roy, le cardinal d’Angiers, le sire de
Crussol Jean Balue, cardinal, évêque d’Angers ; Louis, sire
de Crussol, sénéchal de Poitou de 1461 à 1473. (Cf. ci-dessus,
p. 25, note, et p. 47, note.)
Lettres de naturalisation en faveur de Raoulet de Valpergue, natif de Piémont, écuyer d’écurie du roi, homme d’armes de la compagnie du sire de Crussol, sénéchal de Poitou.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, que nous, ayans consideracion aux bons et agreables services
que nous a par cy devant faiz nostre chier et bien amé escuyer de nostre
escuyrie, Raoullet de Valpersgue Le chef de cette famille de
Lombardie et de Piémont était alors Louis comte de Valpergue,
qui était au service de la maison de Savoie. Mais beaucoup de
ses parents étaient établis en France. Le plus connu parmi ces
derniers est Théode de Valpergue, chevalier, bailli de Mâcon et
sénéchal de Lyon en 1442, qui, au dire de la Chronique du héraut
Berry, vint offrir ses services à Charles VII dès
l’année 1423. Les présentes lettres de naturalisation étant
adressées au sénéchal de Poitou, il y a tout lieu de croire que
Raoulet de Valpergue s’était fixé dans cette province. L’année
précédente, les maire et échevins de Poitiers ayant à se
plaindre de pillages et violences exercés par des gens d’armes
logés à Poitiers et dans le pays environnant, avaient chargé
Jean Rety et Louis Garnier de porter au sénéchal des
remontrances à ce sujet. Le sire de Crussol leur répondit de
Niort, le 1 Le scribe a écrit en cet endroit du registre
« Malpergue ».er décembre 1466 qu’il envoyait Raoulet de
Valpergue, pour y remédier. (er, p. 163.) Son nom est encore inscrit sur le
rôle des hommes d’armes de la compagnie de Louis de Crussol,
sénéchal, qui passèrent leur montre à Poitiers, le 5 mai 1470,
rôle sur lequel figurent également et au même titre Jehannot et
Mathieu de Valpergue. (
Ainsi signé : André
de Laval, sire de Lohéac et de Rais, par son mariage avec Marie,
fille unique de Gilles de Rais, et de Catherine de Thouars, dame
de Pouzauges, fut amiral, puis maréchal de France ; il vivait
encore le 18 novembre 1484. (Voy. notre t. IX, XXXII des
Jean V de Bueil, Georges de La
Trémoille, sire de Craon, et Louis de Crussol, sénéchal de
Poitou. (Cf. ci-dessus, p. 25, 47 et 55, notes.)
Rémission octroyée à Samson Hérault, de la paroisse du Port de Lésigny, détenu prisonnier à la Boutelaie, pour le meurtre de Pierre Savin, dit Bourneveau, qu’il avait frappé d’un essieu de charrette, parce qu’il s’obstinait à le troubler et à lui faire obstacle dans une partie de jeu de paume.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion des parens et amis charnelz de Samson
Heyrault, povre jeune homme de labour, aagé de me
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil.
Rémission octroyée à Pierre Angot, écuyer, marié et établi au
Bois-de-Céné, qui, réfugié, avec tous les autres sujets de la
châtellenie, à la Garnache, et ayant été commis par Yves du Fou à
diriger les travaux de réparation des murailles et fortifications de la
place,
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre bien amé
Pierre Angot, escuier, contenant que dès son jeune aage il a tousjours
suivy les guerres et esté de nostre ordonnance soubz la charge de nostre
amé et feal chevalier, conseillier et chambellan Loys de Crussol, nostre
seneschal de Poictou Sur Louis de Crussol, sénéchal de Poitou, cf.
notre volume précédent, p. 450, note. Béatrice de Clisson, l’une des filles du
connétable, avait apporté les terres et seigneuries de la
Garnache et de Beauvoir-sur-Mer à son mari Alain VIII,
vicomte de Rohan, comte de Porhoët et de Léon, après la mort
duquel elles passèrent à leur fils aîné, Alain IX.
Celui-ci étant décédé le 20 mars 1462 n.s., c’était, à la date
des présentes lettres, Jean II, vicomte de Rohan, son
fils, qui était seigneur de la Garnache. Il quitta en 1470 le
service du duc de Bretagne pour s’attacher à
Louis XI. D’une famille originaire de Bretagne, Louis de Rezay,
chevalier, fils de Mathurin, était établi dans le Bas-Poitou, où
il possédait les seigneuries de la Merlatière, de la Ralière, de
la Jarrie et de Saint-Fulgent. Le 20 octobre 1467, à
Fontenay-le-Comte, il s’excusa auprès d’Yvon Du Fou, commissaire
du roi, de ne pouvoir se rendre au ban des nobles de la
sénéchaussée de Poitou, retenu par ses fonctions de capitaine du
château de la Garnache, et il prêta serment de garder fidèlement
cette place. ( Yves ou Yvon Du Fou, chevalier, second fils de Jacques
Du Fou, seigneur de Rustephen en Bretagne, fut, par les charges
et missions importantes et nombreuses qu’il remplit, un
personnage considérable et très en vue sous les rois Louis XI et
Charles VIII. Écuyer d’écurie du premier dès le
début de son règne, il lui était sans doute attaché déjà quand
il était encore dauphin. Par lettres patentes datées de Paris,
le 24 septembre 1461, ce prince lui fit don des moulins, prés,
rivière et étangs de Lusignan (Arch. de la Chambre des Comptes,
anc. mém. L, fol. 166 ; Bibl. nat., ms. fr. 21405, p. 138), et
quelques mois après il le nomma capitaine du château de
Lusignan. A l’époque de la Ligue du Bien public, trois jours
après le combat de Montlhéry, le 19 juillet 1465, Charles comte
du Maine écrivait de Châtellerault aux maire et habitants de
Poitiers : « Pour aucunes choses survenues, envoyons
presentement le cappitaine de Lusignen vers vous, auquel nous
avons donné charge en parler à vous amplement et pour vous dire
comment de présent monseigneur le roy est à Corbeil ou dedens
Paris, avecques la pluspart de son armée ; par quoy les choses
ne sont si mal qu’on les pourroit bien avoir semées. Et de
nostre part sommes cy venuz pour faire garder les passaiges de
par deça et pour amasser gens, ainsi que plus à plain saurez par
ledit cappitaine … » ( Si Louis
XI garda rancune à Yvon, comme il l’appelle familièrement dans
ses lettres missives, de sa modération envers le sire d’Archiac,
ce ne fut pas pour longtemps ; car dans le courant de cette
année même (1472) il lui donna l’office de grand veneur de
France aux gages de 3200 livres. Il avait en outre 2000 livres
d’appointements comme capitaine de la ville et du château de
Lusignan et une pension de 2700 livres dont il jouit toute sa
vie. En 1462 il était premier échanson du roi et quelques années
plus tard son chambellan. Dans le troisième compte de Mathieu
Beauvarlet, pour l’année finie le 30 septembre 1464, Yvon Du Fou
figure en outre en qualité de capitaine de Cherbourg. Il est dit
capitaine général des francs-archers dans des lettres patentes
données à Chartres, au mois d’août 1474, confirmant à Agne de La
Tour, vicomte de Turenne, et aux habitants de la vicomté, ses
sujets, leur exemption de fournir aucun contingent de
francs-archers ni de contribuer à leur habillement. (JJ. 204,
n° 89, fol. 55 v° ; Il n’est pas
absolument certain d’ailleurs qu’Yvon Du Fou ait été
réellement bailli de Touraine. A la date du 3 mai
précédent (1484), on trouve sur le registre du Parlement
mention du serment et de la réception de Jean Du Fou en
qualité de bailli de Touraine (X Louis XI s’était d’ailleurs toujours montré d’une
grande libéralité envers ce personnage. Voici un relevé des
principaux dons qu’il lui fit, outre celui des moulins, prés et
étangs de Lusignan, daté du 24 septembre 1461, mentionné plus
haut : Tours, juin 1469, don de l’étang de Coursec (c Yvon Du Fou avait épousé une riche héritière de
Poitiers, Anne, fille unique de Jean Mourraut, s Ici, deux ou trois mots absolument illisibles,
par suite de l’usure du parchemin.er septembre 1467, date de lettres de
Louis XI, données à la requête du sr de
Rocheservière. (Coll. dom Fonteneau, t. VIII, p. 215.) Au cours
du procès, à l’instigation d’Alain IX ou pour lui être
agréable, Louis de Rezay, capitaine de la Garnache, Pierre Du
Tertre, châtelain, Jean Blois l’aîné, procureur, André Quesneau
et plusieurs autres officiers dudit lieu se rendirent coupables
de violences et d’excès contre Maurice de Volvire, battirent ses
gens et prirent ses biens à Saint-Gervais. Une information ayant
été ordonnée sur la plainte de celui-ci, ils l’entravèrent par
tous les moyens, et mirent douze hommes armés en embuscade pour
s’emparer de la personne du plaignant et de ceux qui étaient
chargés de l’enquête. La cour, ayant été saisie de l’affaire,
décerna un mandement pour informer à nouveau, le 16 juillet
1460. Maurice de Volvire dut se faire délivrer un sauf-conduit,
le 23 mai 1461, pour venir sûrement à Paris, où il obtint, le
15 décembre suivant, un défaut contre les officiers de la
Garnache. Les plaidoiries eurent lieu le 17 février 1462, et à
partir de cette date on ne trouve plus rien de l’affaire sur les
registres criminels, qui du reste présentent beaucoup de
lacunes. (Arch. nat., X2a 29, fol. 225 v° ;
X2a 30, fol. 44 v°, 45 r° et v° ; X2a 32, aux
dates du 15 déc. 1461 et du 17 février 1462, n.s.) Une dizaine
d’années plus tard, Louis de Rezay (qui ne prend plus le titre
de capitaine de la Garnache) fut à son tour victime de sévices
semblables, et dans les mêmes conditions, ainsi que ses
officiers de la Merlatière et de la Ralière. Un procès ancien,
que Mathurin de Rezay et ensuite Louis, son fils, soutenaient
contre le comte de Penthièvre et contre le fils de celui-ci,
Jean de Brosse, sr de Laigle, parce que ces derniers
voulaient contraindre les habitants de la châtellenie de la
Merlatière à faire le guet au château des Essarts, fut la cause
déterminante de la haine que le sr de Laigle voua à Louis
de Rezay, et des voies de fait qu’il fit exercer par ses
officiers et serviteurs contre sa personne et ses biens et ceux
de ses gens. Au mois d’avril 1469, il envoya une cinquantaine de
gens de guerre au « Bois-Roteau », appartenant aux Rezay, où ils
chassèrent à cor et à cri, dans le but de faire sortir du
château de la Merlatière, pour les attaquer, Louis de Rezay et
ses serviteurs. La femme de celui-ci, qui était alors à la
Jarrie, ainsi que son frère Gabriel, un garde et quelques hommes
vinrent se rendre compte de ce qui arrivait. Les chasseurs alors
leur coururent sus, criant : « Tuez ! tuez ! » Madame de Rezay
fut jetée à terre et blessée, Gabriel et le garde furent emmenés
prisonniers. Tels sont les faits qui motivèrent les poursuites
de Louis de Rezay contre le sr de Laigle et ses
serviteurs, et pour lesquels le procureur général s’adjoignit à
lui. Par mandement du 26 juillet 1469, la cour ordonna
l’arrestation des coupables. Elle ne put sans doute avoir lieu,
car, le 2 juillet 1470, Rezay et le procureur du roi requéraient
défaut contre Jean de Brosse et ses officiers, qui depuis
avaient été ajournés en personne, sur peine de bannissement et
de confiscation, et s’étaient bien gardés de venir. Le sr
de Laigle d’ailleurs avait eu le crédit d’obtenir des lettres
l’autorisant à se faire représenter par procureur. C’est dans
les plaidoiries, prononcées le 20 novembre 1470, et dans le
mandement du 26 juillet de l’année précédente, que l’on a puisé
ce résumé des faits de la cause, dont l’issue n’a pas non plus
été retrouvée. (X2a 35, date du 2 juillet 1470 ;
X2a 36, fol. 246 ; X2a 37, au 20 novembre
1470.)er, p. 153.) Deux ans plus tard, il écrivait
lui-même, de Paris, le 31 août 1467, à Messieurs de la ville de
Poitiers : « Le roy a sceu que Monsr Charles (le frère de
Louis XI) a eu aucuns entendemens et a cuidé faire aucunes
entreprises secretes sur la ville de Poictiers. Et à ceste cause
m’en a parlé et demandé mon advis, mais je luy ay repondu et
avecques ce me suis fait fort pour tous vous, Messieurs, que sur
ma vie il ne s’en doit soulcier ; toutesfoiz il vous en a
escript par monsr le bailly des Montaignes (Josselin Du
Bois, seigneur engagiste de Montmorillon). Par quoy je vous pry
que sur ce luy vueillez escrire en façon qu’il n’ait cause
d’avoir suspection sur vous et que vueillez avoir aussi bonne
voulenté à bien et leaument le servir, comme vous et vos
predecesseurs avec tousjours fait ou temps passé … » (r de Canaye, d’Ancenis, le 27 décembre 1472. (Ms.
fr. 20428, fol. 48, 49 ; ms. fr. 20429, fol. 49.)os 11, 12, 14 et 15). Pendant la longue minorité
de Charles, comte d’Angoulême (1467-1476), Yvon Du Fou, qui lui
avait été donné comme curateur, exerça aussi le gouvernement de
l’Angoumois avec la comtesse douairière, Marguerite de Rohan,
veuve de Jean d’Orléans, et eut à poursuivre un long procès
contre Renaud Chabot, puis contre Louis, son fils, seigneur de
Jarnac, qui avaient usurpé certains droits appartenant au comte
et accablaient de vexations leurs sujets de ladite seigneurie.
(Voy. Titres de la Chambre des comptes d’Angoulême, Arch. nat.,
P. 14062.) Nommé bailli de Touraine l’an 1484, il fut
reçu en cette qualité par la Chambre des comptes de Paris, le
10 juillet de cette année. (Arch. nat., PP 118, anc. mémorial
S., fol. 92 v°, et Bibl. nat., ms. fr. 21405, p. 231.) Il
n’exerça que peu de temps cet office1a 4825,
fol. 214). Les anciens inventaires de la Chambre des
comptes portent bien Yves Du Fou comme ayant été reçu le
1er juillet ; mais il a pu y avoir confusion
de prénom. D’autre part, il n’y a point de doute que
Jean, grand échanson de France, frère aîné d’Yvon, ait
exercé la charge de bailli et gouverneur de Touraine.
(Le P. Anselme, t. VIII, p. 582.)lle Dupont, er octobre
1485, par lequel J. Guyneuf, chevalier, sr de Boulzé,
fondé de pouvoirs de Mre Yvon Du Fou, sénéchal de Poitou,
reconnaît avoir reçu d’Aimery Claveurier, au nom des maire,
bourgeois et échevins de Poitiers, les clefs du château et
stipule que, toutes les fois qu’il adviendrait péril imminent en
cette ville, les maire et échevins auraient la garde des clefs
avec le sénéchal, et qu’aucune des portes murées par leur ordre
ne serait ouverte sans leur consentement. Le même jour, Jean
Falaiseau, lieutenant général du bailli de Touraine, chargé par
le nouveau sénéchal de prendre en son nom possession de cet
office, déclara aux magistrats municipaux que les provisions de
capitaine du château de Poitiers données au profit de Du Fou
n’avaient point pour effet de lui commettre la garde de la
ville, qui par un ancien usage et privilège appartenait au
maire, mais seulement la garde et capitainerie du château, sauf
au sénéchal à faire valoir ses droits comme il le jugerait à
propos. (Orig., Arch. comm. de Poitiers, E. 22.) Yvon Du Fou
jouit de ces deux offices jusqu’à sa mort, c’est-à-dire pendant
trois ans environ. Gautier des Cars, sénéchal de Périgord, lui
succéda comme capitaine du château de Poitiers (21 août 1488,
ne
de Montamisé) et de la terragerie de Charracé (Bibl. nat., ms.
fr. 27692, n° 5), dont aveu en date du 18 avril 1472 (Arch.
nat., P. 1145, fol. 151) ; cf. une lettre de Louis XI à la
Chambre des comptes, lui ordonnant d’enregistrer lesdites
lettres, 4 août 1469 (Vaësen, os 9 et 13) ;
Lierville, août 1480. Lettres de don à Yvon Du Fou, chambellan
du roi et grand veneur de France, et à ses héritiers en toute
propriété, de la forêt de Gâtine et de l’étang de la Tomberrard
en Poitou (Arch. nat., X1a 8607, fol. 253 v°), enreg. le
22 novembre suivant au Parlement de Paris (1a 1489, fol. 167), à la suite de deux lettres de cachet
du roi à la cour, la première datée d’Orléans, le 21 août, et la
seconde de Pithiviers, le 29 août 1480. (Vaësen, 3, cote
cos 6 à
8.)r de la
Roche, des Touches de Lezay, etc., etc. (sur lequel cf. notre
t. IX, p. 328, et notre t. X, p. 305), et de Jeanne Larcher. Ce
mariage eut lieu peu de temps avant le mois de juin 1469 ; en
effet, dans la donation que lui fit le roi de l’étang de
Coursec, à propos de la terre et seigneurie d’Armentaresse
(er mars 1489, à cause de leur seigneurie de
Lage-Saveneau, un aveu de Pierre Guenand pour diverses pièces de
terre. (e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Duban.
Rémission donnée en faveur de Jean Charreton, de la Chaussée en Loudunais, qui, ayant surpris son voisin Jean Bernard en train de tendre des collets dans sa garenne, en fut irrité au point qu’il le frappa d’un épieu et lui fit à la tête une plaie qui détermina la mort au bout de quatre mois.
Louis, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan
Charreton Nom que l’on trouve écrit Chareton, Charreton et
Charton, et qui fut porté par plusieurs familles différentes.
Jean Charton, écuyer, qui assista et signa au procès-verbal de
rédaction de la coutume du pays de Loudunais en 1518 ( La noix était le sommet du pommeau,
qui se terminait souvent par une pointe.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. J. d’Orchère. — Visa. Contentor. J. d’Orchère.
Rémission accordée à Guillaume Quiéret, homme d’armes de la compagnie du
sénéchal de Poitou Guillaume Quiéret figurait encore en qualité
d’homme d’armes sur l’état de la compagnie de Louis de Crussol,
sénéchal de Poitou, le 5 mai 1470, dont la montre ou revue fut
passée ce jour-là à Poitiers ; on trouve aussi sur ce rôle,
parmi les archers le nom de Pierre Quiéret. (r de Tours
en Vimeu, fut amiral de France de 1356 à 1360. (Le P. Anselme,
me
Rémission en faveur de « Guyon de Chansay, jeune clerc au Palais de
Paris, natif du païs de Poictou », qui à la suite d’une dispute avec un
nommé Jean Delahaye, qui lui avait joué un méchant tour en le faisant
enfermer à clef dans une salle de la maison de M Cette rue, dont le nom prouvaires, e Jean Le Roux,
rue des Prouvairese
Lettres de légitimation accordées, sur la recommandation du sire de Crussol, sénéchal de Poitou, à Raflard ou Raoul de La Woestine, d’origine flamande, maître ès arts et en médecine, fils naturel de Perceval de La Woestine.
Ludovicus, Dei gratia Francorum rex. Illegitime genitos, quos vite
decorat honestas, nature vicium minime decolorat, nam decor virtutis
astergit in prole maculam geniture et pudicitiâ morum pudor originis
abboletur. Notum igitur facimus universis, presentibus et futuris, quod,
licet Raflardus de Woestinia, aliàs Radulphus, de Flandria oriundus, in
artibus et medicinis magister, filius naturalis Perchevali de
Woestinia Parceval de La Woestine, ayant participé à un
crime commis dans la seigneurie de Deulémont, a obtenu des
lettres de pardon des religieuses de Messines, qui en ladite
seigneurie de Deulémont ont toute justice, haute, moyenne et
basse ; quarante ans plus tard, il est arrêté et mis en prison
pour le même fait par les commissaires du duc de Bourgogne,
« commis sur la réformation des officiers du comté de
Flandre » ; dans l’intervalle, il avait égaré les lettres de
pardon des religieuses de Messines et il lui fallut acheter des
lettres de rémission du duc de Bourgogne, Philippe le Bon. (Ch.
Petit-Dutaillis, e
1a 4827, fol. 74.) Le
ms. 151 (anc. 261) de la Bibliothèque de la ville de Poitiers,
intitulé : eee
Sic signatum :
Rémission accordée à Jacques Mauclerc, natif de Champagne, hôtelier à Colombiers près Lusignan, poursuivi devant le sénéchal de Poitou, parce que dans une dispute il avait frappé du poing Pierre Texeron, alors qu’il y avait assurement entre eux.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplication de Jacques Mauclerc,
natif du pays de Champaigne et hostellier, demourant à Colombiers près
Lezignan, contenant que, le quinsiesme de ce present moys de may, lui
estant audit lieu, devers le soir amprès souper, le chien dudit
suppliant et le chien d’ung nommé Pierre Texeron se bastoient l’ung
l’autre, et lors ledit suppliant voiant que le chien dudit Texeron et
autres qui estoient survenuz bastoient le chien dudit suppliant, icelui
suppliant dist audit Texeron qu’il les vouloit despartir, et ledit
Texeron lui dist qu’il les laissast faire et qu’il vouldroit qu’ilz se
fussent tuez l’un l’autre ; et lors ledit Texeron en soy esmouvent et
courroussant, gecta des pierres après le chien dudit suppliant et le
poursuivit jusques à l’uys dudit suppliant, et pour ce que la femme
d’icelui suppliant et son gendre blasmoient ledit Texeron de gecter
lesdictes pierres contre leur huys, icelui Texeron lui dist plusieurs
injures, en appellant la femme dudit suppliant vielle truende et leur
disant plusieurs autres grans injures, tellement que ledit suppliant
dist audit Texeron qu’il estoit meschans homs de prendre noise à ses
gens pour sesdiz chiens. Et lors ledit Texeron lui dist qu’il s’alast
chier et qu’il alast en son pays ; lequel suppliant lui dist telles
parolles ou semblables : « Et pour quoy n’y oseroie ge aller ? » Lequel
Tixeron lui dist telles parolles : « Nennil vroiement tu n’y oseroyes
aller, villain picart banny que tu es ». Lesquelles parolles dictes,
icelui suppliant, esmeu et courroucié d’icelles, bailla ung cop ou deux
de la main seulement sur la joue
Ainsi signé : Par le Conseil. J. Leroy. — Visa. Contentor. J. Duban.
Lettres de légitimation de Louis d’Anjou Louis bâtard du Maine, tige
des marquis de Mézières, comte de Saint-Fargeau, était seigneur
de Mézières-en-Brenne par don de son père en date de Poitiers,
le 10 mars 1465, de Sainte-Néomaye et de Chéneché en Poitou.
Dans son contrat de mariage avec Anne, fille de
Louis Ier de La Trémoïlle, comte de Benon,
vicomte de Thouars, prince de Talmont, seigneur de Sully,
Vierzon, etc., et de Marguerite d’Amboise, héritière de Thouars,
passé le 26 novembre 1474, il prend les titres de chambellan du
roi, gouverneur et sénéchal du pays et comté du Maine. (Coll.
dom Fonteneau, t. XXVI, p. 469 ; copie d’après l’original
conservé dans le chartrier de Thouars.) De Charles IV,
roi de Naples, Sicile et Jérusalem, son frère, il acquit par
acte daté du Mans, le 14 septembre 1475, les terres et
seigneuries de Montmirail, Authon et la Bazoche-Gouet, et
l’année suivante, d’Hardouin de Maillé, sr de la
Rochecorbon, la seigneurie de Ferrières en Touraine. Il fut en
1481 l’un des exécuteurs du testament de son frère, qui
instituait Louis XI son légataire universel, testa lui-même en
1488 et mourut avant le mois de mai 1489, laissant un fils, René
d’Anjou, seigneur de Mézières, marié à Antoinette de Chabannes,
dame de Saint-Fargeau, et une fille, qui épousa François de
Pontville, vicomte de Rochechouart. (Le P. Anselme, mo
Lettres donnant licence à l’évêque et au chapitre de Luçon de séculariser ladite église qui est de fondation royale.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue la supplicacion Nicolas Boutaud, évêque de
Luçon du 14 février 1462 au 27 décembre 1490, sur lequel cf.
notre précédent volume, p. 455, note. Pour compléter les
renseignements qui se trouvent en cet endroit relativement à ce
personnage, nous signalerons ici quelques autres procès
importants qu’il eut à soutenir au Parlement : 1° contre Louis
de La Trémoïlle, seigneur de Luçon et ses officiers, parmi
lesquels Louis de Fontaines, son capitaine de Mareuil, et Jean
son bâtard sont particulièrement inculpés. Il s’agissait de la
possession de l’hôtel de « la Mothe-Jodouin », et les officiers
de La Trémoïlle sont accusés « d’excès et attentats ». C’est le
Parlement de Bordeaux, transféré à Poitiers, qui fut saisi de
cette affaire et s’en occupa les 15, 17, 21 et 22 janvier, 12 et
14 mars 1471. (Arch. nat., X Ces lettres sont publiées dans le grand recueil des
1a 4812, fol. 44 v°, 48, 51,
53 v°, 107, 109, et 113 v°) ; 2° contre Claude bâtard de Culant,
écuyer, poursuivi pour excès et délits par le Procureur général
joint à l’évêque de Luçon, qui le firent condamner par défaut,
entre autres peines, à cent livres d’amende envers le roi, le
31 mai 1477 (X2a 31, fol. 101) ; 3° contre Jean Peyraud,
prieur du Boisgrollant, appelant d’une sentence du sénéchal de
Poitou en faveur de l’évêque et de l’abbaye de la Réau
(appointement du 16 décembre 1483, X1a 4825, fol. 43) ;
4° contre le chapitre de Montaigu (acte du 26 juillet 1484,
r de Bressuire. Après un long
procès, le curé de Noireterre obtint, le 21 juillet 1485, un
arrêt de condamnation contre Gilles Milon, François de la Muce
et Nicolas Mosnier. (Arch. nat., Xa2 45, dates des
23 juin et 21 juillet 1485 ; X2a 48, actes des
18 décembre 1483, et 2 et 8 janvier, 19 février, 19 et 24 mai,
20 août 1484, 7 mars, 13 juillet et 19 septembre 1485 ;
X2a 49, actes des 9, 11 et 12 décembre 1483, 3 mai,
21 juin, 13 et 27 juillet, 3 et 9 août 1484.)
Lettres d’abolition octroyées à Joachim de Velort, écuyer, seigneur de la Chapelle-Bellouin, Pierre Budet, Guy Scolin, Jean Delage, Gilles de Chezelles, Jean du Plessis-Saint-Martin et Jean Meneguy, pour leur participation à la Ligue du Bien public.
Loys, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion
de Joachim de Velourt Joachim de Velort était fils de Renaud de
Velort ou Velors, seigneur aussi de la Chapelle-Bellouin et de
Meulles, et de Simone Tison. (Cf. notre t. VIII, Peut-être pour Boudet ; toujours est-il que l’on
trouve un Pierre Boudet, de la Roche-sur-Yon, qui remplaça aux
bans de 1491 et 1492, Jean Jay, empêché par maladie. ( Guy Scolin appartenait, comme
les Velors, à une famille du Loudunais, dont la noblesse avait
été reconnue par sentence des commissaires du roi sur le fait
des francs-fiefs, le 20 octobre 1395. ( Ce personnage
semble pouvoir être identifié avec Jean de l’Age, écuyer,
seigneur de l’Age, de la Bretollière ou de la Berthollière,
Vaucourt, etc., fils de Philippon de l’Age et de Jeanne de Coué,
décédé un peu avant le 16 mars 1472, laissant deux enfants en
bas âge, et dont la veuve Antoinette de Gondauville, se remaria
à Jean de Rechignevoisin, écuyer, s La famille de
Chezelles habitait les confins de la Touraine et du Poitou.
Gilles, écuyer, seigneur de la Valinière (c Par lettres de mai 1473, Jean
Meneguy, le même très vraisemblablement, obtint rémission des
peines encourues pour la part qu’il avait prise au meurtre de
Jean de Peyré. (Ci-dessous, n° MDXXIV.)r
de la Chapelle-Bellouin, parmi les principaux familiers de
Charles, qui le suivirent en Bretagne ; les autres étaient
Pierre de Beaujeu. Gilles de Chabannes, Guillaume de Haraucourt,
évêque de Verdun. Pierre Doriole, Aubin sr de Malicorne.
(r de la Chapelle-Bellouin et les autres serviteurs
de Charles qui y sont nommés, rentrèrent en grâce quelque temps
avant leur maître ; car ce ne fut qu’après la ratification du
traité d’Ancenis, qui eut lieu le 18 septembre 1468, que Louis
XI se réconcilia avec son frère. (Dupuy, r de Surgères. Elle était
fille d’Antoine de Lévis, comte de Villers, vicomte de Lautrec,
baron de la Roche et d’Annonay, et d’Isabelle de Chartres, sa
première femme. Le sr de Surgères lui avait légué la
terre et seigneurie de Demptézieu en Dauphiné, pour laquelle
Joachim de Velort rendit hommage au roi, au nom de son épouse,
le 17 février 1470 n. s. (Lettres enreg. à la Chambre des
comptes de Grenoble, le 20 mars suivant.) On cite un autre acte
d’hommage de cette terre en date du 18 juillet 1483, rendu par
Geoffroy de Velort, l’un des fils de Joachim et de Catherine, en
son nom et au nom de ses frères. La terre de Demptézieu fut
ensuite vendue, suivant acte du 26 mai 1484, par Artus de
Velort, sr de la Chapelle-Bellouin, et ses frères cadets,
à Barachin Alleman, sr de Rochechinard, pour le prix de
3.500 écus d’or. (Pilot de Thorey, r de Launay, qui fut maréchal des logis de Louise de
Savoie, maître d’hôtel du roi, capitaine de Melle, etc. (Voir
er, in-4°,
1907, t. X, table.)r de Maisonneuve.
(ne de
Champigny-sur-Veude), était sans doute le fils cadet de Méry de
Chezelles, sr de Nueil-sous-Faye, de la Noblaye, etc., et
de Perrine de Chargé, dont le mariage avait eu lieu vers 1430.
(
Ainsi signé : Par le roy, monseigneur le duc de
Bourbon Jean II le Bon, duc de Bourbon et
d’Auvergne. (Cf. ci-dessus, p. 55, note 1.) Tanguy ou Tanneguy Du Chastel, vicomte de la
Bellière, seigneur du Bois-Raoul, quatrième fils d’Olivier,
seigneur du Chastel, et de Jeanne de Ploeuc, succéda à la faveur
de son oncle, Tanneguy Du Chastel, grand maître de la maison du
roi, prévôt de Paris, auprès du roi Charles VII, qui le
créa son premier écuyer du corps et grand maître de son écurie.
Après la mort de ce prince, il se retira en Bretagne, son pays,
à la cour du duc François II, puis il rentra au service
de Louis XI, le P. Anselme dit en 1472. On voit ici que
c’est une erreur de date, puisqu’il siégeait au conseil du roi
en juillet 1468. On sait d’ailleurs que dès cette même année il
était gouverneur de Roussillon et de Cerdagne. On peut citer des
lettres missives intéressantes que Louis XI lui adressa, du
30 avril au 15 mai 1472, relativement aux préparatifs militaires
qu’il était alors chargé de faire en Poitou contre Charles duc
de Guyenne, et que la mort de celui-ci, survenue quelques jours
plus tard, rendirent inutiles. (J. Vaësen, Pierre Doriole, sta 8606,
fol. 269.) Tanneguy fut blessé mortellement au siège de
Bouchain, le 29 mai 1477.r de Loire en Aunis,
originaire de la Rochelle, dont il fut maire, était général des
finances et conseiller maître de la Chambre des comptes, quand
il fut nommé chancelier de France, par lettres du 26 juin 1472.
Destitué en mai 1483, mais élevé peu de temps après à la charge
de premier président de la Chambre des comptes, il mourut le
14 septembre 1485. On peut s’étonner de voir son nom parmi les
membres du Conseil royal présents à la séance où fut décidée
l’abolition de Joachim de Velort et autres, puisque lui-même
avait accompagné le frère de Louis XI en Bretagne. (Cf.
ci-dessus, p. 121, note.) Si Olivier de la Marche ne s’est point
trompé, il faut supposer que Pierre Doriole avait fait sa
soumission au roi antérieurement et abandonné le service de
Charles duc de Berry, plusieurs mois avant la réconciliation de
ce prince avec le roi.
Anoblissement de Nicolas Papion, de Chantonnay.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Ad perpetuam rei memoriam. Decens et
juri consonum arbitramur illos nobilitatibus et aliis prerogativis
muniri, quos probos et fideles ac vita laudabili, morum honestate
aliisque virtutum insigniis [decoratos] adinvenit regia magestas. Sane,
licet dilectus noster Nicolaus Papion Colas Papion, le même très
probablement, est nommé parmi les brigandiniers du Bas-Poitou,
de la compagnie du sr de Laigle, lors de la convocation
de l’arrière-ban du Poitou, au mois d’octobre 1467. (
Sics ignatum : Sur Tanneguy Du Chastel et Pierre Doriole, cf.
ci-dessus, p. 124, note 2, et p. 125, note 3.
Rémission en faveur de Jean Du Bouchet, demeurant au Bouchet, détenu dans les prisons de Montreuil-Bonnin, sous l’accusation d’avoir causé la mort de Jean Morrigeau, qu’il avait surpris, ainsi que ses deux frères, en train de charger, pour l’emmener chez eux, du bois qui lui appartenait à lui et à Jean Amyot, meunier du Bouchet, ce qui avait amené entre eux une rixe violente et un échange de voies de fait.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion des Jacques Vernon,
chevalier, chambellan du roi, fils de Laurent et de Christine
Goupille, était alors seigneur de Montreuil-Bonnin, depuis une
vingtaine d’années. Il avait épousé Pernelle, fille de Jean, dit
Maubruny, de Liniers, seigneur d’Airvault, dont il eut cinq fils
et deux filles, et vivait encore le 17 septembre 1485, date d’un
arrêt du Parlement, lui ordonnant de délivrer à l’abbé et aux
religieux du Pin le bois que le roi avait mis à leur disposition
dans la forêt de Montbeil, pour la réédification, de leur
abbaye. (Arch. nat., Xe1a 1492, fol. 291 v°). Les
registres de la cour sont d’ailleurs remplis de ses procès, dont
plusieurs ont été mentionnés dans nos précédents
volumes.me
Signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. De Wignacourt. — Contentor. Valengelier.
Rémission octroyée à Laurent Maistre, laboureur, demeurant au village de Vieilleville en Poitou, coupable de fratricide ; dans une querelle avec Gillet, son frère, celui-ci l’ayant grossièrement injurié, il l’avait frappé mortellement.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc. nous avoir
receue l’umble supplicacion de Laurens Maistre, laboureur, demourant ou
village de Vieilleville ou pays de Poictou, [natif] de
Cunay Paléographiquement on ne peut lire que Cunay ou
Cimay. Doit-on supposer que c’est une mauvaise lecture pour
Civray ? Le texte comporte ici plus de la moitié
d’une ligne de blanc. Les mots entre crochets sont suppléés pour
compléter le sens de la phrase. Sur le registre on
lit « envoya », au lieu de « arriva ». Dont la fête se célèbre le 8 décembre.
Ainsi signé : Par le roy, le gouverneur de Roussillon Tanneguy du
Châtel, vicomte de la Bellière (ci-dessus p. 124 note). Même
lorsqu’il eut été remplacé dans le gouvernement du Roussillon
par Antoine de Châteauneuf, s Fils puîné de Jean
de Montfort, dit Guy XIII, comte de Laval et d’Anne
dame de Laval, Louis de Laval, seigneur de Châtillon, fut
successivement gouverneur de Dauphiné, de Gênes, de Paris, de
Champagne et de Brie. Louis XI, par lettres du 18 mai
1466, l’avait institué grand maître enquêteur et général
réformateur des Eaux et forêts de France. Il mourut sans
postérité, le 21 août 1489. (Le P. Anselme, r du Lau, rentré en grâce
auprès du roi (22 déc. 1471), le vicomte de la Bellière continua
dans les actes publics à porter cette qualification, comme le
fait remarquer M. J. Vaësen. (
Rémission octroyée à Pierre Gain, archer, et à Notinet Couppé, coutillier
de la compagnie d’ordonnance du sire de Crussol, sénéchal de Poitou,
prisonniers à Poitiers pour meurtre. A leur retour de Guyenne, ayant été
logés à Vouneuil-sous-Biard, ils avaient pris part avec un de leurs
compagnons, depuis exécuté par justice, à une rixe,
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de Pierre Gain, archier, et Notinet
Couppé Les noms de « Pierre Gayn et Notinet Coppé » se
retrouvent, l’un suivant l’autre, parmi les archers de la
compagnie d’ordonnance de Louis de Crussol, sénéchal de Poitou,
sur le rôle dressé à l’occasion de la montre qui en fut passée à
Poitiers, le 5 mai 1470. (eme
Signé : Par le roy, les sires de Chastillon Louis de Laval, seigneur
de Châtillon. (Cf. ci-dessus, p. 133, note.) Il s’agit peut être de Louis de Montbron,
seigneur de Fontaines et de Chalandray, troisième fils de
François, baron de Montbron et de Maulévrier, et de Louise de
Clermont. Lesdites seigneuries lui avaient été données par son
père avec la capitainerie de Montbron, ce qui fut confirmé par
le partage qu’il fit avec ses frères, le 28 novembre 1468. Son
décès arriva entre 1499 et le 19 mai 1502. (Le P. Anselme,
Rémission donnée en faveur de Guillaume Saucet, boucher à Hérisson, qui,
étant ivre, avait tué, d’un coup de javeline, Gervais Mainot, serviteur
d’un gentilhomme nommé François Gomart, lequel Gervais,
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc. nous avoir
receue l’umble supplicacion de Guillaume Saucet, povre boucher,
demourant à Heriçon en Poictou, contenant que, le quatorziesme jour de
novembre dernier passé, ung nommé Gervois Mennot, acompagné de deux
hommes en habillement de guerre, vindrent audit lieu de Heriçon, environ
soulail couchant, pour prendre les logeis de leurs maistres ou
autrement, et se disoit ledit Mainot estre serviteur d’ung gentilhomme
nommé François Gomart On trouve, vers la même époque, un Foucaut
Gommart, chevalier, sr d’Echillais en Saintonge, qui,
ayant frappé mortellement, avec son valet nommé Capitaine, un de
ses sujets de ladite seigneurie d’Echillais, obtint des lettres
de rémission, datées de Bourges, au mois de mai 1455. (JJ. 191,
n° 171, fol. 90 v°). Un Jean Gomart, écuyer, était poursuivi au
criminel, quelques années plus tard, par le prieur et les
religieux de Tusson, de l’ordre de Fontevrault. (Actes des
13 juillet 1459, 10 et 29 décembre 1461. (Arch. nat.,
X2 29, fol. 73, et X2a 30, fol. 96,
97 v°).
Ainsi signé : Par le roy. B. Meurin. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission accordée à Pierre Denyas et à ses deux enfants, portant l’un et
l’autre le prénom de Jean, « pouvres gens de labour, demourans en la
paroisse de Merignac ou diocèse de Saintes, chargez de fames et
d’enffens », coupables du meurtre d’un nommé Combret, à la suite Guy, s Nous ne mentionnons cet acte qu’à cause de son
adresse au lieutenant du sénéchal de Poitou à Niort. Mérignac,
où demeuraient la famille Denyas et sa victime aussi, ce semble,
n’était point du ressort de la sénéchaussée de Poitou, et l’on
ne voit pas bien pourquoi la mission d’exécuter les lettres de
rémission est confiée au sénéchal ou à son lieutenant à Niort,
et non au sénéchal de Saintonge. On ne peut que constater le
fait.r de Mareuil et de Saint-Christophe, de
Villebois en Angoumois, de Dompierre et de Louayres, écuyer,
conseiller du comte d’Angoulême, avait épousé Philippe de Paviel
et vivait encore le 23 juin 1484. (Voir Bibl. nat., Pièces
orig., vol. 1849, dossier Mareuil). Au sujet des terres données
à défricher par le sr de Mareuil et autres seigneurs de
Saintonge, d’Angoumois et de Poitou, cf. le vol. précédent,
Création de quatre foires par an et d’un marché chaque semaine à Saint-Maixent, en faveur de Charles comte du Maine, seigneur du lieu.
Loys, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion
de nostre très chier et très amé oncle, le conte du Maine, seigneur de
Saint Mexant, contenant qu’il est seigneur baron des ville, chastel et
seigneurie de Saint Mexant Charles VII avait fait don, par
lettres datées de Montauban au mois de février 1443 n. s., à
Charles d’Anjou, comte du Maine et depuis vicomte de
Châtellerault, des châteaux, villes, terres et seigneuries de
Saint-Maixent, Melle, Civray, Chizé et Sainte-Néomaye. (Texte
imprimé dans notre huitième volume, L’abbé de Saint-Maixent était alors
Jacques Chevalier (1461-1475). D’après un mémoire sur les droits
de baronnie et de haute justice de l’abbaye de Saint-Maixent,
rédigé vers l’an 1440, les foires et marchés de l’abbaye
remontaient à une très haute antiquité.
Pepin I Toutes ces foires, sauf celle du 13 août, et le
marché du samedi subsistent encore. Ces lettres patentes ont été publiées déjà dans
le recueil des er, roi d’Aquitaine (814-838), fils
de Louis le Débonnaire, en confirmant les privilèges accordés au
monastère par ses prédécesseurs, « desclaira les foyres et
marchés de Sainct Maixent, estans en leur ville de Sainct
Maixent, estre et appartenir ausdits religieux. » (A. Richard,
Ainsi signé : Par le roy. Toustain.
Rémission accordée à François de La Muce, jeune écuyer de dix-huit à vingt ans, coupable du meurtre de Mathurin Cousseau, qui lui avait cherché querelle, l’avait injurié et défié.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de François de La
Muice Cette famille avait des établissements, aux
La généalogie de la famille Cousseau, « qui occupa
d’importantes charges à Mauléon, depuis Châtillon-sur-Sèvre »,
publ. dans la nouvelle édit. du Charles de Châtillon, chef de la
branche de cette maison qui se fixa en Poitou, avait épousé
Catherine Chabot, fille aînée de Thibaut IX, seigneur
de la Grève, et de Brunissant d’Argenton, qui lui apporta tous
les biens de la branche aînée des Chabot. Ils eurent un fils, le
cinquième dans l’ordre de naissance, qui porta le prénom
d’Antoine ( Misaille signifiait gageure, pari. Locution prise dans le sens de à l’avance,
préalablement ; on trouve plus souvent « avant la main » que
« devant la main ». (Cf. Godefroy, Ou Saint-Sacrement, la
Fête-Dieu.eer de Belleville et
autres, le 16 janvier 1432. (Arch. nat., X2a 9194,
fol. 6). Jean de La Muce, écuyer, qualifié seigneur d’Aubigny et
de Boisriau, maria, par contrat du 6 janvier 1453, sa fille
aînée Perrette à Guyon de Rochefort, écuyer, sr de
Cornillé ; il avait épousé d’abord Françoise Du Plessis, puis
Jeanne Fouchier, à laquelle il fit don de la tierce partie de
ses biens. Après sa mort, le 21 avril 1467, une transaction
intervint à ce sujet entre Jeanne Fouchier et son second mari,
Richard de Châteaubriand, chevalier, d’une part, et les
héritiers de Guyon de Rochefort et de Perrette de La Muce,
Gilles Milon, écuyer, et Jacques Fouchier, chevalier, sr
de la Barrouère, à cause de leurs femmes, N. et Jeanne de La
Muce. (Coll. dom Fonteneau, t. XXIII, p. 541 et 547). D’après
ces actes, Jean de La Muce paraît n’avoir eu que des filles, et
nous ne savons point quel était son degré de parenté avec
François de La Muce, le jeune écuyer, meurtrier de Mathurin
Cousseau. Outre l’affaire exposée dans la présente rémission,
François fut impliqué dans deux autres procès criminels, et
poursuivi pour attaque à main armée et graves excès, la première
fois au préjudice de Bertrand Boueron ou Boutron, curé de
Noireterre, aumônier de Bouin (il a été question de celui-ci
dans une note précédente, ci-dessus, p. 119), et la seconde au
détriment de l’abbaye de Lieu-Dieu-en-Jard, en compagnie d’une
nombreuse bande. Voici sommairement ce dont il s’agissait. René
de La Tremblaye, religieux profès à Jard, avait été
régulièrement élu abbé du lieu en remplacement d’Hélie Tirant,
décédé le 27 janvier 1484 n. s. (la r de la Cornetière, Jean de Ployer, sr du
Plessis, François de La Muce, sr de la Forest, François
Chauvinière, sr de Beaupuy, François Jousseaume,
sr de la Pacaudière, Guillaume de La Court, prévôt de
Mareuil-sur-Lay, Roland Le Gras, capitaine de La
Chaize-le-Vicomte pour le seigneur de La Trémoïlle, Abel de la
Vallée, son lieutenant, Georges de Villeneuve, capitaine de la
Grève, Louis Milon, sr de la Maynardière, André Bertin et
beaucoup d’autres. Un parent de René de La Tremblaye, Lucas
Mauclerc, chevalier, sr de Landaudière, voulant s’opposer
aux agresseurs, fut tué. Ses enfants se joignirent à l’abbé et
au procureur général dans les poursuites exercées contre les
principaux coupables. L’affaire n’intéressant pas plus
spécialement François de La Muce, nous ne l’examinerons pas plus
avant, nous contentant d’indiquer ici les cotes des nombreux
actes de procédure qui la concernent. (Arch. nat., reg. non
foliotés : X2a 45, mandements du 30 juillet et du
15 décembre 1484, ce dernier 2a 48, aux dates des 3 mai,
30 juillet et 6 août 1484 ; X2a 49, 5 avril, 12 et
23 juillet et 3 août 1484.)e
Ainsi signé : Par le Conseil. P. Aude. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission donnée en faveur de Jean Lemoine, maréchal et clerc du guet de Loudun, qui, accompagné de plusieurs autres habitants de la ville, le soir de la Toussaint précédente, avait été attaqué à coups de pierres par un nommé Bastien Jeanroy, qu’il avait ensuite poursuivi et frappé mortellement.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Lemoyne,
povre homme, mareschal, natif de la ville de Lodun, contenant que, le
premier jour de novembre cest an present mil D’une famille connue à Loudun dès le
Ce verbe a, entre autres significations,
celle de s’approcher. (F. Godefroy, Patoil, patoueil, patrouil, terme
du dialecte poitevin, signifiant bourbier.eer février 1457), puis conseiller du roi en
l’élection. Dans un document de 1486, ajoutent-ils, il est
qualifié juge ordinaire de Loudun. On voit ici qu’il en exerçait
déjà les fonctions en mars 1469. Jean Dreux, sr de
Nueil-sur-Dive, épousa Philippe, fille de Jean Berthelot,
sr de l’Herpinière, maître de la chambre aux deniers
du roi, et en eut deux fils et une fille. (c
Ainsi signé : Par le conseil. J. d’Orchère. — Visa. Contenter. J. Dosban.
Rémission accordée à André Declusseau, laboureur, demeurant avec son père au village de Fougeré, en la paroisse de Champagné-Saint Hilaire, qui, attaqué par trois jeunes gens et blessé grièvement, avait en se défendant frappé l’un d’eux d’un coup mortel.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receue l’umble supplicacion de André Decluceau, pouvre jeune homme
de labour, aagé de Mauvaise lecture. Il faudrait corriger « le
Pouyaud ». Espèce de marcassite ou pyrite
ferrugineuse. Le mot bouldure, pris dans ce sens, est sans doute
particulier au Poitou. Fr. Godefroy n’en cite qu’un exemple, et
c’est précisément celui du présent texte. Dans le Berry, on
appelait bouldure la fosse placée sous les roues et bâtiments
des moulins. ( C’est-à-dire un couteau dont la lame était longue
d’un pied, le mot er, p. 701.) — Deux lieux-dits voisins sont
appelés la Forge et les Forges, autre souvenir de l’ancienne
exploitation de mines de fer, rappelée ici.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. J. Le Roy. — Visa. Contentor. J. d’Orchère.
Permission à Louis bâtard du Maine de réédifier le château et de réparer les fortifications de Sainte-Néomaye.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de nostre cousin Loys
bastard du Maine Sur ce personnage, cf. ci-dessus, p. 118,
note. Sainte-Néomaye avait été donnée à Charles d’Anjou,
comte du Maine, vicomte de Châtellerault, avec Saint-Maixent,
Melle, Civray et Chizé par lettres patentes de février 1443.
( Jean de Husson, fils d’Olivier,
chambellan de Charles VII, et de Marguerite de Châlon,
qui fut comte de Tonnerre du chef de sa mère, avait épousé, vers
1446. Jeanne Sanglier, dame de Château-Guibert, veuve de Jean de
La Rochefoucauld, s Jean de La Roche (La Rochefoucauld), seigneur de
Barbezieux, sénéchal de Poitou de 1431 à 1440, avait obtenu de
Charles VII des lettres de don des terre, château
et châtellenie de Sainte-Néomaye, un peu avant le 13 juillet
1427, date de l’hommage qu’il en fit au roi. (Cf. notre t. IX,
r de Barbezieux, le sénéchal de
Poitou, dont il a été si souvent question dans notre huitième
volume. (Cf. notre vol. précédent, p. 81, 82, note.) C’est à
cause d’elle et des enfants qu’elle avait eus de son premier
mariage, qu’il revendiqua les château, terre et seigneurie de
Sainte-Néomaye sur le comte du Maine. Quant à Jean, seigneur de
La Rochefoucauld, le chef de la famille, fils de
Foucaud 1a 1483, fol. 268 ;
X1a 1484, fol. 353 v° ; X1a 1485, fol. 82,
124 v°.ee
Ainsi signé : Par le roy en son Conseil. S. des Vergiers. — Visa.
Lettres de ratification de l’acte de sécularisation du chapitre de Luçon.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé et feal
conseillier l’evesque de Luçon Nicolas Boutaud, dont il est
question dans d’autres lettres patentes de juin 1468, visées
quelques lignes plus bas, lui donnant licence de poursuivre en
cour de Rome la sécularisation de son chapitre. (Ci-dessus,
p. 119, et note.) Les bulles du pape Paul II réglant la
sécularisation de l’église et du chapitre de Luçon, sont datées
de Rome la veille des ides de janvier 1468 (12 janvier 1469 n.
s.) ; elles mentionnent les noms des dignitaires et de tous les
autres membres du chapitre, vivants à cette époque. Le texte,
très développé, en a été publié, dans la Ces lettres patentes sont imprimées
dans la collection des
Ainsi signé : Par le roy. Bourré. — Visa.
Rémission donnée en faveur de Jean Vallée (
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons On remarquera que Jean et Vallée sont les nom et
prénom donnés à plusieurs reprises, dans le cours du présent
acte, au complice que l’impétrant s’associa pour la perpétration
du faux en question, et que, d’autre part, vers la fin de cette
rémission, le principal auteur est nommé Du Planché. Il est fort
possible que tel ait été en réalité son nom et que, s’il est
appelé ici « Jehan Vallée », cela soit le résultat d’une
confusion avec le nom de son acolyte désigné plus loin,
confusion qui serait le fait soit du rédacteur des lettres soit
du copiste. Un ancien
inventaire des archives de la ville de Poitiers mentionne un
acte de vente faite, le 7 janvier 1468, par Jean Robertin,
bourgeois, et Françoise Pascaude, sa femme, à Hilaire Féliceau,
cordonnier, pour la somme de cent écus d’or, d’une maison située
en la paroisse de Saint-Michel, appelée la maison du
Guillaume Macé, qui appartenait sans doute à la
famille de ce nom dont un membre fut maire de Poitiers
(1406-1408) et qui possédait au On remarquera que cette somme est
énoncée ici pour la première fois, quoique le texte porte
« Micheau Dabert appartenait aussi à
une famille notable de Poitiers, dont deux membres sont connus
par l’e1* 2171, p. 53 ; P. 1144, fol. 9 v° ;
P. 1145, fol. 86 v°), est mentionné trois fois dans l’inventaire
des archives communales (r de Ringères, avait obtenu du roi des lettres de
rémission des peines qu’il avait encourues pour complicité de
meurtre et résistance à justice, et demandait qu’elles fussent
entérinées au Parlement, requête à laquelle s’opposèrent Pierre
Chevalier, meunier, Louis Garnier, enquêteur pour le roi en
Poitou, Guillaume Macé, commis à l’exercice de la prévôté de
Poitiers, Jean Audouin, sergent du roi, et Jean Caquereau,
marchand bourgeois de Poitiers. Le meunier Pierre Chevalier, de
Quinçay, fermier d’une pêcherie appartenant au chapitre de
Saint-Hilaire, était la première victime : deux pages de Beslon
lui avaient fait onze blessures mortelles ; il était resté plus
de neuf mois entre la vie et la mort et était pour toujours
estropié. Le commis à la prévôté, Guillaume Macé, et les autres
avaient été envoyés avec la force armée à Ringères par Jean
Chambon, lieutenant du sénéchal, pour prendre au corps les
coupables ; mais Jean Beslon et ses gens en grand nombre
s’étaient mis en état de rébellion contre la justice et
s’étaient servis de leurs armes pour les empêcher d’exécuter
leur commission ; plusieurs avaient eu leurs chevaux tués,
d’autres avaient été blessés. C’est pourquoi ils se
constituèrent avec le procureur général opposants à
l’enregistrement de la rémission. (Voir les pièces du procès,
Arch. nat., X2a 35, aux dates des 11 et 12 mars, 23 et
24 mai, 14 juin 1468 ; X2a 36, 1er juin et
7 décembre 1468, fol. 109 v°, 183 v°.) Jean Beslon mourut avant
le jugement ; il est dit défunt dans un acte du 27 mars 1470
(X2a 35, à la date), se rapportant à la même affaire,
que Pierre Chevalier poursuivit d’ailleurs contre Louis Goulart
et Bertrand de Marconnay, pendant plusieurs années encore. (Voir
1er et 10 septembre 1473, X2a 40, fol. 85 v°,
89 v°.)xxcxxcxxcxx
Rémission à Guillaume Garineau, marchand de l’île de Bouin, qui mécontent des négligences d’Yvonne, sa servante, et irrité de la façon dont elle accueillait ses remontrances, l’avait tellement battue qu’elle en était morte.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous,
etc., de Guillaume Garineau, marchant, demourant en l’isle de Boyn,
contenant que ledit suppliant, pour la substantacion de sa vie et
entretenement de son estat, a acoustumé avoir et nourir oudit isle
certaines bestes aumailles, partie desquelles il tient ès maroys dudit
isle, et aucunes foiz, quant ilz sont jeunes, les tient à sa maison
dudit isle en temps et saison d’iver, et les a acoustumé nourir et
passer l’iver de foing et pasture, et mesmement en l’an mil
Le nom est resté en
blanc. Ces premières lettres de rémission visées ici,
octroyées à Guillaume Garineau (dont le nom est écrit Guérineau)
pour le meurtre d’Yvonnet Joye, boucher, portent la date de
décembre 1461 et sont imprimées dans notre précédent volume
(t. XXXV des
Ainsi signé : Par le Conseil. De Moulins. — Visa.
Rémission en faveur de Jamet Thomas, du village des Combes, coupable du meurtre de Jean Blondeau, dans une rixe.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jamet Thomas,
povre simple homme de labour, et de Marguerite sa femme, demourans ou
village
Ainsi signé : Par le roy, à la rellacion du Conseil. J. Brisonnet. — Visa. Contentor. Duban.
Lettres d’amortissement d’une rente annuelle de trente livres donnée par Louis vicomte de Thouars pour la fondation d’une chapellenie à Oiron.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre cher et amé
cousin Loys, viconte de Thouars Voir la notice sur Louis d’Amboise
vicomte de Thouars, qui se trouve dans notre huitième volume
( Le couvent de
la chartreuse d’Oiron avait été fondé par Pernelle, vicomtesse
de Thouars. Parmi les terres, biens et revenus qu’elle avait
affectés à cette fondation, se trouvait une maison sise à
Thouars, dont les religieux n’avaient pas encore été mis en
possession, au moment de sa mort. Ils la revendiquèrent
judiciairement, et le chef de l’ordre, le prieur et les
définiteurs de la Chartreuse, assignèrent au Parlement Pierre
d’Amboise, vicomte de Thouars, Ingelger d’Amboise, Marguerite de
Thouars et Pernelle d’Amboise, comtesse de Longueville, en
qualité d’héritiers de la vicomtesse Pernelle, pour se voir
condamner à mettre la maison litigieuse entre les mains des
religieux du couvent d’Oiron. Jean duc de Berry, comte de
Poitou, intervenant par son procureur, demanda que la cause fût
renvoyée devant sa cour, sous prétexte que la majeure partie des
terres et revenus du couvent étaient situés dans la vicomté de
Thouars et par conséquent de son ressort. Le Parlement ne tint
pas compte de cette prétention, et par arrêt du 9 décembre 1402
il retint la connaissance du litige. (Arch. nat., X1a 50,
fol. 78 v°.) Quant à la terre et seigneurie d’Oiron, confisquée
sur Jean Barillet, dit de Xaincoins, receveur général des
finances, qui la possédait, elle avait été donnée par
Charles VII (lettres patentes datées de Montbazon,
le 9 avril 1451) à Guillaume Gouffier, son chambellan. (ec
Sur Louis
de Crussol, sénéchal de Poitou, et Louis de Beaumont, s L’original de ces lettres d’amortissement fait partie
des Archives du château de Thouars et une copie s’en trouve dans
la coll. dom Fonteneau, t. XXVI, p. 455.r
de la Forêt-sur-Sèvre, cf. ci-dessus, p. 47 et 54,
notes.
Lettres patentes ordonnant la translation du Parlement de Bordeaux à Poitiers.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, comme après nostre advenement à la couronne, pour les grans
plaintes et clameurs qui faites nous furent de ce que, pour la grant
affluence et multitude des causes et procès estans en noz cours de
Parlement à Paris et Thoulouse, tant par appel que autrement, qui ne
povoient estre determinées ne decidées, et dont s’en estoient ensuy et
ensuivoient de jour en jour plusieurs grans maulx, charges et
inconveniens inreparables à noz subgetz et à la chose publique de nostre
royaume, nous, pour obvier à nostre povoir ausdiz inconveniens et afin
que briefve justice fust administrée ausdiz subgetz, eussions jà pieça,
pour ces causes et pour le soulagement d’iceulx noz subgetz des peines
et travaulx qu’ilz avoient supportez aux causes dessus dictes, fait,
crée et institué une court de Parlement en la ville et cité de
Bordeaulx Par édit daté de Chinon, le 10 juin 1462, avec
ressort sur les sénéchaussées de Guyenne, de Gascogne, des
Lannes, d’Agenais, de Bazadais, de Périgord et de Limousin,
auxquelles des lettres patentes du 7 février 1463 n.s.
joignirent l’Angoumois et le Quercy. ( Charles de France, second fils et dernier enfant
de Charles VII et de Marie d’Anjou, né le 28 décembre
1446, mort le 25 mai 1472. On sait comment sa courte vie se
consuma à peu près tout entière dans les intrigues avec les ducs
de Bourgogne et de Bretagne contre le roi, son frère. Duc de
Berry, il perdit son apanage en se faisant l’instigateur de la
guerre dite du Bien public. Contraint de lui donner comme
compensation la Normandie (1465), Louis XI la lui reprit l’année
suivante. Charles alors se réfugia à Vannes et se mit au service
du duc François II, d’où une guerre entre le roi et la
Bretagne. Après les traités d’Ancenis et de Péronne (1468),
Louis XI fit montre à l’égard de tous les princes du royaume des
dispositions les plus conciliantes ; il avait surtout grand
intérêt à ménager le duc de Bretagne, dont il avait besoin pour
écarter quelques-unes des fatales conséquences du traité de
Péronne. Il entama avec lui des négociations et envoya a Nantes
ses ambassadeurs dans le but de régler, d’un commun accord, la
question de l’apanage de Charles et de lui faire accepter le
duché de Guyenne. Après de longs débats entre les conseillers du
prince, ceux du duc de Bretagne et les commissaires royaux, un
traité fut enfin conclu à Nantes. (Voir les détails de ces
négociations dans l’ Cependant, sur la réclamation du duc de Nemours,
comte de la Marche et par déclaration royale donnée aux
Montils-les-Tours, le 11 août 1470, il fut ordonné que les
causes dudit duc et du comté de la Marche ressortiraient, non
pas au Parlement établi à Poitiers, mais au Parlement de Paris,
comme avant l’édit de translation ( Ces lettres patentes sont imprimées,
d’après le texte transcrit sur le registre du Trésor des
Chartes, dans le recueil des er juin 1472, par lettres données à Saintes. Louis
XI ordonna le rétablissement à Bordeaux de ce Parlement qui
avait siégé dans la capitale du Poitou un peu moins de trois
ans. (1a 8606,
fol. 229.)
Ainsi signé en marge : Par le roy, J. Bourré. — Visa. Contentor. Rolant.
Rémission accordée à Michau Texier, qui en se défendant contre une agression à main armée, avait frappé mortellement Mathurin Prévost.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Micheau Texier,
povre jeune homme de l’aage de Ce mot s’écrit le plus
souvent fossouer ou fossoir et a le sens de houe. Pain de qualité inférieure.ee
Ainsi signé ; Par le roy, à la rellacion du Conseil. P. Aude. — Visa. Contentor. Rolant.
Rémission octroyée à Bernard de La Touche, archer de l’ordonnance de la compagnie de Louis de Crussol, sénéchal de Poitou, qui, à la suite d’une rixe avec Jean Salmon, lieutenant du château d’Argenton, celui-ci étant venu l’assaillir à la tête d’une troupe armée, avait frappé mortellement l’un de ses hommes.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Bernard de La
Tousche, archier de nostre ordonnance soubz la charge et compaignie de
nostre amé et feal chevalier, conseiller et chambellan, le sire de
Crussol, seneschal de Poictou Bernard de La Touche est encore nommé
parmi les archers de la compagnie de Louis de Crussol, sénéchal
de Poitou, dont la montre fut reçue à Poitiers, le 5 mai 1470.
Au nombre des hommes d’armes de la même compagnie on trouve
aussi un Pierre de La Touche, et un autre archer porte les mêmes
nom et prénom. ( Sur l’état des hommes
d’armes de la compagnie du sire de Crussol, dressé pour la
montre du 5 mai 1470, ce personnage n’est désigné que par son
sobriquet « Fynet ». ( Le tablier en usage pour le jeu
de trictrac était divisé en quatre parties qu’on appelait
tables, et par extension ce mot au pluriel est employé le plus
souvent pour le trictrac même. (Fr. Godefroy, Il s’agit de
Nicole ou Colette de Chambes, seconde femme de Louis d’Amboise,
vicomte de Thouars, prince de Talmont, qui l’avait épousée par
contrat du 5 mai 1465. Elle était fille de Jean II de
Chambes, ser de l’Almaire et
ledit supliant jouèrent aux tablesr de Montsoreau et d’Argenton, à cause de sa
femme, capitaine châtelain de la Rochelle, Niort, Talmont, etc.,
et de Jeanne Chabot, fille elle-même de Thibaut IX,
sr de la Grève, et de Brunissende d’Argenton. Le
frère de celle-ci, Antoine, seigneur d’Argenton, étant décédé en
1461, sans postérité, Jeanne Chabot hérita de ladite terre et
seigneurie, dont son mari désormais porta le titre. Ensuite elle
passa à Hélène de Chambes, leur fille cadette, qui épousa, comme
l’on sait, Philippe de Commines. Quant à Colette, devenue veuve
du vicomte de Thouars, le 28 février 1470, elle ne put obtenir
de Louis XI, qui s’était emparé de la succession de
Thouars, la restitution de sa dot et, mécontente de ses
procédés, elle se lia avec Charles duc de Guyenne, dont elle
devint la maîtresse ; elle en eut deux filles : Jeanne,
religieuse, et Anne, femme de François de Volvire, sr de
Ruffec, et mourut le 14 décembre 1471. (Cf. A. Ledru,
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. J. Dameysin. — Visa. Contentor. Rolant.
Rémission accordée à Etienne Peneau, demeurant au bourg de « Chaillac ou
conté de Poictou », coupable d’un meurtre. « Le dimenche
Charles de Melun, s Chaillac, situé sur la rive gauche
de l’Anglin, est dit du comté de Poitou, de la vicomté de Brosse
et du ressort de Montmorillon, où se trouvait un siège du
lieutenant du sénéchal de Poitou. Ces renseignements méritaient
que les présentes lettres de rémission fussent notées dans notre
recueil.er de la Borde et de
Nantouillet, baron de Landes, accusé d’intelligence avec les
ennemis du roi, ayant été condamné à mort et exécuté le 20 août
1468 (cf. notre volume précédent, p. 439, note), Renaud ou
Regnault du Châtelet avait été nommé à sa place bailli de Sens.
Seigneur de Pompierre puis du Châtelet en partie, comte de
Vignory, souverain de Vauvillars, etc., Renaud était fils de
Philibert, seigneur du Châtelet, et de Claude de Paroye, sa
première épouse. Il devint successivement écuyer d’écurie de
Charles VII, en 1454, chambellan et écuyer
tranchant de Louis XI, capitaine de la grosse tour de
Villeneuve-le-Roi, garde du château d’Alençon, bailli de
Chaumont en 1466, puis de Sens (1468). Le roi venait de le
marier avec Charlotte Alleman, dame d’honneur de la reine
Charlotte de Savoie, et lui fit à cette occasion un don de dix
mille écus d’or. Par lettres du 31 octobre 1472, il obtint les
charges de maréchal de Dauphiné et de lieutenant du gouverneur
de la même province, dont jouissait Soffrey Alleman, sr
de Châteauneuf et d’Uriage, son beau-père. Après le décès de
Louis XI, le roi Charles VIII, par ordre
daté de Cléry, le 29 novembre 1483, chargea Renaud du Châtelet
de mettre la duchesse de Lorraine et le duc, son fils, en
possession des places du duché de Bar qui avaient été
confisquées par Louis XI. Sa mort arriva entre les
années 1485 (un acte de cette date le qualifie encore maréchal
du Dauphiné) et 1493. (Pilot de Thorey, e
Lettres d’anoblissement en faveur de Guillaume et Jean Richelot, frères, poitevins.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Probitatis merita Un Guillaume Richelot figure sur l’état des
nobles du Bas-Poitou parmi les brigandiniers placés sous les
ordres du sr de Laigle, lors de la convocation de
l’arrière-ban, le 5 octobre 1467, c’est-à-dire près de deux ans
avant la date du présent anoblissement ; et sur le rôle de
l’arrière-ban convoqué, sur l’ordre du roi, par le sr de
Beaumont-Bressuire, sénéchal de Poitou, le 26 novembre 1491 et
jours suivants, parmi les gens d’armes « qui sont en garnison à
Mortaigne, frontière de Bretagne », on lit les noms de Jean et
François Richelot. (mimi
Ainsi signé : Guillaume de Ménipeny,
s Louis de Beaumont,
s Jean de Daillon,
seigneur du Lude, fut aussi élevé auprès de Louis XI,
lorsqu’il n’était encore que dauphin ; il se qualifie son écuyer
dans un acte de 1444. Après l’avènement de ce prince à la
couronne, il fit du s Sur Yvon de Fou, voyez ci-dessus, p. 103, note.r de Concressault, chambellan de
Charles VII, était, dès l’année 1439, attaché à la
personne de Louis XI, dauphin, comme écuyer d’écurie,
lors du voyage qu’il fit en Languedoc. Envoyé, l’an 1459, en
ambassade en Écosse, son pays d’origine, il fut à son retour
fait prisonnier par les Anglais. Louis XI l’envoya aussi auprès
du comte de Warwick vers la fin de 1467, et le nomma sénéchal de
Saintonge en remplacement de Patrice Foucart, par lettres datées
de Selommes, le 10 octobre 1473. On le trouve aussi qualifié
vicomte d’Auvillars : il vivait encore le 6 juillet 1481. (Bibl.
nat., mss. pièces orig., vol. 1926, dossier Menypeny ; cf. Fr.
Michel, r de Vallans et de la Forêt-sur-Sèvre, etc. (Voir
ci-dessus, p. 54, note.)r du Lude un de ses chambellans et
plus tard le créa bailli de Cotentin, titre qu’il prend dans une
quittance du 23 avril 1474 ; dans une autre du 14 février 1476
n.s., il est qualifié capitaine de cent lances des ordonnances,
gouverneur du Dauphiné ; il le fut ensuite de la ville d’Arras
et du comté d’Artois en 1477. Il commanda en Roussillon l’armée
qui prit Perpignan (1473), et en Picardie, celle qui ménagea la
réduction d’Hesdin. Le roi lui fit de nombreux dons, entre
autres des seigneuries de Leuse et de Condé en Hainaut, de la
Ferté-Milon et de Nogent, de Gisy-lès-Sens, etc. ; il vivait
encore à la fin de l’année 1481. (Le P. Anselme.
Rémission accordée à Guitière Desgroies, jeune fille de dix-huit ans,
poursuivie comme complice de l’assassinat de René Colinet, perpétré
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Guitière Desgroies,
jeune fille, aagée de Dans les lettres de rémission obtenues, en
septembre 1469, par Jeanne Robin, complice de l’assassinat de
René Colinet (ci-dessous, n° MCCCCLXXIV), le nom de la femme de
Raimond Robin est écrit Michelle Pironne. Cette forme paraît
plus exacte, car sur le ce
Ainsi signé : Par le roy, le conte
Daulphin Louis I Sur
Renaud du Châtelet, bailli de Sens, cf. ci-dessus, p. 184,
note.er de Bourbon, comte de
Montpensier, premier dauphin d’Auvergne de la maison de Bourbon.
Il avait épousé Jeanne, fille unique et héritière du dauphin
Béraud III et de Jeanne de la Tour-d’Auvergne, qui
mourut en 1436, sans enfants, mais laissant par testament tous
ses biens à son mari. C’est ainsi que celui-ci transmit à sa
postérité le dauphiné d’Auvergne. Il mourut l’an 1486. (
Rémission accordée à Guillaume Lucaseau, prêtre de Frontenay-l’Abattu, en fuite après avoir tué d’un coup de bâton son frère qui ne cessait de le frapper, de l’injurier grossièrement et de le menacer.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc. nous avoir
receue l’umble supplicacion de Guillaume Lucaseau, prebstre, pouvre
chappellain, demourant e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. Du Brueil. — Visa. Contentor. Rolant.
Rémission octroyée à Jean Merceron, collecteur des aides et tailles en la paroisse des Magnils près Luçon, coupable du meurtre d’Amaury Marpaut, l’un des hommes de guerre qui occupaient alors le prieuré de Barbetorte, qu’il avait surpris en flagrant délit de vol dans sa maison.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan
Merceron Jean Merceron était de Saint-Pierre-du-Chemin et
avait un frère aîné, Colas, qui exploitait une hôtellerie dans
cette localité. Depuis longtemps la mésintelligence présidait à
leurs rapports. Craignant les mauvais traitements de ce frère,
Jean l’avait assigné en justice et ils s’étaient donné un
« assurement » mutuel, comme c’était l’usage, non seulement pour
leurs propres personnes, mais pour leur famille et leurs biens ;
c’était un moyen, sinon de rétablir la paix entre eux, du moins
d’éviter les voies de fait. Néanmoins, enfreignant cet
assurément, Colas se livra à différents actes de violence au
préjudice de son frère : il frappa la femme de celui-ci et la
jeta à terre, si bien qu’elle dut garder le lit pendant un
mois ; il fit tuer par ses chiens un porc appartenant à Jean, et
il le battit lui-même à coups de bâton. La victime se plaignit
en justice : Colas Merceron fut ajourné aux assises de Vouvant
et le procureur du seigneur de Parthenay demanda contre lui une
punition corporelle sévère, une amende de 500 livres et la
prison fermée jusqu’au parfait payement, pour les excès par lui
commis et surtout pour avoir enfreint l’assurément juré. Le
24 août 1444, les plaidoiries furent prononcées et les parfies
renvoyées aux assises prochaines, pour entendre la sentence.
L’année suivante, presque à pareil jour, le 23 août 1445, les
deux frères se réconcilièrent et procédèrent à un accord que
ratifia le juge de Vouvant. Dans ce procès, il est question
aussi d’un Pierre Merceron, dont le lien de parenté avec les
deux autres n’est pas indiqué ( Vers cette époque, vivait un Pierre Roy, curé de
Saint-Carlais, paroisse depuis unie à celle de Brelou (acte de
juillet 1464, mentionné par A. Richard. 1* 204, 1er feuillet.) Mentionnons encore un
François Merceron qui était poursuivi criminellement au
Parlement de Paris, le 11 mai 1462, par Jean Gourin, curé de
Saint-Mesmin-le-Vieil. (2a 31, à la
date.)e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. P. Aude. — Visa. Contentor. G. Duban. Et registrata.
Rémission en faveur d’Antoine de Mosnart, écuyer, et de ses trois fils, qui, attaqués par une troupe d’archers mis en embuscade par Janicot de Quéroy, se défendirent et frappèrent mortellement ledit Janicot, avec lequel ils étaient en contestation au sujet de la dîme du Puy de Mouterre, en la châtellenie de l’Isle-Jourdain.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Anthoine de
Mosnart Ou du Mosnard. D’Hozier a donné un fragment de la
généalogie de cette famille, possessionnée en Poitou, Limousin
et dans le comté de la Marche, mais il ne remonte pas au delà de
Jacques écuyer, seigneur de Villefavard, marié en 1549.
( Maurice de La Lande, écuyer, seigneur des Vaux et
possesseur de quelques biens à Chaveigne en 1465, était le fils
cadet de Guyot de La Lande, seigneur de Busserolles et de
Chaveigne, et de Marguerite du Plessis. Il mourut avant 1487,
laissant un fils, Jean, et deux filles, Perrette et Suzanne,
nommés dans un acte de cette année. (Le baron G. d’Huart,
L’évêque de Poitiers était alors Jean Du
Bellay. Successeur de Léonet Guérinet, il administra ce diocèse
de l’an 1461 au 3 septembre 1479, date de sa mort. ( Il
s’agit de la fête de saint Hilaire, évêque de Carcassonne, qui
se célébrait le 3 juin. L’église de Luchapt était sous le
vocable de S. Hilaire. Il n’en a pas
été question encore dans le présent acte. Il s’agit de Jean de
Salazar, gentilhomme originaire de Biscaye, entré au service de
la France sous Charles VII. (Cf. ci-dessus, p. 61,
note.)er registre,
p. 394-395.)er de Busserolles
et de Chaveigne en 1451, décédé avant l’année 1457, et qui avait
épousé, le 18 septembre 1439, Marguerite de Rochedragon. Janicot
de Queroy était par conséquent le second mari de celle-ci, et le
renseignement contenu dans les présentes lettres complète sur ce
point le tableau généalogique des seigneurs de Chaveigne, de la
famille de La Lande, donné par le baron d’Huart. (ce
Par le roy, à la relacion du conseil. Roland. — Visa. Contentor. Rolant.
Lettres d’amortissement des biens et rentes légués par feu Jeanne Daniel, femme de feu Jean Colas, conseiller au Parlement, pour la fondation et la dotation de deux chapelles en l’église de Saint-Didier de Poitiers.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des executeurs et
heritiers du testament et ordonnance de derrenière voulenté de feue
Jehanne Danyelle, jadiz femme de feu maistre Jehan Colas Jean
Colas, licencié en lois, était en 1419 sénéchal de Mauléon
(Châtillon-sur-Sèvre) et en 1426 juge châtelain de Thouars. Il
était poursuivi en cette qualité avec Jean Barret sénéchal, et
Jean Chambret, procureur dudit lieu, par Jean Turcant qui les
accusait de déni de justice dans une poursuite criminelle qu’il
avait intentée à Thouars, contre Clément Augis, qui l’avait
frappé, disait-il, à coups de bâton. Jean Rabateau plaida pour
les officiers de Thouars et démontra que le plaignant avait été
l’agresseur et qu’il avait été justement condamné. (Plaidoirie
du 5 mars 1426 n.s. Arch. nat., X Jean Colas avait épousé Jeanne
Daniel, ainsi qu’il est dit dans cet acte. Comme son mari elle
était d’une famille poitevine. Nous avons rencontré à plusieurs
reprises, dans nos précédents volumes, le nom d’Etienne Daniel,
receveur ordinaire de Poitou pour Jean duc de Berry. Nous
pouvons citer encore, entre autres personnages de ce nom, Jean
Daniel, de Niort, qui le 7 août 1436, en remplacement de Marie
Compagnon, sa femme décédée, et comme administrateur de Jean,
son fils, rendit hommage au connétable de Richemont, seigneur de
Parthenay du fief dit le Fief Barreau, sis entre les villages de
Faugères et de Civray. (Arch. nat., R Maître Guy Charrier, de
Châtellerault, était en son vivant possesseur d’une rente d’une
mine de froment, constituée à son profit par Jean Dupoix et sa
femme, Mathurine Coudreau. Après sa mort, cette rente fut
l’objet d’une contestation, devant le conservateur des
privilèges de l’Université de Poitiers, entre Huguet Mignon et
Gilles Dorin, ce dernier prétendant qu’elle avait été cédée à
son père par ledit Charrier. Le procès se termina par un accord,
passé à Châtellerault, le 26 octobre 1474, et homologué au
Parlement de Paris, le 11 juillet 1482. (Arch. nat.,
X L’an 1445, le chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers
avait baillé à rente à Nicolas Repin ou Reppin, marchand de
cette ville, une maison sise près de la Chantrerie et des murs
et gardes de la ville. (Arch. de la Vienne, G 1365.) En 1472 et
1473, Jean Repin était procureur des maire et échevins de
Poitiers, comme nous le verrons nommé dans des lettres du mois
de mars 1473 n.s. (ci-dessous, n° DXVIII).2a 18, fol. 90.) Le
12 novembre 1433, Jean Colas fut reçu conseiller au Parlement
siégeant à Poitiers. (1a 9194, fol. 54.) A
partir de cette époque on le trouve chargé par le roi de
missions importantes. Ainsi, quand à la fin de l’année 1439, le
dauphin Louis fut envoyé en Poitou, Jean Colas lui fut adjoint,
avec Jean de Montmorin, maître des requêtes de l’hôtel, et
Pierre de Tuillières, aussi conseiller au Parlement ; ils
portaient le titre de commissaires royaux pour enquêter sur les
faits de pillage, rebellions, abus de justice, exactions et
autres crimes commis dans le Poitou, en poursuivre les auteurs
et les punir selon l’exigence des cas, en prenant les ordres du
dauphin. Leurs lettres de commission portent la date du
12 décembre 1439. (Cf. notre t. VIII, 1* 190, fol. 177.)
Son fils épousa Catherine Poussart qui, veuve de lui, en 1482,
rendit aveu de la moitié de la dimerie du Breuil de Fellez, sis
en la paroisse de Saint-Christophe et mouvant de Saint-Maixent.
(1 217, nos 85 à 87).e
Ainsi signé : Une longue notice sur ce
personnage se trouve dans le présent volume, ci-dessus,
p. 103.
Don à l’abbaye de Notre-Dame de Celles d’une rente annuelle de soixante livres tournois sur la recette ordinaire de Poitou, pour la célébration d’une messe, chaque jour, à l’autel de la Vierge.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, comme nous ayons esté bien amplement informez et advertiz des
grans et merveilleux miracles qui chacun jour se font et adviennent en
l’eglise et abbaye de Celles en Poictou, en laquelle est très devotement
priée et adorée la glorieuse Vierge Marie, mère de Dieu, nostre
Createur, et pour la singullière et grant devocion que nous avons à la
dicte dame On verra plus loin que Louis XI fonda, au mois de juin
1472, deux messes chaque semaine dans cette même abbaye de
Notre-Dame de Celles, et que au mois d’octobre suivant, pendant
un séjour qu’il y fit, il lui accorda de notables exemptions et
d’importants privilèges. (Ci-dessous, n° MDIV et MDVIII.)
L’église de Celles, aujourd’hui classée comme monument
historique, fut reconstruite à l’époque des présentes lettres,
en partie aux frais du roi.
Ainsi signé :
Rémission accordée par Louis XI, à l’occasion de son premier passage par la terre de Benet, à Jeanne Robin, détenue prisonnière au château dudit lieu parce que, à l’instigation de sa mère et avec la complicité de celle-ci et de sa belle-sœur, elle avait tué René Colinet, son mari.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amys
charnelz de Jehanne Robine, jeune femme, grosse d’anffant, de la
parroisse de Bennenz Jacques de Brézé, comte de
Maulévrier, maréchal et grand sénéchal de Normandie, fils de
Pierre II de Brézé (tué à Montlhéry, le 17 juillet
1465), et de Jeanne Crespin, dame du Bec-Crespin. Il avait
épousé Charlotte, fille naturelle de Charles VII et
d’Agnès Sorel ; l’ayant surprise en adultère avec Pierre de La
Vergne, gentilhomme poitevin, son veneur, il les tua. Condamné à
cent mille écus d’amende envers Louis XI, pour le
paiement desquels il avait dû lui abandonner toutes ses terres,
après la mort de celui-ci, il se pourvut au Parlement qui cassa
le premier arrêt (1484). Jacques de Brezé mourut en 1494. (Voir
Douet d’Arcq, Cf.
les lettres de rémission accordées, le mois précédent, à cette
complice de l’assassinat de René Colinet. (Ci-dessus,
n° MCCCCLXVIII, p. 186.) Le château de la
seigneurie de Benet appartenait alors à Hardouin IX,
baron de Maillé, seigneur de Rochecorbon, La Haye, etc.,
chambellan du roi, sénéchal de Saintonge, et à sa première
femme, Antoinette de Chauvigny, vicomtesse de Brosse, morte le
20 février 1473. La commanderie de Cenan, de l’ordre de Saint-Jean de
Jérusalem.e
Ainsi signé : Par le roy, l’admiral Louis bâtard de Bourbon, comte
de Roussillon, amiral de France, depuis l’année 1466 (cf.
ci-dessus, p. 48, note 1).
Rémission octroyée à Jean Bouquet, pâtissier de Notre-Dame de Celles, prisonnier à Poitiers pour avoir essayé de fabriquer de la fausse monnaie.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amis
charnelz de Jehan Bouquet, paticier, povre homme, demourant à Nostre
Dame de Scelles, contenant que, environ la feste de l’Adnunciacion
Nostre Dame derrenière passée, ung homme que lors ledit Bouquet ne
congnoissoit, qui se faisoit nommer maistre Gabriel, lequel
s’entremettoit de faire petiz ymages en papier et fleurs de fougière en
estain, s’en vint loger en l’ostel dudit Bouquet audit lieu de Selles,
où il fut par aucun temps ; pendant lequel et entre les festes de
Pasques et Penthecouste ledit maistre Gabriel, à deux jours de lundi et
mardi, en la presence dudit Bouquet, et eulx estans en une chambre
haulte en la maison d’icellui Bouquet, sur son ouvrouer, fondit certain
metail, estaing, arguan, bourre et sublimé tout ensemble et le fist
bouillir, et après chauffer certains moulles de fer qu’il avoit, et
moiennant certaines mistions qu’il fist de cendres passées au bulleteau
et destrempées de sel fondu et d’eaue, mola et fist dedans lesdiz moules
certain nombre de faulse monnoye de grans blans et petiz blans, et aussi
de grandes Le texte du registre porte
« devoit ».
L’abbé de
Notre-Dame de Celles, nommé ici parmi les membres du Conseil,
était Louis de Lézignac, qui est mentionné en cette qualité dans
des actes des années 1460, 1462, 1465, 1466, 1472 et 1477. Il
avait succédé à son parent, Guy de Lézignac ; celui-ci était
encore abbé en 1456. Un Guyot de Lézignac avait été écuyer
d’écurie de Jean, duc de Berry, nommé à cette charge à Chauvigny
le 7 août 1372. (Arch. nat., J. 187a, n° 4.) Marguerite
de Lézignac, vivant au milieu du e
Rémission octroyée à Mathé Maynard, d’Échiré, qui étant ivre avait cherché querelle à Jean Rouvereau, son beau-père, et avait été la cause involontaire de la mort subite de celui-ci.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amys
charnelz de Mathé Maynard, contenant que, le samedi e
Ainsi signé : Par le roy, à la rellacion du Conseil. P. Aude. — Visa. Contentor. Duban.
Rémission accordée à Jean Robert, du Gué-de-Velluire, qui s’était rendu coupable du crime de bestialité.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Robert, le
jeune, chargé de femme et d’enfans, demourant au Gué de Veluire,
contenant que jà pieça il fut conjoint par mariage avec sa dicte femme,
durant lequel, de lui et d’icelle sa femme sont yssus, nez et procréez
certains enfans, dont les aucuns sont encores en vie ; lequel, durant
ledit mariage, s’est avec sa dicte femme et en son mesnage bien et
honnestement gouverné jusques à puis la feste sainct Michiel derrenière
passée que il, tempté de l’ennemi et gardant les vaches ou les touchant
ès marez de la Ronde, il se print à une vache, la congneut charnellement
et eust sa compaignie charnelle une foiz seulement. Et après ce,
congnoissant avoir mespris envers Dieu, nostre createur, et justice,
s’est absenté, sans contrainte de justice, du pays et n’y oseroit jamaiz
retourner, converser ne repairer, doubtant rigueur de justice, se noz
grace et misericorde ne lui estoient sur ce imparties, si comme il dit,
en nous humblement requerant que, attendu ce que dessus est dit, qu’il
s’est tousjours bien et honnestement gouverné jusques à puis la feste
saint Michiel que, par temptacion de l’ennemi, il a fait et commis ledit
cas, qu’il n’en a esté encores prins ne aprehendé par justice et que de
lui mesmes, sans contrainte, il nous a requis de ce avoir grace et
misericorde, il nous plaise, en faveur de ses diz femme et enfans,
icelles leur impartir. Pour ce est il, etc. Si donnons en mandement, par
ces mesmes presentes, au seneschal de Poictou ou à son lieutenant et à
tous, etc. Donné à Tours, ou moys de novembre l’an de
Ainsi signé : Par le roy, monsieur le marquis du Pont Nicolas
d’Anjou, marquis du Pont, petit-fils du roi René, né en 1448, de
Jean, duc de Calabre et de Lorraine, et de Marie, fille de
Charles Ier, duc de Bourbon, succéda à son
père aux duchés de Lorraine et de Calabre le 13 décembre 1470 et
mourut le 24 juillet 1473. (Cf. ci-dessous,
n° MCCCCLXXXVII.)
Rémission donnée en faveur de Jean Favereau, laboureur, du village de la Garinière, paroisse de Commequiers, détenu prisonnier à Palluau, parce que, avec Michau Geoffroy, son voisin, il avait frappé mortellement Lucas Bétuis, réputé sorcier, qui s’était accusé lui-même d’avoir fait périr le père et plusieurs autres parents desdits Favereau et Geoffroy.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amys
charnelz de Jehan Faverreau, povre laboureur, demourant ou village de la
Garinère en la parroisse de Commequiers, en nostre pays de Poictou, à
present detenu prisonnier ès prisons de Paluyau, chargé de femme et de
petis enfans, contenant que ledit Faverreau, qui est aagé de quarente
ans ou environ, fut né et a tousjours demouré et ses predecesseurs oudit
village de la Garinère, ouquel ilz ont vesqu soubz l’estat de labourage
de beufz, en exploictant ung pou de heritages chargez de grans rentes et
devoirs qu’ilz avoient oudit village de la Garinère et illec environ,
près d’un lieu nommé la Clavelère ; et estoit le père dudit Faverreau,
nommé Estienne Faverreau, ung bon notable laboureur, vivant bien et
deuement entre ses voisins, sans aucune reprehencion. Lequel père est
alé de vie à trespas, huit ans Le mot « rorte » ou « reorte » se disait et se dit
encore en Poitou, d’un lien formé d’une branche souple et
pliante, tordue sur elle-même. (Fr. Godefroy, La seigneurie de Palluau, comprise dans la
confiscation des biens de Charles de Blois, dit de Bretagne,
ser d’Avaugour, et de sa femme, Isabelle de Vivonne,
donnée alors à Richard, comte d’Étampes, troisième fils de
Jean IV, duc de Bretagne, fut rendue par l’art. 14
du traité de Nantes (27 juin 1448) à Jean de Blois, comte de
Penthièvre, frère de Charles, sr d’Avaugour. (Dom Morice,
r de Sainte-Sévère
et de Boussac (voir notre vol. précédent, p. 38, note), ayant
hérité, en 1454, de leur oncle, le comte de Penthièvre, étaient
possesseurs, à la date des présentes, de la dite seigneurie. —
Quant à celle de Commequiers, elle avait été apportée en même
temps que celle de la Forêt-sur-Sèvre, par Jeanne Jousseaume,
fille et héritière de Jean Jousseaume, seigneur des dites
terres, à Louis de Beaumont, sr de Vallans, qu’elle avait
épousé l’an 1440. (Cf. nos t. VIII et IX,
Ainsi signé : Par le roy, le sire de la Fourest Louis de Beaumont,
sr de Vallans, la Forêt-sur-Sèvre, Commequiers, etc.
(Cf. ci-dessus, p. 54, note).
Concession à Pierre Laigneau, écuyer, seigneur de la Morinière à Dissay,
valet de chambre et fauconnier ordinaire du roi, d’un droit
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, présens
et avenir, que nous, à la supplicacion et requeste de nostre bien amé
valet de chambre et faulconnier ordinaire, Pierre Laigneau Pierre
Laigneau, qui déjà en 1466 est qualifié valet de chambre du roi
et grenetier de Chartres, s’était marié à Poitiers et avait fixé
sa résidence dans cette ville. On l’apprend par une lettre
missive adressée par Louis XI, d’Orléans, le 16 avril
de cette année, « aux maire, eschevins et cent de nostre ville
de Poictiers », dans laquelle, après avoir exposé les titres de
son valet de chambre, tels que, nous les rappelons, il ajoute :
« par quoy vouldrions bien qu’il y fust eslevé et pourveu en
honneur et prérogative. Nous vous prions que, en faveur de nous
et à nostre requeste, vous vueillez mectre nostre dict varlet de
chambre ou premier lieu de vostre eschevinage qui sera vacquant,
et quant à ce le prefferer devant tous autres. Et vous nous
ferez très singulier et agreable plaisir, et en aurons vous et
les faiz et affaires de vostre dit eschevinage en plus grande
recommandation. » (e rég. des Délibérations, séance du
3 octobre 1466.) Un désir aussi formellement exprimé par le roi
était un ordre ; en effet, Pierre Laigneau fut élu au premier
poste d’échevin qui vint à vaquer, celui d’Antoine Vousy, qui
venait de mourir, le 3 octobre 1466. (Ch. Babinet, c
Par le roy, les sires de Brosse Jean II de Brosse,
s Jean de
Daillon, sr de Boussac et de Sainte-Sévère, chambellan du roi.
Par son mariage, conclu le 18 juin 1437, avec Nicole, fille
unique et héritière de Charles de Blois, dit de Bretagne, baron
d’Avaugour, et d’Isabelle de Vivonne, il possédait des terres et
seigneuries nombreuses et importantes dans le Bas-Poitou et en
Bretagne. (Cf. la notice qui lui a été consacrée dans notre
précédent volume, p. 38, note.)r du Lude, dont il a déjà été question
ci-dessus, p. 126, note 3.
Ratification d’un échange de terres sises dans le Velay et l’Auvergne,
conclu entre Louis seigneur de Crussol, chevalier, sénéchal de Poitou,
et l’abbaye de la Chaise-Dieu, avec amortissement de la part cédée à
celle-ci. « Donné à Amboyse, le Nous indiquons cet acte, étranger à notre
province, parce qu’il intéresse la biographie de Louis de
Crussol, qui pendant plus de douze ans exerça la charge de
sénéchal de Poitou. (Voy. sur ce personnage la notice imprimée
dans notre précédent volume, p. 450-452.)ec
Rémission en faveur de Jean Taillebeuf, le jeune, marchand mercier de Melle, prisonnier à Fontaines, pour le meurtre d’un homme dans une rixe.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue
l’umble supplicacion de Jehan Taillebeuf, le jeune, marchant, demourant
à Melle, contenant que, le lundi La seigneurie de Fontaines appartenait alors à
Louis de Montbron, sur lequel cf. ci-dessus, p. 136, note
2.e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Triboulé. — Visa. Contentor. Duban.
Rémission accordée à Jean Marteau et à Macée, sa femme, teinturiers en
draps, pauvres et chargés de famille, qui s’étaient rendus coupables de
plusieurs vols à Tours, leur dernière résidence. Après leur mariage, il
y avait de cela six ou sept ans, ils étaient venus de
Saint-Nicolas-du-Couldray près Châteaugontier s’établir « en la paroisse
de Herisson en Poictou, en laquelle ilz firent leur demourance environ
un an et demy, et d’illec s’en vindrent à Angiers où ilz ont besoigné de
leur mestier environ On ne connaît point le texte des
lettres patentes visées ici : elles ne sont enregistrées ni au
Parlement ni à la Chambre des comptes ; la ce
Rémission accordée à Dimanche de Mussy, jeune écuyer de la maison du comte du Maine à Châtellerault, qui croyant avoir à se plaindre de l’un de ses compagnons, nommé Etienne Matago, lui avait cherché querelle et l’avait frappé à mort.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue
l’umble supplicacion des parens et amys charnelz de Dymenche de
Mussi M. Beauchet-Filleau mentionne ce personnage d’après
les présentes lettres de rémission uniquement et le rattache à
la famille de Moussy ( Charles d’Anjou, comte du Maine, troisième fils de
Louis II, duc d’Anjou, et d’Yolande d’Aragon, né le
14 octobre 1414 au château de Montils-lès-Tours, mort à Neufvy
en Touraine, le 10 avril 1473 (sur lequel cf. notre huitième
vol., Le texte du registre porte « ne de mon maistre », ce qui
est contraire au siens. La
fin manque. Les actes voisins étant datés de Tours au mois de
mars 1470 n.s., nous classons à cette date la rémission accordée
à Dimanche de Mussy.re édit., t. II, p. 430) dont il est question
ci-dessous, à l’occasion de lettres autorisant Jean de Moussy,
écuyer, seigneur de la Contour, à fortifier cette place
(n° MCCCCXCVIII.)e
Rémission accordée à Jean Du Moulin, écuyer, de Rom, près Couhé, qui s’était rendu coupable d’un homicide, alors qu’il était archer de la compagnie de Baud de Saint-Gelais en Catalogne.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Du Molin,
escuier, demourant en la parroisse de Ron prés Coué, contenant que en
l’an mil Baud de Saint-Gelais était le troisième fils de
Mérigot, seigneur de Séligné, et de Jeanne de Viron. M.
Beauchet-Filleau cite un acte du 28 janvier 1453, par lequel
Baud et Jacques de Saint-Gelais, ainsi que Pierre de
Saint-Gelais, seigneur de Montlieu, leur oncle, vendirent à
Jean, leur frère aîné, un chapeau d’or orné de pierres
précieuses. Le même généalogiste ajoute qu’en 1463 Baud de
Saint-Gelais servait en Catalogne comme capitaine d’une
compagnie de gens d’armes, renseignement emprunté sans doute aux
présentes lettres de rémission. (re édit., t. II, p. 330.) Sans doute
notre personnage faisait partie de l’armée commandée par le duc
de Nemours, envoyée par Louis XI en Roussillon, après l’attaque
du château de Perpignan par les habitants de la ville,
mécontents d’avoir été engagés au roi de France, armée dont les
opérations durèrent de décembre 1462 à mars 1463 et eurent pour
résultat l’annexion des deux comtés de Roussillon et de
Cerdagne, succès qui fit naître dans l’esprit du roi le projet
de se rendre maître de la Catalogne. Baud de Saint-Gelais prit
part aussi à la nouvelle expédition de Louis XI, en
Roussillon, après que Jean II, roi d’Aragon, fut rentré
dans Perpignan (février-septembre 1473) ; il fut l’un des deux
commissaires français pour la négociation de la trêve de Canet,
signée le 14 juillet de cette année, acte dans lequel il est
qualifié sénéchal d’Angoumois. (J. Calmette,
Ainsi signé : Par le Roy en ses requestes. L. Toustain. — Visa. Contentor. Duban.
Lettres accordant à Jean d’Appelvoisin, chevalier, la permission de fortifier son lieu et seigneurie de Thiors, avec droit de moyenne et basse justice audit lieu et autres lui appartenant en la châtellenie de Thouars.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, que pour consideracion des grans et recommandables services
que nostre amé et feal conseiller et chambellan, Jehan d’Appellevoisin,
chevalier, seigneur de Thiors et de la Jobetière Jean
d’Appelvoisin, chevalier, s C’est-à-dire avant le 22 avril. On remarquera que
la date de ces lettres ne porte pas d’indication de lieu ; il ne
serait pas surprenant qu’elles aient été données à Thiors même,
le roi y ayant séjourné, comme il est déclaré ci-dessus dans ce
texte même. D’ailleurs il était dans la région au mois d’avril
1470 : on a des lettres missives de lui, datées de Thouars, le
3 avril, de la Ferrière-en-Parthenay, le 6, de
Notre-Dame-de-Celles, le 24.r de Thiors et de la Jobtière,
chambellan de Louis XI et fort avant dans ses bonnes grâces,
comme on le voit par le passage des présentes lettres où le roi
déclare que Thiors lui a paru un lieu si plaisant qu’il se
propose d’y faire sa demeure, quand il viendra dans le pays,
était le fils aîné de Mathurin d’Appelvoisin, chef de cette
branche de Thiors par son mariage avec Jeanne de Meulles, dame
de Pompoy, fille de Jean de Meulles, sr de Thiors. Ils
étaient mariés dès avant le 30 avril 1420 ; car à cette date
Mathurin d’Appelvoisin rendit un aveu, au nom de sa femme, au
vicomte de Thouars, pour le fief de Grandchamp près Pompoy.
Jeanne de Meulles le renouvela le 16 décembre 1445, peu de temps
après qu’elle fut devenue veuve, et le même jour, elle fit aveu
au même de sa seigneurie de Thiors-Vollebinne. (r
de Thiors ; cependant nous ne voyons pas à quel autre membre de
la famille d’Appelvoisin cette mention pourrait s’appliquer. Le
même fonds contient un aveu de l’hôtel et maison noble de la
Jobtière rendu au sr de Bressuire par Mathurin
d’Appelvoisin en 1444, et un second de l’année 1447, rendu par
Jean, son fils. (r de Laigle, au ban et arrière-ban de
Poitou convoqué le 5 octobre 1467. Au ban réuni l’an 1488, sa
veuve et son fils aîné fournirent deux brigandiniers. Jean
d’Appelvoisin avait épousé : 1° en 1439, Marie Dobé, fille
d’Amaury et de Catherine Du Bouchet ; 2° Renée Boux du Teil, qui
était veuve dès l’an 1486 et dont il eut deux fils, Hardy,
sr de Thiors, et Guillaume, chef de la branche de la
Bodinatière, et une fille Marie, mariée en 1490 à Jean de La
Roche. (c
Ainsi signé : Par le roy, le marquis du Pont Nicolas d’Anjou,
marquis du Pont, depuis duc de Lorraine et de Calabre. (Cf.
ci-dessous, p. 250, note.) Jacques de Beaumont, chevalier, seigneur de
Bressuire, Lezay, la Mothe-Saint-Héraye, etc., fils d’André de
Beaumont, décapité à Poitiers le 8 mai 1431, et de Jeanne de
Torsay, avait succédé (1440), âgé d’environ dix ans, comme
seigneur de Bressuire, à son aïeul, Guy de Beaumont, sous la
tutelle duquel il avait été placé. Ami et confident de
Louis XI, alors qu’il était encore dauphin, il fut
nommé son chambellan par lettres patentes de décembre 1461, et
depuis reçut du roi, qu’il servit sans scrupule dans ses
affaires secrètes, comme l’on sait, honneurs, dignités et
profits. Le sire de Bressuire, à la date des présentes, venait
d’être pourvu de la charge de lieutenant général en Poitou,
Saintonge et Aunis. Nous rencontrerons encore ce personnage en
d’autres endroits de ce volume. (Cf. B. Ledain,
Rémission octroyée à Denis Berthelot, prêtre, et à Olivier Joulain, son clerc, qui avaient révélé à la justice la fabrication, à laquelle ils avaient pris part, de faux titres destinés à favoriser les habitants de Saint-Jean-de-Monts dans un procès qu’ils soutenaient contre le seigneur de la Garnache.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Denis Berthelot,
prebstre, demourant à Chavaignes près Montagu ou diocèse de Luçon, et
Olivier Joulain, clerc, demorant à Couex oudit diocèse, contenant que,
ou moys de septembre dernier passé a eu troys ans ou environ, ledit
Denis suppliant estoit lors demourant à Jean Nicolas avait obtenu aussi des lettres de
rémission à la même époque, et étant prisonnier à la
Conciergerie, en instance d’entérinement, au moment de l’entrée
à Paris d’Édouard de Lancastre, prince de Galles (novembre
1470) ; celui-ci, usant du droit de grâce dont il disposait, le
fit remettre en liberté, avec une nouvelle rémission. Puis après
avoir, comme Denis Berthelot, avoué le faux, il se rétracta par
devant notaires, à l’instigation de quelques notables habitants
de Saint-Jean-de-Monts, revint sur cette seconde déclaration,
prétendant qu’elle lui avait été arrachée par la menace, et
parvint à se faire délivrer de nouvelles lettres de rémission,
au mois de décembre 1473 ; elles seront imprimées ci-dessous à
leur date, n° MDXXX. Le seigneur
de la Garnache était alors Jean II, vicomte de Rohan,
comte de Porhoët, fils d’Alain IX (mort le 20 mars 1462
n.s.) et de Marie de Lorraine, sa seconde femme. En 1460, il
était à Concarneau, pour s’opposer aux Anglais qui menaçaient de
faire une descente sur les côtes de Bretagne, quitta le service
du duc François II, l’an 1470, pour s’attacher à
Louis XI, qui le nomma son chambellan, lui donna
8000 livres de pension et promit d’en donner 4000 à sa femme,
quand elle serait venue le rejoindre. Il fut l’un des seigneurs
bretons qui ratifièrent le traité de Senlis (1475), et obtint
d’être exempté de l’arrière-ban convoqué par le roi en 1478.
Arrêté prisonnier, au mois de novembre de l’année suivante, par
ordre du duc de Bretagne, pour le meurtre du seigneur de
Keradreux, le vicomte de Rohan ne recouvra la liberté qu’en
février 1484. Alors il quitta de nouveau la Bretagne, puis se
ligua, en 1487, avec plusieurs barons pour chasser le chancelier
de Bretagne et les étrangers qui gouvernaient le duc. Quoi qu’il
eût fait sa paix avec celui-ci et obtenu son pardon, le 26 mars
1488, il ne tarda pas à quitter encore une fois son service, car
il combattit dans l’armée de Charles VIII à
Saint-Aubin-du-Cormier, le 27 juillet de cette année. Le roi de
France l’établit son lieutenant général en Basse-Bretagne, par
lettres du 1 Ce procès avait été engagé par les habitants
de Saint-Jean-de-Monts, dès l’an 1413, du temps
d’Alain VIII vicomte de Rohan, et de Béatrix de
Clisson, dame de la Garnache, sa femme. Interrompu avant l’arrêt
définitif, il ne fut repris sérieusement qu’en l’an 1465. Les
registres du Parlement en fournissent les actes essentiels, et
comme ils précisent des faits ou font connaître des
particularités que les lettres de rémission déforment ou passent
sous silence, nous en donnerons ici un résumé aussi succinct que
possible. La taille annuelle de 850 livres que le seigneur de la
Garnache réclamait aux habitants de Notre-Dame et de
Saint-Jean-de-Monts et du Marais-Doux se payait en deux termes,
le premier à la saint Gervais (19 juin), le second à la saint
Michel. Le terme de la saint Michel 1464 avait été acquitté
régulièrement, mais quand celui de la saint Gervais 1465 vint à
échéance, il fut protesté. Le vicomte de Rohan fit sommer les
habitants de payer sans plus tarder. Ceux-ci répondirent en se
faisant délivrer des lettres interdisant au seigneur de la
Garnache de ne rien exiger d’eux, jusqu’à ce que la Cour ait
examiné sur quoi était fondée sa prétention, et commettant Jean
Gendronneau, sergent royal, pour signifier cette défense et la
faire obéir. Rohan releva appel de cet exploit, et l’affaire fut
de nouveau engagée à fond. Le vicomte de Rohan prétendait
donc que, entre autres droits lui appartenant à cause de sa
seigneurie de la Garnache, il avait celui de lever cette taille
de 850 livres sur lesdits habitants, qui anciennement étaient
serfs et s’étaient affranchis moyennant le payement annuel de
cette somme et autres redevances en nature ; d’ailleurs ils
l’avaient toujours acquitté, sauf en 1413 et en 1465. Et lui, il
pouvait faire la preuve de son bon droit par des arrêts de
justice et les registres de perception. Les habitants
répondaient que le lieu de Monts est situé en frontière, tout
près de la mer, ce qui leur imposait des charges, mais pas celle
d’une taille annuelle de 850 livres à payer au seigneur de la
Garnache ; ils n’y étaient nullement tenus et à plusieurs
reprises ils avaient voulu y faire opposition entre les mains
des officiers de la seigneurie, mais ceux-ci non seulement
avaient refusé de la recevoir, mais avaient entrepris de les
contraindre à contribuer aux réparations du château fort de la
Garnache et à y faire les gardes, ce qui n’était pas dû
davantage. Ils déclaraient être en mesure de produire des titres
constatant qu’ils avaient toujours été de condition libre et
qu’ils avaient obtenu exemption de toutes tailles, bans et
corvées, en payant chaque année huit sols par feu ; par un acte
de l’an 1266, Maurice de Belleville, alors seigneur de la
Garnache, avait déclaré que la redevance desdits habitants
serait ainsi Quelques-uns des griefs des
habitants de Notre-Dame et Saint-Jean-de-Monts méritaient
peut-être d’être pris en considération, mais la production
qu’ils avaient faite du vidimus de deux actes faux compromit
irrévocablement leur cause. Denis Berthelot, Olivier Joulain,
Jean Nicolas et autres avaient avoué volontairement la part par
eux prise à la fabrication des actes de Maurice de Belleville et
d’Isabelle de Lusignan. Les habitants prétendirent que leur
confession avait été payée par le vicomte de Rohan.
Qu’importait, si elle était l’expression de la vérité ?
Quelques-uns de ceux qui avaient avoué se rétractèrent ; il fut
prouvé que plusieurs habitants de Monts, au moins trois,
Guillaume Bruneau, Jean Chupeau et Nicolas Simonneau, avaient, à
l’aide de menaces et de promesses, provoqué cette rétractation,
qu’ils avaient eu la précaution de faire certifier par trois
notaires, ce qui n’empêcha pas du reste Jean Nicolas et autres
qui s’étaient infligés ce désaveu, de revenir à leur première
déclaration. Tous ces incidents, joints au fond de l’affaire, en
retardèrent considérablement la conclusion. Parmi les
complices du faux qui se reconnurent coupables d’abord devant
Philippe Boutillier, lieutenant du bailli de Touraine à son
siège de Chinon, commis à les interroger par lettres du 28 mars
1469 (1470), puis devant les conseillers au Parlement, après
qu’ils eurent été amenés à la Conciergerie, et qui, en
conséquence de cet aveu, obtinrent leur rémission en 1470, outre
Denis Berthelot et Olivier Joulain, on cite les noms de Jean et
Guillaume Nicolas, Jean Le Normant et Olivier Méry. Aucun d’eux
ne paraît être parvenu à les faire entériner. Jean Le Normant,
n’étant pas encore reparti pour son pays, retenu à Paris par
l’instance d’entérinement, avait tué un homme en l’église des
Saints-Innocents. Quand on l’arrêta, il portait sur lui ses
lettres de rémission ; interrogé dans les prisons du Châtelet
sur leur contenu, il déclara qu’il était l’exacte expression de
la vérité ; ensuite pour le meurtre dont il s’était rendu
coupable, il fut pendu et étranglé par sentence du prévôt de
Paris. Nous ne pouvons suivre la procédure pas à pas ; cela nous
entraînerait trop loin ; nous n’en citerons plus que deux ou
trois phases. Le 31 janvier 1471 n.s., la cour ordonna que les
habitants de Monts seraient tenus d’apporter, le lendemain de
Quasimodo, les actes incriminés de faux eux-mêmes, car ils n’en
avaient produit jusque-là que la copie collationnée. Comme ils
ne s’exécutèrent pas au jour dit, nouvel ajournement leur fut
donné aux mêmes fins pour le jour de la Madeleine. Ils firent
une seconde fois défaut, et le lendemain 23 juillet, le vicomte
de Rohan demanda que ses conclusions lui fussent adjugées et ses
adversaires condamnés. Et cependant, un an plus tard, le 14 août
1472, on trouve encore un arrêt interlocutoire, ordonnant une
troisième fois aux habitants d’apporter l’ Enfin, le 21 juillet 1475 fut prononcé l’arrêt
définitif, dont voici la substance en ce qui concerne les
habitants de Notre-Dame et de Saint-Jean-de-Monts et du
Marais-Doux, d’une part, et le seigneur de la Garnache, d’autre.
Le Parlement déclare fausses la charte de Maurice de Belleville
et la confirmation d’Isabelle de Lusignan et ordonne qu’elles
seront lacérées publiquement devant la Cour, ainsi que les
vidimus qui en ont été produits au procès et pour réparer le
tort fait par lesdits habitants au vicomte de Rohan, en voulant
se servir de ces faux contre lui, il les condamne à cent livres
parisis d’amende envers lui et à cent autres envers le roi
(cette dernière somme destinée dores et déjà à défrayer
M Comme on le voit dans la note
précédente, les actes faux ayant été datés des années 1266 et
1279 avaient été attribués à Maurice II de Belleville,
chevalier, seigneur de Belleville, Montaigu, la Garnache,
Beauvoir-sur-Mer, Commequiers, etc., né vers 1210, décédé avant
1277, et à sa veuve Isabelle de Lusignan, fille aînée d’Hugues,
comte de la Marche et d’Angoulême, et d’Yolande de Dreux, qui
alors possédait en douaire Beauvoir-sur-Mer et Commequiers.
Maurice de Belleville l’avait épousée en troisièmes noces, et
elle-même avait été mariée une première fois à Geoffroy de
Rancon, seigneur de Taillebourg. Elle vivait encore en 1303.
( Mots omis,
suppléés comme nécessaires au sens. Un mot omis par
le scribe. Louis de Rezay, capitaine du château de la Garnache
pour le vicomte de Rohan. (Cf. ci-dessus, p. 101, note
3.) La famille Tindo
était déjà fixée dans cette région du Poitou au milieu du
Dans le procès du vicomte de
Rohan, seigneur de la Garnache, contre les habitants de
Saint-Jean-de-Monts, il est dit que Denis Berthelot et Olivier
Joulain eurent aussi des lettres de rémission d’Édouard de
Lancastre, prince de Galles, lorsqu’il vint à Paris en novembre
ou décembre 1470, ainsi que Jean et Guillaume Nicolas, Jean Le
Normant et Olivier Méry (dont le nom est écrit Mériem dans le
présent acte), qui avaient participé également à la fabrication
des faux et l’avaient avoué de même. On ne trouve nulle part
qu’elles aient été entérinées, par plus d’ailleurs que les
présentes datées d’avril 1470. Au moment où il profita de
l’entrée à Paris du prince de Galles, Berthelot et les autres
étaient prisonniers à la Conciergerie ; ils furent remis en
liberté et retournèrent en Poitou. Mais les commissaires du
vicomte de Rohan se saisirent en chemin de Denis Berthelot et de
Jean Audoyer et les retinrent prisonniers. Le premier comme
prêtre fut livré à ses juges ecclésiastiques et « condempné à
Maillezais er septembre 1491. Jean II de Rohan
avait épousé Marie de Bretagne, fille du duc
François Ier et d’Isabelle Stuart, par
traité du 10 février 1456 n.s., accompli le 8 mars 1462 n.s. Sa
mort date de l’année 1516. (Voy. le P. Anselme, es Jean de Sanzay et Jean Brinon, conseillers au
Parlement, et leurs aides, du voyage qu’ils doivent faire par
ordonnance du roi pour conduire un prisonnier, non nommé, de
Paris à Bordeaux). En ce qui touche l’appel interjeté par
lesdits habitants des officiers de la Garnache, il est déclaré
nul et sans raison ; lesdits officiers ont bien et justement
procédé, et par suite les appelants l’amenderont ; au contraire,
l’appel fait par le vicomte de Rohan de l’exploit du sergent
Gendronneau est admis comme légitimement relevé ; en
conséquence, lesdits habitants supporteront les dépens des deux
instances. De plus, ils sont condamnés à payer au seigneur de la
Garnache la taille annuelle de 850 livres et les arrérages,
déduction faite de ce qu’ils ont avancé, le procès pendant et en
vertu de la provision accordée audit seigneur, sur les huits
sols par feu, et ils seront tenus à l’avenir de s’acquitter de
ladite taille et y seront contraints par toutes voies et moyens
de droit. Des autres dispositions de l’arrêt du 21 juillet,
celles qui concernent Jean Nicolas seront jointes en note au
texte des lettres de rémission qui furent accordées à celui-ci,
au mois de décembre 1473. (Ci-dessous n° MDXIII). Les actes du
procès entre le vicomte de Rohan et les habitants de Notre-Dame
et de Saint-Jean-de-Monts, qui viennent d’être résumés, se
trouvent dans les registres du Parlement. (2a 31, fol. 91 v°, 92 ; X2a 38, fol. 201 v°,
205 ; X2a 39, plaidoiries du 18 avril 1474 ;
X2a 40, fol. 192-196, arrêt.) Les habitants ainsi
condamnés tentèrent encore d’échapper aux conséquences de leur
défaite ; car à la date du 1er février 1486 n.s., on
trouve un nouvel arrêt de la cour en faveur du vicomte de Rohan
contre ses anciens adversaires de Notre-Dame et de
Saint-Jean-de-Monts et des Marais-Doux portant que celui du
21 juillet 1475 sera mis à exécution « reaument et de fait ».
(1a 1493, fol. 67 v°).e édit., t. I,
p. 427.)e1a 56, fol. 337.) Dans des actes
de 1467 à 1475, on trouve un Louis Tindo, écuyer, licencié en
lois, sénéchal de Thouars, d’abord pour Louis d’Amboise, vicomte
de Thouars, prince de Talmont, puis pour le roi. Il est très
vraisemblable que c’est le même personnage que le sénéchal de la
Garnache nommé ici. Les officiers des justices seigneuriales
cumulaient souvent, et ils étaient d’autant plus excusables que
très rarement une seule charge aurait pu suffire à l’activité,
même ordinaire, d’un homme. Ce Louis Tindo fut nommé, par lettre
de Louis d’Amboise du 7 août 1467, commissaire en l’île de Ré
pour la recherche des nouveaux acquêts faits par les gens
d’église. (Arch. nat., K 184, n° 65.) Le 15 novembre 1473,
prenant le titre de sénéchal de Thouars pour le roi, il ordonna
à Huguet Cartier, receveur dudit Thouars, de payer 7 livres
tournois à Jean Colin, maçon, pour avoir refait à neuf un mur de
la grange du château de Thouars, et le 31 janvier 1475, il donna
au même Cartier quittance de 50 livres, montant de ses gages de
sénéchal, pour l’année commencée le 1er janvier 1474.
(Bibl. nat., Pièces originales, vol. 2846, dossier Tindo, pièces
1 et 2.) Après la réunion de Thouars au domaine de la couronne,
Tindo s’intitule lieutenant du sénéchal de Poitou au siège de
Thouars ; il fut aussi secrétaire des finances du roi et en
cette qualité on trouve sa signature au bas de missives du roi
entre le 31 janvier 1476 et le 30 mars 1479. (Vaësen, lle Dupont,
édit. des 2a 39, à la date.) On ne dit pas si Berthelot
subit cette peine et s’il demeura longtemps dans les oubliettes
de Maillezais. Mais, ce qui est certain, c’est que, le 14 août
1472, il fut décrété de prise de corps par le Parlement, en
compagnie d’Olivier Joulain, son clerc, de Jean et Guillaume
Nicolas, Perrot Audoyer, Guillaume Bruneau et Jean Chuppeau,
pour être amenés de nouveau à la Conciergerie du Palais et
répondre à justice du fait de ladite fausseté ; s’ils ne
pouvaient être trouvés, ils devaient être ajournés à certain
jour du prochain parlement, sous peine de bannissement du
royaume, de confiscation et d’être convaincus des cas à eux
imposés. (2a 38, fol. 201 v°.) Depuis lors,
il n’est plus question de Denis Berthelot dans le procès, et
l’arrêt définitif est complètement muet en ce qui le
touche.
Ainsi signé : Par le roy, le gouverneur de Rousillon Sur Tanneguy du
Châtel, vicomte de la Bellière, gouverneur de Roussillon, cf.
ci-dessus, p. 124, note 2. Guillaume de Cerizay, protonotaire et secrétaire du
roi. (Voy. ci-après, p. 256, note 2.)
Don à Anne de France, fille du roi, de la vicomté de Thouars et des terres et seigneuries de Mauléon et de Berrie, acquises par Louis XI de feu Louis d’Amboise, en son vivant vicomte de Thouars.
Ces lettres sont en effet transcrites deux fois sur le même registre, et les deux textes présentent des différences importantes ; nous avons soin de les signaler en note.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, que, comme tantost après nostre advenement à la couronne,
meuz d’amour et affection paternelz, desirans avantaiger et augmenter le
bien de nostre très chère et très amée aisnée « Aisnée » ne se
trouve que dans la 2 Anne de France, fille de Louis XI et de Charlotte de
Savoie, née dans les Pays-Bas au commencement de l’année 1461,
morte le 22 novembre 1522. Le mariage dont il est question dans
ces lettres avait donné lieu à des négociations dès le début du
règne de Louis XI. La défection peut-être, en tout cas
la mort prématurée de Nicolas d’Anjou, marquis de Pont, survenue
le 27 juillet 1473, mit à néant ce projet d’union et, quelques
mois après, Anne épousa Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu ; son
contrat de mariage est daté de Jargeau, le 3 novembre 1473.
(Arch. nat., K 169 ; Bibl. nat., ms. fr. 3882, fol. 153.) En ce
qui touche le don de la vicomté de Thouars, on sait comment
Louis XI s’était approprié la riche succession de Louis
d’Amboise, sous prétexte d’une vente (vente fictive) que
celui-ci lui en avait faite au mois de septembre 1462, pour
déshériter ses filles qui l’avaient fait interdire à cause de sa
vie licencieuse et de ses prodigalités. Le vicomte de Thouars
était mort le 28 février 1470 ; le sachant à l’extrémité, le roi
avait envoyé à Thouars son homme de confiance, Jacques de
Beaumont, sire de Bressuire, avec ordre de ne laisser pénétrer
auprès du moribond ni sa femme, Colette de Chambes, ni la mère
de celle-ci, ni Louis de La Trémoïlle, son gendre, ni aucun de
ses gens et adhérents. Le sire de Bressuire était accompagné de
vingt-cinq gentilshommes, et aussitôt que le vicomte eut rendu
le dernier soupir, il fit faire l’inventaire des meubles du
château et prit possession, au nom du roi, « des viconté, terres
et seigneuries de Thouars, Berrie, Mauleon, Talmont, Olonne, Ré
et Marans, et généralement de toutes les seigneuries que tenoit
ledit viconte au temps de son decez, mit et ordonna officiers de
par ledit seigneur, tant ès offices de réceptes que de justices
et juridictions d’icelles ». (Déposition de Richard Estivalle,
procureur en la vicomté de Thouars. Louis XI n’attendit pas que Nicolas d’Anjou
fût mort, pour révoquer et annuler la donation qu’il avait faite
à sa fille en vue de son mariage. Par lettres données à Paris,
le 26 mai 1473, il fit don à Jacques de Beaumont, s Nicolas d’Anjou, né en 1448, connu sous le nom de
marquis de Pont (Pont-à-Mousson) tant que vécut son père, était
fils de Jean d’Anjou, duc de Calabre et de Lorraine, et de Marie
de Bourbon, fille de Charles I « Solennellement » manque dans la première
transcription. « Et inseparablement » manquent dans la
première copie. « Est » au lieu de « estoit »
dans la première transcription. « Jamès » ne se lit que dans la première
copie. Les mots que nous plaçons ainsi entre crochets sont une
addition fournie par la seconde transcription
(n° 318). Au
lieu de « fait », on lit « commun » dans la copie
n° 318. Les mots entre
crochets manquent dans la deuxième transcription
(n° 318). « Transport et octroy » (n° 318).e copie, n° 318.lle Dupont, t. III, Preuves, p. 111).
Iniquement dépouillés, La Trémoille et ses enfants durent
attendre la mort de Louis XI, pour rentrer en
possession de leur héritage. Ces faits sont assez connus et il
n’y a pas lieu d’y insister ici. C’est Anne de Beaujeu, alors
régente, qui rendit à ses légitimes propriétaires la vicomté de
Thouars, dont elle avait joui elle-même, pas longtemps, il est
vrai, et à un âge où elle ne pouvait être considérée comme
responsable.r de
Bressuire, de tout le revenu de la seigneurie de Thouars ; le
texte de ces lettres, qui étaient enregistrées à la Chambre des
comptes, sur l’ancien mémorial O, fol. 80, détruit avec les
archives de la Chambre dans l’incendie de 1737, ne paraît pas
avoir été conservé dans des copies ; elles ne nous sont connues
que par des mentions d’inventaires. (Arch. nat., PP 111 et 118 ;
Bibl. nat., ms fr. 21405, p. 177.) Puis par lettres données aux
Forges, le 27 octobre 1476, Louis XI décréta l’union définitive
de la vicomté de Thouars au domaine de la couronne. Les
considérants de cet acte méritent qu’on s’y arrête un instant.
Le roi y déclare que c’est en vue de garantir la sécurité du
pays de Poitou qu’il s’est décidé à acquérir la vicomté de
Thouars de Louis d’Amboise, auquel il en avait d’ailleurs
réservé l’usufruit, sa vie durant, que aussitôt le décès de
celui-ci, il avait pris possession de son héritage et n’avait
cessé d’en jouir en toute souveraineté jusqu’à la cession qu’il
en avait faite à sa fille aînée en faveur de son mariage avec le
marquis de Pont ; que, d’une part, ce mariage n’ayant pu sortir
effet, et d’autre part, ayant considéré, la situation de ladite
vicomté, le plus grand fief du Poitou, qui par ses dépendances
s’étend jusqu’à la mer et englobe plusieurs îles de la côte, et
qu’elle est « marchissant avec d’autres pays qui ne nous
estoient surs ne feaulx, par quoy estoit mestier et expedient,
voire très necessaire icelle viconté demourer entre nos mains et
de nos successeurs rois de France », il avait en conséquence
révoqué et déclaré nulle et de nulle valeur la donation faite à
Anne de France ; enfin qu’il décrétait la réunion et
incorporation de ladite vicomté de Thouars et de ses
appartenances au domaine de la couronne, ce qui était le plus
sûr moyen d’empêcher que des places situées en pays de frontière
ne tombassent entre des mains hostiles et de parer ainsi à un
grave danger pour la sûreté du royaume. Etaient réservés
seulement la baronnie, châtel et châtellenie de Bran et
Brandois, et la châtellenie, terre et seigneurie de la
Chaize-le-Vicomte, dont le roi reconnaît avoir disposé par
ci-devant. (1a 8607, fol. 126 v°.) On
peut s’étonner qu’il ne soit pas spécifié, dans cet acte,
d’exceptions pour Talmont, Olonne, Curzon, la Chaume, Berrie et
Château-Gautier, que Louis XI avait aussi donnés, dès le mois
d’octobre 1472, à Philippe de Commines, et auxquels il joignit
Bran et Brandois par lettres de décembre de la même année,
donations qu’il confirma au mois de mai 1480. (lle Dupont, in-8°, t. III,
Preuves, p. 12, 29 et 74.) Toutes ces terres faisaient bien
partie cependant de la succession de Louis d’Amboise, vicomte de
Thouars, usurpée par Louis XI.er, duc de
Bourbon. Le roi René était son aïeul. Bien peu de temps après la
naissance d’Anne de France, on songea à lui faire épouser cette
princesse ; car on cite une commission du 27 novembre 1461,
adressée par René, roi de Sicile, à Charles d’Anjou, comte du
Maine, son frère, et au comte de Vaudémont, son gendre, pour
traiter ce mariage (anc. mém. de la Chambre des Comptes, M,
fol. 136). Le jeune prince vint se fixer à la cour de France (on
ne dit pas exactement à quelle date, mais dès l’année 1467 on
trouve son nom à plusieurs reprises au bas d’actes royaux) et il
y demeura jusqu’au mois de juillet 1471. Louis XI, par
lettres patentes données à Bourges, le 12 janvier 1467, s’était
engagé, à l’occasion de ce futur mariage, à céder en toute
propriété au marquis de Pont les seigneuries de
Chaumont-en-Bassigny, Nogent, Montigny, Vaucouleurs,
Sainte-Menehould et Saint-Dizier. (Dom Calmet,
Sur
Louis de Laval, seigneur de Châtillon, Louis de Crussol,
sénéchal de Poitou, Louis de Beaumont, sr de la
Forêt-sur-Sèvre, Jacques de Beaumont, sr de Bressuire, et
Pierre Doriole, cf. ci-dessus, pp. 47, 54, 125, 133 et 235,
notes.
Rémission accordée à Don Caulandon, homme d’armes, et à Jean Wach, archer de l’ordonnance en la compagnie de Tanneguy Du Chastel, écossais, qui, logés dans un village voisin de Chauvigny et ayant été contraints d’en venir aux mains avec des gens de la garnison du château, en avaient tué un et blessé plusieurs autres.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Don Caulandon,
homme d’armes de nostre ordonnance soubz la charge et retenue de nostre
amé et feal conseiller et chambellan Tanguy de Chastel Tanneguy du
Châtel, vicomte de la Bellière, gouverneur de Roussillon, a
donné lieu à une notice imprimée ci-dessus, p. 124.
Ainsi signé : Par le roy, le sire de Torcy Jean d’Estouteville,
seigneur de Torcy, prévôt de Paris en 1446, puis grand maître
des arbalétriers, mort le 14 septembre 1494. (Cf. notre vol.
précédent, p. 84, note 2.) Guillaume de Cerisay, écuyer, baron du Hommet,
sr de Cerisay en Normandie, et du Châtelet en Anjou,
vicomte de Carentan en 1456, général de la justice des aides à
Paris (1467), secrétaire et protonotaire du roi, d’après des
actes d’avril 1469 à septembre 1470, greffier civil du Parlement
de Paris, fut imposé par Louis XI comme maire aux habitants
d’Angers, de 1474 à la fin du règne. Ceux-ci, qui le
détestaient, lui firent, après la mort du roi, un procès au
Parlement. C’était un ami de Commines, dont il fut chargé, ainsi
que Tanneguy du Châtel et Yvon Du Fou, de négocier le mariage
avec Hélène de Chambes. Son décès arriva entre le 27 novembre
1491 et le 22 novembre 1492. (Voy. J. Vaësen,
Lettres interdisant au sénéchal du Poitou de prendre connaissance d’une contestation entre Joachim de Velort, seigneur de la Chapelle-Bellouin, et Antoine de Belleville, au sujet de la possession des terres et seigneuries de Bruneray et des Coudreaux, et portant défense audit de Belleville d’user de voies de fait.
Loys, par la grace de Dieu roy de France, à nostre bailly de Touraine,
des ressors et exempcions d’Anjou et du Maine, autre que maistre
Philippes Boutiller Dans un acte de la même époque (28 mars 1470
n.s.), Philippe Boutillier est qualifié lieutenant du bailli de
Touraine au siège de Chinon. (Ci-dessus, p. 239, note.) Joachim de Velort,
seigneur de la Chapelle-Bellouin, et sa femme Catherine de
Lévis, ont été l’objet d’une notice dans le présent volume,
ci-dessus, p. 121, note. Antoine de Clermont,
seigneur de Surgères en Aunis et de Châteaugaillard en Dauphiné,
était le second fils (il hérita de son frère aîné, Tristan,
décédé sans enfants) de Joachim de Clermont, seigneur de
Surgères et de Dampierre-sur-Boutonne, et d’Isabelle de
Surgères, dame de Bernezay et des Coudreaux en Loudunais. Le P.
Anselme fait mention des services qu’il rendit à
Charles VI sous David de Rambures et sous le
maréchal d’Heilly, en 1412 et 1413, et de l’hommage qu’il rendit
à Charles VII, l’an 1451, pour les fiefs qu’il
possédait en Poitou. Il mourut en 1461. De Jeanne d’Amboise, sa
première femme, il n’eut pas d’enfants. Catherine de Lévis lui
en avait donné trois : Odet de Clermont, décédé sans hoirs ;
Antoinette, dont il sera question dans la note suivante, et
Louise, qui demeura héritière de la baronnie de Surgères, à la
mort de sa sœur. ( Antoine de
Belleville était le troisième des cinq fils de Jean III
Harpedenne, seigneur de Belleville, et de Marguerite de Valois,
fille naturelle de Charles VI et d’Odette de
Champdivers. Ce qui n’est pas dit dans ces lettres du 18 juin
1470, et qu’il importe cependant de signaler pour connaître
l’origine et la cause des prétentions d’Antoine de Belleville
sur les terres et seigneuries de Bruneray et des Coudreaux,
c’est qu’il était le beau-fils de Joachim de Velort, et avait
épousé Antoinette de Clermont, dame de Surgères, fille aînée
d’Antoine de Clermont et de Catherine de Lévis. C’est par
conséquent du chef de sa femme qu’il revendiquait cette part
d’héritage d’Isabelle de Surgères, son aïeule. (Cf. la note
précédente.) Les violences qui sont reprochées à Antoine de
Belleville dans le présent texte paraissent lui avoir été
habituelles. Du moins nous avons fait connaître les graves excès
dont il s’était rendu coupable, dix ans auparavant
(1 A la date du
18 février 1485 n.s., la cour de Parlement fit commandement à
Antoine de Belleville, sur la requête de Louis de Beaumont,
évêque de Paris, de rendre à celui-ci tout ce qu’il avait pris
et perçu sur les terres de Saint-Hilaire-le-Vouhis et de la
Baude, adjugées par décret à l’évêque. En cas de refus, elle
ordonnait de l’ajourner. ( Ces lettres ou
mandement du 9 mai 1470, adressés au lieutenant du bailli de
Touraine au siège de Chinon, n’ont pas été retrouvées sur les
registres du Parlement.er mai 1460), en compagnie de deux de ses frères, Louis
et Jean de Belleville, sur la personne et les biens de Jean Le
Breton, sr de la Frairière et autres fiefs mouvant de
Montaigu, baronnie appartenant aux Belleville. (Voir notre vol.
précédent, p. 367, note, et 456, note.) On voit par les actes
relatifs au transport fait à Louis XI par Marguerite de Culant,
veuve de Louis de Belleville, des château, terre et seigneurie
de Montaigu (avril-mai 1479), qu’Antoine prétendit pour sa part
à une compensation et que le roi promit de l’indemniser.
(Lettres et contrats enreg. au Parl., Arch. nat.,
X1a 8607, fol. 238, 239, 241), ce qu’il fit par lettres
datées du Plessis-du-Parc, le 20 avril de cette année, mandant à
Jean Le Sellier, président de la chambre des enquêtes au
Parlement, d’assurer à Antoine 432 livres tournois de rente sur
le domaine royal en Poitou et en Saintonge. (Enreg. au Parl., le
24 novembre 1480, 1a 1492,
fol. 66). Les registres du Parlement nous font connaître une
autre affaire, celle-ci criminelle, dans laquelle Antoine de
Belleville était à la fois demandeur et intimé ; les violences
ayant été réciproques, les plaintes étaient reconventionnelles.
Il s’agissait du testament de Guillaume Hylairet, dont les
exécuteurs, Jean Ouvrard, écuyer, Jean Maréchal et Jean Paillier
(2a 45, à
la date du 18 mars 1485, fin du registre ; X2a 48, dates
des 18 et 22 mars ; X2a 52, dates des 7 et 17 mars 1485.)
Jusqu’au 20 août suivant, il n’est plus fait mention de ce
procès, mais à cette dernière date, on lit ce qui suit : « Veues
par la court certaines informacions faictes à la requeste de
Jehan Ouvrard, escuier, sur plusieurs grans et énormes excès à
luy faiz par Colas Guillet et Jehan Girard, serviteurs
d’Antoine, sr de Belleville, et autres ses complices ; oy
sur ce le procureur général et tout consideré ; la court a
ordonné que ledit Girard sera ajourné à comparoir ceans en
personne, sur peine de bannissement de ce royaume, confiscation
de corps et de biens, et d’estre convaincu des cas à luy
imposez. Et quant à Colas Guillet, chargé de la mort et omicide
de feu Nicolas Godineau, la court a commis et commet le
seneschal de Poictou ou son lieutenant au siège de Montaigu à
luy faire et parfaire son procès. » (X2a 48, à la date.)
On ne connaît point la date du décès d’Antoine de Belleville,
mais l’on sait que sa femme Antoinette de Clermont eut, après
lui, deux autres maris : 1° Henri de Lévis ; 2° Jean de Maumont,
seigneur de Tonnay-Boutonne. Elle n’eut d’enfant d’aucun de ses
différents mariages. (Le P. Anselme, mee
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion des gens de son grant conseil.
Pouffé Cet acte n’a pas été transcrit sur le registre :
c’est une minute de la chancellerie, écrite sur une peau de
vélin de soixante-quatre centimètres de large sur trente-deux de
haut, pliée en trois parties inégales, montée sur onglet et
intercalée, à une date inconnue, entre les feuillets 223 et 224,
ce dernier devenu par suite 224
Rémission en faveur de Jean et Guillaume Salesse, « de la paroisse
d’Arenac près de la Souterraine ou ressort de Montmorillon » coupables
du meurtre de Pierre Salesse, leur aïeul, « homme de haulte manière,
plain de voulenté oultrageuse », qui les troublait dans la possession
des « heritages de la Roche, assis en la parroisse de Maillac », leur
appartenant légitimement Cet acte, non transcrit complètement sur
le registre et dépourvu de date, se trouve entre deux autres
lettres de rémission, l’une et l’autre de juin 1470. Nous ne le
mentionnons qu’en raison du renseignement géographique et
administratif qu’il fournit sur l’étendue du ressort de
Montmorillon.
Lettres d’abolition octroyées à Poncet de Rivière, sr de
Château-Larcher, et à Pierre d’Urfé.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Poncet de
Rivière Poncet de Rivière, chevalier, était seigneur de
Château-Larcher en Poitou. (Voy. notre volume précédent, p. 104,
note.) Il y a lieu de compléter ici, de préciser et même de
rectifier certains renseignements donnés en cet endroit sur le
rôle politique de ce personnage. La On ne sait point exactement à quelle date
Poncet de Rivière abandonna définitivement le service de Louis
XI et se retira à la cour de Bourgogne. Jean Maupoint dit que ce
fut au mois d’avril 1468. ( Au surplus, ces lettres ne
paraissent pas avoir été suivies d’effet, ou cet effet en tout
cas n’eut que bien peu de durée, celle tout au plus de la
réconciliation du roi avec son frère. Bientôt Poncet recommença
ses intrigues avec les ducs de Guyenne, de Bretagne et de
Bourgogne. Le duc de Guyenne poursuivait à la fois
l’organisation d’une nouvelle ligue féodale contre Louis XI et
la conclusion de son mariage avec la fille de Charles le
Téméraire. François II de Bretagne servait
d’intermédiaire entre les deux autres ducs ; dans les
instructions qu’il donna de Nantes, le 16 juillet 1471, à Poncet
de Rivière qu’il envoyait vers le duc de Bourgogne, tant en son
nom qu’au nom du duc de Guyenne, on lit que celui-ci « baillera
son scellé pour soy joindre et allier avec mondit seigneur de
Bourgogne et ses alliés, pour le favoriser, aider et employer sa
personne et sa puissance, tant contre le roy nommement que
autres quelzconques » et les contraindre à l’exécution des
traités de Péronne et de Conflans, etc. (Voy. dom Plancher,
Pierre II, seigneur d’Urfé, de la
Bastie, de Saint-Géran-le-Puy, etc. en Forez, fils de
Pierre Ille Dupont, t. I, p. 35.)
Cependant il était entré en intelligence avec le comte de
Charolais dès la fin de la ligue du Bien public, suivant
l’auteur de la version interpolée de la lle Dupont, t. I, p. 154, 199 ;
t. III, p. 227, 229.) Il n’est donc pas juste de dire que les
lettres d’abolition pour Poncet de Rivière et Pierre d’Urfé,
dont nous publions ici le texte, leur furent octroyées à la
prière du duc de Bourgogne, d’autant qu’à cette date d’août
1470, Louis XI faisait des préparatifs pour résister à une
attaque probable de Charles le Téméraire qui, partisan d’Édouard
d’York, venait de demander insolemment le renvoi du comte de
Warwick venu en France pour négocier un traité d’alliance entre
le roi et Henri VI d’Angleterre. C’était plutôt pour
être agréable à son frère, le duc de Guyenne, que Louis XI avait
amnistié Rivière et d’Urfé, celui-ci surtout qui était depuis
1465 le partisan avoué et dévoué du second fils de
Charles VII. Le duc de Guyenne avait contribué
récemment à un accommodement entre le duc de Bretagne et le roi,
et les deux frères étaient au mieux pour le moment. D’ailleurs
le nom du duc de Guyenne, tracé en tête de ceux qui
souscrivirent ces lettres d’abolition, indique combien il y
avait pris d’intérêt.1
2a 40, fol. 147.)
Ils ne se laissèrent pas prendre et ne comparurent pas
davantage. Alors la cour les jugea par contumace. Le procureur
général requit contre eux deux la peine capitale ; néanmoins
l’arrêt ne condamna Poncet qu’au bannissement à perpétuité et à
la 2. Nous rencontrerons, encore une
fois au moins, Poncet de Rivière dans le prochain volume, à
l’occasion de l’autorisation qui lui fut accordée au mois de
mars 1478, de relever les fortifications de Château-Larcher, que
Louis XI avait fait raser.er et d’Isabeau de Chauvigny, avait
embrassé, en 1465, le parti de Charles, duc de Berry (depuis duc
de Guyenne) et reçut de lui un commandement en Normandie, quand
Louis XI eut cédé cette province à son frère. (Quittance du
24 oct. 1465.) Il servit aussi le duc de Bretagne, qui le créa
son chambellan et grand écuyer de Bretagne. Nous avons vu, dans
la note précédente, qu’il se trouva à Péronne pendant l’entrevue
du roi et de Charles le Téméraire ; il prit part, dans l’armée
de ce dernier, à l’expédition de Liége. Aussi ne fut-il pas
compris dans l’amnistie stipulée par le traité de Péronne.
(r d’Urfé avait écrites au roi
d’Angleterre. (r du Lau, il prit part à l’expédition de Naples,
quoiqu’il la désapprouvât, combattit à Fornoue et débloqua le
duc d’Orléans, assiégé dans Novare par le duc de Milan. Pierre
d’Urfé se démit de sa charge de grand écuyer au mois de
septembre 1505 et mourut le 10 octobre 1508. (Le P. Anselme,
c
Par le roy, messeigneurs les ducs de Guienne et de Bourbon Sur
Charles de France, duc de Guyenne, et Jean II, dit le
Bon, duc de Bourbon, cf. ci-dessus p. 55, note 1, p. 172, note
1. Les autres noms de la souscription sont identifiés aussi en
d’autres endroits du volume : Nicolas d’Anjou, fils du duc de
Lorraine, marquis de Pont-à-Mousson (p. 250, note) ; Georges de
La Trémoïlle, sire de Craon (p. 55, note 4) ; Tanneguy du
Châtel, vicomte de la Bellière (p. 124, note 2) et Pierre
Doriole, p. 125, note 1. Ces lettres
ont été publiées une première fois par Mlle Dupont parmi
les pièces justificatives de son édition des
Lettres de rémissions octroyées à Job Coninghan, écuyer, originaire du
royaume d’Écosse, archer de l’ordonnance sous la charge de Robert
Coninghan Beaucoup de membres de la famille Cuningham,
maison d’ancienne noblesse du royaume d’Écosse, vinrent en
France au Il se distingua, dans les guerres contre les
Anglais, notamment au siège de Cherbourg et à la conquête de la
Normandie, en 1450, et l’année suivante au siège de Bayonne. (J.
Chartier, Une autre lettre écrite à
Louis XI, de Villefranche de Rouergue, le
11 novembre 1469, par le capitaine de la garde écossaise, mérite
d’être citée. Le roi lui avait prescrit d’obéir à M. le Grand
maître (Antoine de Chabannes, comté de Dammartin), comme à sa
propre personne ; il proteste qu’il s’est conformé à cet ordre
et poursuit ainsi : « Item, sire, m’avez escript que je feisse
marcher ma compaignie et que je ne feusse pas le dernier et que
par ma négligence riens ne feust retardé. Sire, Dieu mercy,
depuis que je suis en vostre service, il n’est riens demouré ne
perdu par moy, ne ne sera ; et Dieu me doint la mort avant.
Mais, sire, il est bien vray que mondit ser le connestable pour savoir sa volenté plus à plain
de ce que nous devons faire, en attendant tousjours si survient
aucune autre chose de nouveau. » (Bibl. nat., ms. fr. 20428,
fol. 34, anc. 26.) M. Francisque Michel (r le Grant
maistre m’a escript unes lettres que je ne bougasse jusques à ce
que j’eusse nouvelles de luy, et qu’il ne failloit conduire
l’artillerie, et que si je faisoys autrement, que vous n’en
seriez pas content. Et aussi, sire, je suis tousjours attendant
le Grant maistre et l’artillerie, et ne sçay où il est. Et ne
sçay pas encores s’il me veult mener en Armignac ou laisser ici.
Et pour ce, sire, pensez que ce n’est pas ma faulte que je ne
suis pieça en Armignac ou sur les marches, car je ne suis que à
deux journées de Toulouse … » Et en 1, cote
cc
Don à Pierre de Combarel, chevalier, seigneur de l’Isle-Jourdain et de Rouet, d’un droit d’usage en la forêt de Moulière pour son château de Rouet.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, que, en faveur et pour consideracion des bons, notables et
agreables services que nostre amé et feal conseiller, Pierre de
Comberel Fils puîné de Pierre I Au mois d’octobre 1466, une levée de quatre
mille francs archers avait été ordonnée par Louis XI en
Saintonge et dans les pays voisins. Ce fut Pierre de Combarel
que le roi commit à cet effet pour la Saintonge ; celui-ci
délégua ses pouvoirs aux deux élus du pays, Jean Mérichon et
Guillaume de Combes, et leur prescrivit de mettre sus un archer
par cinquante feux et de procéder à leur équipement. Les deux
élus furent poursuivis à la Cour des Aides pour exactions
commises dans l’exercice de cette commission et condamnés à
restituer 120 écus d’or. (Arch. nat., Z Sur le
rôle des nobles du comté de Poitou assemblés à Poitiers, le
5 octobre 1467, par Yvon Du Fou, le nom de Pierre de Combarel,
seigneur de l’Isle, est inscrit comme ayant sous ses ordres
vingt-cinq hommes d’armes et quarante brigandiniers. (er de
Combarel ou Comberel, seigneur de Noailles, l’un des principaux
habitants de Tulle en 1431, Pierre II, chevalier, était
seigneur de l’Isle-Jourdain à cause de sa femme, de Rouet et de
la Motte-de-Beaumont en Châtelleraudais. Il fut l’un des
héritiers de son oncle Hugue de Combarel, président de la Cour
des aides, évêque de Poitiers (de 1424 à 1440), sur lequel voy.
notre t. VIII (XXIX des la 26, f° 373 v°
et 384 ; Z1a 68, aux 29 et 31 juillet 1467.)er octobre précédent. (Orig. signé, Bibl. nat., ms.
fr. 27310, Pièces orig, vol. 826, dossier Combarel.) Par lettres
patentes datées du Plessis-lès-Tours, le 18 février 1476 (1477),
le roi fit don au sr de l’Isle-Jourdain de l’office de
capitaine des ville et château de Fontenay-le-Comte, avec le
revenu des terre et seigneurie du lieu. (Anc. mém. P. de la
Chambres des comptes, fol. 58 ; Bibl. nat., ms. fr. 21405,
p. 197.) Ce revenu lui fut repris peu de temps après, mais en
compensation il eut une somme annuelle de 1.500 livres. On
conserve quatre quittances de lui à Guillaume d’Elbène, receveur
général des finances de Languedoc, qui en font foi, la première
datée du 30 avril 1477, la deuxième du 25 mai 1478, la troisième
du 31 décembre 1480 et la quatrième du 22 mai 1481. Elles
portent toutes qu’il s’agit d’une somme de 1.500 livres à lui
ordonnée chaque année par le roi, « pour le récompenser des
terre et seigneurie de Fontenay-le-Conte, que ledit sr a
reprises de luy ». (Ms. fr. 27810 r de l’Isle-Jourdain rendait aveu au roi de
ladite seigneurie de Chincé, et le 10 février de celle de
Saint-Supplice. (Arch. nat., P. 1145, fol. 155.) Le dernier acte
connu de ce personnage est l’acquisition qu’il fit, le 9 mai
1482, de Jean Buisson, paroissien de Naintré, d’une rente de
deux boisseaux de froment et un chapon, payable en l’hôtel de
Rouet. (A. Richard, r de Benayes en Limousin, qui
était veuve le 3 février 1484 et tutrice de son fils, Jacques,
lequel décéda, encore mineur et sans alliance, trois ou quatre
ans plus tard. Celle-ci, tant en son nom que comme tutrice de ce
fils, était appelante au Parlement, le 9 février 1486, d’une
sentence du sénéchal de Poitou, donnée contre elle au profit de
René de La Roche et de sa femme. (Arch. nat., X1a 4827,
fol. 99.) De son premier mariage, Pierre de Combarel avait eu
deux filles : Néomaye, épouse de Jean de La Beraudière, puis de
Jean Cotet, sr des Roches ; Huguette, femme de Jean de
Blom, écuyer, sr de Ressonneau. Le sr de
l’Isle-Jourdain fut inhumé avec sa première femme, en la
chapelle de Notre-Dame-de-Recouvrance, qu’il avait fondée en
l’église de Beaumont. (Cf. Lalanne, e édit., t. II,
p. 580.)
Ainsi signé : Par le roy. Bourré. — Visa.
Rémission octroyée à Jean et Michel Martinon, frères, laboureurs à Payroux près Charroux, poursuivis pour le meurtre de la femme d’un nommé Pierre Allart, accompli dans une rixe ayant pour origine un procès existant entre ledit Allart et Jean Martinon, qui prétendaient l’un et l’autre avoir affermé un domaine appartenant à Jean Mangin, de Charroux.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Martinon,
l’ainsné, laboureur, demourant en la parroisse de Peroux près de
Charroux, chargé de femme et huit petitz enffans, et de Michel Martinon,
son frère, aussi laboureur, demourans en ladicte parroisse, chargé de
femme et d’un petit enfant, contenant que, longtemps avant la feste de
saint Martin d’esté mil Jacques d’Armagnac, duc de Nemours,
comte de Pardiac, etc., était fils de Bernard d’Armagnac, comte
de Pardiac, et d’Eléonore de Bourbon, fille de Jacques, comte de
la Marche. Le comté de la Marche fut l’objet d’un procès entre
cette dame et son fils Jacques, d’une part, et Jean de Bourbon,
comte de Vendôme, d’autre. L’arrêt du 21 janvier 1465, qui y mit
fin, reconnut le bon droit de la fille et du petit-fils de
Jacques de Bourbon, et Jacques d’Armagnac, duc de Nemours,
hérita de sa mère le comté de la Marche. Lors de la guerre du
Bien public, il se ligua avec les princes, et Louis XI écrivit à
ce sujet aux maire et échevins de Poitiers, leur annonçant sa
défection et leur interdisant de le recevoir dans leur ville et
de lui donner aide ou confort. (Lettre du 29 juillet 1465,
r de Verrières, lequel, le
17 janvier 1421, était en procès précisément avec l’abbaye de
Charroux au sujet d’un droit de pêche. (Arch. nat.,
X1a 9190, fol. 138.) Il vivait encore en 1445. Sa plus
jeune fille, Catherine, eut en partage la seigneurie de
Rochemeaux qu’elle porta à son mari, François Bouchard, vicomte
d’Aubeterre, sénéchal d’Angoumois en 1460, chambellan de
Louis XI. C’est celui-ci qui est visé dans nos
lettres de janvier 1471, car il mourut fort âgé, centenaire
même, si l’on en croit Bouchet.c
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. J. Pouffé, scriptor. — Visa. Contentor. J. Duban.
Lettres d’anoblissement de Pierre Pourceau de Mervent, et de sa postérité.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Probitatis merita, nobiles actus
gestusque laudabiles ac virtutum insignia, quibus persone decorantur et
ornantur, merito nos inducunt ut eis juxta opera, proprio Creatoris
exemplo, tribuamus et eos eorumque posteritatem favoribus congruis et
nobilium honoribus, ut nomen rei consonet, attolamus, ut ipsi hujusmodi
prerogativa letentur, ceterisque ad agenda que bona sunt ardentes
aspirent et ad honores, suffragantibus virtutum bonorumque operum
meritis, adipiscendos alliciantur et advolent. Notum igitur facimus quod
nos, attendentes vitam laudabilem, morum honestatem fidelitatemque et
alia quamplurima virtutum merita que in dilecto nostro Petro
Pourceau Pierre Pourceau possédait déjà, le 16 novembre
1446, le Puyfaucillon, arrière-fief de la seigneurie de la
Châtaigneraie, pour lequel il devait hommage plein à Germain de
Vivonne, suivant un aveu rendu par ce dernier, à cette date, à
Artus de Bretagne, comte de Richemont, seigneur de Parthenay, de
sa terre et seigneurie de la Châtaigneraie, mouvant de Mervent.
(Arch. nat., R Le texte, au lieu de
1* 204, fol. 44). Au ban convoqué le
5 octobre 1467, il servit en qualité de brigandinier de la
compagnie du seigneur de Laigle. (mo
Ainsi signé : Jacques de Beaumont, sire de Bressuire, et Louis de
Beaumont, seigneur de la Forêt-sur-Sèvre. (Cf. ci-dessus, p. 54,
note, et 235, note 3.)
Lettres portant anoblissement d’André Ouvrart, poitevin André
Ouvrart était décédé avant le 5 avril 1484 n.s. A cette date sa
veuve, Louise Voyer, et son fils Jean, qui se qualifie écuyer,
poursuivaient au criminel Guy de Rezay, sr de la Jarrie,
et ses officiers, qui s’étaient rendus coupables d’excès et
violences contre eux et leurs serviteurs. Depuis que la plainte
avait été portée au Parlement, ils avaient aggravé leurs voies
de fait, proféré des menaces de mort contre leurs adversaires,
envahi et mis au pillage un moulin leur appartenant et frappé le
meunier. La cour adresse au premier huissier sur ce requis
mandement de faire défense de par elle, sous les plus grandes
peines, à Rezay et à ses complices, de ne rien faire contre le
sauf-conduit accordé à la veuve d’André Ouvrart et à son fils,
et ne leur causer aucun préjudice pendant la durée du procès.
(Arch. nat., X2a 45, à la date.) L’on a vu ailleurs que
Jean Ouvrart, était aussi en procès vers cette époque contre
Antoine de Belleville (ci-dessus, p. 258, note). On peut en
mentionner un troisième, qu’il intenta, toujours au criminel et
pour excès et violences, à « Thelet d’Alebret, escuier », au
sujet duquel le Parlement adressa, le 18 mars 1485, un mandement
au lieutenant du sénéchal de Poitou au siège de
Fontenay-le-Comte (X2a 45), et rendit son arrêt
interlocutoire touchant le paiement d’une caution, le 22 mars
suivant. (2a 48, à la date.)
Lettres portant anoblissement de Jean Sicoteau, poitevin Le texte de
l’anoblissement d’André Ouvrart et celui de Jean Sicoteau étant
mot pour mot de même teneur que celui qui précède, en faveur de
Pierre Pourceau, y compris la date et la signature, il a paru
superflu de les répéter. Le titre suffit. Il y a cependant une
différence sur laquelle il convient d’appeler l’attention. Alors
que les lettres d’anoblissement de Pierre Pourceau indiquent le
lieu de sa résidence, dans celles d’André Ouvrart et de Jean
Sicoteau, le mot
Permission à Jean de Moussy, écuyer, de faire clore et fortifier le lieu et place de la Contour, dont il était seigneur.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion Cinquième fils de Hugues de Moussy, seigneur de la
Lande en Bourbonnais, et de Jeanne de La Châtre, Jean, ayant
épousé Antoinette, fille et héritière de Jean Gavarret, écuyer,
seigneur de la Contour et de Langon, vint se fixer en Poitou où
il fut le chef de la première branche de la Contour. Depuis
l’âge de dix-huit ans jusqu’à sa mort, c’est-à-dire pendant plus
de soixante ans, il servit dans les compagnies de gendarmerie,
puis dans celles d’ordonnance, fit ses premières armes à la
conquête de la Normandie et de la Guyenne (1449-1450), passa
successivement dans les compagnies de Jean de Lorraine (1452),
de Charles d’Albret, sr d’Orval, à Bordeaux, du comte de
Penthièvre (1468), de Gilbert de Graçay (1492-1495), de Philippe
du Moulin (1498-1503), de Lancelot du Lac (1507), et prit part à
toutes les guerres pendant les règnes de quatre rois :
Charles VII, Louis XI,
Charles VIII et Louis XII. De 1480 à 1489,
Jacques de Beaumont, sire de Bressuire, capitaine général des
bans et arrière-bans de Poitou, choisit Jean de Moussy comme son
lieutenant pour recevoir à Montmorillon les montres des hommes
d’armes, archers, picquiers et brigandiniers, alors qu’il
recevait les autres à Poitiers, Niort et Mortagne. (re édit., t. II, p. 434). Le 18 février 1471 n.s.,
le Parlement siégeant à Poitiers autorisa Pierre de Combarel,
chevalier, et sa femme, appelants d’une sentence du sénéchal de
Poitou, donnée en faveur de Jean de Moussy, à conclure un accord
avec leur adversaire ; on n’y dit point d’ailleurs en quoi
consistait le litige. (Arch. nat., X1a 4812, fol. 83.)
Jean de Moussy épousa en secondes noces Pernelle Ebrard, dame de
Montespedon ; il eut du premier lit deux fils et une fille, et
du second un fils et une fille. Aux terres et seigneuries de la
Contour, Boismorand, la Vergne, Boisbousseau, Beauchamp, qu’il
possédait de son patrimoine ou du chef de sa femme, il joignit
par acquisition de Léonnet de Segondat (fin de 1481) celle de
Villars, mouvant de Lussac, au sujet de laquelle il fut en
procès avec Geoffroy Taveau, seigneur de Mortemer et de Lussac.
(Voir le baron d’Huart, e série, t. X, 1887. Poitiers, 1888, in-8°,
p. 327-329, 337.)
Ainsi signé : Par le roy, l’admiral Louis bâtard de Bourbon, comte
de Roussillon en Dauphiné, fils naturel de
Charles Ier duc de Bourbon. (Cf. ci-dessus,
p. 48, note 1.)
Rémission en faveur d’Abel Bexon, jeune gentilhomme, demeurant à la Martinière, paroisse des Herbiers, coupable de l’assassinat de Jean Joly ; celui-ci, simple cordonnier, ayant usurpé la qualité de gentilhomme, était parvenu à épouser la cousine germaine dudit Bexon, avait dissipé les biens qu’elle lui avait apportés et la maltraitait.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Abel Bexon Ce
nom fut porté par plusieurs familles différentes en Poitou, et
il s’orthographie plus fréquemment Besson. C’est sous cette
dernière forme que la nouv. édit. du eer de la Martinière,
qui fit son testament le 13 février 1410. (1a 8604, fol. 140.) Un André Bexon, dont le nom est
écrit tantôt Besson, tantôt Bexon, était détenu prisonnier à la
requête d’Ambroise de Grassay, abbé de la Grènetière, à la date
du 14 juin 1435, et l’on trouve deux autres actes du procès
criminel qui lui fut fait à cette occasion par le Parlement
siégeant à Poitiers, au 19 décembre 1435 et au 13 février 1436
n.s. (2a 21, aux dates ci-dessus.)xxce
Ainsi signé : Par le roy, maistre Guillaume Compains Guillaume
Compains,
Institution de deux foires par an à Ingrande, au profit de Galehaut d’Aloigny, seigneur dudit lieu et de la Groye.
Loys, par la grace de Dieu roi de France. Savoir faisons Galehaut d’Aloigny, fils de
Pierre, mort en août 1442, et de Marguerite de Mondion, fut
seigneur de la Groye, Ingrande, Chêne, Dercé, etc., chambellan
et maître d’hôtel du roi Louis XI, un des personnages
considérables de la cour de ce prince. L’un de ses neveux
n’était autre que le grand prévôt Tristan L’Hermite. Galehaut
servit au ban de 1467 comme homme d’armes de la compagnie du
seigneur de l’Isle-Jourdain, et dans des lettres patentes du
17 septembre 1472 il est dit homme d’armes des ordonnances sous
la charge de Louis de Beaumont, sr de la Forêt. Par
autres lettres du 11 juillet 1474, il fut commis à la garde de
la prévôté de Saint-Jean-d’Angély. (Anc. mém. O de la Chambre
des comptes, fol. 52, 174 v°. Bibl. nat., ms. fr. 21405, p. 171,
187.) D’après le même recueil, la création de deux foires à
Ingrande aurait été confirmée par acte daté de Paris, le 5 août
1473. (Mém. O, fol. 89 v°, ms. 21405, p. 178.) Le roi donna en
1479 à Galehaut d’Aloigny le commandement des archers et
arbalétriers entretenus dans l’Angoumois, la Saintonge et le
gouvernement de la Rochelle, et quand la vicomté de
Châtellerault fut réunie à la couronne après la mort de
Charles IV, comte du Maine, Louis XI ayant, par
lettres patentes données aux Montils-lès-Tours, décembre 1482,
érigé dans cette ville un siège royal « qui s’appellera
gouvernement de Chastelairault », en nomma gouverneur et
capitaine son chambellan et maître d’hôtel, qui fut reçu en
cette qualité au Parlement, le 12 août 1483 : « Ce jour, messire
Galhault d’Alloigné a esté receu à l’office de capitaine de
Chastellerault et a fait le serment en tel cas acoustumé ».
(Arch. nat., X1a 4824, fol. 237.) C’est ce personnage
qui, avec le prince de Tarente, fut chargé par
Louis XI, quand il se sentit menacé de mourir,
d’aller trouver François de Paule et de le ramener en France,
Galehaut vivait encore le 23 juin 1490 : à cette date
Charles VIII lui donna mission de pourvoir à
l’avitaillement de plusieurs places, en vue de la guerre qui
allait éclater contre la Bretagne. (L’abbé Lalanne,
Ainsi signé : Par le roy, le comte de Dampmartin Antoine de
Chabannes né en 1411, mort à Paris le 25 décembre 1488, comte de
Dammartin par son mariage (1439) avec Marguerite de Nanteuil,
devint, malgré ses excès à la tête d’une bande
d’ Jacques de Beaumont, chevalier, sire de Bressuire,
sur lequel cf. ci-dessus, p. 235, note 3.
Rémission octroyée à Pierre Du Teilh, prêtre, « demourant au lieu ou
village de Meillo en la parroisse de Chaillac, en la seneschaussée de
Poictou », qui avait tué et jeté dans un vivier Antoine Guionnet,
tavernier dudit lieu. Celui-ci était venu lui chercher querelle chez lui
à propos d’une femme du pays, qui soupait avec ledit Du Teilh et que
Guionnet prétendait emmener malgré elle. « Si donnons en mandement, par
ces dictes presentes, à nostre seneschal de Poictou et à tous noz autres
justiciers, etc. Donné à Maillé, ou mois d’octobre l’an de grace mil
L’intérêt poitevin de cet acte est de fixer
l’étendue des limites de la sénéchaussée du côté du Limousin,
mais il ne nous a pas paru suffisant pour justifier sa
publication
Don à Patrice Valentin, écuyer, panetier du roi, de la haute, moyenne et basse justice de ses seigneuries de Saint-Maixent et de Germeville, et permission de les entourer d’une enceinte fortifiée.
Loys, etc. Savoir, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre
cher et bien amé pannetier, Patris D’Hozier a
publié une généalogie de cette famille originaire d’Écosse
(er novembre 1476, « Nice » de Barbezières, fille de
Jehan, écuyer, seigneur de Barbezières, et d’Amice L’Hermite. Il
est vraisemblable que le savant généalogiste, ignorant
l’existence de Patrice Valentin, panetier de Louis XI,
a passé un degré dans ses filiations, et qu’Antoine était
petit-fils de Wast et fils de Patrice ; Antoine Valentin
d’ailleurs eut un frère, Louis, que la généalogie ne mentionne
pas davantage. Antoine et Louis Valentin, « frères, écuyers,
seigneurs de Saint-Maixent », étaient poursuivis au Parlement
par les habitants des châtellenies de Montignac et Marcillac
« en Poictou » auxquels s’était joint le procureur général ; ils
se plaignaient d’avoir été frappés, détroussés et maltraités de
maintes façons par les deux frères et autres qui voulaient les
expulser de force des terres qu’ils occupaient sur la foi des
traités. C’est un épisode des nombreuses contestations dont nous
avons parlé déjà entre les laboureurs invités, après la fin de
la guerre de Cent ans, à venir remettre en culture les terres
demeurées en friche depuis longtemps et leur en promettant la
jouissance moyennant une redevance qui ne devait pas excéder la
dîme de la récolte, et les seigneurs qui, une fois les terres
défrichées et remises en valeur, voulaient les reprendre
purement et simplement et en chasser ceux qui avaient peiné et
dépensé pour les rendre productives, ou du moins leur faire
payer des impôts excessifs. Nous pouvons signaler deux endroits
des registres criminels du Parlement où il est question de cette
affaire. Le 16 mars 1484 n.s., les habitants des châtellenies de
Montignac et Marcillac requièrent le profit d’un défaut contre
Louis et Antoine Valentin, qui, ajournés à comparaître
personnellement sous peine de bannissement et de confiscation,
ne s’étaient pas présentés. Le procureur des deux frères
répondait que sa présence à lui, venant en leur nom, devait
suffire, d’autant que les deux frères étaient occupés au service
du roi en qualité d’« archers de la garde de son corps ». La
cour renvoya au conseil pour examiner ce point spécial. Le 23 du
même mois commencèrent les plaidoiries ; les habitants des deux
châtellenies exposèrent leurs griefs par la bouche de leur
avocat. (Arch. nat., X2a 49, aux dates.)
Ainsi signé : Par le roy. Tilhart.
Lettres portant règlement des droits des habitants de Fontenay-le-Comte pour leur organisation municipale et le gouvernement de leur ville, avec concession de droits, franchises et exemptions aux élus, échevins et conseillers de la ville.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de noz bien amez les
bourgois, manans et habitans de nostre ville et faulxbourgs de Fontenay
le Conte, contenant que, considerans la situation de ladicte ville et
faulxbourgs de Fontenay le Conte, qui est assise en grant
trespas Lieu de passage fréquent. L’organisation municipale de la Rochelle était
antérieure à l’année 1199 ; Niort et Poitiers avaient obtenu
leur charte communale en 1204, et ces trois villes avaient reçu
leur constitution directement de Rouen. Quant à la ville de
Tours, elle jouissait, à l’avènement de Louis XI,
d’institutions sans aucun rapport avec le régime auquel étaient
soumises les villes qui avaient pour loi municipale les
Et premierement, que lesdiz bourgois, manans et habitans
Pour quoy nous, bien recordz et memoratifz des causes qui nous ont meu et
meuvent à donner ausdiz habitans, supplians, les choses dessusdictes,
icelles avons eues et avons agreables, et les avons louées, ratifiées et
approuvées, louons, ratifions et approuvons de grace especial, par ces
presentes. Et de nostre plus ample grace, pour acroistre l’onneur desdiz
esleu, conseilliers et eschevins, et leur Précédemment le chiffre
est C’est le droit, variable suivant les
localités, qui se prélevait sur le vin vendu en détail.
Et pour ce que en ladicte ville a plusieurs foires où il afflue grant nombre de marchans et marchandise, et que par cy devant n’y a eu aucun regard ou visitacion sur les aulnes et mesures de vin, et que chacun qui a voulu a prins aulnes èsdictes foires et tenu poix à poiser les marchandises en sa maison, sans en faire aucun prouffit à nous ne à ladicte ville, plusieurs grans faultes et abuz y ont esté faitz et commis ; pour obvier ausquelz et afin que doresenavant bon ordre, police et gouvernement soit mis et gardé en ladicte ville, avons voulu et ordonné, voulons et ordonnons, et ausdiz esleu et eschevins avons octroyé et octroyons, de grace especial, par cesdictes presentes, que doresenavant ledit esleu marquera et baillera la justificacion et mesures de toutes les aulnes, crochetz, poix et mesures tant de blé, de vin, de sel que de huisle, et que le poix de ladicte ville sera en l’ostel de l’eschevinage d’icelle ville ou en autre lieu propice et convenable où l’en advisera. Et prendront lesdiz habitans, pour l’adjoustement desdiz aulnes, mesures et crochetz et pour ledit poix, autel et semblable prouffit et du tout en useront et feront ainsi et par la forme et manière que font les maires de noz villes de Poictiers et Nyort, et les deniers qui en viendront employeront au prouffit de ladicte ville, et non ailleurs.
Et afin de entretenir plusieurs mestiers qui sont en nostre dicte ville
de Fontenay le Conte, qui ne sont jurez, nous voulons et ordonnons
qu’ilz les soient doresenavant. Et avecques ce, pour ce que par faulte
de visite, les denrées et marchandises qui se font et vendent en ladicte
ville et faulxbourgs, plusieurs grans maulx et inconveniens sont
souvantes foiz advenuz en ladicte ville, nous, pour y obvier, avons
ordonné et ordonnons que lesdiz Le texte de ces lettres est imprimé,
d’après la même source, dans le grand recueil des Malgré tout, les gens des comptes et
les trésoriers de France demeurèrent intraitables. La ville de
Fontenay en appela au Parlement, mais la cour donna raison en
principe à ses adversaires, par ce curieux arrêt, daté du
21 août 1486 : « Oy par la court le Procureur general du roy,
qui a dit et remonstré que dès pieça, à la requeste du procureur
du roy en la Chambre des comptes, inhibicion et defenses avoient
esté faictes aux manans et habitans de Fontenay-le-Conte que,
soubz umbre de certaines lettres de previlèges, non verifiées ne
expediées selon les ordonnances, obtenues du feu roy Loys, que
Dieu absoille, par lesdiz habitans, ilz ne feissent assemblées
de populaire, mettre corps, college, communaulté de villes,
tailles, aides, guetz ne faire creacion d’officiers en justice
ne autrement en icelle ville de Fontenay le Conte ne ès
environs, desquelles defenses iceulx manans et habitans avoient
appellé en ladicte court ; soubz umbre duquel appel lesdiz
habitans puis naguères, de leur auctorité privée, se sont
efforcez de joyr desdiz previleges, troubler et empescher les
foyres et marchez de la feste sainct Jehan Baptiste, qui avoient
acoustumé d’être tenues pour le roy au proffit de son dommaine,
ont fait plusieurs autres entreprinses, tout ainsi que se
lesdictes lettres leur eussent esté enterinées et verifiées par
ceulx des comptes et par la court de ceans ; par quoy requiert à
ladicte court provision luy estre sur ce faicte et donnée, et
tout considéré ; « Ladicte court a ordonné et ordonne
commandement estre fait sur grosses peines ausdiz manans et
habitans que, dedans le lendemain de la feste sainct Martin
d’iver, ilz aportent ou envoyent par devers icelle court leurs
dictes lettres de privileges, pour, icelles veues par ladicte
court, estre ordonné comme de raison. Et ce pendant et jusques à
ce que par icelle court autrement en soit ordonné, fait ladicte
court defenses à iceulx manans et habitans, sur peine de cent
marcs d’argent à applicquer au roy et de decheoir de l’effect de
ses dictes lettres de previlèges, de non user doresnavant
aucunement d’iceulx lettres et previlèges, ne des droiz
previleges et autres choses contenues en icelles, sur peine
d’encourir èsdictes peines, et ce non obstant opposicions ou
appellacions faictes ou à faire au contraire, et sans prejudice
d’icelles ». (Arch. nat., Xe2a 51, date du 21 août 1486.)
Il semble que Pierre de Rohan, sire de Gyé, seigneur engagiste,
depuis le 11 décembre 1476, de Fontenay-le-Comte, ne devait pas
être étranger aux difficultés rencontrées par la municipalité de
cette ville. Le 19 mai de cette même année 1486, à la requête
des maire, échevins, manants et habitants de Fontenay, Jean
Boucherat et Pierre Jehan, accusés de « plusieurs excès,
batures, forces, violances, exactions, crimes, delitz et
malefices contre eux et en leur préjudice commis », furent
ajournés à comparaître en personne devant la cour sur peine de
bannissement et de confiscation de corps et de biens, r de Gyé de rien innover contre lesdits habitants et
de ne pas les poursuivre en justice ailleurs que devant la cour,
« où pend le procès qu’il leur fait pour raison du guet et garde
audit Fontenay ». (2a 51, à la date.) Nous
n’avons point trouvé à quelle époque les droits de la
municipalité de Fontenay-le-Comte furent définitivement
reconnus. Ce que l’on sait, c’est que
François Ier les confirma par lettres
données à Amboise, novembre 1516, et que la Chambre des comptes
les enregistra. De nouvelles confirmations furent accordées
encore par Henri II, à Fontainebleau, mars 1548 n. s.,
et par François II, à Blois, janvier 1560 n. s. Le
Parlement, à qui ces actes n’étaient pas adressés, les fit
cependant transcrire sur ses registres ainsi que l’ordonnance de
Louis XI, de mars 1472, et celles de
Charles VIII, de février 1484 et mars 1485, par
arrêt du 7 août 1581. (Arch. nat., X1a 8635,
fol. 416-424.)
Jean de
Daillon, seigneur du Lude, chambellan de Louis XI. (Cf.
ci-dessus, p. 186, note 3.) Ces mots entre crochets,
qui manquent sur le registre du Trésor des chartes, sont
rétablis grâce au texte transcrit sur le registre du Parlement,
X1a 8635, fol. 418.
Lettres de fondation de deux messes par semaine en l’abbaye de Notre-Dame de Celles, avec dotation de dix livres de rente et amortissement de ladite somme, à prendre chaque année sur la partie du domaine du roi en Poitou y assignée.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, que en l’onneur et reverance de la glorieuse Vierge Marie
mère de Dieu nostre Createur, qui est très devotement priée en l’esglise
et abbaye de Nostre Dame de Selles en Poictou L’abbé de Notre-Dame
de Celles était alors Louis de Lezignac, conseiller du roi, sur
lequel cf. ci-dessus, p. 215, note. Le 4 de ce même mois de
juin, Louis XI était à l’abbaye de Celles, d’où est datée une
lettre qu’il écrivit, ce jour-là, à Jean Bourré. (J. Vaësen,
Charles, dauphin, depuis
Charles VIII, était alors âgé de deux ans, étant né
au château d’Amboise, le samedi 30 juin, entre deux et trois
heures du matin.
Ainsi signé :
Rémission donnée en faveur de Mathurin Peyraudeau, compagnon pelletier, du Poiré près la Roche-sur-Yon, coupable du meurtre de Nicolas Piron, qui, poussé par une haine ancienne, l’avait provoqué et attaqué.
Loys, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion
de Mathurin Peyraudeau, povre compaignon de mestier de peletier,
contenant que, le dimanche d’avant la feste de Penthecoste
derrenierement passée, dixiesme jour du moys de may derrenier passé,
ainsi que ledit suppliant menoit paistre la jument de Jehan Peyraudeau,
son frère, en une pièce de pré appartenant à son dit frère, située près
le bourg du Peyré sur la Roche sur Oyon, il rencontra audit pré ung
nommé Nicolas Piron, filz de feu Jehan Piron. Et si tost que ledit Piron
vit ledit suppliant, à l’encontre duquel il avoit long temps paravant
conceue haine, à cause de ce que autresfois icelluy Piron avoit ledit
suppliant oultraigé et osté par voye de fait certaine quantité de peaulx
d’aigneaulx, au lieu de Saint Michel en Laer, ledit Peyron print une
pierre en sa main et s’efforça d’en frapper ledit suppliant en
l’assaillant de luter, ce que ledit suppliant reffusa de faire en luy
disant qu’il estoit plus fort et vertueux que lui. Mais ce non obstant,
ledit Piron qui taichoit tousjours de mettre à execucion sadicte haine,
meu de mauvais vouloir, print et saisit au corps ledit suppliant et
s’efforça de le gecter par terre. Et voyant par ledit suppliant la
manière de faire dudit Piron et mesmement sa grant malice et mauvais
conraige qu’il avoit de [le] villainement oultraiger en Plusieurs mots ou
membres de phrases ont été omis en cet endroit par le clerc
chargé de transcrire ces lettres sur le registre. Le sens
général n’en est pas altéré.
Permission à Guichard Brulon, écuyer, seigneur de Plaisance et de la Brulonnière, d’entourer son hôtel de la Brulonnière de murs, tours, fossés et autres fortifications, de contraindre les habitants de la seigneurie à y faire le guet, et d’y ériger des fourches patibulaires.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receue l’umble supplicacion de nostre cher et bien amé Guischart
Brulon Guichard Brulon, écuyer, seigneur de la Brulonnière,
la Brosse, l’Âge-de-Plaisance, fils aîné de Huguet Brulon et de
Marguerite Savary de Lancosme, fit aveu de la Brulonnière au
comte de la Marche, le 28 août 1456, et de l’Âge-de-Plaisance le
22 septembre 1464. Il avait épousé Jacquette de Saint-Julien et
mourut sans postérité vers 1503, après avoir par testament
institué pour héritières les deux filles de son frère François
Brulon, Anne, dame de la Brulonnière, mariée d’abord à Jean de
Greuille, puis à Jean de Séris, et Marguerite, dame de
l’Âge-de-Plaisance, femme de Guillaume de Blom, s Guyot de Saint-Savin, écuyer,
seigneur de la Tour-aux-Cognons pour les trois quarts, de 1446 à
1461, eut pour successeur, à cette dernière date, Mathurin ou
Mathelin, son fils aîné, puis le cadet Galehaut de Saint-Savin,
écuyer, qui fut seigneur de la Tour-aux-Cognons en partie de
1487 à 1496 et mourut avant 1506. (Le baron d’Huart, Le texte du registre porte en cet endroit « la Tour
aux Coions ». Jacques d’Armagnac, duc de
Nemours, comte de la Marche, etc. (cf. ci-dessus). Ses lettres
accordant à Guichard Brulon le droit de fortifier la
Brulonnière, et dont celles de Louis XI, de juillet
1472, sont la confirmation et presque la reproduction, étaient
datées du Dorat, le 26 novembre 1465. Le texte en a été publié,
ainsi que la présente, par M. d’Huart, d’après une copie
authentique sur parchemin, du 6 février 1551. (r de
Ressonneau, et remariée à Jean de Chauvigny, seigneur
d’Angliers. M. le baron d’Huart a décrit le château fortifié et
retracé l’histoire de la châtellenie de la Brulonnière et de ses
seigneurs, et la biographie de Guichard Brulon, qui en fut
seigneur pendant près de soixante ans (1445-1503), y tient une
large place ; c’est surtout l’histoire de ses procès. (Voy.
e série, t. X, 1887.
Poitiers, 1888, in-8°, p. 144-191.) Nous pouvons y ajouter deux
mentions, provenant des registres criminels du Parlement de
Paris. Guichard Brulon et Colas Martinet, son juge de la
Brulonnière, ayant été appelés devant la cour par Jean Dumur,
meunier, pour excès et attentats, ainsi que Jean et Pierre de
Feydeau, père et fils, firent défaut le 23 décembre 1485.
(X2a 54 à cette date.) D’autre part, le
1er juillet 1488, ledit Brulon et Jean de Feydeau,
qualifiés seigneurs de Persac, obtinrent défaut contre Jean
Chéronneau, Pierre Breschou et un serviteur du sr de
Lussac, qu’ils avaient fait ajourner en personne, sous peine de
bannissement et confiscation, les accusant de divers « excès,
crimes et maléfices ». (X2a 57, à la date.)1a 1492, fol. 112 v°.) Dix ans plus tard, Galehaut
de Saint-Savin fut accusé de complicité dans l’assassinat de son
gendre, Jean Gerbault, sr de Bregeons, et poursuivi au
Parlement, ainsi que Marie de Saint-Savin, sa fille, veuve de la
victime, ses deux fils Louis et Guillaume Gerbault, Guillaume du
Chaillou, le bâtard de Saint-Savin, « appelé le bâtard de la
Tour aux Connions », et autres. Ils furent tous condamnés
solidairement à payer 1.200 livres parisis d’amende au roi,
1.200 livres aux parents de Jean Gerbault, et 500 livres pour
célébrer un service solennel, des messes et aumônes pour le
repos de l’âme du défunt, fonder une chapelle et ériger une
croix de pierre avec inscription commémorative du crime. L’un
des assassins, qui avait pu être pris, fut pendu à Montfaucon
(on ne dit pas son nom). Marie de Saint-Savin et ses fils, Louis
et Guillaume Gerbault, qui étaient en fuite, furent condamnés
par contumace à être traînés sur une claie jusqu’aux fourches
patibulaires érigées sur le chemin public près Bregeons pour les
y pendre et étrangler, et de plus à la confiscation de tous
leurs biens. (Arrêt du 21 juillet 1495 ; X2a 56,
fol. 332.)
Ainsi signé : Par le roy, le sire de
Lenoncourt Thierry III, seigneur de
Lenoncourt, se mit d’abord au service de René d’Anjou, duc de
Lorraine, roi de Sicile, pour lequel il resta dix mois en otage,
puis à celui de Charles VII, qui le nomma bailli de
Vitry en Perthois, par lettres du 15 mai 1443. Conseiller et
chambellan de Charles, duc de Guyenne, il fut créé par ce prince
gouverneur et capitaine de la Rochelle (1470). Après la mort de
son frère, Louis XI accueillit le s Jean d’Amboise, dit
aussi le protonotaire d’Amboise, contresigna, comme membre du
conseil royal, beaucoup de lettres patentes et d’ordonnances de
Louis XI, à partir de l’année 1471. Ambroise de Cambray, fils puîné d’Adam de
Cambray, premier président du Parlement de Paris, était alors
l’un des huit maîtres des requêtes de l’hôtel du roi ; il devint
ensuite chancelier de l’Université de Paris. Décédé le 19 avril
1496, il fut inhumé dans la chapelle du collège de Sorbonne.
(Blanchard, r de Lenoncourt, en
fit l’un de ses chambellans et lui conserva, suivant le P.
Anselme, son poste de gouverneur de la Rochelle dont il prenait
encore les gages en 1476. Le roi lui donna en outre la
capitainerie des terres et seigneuries de Dun-le-Roi en 1472,
celle des ville et château de Château-Thierry, le 2 février
1473, et celle de Châtillon-sur-Marne, le 3 octobre 1474. Il
prit part pour René, duc de Lorraine, à la bataille de Nancy où
fut tué Charles le Téméraire (5 janvier 1477), et mourut à
Paris, le 7 novembre 1483. (
Lettres confirmant et généralisant l’exemption de ban et arrière ban précédemment accordée aux maire, échevins et bourgeois de Poitiers, et déclarant qu’ils ne pourront être appelés qu’à concourir à la garde et défense de leur ville, sans en sortir.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receue l’umble supplicacion de noz chers et bien amez les maire,
bourgoys, eschevins et autres manans et habitans de nostre ville et cité
de Poictiers, contenant que, comme par lettres et privilleiges par nous
à eulx donnez, ayons voulu et octroyé que, quelque ban et arrière ban
que feissions faire des nobles et autres tenans fiefz et arrière fiefz,
ilz ne feussent tenuz eulx monstrer, aller ne envoyer en nostre service
à nosdiz ban et arrière ban et armée, hors ladicte ville et cité de
Poictiers, mais seroient tenuz la garder en nostre obeissance Par
lettres patentes données à Eu, au mois de décembre 1463, Louis
XI avait exempté les vingt-cinq échevins nobles de Poitiers de
tout service militaire en dehors de leur ville : le texte en est
imprimé dans notre précédent volume (t. XXXV des Jacques de Beaumont, chevalier, seigneur de Bressuire
(cf. ci-dessus, p. 235, note 3). Les maire et échevins de
Poitiers lui ayant remontré que par privilège spécial les
bourgeois et habitants de leur ville étaient dispensés de servir
au ban et à l’arrière-ban, il leur répondit des Sables-d’Olonne,
le 13 juillet précédent : « Vous savez la cause pourquoy
l’arrière ban a esté fait, et est bien besoing de obvier à la
descente des Anglois qui ont entrepris venir descendre ès
parties de pardeçà, et croy bien qu’il faudra que, Après la mort
de Louis XI, le désir de se venger de ceux qui
s’étaient faits l’instrument de ses haines n’alla pas jusqu’à
mettre directement en cause son serviteur zélé et confident, son
second Tristan L’Hermite, comme Brantôme qualifia Jacques de
Beaumont, après avoir lu sa correspondance. L’information faite
à la requête des La Trémoïlle pour être remis en possession de
la vicomté de Thouars (janvier-février 1484) révéla la part
qu’il avait prise à la spoliation. (M L’arrière-ban de
Poitou, réuni le 15 septembre 1472, à Montaigu, sous le
commandement du sire de Bressuire, ne tarda pas à entrer en
campagne sur les marches de Bretagne, d’où il rejoignit l’armée
royale en Anjou. « Il prit une part active aux sièges d’Ancenis
et de Chantocé, puis, après l’ouverture des négociations
pacifiques, repassa la Loire, pour revenir prendre position dans
les Marches. Une trêve du 15 octobre au 30 novembre 1472,
prolongée bientôt pour une année, ayant été conclue à Poitiers
entre Louis XI et le duc de Bretagne, l’arrière-ban fut
dissous ». (Mémoire du temps, cité par Ledain, François de France, duc de Berry, était né à
Amboise à la fin de septembre 1472 ; il mourut au mois de
juillet 1473 et fut enterré dans l’église des Cordeliers
d’Amboise. Ces lettres ont été
publiées, d’après le registre du Trésor des chartes, dans le
recueil des lle Dupont,
2a 49). Nous en
citerons un second. Un sergent royal au bailliage de
Saint-Maixent, Thibaut Girard, ayant eu à signifier, l’an 1481,
à l’abbé de Saint-Maixent et à Philippe Chevalier, son frère, un
mandement obtenu de la cour par François Desclez, religieux de
cette abbaye, encourut leur haine et leur vengeance. Profitant
des relations familières qu’ils entretenaient avec le sire de
Bressuire, ils entreprirent contre leur victime toute une série
de violences, de mauvais traitements et de tortures. Jacques de
Beaumont, qui était alors lieutenant général et gouverneur de
Poitou, fit d’abord, sans aucune enquête, information ni forme
de procès, enfermer Thibaut dans les prisons du château de
Niort, les jambes et les bras entravés dans de gros fers ; il y
resta trois semaines, au bout desquelles il le transféra dans
son château de la Mothe-Saint-Héraye, le fit jeter, toujours
enchaîné, dans une basse fosse et l’y retint trois mois. A
plusieurs reprises, le malheureux sergent voulut interjeter
appel au Parlement, mais toutes ses requêtes furent interceptées
par le sire de Bressuire, qui finalement (il nous faut abréger)
le fit transporter successivement dans les principales villes du
pays, Poitiers, Châtellerault, Niort, Lusignan, Fontenay,
Saint-Maixent, Montmorillon, et partout on le promenait dans les
principales rues en le fustigeant de verges. (Lettres du 4 mars
1484 n. s., plaçant Thibaut Girard sous la sauvegarde de la
cour, X2a 45.) Néanmoins, s’il fut tenu quelque peu à
l’écart des affaires politiques dans les premiers temps de la
régence d’Anne de Beaujeu, le sire de Bressuire ne tomba pas en
disgrâce. Charles VIII le chargea, par lettres du
7 avril 1487, de la garde des places de la Gâtine saisies sur le
comte de Dunois ; il prit part à la bataille de
Saint-Aubin-du-Cormier, l’année suivante, et fut nommé
conservateur de la trêve conclue à la suite avec le duc de
Bretagne. Peu de jours après la mort d’Yvon Du Fou (2 août 1488)
et non en 1491, comme le dit M. Ledain, Jacques de Beaumont fut
pourvu de la charge de sénéchal de Poitou et en cette qualité il
commanda le ban et l’arrière-ban des années 1489 et 1491. Il
mourut le 15 avril 1492, au château de la Mothe-Saint-Héraye que
Charles VIII, en récompense de ses services, avait
érigé en baronnie. On peut voir dans le chartrier de Saint-Loup
le curieux détail des dépenses faites pour ses obsèques. (Arch.
départ. des Deux-Sèvres, E 1958.)
Ainsi signé : par le roy, maistre Loys d’Amboise Louis d’Amboise,
comme son parent, Jean d’Amboise, fut conseiller du roi et
contresigna un grand nombre de lettres patentes à partir de
l’année 1471. Le 24 janvier 1474, il fut promu au siège
épiscopal d’Albi et en cette qualité fut président des États de
Languedoc. Il n’en continua pas moins à siéger au conseil et
occupa l’évêché d’Albi jusqu’au mois de mai 1497.
Lettres patentes plaçant l’abbaye de Notre-Dame de Celles et ses sujets sous la sauvegarde royale, l’exemptant de toute imposition, amortissant ses possessions, acquises et à acquérir, commettant ses causes au juge royal le plus voisin, la maintenant dans son droit de haute, moyenne et basse justice, avec grandes assises, prévôté, sceau aux contrats et fourches patibulaires, et lui donnant en toute propriété le Pré-du-Roi près Niort, les pêcheries de Comporté et les dîmes et terrages de Tauché et de Marigny, pour la fondation de deux messes solennelles qui devront y être célébrées chaque semaine à perpétuité.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., comme par
noz predecesseurs roys de France ayent esté autresfois donnez plusieurs
previlleiges, franchises et libertez à l’abbaye et religieux de Nostre
Dame de Selles en Poictou, leurs hommes et subgetz demourans en et au
dedans des croix, limites et franchises d’icelle, tant pour la
fondacion, augmentacion d’icelle abbaye que autrement, èsquelz plusieurs
noz officiers et autres leur ont donné et mis, mettent et donnent de
jour en jour plusieurs destourbiers et empeschemens, ainsi qu’ilz nous
ont fait remonstrer ; et pour ce que desirons garder et Le fils
aîné de Louis XI s’était appelé Joachim. Né à Namur le
27 juillet 1459, il était mort en bas âge et avait été enterré
au couvent des Cordeliers d’Amboise. Charles dauphin, ici nommé,
depuis Charles VIII, avait vu le jour au château
d’Amboise, le samedi 30 juin 1470. Quant aux autres enfants du
roi, vivants à la date de ces lettres, ils étaient au nombre de
trois : 1° Anne, née en 1461, mariée en 1473 à Pierre sire de
Beaujeu ; 2° Jeanne, duchesse de Berry, née en 1464, qui épousa
par contrat passé à Jargeau, le 28 octobre 1473, accompli en
1476, Louis duc d’Orléans, depuis le roi Louis XII ;
3° François de France, duc de Berry, alors âgé d’un mois à
peine, étant né à Amboise à la fin de septembre 1472 ; il mourut
au mois de juillet 1473. On a retrouvé dans les
papiers de Jean Bourré une courte requête de l’abbaye et des
habitants de Notre-Dame de Celles à Louis XI, non
datée, mais qui doit être de cette époque ou de peu de temps
auparavant, dans laquelle profitant des bonnes dispositions du
roi pour le monastère et son abbé, Louis de Lezignac, et de son
culte particulier pour la Vierge Marie, « en l’onneur de
laquelle lad. abbaye est fondée », ils lui soumettaient leurs
désirs et revendications, auxquels les présentes lettres donnent
toute satisfaction. En voici le texte : « Plaise au Roy, de sa
benigne grace, donner aux manans et habitans du lieu de Nostre
Dame de Celles en Poytou, dedans lez Croix seulement, la
franchise dudit lieu, actendu que anciennement estoient francz
de tous subcides, et l’abbé et convant de Celles seront tenus à
faire une prière pour icellui seigneur à la première messe qui
se dist tous lez jours à la chapelle de Nostre Dame, durant le
temps de sa vie, pour la prosperité de sa personne, et amprès sa
mort pour le salut de son ame, et les diz habitans prieront Dieu
pour luy et sa très belle lignée. » (Bibl. nat., ms. fr. 20428,
fol. 102, anc. 85.) Ces lettres ont été reproduites, d’après le
registre du Trésor des chartes, dans le recueil des
Jean Bochard ou Bouchard, né auprès de
Saint-Lo, d’abord aumônier de Charles VII et
archidiacre d’Avranches, occupa ce siège épiscopal du 28 avril
1453 au 28 novembre 1484, date de sa mort. Louis XI le fit
entrer en ses conseils et le chargea, en 1473, de la réforme des
études à l’Université de Paris ; puis il lui donna en commende
l’abbaye du Bec-Hellouin. La
Rémission en faveur de Mathurin Perret, de Fontenay-le-Comte, coupable du meurtre de Jean Mahé, dit de Lusignan, avec lequel il s’était pris de querelle et en était venu aux mains.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amis
charnelz de Mathelin Perret, jeune homme de l’aage de vingt trois ans ou
environ, natif de la ville de Fontenay le Conte, contenant que, le
e
Tristan
d’Aure, d’abord référendaire du pape, puis évêque de Couserans,
fut transféré au siège d’Aire vers l’an 1461. Du moins il est
nommé en cette qualité au contrat de mariage de Gaston comte de
Foix avec Madeleine de France, sœur de Louis XI, le
11 février 1462 n.s. Son nom ne se rencontre qu’assez rarement
parmi les souscriptions de lettres patentes. Il paraît avoir
occupé le siège d’Aire jusqu’en 1478 et mourut nonagénaire en
1509. ( Louis de Beaumont, seigneur de la
Forêt-sur-Sèvre, fut nommé gouverneur et lieutenant pour le roi
à la Rochelle, suivant Amos Barbot (r de
la Forêt par Thierry de Lenoncourt, son chambellan, le 26 mai
1469. (r d’Esquerdes, qui fut
en effet gouverneur de la Rochelle à la fin du règne de
Louis XI ; toutefois, comme il demeura au service
de Charles le Téméraire jusqu’à la mort de ce duc de Bourgogne,
sa nomination par le roi ne peut être antérieure aux premiers
mois de 1477. D’ailleurs le P. Anselme cite des actes de 1473 et
de 1476 dont on peut inférer que Thierry de Lenoncourt était
encore gouverneur de la Rochelle à ces dates, de sorte qu’il est
on ne peut plus vraisemblable qu’il en exerça les fonctions,
sans interruption, de 1469 à 1476 au moins. (Cf. ci-dessus la
note relative à ce personnage, p. 313.)
Rémission en faveur d’Etienne de Granges, écuyer, Mathurin Tubin et Robin
Le Prevost, sergent de la seigneurie de Grandchamp au Maine, poursuivis
pour coups et blessures. Sur l’ordre de Jacques de Surgères, seigneur de
la Flocelière, de Cerisay et de Grandchamp Jacques III de
Surgères, chevalier, seigneur de la Flocelière, Saint-Paul,
Cerisay, Ambrières, Balon et Grandchamp dans le Maine, comme on
le voit ici, chambellan du roi, était fils de
Jacques II et de Marie de Sillé, sa troisième
femme. Il passa, le 3 avril 1452, une transaction avec le prieur
du Châtellier au sujet d’une terragerie, transaction confirmée
par Jean, abbé de Mauléon (coll. dom Fonteneau, t. VIII,
p. 185), fut présent, le 31 août 1459, au contrat de mariage de
Marie, sa sœur de père et de mère, avec Aymar de Brisay,
chevalier (re édit., t. II, p. 682.)e
Rémission accordée à Jean Rabeau, sellier, demeurant à Bressuire, qui, deux ans auparavant, à Saintes, avait frappé d’un coup mortel un de ses compagnons, nommé Robinet, dans une rixe provoquée par ce dernier.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Rabeau,
sellier, demourant à Bressuire, chargé de femme et enffans, contenant
que ledit suppliant estant demourant en la ville de Xaintes, chez ung
nommé Pierre Blanchet, aussi sellier, l’an mil « Darne », plus souvent écrit « derne », signifiait
morceau, tranche. (F. Godefroy, C’est-à-dire le faisaient
passer compagnon, en acceptant sa bienvenue.
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. J. Menou. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission octroyée à Jeanne Mercier, jeune femme âgée de dix-neuf ans, de Saint-Pierre-du-Chemin, prisonnière à Fontenay-le-Comte, pour infanticide.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehanne Mercière,
jeune femme de l’aage de dix neuf ans ou environ, fille de feu Clemens
Mercier et de Mathurine Brussaude, sa femme, ses père et mère, pouvre
femme de la parroisse de Saint Pierre du Chemin, contenant que, certain
temps a, André Mercier, son frère, qui jà l’avoit accueillie ou louée à
aucuns autres, où elle avoit demouré son temps, la loua et acueilly de
rechef avecques ung nommé Jehan Durandeau, lors demourant à la
Gajonnière en la parroisse du lieu de Mairevant, avecques lequel elle
demoura servante et chambrière par l’espace de cinq quarterons d’an ou
environ ; pendant lequel temps ledit Durandeau, son maistre, l’a requise
plusieurs foiz d’avoir sa compaignie charnelle. Laquelle au moyen de
grans promesses qui lui fist tant de la marier, l’avancer et lui donner
de ses biens, et durant ce que la femme dudit Durandeau, son maistre,
estoit absente et hors de sa maison, se condescendy à la volenté dudit
Durandeau, son maistre, lequel la deflora et la congneut charnellement
en ung sien hostel qu’il avoit ou villaige des Oublières, où ilz
estoient, environ la feste Nostre Dame de mars derrenièrement passée ;
et depuis a eu la compaignie charnelle de ladicte suppliante diverses
foiz et tellement qu’il l’angroissa d’un enffant masle. Et le jour et
feste des Roisons C’est-à-dire les Rogations, prières publiques et
processions pour les biens de la terre, célébrées pendant les
trois jours qui précèdent l’Ascension. Fr. Godefroy ( Mot du patois poitevin signifiant
« osier ».
Permission à Jean d’Estissac de réédifier les châteaux et fortifications
de Coulonges-les-Royaux et du Bois-Pouvreau, qui avaient été rasés par
ordre du roi, ledit sr d’Estissac ayant été traité en rebelle
lorsqu’il était au service de Charles duc de Guyenne.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, que, comme nostre bien amé Jehan d’Estissac Jean de
Madaillan d’Estissac, écuyer, fils de Jeanne d’Estissac et de
son second mari, Lancelot de Madaillan, seigneur de Lesparre,
hérita vers 1460 de son oncle Amaury d’Estissac, seigneur de
Coulonges-les-Royaux, le Bois-Pouvreau, Cherveux, etc., sénéchal
de Saintonge, décédé sans enfants, dont il prit le nom et les
armes. Conseiller et chambellan du duc de Guyenne, il servit ce
prince avec un zèle qui lui attira la colère de
Louis XI, comme on le voit ici. C’est en 1471 que
le roi avait confisqué et fait raser ses châteaux de Coulonges
et du Bois-Pouvreau ; il avait même fait don de la terre du
Bois-Pouvreau à Jacques de Beaumont, sire de Bressuire, qui l’an
1472 en était seigneur, comme le prouvent les hommages qui lui
furent rendus en cette qualité, entre autres par Jean Tudert, le
fils, conseiller au Parlement de Bordeaux. ( Charles de
France, duc de Guyenne, frère de Louis XI, était mort
le 25 mai de l’année précédente. (Voy. ci-dessus, p. 172,
note.)r de la Boissière, procureur de Jean Tudert, lui
avait fait les trois hommages qu’il lui devait, et par autre
acte du même jour, que Laurent Sappin, laboureur, était venu lui
rendre les foi et hommage lige, baiser et serment de feauté dus
pour son hébergement de la Petite-Barre. De Bordeaux, le 8 août
1475, il adressa de nouveau à son sénéchal du Bois-Pouvreau des
lettres attestant que Jean Tudert, conseiller au Parlement de
Bordeaux, lui avait fait, au nom de Catherine de Champdenier, sa
mère, quatre hommages, deux liges et deux pleins. Le 18 novembre
1482, ces hommages furent renouvelés, mais alors Jean d’Estissac
était défunt, et ils furent reçus par Bertrand d’Estissac, son
fils aîné, au nom de son cadet, Geoffroy, seigneur du
Bois-Pouvreau, alors encore mineur. (A. Richard,
Ainsi signé : Par le roy, le sire de Roscuron d’Hazebrouck, Nord),
appartenant à Philippe de Commynes, et celui-ci en porta le
titre jusqu’après son mariage avec Hélène de Chambes, dame
d’Argenton en Poitou (contrat du 27 janvier 1473 n.s.
Mlle Dupont,
Rémission donnée en faveur de Michau Moulineau, couturier, du bourg de Notre-Dame de Celles, qui avait tué un nommé Jourdain, parce que celui-ci, dans une dispute, lui avait dit qu’il serait pendu comme son père.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Michau Moullineau,
pouvre homme, cousturier du bourg et parroisse de Nostre Dame de Selles
en Poictou, aagé de vingt quatre ans ou environ, chargé de jeune famme
et d’un petit enffant, contenant que le jour de saint Thomas devant la
feste de Noël derrenier passé, ainsi que ledit suppliant venoit de la
ville de Melle audit Selles, arriva en l’ostel de Jehan Callart où il
trouva ung jeune homme qui se disoit clerc de Jehan Genevoys Jean
Genevois est qualifié praticien en cour laie, demeurant à Melle,
dans des lettres de janvier 1465, portant que la rémission qui
lui avait été accordée précédemment comprendrait, outre
l’homicide de Guillaume Bastard, plusieurs autres délits
antérieurs. (Ci-dessus, n° MCCCXCIX, p. 3-5.) Un Jean Pallain (on ne saurait affirmer qu’il
s’agit du même personnage), Louis Pallain et Marguerite de La
Rivière avaient été poursuivis pour « certains excès et
attemptaz par eux commis et perpetrez », par Josselin Du Bois,
chevalier, sr de Chabanne, comme ayant droit de Catherine
Maussabré, et condamnés par le sénéchal de Poitou, ils avaient
interjeté appel au Parlement. Le 20 février 1483, sur requête de
Josselin Du Bois, la cour défendit aux appelants de ne rien
entreprendre ni innover au préjudice de l’affaire pendante et de
ne point tenir ledit Josselin en procès ailleurs qu’en ladite
cour, sous peine de perdre leur cause et de payer cent marcs
d’argent d’amende. Ils furent, à la même date, ajournés à
comparaître en personne pour répondre au procureur général à
toutes fins et à Josselin Du Bois, à fin civile seulement.
(Arch. nat., X2a 48, à la date.)
Ainsi signé : Par le roy, l’evesque d’Avranches Jean Bouchard ou
Bochard, évêque d’Avranches du 28 avril 1453 au 28 novembre
1484. (Ci-dessus, p. 326, note.) Charles de Gaucourt, chevalier, seigneur de
Châteaubrun en Berry, fils de Raoul VI et de Jeanne de
Preuilly, était membre du Conseil royal depuis l’année 1455.
Louis XI le fit chevalier à Reims, le jour même de son sacre,
et, après la fuite de Charles, son frère, en Bretagne, il le
chargea de maintenir le Berry dans son obéissance. Le 27 octobre
1465, le roi lui céda la seigneurie de Vierzon, en échange des
capitaineries de Chinon, de Rouen et de Gisors, et un mois plus
tard il ajouta à ce don une pension de 4000 livres. Le sire de
Gaucourt mourut à Paris en 1482 et fut enterré dans l’église de
Saint-Jean-en-Grève. (Le P. Anselme,
Rémission octroyée à Jeanne Hardouyn, fille de vingt-quatre ans, demeurant à la Béliardière en la châtellenie de la Merlatière, appelante d’une sentence des officiers de justice de la Merlatière qui l’avait condamnée à être brûlée pour infanticide.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amis
charnelz de Jehanne Hardouyne, fille de François Hardouyn et de Simonne
Pescherelle, demourant ou villaige de la Beliardère en la chastellenie
de la Merlatière, aagée ladicte Jehanne de C’est l’hydropisie, qu’on appelait le
mal saint Eutrope. (F. Godefroy, Louis de Rezay, chevalier, fils de
Mathurin, était à cette époque seigneur de la Merlatière. (Cf.
ci-dessus p. 101, note 2.) Il possédait aussi les châtellenies
de la Jarrie et de la Rallière, tenues, ainsi que la Merlatière,
à hommage lige de la vicomté de Thouars. Par acte du 2 janvier
1504, ces trois châtellenies furent réunies et tenues désormais
à un seul hommage, en faveur de Guy ou Guyon de Rezay. (Le duc
de la Trémoïlle et H. Clouzot, Chercher une
excuse. Sur le sens du mot « fulsir », cf. F. Godefroy,
Ainsi signé : Par le roy, les sires de Roscur Pour Renescure,
seigneurie possédée par Philippe de Commynes, cf. ci-dessus,
p. 339, note. François de Beaujeu,
sr de Linières, fils aîné d’Édouard de Beaujeu,
seigneur d’Amplepuis, et de Jacqueline de Linières, fille de
Jean V, grand queux de France, héritière de la
baronnie de Linières en Berry et de tous les grands biens de sa
maison qu’elle transmit à ses enfants. François sire de Linières
avait été, en 1464 et 1465, conseiller et chambellan de Charles
duc de Berry, frère de Louis XI, et fut chargé par ce
prince de remettre le Berry au roi en 1465. De 1469 à 1473, son
nom figure au bas de plusieurs ordonnances de Louis XI,
qu’il souscrivit comme membre du conseil. (r de Linières, des 16 octobre 1469, 19 décembre
1476 et 13 août 1485. Il décéda entre cette dernière date et le
23 août 1486, qui est celle d’une transaction entre sa veuve et
Jacques, son frère et héritier. (Arch. nat., P. 13661,
cotes 1470, 1475 ; P. 13671, cotes 1533, 1534.)
Rémission accordée à Pierre Lucas, couturier, de Benet 1
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Pierre
Lucas Sur le livre des cens dus à Benet au seigneur du lieu
(alors Hardouin de Maillé), pour les années 1471 et suiv., on
trouve cette mention : « Collas Lucas pour Pierre Lucas,
cousturier, sur son vergier, tenant d’une part à la voye des
prés, et d’autre part au verger de Jehan Durand, l’ayné,
Un Guillaume Beraut possédait dans
la même région, à cause de sa femme, la grande dîme ou dîmerie
de Béceleuf et ses appartenances et la moitié de la dîme du
Bourg-Pallié, pour lesquelles il devait hommage plein aux
seigneurs de Parthenay. (Arch. nat., R1* 190,
fol. 251.)
Ainsi signé : Par le conseil. J. de La Loère, scriptor. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission octroyée à Jean Daniau, charpentier, né à Quinçay, franc-archer des paroisses de Saint-Jouin, de Taizé et de Martaizé, bigame parce qu’il croyait morte sa première femme, détenu prisonnier à Poitiers pour ce fait et pour le meurtre de Jean Juquet, franc-archer, son compagnon, qui lui avait cherché querelle et l’avait frappé le premier.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amis
charnelz de Jehan Danyau, pouvre homme, charpentier, natif de la
parroisse de Quinçay près Poictiers, à present detenu prisonnier ès
prisons dudit lieu, contenant que Mathieu de Valpergue figure en qualité d’homme
d’armes de la compagnie de Louis de Crussol, sénéchal de Poitou,
sur un rôle de montre, passé à Poitiers le 5 mai 1470. (Cf.
ci-dessus, p. 96 et note.) Ancenis avait été assiégé,
par l’armée royale, à la fin de juin 1472, dès le début de la
guerre déclarée à François II, duc de Bretagne ; la
place fut prise le 7 juillet. ( Le
texte porte « que » au lieu de « dont ». Il ne peut être question ici que de
l’expédition préparée de mars à juin 1472 par Louis XI,
à la demande du roi René, dont le petit-fils occupait la
Catalogue contre Jean II d’Aragon, auquel il ne pouvait
résister avec ses propres forces, expédition qui d’ailleurs
n’arriva pas à destination et n’aboutit à aucun résultat. Le
12 mars 1472 n.s., le roi écrivait des Montils à René : « … J’ai
ordonné d’envoyer cmr du Lau, auquel ai ordonné
qu’il ne s’en bouge jusques à ce que la cause ait fin. Et à
ceste heure ay depensé tout ce qu’il y falloit, tant argent que
autre chose. Et s’en part anuyt le mareschal du Dauphiné, qui
les doit mener jusqu’en Roussillon, où il doit trouver le
sr du Lau … » Au mois de juin suivant, Louis XI
songeait à faire passer en Roussillon toutes les forces qu’il
avait en Guyenne, mais finalement il ne donna pas suite à ce
projet. (J. Calmette,
Ainsi signé : Par le conseil. Texier. — Visa. Contentor. J. Duban.
Confirmation royale des statuts donnés par les maires et échevins de
Poitiers aux chaussetiers de cette ville Les statuts des
chaussetiers de Poitiers et leur confirmation par Louis XI ont
été publiés, d’après le même registre du Trésor des chartes,
dans le grand recueil des
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons
Les maire, bourgoys et eschevins de la ville de Poictiers, à tous ceulx qui ces presentes lettres verront et orront, salut. Comme par cy devant plusieurs plaintes et clameurs nous ayent esté et soient de jour en autre faictes de plusieurs abuz, deffaulx et meffaiz qui ont esté et sont par chacun jour faiz en ladicte ville ou mestier de chausseterie et ès ouvrages d’iceluy, tant par aucuns qui s’efforcent ledit mestier faire et excercer, jà soit ce qu’ilz n’y soyent expers ne cognoissans deuement, aussi par les maistres dudit mestier en fortrayant les apprentiz et varletz les ungs des autres, que autrement en plusieurs manières, et dont s’ensuyvent et pourroient ensuyr plusieurs inconveniens, ou très grant prejudice et interest de la chose publicque de ladicte ville, et plus pourroit estre, si provision convenable n’estoit sur ce donnée, comme avons esté deuement advertiz ; savoir faisons que nous, desirans la police et gouvernement de ladicte ville estre faictz et entretenuz par bonne manière et ordre, et voulans pourveoir, à nostre povoir, ausdiz deffaulx et abuz, par grant deliberacion et adviz, et en presence et du consentement de Guillaume
Talineau, Jehan Maillet, Huguet de Pousses, Jehan d’Alençon, Jehan de Janailhac, Guillaume Bourcicaut, Pierre Policet, Macé Massue, André Rivière, François Favereau, Guillaume de Varennes, Jaques Aymon, Jehan Cordeau, Pierre Lymosin, Robert Rableau, Colas Corgeon, Jehan Rabillon, Mery Gobin, Guillaume Margain, Micheau Turqin, Cibart Massoulart, Jehan Foucault, Martin Thibault, André Gautier et Colas Teneguy, tous maistres dudit mestier, avons sur et touchant iceluy mestier fait, ordonné et estably, et par ces presentes faisons, ordonnons et establissons les statuz et ordonnances qui s’ensuyvent : Et premierement, que celuy qui vouldra doresenavant lever ouvrouer dudit mestier en ladicte ville ou ès faubourgs d’icelle, sera tenu d’aler par devers les jurez qui lors seront d’iceluy mestier, leur exposer que son entencion est de lever ledit ouvrouer et leur requerir qu’ilz luy ordonnent son chief d’euvre à faire. Et lors lesdiz jurez seront tenuz luy bailler et declairer ledit chief d’œuvre, et s’ilz en sont refusans ou delayans, seront amandables envers la ville, et y sera pourveu par nous dit maire et noz successeurs, ainsi que verrons estre à faire.
Item, que aucun ne sera receu ne passé maistre oudit mestier ne à lever et tenir ouvrouer d’iceluy, jusques ad ce qu’il ait esté approuvé et experimenté par lesdiz jurez, et sinon qu’il puisse et saiche faire en une aulne de drap de cinq quartiers de large deux paires de chausses à homme à coign et talon et sans avant pié, l’une paire longue de troys quars et demy et l’autre paire de troys quars, et aussi qu’il puisse et saiche faire en une aulne de drap de cinq quartiers de leze quatre paires de chausses à femme et l’avant pié de mesme drap, c’est assavoir deux paires à moufle et les autres deux à pié copé.
Item, que celuy qui aura fait lesditz chiefz d’euvre sera par lesdiz jurez presenté à nous dit maire, nosdiz successeurs, ou à noz commis. Et s’il est suffisant et expert, sera
par nous receu et passé maistre oudit mestier, en faisant serment que bien et loyaulment l’excercera, sans y faire fraude ne abuz, en payant pour sadicte recepcion et passement de maistre, pour une foiz, la somme de quatre escuz, moitié à ladite ville et l’autre moitié à la confrairie dudit mestier, avec le disgner aux maistres dudit mestier. Item, que les maistres et ouvriers dudit mestier ne joindront vielh (
sic ) en quelque lieu ne endroit que ce soit, et ne fourniront d’autre sorte de drap que de celuy mesme dont seront les chausses, si ce n’estoit les avant piez des chausses qui seront de legier prix, et aussi en chausses fetisses. Et seront toutes coustures faictes à surget rabatues et cousues de bon fil retors, sur paine de dix solz d’amende, moitié à la dicte ville, et l’autre moitié à ladicte confrairie. Cet adjectif, que l’on écrit plus souvent « faitis, faitisse », signifiait de bonne façon, élégant.
Item, que toutes chausses à braye et locquet
seront bien garnyes dedans et dehors, et s’il y a deffault qu’elle ne soient garnies dedans jucques à l’atache de derrière, celuy qui l’aura fait sera tenu y mettre une lyeure Loquet, locquet, patte boutonnée qui retenait la braie ou braguette. (F. Godefroy,
Dict. de l’anc. langue française. )et amandable de sept solz six deniers à applicquer comme dessus. Lieure, c’est-à-dire ligature, lien, ruban. (
Id. )Item, que tout ouvrage tant de chausses que d’escafignons
ou chaussons, qui sera trouvé fait de drap qui ne seroit moillé et retraict, sera prins et bruslé et celuy [qui aura fait] ledit ouvrage sera amandable de vingt solz, à applicquer comme dessus. Escarpins, chaussure légère. Il y avait les escafignons de cuir, fabriqués par les cordonniers, et les escafignons de laine ou d’autre étoffe, faits par les chaussetiers.
Item, que nulz cousturiers ou gens d’autre mestier ne feront ne excerceront ledit mestier de chausseterie, sinon que à iceluy ilz se veueillent arrester et qu’ilz y soient receuz et passez maistres, comme dit est dessus. Et si aucuns desdiz cousturiers ou d’autre mestier sont trouvez
faisans ou vendans chausses à detail en ladicte ville ou faubourgs, icelles chausses et ouvrage seront confisqués, si non que se feussent les merciers qui pourront vendre chausse de bale en gros, comme ilz ont acoustumé, et chausses de petis enffans de six ans et au dessoubz. Sans doute chausses mises en balle, en ballot. Les éditeurs du recueil des
Ordonnances ont imprimé Basle, nom de lieu.Item, que aucun des maistres dudit mestier ne pourra tenir en son hostel que ung apprentiz à la foiz, sur peyne d’amende ; et payera ledit apprentiz, à son entrée, cinq solz qui seront à ladicte confrairie.
Item, que aucun des maistres dudit mestier ne fortraira l’apprentiz ou varlet de l’autre, sur peine de soixante solz d’amende, moitié à ladicte ville et l’autre moitié à ladicte confrairie.
Item, que les enffans desdiz maistres, pourveu qu’ilz soient expers et suffisans, pourront lever et tenir leur ouvrouer en payant seulement leur disgner ausdiz maistres dudit mestier.
Item, que si aucun ouvrier dudit mestier veult prandre à femme la fille d’aucun desdiz maistres, il sera receu à lever son ouvrouer en faisant son chief d’euvre, pourveu qu’il soit trouvé expert. Et ne payera, pour son passement de maistre, fors seulement deux escuz, moitié à ladicte ville et l’autre moitié à ladicte confrairie, et le disgner ausdiz maistres dudit mestier.
Item, que après le trespas d’aucun desdiz maistres, sa veufve pourra continuer et faire excercer ledit mestier tant qu’elle se tiendra en viduité, maiz si elle se remarie à autre qui par avant ne seroit maistre oudit mestier, il n’en tiendra plus ouvrouer, sinon qu’il face son chief d’euvre et paye tous les droitz et devoirs, comme dessus est dit.
Item, que toutes chausses blanches ou d’autre sorte que l’on garnist de toille seront garnies de bonne et proffitable
toille, bien et suffisanment surpointée, sur peine de sept solz six deniers tournois d’amende, à applicquer comme dessus. Item, que quant aucun maistre dudit mestier ira de vie à trespas, tous les autres maistres d’icelluy mestier seront tenuz acompaigner son corps et se trouver au service de son obit, sur peine d’une livre de cire à ladicte confrairie à applicquer.
Item, que pour l’entretenement dudit mestier et garder qu’il n’y ait fraudes ne abuz, seront par chacun an esleuz par lesdiz maistres ordonnés par nous dit maire et nosdiz successeurs, deux preudes hommes d’iceulx maistres, qui feront serment de bien et loyaulment excercer leur office et de faire visitacion de leur ouvrage de quinzenne en quinzenne pour le plus loign, et feront rapport de toutes les fraudes et abuz qu’ilz y trouveront, sans par crainte, faveur ou hayne aucune chose en receler. Et dès à present ont lesdiz maistres esleuz jurez pour ceste presente année lesdiz Tallineau et Huguet de Pousses, lesquielx avons commis et ordonnez à ce, o ce qu’ilz nous ont fait le serment tel que dit est dessus.
Et ont promis et juré tous les dessus diz, pour eulx et leurs successeurs maistres dudit mestier, ces presens statuz et ordonnances tenir, observer et garder inviolablement et sans faire ne venir au contraire, dont les avons jugiez et condempnez, de leur consentement. Et afin que ce soit chose ferme et estable à tousjours, nous avons mis et apposé à ces presentes nostre seel, le
xxv jour de janvier l’an mileiiii clxxii. Ainsi signé : J. Rideau, maire
, J. Repin, Jean Rideau, bourgeois de Poitiers, s
rde Bernay et de Pons, maire l’an 1472-1473, faisait partie de l’échevinat antérieurement à cette date ; il s’en démit le 22 décembre 1478 et fut remplacé par Jean Caquereau. (Ch. Babinet,les Échevins de Poitiers, de 1372 à 1675. Extrait des Mém. de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 2esérie, t. XIX, 1896, p. 17.) Nous énumérerons ici une demi-douzaine d’actes relatifs à ce personnage, de 1460 à 1487. Du 14 novembre 1460, bail à cens d’une maison sise près de l’église de Pouzioux et de plusieurs pièces de terre, consenti par Jean Rideau et Jean Audouyn, de Poitiers, en faveur de Nicole Barbier, prêtre, demeurant en la même ville, moyennant la redevance perpétuelle de deux setiers de froment, deux chapons et douze deniers de cens. (Arch. de la ville de Poitiers, F. 85.) Du 24 octobre 1463, permission donnée par Jean Rideau, bourgeois de Poitiers, de faire le retrait des rentes qui ont été vendues à Pierre Rideau, l’aîné, échevin, par Pierre et Méry Claveurier, montant à dix-huit écus d’or, assises sur le censif de Chasseneuil, sur les moulins à blé de la ville de Poitiers et sur la boucherie de la paroisse Saint-Michel. Le 25 avril 1469, partie desdites rentes fut échangée par Jean Rideau avec Maurice et Jean Claveurier, contre d’autres rentes qui leur sont dues à Poitiers. (A. Richard,Arch. du château de la Barre , t. II, p. 403.) L’année précédente (1468), Jean Rideau avait été commis, avec plusieurs autres, par les maire et échevins, pour procéder à l’examen des réparations à faire aux murailles, ponts, portaux et chemins publics de la ville de Poitiers. (Arch. municipales , H. 31.) Comme maire, le 8 mars 1473 n.s., il donna procuration à André de l’Eschale et à trois autres pour comparaître devant les commissaires des francs fiefs. (Id. , anc. invent., Exix. ) Le 12 juillet 1476, Jean Chambon, commis à l’office de sénéchal de Poitou, rendit une sentence en sa faveur, condamnant la ville de Poitiers à le laisser jouir des moulins de Chasseigne et de 30 livres de rente assises sur des maisons appartenant à la ville. (Id. , anc. inv., BBix. ) Enfin le 24 décembre 1487, les maire et échevins alors en exercice acceptèrent l’offre faite par Guillaume Macé, au cas où il serait reçu au nombre des vingt-cinq, d’amortir de ses deniers les trente livres de rente que ledit Jean Rideau avait engagées du domaine de la ville. (Id. , inv., ZZZxx. ) Sur le registre criminel du Parlement du 23 juillet 1484, on lit que Jacques Bourbeau obtient l’ajournement de Louis Turmeau, Jean et Pierre Torteau, Jean de Villemartin, Jacques Cormereau et Jean Rideau, coupables d’excès et attentats à son préjudice, et que le conseiller Séguier est nommé rapporteur de cette affaire. (Arch. nat., X2a48.) S’agit-il de l’ancien maire de Poitiers ou de son fils, qui dans un acte du 14 juin 1516 est dit Jean Rideau, écuyer, seigneur de Bernay, et propriétaire d’une maison appelée l’Aiglerie , derrière la rue de la Regratterie, à Poitiers. (Invent. des arch. de la ville de Poitiers , F. 102.) Celui-ci mourut sans enfants vers 1525 et sa riche succession donna lieu à un long procès entre ses héritiers collatéraux, Jeanne Rideau, veuve d’André Chaillé, Marguerite Rideau, femme d’Antoine Terrasson, Jean Meignen, les Rabateau, les Tudert, etc. Un premier arrêt fut rendu le 7 septembre 1528 ; la plupart des héritiers s’opposèrent à son exécution. L’affaire paraît avoir été réglée par un autre arrêt du 7 novembre 1533, qui contient la longue et minutieuse énumération de tous les biens de la succession, leur répartition entre les parties et quelques renseignements de famille. (Arch. nat., X1a1526, fol. 465 v°-481.)procureur et P. Estève L’
Inventaire des archives de la ville de Poitiers ne contient qu’une seule mention de Jean Repin, procureur de la ville. C’est une plainte de lui déposée, le 6 septembre 1472, en la cour ordinaire de la sénéchaussée de Poitou, contre Yvonnet Le Pintier, prévôt de Montmorillon, lequel avait détenu en cette ville des moutons appartenant à Jean Garnier, habitant de Poitiers et du serment de la commune, en le voulant contraindre à payer le péage, contrairement aux exemptions et franchises des habitants. (N° 2019, p. 320.) On trouve, sous la date du 31 janvier 1422 n.s., l’aveu rendu par un Jean Repin de seize sexterées de terre, près, vignes, bois, etc., mouvant de Saint-Maixent à hommage lige, à cinquante sous de devoir et soixante sous de service. (Arch. nat., P 1145, fol. 115 v°.) En 1445, les chanoines de Sainte-Radegonde passèrent bail à Nicolas Repin, marchand de Poitiers, d’une maison sise dans cette ville près de la Chantrerie et des murs de clôture, (Arch. de la Vienne, G. 1365.) Dans la première moitié duxvi siècle, plusieurs membres de cette famille firent partie de l’échevinage.epour registre, et scellées de cire vert à double queue. Pierre Estève, qualifié alors étudiant à l’Université de Poitiers et appelant au Parlement d’une sentence du sénéchal du Poitou, obtint de la cour, le 30 janvier 1465 n.s., un mandement portant défense à Archambaud de Maxuel, son adversaire, et au procureur du roi en Poitou d’exercer des voies de fait et de ne rien entreprendre au préjudice de l’appelant, le procès pendant. (Arch. nat., X
2a34, fol. 74.) Nous n’avons point trouvé la suite de cette affaire ni aucune autre mention de ce personnage.
ce
Lettres de création de deux foires par an à Sepvret, en faveur de Mathurin Arembert, seigneur du lieu, procureur du roi en Poitou.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’humble supplicacion de nostre cher et
bien amé maistre Mathurin Arember Mathurin Arembert, procureur du
roi en la sénéchaussée de Poitou, a été l’objet d’une notice
dans notre précédent volume. ( Saint Lienne, disciple et collaborateur de saint
Hilaire, était honoré particulièrement dans le Poitou. Sa fête
se célébrait le 11a 4812, fol. 121 v°, 132 v°, 134 v°, 140 v° et
145.) Mathurin Arembert y fait rappeler par son avocat,
Bermondet, que l’office de procureur en la sénéchaussée de
Poitou avait été donné, dès l’an 1422, par Charles VII,
à Jean Arembert, son père, qui l’exerça jusqu’en 1439. A cette
date, « o le congié du roy », celui-ci le résigna au profit de
son fils et Mathurin, régulièrement pourvu et institué, en
remplit les fonctions jusqu’à la mort de Charles VII,
se les fit confirmer par Louis XI et les a toujours depuis
exercées sans contestation, jusqu’à cette nomination de Jean
Rousseau. Comment la question fut-elle tranchée, et le fut elle
par le Parlement de Poitiers, l’unique registre de cette cour
qui subsiste, à notre connaissance, et ne s’étend pas au delà du
7 septembre 1471, ne permet pas de répondre à ces points
d’interrogation. On voit, en tout cas, par les lettres
instituant les foires de Sepvret que, le 19 mars 1473, Mathurin
Arembert continuait à porter le titre de procureur du roi en
Poitou.er février. (Cf. Bollandistes, e
Ainsi signé : Par le roy, le sire de Bresuyre Jacques de Beaumont,
seigneur de Bressuire, sur lequel voy. ci-dessus, p. 235, note
3, et p. 315. Pierre de Sacierges, qui devint conseiller du
roi, maître des requêtes de l’hôtel, prieur de la Châtille en
1484 (Arch. nat., X2a 45, 2a 61, à
cette date) jusqu’à sa mort, arrivée le 9 septembre
1514.
Rémission octroyée à Jean Girard, franc-archer, qui, passant avec sa compagnie, par Vaussais, en la seigneurie de Civray, et s’étant pris de querelle avec divers habitants de cette localité qui refusaient de lui prêter des bœufs pour tirer de l’ornière son chariot de bagages embourbé sur le chemin, avait tué l’un d’eux, Jean Labbé, dit Villeneuve, et blessé le frère de celui-ci.
Loys, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de
Jehan Girard, franc archer, demourant à la Rochefoucault, estant de
present en nostre service à Lectore Lectoure, reprise par
Jean V comte d’Armagnac, qui s’y était enfermé de
nouveau avec son prisonnier, le sire de Beaujeu, fut assiégée
une seconde fois, dès la fin de janvier 1473, par les troupes
royales commandées par Robert et Ruffet de Balzac, auxquels Jean
Jouffroy, cardinal d’Albi, et le sire du Lude amenèrent des
renforts. On sait comment la place capitula le 6 mars et
comment, au mépris du traité, le comte d’Armagnac fut massacré,
le même jour, par les francs-archers de Guillaume de Montfaucon.
(Cf. Ch. Samaran, Le 25 janvier. Jacques de Beaumont, sire de
Bressuire, lieutenant général en Poitou, avait, comme on l’a vu
précédemment, convoqué le ban et l’arrière-ban à Montaigu, le
15 septembre 1472, et entra presque aussitôt en campagne contre
François II, duc de Bretagne. La ville d’Ancenis,
qui avait été prise après un siège de plusieurs jours, au début
des hostilités (7 juillet 1472), reçut une garnison française,
laquelle y demeura jusqu’à la fin de janvier 1473. La trêve
ayant été prolongée pour un an entre Louis XI et la Bretagne,
elle eut les mêmes conséquences qu’un véritable traité de paix :
Ancenis fut alors rendu à François II. Civray avait
été donné par Charles VII, en février 1443 n.s., avec
Melle, Saint-Maixent, Chizé et Sainte-Néomaye, à Charles
d’Anjou, comte du Maine, acquéreur quelques années plus tard de
la vicomté de Châtellerault (voy. notre t. VIII, Le roi était à Tonnay-Charente, venant de
Guyenne, le 12 avril, et le 17, à Notre-Dame de Celle. (J.
Vaësen, e
Ainsi signé : Par le roy, le sire de Beaujeu Pierre de Bourbon, sire
de Beaujeu, troisième fils de Charles Ier duc de
Bourbon et d’Agnès de Bourgogne, remis en liberté par la seconde
capitulation de Lectoure, suivie du meurtre de Jean V
comte d’Armagnac (6 mars 1473), allait épouser (contrat passé à
Jargeau, le 3 novembre 1473) Anne de France, fille de
Louis XI. Il prit le titre de duc de Bourbonnais et
d’Auvergne après la mort de son frère aîné Jean II,
connétable de France, décédé sans enfants, le 1er avril
1488. Lieutenant général du royaume pendant l’expédition de
Charles VIII en Italie (lettres du 9 août 1494), il
représenta le duc de Normandie au sacre de Louis XII et
mourut en son château de Moulins, le 8 octobre 1503.
Rémission accordée à Simon de Roches, meunier du moulin de Roches en la
paroisse de Tersannes, au ressort de Montmorillon, coupable du meurtre
d’un nommé Jamet, archer ou coutillier du sr de l’Isle-Jourdain,
qui, après l’avoir rançonné, l’avait attaqué et frappé le premier.
Loys, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de
Simon de Roches, mosnier, demourant au lieu, villaige et moulin de
Roches en la parroisse de Tercennes ou diocèse de Lymoges ou ressort du
siège de Montmorillon en nostre seneschaucée de Poictou, contenant que,
le premier jour de ce present moys d’avril, ung nommé Jamet, soy disant
archer ou coustilleur du seigneur de l’Isle
Jourdaing Pierre II de Combarel ou Comberel,
chevalier, seigneur de l’Isle-Jourdain, Rouhet, la
Motte-de-Beaumont, capitaine de cent arbalétriers. (Cf.
ci-dessus, p. 272, note.)
Ainsi signé : Par le Roy, à la relacion du Conseil. A. Texier. — Visa. Contentor J. Duban.
Rémission en faveur de Pierre Plumaut, d’Asnières, détenu prisonnier pour un viol commis par plusieurs de ses confrères de la confrérie de Saint-Sulpice, et auquel il n’avait pas participé autrement que par sa présence.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Pierre Plumaut le
viel, povre homme de labour, contenant que, le premier jour du mois de
septembre l’an mil L’église
paroissiale d’Asnières était sous le vocable de
Saint-Sulpice. Antoine du Chasteau, écuyer, s Ce Jean Guiot ou Guyot est dit
plus bas fils du seigneur d’Asnières, ce qui permet de
l’identifier assez facilement. Suivant la généalogie insérée par
M. Beauchet-Filleau dans la 1 Villefrier (Cassini),
paroisse d’Oradour-Fanais.r de
Château-Gaillard, fils puîné de Guillaume du Chasteau, écuyer,
sr du Fanet, et de Marguerite de Fontlebon, épousa
Elisabeth Prévost, fit accord avec son neveu Pierre, sr
du Fanet, le 16 mars 1506, et laissa un fils aussi nommé Pierre,
sr de Château-Gaillard. (re édit. du er
r d’Asnières, rendait encore hommage audit comte de
la Marche, comme seigneur de Champagnac, de la moitié de la
juridiction de Saint-Marsault. Son testament est daté du 22 mai
1481. Outre ses deux fils, Pierre et Jean, le sr
d’Asnières eut deux filles : Marguerite, femme de Dauphin de
Fougerat, écuyer, et Jeanne, mariée à Gracien de Passy, aussi
écuyer.e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. Ronssart. — Visa scriptoris, contentor. Du Ban.
Rémission obtenue par Pierre de Marvilleau, écuyer, sr de la
Vergnaye, poursuivi en Parlement parce qu’il avait, par amour pour
Marguerite de Razilly, veuve d’Antoine sire d’Argenton, fait une
déposition mensongère, profitable à Louis Chabot, seigneur de la Grève,
contre le sr de Montsoreau.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. A tous ceulx qui ces presentes
lettres verront, salut. L’umble supplicacion Antoine, seigneur d’Argenton, de Gourgé,
l’Hérigondeau, Souvigné, etc., avait épousé Marguerite de
Razilly, le 3 février 1455. Le 12 mars de la même année, il
reçut de Guy de Montfaucon, chevalier, s Louis Chabot, chevalier, seigneur de la Grève,
chambellan du roi, fils de Thibaut IX et de Brunissende
d’Argenton, ayant à peine six ans à la mort de son père, était
resté longtemps sous la tutelle de Guillaume, sire d’Argenton,
père d’Antoine, son aïeul maternel. On accusait celui-ci de
s’être montré peu scrupuleux dans l’administration de la fortune
de son pupille, d’avoir aliéné plusieurs terres importantes
comme celles de Pressigny en Gâtine, de Verneuil en la
châtellenie de Loches, si bien qu’à sa majorité, celui-ci se
trouvait dépouillé de plus de 500 livres de rente. La nouv.
édit. du Jean de Chambes,
s Blanc au registre. On peut,
ce semble, suppléer par les mots « qu’il en donnast ». Ou de Feugerais ; il avait été reçu conseiller
au Parlement de Paris le 10 mai 1454. Il était fils puîné de
Jean de Feugerais et de Catherine Le Beurrier, et épousa
Radegonde, fille de Robert Thiboust, président à mortier au
Parlement, dont il eut un fils, prénommé aussi Jean, qui fut à
son tour conseiller à la même cour, et deux filles. (Voy. F.
Blanchard, On devrait lire
plutôt « elle ». Jean Chambon, dont nous
rencontrons ici pour la première fois le nom, joua un rôle
important en Poitou sous Louis XI, quoiqu’il fût
étranger au pays. Blanchard le dit originaire d’Auvergne, et
cette assertion parait très vraisemblable. Nous n’avons
d’ailleurs trouvé aucun renseignement sur ce personnage avant sa
nomination comme conseiller au Parlement de Paris, le 16 avril
1454. Il fit partie d’une promotion nombreuse, parce que depuis
longtemps Charles VII n’avait pas pourvu aux vacances
de la cour. Sur une dizaine de conseillers lais nommés en même
temps que lui, les lettres patentes du 16 avril décident qu’il
prendra séance au second rang. Reçu par la cour, le 10 mai
suivant, avec Pierre Clutin, Jean de Feugerais et Raoul Pichon,
tous licenciés en lois, il fut confirmé dans cet office à
l’avènement de Louis XI, par lettres patentes du
8 septembre 1461, ainsi que les autres officiers du Parlement.
(Arch. nat., X Un inventaire du Indépendamment de
l’exercice de ces divers offices, Jean Chambon fut fréquemment
employé pour les affaires du roi, qui lui confia plus d’une
mission importante. Il fut avec Pierre de Rohan, seigneur de
Gyé, et deux autres, l’un des négociateurs du traité conclu avec
le duc de Bretagne, le 24 juillet 1477. ( Jean Chambon est surtout connu par
son rôle dans le long procès de la maison de La Trémoïlle,
héritière de celle d’Amboise, contre Louis XI, au sujet
de la vicomté de Thouars et autres terres ayant appartenu à
Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, et que le roi s’était
adjugées au détriment de Louis de La Trémoïlle et de ses
enfants. Il avait donné une bonne partie de cette dépouille,
comme l’on sait, à Philippe de Commynes. Peu de temps avant sa
mort, il eut, paraît-il, des remords et reconnut, en présence de
témoins, l’iniquité de sa conduite dans cette affaire. La
régente, Anne de Beaujeu, prescrivit une enquête sérieuse qui
aboutit à la restitution de l’héritage de Thouars aux La
Trémoïlle. M Mandement du 19 mars 1473,
ordonnant de prendre au corps et d’amener prisonnier à la
conciergerie du Palais Pierre Marvilleau, François Gibert,
Antoine Cauchon et Jean de Beauvoir, à la requête du procureur
général, qui avait relevé des charges sérieuses contre eux, «
r de
Saint-Mesmin, l’aveu de la terre d’Aubigny, testa en 1460 et
mourut l’année suivante sans postérité. Il était fils de
Guillaume sr d’Argenton, chevalier, et de Jeanne de
Naillac, héritière de tous les biens de sa maison, et avait
quatre sœurs : Brunissende, mariée, le 21 juin 1422, à
Thibault IX Chabot, sr de la Grève, tué à la
e édit., t. I, p. 102.) Razilly, ancien fief connu dès
le eer avril 1451 n. s., par Antoine, sr
d’Argenton, à Artus de Bretagne, comte de Richemont, comme
seigneur de Parthenay, à cause 1° de son herbergement de
Gourgé ; 2° de son herbergement de l’Herigondeau ; 3° de son
hôtel de Parthenay, sis près les murs de la ville en la paroisse
Sainte-Croix ; 4° d’une borderie de terre « desherbergée,
appelée la borderie aux Millés ». (Arch. nat., R1a 190,
fol. 66 à 69.) C’est cet héritage, qui en réalité revenait pour
la plus grande partie à sa mère, Brunissende d’Argenton, que
Louis Chabot, sr de la Grève, chercha et parvint même un
instant à s’approprier, à l’aide d’un faux et avec la complicité
de Marguerite de Razilly, veuve d’Antoine d’Argenton.r de
Montsoreau, et l’accusation de faux portée contre lui et
reconnue fondée, ce qui fut cause qu’il dut rendre Argenton,
dont le Parlement, sur le vu du titre faux, lui avait d’abord
reconnu la possession. Outre ces procès, dont il sera question
plus spécialement dans une note suivante, on peut indiquer ici
un arrêt rendu par la cour, le 17 janvier 1453 n. s., entre lui
et Jean de Graville (Arch. nat., X2a 26, fol. 220 v°), et
un acte du 26 août 1454, dans lequel Louis Chabot est qualifié
chevalier, seigneur de la Grève, de Moncontour et de Marnes et
accepte l’amortissement, moyennant vingt-sept écus d’or, d’une
rente de douze livres que lui devait le chapitre de
Saint-Hilaire de Poitiers. (Coll. dom Fonteneau, t. XII, p. 83.)
Il mourut à la fin de 1479 ou au commencement de 1480 ; son fils
et sa fille aînée décédèrent avant lui. Seule, Madeleine, née
après le 5 mai 1453, lui survécut ; elle avait épousé, le
4 février 1470, Navarrot d’Anglade, écuyer, chambellan du roi,
capitaine de Mauléon.r de Montsoreau, né vers 1400 ou 1410, suivant
Vallet de Viriville (Article de la r de Montsoreau fut mêlé à d’importantes
négociations diplomatiques. Il avait acquis la terre et
seigneurie de Montsoreau, en 1450, de Louis Chabot, sr de
la Grève, son beau-frère. Jeanne Chabot, sa femme, était en 1473
dame d’honneur de la reine Charlotte de Savoie, et recevait du
roi une pension de 1.000 livres, comme on le voit par le compte
de Guillaume de Nève, trésorier et receveur général de
Languedoc, pour l’année 1476. Ils eurent un fils, Jean de
Chambes, baron de Montsoreau, et deux filles : Nicole ou
Colette, seconde femme de Louis d’Amboise, vicomte de Thouars,
puis maîtresse de Charles, duc de Guyenne, frère de
Louis XI, morte en 1472 ; et Hélène, mariée, par
contrat du 27 janvier 1473 n. s., à l’illustre Philippe de
Commynes, auquel elle apporta entre autres biens la terre et
seigneurie d’Argenton. (Mlle Dupont, e
r Germier, et pria Gébert, « avec lequel il avoit
grant accointance tant au moien de la guerre que autrement », de
le venir trouver, ce qu’il fit. A cette entrevue, le sr
de la Grève lui montra « un blanc signé et seellé du feu
sr d’Argenton et une minute en papier », dont il le
requit très instamment de transcrire le contenu sur ledit blanc,
lui affirmant qu’il n’y avait aucun risque à courir et qu’il ne
lui en arriverait aucun inconvénient. Comme Gébert ne se prêtait
pas à ce désir, Chabot le menaça de le « destruire de corps et
de biens », mais ne parvint pas à vaincre sa résistance. Il
agissait d’accord avec Marguerite de Razilly, veuve du sr
d’Argenton, et la tenait au courant de ses démarches. Celle-ci
se chargea de continuer les pourparlers avec François Gébert ;
elle le fit venir à Champigny-sur-Veude, où elle s’était
transportée à la demande de son complice, « avec une solue
damoiselle », et sut si bien s’y prendre qu’elle le décida à ce
qui lui était demandé. Depuis, ayant su que Chabot s’était aidé
de ce faux titre dans le procès qu’il avait au Parlement contre
Jean de Chambes, et que par ce moyen il l’avait gagné, Gébert
« a fait conscience d’avoir emply ledit blanc signé et à ceste
occasion en a adverty le roy, qui a fait prendre par son
chancellier (Pierre Doriole) et Chambon, conseiller ceans, sa
confession sur ce, par devant lesquelx il a confessé la verité
du cas et en a requis pardon au roy ». Le jeudi 3 juin 1473,
François Gébert et Pierre Marvilleau, écuyers, demandaient à la
cour respectivement l’entérinement de leurs lettres de
rémission. Jean de Chambes, Philippe de Commynes, son gendre, et
le procureur général s’y portèrent opposants et exposèrent dans
une longue plaidoirie, le 10 du même mois, les procès
interminables qu’ils avaient été obligés de soutenir, les
dépenses qu’ils leur avaient occasionnées, et tous les dommages
que cette pièce fausse leur avait fait subir ; ils demandaient
que lesdites lettres fussent déclarées subreptices, obreptices,
inciviles et déraisonnables, et Gébert condamné à faire amende
honorable et à vingt mille écus de dommages-intérêts envers
lesdits de Chambes et Commynes. (Arch. nat., X2a 39, aux
dates.) On ne sait comment l’affaire se termina ; il n’en est
plus question sur les registres du Parlement, après cette date
du 10 juin 1473.1a 1483, fol. 242 ; er de Chaumont, qui,
ayant été nommé gouverneur de Bourgogne et de Champagne, a
résigné à son profit l’office de sénéchal. (lle Dupont pour la Société de
l’hist. de France, t. III, Preuves, p. 60.) Jean Chambon exerça
donc par commission l’office dont Charles d’Amboise était
titulaire, et l’un et l’autre en conservèrent, jusqu’à la
nomination de Philippe de Commynes, le premier les fonctions, le
second le titre et les prérogatives. Nous pouvons citer au moins
cinq autres actes dans lesquels Chambon prend cette qualité de
commis par le roi à l’office de sénéchal de Poitou. Le premier,
daté du 5 juillet 1474, est intitulé : « Commission donnée par
Jehan Chambon, conseiller et maître des requêtes ordinaire de
l’hôtel du roi, et 1a 1486, fol. 139.) Après que
Commynes eut été élevé à la dignité de sénéchal de Poitou, Jean
Chambon reprit l’exercice de la charge de lieutenant général de
la sénéchaussée. Il figure dans beaucoup de textes des années
1477 et suivantes en cette qualité et, entre autres, dans l’acte
de refus qu’il opposa, le 5 novembre 1482, à l’entérinement des
lettres patentes du 8 juillet précédent, rétablissant le siège
royal et les assises de Saint-Maixent. (A. Richard, r de Maigné et d’Echiré, fils de Guy,
sr de Malicorne, avec Catherine, seconde fille
d’Olivier de Coëtivy, seigneur de Taillebourg, janvier-avril
1479. Une très intéressante correspondance échangée à ce sujet a
été publiée par P. Marchegay, sous le titre : lle Dupont, dans son édition des
lle Dupont
pour la Société de l’hist. de France, t. III, p. 80-128.) Sous
Charles VIII, Jean Chambon fut maintenu dans son
office de maître des requêtes ordinaire de l’hôtel, et il en
exerça les fonctions jusqu’à sa mort, arrivée le 8 juin 1490 ;
il était âgé de soixante-six ans et fut inhumé dans le couvent
des Filles de l’Ave-Maria à Paris, où son épitaphe a été
recueillie. Ses armes étaient d’azur à la tour d’argent maçonnée
de sable. Il avait épousé Marie, fille de Philippe des Courtils,
conseiller au Parlement, et plusieurs de ses descendants en
ligne directe furent aussi conseillers au Parlement de Paris
dans le cours du e2a 40, fol. 55 v°). — Les procès touchant
la succession d’Argenton commencèrent peu de temps après la mort
d’Antoine sire d’Argenton (1461). Sa principale héritière était
sa sœur aînée, Brunissende, veuve de Thibault IX
Chabot, sr de la Grève, mère de Louis et de Jeanne, cette
dernière femme de Jean de Chambes. Ce fut celui-ci qui ouvrit
les hostilités. Le défunt était tenu envers lui à 2.200 livres
de rente à prendre sur ses biens. C’était une somme considérable
et qui engageait sinon la totalité, du moins une bonne partie de
la succession ; le sr de Montsoreau réclama son dû à sa
belle-mère, et un arrangement amiable termina ce premier
différend (1463). C’est alors que Louis Chabot, sr de la
Grève, intervint. Il avait été en procès avec Antoine d’Argenton
à propos de la tutelle de sa personne et de ses biens exercée
par Guillaume d’Argenton, père d’Antoine, dont l’administration,
disait-il, avait été désastreuse pour lui. C’était l’explication
qu’il donnait d’une prétendue lettre d’Antoine, qui lui faisait
cession, 2a 30,
fol. 259, 262, 276, 280 v°.) Le Parlement ne se prononça que le
19 mai 1469 ; l’arrêt expose toute la procédure antérieure,
énumère les nombreux châteaux, terres, fiefs et autres biens
ayant appartenu à feu Antoine d’Argenton, écarte la présomption
de faux, admet les pièces produites comme authentiques et envoie
le sr de la Grève en possession du château d’Argenton et
de la moitié du domaine, non seulement de cette seigneurie, mais
de toutes les autres provenant de la succession ; le reste est
abandonné à Jean de Chambes, sauf à acquitter certaines rentes
dont ladite succession était grevée. Louis Chabot avait donc
obtenu gain de cause, grâce à un titre suspect, mais dont la
fausseté n’avait pu être établie. (X1a 101,
fol. 85-87 v°.) Le sr de Montsoreau n’en prit pas
aisément son parti. D’abord, pour se venger de Marguerite de
Razilly, veuve de sr d’Argenton, qu’il considérait non
sans raison comme complice du sr de la Grève, il fit
saisir les meubles du château de la Motte-Coupoux, dont elle
jouissait en viager pour partie de son douaire, par sentences de
Jean Chambon, lieutenant du sénéchal, et de Jean Favereau,
prévôt de Poitiers ; mais en ayant appelé au Parlement,
Marguerite obtint la cassation des décisions des premiers juges,
par arrêt du 18 avril 1470. (X2a 36, fol. 288 v°.)
Persuadé qu’il y avait eu subornation de témoins, que des faux
avaient été commis, Jean de Chambes ne se tint pas pour
définitivement battu. Il entama de nouvelles poursuites contre
le sr de la Grève, devant le lieutenant du sénéchal de
Poitou, puis devant le Parlement de Bordeaux, installé
temporairement à Poitiers, qui, à la requête de Louis Chabot
lui-même, évoqua l’affaire. Des plaidoiries y furent prononcées,
le 17 décembre 1470 et les 20 et 26 août 1471, d’après l’unique
registre qui nous reste des archives de cette cour, pendant son
séjour à Poitiers. (X1a 4812, fol. 32 v°, 165, 166.) On
comprendra que nous ne puissions pas entrer dans le détail de
cette procédure, ce qui nous entraînerait beaucoup trop loin. En
même temps, le sr de Montsoreau s’était adressé en cour
de Rome et en avait obtenu « lettres de r de la Grève, et par les
memoires et lettres nuisibles » qu’il lui avait adressés pour se
mettre d’accord sur leurs fausses dépositions. (X2a 39,
date du 10 juin 1473.) Ainsi la veuve d’Antoine d’Argenton
elle-même avait avoué sa participation à la fabrication du faux
titre. Sa confession, jointe à celle de Pierre Marvilleau et de
François Gébert, promettait à Jean de Chambes une revanche
éclatante. L’affaire fut donc introduite de nouveau au Parlement
de Paris, où le sr de la Grève porta contre le sr
de Montsoreau une plainte reconventionnelle en subornation de
témoins et obtint, le 2 avril 1471, une ordonnance
d’information. (X2a 38, fol. 57.) Nous avons vu les
incidents résultant des rémissions obtenues par Marvilleau et
Gébert et de l’opposition de Jean de Chambes à leur mise à
exécution ; mais les registres criminels ne fournissent plus, à
partir du 15 juin 1474 (X2a 40, fol. 64 v°) aucun
renseignement sur le fond de l’affaire. Il est vraisemblable que
quelque puissant personnage prit l’initiative de la soustraire à
l’autorité judiciaire et de la terminer par un compromis, par
une satisfaction secrète donnée par le sr de la Grève à
son beau-frère. On sait en tout cas que les château, terre et
seigneurie d’Argenton restèrent en fin de compte à Jean de
Chambes, et qu’il les céda, moyennant une somme de 30000 écus
payée par le roi, à sa fille Hélène et à son gendre Philippe de
Commynes, par leur contrat de mariage. (lle Dupont, t. III, Preuves, p. 40,
183.)ee
Ainsi signé : Par le roy, le sire de Roscur Philippe de Commynes,
gendre de Jean de Chambes, sr de Montsoreau. (Contrat de
mariage du 27 janvier 1473 ; Mlle Dupont, édit. des
Rémission octroyée à Jean Béchet, seigneur de Genouillé, Savary Girard,
écuyer, Jean Méneguy et Louis Godelant, poursuivis pour le meurtre de
Jean de Peyré qui avait résisté à certaines des exigences
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de noz amez Jehan Bechet, escuier,
seigneur de Genoillé Fils de Pierre, déjà seigneur de Genoillé,
mort en 1444, dont il a été question dans notre huitième volume
( Savary Girard, écuyer,
était sans doute un cousin de Joachim Girard seigneur de Bazoges
ou de Jean Girard, son fils (cf. ci-dessous la note 4). Fils
puîné ou frère de Joachim, il n’aurait pu en droit être commis à
l’administration du domaine de Ciré, litigieux entre ledit
Joachim, s Jean Méneguy avait obtenu déjà, en
juillet 1468, des lettres d’abolition pour la part qu’il avait
prise avec Joachim de Velort, à la Ligue du Bien public
(ci-dessus n° MCCCCXLVI, p. 121.) Joachim Girard ici nommé était le fils aîné de
Renaud ou Regnault, seigneur de Bazoges, qui rendit à
Charles VII, dont il était maître d’hôtel, des
services diplomatiques importants. (Cf. notre t. IX, XXXII des
Les registres du Parlement vont nous fournir quelques
renseignements précis sur cette famille au Il ne s’agit pas ici du lieutenant pour le roi et
gouverneur militaire de la Rochelle (alors Thierry de
Lenoncourt), mais du chef de la justice ou sénéchal, qui en
effet était aussi qualifié gouverneur. Le titulaire de cette
charge était alors Jean Mérichon, seigneur d’Huré, Lagord, le
Breuil-Bertin, Auzance près Poitiers, etc., qui en avait été
pourvu, en 1471, par Charles de France, duc de Guyenne, et
confirmé par Louis XI, à la fin de mai 1472. (Amos
Barbot, Ce nom est écrit ailleurs Acquez ou Acquet, et
dans un endroit des plaidoiries, et sur le registre du
Parlement, à l’occasion de l’opposition qu’il fit à
l’entérinement des présentes lettres de rémission, il est appelé
« Guillaume de Achlet, escuier » (X Le tuteur désigné pour
prendre les intérêts de Catherine, Marguerite et Antoinette,
filles mineures, sœurs de Jean de Peyré, fut Jean Barrabin,
écuyer, cousin germain de leur père. (Cf. ci-dessus, p. 388,
note 1.) Charles de France, duc de Berry, puis de
Guyenne, Saintonge et gouvernement de la Rochelle, frère de
Louis XI, était mort le 25 mai 1472. (Cf.
ci-dessus, p. 172, note 1.) Nous allons énumérer sommairement les actes
de cette cause, depuis le moment où elle fut introduite au
Parlement de Paris. Elle y apparaît pour la première fois le
8 avril 1473. Jean Girart, écuyer, seigneur de Bazoges (le
procureur général joint avec lui) y est demandeur Le
13 juillet suivant, la cour eut à entendre les arguments pour et
contre l’entérinement et la mise à exécution des lettres, dont
nous publions ici le texte, ainsi que la version du beau-frère
et des sœurs de Jean de Peyré touchant la scène du meurtre et
ses causes déterminantes. « Feu messire Pierre de Peyré, en son
vivant, dit leur avocat, estoit noble chevalier, seigneur de
Ciré, de bonne et grande lignée, lequel et ses prédécesseurs ont
bien servy le roy en ses guerres, et mesmement à Montlehery
ledit feu messire Pierre servy le roy en grande et noble
compagnie et en grant dangier de sa personne, fut navré en
plusieurs parties de son corps, et y morut son frère. » L’an
1470, il trépassa, laissant un fils âgé de D’autre part, l’action intentée par Jean
Girard, sr de la Baugisière. (r de Bazoges, et Pierre de Payré.2a 21), fut nommé, conjointement avec son père,
capitaine de Saint-Michel-en-l’Herm, le 30 novembre 1446, bailli
du grand fief d’Aunis, par lettres du 31 juillet de la même
année, et depuis conseiller et maître d’hôtel du roi.
(Beauchet-Filleau, eer de Peyré, 1a 40, fol. 113.) Il avait épousé
Marguerite Meschin, dont il eut au moins cinq enfants, et était
mort avant le mois de mai 1406. Sa veuve dut soutenir au
Parlement de Poitiers un procès au sujet de son douaire contre
Pierre de Peyré, chevalier, en son nom et comme tuteur de son
frère, Jacques, et de sa sœur Catherine ; on voit dans un acte
du 18 mars 1430, que Jean de Peyré, autre fils puiné de
Pierre Ier, vivait à cette date, ainsi
qu’une autre sœur plus âgée, veuve alors de Guillaume Barrabin,
chevalier, dont elle avait un fils, Jean Barrabin, écuyer.
(X1a 9190, fol. 327, acte du 23 déc. 1434 ;
X1a 9192, fol. 174, acte du 18 mars 1430.) Jean de
Peyré, qui succomba sous les coups de Jean Béchet, sr de
Genouillé, et de Louis Godelant, était le fils de
Pierre II et ne laissa point d’autres héritiers que
des sœurs, comme on le voit dans les présentes lettres de
rémission et par le procès qui eut lieu au Parlement touchant
leur mise à exécution. (Ci-dessous, p. 392, note 2.)
Pierre II était déjà en procès au Parlement de
Poitiers, le 21 juillet 1422 : 1° contre Jean de Thorigné,
auquel il réclamait le quart du manoir de la Cour-Sicart, les
trois autres appartenant à Jean Racodet ; 2° contre Joachim de
Clermont, seigneur de Surgères, parce qu’il prétendait que les
habitants d’Ardillières, sujets de ce dernier, étaient tenus de
faire le guet et de participer à la garde du château de Ciré.
(X1a 9190, fol. 187 et 190.) Le 22 août 1429, on le
trouve prisonnier à Poitiers, le registre n’en donne pas le
motif (X2a 21, fol. 114), et le 23 décembre 1430, il
présentait à la cour des lettres de caution. (e2a 39, date du 3 juin
1473.) « Une autre maison du Poitou, dit M. Francisque-Michel,
celle d’Acquet ou Acquez, dont le nom correspond parfaitement à
un nom bien répandu en Écosse, celui de 2a 39 à la date du 8 avril 1473) et dans
un acte du 22 juin suivant (eer juin, et renvoyée au jeudi 3, pour recevoir la
déclaration de Jean Béchet et consorts, s’ils veulent, oui ou
non, réclamer le bénéfice des lettres de rémission du roi. Ce
jour, leur avocat affirme leur intention de « s’en aider ceans
et ailleurs où il appartiendra ». Le 22 du même mois de juin,
nouvelle plaidoirie sur la question de l’emprisonnement
préalable ; elle est tranchée suivant l’opinion soutenue par
Nanterre, avocat des sœurs de Jean de Peyré : « Appointé est que
les impetrans desdites lettres de rémission seront emprisonnez
en la Conciergerie, et les y a fait mener la court. »r de
Malicorne, qui « avoit grant gouvernement envers le duc de
Guienne » et à l’occasion des divisions existant entre le roi et
son frère, tenait à Surgères, dont il était seigneur, une forte
garnison contre le roi, à la tête de laquelle étaient les
meurtriers de Jean de Peyré, voyant que ces enfants, privés de
père et de mère, n’étaient pas à craindre, il résolut de
s’emparer de leur terre et seigneurie de Ciré, et commença à les
accabler de vexations. Il acquit tout d’abord de Jean Girart,
fils de Joachim, certain droit qu’il prétendait sur ladite
terre, après quoi il voulut s’en mettre en possession. Jean
Barrabin étant tout disposé à venir en aide à son cousin
germain, Jean de Peyré, le sr de Malicorne ouvrit les
hostilités contre lui, et pour lui faire dommage et deplaisir
« en une course fit mettre le feu en ses terres et fermes, et y
fit faire plusieurs invasions et rançonnements ». En même temps,
il fit mettre en la main du duc de Guyenne la terre de Ciré,
sous prétexte que Jean de Peyré n’était venu au service dudit
duc, et bien qu’il en eût obtenu main levée, elle fut en butte
aux courses et déprédations de ceux de Surgères, et
particulièrement du sr de Genouillé et de Savary Girard.
Le 1er août 1471, le sr de Malicorne les envoya à
Ciré avec d’autres de sa garnison, « armez et embastonnez » ;
ils vinrent au four banal, croyant y trouver Jean de Peyré ; ils
n’y rencontrèrent que « damoiselle Jehanne », laquelle était
accompagnée seulement de son page, âgé de douze ans, et d’un
autre valet ; ils la déchevelèrent et traînèrent, battirent ceux
qui étaient avec elle, et même Jean Méneguy frappa d’un coup de
dague à l’épaule Antoine Mesgret, un autre de ses serviteurs.
Averti de cette agression, Jean de Peyré arriva sur les lieux,
sans pourpoint, ni armure, ni bâton, revêtu d’une robe longue.
Aussitôt Savary Girard le menaça de son épieu, sur lequel il mit
la main afin qu’il ne l’en frappât, mais il ne parvint pas à le
lui ôter. Savary, de son côté, tirant de toute sa force pour
dégager son arme, tomba en arrière et entraîna Jean de Peyré sur
lui. C’est alors que le sr de Genouillé tira son épée et
« par derrière en traïson en frappa Jean par la cuisse jusques
au fondement, et tournant son arme dedans la playe pour la faire
plus grande lui dit : "Villain, y t’y failloit venir !" » Peyré
se releva, mais après quelques pas il chut à terre et mourut sur
la place, au bout d’une heure, sans confession. Son meurtrier
refusa de le secourir, d’aider à étancher le sang, et montrant
son épée toute sanglante, il se vanta hautement de l’acte qu’il
venait de commettre, puis disparut. Privées de leur soutien, les
sœurs de Jean de Peyré trouvèrent asile auprès de la veuve de
Nicole Chambre, l’ancien capitaine de la garde écossaise, (elle
se nommait Catherine Chenin et demeurait à
Villeneuve-la-Comtesse) et y demeurèrent jusqu’au mariage de
Jeanne avec Guillaume Achlet, archer de la garde du corps. Jean
Barrabin obtint des lettres décrétant de prise de corps les
meurtriers de son cousin, mais personne n’osa les exécuter par
crainte du sr de Malicorne. L’avocat expose ensuite les
procédures faites à la Rochelle, déclare que la cour doit
refuser l’entérinement des lettres de rémission et demande les
peines les plus sévères contre les coupables, sans oublier la
réparation pécuniaire due aux sœurs de Jean de Peyré. Jehan
Béchet et consorts répliquèrent, le 15 juillet ; leur plaidoirie
est naturellement la paraphrase des lettres de rémission. Les
quelques autres renseignements que l’on y pourrait puiser ne
présentent que peu d’intérêt. (Arch. nat., X2a 39, reg.
non folioté, aux dates des 8 avril, 25 mai, 1er, 3 et
22 juin, 13 et 15 juillet 1473.) Nous n’avons pas trouvé d’autre
suite à cette affaire de l’entérinement de nos lettres de
rémission.r de Bazoges, à Guillaume Acquelet et à Jean
Barrabin, que nous avons annoncée au début de cette note, avait
continué son cours, indépendant de l’affaire de meurtre et
d’entérinement de rémission. Le même Jean Girard, qui avait sans
doute repris du sr de Malicorne les droits qu’il lui
avait cédés, s’était plaint à la cour que, au mépris de l’arrêt
plaçant la terre et le domaine de Ciré, les port et passage du
Gué-Charreau et les cens et revenus de la Jarrie sous
l’administration de commissaires royaux. Guillaume Acquelet,
écuyer, mari de Jeanne de Peyré, et autres avaient pris et levé,
2a 40,
fol. 65.) Nous n’avons point trouvé non plus à qui les château,
terre et seigneurie de Ciré furent définitivement adjugés : aux
héritiers de Peyré ou au sr de Bazoges.me
Ainsi signé : Par le conseil. Budé. — Visa.
Rémission en faveur de Jean et Macé Mercier, frères, demeurant à
Noyers-l’Abbaye, et de Julien Hubert, âgé de trente ans, leur
beau-frère, demeurant à Port-de-Piles, tous trois cordonniers, coupables
du meurtre d’un nommé Jean Cornet, qui leur avait cherché querelle dans
une hôtellerie du bourg de Sauvage, où ils se trouvaient en compagnie de
Jacquet Clemens, prévôt de Nouâtre Jean Du Fou, sr de
Rustrenan, chambellan de Louis XI, bailli et gouverneur
de Touraine, frère d’Yvon Du Fou, était alors seigneur de
Nouâtre, à cause de sa femme, Jeanne de La Rochefoucauld. Il
obtint du roi des lettres patentes, données aux Montils, le
26 février 1467, lui conférant le droit de guet et de garde sur
les habitants de ladite seigneurie, et d’autres, datées
d’octobre 1469, établissant à Nouâtre un marché chaque semaine
et quatre foires par an. (Carré de Busserolle, e
Lettres de don à Louis, seigneur de Belleville, de tout le droit de traite appartenant au roi sur le port de Cosnac (Saint-Thomas-de-Conac), en compensation d’une partie de ce qui lui était dû à cause de la cession par lui faite à Louis XI des ville, château, baronnie, terre et seigneurie de Montaigu.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, comme puis naguères nostre ame et feal cousin, conseiller et
chambellan, Loys seigneur de Belleville, nous ait baillé et laissé, pour
nous et noz successeurs perpetuellement et à tous jours, les ville,
chastel, baronnie, terre et seigneurie de Montagu en Poictou Louis
de Belleville, seigneur de Montaigu, chambellan du roi, était
l’aîné de cinq frères et une sœur, enfants de Jean III
Harpedenne, dit de Belleville, sur lequel voy. nos t. VIII et X
( Louis XI, qui à plusieurs
reprises avait eu à se venger des intrigues de
François II, duc de Bretagne, avec Charles le
Téméraire, ou à repousser ses agressions, regrettait de ne point
posséder en propre quelque bonne place forte sur la frontière de
Bretagne. Montaigu, à ce point de vue, méritait d’être l’objet
de ses préoccupations. Louis de Belleville, seigneur du lieu,
était fidèle, et le roi lui ayant demandé, le 14 août 1467,
l’engagement de garder loyalement cette place à son service
contre le duc, il n’hésita pas à en prêter le serment (Arch.
nat., J. 183, n° 154) ; il donna du reste une preuve de cette
fidélité en repoussant trois mois plus tard les Bretons qui
étaient venus assaillir Montaigu et en leur donnant la chasse
jusqu’à Clisson. (Dupuy, L’abandon du droit
de traite sur le port de Cosnac, dont le texte est publié ici,
constitue une nouvelle preuve du vif désir de Louis XI de
terminer cette affaire coûte que coûte. Elle lui tenait
tellement à cœur que, sans attendre la signature du traité, dès
le 2 août, de Sablé, il écrivait au sire de Bressuire, lui
annonçant qu’il venait de nommer gouverneur de Montaigu le
sr de Migré, Renée et Marguerite, nommés dans des
lettres patentes de mai 1474, dont on trouvera le texte plus
loin, à leur date, et dans un acte de vente du 16 juin 1478.
(Bibl. nat., ms. fr. 20647, pièces orig., vol. 279, n° 18.)
Louis Ier de Belleville mourut après le
26 décembre 1473 et avant la fin d’avril 1474. Le 14 novembre
1473, Louis XI lui fit don, par lettres données à la Cour-Dieu,
des fruits, revenus et émoluments des ville, terre et seigneurie
de Montaigu jusqu’à cette date ; il y est qualifié chevalier,
chambellan du roi, 1a 68, à ces dates.) Le 13 mai 1471, Louis de
Belleville était appelant au Parlement de Bordeaux,
provisoirement installé à Poitiers, contre Louis de Beaumont,
sr de la Forêt, qui avait fait saisir et mettre en
criée quelques-uns de ses héritages et des biens appartenant à
sa sœur Marie, veuve de Bertrand Larchevêque, seigneur de
Soubise, en payement d’une somme à laquelle ils avaient été
condamnés envers lui, par sentence du sénéchal de Poitou.
(X1a 4812, fol. 145 v°.) Treize ans plus tard, sa
veuve, Marguerite de Culant, et deux de ses frères, Antoine et
Gilles de Belleville, étaient encore en procès contre ledit de
Beaumont ou ses ayants cause au sujet des criées des terres de
la Lande et de Saint-Hilaire-le-Vouhis. (Acte de février 1484,
X1a 4825, fol. 140 v°.) Citons encore deux quittances
de Louis de Belleville, chevalier, l’une du 9 avril 1471 n.s.,
l’autre du 15 mai 1478, chacune de 800 livres, montant de sa
pension d’une année. Louis XI avait porté cette pension à 1.200
livres pour l’année 1474. Ce fut sa veuve qui en bénéficia ;
elle en donna quittance, pour elle et au nom de ses enfants
mineurs, le 4 juin 1475. (Bibl. nat., ms., pièces orig.,
vol. 279, nos 14, 15 et 16.) Le n° 17 du même recueil est
un mandement du roi au sénéchal de Poitou, donné à
(er, p. 194.) Malgré tout, il parut
préférable au roi de se rendre acquéreur de la place et il
traita de cette affaire avec Louis de Belleville, puis avec sa
veuve et ses enfants. L’importance des concessions qu’il leur
fit tout d’abord en échange indique assez le haut intérêt qu’il
attachait à cette possession et combien il était pressé de
mettre son projet à exécution. Le 1er janvier 1473, peu
de temps après avoir signé avec François II la
prolongation de trêve pour un an, il avait visité Montaigu (Dom
Lobineau, er, p. 720), et
il ne tarda pas à entamer les pourparlers. Le 28 juillet, à
Montsoreau, le sr de Belleville s’engagea verbalement à
céder Montaigu au roi en toute propriété, moyennant des
compensations à débattre ; le 1er août, il passa
procuration, datée dudit Montaigu, à Marguerite de Culant, et
celle-ci, quatre jours après, signa avec Louis XI à Sablé
(4 août 1473) le traité de cession définitive. En échange de
Montaigu, le roi abandonnait tout le comté de Dreux, et, comme
il ne pouvait en disposer tout de suite, en attendant, il
baillait en gage au sr de Belleville le comté d’Évreux et
la terre et seigneurie de Montmorillon. Louis avait quatre
frères, Jean, Antoine, Jacques et Gilles, et une sœur, la dame
de Soubise, qui tous prétendaient avoir droit au dédommagement,
« comme ayant chacun une part sur la succession de
Belleville-Montaigu ». Louis XI ne chicana pas ; il leur promit
tout ce qu’ils demandèrent. Le sr de Belleville voulut se
réserver quelques paroisses de la châtellenie de Montaigu, comme
les Brouzils, Chavagnes, etc., et cette concession lui fut
accordée sans difficulté. (1,
cote 2208.) Le mois précédent, 12 novembre 1473, il avait donné
quittance de 600 livres, sur les 10.000 livres que le roi lui
avait promises en outre pour le récompenser de la cession de
Montaigu. (r de Blanchefort, et le pressant d’envoyer dans la
place le plus diligemment possible une garnison et « trente ou
quarante gentilshommes bien seurs, et qu’ilz y soient samedi
prochain, bien habillez et en bon point, etc. ». (J. Vaësen,
Ainsi signé :
Lettres de création de quatre foires par an et d’un marché chaque semaine
à Cosnac en Saintonge, en faveur de Louis, sire de Belleville,
conseiller et chambellan du roi, seigneur du lieu. « Donné à Sablé, au
moys d’aoust l’an de grace mil
Lettres affranchissant de toute taille et imposition les moulins que Louis de Beaumont, seigneur de la Forêt-sur-Sèvre, a fait édifier à Missé, près Thouars, ainsi qu’un pavillon servant de résidence au roi, quand il vient chasser dans le pays, et exemptant du guet et de toute garde le meunier qui est ou sera à l’avenir fermier desdits moulins.
Loys, etc. Savoir faisons à tous, presens et advenir, que, considerans la
plaisance et deduit qui est environ les moulins que nostre amé et feal
conseiller et chambellan, Loys de Beaumont, chevalier, seigneur de la
Forest Sur Louis de Beaumont, chevalier, seigneur de la
Forêt-sur-Sèvre, du Plessis-Macé, de Vallans, etc., voy. deux
notices dans nos volumes précédents ( Louis XI était, dans le
courant de janvier précédent, à Missé, d’où sont datées les
lettres publiées ci-dessus, sous le n° MDXV, p. 343-345. Le texte porte « remettons ».1a 8606, fol. 223 v°.) Dans une missive adressée des
Ponts-de-Cé à la Chambre des comptes, le 17 juillet 1470, par
laquelle il la presse d’entériner cette donation, il donne pour
raison de cette libéralité « que led. seigneur de la Forest nous
a bien et loyalement servi et sert chascun jour en lle Dupont, pour la Société de l’Hist. de France,
t. III, p. 260-268.) Le même volume montre, d’après un
interrogatoire de Commynes du 23 juillet 1487, dans le procès
qui lui fut intenté sous Charles VIII, que le sr
de la Forêt fut l’un de ses accusateurs. (e
Ainsi signé : Par le roy. Thillart. — Visa.
Rémission donnée en faveur de Guillaume Huldot, clerc, coupable du meurtre de Colas Regnault, dit Audouin. Jean Huldot, curé de Blanzay, se voyant contester par Jean de Saint-Amant la dîme de blé des Combes-de-Frost, avait emmené Guillaume, son frère, et six hommes, un soir, fort tard pour la récolter et en prendre possession. Le cultivateur du champ et ses compagnons s’y étant opposés par la force, Guillaume Huldot, en résistant à celui-ci, lui avait porté un coup mortel.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Guillaume Huldot,
clerc, contenant que à l’occasion de ce que Jehan Huldot Le
registre criminel du Parlement, au 2 décembre 1485, contient
l’ordonnance suivante qui paraît viser ce personnage : « Veues
par la court certaines informacions faictes à la requeste des
chappellains des commandises de la Magdalaine en l’eglise
Saint-Ligier de Saint-Maixent, sur plusieurs excès et attemptas
à eulx faiz par messire Jehan Hueildot, prebstre, et tout
consideré ; lad. court a ordonné et ordonne que ledit messire
Jehan Hueildot sera adjourné à comparoir ceans en personne, sur
peine d’estre actaint et convaincu desdiz excès et attemptas,
pour respondre au procureur general du roy à telz fins et
conclusions qu’il vouldra contre luy prendre et elire, et ausdiz
chappellains à fin civille seulement, proceder et faire en
oultre selon raison. S. Hennequin, rapporteur. » (Arch. nat.,
X Blanc au registre. La dîme des blés ayant
dû être levée lors de la moisson qui se fait au mois de juillet,
la fête de saint Marsault dont il est ici question ne peut être
que celle de saint Martial, apôtre de l’Aquitaine, qui se
célèbre le 30 juin.2a 51, à la date.) Un autre membre de cette famille,
Geoffroy Huildot, avait, l’année suivante, interjeté appel d’une
sentence rendue contre lui par Alexandre Arnault, juge de
Civray. Comme il ne comparut pas à l’ajournement, le procureur
général demanda et obtint congé contre lui, le 31 juillet 1486.
(1a 54, à cette date.)
Ainsi signé : Par le Conseil. Gontier. — Visa. Contentor. F. Aude.
Rémission octroyée à Jean Nicolas, poursuivi pour usage de faux dans un procès des habitants de Saint-Jean et de Notre-Dame de Monts contre le sire de Rohan, leur seigneur, au sujet d’une redevance annuelle de huit cent cinquante livres tournois que celui-ci leur réclamait.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Nicholas, contenant que pieça
procès se meust en nostre court de Parlement entre le sire de Rohan,
d’une part, et les habitans de Saint Jehan et Nostre Dame de Mons et de
Maredouz, d’autre, sur ce que ledit s Sur ce procès, cf. ci-dessus, p. 237,
note 2, et p. 246, note. Il s’agit d’Édouard de Lancastre, né en
1453, fils de Henri VI, roi d’Angleterre, et de
Marguerite d’Anjou, fille du roi René. Venu en France, au mois
de juin 1470, avec sa mère et avec Richard Nevill, comte de
Warwick, dont il épousa la fille, en présence de
Louis XI, aux Ponts-de-Cé, le 25 juillet. Mais
c’est au mois de novembre suivant seulement que le prince de
Galles vint à Paris, en compagnie de la reine sa mère et de sa
jeune femme, escortés des comtes d’Eu, de Vendôme, de Dunois et
autres gentilshommes que le roi avait choisis à cet effet.
L’évêque de Paris, l’Université, le Parlement, le prévôt de
Paris avec le Châtelet, les prévôt des marchands et échevins
allèrent le recevoir en dehors de la porte Saint-Jacques, par où
ils firent leur entrée dans la ville. ( C’est
avant la visite du prince de Galles à Paris que Jean Nicolas
s’était déjà fait délivrer des lettres de rémission par le roi
de France, comme on le voit au procès du vicomte de Rohan contre
les habitants de Saint-Jean-de-Monts : « Dudrac pour lesdiz
habitans dit que pieça, durant unes vacacions, Jehan Nicolas
obtint lettres de rémission desquelles il requist l’enterinement
en l’une des chambres des enquestes, par devant feu maistre
Jehan Dauvet, lors premier président ceans, et avant que estre
passé outre, le procureur du roy requist que fust oy en la
court, et demoura la matière oudit estat, sans ce que autrement
y fust procedé ; et depuis a obtenu autres lettres de rémission
du prince de Galles, au moien desquelles il fut elargy à ung
jour, auquel il ne revint point. » (Arch. nat., X L’acte de rétractation avait été reçu le
20 mai 1471, par Jean Thibault, Jean Garnier et Louis Avril,
notaires, demeurant à Saint-Hilaire-de-Rié, lit-on dans un
mandement du Parlement, daté de 26 juillet 1473, les ajournant
devant la cour pour être interrogés sur le contenu audit acte et
être confrontés avec Jean Nicolas, Guillaume Bruneau, Nicolas
Simonneau et Jean Chupeau, alors prisonniers à la Conciergerie.
(Arch. nat., X Jean des
Plantes avait été reçu conseiller au Parlement de Paris, le
15 mai 1454. Dans les
considérants de l’arrêt du 21 juillet 1475, il est dit que
Guillaume Bruneau, Jean Chupeau et Nicolas Simonneau s’étaient
ingérés, par le moyen de Jean du Boys, écuyer, d’inciter Jean
Nicolas à rétracter tout ce qu’il avait avoué touchant les faux
devant la cour et ses commissaires, et que ledit Simonneau, en
qualité de notaire, avait rédigé la minute d’un acte par lequel
il s’engageait, au nom des habitants de Notre-Dame et de
Saint-Jean-de-Monts, à donner audit Nicolas, en reconnaissance
de ce désaveu, cent écus d’or, et à Jean Du Boys un cheval du
prix de vingt écus. Poursuivis pour ce fait et décrétés de prise
de corps, le 14 avril 1472, ils furent amenés prisonniers à la
Conciergerie du Palais. Simonneau nia d’abord, puis, mis à la
torture, il avoua ce qui précède, y compris la rédaction de
l’acte. Le 9 février 1473, ils obtinrent tous trois leur
élargissement, à condition d’élire domicile à Paris, chez Jean
Valin, leur procureur, et de se représenter devant la cour le
15 mai suivant. On voit par un autre acte qu’ils étaient de
nouveau détenus à la Conciergerie le 26 juillet 1473.
(X D’après une pièce du procès, ce Jean Du Bois
jouait un double jeu, du moins Jean Nicolas l’affirme. Il fait
dire par son avocat que Bruneau, Chupeau et Simonneau étaient
venus le trouver en l’église des Jacobins de Paris, où il était
en franchise, et lui « disrent qu’il avoit mal fait d’avoir dit
que sadite rémission contenoit vérité et qu’il convenoit qu’il
dist le contraire et qu’il se desdist et que, s’il le faisoit,
ilz lui donneroient cent escuz et par an une somme d’argent et
l’envoyeroient en lieu qu’on ne le sauroit trouver. Laquelle
chose oye par ledit demandeur, il dit aux dessus diz qu’ilz
meissent par escript ce qu’ilz disoient et leurs promesses ; ce
qu’ilz firent et le baillèrent à Jehan Du Boys pour le pourter
au demandeur, mais Du Boys le pourta au trésorier de Rohan … »
(Plaidoirie du 18 avril 1474 ; Arch. nat., X Jean Nicolas, qui n’avait pu encore
faire entériner ses deux premières lettres de rémission, requit
au Parlement la mise à exécution de celles-ci, mais il ne fut
pas plus heureux. Les habitants de Notre-Dame et de
Saint-Jean-de-Monts et du Marais-Doux se joignirent cette fois
au vicomte de Rohan, seigneur de la Garnache, et au procureur
général pour s’y opposer. L’affaire fut plaidée le 18 avril 1474
(Arch. nat., Xr de Rohan maintenoit lesdiz
habitans devoir par chacun an huit cens cinquante livres tournois, et
lesdiz habitans au contrairer de Rohan huict solz pour feu, et fut ledit suppliant, qui
lors estoit pour la fabrique de l’eglise, chargié par lesdiz habitans
d’aler querir ladicte lettre, ce qu’il fist ; et estoit r de Rohan, fist tant que ledit prebstre, qui avoit fait
ladicte faulse lettre, confessa le cas et qu’il avoit baillé ladicte
lettre audit suppliant. Lequel suppliant fut admené prisonnier en la
Conciergerie de nostre Palais à Paris, desquelles il fut depuis mis hors
par le prince de Galles2a 39,
date du 18 avril 1474.)2a 40, fol. 75 v°.)r de Rohan. A quoy, après que ledit suppliant le sceut,
obtempera et s’en vint en ceste ville de Paris, où il fut interrogué sur
les choses dessus dictes par noz amez et feaulx conseillers, maistres
Jehan Lemaire et Jaques Fournier, conseillers en ladicte court, et
depuis par ledit Desplantes, ausquelz il confessa bien que les lettres
qu’il ala querir par devers ledit prebstre de par lesdiz habitans
estoient faulses, et qu’il estoit vray ce qui estoit contenu en sadicte
remission, non confessant avoir fait ladicte depposicion. Et comme ledit
suppliant estoit par ladicte ville de Paris, vindrent devers luy
Guillaume Bruneau, Jehan Chupeau et Colas Symoneau, habitans desdictes
parroisses de Nostre Dame et de Saint Jehan de Mons2a 38, fol. 201 v° ; X2a 40, fol. 48, 75 v°,
195 v°.) L’arrêt du 21 juillet 1475 ne mit pas fin aux
poursuites dirigées spécialement contre Bruneau, Chupeau et
Simonneau, car il ne statue pas en ce qui les concerne, et,
d’autre part, à cette même date, on trouve un autre mandement de
la cour, leur enjoignant de comparaître personnellement le
lendemain de la Saint-André 1475, sous peine de bannissement du
royaume et de confiscation de corps et de biens, et d’être
convaincus des cas et crimes à eux imposés, pour répondre au
procureur général à toutes fins et au vicomte de Rohan à fin
civile seulement. (X2a 40, fol. 251.)2a 39, à la
date.)2a 39) ; nous ne nous arrêterons pas aux
arguments que firent valoir pour ou contre les avocats des deux
parties. Les principaux faits exposés dans ces plaidoiries,
s’ils contredisaient ou complétaient le contenu des présentes
lettres de rémission et de celles d’avril 1470 en faveur de
Denis Berthelot (ci dessus, p. 235 et suiv.), nous les avons
notés en ces deux endroits, et cela peut être considéré comme
suffisant. Nous nous contenterons ici de donner la partie de
l’arrêt du 21 juillet 1475 qui concerne Jean Nicolas. Il
qualifie de subreptices et obreptices les rémissions qu’il s’est
fait délivrer et déclare qu’elles ne lui seront pas entérinées.
En réparation des faux, variations et parjures dont il s’est
rendu coupable ou complice, il le condamne à faire amende
honorable au vicomte de Rohan et au procureur général,
publiquement et devant la cour, d’une part, et au lieu de la
Garnache, d’autre, nu-tête, en chemise et à genoux, tenant à la
main une torche de cire ardente du poids de quatre livres, en
proclamant à haute voix que faussement et iniquement il a fait
faire par Denis Berthelot et autres, ses complices, une fausse
lettre de Maurice de Belleville et que de ce il requiert
humblement pardon au roi et audit vicomte. Ce fait, ledit Jean
Nicolas sera tourné au pilori à Paris, un jour de samedi, et
payera au vicomte de Rohan une amende de cinquante livres
parisis et au roi une somme semblable ; il devra tenir prison
fermée jusqu’au parfait accomplissement desdites peines.
(X2a 40, fol. 196.) Le même jour, 21 juillet, de
l’ordonnance de la cour et à la requête de Jean de Rohan,
sr de la Garnache, le premier huissier ou sergent sur
ce requis reçut mandement et commission de prendre au corps et
de constituer prisonnier Jean Nicolas, partout où il pourra être
trouvé dans le royaume, hors lieu saint, et de l’amener sous
bonne garde à la Conciergerie, pour obéir à justice et exécuter
son arrêt, ou, dans le cas où il ne pourrait être pris, de le
sommer de comparaître devant la cour, le lendemain de la
Saint-André, 1er décembre suivant. (me
Ainsi signées : Par le roy, à la relacion du conseil. J. de Bidant. — Visa. Contentor. D’Asnières.
Lettres d’abolition octroyées à Péron de Basché, complice du feu duc de Calabre, fauteur de conspirations et machinations contre l’autorité royale en faveur de Charles duc de Bourgogne.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Peron de
Basché La nouvelle édit. du Il
s’agit bien certainement de Nicolas d’Anjou, duc de Calabre du
31 décembre 1470 au 24 juillet 1473, époque de sa mort. L’on a
vu précédemment que son mariage avec Anne de France ayant été
rompu, il se ligua avec Charles le Téméraire contre
Louis XI, auquel il reprochait de n’avoir point
soutenu ses prétentions à la couronne d’Aragon. (Ci-dessus,
p. 247, note ; 250, note.) Son père Jean d’Anjou, aussi duc de
Calabre, fils du roi René et d’Isabelle de Lorraine, l’un des
hommes de guerre les plus réputés de son temps, avait d’ailleurs
pris part avec le duc de Bourgogne contre le roi de France, à la
guerre du Bien public.ne de Vivonne). La
plus ancienne mention à laquelle il se réfère est un aveu du
fief des Bâchers fait à Lusignan par Guillaume Bascher, fils
d’Antoine, le 27 octobre 1498. Nous pouvons y ajouter qu’un
autre Guillaume Bascher fit, le 21 août 1419, hommage au dauphin
Charles, comte de Poitou, de son hébergement de Mougon, sis près
du Port-de-Lavairé. (Arch. nat., P. 1144, fol. 27.)
Ainsi signé : Par le roy. Tilhart. — Visa. Contentor. J. Duban.
Rémission obtenue par Jean Grossin, meunier à Marnes près Moncontour, détenu prisonnier audit lieu pour la mort de Simon Boinart. Celui-ci étant venu l’attaquer dans sa maison avec André Baudrais, Grossin l’avait repoussé à coups de trique et, en reculant, il était tombé dans la Dive, où il s’était noyé.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Grossin A propos de ce
nom et bien que vraisemblablement il s’agisse d’un personnage
différent, nous mentionnerons des poursuites criminelles faites
au Parlement, à la requête de Pierre Frétart, prieur du Busseau
(ce prieuré était un membre de l’abbaye de Bourgueil-en-Vallée),
contre Artur et Marc Rataut, Jean Giraud, prêtre, Jean du
Coudray, Jean Grossin, Pierre de Sazay, etc., etc., qu’il
accusait d’excès et violences contre sa personne et ses biens.
Artur Rataut prétendait, de son côté, à la possession du prieuré
et avait tenté, avec l’aide de ses complices, dont plusieurs
francs-archers, de s’en emparer par la force. Les actes de cette
procédure s’étendent du 9 août 1459 au 11 janvier 1462 n.s.
(Arch. nat., X On pourrait lire aussi
bien « Brinart » ou « Brivart ».2a 29, fol. 76 v°, 128 v°, 182 v°, 209,
241 v° ; X2a 30, fol. 91 v°, 100.)ee
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. Authouys. — Visa. Contentor. D’Asnières.
Rémission donnée au profit de Jean Michelet, âgé de vingt-cinq ans, natif
du pays et duché de Touraine, et d’Antoine Galepeau, âgé d’environ vingt
ans, tous deux serviteurs de Louis de Signy, dit Tranchelion, écuyer,
seigneur du Breuil Famille fixée au Sur Antoine de
Chabannes, comte de Dammartin, cf. ci-dessus, p. 291, note
1.er de
Bastarde ; en considération de cette union, « le père de la
future lui donna le lieu, fief, seigneurie, manoir, hôtel et
maison du Breuil, situé sur la rivière de Nahon, avec ses
dépendances pour préciput ou pour droit d’aînesse, tel qu’il
aurait pu appartenir à son fils aîné, s’il en avait eu un, à
condition que le second des enfants mâles qui en naîtraient et
ses ayans cause porteraient les armes de lui donateur » (de
gueules au cygne d’argent). Par le même acte, Robinet d’Orléans
cédait à Hugues de Signy, écuyer, au cas qu’il survivait à
Catherine d’Orléans, sa femme, sœur dudit Robinet, l’usufruit de
la terre de Bastarde, sa vie durant ; 2° Gabrielle, qui épousa
François de la Roche-Aymon, écuyer. Le 2 juin 1503, ils
transigèrent avec Robinet d’Orléans et Jeanne de Signy, au sujet
de la dot de celle-ci. (D’Hozier,
Lettres portant cession à Marguerite de Culant, veuve de Louis de Belleville, chevalier, des château, châtellenie, terre et seigneurie de Montmorillon en Poitou, et des villes, châteaux, terres et seigneuries de Saujon, Nancras et Champagné en Saintonge, au lieu du comté de Dreux qui avait été promis audit de Belleville par le traité d’échange, qu’il avait fait avec le roi, des ville, château et châtellenie de Montaigu.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, comme par certain traictié et appoinctement naguères fait et
passé entre nous, d’une part, et feu Loys, en son vivant nostre cousin,
seigneur de Belleville Sur ce personnage, cf. notre vol. précédent,
p. 367, 407, 454 et 456, notes, et ci-dessus, p. 395, note
2. Il s’agit ici du traité signé à Sablé, le
4 août 1473, dont nous avons donné une courte analyse dans une
note, ci-dessus, p. 397. La mort de Louis de Belleville,
survenue peu de temps après, ou tout autre circonstance en ayant
empêché l’exécution, les négociations furent reprises avec sa
veuve, ses enfants et ses frères et aboutirent aux nouvelles
conventions énumérées dans les présentes lettres patentes. Elles
n’eurent d’ailleurs pas plus d’effet que les premières, et ce ne
fut que cinq ans plus tard que la question des dédommagements
pour la cession de Montaigu à Louis XI fut définitivement
réglée. (Cf. la note de la page 419 suivante.) Suivant l’
Pour ce est il que nous, voulans user de bonne foy envers Nous
avons vu que Charles VII, en reconnaissance des
services que lui avait rendus Etienne de Vignoles, dit La Hire,
son écuyer d’écurie, lui avait cédé, par lettres datées de
Tours, le 7 janvier 1436 n.s., pour lui et ses hoirs mâles, la
terre et seigneurie de Montmorillon, avec ses rentes, revenus,
appartenances et dépendances. La Hire étant décédé sans enfants,
le 11 janvier 1443, sa veuve, Marguerite David, transporta,
moyennant le prix de 6.000 écus, la terre et châtellenie de
Montmorillon à André de Villequier, chambellan et favori du roi,
arrangement ratifié par lettres patentes de juillet 1445. Après
la mort de celui-ci (avril 1454), Montmorillon fit retour à la
couronne, malgré les réclamations de ses enfants et héritiers,
( La conclusion
de cette affaire n’eut point pour résultat de faire entrer tout
de suite la veuve et les enfants de Louis, de Belleville en
jouissance de Montmorillon. Le troisième contrat réglant
définitivement les dédommagements qu’ils devaient avoir en
échange de Montaigu, ne fut conclu qu’au mois d’avril 1479 et
sortit effet à la fin de cette année. Il n’y est plus question
de Saujon, Nancras et Champagné en Saintonge, mais de
Montmorillon tout uniment. Louis XI seul avait bénéficié de tous
ces atermoiements. Ce dernier traité fut enregistré au
Parlement, le 24 novembre 1480, avec un mandement du roi à Jean
Le Sellier, président de la chambre des enquêtes, et à Jean
Bourré, maître des comptes et trésorier de France, de se
transporter à Montmorillon pour mettre Marguerite de Culant en
possession de cette seigneurie et décharger de l’administration
provisoire de ladite terre Pierre, Jean et Louis Morin,
mandement daté du Plessis-du-Parc-lez-Tours, le 20 avril 1479.
(Arch. nat., X Le scribe a cru lire
« Naurras ». Ces lettres patentes furent enregistrées,
sous certaines réserves, au Parlement de Paris, en vertu de
l’arrêt suivant du 11 mai 1475 : « r de Villequier, pour en joyr par
ledit Josselin e Pierre Jouvelin, conseiller dudit seigneur et
correcteur en sa chambre des comptes à Paris, auquel icelluy
sr avait de ce baillé charge, lesd. ville, chastel,
terre et seigneurie de Montmorillon, dont icelluy Du Boys
joyssoit auparavant, ainsi qu’il est dit cy dessus ; et en
obtemperant audit commandement, ledit Du Boys avoir remis et
quicté audit seigneur la possession et saisine desd. ville,
chastel et seigneurye de Montmorillon, et baillé les clefz audit
Jouvelin, et ce moyennant la somme de six mil écus d’or payez
audit Du Boys par Me Pierre Parent, receveur général des
finances, par lettres patentes données au
Plessis-du-Parc-lez-Tours, le quatorziesme janvier
cm1a 8607, fol. 241 v°, 248 v°.) Les
commissaires royaux n’avaient pas attendu l’enregistrement pour
s’acquitter de leur charge. L’acte de remise du château de
Montmorillon entre les mains de la veuve de Louis de Belleville
nous a été conservé et il porte la date de février 1480 n.s.
(Bibl. nat., ms. fr. 26763, Pièces orig. vol. 279, n° 25.) Le
n° 20 du même recueil est l’acte de constitution du douaire de
ladite dame sur la même terre et seigneurie, passé à Poitiers,
le 5 mai 1479. Marguerite de Culant rendit aveu au roi pour
Montmorillon le 18 avril 1483 ; dans cet acte elle s’intitule
dame de Belleville, de Cosnac et de Montmorillon, tutrice de ses
enfants mineurs. (Arch. nat., P. 1145, fol. 159.) Sauf celui de
tutrice, elle prend encore les mêmes titres et qualités dans une
charte du 2 juillet 1491, par laquelle elle concède, comme dame
de Montmorillon, à Jean de Moussy, écuyer, sr de la
Contour et de Boismorant, en récompense des services qu’il lui a
rendus, un droit d’usage en sa forêt de Chavagne (autrement dite
de Montmorillon), pour son chauffage et pour le bois de
construction qui serait nécessaire à ses maisons de la Contour
et de Boismorant, ainsi qu’un droit de police et de surveillance
en ladite forêt. (1e 321,
fol. 180.)emo1a 8607, fol. 18.)
Ainsi signé : Loys. — Par le roy. G. Avrillot. — Visa.
Lettres permettant à Marguerite de Culant, veuve de Louis de Belleville, chevalier, et à leurs enfants mineurs, de transformer Chavagnes-en-Paillers en place forte, avec union sous un seul hommage des seigneuries dudit Chavagnes, celle-ci en titre et chef-lieu, de la Copechagnière, des Brouzils, la Boissière et autres démembrées de la baronnie et châtellenie de Montaigu.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, comme en faisant par nous avec feu Loys de Belleville, en son
vivant chevalier et nostre cousin, le traicté et appoinctement
d’eschange de la baronnie, chastellerie et seigneurie de Montagu en
Poictou, que il nous a baillé et mis en noz mains soubz les condicions
et reservacions plus à plain contenues et declairées en icelluy
traicté Cf. ci-dessus, p. 397, note. Le texte de ce traité,
daté de Sablé, le 4 août 1473, est conservé dans un vidimus du
11 juin 1474. Voici le texte de l’article de ce traité relatif
aux réserves rappelées ici : « Et par ces presentes pactions et
convenances, du consentement du roy, nostre dit sire, lad. dame
(Marguerite de Culant) a reservé expressément pour ledit
seigneur son mary (Louis de Belleville) de ladicte seigneurie de
Montagu les parroisses de Brousilz, avecques la forest de
Gralac, Chavaignes, la Couppe Chenière, la Boissière o les
enclaves de Saint Denis et de Saint Fulgent, o tous les drois,
prouffis, rentes et devoirs deubz ès d. parroisses à la dicte
seigneurie de Montagu ; et en oultre les hommages de
Beaurepaire, que doit le seigneur de Tiffauges, les hommages de
la Barretière, de Basoges, de Saint Fulgent, que doit le
seigneur de la Jarrie, l’ommage du fief des Essars que souloient
faire les conte et contesse de Penthièvre, les hommages de la
Tavernerie et de la Martelière que doit le seigneur de
Passavant, l’ommage de Rochecervière, les hommages de Painfault
et du Planteys, que doit le seigneur de la Guionnière, l’ommage
de la Secherie, que doit François Louer, l’omage du Noirlieu, o
le guet dudit lieu, avecques les drois, prerogatives et
noblesses deppendant desdiz hommages, for et réservé au roy
nostre dit sire ceulx qui sont en la ville de Montagu et au
dedans des fossez dudit lieu … ; pour recompense desquelz
hommages, le roy nostre dit seigneur en aura autant et à
estimacion et valeur égale en la seigneurie de Montmorillon
qu’il a donnée et donne à la dicte dame de Belleville … » Il
était stipulé, en outre, que les hommages ainsi réservés à Louis
de Belleville et à ses successeurs lui seraient rendus désormais
au château de Belleville, substitué pour cet effet à celui de
Montaigu. (Arch. nat., J. 183, n° 159.) Les noms des enfants de Louis de
Belleville et de Marguerite de Culant sont bien présentés de
cette façon sur le registre du Trésor des Chartes, ainsi que sur
celui du Parlement, où le même acte est transcrit. (Arch. nat.,
X1a 8607, fol. 17.) Mais dans les lettres patentes
données à Senlis, le 3 mai 1474, pour régler les conditions dans
lesquelles Marguerite de Culant exercerait la tutelle de ses
enfants mineurs, on les trouve désignés ainsi : Louis,
Catherine, r des Ouches et de Migré,
vendit à Jean Mérichon, sr du Breuil-Bertin et Lagord en
Aunis, et d’Auzance près Poitiers, chambellan du roi, gouverneur
de la Rochelle, son cousin, la tierce partie de la seigneurie
d’Andilly, moyennant cinq cents écus d’or. Dans l’acte de vente
passé à Migré, le 16 juin 1478, les trois mineurs sont nommés
Louis, Renée et Marguerite. (Bibl. nat., ms. 26763, Pièces
orig., vol. 279, n° 18.) Le troisième des enfants de Louis de
Belleville était donc bien une fille et non un fils.
Pour ce est il que nous, voulans entretenir à icelle nostre cousine et à
sesdiz enffans les choses par nous promises par ledit traicté, en
voulant user de bonne foy envers elle, ainsi que a fait ledit deffunct
son mary, en acomplissant de sa part les choses qu’il nous avoit
promises, et aussi la preserver et sesdiz enffans pour le temps Les mêmes lettres furent enregistrées,
sauf réserve, au Parlement de Paris, par arrêt du 11 mai 1475,
ainsi conçu : « r de Soubise) mo1a 8607, fol. 17.)
Ainsi signé : Par le roy. G. Avrillot. — Visa.
Rémission accordée à François Thibaut, de Paizay-le-Tort, coupable du meurtre de Jean Claveau, qui lui avait cherché querelle et le menaçait d’un couteau.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de François Thibault, demourant à
Paysay le Tort en la conté de Poictou, contenant que, le premier
dimenche de la Passion derrenier passé, environ jour couchant, ledit
suppliant, voulant soupper, se transporta en l’ostel de Michau Carteron,
demourant audit Paysay et qui tient pain et vin à vendre, et pour ce
qu’il y avoit autres gens qui souppoient, ledit suppliant appella le
varlet dudit hostel et luy demanda se ceulx qui souppoient auroient
tantost fait ; lequel luy respondit que non et qu’ilz ne faisoient que
commencer, et atant ledit suppliant se departit en disant adieu. Et
ainsi qu’il issoit hors de la court dudit hostel, pour soy en aler en sa
maison, ung nommé Jehan Claveau, qui estoit l’un de ceulx qui souppoient
oudit hostel et taverne, sourtit après luy et tout impetueusement dist
audit varlet, qui n’estoit encores loing dudit suppliant, et luy
demanda : « Qu’est ce que vous conseilliez et de quoy parliez vous ? » A
quoy ledit suppliant qui estoit encores bien près fist response audit
Claveau qu’ilz ne parloient de luy ne d’autre. Et lors ledit Claveau
dist audit suppliant : « Vous ne faisiez voz fièvres quartaines », en
appellant icelluy suppliant « villain boyteux et lourdault », et pour
plus amplement le injurier, luy dist que me
Rémission obtenue par Michau Bouju, de Saint-Maixent, qui avait frappé mortellement d’une pierre Pasquier Bertusson, son beau-frère, dans une rixe provoquée par celui-ci, à la suite d’excès de boisson qu’ils avaient faits ensemble pour fêter le nouvel an.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de Micheau Bouju, povre homme, filacier
demourant à Saint Maixent en Poictou, contenant que ledit suppliant qui
est aagé de trente ans ou environ, natif de la Mote Saint Eraye, le
premier dimenche de l’an en janvier derrenier passé, convya et semonnit
à soupper par bonne amour en sa maison feu Pasquier Bertusson,
guynier Participe présent du verbe « malgésir » (être mal
couché), au figuré mauvais coucheur, mauvais sujet. (F.
Godefroy, Le scribe parait avoir
omis, en cet endroit, quelque membre de phrase.me
Ainsi signé : Par le conseil. Pouffé. — Visa. Contentor. De Bidaut.
Lettres de légitimation pour Léon de Montfrault, autrement dit Perceval, fils naturel de Guillaume de Montfrault, alors marié, et de Liète N., célibataire.
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Illegitime genitos, quos vite
decorat honestas, nature vicium minime [decolorat, nam] decor virtutis
abstergit in prole maculam geniture et pudicicia morum pudor originis
aboletur. Notum igitur facimus universis, presentibus et futuris, quod,
licet Leo de Monteferraudo, alias Parceval, filius naturalis Guillermi
de Monteferraudo Guillaume Perceval, aussi nommé Guillaume de
Montferault (cf. avec Montfrault, ancienne terre noble,
aujourd’hui hameau dépendant de Celle-l’Évêcault), d’abord
compagnon de Jean de La Rochefoucault, s Le nom a été laissé
en blanc sur le registre.r de Barbezieux,
sénéchal de Poitou, depuis écuyer d’écurie de
Charles VII, a été l’objet, ainsi que divers
membres de cette famille, d’une notice développée dans notre
t. VIII (XXIX des
Sic signata : Per regem, ad relacionem consilii. Legouz. — Visa.
Déclaration en faveur des habitants d’Olonne et de la Chaume, portant que l’exemption des droits de traite pour leurs blés et vins, qui sortent du royaume par le havre d’Olonne, doit être comprise dans les lettres d’affranchissement de toutes tailles et subventions qui leur ont été octroyées, au mois de décembre 1473, pour les aider à supporter la dépense des fortifications du bourg des Sables, ordonnées par le roi.
Loys, par la grace de Dieu roy de France, à noz amez et feaulx les gens
de nos comptes, au seneschal de Poictou ou à son lieutenant, salut et
dilection. L’umble supplicacion de noz bien amez les manans et habitans
des parroisses d’Olonne et de la Chaulme en nostre bas pays de Poictou
avons receue, contenant que, ou moys de decembre derrenier
passé Les lettres patentes visées ici sont, non pas de
décembre 1473, mais de décembre 1472. Peut-être le scribe a-t-il
omis en cet endroit les mots « ot un an », c’est-à-dire il y eut
un an au mois de décembre dernier, ce qui donnerait la date
exacte. On sait que par lettres d’octobre 1472, à Amboise, Louis
XI fit don à son nouveau conseiller et chambellan, Philippe de
Commynes, des terres et seigneuries de Talmont, Olonne, la
Chaume, Curzon, et autres, faisant partie de la succession de
Louis d’Amboise, vicomte de Thouars. ( M. Benjamin Fillon a signalé un
autre document de la même époque, important pour l’histoire des
Sables-d’Olonne. Il s’agit de lettres de rémission accordées par
Louis XI, au mois de novembre 1472, à Pierre Héron,
Jacob Meschin, Colas Dousset, Jean et Denis Joussement, Vincent
Hillaireau, Pierre Bouhier et Jean Michonneau, tous habitants de
la Chaume ou des environs, qui avaient été condamnés à mort,
pour s’être emparés à main armée de la Tour-d’Olonne, le 22 mai
de l’année précédente. (Note identifiant cette Tour-d’Olonne
insérée dans l’lle Dupont, in-8°,
t. III, p. 12.) A cette époque ou très peu de temps après, le
roi, accompagné de son conseiller, visita les domaines dont il
venait de gratifier celui-ci. Commynes en profita pour lui
remontrer l’intérêt qu’il y aurait pour lui et pour la chose
publique du royaume à donner un plus grand développement au port
des Sables et au trafic qui s’y faisait, en assurant plus de
sécurité aux commerçants et à leurs marchandises, et il en
obtint des lettres portant exemption et affranchissement, en
faveur des « manans et habitans des parroisses d’Olonne et de la
Chaulme de toutes tailles et autres subventions quelconques,
mises et à mettre sus en nostre royaume, tant pour la soulde et
payement de nos gens de guerre que autrement, moyennant ce
qu’ilz seront tenus faire clorre et fermer de tours, portaux et
murailles ladite ville des Sables, et faire les fortifications
qui y ont esté advisées par nos amez et feaux conseillers et
chambellans, les sieurs de Bressuyre et du Fou, chevaliers, et
autres commissaires à ce par nous ordonnés, qu’ilz ont baillé
par escript, en laquelle closture et fortification iceux
habitans feront employer, outre ce qu’ilz y mettront du leur, la
somme de cinq mil livres tournois que nous leur avons donnée et
donnons, à prendre des deniers de nos finances par les decharges
de nostre receveur, en cinq années prouchaines venans, c’est à
sçavoir mil livres tournois par chacun an ». Les mêmes lettres
instituaient en la ville des Sables un prévôt et quatre jurés,
ayant charge de veiller à sa police et à son entretien, aux
fortifications, au guet et autres affaires communes, et
d’imposer les habitants ainsi que les marchands étrangers, quand
il sera nécessaire, avec le consentement de Commynes ou de ses
officiers. Elles sont datées de Disnechien (Dinchin) près le
Puybéliard, au mois de décembre 1472, et imprimées dans le
recueil des lle Dupont, e année, 1880, 2e
série, t. X, p. 79-90.)
Pour quoy nous, ces choses considerées, bien recors dudit octroy par nous
fait ausdiz supplians dudit affranchissement et exempcion, et des causes
qui à ce nous meurent, voulans par ce qu’ilz en joyssent entierement,
sans aucune rescision et restrinction, avons voulu, ordonné et declairé,
voulons, ordonnons et declairons, en tant que mestier est, de nostre
certaine science, plaine puissance et auctorité royal, par ces
presentes, que lesdiz habitans supplians et leurs successeurs èsdictes
parroisses d’Olonne et de la Chaulme soient et demeurent francs, quictes
et exemps, à tousjours maiz perpetuellement, de ladicte traicte de leurs
blez [et] vins La Chambre des comptes, par son arrêt d’entérinement
des présentes lettres patentes, restreignit à vingt années
seulement l’exemption des droits de traite du blé et du vin, que
la déclaration royale accordait à perpétuité aux habitants
d’Olonne et de la Chaume. Cet arrêt, daté du 16 octobre 1474, a
été publié par M Le
texte de ces lettres patentes est imprimé, d’après le registre
du Trésor des chartes, dans la collection des lle Dupont, édit. des ce
Ainsi signé : Par le roy. Avrillot.
Rémission donnée en faveur de Colas Chauvet, franc-archer de Saint-Hilaire-sur-l’Autize, détenu prisonnier pour le meurtre de Jean Béry, qui avait pris la défense du procureur ou fabricien de ladite paroisse, avec lequel ledit Chauvet en était venu aux voies de fait, après s’être querellé avec lui, au sujet de la somme qui lui était due par la paroisse, pour son équipement de franc-archer.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Colas Chauvet,
povre franc archier de A la date de la présente rémission,
les francs-archers, en ce qui concerne leur recrutement, leur
solde, leur équipement et armement, étaient encore sous le
régime de l’ordonnance qui les avait institués, aux
Montils-lez-Tours, le 28 avril 1448 (2a 29, fol. 76 v°,
128 v°, 182 v°, 209, 241.)e
Ainsi signé : Par le roy, le sire d’Argenton Philippe de Commynes,
que nous avons vu souscrire, du nom de sire de Renescure,
plusieurs lettres patentes publiées dans ce volume, prit après
son mariage le titre de seigneur d’Argenton. Il avait épousé
Hélène de Chambes, fille aînée de Jean de Chambes, seigneur de
Montsoreau et de Jeanne Chabot. Par son contrat de mariage, daté
du 27 janvier 1473 n.s., ses beaux-parents lui cédèrent non
seulement Argenton, mais encore toutes les autres terres et
seigneuries provenant de la succession d’Antoine, sire
d’Argenton (sur lequel voy. ci-dessus, p. 374, note 2), échue à
Jeanne Chabot, sa nièce. Commynes s’engageait à leur payer, en
échange et dédommagement, une somme de 30.000 écus d’or, soit
41.200 livres tournois, dont Louis XI d’ailleurs lui fit don.
(lle Dupont, t. III,
Preuves, p. 38-53, 183.) Le même auteur a relevé la liste des
nombreuses donations faites par le roi à Commynes ; pendant
plusieurs années (1477 à 1482) une somme de 1.000 livres y
figure, « pour luy ayder à reparer et fortifier la place dudict
Argenton ». (
Rémission en faveur de Pierre Pineau, ci-devant franc-archer de la paroisse de Saint-Gervais, prisonnier à Châtenay parce que, profitant des hostilités existant entre le roi de France et le duc de Bretagne, il s’était rendu coupable de plusieurs détrousses et autres excès.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de Pierre Pineau, povre homme de
labour, à present detenu prisonnier ès prisons de Chastenay, contenant
que La mort inopinée de Charles, duc de
Guyenne (25 mai 1472), au moment où le roi, son frère, avait
commencé d’envahir son duché, avait porté un coup fatal à la
coalition des trois ducs. Il s’agissait alors pour Louis XI de
pousser vigoureusement l’offensive contre François II,
duc de Bretagne, et contre Charles de Téméraire, sans leur
laisser le temps de recevoir le secours qu’ils attendaient de
l’Angleterre. La double armée qu’il réunit, dans les premiers
jours de juin, pour pénétrer sur le territoire breton de deux
côtés à la fois, par l’est et par le sud, comprenait, dit la
Le 30 avril.eme
Ainsi signe : Par le Conseil. Pouffé. — Visa. Contentor. D’Asnières.
Rémission octroyée à trois prêtres, Nicolas Le Maréchal, Jean Vignault, Robert Fortinier, et à Gillet Dugué, hôtelier, d’Ingrande près Châtellerault, poursuivis pour le meurtre de Pierre Piquet, serviteur du seigneur du Vergier, frappé mortellement dans un conflit qu’il avait provoqué au nom de son maître, s’opposant par la force à la levée des dîmes appartenant à la cure d’Ingrande, dont lesdits prêtres étaient vicaires fermiers.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de Nicolas Le Mareschal, Jehan Vignault
et Robert Fortinier, prebstres, et Gilet Dugué, hostelier, demourans au
bourg d’Ingrande près Chastelleraud, contenant que, ou mois de François Guérinet, écuyer, seigneur du Verger,
général des aides en Poitou, secrétaire de Louis XI,
alors dauphin, l’an 1450, et sa femme Guillemette Berland, dame
en partie des Halles de Poitiers, ont donné lieu à une courte
notice dans le t. IX de notre recueil. ( Ces mots suppléés restent
douteux. Tiré, mis à part ; mais on pourrait lire aussi bien
« crié ».2a 40,
fol. 238.) On remarquera la corrélation entre un article de ces
plaintes et le meurtre de Pierre Piquet, serviteur du seigneur
du Verger, relaté dans les présentes lettres de rémission. On ne
connaît pas la date exacte du décès de François Guérinet. Sa
fille Jeanne avait épousé Jacques Chasteigner, chevalier,
seigneur du Breuil près la Roche-Posay, d’Yzeure et du Verger,
troisième fils de Geoffroy, sr de Saint-Georges-de-Rex,
et de Louise de Preuilly. L’abbé Lalanne dit que Jacques
Chasteigner se qualifiait seigneur du Verger en 1475. (eme
Rémission octroyée à Jean du Pouet, dit Armagnac, familier de l’hôtel du Fouilloux, qui ayant voulu intervenir à la défense d’Antoine Decraut, que malmenaient plusieurs francs-archers et surtout leur dizenier, Jean Sion, avait porté à celui-ci un coup d’arbalète, dont il était mort huit jours après.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Du Pouet, dit
Armignac, eagé de trente ans on environ, demourant en la parroisse de
Saint Martin du Fouilloux en nostre conté de Poictou, contenant que,
depuis demy an ença ou environ, ung jour dont il n’est recors, se
meurent parolles entre ung Il s’agit de Louis du Fouilloux, écuyer,
deuxième fils de Jean et de Marguerite Bessonneau, seigneur du
Fouilloux et du Chillou, pour « l’hostel et forteresse » duquel
lieu il rendit aveu au roi, le 20 mars 1470 n.s. (Arch. nat.,
P. 1145, fol. 150 v°.) Écuyer d’écurie du roi René d’Anjou, puis
lieutenant général au duché d’Anjou, Maine et Bretagne, il
servit comme homme d’armes au ban des nobles du Poitou de 1491
et était décédé le 23 juin 1498. De Jeanne de La Rochefoucauld,
fille de Guillaume, sr de Nouans, Melleran, etc., et de
Marguerite de Torsay, il laissa trois fils et quatre filles.
(e édit.,
t. III, p. 533.)me
Ainsi signé : Par le roi, mons Pierre I de Bourbon, sire de Beaujeu,
troisième fils de Charles Ir le conte de
Beaujeuer duc de Bourbon,
venait d’épouser Anne de France, la fille aînée de
Louis XI. (Cf. ci-dessus, p. 368, note 2.) On
remarquera la singularité de ce titre de
Rémission en faveur de Jean Bonnin, seigneur de la Cepière Ce
personnage est un membre de la famille Bonnin de Messignac,
établie dans la Basse-Marche et le Poitou. On cite un aveu de
lui pour la terre et seigneurie de « la Seppière » (paroisse de
Ventouse, Charente) rendu, le 5 février 1499, à Antoine Jay,
écuyer, seigneur de Coussot. ( Louise de Crussol, fille de Louis de
Crussol, sénéchal de Poitou, avait épousé, par contrat du
30 avril 1470, François I L’adresse a été
laissée en blanc sur le registre.2a 42, date du 28 avril
1478 ; X2a 43, date du 11 déc. 1478 ; X2a 44, date
du 12 mai 1480) et un appel d’une sentence du sénéchal de Poitou
interjeté par Yves du Fou contre Jean « Bonin. »
(X1a 4825, fol. 82 v°.) Mais ce contemporain du sr
de la Cepière, portant même nom et prénom, paraît être plutôt
Jean Bonnin, fils aîné de Thibault, écuyer, seigneur de
Messignac, et de Huguette du Teil, ce dernier décédé avant le
14 juin 1496. (er, seigneur, puis
comte de La Rochefoucauld.me
Rémission accordée à Jean Ravineau, franc archer de la paroisse de Boupère, détenu prisonnier au château de Pouzauges, pour le meurtre de Jean Pasquier, qui lui avait cherché querelle et l’avait frappé le premier.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens
et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amys
charnelz de Jehan Ravyneau, nostre franc archer de la parroisse de
Bouppère, aagé de trente cinq ans ou environ, à present detenu
prisonnier ès prisons du chasteau de Pousauges par les officiers dudit
lieu de Pousauges Le seigneur de Pouzauges était alors
Jean III de Vendôme, vidame de Chartres, fils de
Jean II et de Catherine de Thouars, héritière de
Pouzauges, qui avait été mariée en première nocés au fameux
Gilles de Raiz. Famille noble établie depuis
longtemps dans cette région du Poitou et dont plusieurs membres
sont mentionnés dans nos précédents volumes. Le plus ancien en
date portait précisément le prénom d’André ; il vivait le
7 février 1373, date d’un aveu qu’il rendit au nom de sa femme,
Marie Fayssiprent, d’une pièce de terre et de rentes qu’elle
possédait à la Perrière-Maillocheau, près Saint Maixent. (Arch.
nat., R Haies vives Le mot plante, en patois poitevin,
signifie exclusivement du plant d’aubépine, destiné à faire des
haies.c1* 2172, p. 840.) Son frère Jean Grignon,
nommé aussi dans cet acte, est qualifié ailleurs seigneur de la
Grignonnière et était possesseur d’arrière-fiefs relevant de la
seigneurie de la Fosse, dans la châtellenie de Vouvant, en 1391
(1* 199, fol. 15 et 16 v°) et seigneur
d’Antigny, en la même châtellenie, dont il fit hommage en 1395
et 1402. (1* 228, p. 1.) Pierre Grignon,
sr de l’hébergement de la Touche près Longeville et
Saint-Hilaire-de-Talmont, est nommé dans des lettres de
rémission d’octobre 1404. (r de la Grignonnière, épousa, le 14 février 1448,
Guillaume Béjarry, écuyer, sr de la Louerie. (e édit., t. I, p. 411.)
Enfin on connaît un Nicolas Grignon, écuyer, seigneur de la
Pélissonnière, paroisse du Boupère, marié à Jeanne Du Bois, dont
la fille Catherine épousa, par contrat du 2 mai 1457, Michel
Darrot, sr de Beaufou. (2a 38, fol. 37 v° ; X2a 39, à la date du
28 juillet 1474.)meme
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil.
Rémission octroyée à Simone Chausson, veuve de François Bonnemin, et à François Charron, son gendre, détenus dans les prisons de l’abbé de Saint-Maixent pour le meurtre dudit Bonnemin, qui lui-même voulait tuer sa femme.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, L’abbé de Saint-Maixent était alors Jacques
Chevalier, neveu et successeur, depuis l’année 1461, de Jean
Chevalier.eme
Ainsi signé : Par le Conseil. Triboulé. — Visa. Contentor. De Bidaut.
Rémission en faveur de Jean Coulon, pauvre gentilhomme poitevin, coupable du meurtre de son frère, Jacques Coulon, qui le premier l’avait attaqué et frappé.
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons, etc., nous
avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Coulon Plusieurs familles
ont porté ce nom dans différentes parties du Poitou. Dans le
présent volume il est question de Hugues Coulon et de son fils
Pierre, demeurant à Loge-Fougereuse. (Ci-dessus, p. 53, note.)
La nouvelle édition du En effet
sur la liste des brigandiniers du pays de Saintonge qui se
rendirent à la convocation du ban et de l’arrière-ban de l’année
1467, sous les ordres du s Voy. la notice
relative à ce personnage ci-dessus, p. 380 et suiv. Louis de Brachechien, écuyer, obtint de
Charles VII, au mois de novembre 1444, rémission
des peines qu’il avait encourues pour le meurtre de Jean Moreau,
avec lequel il s’était pris de querelle ; elles sont imprimées
avec une courte note sur ce personnage et sa famille, dans notre
t. VIII. (r de La Rochefoucauld, on lit
le nom d’un Jean Coulon ; toutefois on n’y mentionne pas qu’il
remplaçait son oncle, Jean Ratault. (xxme
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du Conseil. — Visa. Contentor. J. Picart.