L'École nationale des chartes met à disposition cette ressource électronique structurée, protégée par le code de la propriété intellectuelle sur les bases de données (L341-1), selon les termes de la licence Creative Commons : « Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification ; 2.0 France ». Cette licence est disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/ ou par courrier postal à Creative Commons, 171 Second Street, Suite 300, San Francisco, California 94105, USA.
Pas d'Utilisation Commerciale : L'École nationale des chartes souhaite encourager l'utilisation et l'amélioration de ses ressources électroniques, pour les intérêts de l'enseignement et de la recherche. Toute autorisation au-delà du champ de cette licence doit être obtenue auprès de l'École nationale des chartes.
Pas de Modification : Afin de mieux servir la communauté scientifique, l'École nationale des chartes s'engage à conserver et à toujours offrir publiquement la version la plus à jour de ses ressources électroniques par une URI pérenne. Elle s'engage à les corriger et à les améliorer, à intégrer les contributions qui lui sont soumises (après validation par un comité scientifique), et à référencer l'origine de ces contributions. Toute modification de la ressource qui ne serait pas reversée à la version de référence sous l'autorité éditoriale de l'École nationale des chartes doit faire l'objet de l'accord de celle-ci, afin de ne pas disperser les contributions et de permettre les meilleures conditions possibles de collaboration scientifique.
Paternité : l'École nationale des chartes demande à ce que toute publication dérivée de ses ressources électroniques comporte : 1) le nom de l'École nationale des chartes et, pour les publications électroniques, son logo 2) l'URI permettant d'accéder à la page citée sur notre site, ou à la page d'accueil de la ressource 3) la date du fichier source utilisé.
Tout litige soulevé par le non respect des termes de cette licence sera soumis à la juridiction des tribunaux de Paris.
Ce fichier est issu d'une numérisation OCR par l'École des chartes d'un PDF Gallica (BnF).
Ordonnance pour la répression des pillages, oppressions et excès des gens de guerre dans le Poitou et les provinces voisines.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. A noz amés et feaulx conseilliers les gens tenans et qui tiendront ou temps avenir nostre Parlement, aux seneschaulx de Poictou et de Xantonge, au gouverneur de la Rochelle, au seneschal de Lymosin, au bailly de Touraine et de Bourges, et à touz noz autres baillifs, seneschaulx, prevostz, justiciers et officiers, ou à leurs lieuxtenans, salut et dilection. Oyes par nous les clameurs et griefves complaintes des gens des trois estaz, gens d’eglise, nobles, bourgois, marchans et autres gens de l’estat commun desdictes seneschaucies, bailliages et païs à nous obeissans Une assemblée d’États, sur laquelle on ne possède que fort peu de renseignements, se tenait en ce moment même à Poitiers. On sait seulement qu’elle était composée des députés de la plupart des pays de Languedoïl, de l’obéissance du roi de France, que ceux-ci siégèrent jusques aux premiers jours d’avril et qu’ils accordèrent à Charles VII une aide de 200.000 livres tournois. Dans un mandement adressé, le 1 C’est évidemment en conséquence des plaintes et réclamations des députés présents en la ville de Poitiers que fut rendue cette importante ordonnance pour la répression des excès des gens de guerre. Elle est restée jusqu’ici inédite, et même elle a échappé aux recherches du récent historien de Charles VII, qui n’aurait pu manquer de la citer dans les pages intéressantes qu’il consacre aux désordres de la gendarmerie et aux vains efforts du gouvernement royal pour y remédier, de 1422 à 1435. (M. de Beaucourt, t. II, Quelques mots ont évidemment été omis par le scribe, en cet endroit.er juin 1431, par Regnier de Boulligny, conseiller général au gouvernement des finances, à Guillaume Charrier, receveur général, il est question de « l’aide octroyée au roy par les gens des trois Estaz du païs de Languedoïl à l’assemblée par eulx faicte à Poictiers, ou mois de mars dernier passé ». (c
Savoir vous faisons que nous, ayans en très grant desplaisance les dictes pilleries, robberies et autres maulx dessusdiz, voulans à nostre povoir preserver et garder noz subgiez des diz griefs, oppressions et autres molestacions, faire cesser toutes pilleries et robberies, et justice regner en nos diz royaume et seigneurie, et obvier aux inconveniens que nous savons qui pourroient plus advenir en nostre dit royaume, par faulte de bonne justice, et mettre la chose en telle disposicion que les gens d’eglise puissent faire le divin service et office, les nobles eulx emploier en nostre service contre noz ennemis et adversaires, les marchans faire et conduire leurs marchandisez et les laboureurs leurs labouraiges, et que touz noz subgiez puissent aler par païs seurement et vivre en paix et transquilleté soubz nostre garde et protection, de nostre certaine science, plaine puissance et auctorité royal, par l’advis et deliberacion de pluseurs des seigneurs de nostre sang et lignage et autres gens de nostre grant conseil, avons decerné, statué et ordonné, et par la teneur de ces presentes descernons, statuons et ordonnons que quelzconques noz vassaulx, capitaines de gens d’armes et de trait ne autres noz subgiez, de quelque estat ou prerogative qu’ilz soient en nostre royaume, sur peine de forfaire et confisquer envers nous leurs corps et touz leurs fiefz et autres biens, et de encourir nostre indignacion perpetuelle, ne tiengnent d’ores en avant quelxconques garnisons de gens d’armes et de trait en aucunes villes ou forteresses de nostre dit royaume et seigneurie, si non ès frontieres qui par nous ou par les chiefs de guerre de par nous seront establies et ordonnées contre noz ennemis et adversaires, et ne tiengnent ou receptent quelxconques larrons, pillars, robeurs ou espieurs de chemins, et ne facent ou souffrent par les gens de leurs garnisons, ne autres, que les gens d’eglise, nobles, noz officiers ou serviteurs, marchans, laboureurs ne autres noz subgiez e
Par le roy en son conseil. Mailliere.
Le trois jour du mois d’avril l’an mil quatre cens trente et ung, furent criées et publiées le contenu ou blanc de ces presentes ès lieux acoustumez à faire cris en la ville de Poictiers, Un Philippe de la Roche, dit Roguet, homme d’armes, était poursuivi au Parlement, de 1419 à 1422, par Isabelle Belon, veuve de Pierre de Juilly, de Poitiers. Au mois de février 1401, ayant été pris par les ennemis, il avait été obligé, pour pouvoir payer sa rançon, de vendre audit de Juilly une rente annuelle de 35 livres, assise sur le manoir de Beauregard. Après la mort de celui-ci arrivée l’an 1415, il refusa de continuer le payement de sa redevance. La veuve qui, aux termes de la coutume, avait droit à la moitié des acquêts de la communauté, réclama sa part des arrérages et fit reconnaître son bon droit par arrêts du 14 août 1419 et du 7 mars 1422 n.s. (Arch. nat., X Pierre Guérin, sergent du roi en Poitou, demeurant à Poitiers, était le 22 mai 1425 prisonnier à la conciergerie du Palais de cette ville, par ordonnance de la cour, « pour occasion de la prinse de certain cheval appartenant à M Jean Chevredent exerçait la charge de procureur au Parlement de Poitiers et en cette qualité il occupait, le 15 mai 1436, pour l’abbaye de Nieul-sur-l’Autize, dans un procès criminel contre Thomas Voyer, chevalier. (Arch. nat., X Dans les pièces de comptes de la ville de Poitiers on trouve la mention d’un payement fait, le 21 avril 1449, de six écus à Guillaume Rogier, pour avoir fait l’inventaire des lettres perpétuelles de ladite ville. (Arch. de la ville de Poitiers, J. 1000.)1a 9190, fol. 60 v°, 175.)e Nicole de Grandrue. » Ce jour il obtint son élargissement pour une quinzaine, à la caution de Nicolas Guérin, son parent, qui promit, sous peine de 100 livres d’amende, de le ramener prisonnier au jour fixé. Cette affaire n’eut point d’ailleurs de suite fâcheuse. Le 17 août suivant, le sergent fut délivré de toute poursuite, du consentement de Grandrue. (X2a 21, fol. 33 et 37 v°.) Pierre Guérin (peut-être un personnage différent) rendait hommage, vers 1430, au sire de Parthenay, à cause d’une borderie de terre, mouvant de la Chapelle-Bertrand. (Arch. nat., R1* 190, fol. 9 v°.)2a 21, à la date.) Il devint procureur du roi en la sénéchaussée de Poitou, fonctions dont il était investi dès avant le 19 mars 1444 n.s. (Dom Fonteneau, t. XXVII, p. 741.) Le nom de Jean Chevredent figure encore, accompagné de la même qualité, dans deux actes, l’un du 1er octobre 1456, l’autre du 18 juin 1467. Il fut aussi maire de la ville de Poitiers durant l’année 1453-1454. (Arch. de la ville de Poitiers, K. 7, J. 1210, M. 42, reg. 11. — Cf. le e édit., t. II, p. 452.)
Lecta et publicata Pictavis in Parlamento, nona die aprilis post Pasca anno Domini millesimo quadringentesimo tricesimo primo. D’Asnieres.
Lettres d’abolition de tous excès de guerre commis par le passé, octroyées, moyennant certains engagements solennellement jurés, à Jean de la Roche, seigneur de Barbezieux, et à tous les gens d’armes de sa compagnie, nominalement désignés.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que, comme pour les grans clameurs qui nous ont esté faictes par les gens des troys estas de nostre royaume et seigneurie à l’encontre d’aucuns particuliers et tenans en leurs compaignies plusieurs gens d’armes et de trait, et autres, faisans grant quantité de roberies et pilleries, lesquelx ont endommaigé et endommaigent continuelment et incessanment noz subgiez, tant marchans et laboureurs que autres de noz païs de Poictou, Xanctonge et Limosin, et autres païs voisins, nous, afin de obvier et pourveoir à ce et faire cesser les dictes pilleries et roberies, ayons mandé et fait venir par devers nous plusieurs barons, seigneurs et autres noz feaulx vassaulx et subgiez, en nostre ville de Poictiers, et par grant et meure deliberacion, ayons fait certains statuz et ordonnances pour faire cesser les dictes pilleries et roberies Ordonnance datée du 28 mars 1431, publiée ci-dessus. Cette seconde ordonnance porte la même date que la précédente et ordonne la suppression immédiate de plusieurs ateliers monétaires créés contrairement aux droits du roi et exploités par des seigneurs, à leur profit particulier, entre autres ceux de Parthenay, d’Angoulême, établi précisément par le s Ce personnage qui devint quelques mois plus tard sénéchal de Poitou et joua un rôle important, quoique le plus souvent néfaste, figure fréquemment dans les textes et les chroniques de l’époque sous le simple nom de Jean de la Roche, nom porté par plusieurs autres contemporains. Aussi pendant longtemps sa naissance et son véritable état civil ont été méconnus. Les historiens le tenaient pour un vulgaire aventurier, venu l’on ne savait d’où et n’ayant d’autre notoriété que celle d’un capitaine de routiers, comme il s’en produisit tant dans la première moitié du Le bâtard de Saint-Cyre, appelé aussi Bricet de Saint-Cyre, lieutenant de la compagnie du s Angoulême ne peut à aucun titre être compris dans l’héritage de Jean de la Rochefoucauld ni de son père ; si le nom de cette ville est joint ici aux seigneuries appartenant au s Le registre porte par erreur « contre ». Renaud Chabot, chevalier, s Les généalogies de la maison de Pérusse des Cars ne disent rien de ce bâtard, non plus que de Jehannet bâtard des Cars, nommé quelques lignes plus bas. Guillaume Perceval obtint, en mars 1446, des lettres d’abolition particulières qui seront publiées à leur ordre chronologique. Jean Pasquaut, écuyer, était en procès contre Renaud de Meules, chevalier, et Guillemette Pasquaut sa femme, le 25 février 1407 n.s. (Arch. nat., X Nommé dans les lettres d’abolition octroyées à Guy de la Roche, en juin 1446, publiées ci-dessous. Un Jean Hélies paya au receveur du dauphin en Poitou, le 25 septembre 1418, le devoir auquel il était tenu pour des terres qu’il possédait à Brelou, mouvant de Saint-Maixent. (Arch. nat., P. 1144, fol. 39.) Colin du Pin, écuyer, s Pierre de Saint-Gelais, cinquième fils de Charles IV, s Sur les familles de Barro et Aubaneau, cf. le En dehors des faits relatés dans la généalogie de sa famille, nous indiquerons quelques documents relatifs à Jean Desmier. Le 3 décembre 1418, Jean Desmier, de Villefollet, paya à Pierre Morelon, receveur du dauphin en Poitou, 30 sous de devoir pour la moitié de la tercerie de Puyfélix, mouvant de Civray, qui lui appartenait à cause de Catherine, fille de Pierre Aubert, sa femme. (Arch. nat., p. 1144, fol. 59.) Il fit aveu, le 4 mai 1419, de son fief appelé vulgairement le Clou de Maillé, mouvant de Chizé. (P. 1145, fol. 27 v° ; voir aussi P. 1144, fol. 56.) Sur le livre des hommages et aveux dus au s Paraît être le fils de Guillaume Picher, écuyer, dit « nagueres alé de vie à trespassement » dans un aveu du 19 juillet 1419, rendu par sa veuve Catherine Janvre, en son nom et au nom de leurs enfants. (P. 1144, fol. 25 v°, 39 ; P. 1145, fol. 69.) Famille noble de la Marche et du Poitou (d’Hozier, Voy. Jean Poitou faisait partie, avec quinze autres écuyers, de la compagnie de Jean Barbâtre, écuyer, dont une montre fut reçue à Ruffec le 28 déc. 1418. (Bibl. nat., pièces orig., vol. 187, dossier 4048, n Perrinet Du Boys fut appelé aussi à bénéficier des lettres d’abolition octroyées, en juin 1446, à Guy de la Roche, comme on le verra à cette date. Plusieurs familles nobles du nom de la Cour existaient en Poitou à cette époque. La plus connue était établie dans la Gâtine. ( Famille dont on trouve quelques membres établis dans la châtellenie de Civray, au commencement du Hector des Essarts, dit ailleurs le bâtard des Essarts, capitaine de la place d’Aubigny, fils naturel de Renaud de Vivonne, seigneur d’Aubigny, Faye et les Essarts (mort en 1418), avait à rendre compte d’autres méfaits. Il s’était rendu coupable, avec l’aide de son frère Jean de Vivonne, du rapt de Catherine Eschalart, fille de Jean Eschalart, chevalier, et fut pour cette cause poursuivi criminellement au Parlement de Poitiers. Les deux frères avaient obtenu des lettres de rémission, dont ils requéraient l’entérinement dès le 30 juin 1430. Jean Eschalart s’opposa à l’exécution de ces lettres et il en résulta une procédure dont on trouve la trace jusqu’au 19 mars 1435. Un arrêt du 6 février 1434, prononcé le 13, condamna Hector des Essarts par contumace au bannissement à perpétuité et à la confiscation de ses biens. (Voy. X Peut-être le fils aîné de Jean François et de Colette Coustaud. Celle-ci, veuve le 9 juin 1422, rendit a veu comme tutrice de ses enfants, Guillaume, Louis et Éléonor, de la dîmerie de Maisoncelle en la paroisse de Prailles. (Arch. nat., P. 1145, fol. 116.) L’année suivante, elle était en procès, toujours au nom de ses enfants, contre François de Montberon, vicomte d’Aunay, au sujet de certaines terres leur appartenant : Saint-Georges, le Grand-Pontereau et d’autres mouvant du s Cf. la généalogie de la famille Bellivier, originaire des environs de Lusignan. ( Le nom de Guyon ne figure point sur le tableau généalogique, dressé par M. le baron d’Huart, de la famille Faydeau, à laquelle ce personnage appartenait vraisemblablement. ( Voir les renseignements réunis sur cette famille dans le Fils de Jean du Pesle ou du Paile et de N. Adeuil (sur lequel cf. notre t. VI, p. 401, 402 et note), Antoine avait entrepris la reconstruction de son hôtel du Paile (le Poile, à Vouillé), tenu du chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers, et voulut y annexer une tour fortifiée, ce qui l’entraîna dans un long procès contre Laurent Vernon, seigneur de Montreuil-Bonnin, qui s’en prit aussi au chapitre de Sainte-Radegonde. Nous ne pouvons entrer dans le détail de cette curieuse affaire. (Voy. actes judiciaires, plaidoiries et sentences des 17 avril 1426, 17 janvier 1429, 12 janvier et 21 février 1430 n.s., 27 septembre 1432, X C’est le nom d’un capitaine de routiers qui s’était emparé de la Charité et gardait cette place malgré le duc de Bourgogne et d’accord avec les Anglais. Perrinet Grasset est connu surtout pour avoir arrêté, le 30 décembre 1425, au mépris de son sauf-conduit, Georges de La Trémoïlle, envoyé en mission près de Philippe le Bon ; il l’avait retenu prisonnier à la Charité jusqu’à ce qu’il lui eût payé une rançon de 14000 écus. (De Beaucourt, On constate l’existence en Poitou et dans la Basse-Marche de plusieurs familles Chauvet, au Peut-être faudrait-il corriger légèrement ce nom et lire « Reculat ». Un Jean Reculat est compris dans les lettres d’abolition octroyées, en juin 1446, à Guy de la Roche et à ses complices. (Ci-dessous, à la date.) On trouve Aimery et Guyon Herbert, valets, demeurant en 1409 et 1418 dans la châtellenie de Civray. (Arch. nat., R Nom commun à plusieurs familles poitevines. Un Jean Moreau, écuyer, s Peut-être Jean du Breuil, s Jobert, Jaubert ou Joubert, famille noble du Limousin, dont plusieurs membres, à la fin du Plusieurs membres des diverses branches de la maison de Chasteigner portaient à cette date le prénom de Jean. En parcourant cette liste de plus de cent cinquante personnes, on reconnaît quantité d’autres noms poitevins, plus ou moins faciles à identifier. On remarquera que quelques-uns sont répétés deux fois et que plusieurs ont été certainement défigurés par le scribe. Seule une montre contemporaine de la compagnie de Jean de la Roche pourrait permettre de contrôler cette nomenclature et de la rectifier. Nos recherches dans les nombreuses montres de cette époque conservées à la Bibliothèque nationale sont demeurées vaines. Telle qu’elle est toutefois, cette liste n’est point dépourvue d’intérêt. On trouvera, dans un autre endroit de ce volume, quelques renseignements sur le fonctionnement de la Monnaie instituée par Jean de la Roche à Angoulême.r de Barbezieux, comme on le verra plus loin, de Montignac, de Bourg-Charente et de Fouras. Elle est imprimée dans le recueil des 3.er de Bizay, personnage sur lequel nous avons fourni des renseignements dans notre précédent volume, p. 5, note. Jean de la Roche avait déjà obtenu l’année précédente, à l’intercession du sire de Barbazan, des lettres de rémission que le Parlement siégeant à Poitiers s’était résigné à entériner le 28 juin 1430, mais dont le texte n’est point connu. (Arch. nat., X2a 21, fol. 136.)r de Barbezieux, et plus tard de celle de Guy de la Rochefoucauld, sr de Verteuil et sénéchal d’Angoulême, son frère cadet, sera l’objet d’une notice dans un autre endroit de ce volume.r de Barbezieux, c’est qu’il en était capitaine pour le comte d’Angoulême, comme on le voit dans plusieurs actes contemporains de ces lettres. L’absence continuelle de Jean d’Orléans, comte d’Angoulême, retenu prisonnier en Angleterre pendant plus de trente ans, eut pour résultat d’accroître l’autorité de Jean de la Roche à Angoulême, au point qu’il ne tarda pas à s’y considérer comme le maître absolument indépendant et à agir en conséquence. On rappelle un peu plus loin qu’il y avait créé un atelier monétaire, où il faisait forger de la monnaie royale, et qu’il l’exploitait à son profit.r de Jarnac, deuxième fils de Louis Chabot, sr de la Grève, et de Marie de Craon, était le beau-frère de Jean de la Roche, dont il avait épousé la sœur de père et de mère, Françoise, alors veuve de Gilles d’Appelvoisin, morte avant 1437. On trouve une longue notice sur ce personnage dans le r de Jarnac dans le prochain volume.1a 54, fol. 145 v°.) Jean Pasquaut, dit Grandjean, et les frères Méry, Jean, Jacques et Guillaume de Montalembert, étaient poursuivis criminellement, les 27 février et 22 juin 1416, sur la plainte d’Hugues du Puy-du-Fou, chevalier, sr de Granzay, et de Jeanne Hélie, sa femme. (X2a 17, aux dates.)r de la Guerivière, servit plus tard à l’armée de Guyenne et mourut peu après la bataille de Castillon (1453), à laquelle il assista. (Beauchet-Filleau, re édit., t. II, p. 531.)r de Saint-Gelais, et d’Yolande Bouchard ; il en sera question plus longuement à propos des lettres d’abolition de Guy de la Roche (juin 1446).r de Parthenay (Artur de Richemont), vers 1428, on lit : « S’ensuivent les hommages de la Leonnière… La femme Jehan Desmier, à cause de ses enffans, femme à devoir de coustume de la borderie de la Caillerie ; et de present en fait hommage ». (R1* 190, fol. 12.)er reg.), dont Sibille de Saint-Martin, femme de Guillaume Taveau, sr de Mortemer, en 1394 (Arch. de la Vienne, G. 245) ; Gilles, écuyer, sr de Lage-Gaudelin, et Guillaume, écuyer, sr de Saugé (dans la mouvance de Montmorillon), tous deux vivants en 1418. (Arch. nat., P. 1144, fol. 13 v°.)os 2 et 4.)e édit., t. II, p. 671 et s.)e1* 2172, p. 1332, 1337 ; P. 1144, fol. 67.) Le bâtard de Laligier avait prêté main-forte, en janvier 1430 n.s., à Hector des Essarts pour l’enlèvement dont il est question dans la note suivante. (Arch. nat., X2a 20, fol. 69.)2a 18, fol. 216 v°, 221 v°, 225, 238, 239 v° bas, 243, 246 ; X2a 20, fol. 69 ; X2a 21, fol. 127, 155, 158 r° et v°, 160 v°, 162 v°, et aux dates des 6 février et 28 juin 1434, 19 mars 1435 n.s.)r de Chantemerlière. (Plaid. des 14 juin et 7 juillet 1423, X1a 9197, fol. 212, 224 v°, 250 ; arrêt du 15 juillet 1424, X1a 9190, fol. 300 v°.)1a 9191, fol. 111 v° ; 9192, fol. 312 ; 9198, fol. 149 v° ; 9199, fol. 218 et 238.) Le 9 septembre 1424, Antoine du Paile poursuivait au criminel Jean de Montléon, l’aîné, Olivier de Ry, Héliot de Lestang et autres qui avaient « bouté le feu en certaine escluze nouvellement édifiée par lui sur la riviere de la Creuse au dessoubz de la Haye en Touraine ». (X2a 21, fol. 20 v°.)e série, 1895, p. 242.) S’il s’agit du même personnage, ce qui n’est pas impossible, Perrinet, après avoir joué ce mauvais tour à La Trémoïlle, aurait été employé à son service. On doit faire remarquer cependant que Perrinet Grasset était encore maître de la Charité au moment du traité d’Arras (Bibl. nat., coll. de Bourgogne, vol. 100, p. 247) ; il aurait donc momentanément confié cette place à un lieutenant, pour s’enrôler dans la compagnie de Jean de la Roche. Ce n’est pas ici le lieu de chercher la solution de ce problème.ee édit., t. II, p. 346 et suiv.)1* 2172, p. 1303 ; P. 1144, fol. 66.) Voir sur cette famille d’Hozier, er registre.r de la Mosnerie, marié à Marguerite Pain, possédait en 1440 le fief de la Dreille en Moncoutant et la sergenterie fieffée de Moncoutant. (Ledain, 1* 190, fol. 12 et 257.)r de Foussac, dont une fille, Blanche, épousa, le 19 mai 1446, Guillaume de Forges. (e édit., t. I, p. 751.)ee1a 45, fol. 261.)
Pour quoy nous, ayans consideracion à ce que ledit Jehan de la Roche s’est employé bien et voulentiers, dès le temps de sa jeunesse, en nostre service et a fait pluseurs destrousses sur noz ennemis, et avecques ce a prins pluseurs chasteaulx et forteresses qui estoient occuppées par iceulx nos diz ennemis, ès païs de Gascoigne, Xanctonge et Angolmois, desquelles il a prins les aucunes par sieges, par lui et autres du païs tenuz devant iceulx chasteaulx et forteresses, les autres prins par assault et par force ; et aussi eu consideracion aux bons et notables services faiz à nous et à noz predecesseurs roys de France par le pere Guy de la Rochefoucauld, seigneur de Verteuil et de Barbezieux, fils de Geoffroy III, seigneur de Verteuil, et d’Agnès de Barbezieux. Des lettres de 1385 données en faveur de ce Geoffroy portent que le château de Verteuil lui appartenant a été depuis deux ans pris par les Anglais qui continuent à l’occuper, et lui promettent que, si l’on parvenait à le racheter, ses droits lui seraient restitués. (JJ. 126, n° 200, fol. 130 v°.) Guy avait épousé un peu avant 1382, pendant les trêves avec l’Angleterre, Rosine de Montaut, fille de Raymond, seigneur de Mussidan, Montendre, Montguyon, Sainte-Néomaye, Blaye, etc. Celle-ci était décédée en 1404. Le sr de Verteuil eut deux autres femmes, Marie d’Usages et Jeanne de Rougemont, veuve de Guillaume Sanglier, sr de Bizay, à cause de laquelle il était en procès, le 22 juin 1426, contre Jean de La Haye, chevalier, au sujet de terres sises à Bournan. (X1a 9191, fol. 32 v°.) De cette dernière il eut Guy, sr de Verteuil, sénéchal d’Angoulême, dont la rébellion pendant et après la Praguerie est relatée dans des lettres d’abolition publiées plus loin dans le présent volume. Guy de la Roche eut un différend, l’an 1409, au nom de ses enfants contre le seigneur de La Rochefoucauld, qui prétendait certains droits sur la terre de Verteuil. Il fut créé bailli du grand fief d’Aunis par lettres datées de Paris le 10 février 1416 n.s. (Anc. mém. de la Chambre des comptes, coté H, fol. 67, 69 ; Bibl. nat., Pièces originales, vol. 2507 (1a 4792, fol. 81.) Le 6 octobre de la même année, quittance fut donnée par le receveur du dauphin, comte de Poitou, à Guy de La Rochefoucauld, de ce qu’il devait pour des fiefs à Montembeuf, Saint-Vincent et Chasseneuil en la châtellenie de Civray. (P. 1144, fol. 68 v°.) Il vivait encore le 11 septembre 1431. A cette date le Parlement de Poitiers rendit un arrêt dans un procès entre lui et le chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand touchant la justice et seigneurie de Courcôme. (X1a 9192, fol. 259.)e
Ainsi signée : Par le roy en son conseil. Malliere. Visa.
Lecta Pictavis in camera Perlamenti. Et ibidem juravit Johannes de la Roche complere et observare articulos de quibus in albo fit mencio, die sabbati
xxi mensis aprilis anno Domini millesimo quadringentesimoaxxxi°.
Lettres exemptant de toute imposition, ainsi que du guet et de la garde des portes de la ville, les coutres du chapitre de la cathédrale de Poitiers.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de noz bien amez les doyen et chappitre de l’eglise cathedrale de Saint Pierre le Grant de Poictiers, contenant que, comme pour le service de la dicte eglise ilz aient aucuns serviteurs appellez coultres, c’est assavoir Thomas de la Barre Un Thomas de la Barre, autrement dit de Touffou, rendit aveu au duc de Berry, le 1 Deux aveux de soixante prébenderées de terre au Theil, paroisse de Chenay, furent rendus par un Jean Charpentier et sa femme aux comtes de Poitou, le premier en date du 18 mai 1407, le second de l’année 1418. (R Un inventaire du Au commencement de l’acte, il est nommé Jean Chanvillon. Régnier de Boullegny, ou de Bouligny, faisait partie de l’administration des finances dès l’année 1412. En 1418, il accompagna le dauphin à Bourges et à Poitiers et entra dans le conseil souverain. Dans un mandement du roi à lui adressé d’Amboise, le 4 juin 1433, il est qualifié « general conseiller par nous ordonné sur le fait et gouvernement de toutes noz finances, tant en Languedoïl comme en Languedoc ». L’an 1435, les États du haut Limousin lui firent, ainsi qu’à d’autres conseillers du roi, des dons pour services rendus au pays. (A. Thomas, « Maire » manque dans JJ. 200. L’original de ces lettres patentes est conservé aux Archives de la Vienne, ainsi que des lettres de Louis XI et des rois ses successeurs confirmant les privilèges des coutres du chapitre cathédral, et des documents au nombre de cent cinquante relatifs à ces officiers, entre les années 1381 et 1776. (G. 389, 390 et 391.) Le texte des lettres de Charles VII est transcrit deux fois sur les registres du Trésor des chartes, la première dans une confirmation donnée par le roi Louis XI, à Poitiers, février 1465 n.s. (JJ. 200, n° 205, fol. 109 v°), et la seconde dans un vidimus de Charles VIII, daté de 1484, sans indication de lieu ni de mois. (JJ. 211, n° 478, fol. 106 v°.) Il est imprimé dans le recueil des er mars 1403, et le renouvela à Charles, dauphin, comte de Poitou, le 2 janvier 1420 n.s., pour son hébergement de Marit qui lui venait de sa mère. (Arch. nat., R1* 2171, p. 35, et P. 1145, fol. 90 v°.)1* 2171, p. 376 ; P. 1144, fol. 26.)e
Ainsi signées : Par le roy, vous, l’evesque de Sées Robert de Rouvres, maître des requêtes de l’hôtel, membre du conseil de Charles VII et garde du sceau royal, avait été élu et confirmé évêque de Séez le 1 Guillaume d’Argenton, chevalier, seigneur dudit lieu, de Gourgé, Onzain, etc., fils de Geoffroy, s Ce nom dans la souscription des lettres royales est écrit tantôt Mortemer, tantôt Mortemar. Selon toute vraisemblance, il s’agit non pas de Geoffroy Taveau, ser juillet 1422. Il fut transféré, le 4 mars 1433, au siège de Maguelonne, où il ne résida guère, étant retenu le plus souvent à la cour ou envoyé en mission par le roi ; néanmoins il en demeura titulaire jusqu’à sa mort, arrivée à la fin de l’année 1453. (Cf. r d’Orfeuille, Gourgé, etc., et de Jeanne de Vernou, fut l’un des confidents de Charles VII. Il assista ce prince, alors dauphin, lors de l’accord qu’il conclut à Angers avec le duc de Bretagne, le 2 juillet 1417, et plus tard il devint gouverneur du dauphin Louis. Le sire d’Argenton s’était marié, en 1403, à Chiché, avec Jeanne, fille unique d’Hélène de Naillac, sr d’Onzain, et de Marie d’Amboise, après l’avoir enlevée de la maison de sa mère, alors femme en secondes noces de Guy d’Argenton, oncle paternel de Guillaume, qui s’opposait au mariage pour garder la tutelle de cette riche héritière. (Beauchet-Filleau, e édit., t. I, p. 102.) Les registres du Parlement, où Guillaume d’Argenton soutint un assez grand nombre de procès, fournissent sur ce personnage des renseignements intéressants. On peut voir, entre autres, un accord conclu le 31 mars 1419 n.s. entre lui et son frère Jean, sr d’Orfeuille, au sujet du partage qui leur avait été fait par leur mère Jeanne de Vernou, dans lequel Guillaume se prétendait lésé, et aussi touchant la succession de leur oncle Guy, sire d’Argenton (Arch. nat., X1c 117) ; une autre transaction passée entre Guillaume d’Argenton, d’une part, Amaury d’Estissac et sa femme, Jeanne Guenant, tutrice de ses enfants du premier lit, Pierre et Madeleine d’Amboise, d’autre part. Charles dauphin et régent avait fait don au sire d’Argenton de la part qui devait revenir à Isabelle d’Amboise, femme de Guy d’Aigreville, sur la châtellenie de Chaumont-sur-Loire. Cette dernière était la sœur d’Hugues III d’Amboise, sr de Chaumont, père de Pierre et Madeleine, et sa succession aurait dû revenir à ceux-ci. De là le litige. (X1c 123.) Le 3 août 1425, Guillaume d’Argenton obtint du Parlement un arrêt touchant la restitution du château de « Saint-Verain-des-Bois » (1a 9190, fol. 353.) La même année, de concert avec Thibaut Chabot, sr de la Grève, Jean Rabateau et autres, il poursuivait au criminel Jean Lorson, prieur d’Angles, pour excès et graves préjudices. L’affaire est curieuse, mais nous devons, pour ne pas nous étendre démesurément, nous contenter de donner les cotes. (Voir X2a 18, fol. 83 v° ; X2a 19, fol. 18 ; X2a 20, fol. 8 ; X2a 21, fol. 28, 31, 34 v° ; X1a 9190, fol. 344 v° ; et X1a 9198, fol. 48-50, 53, 55 et 87, plaidoiries). Un autre procès intéressant à un autre point de vue est celui que le sire d’Argenton soutint contre Catherine de la Haye, veuve de Geoffroy de Beaumont, Louis de Beaumont, Guy de Chourses (ou de Sourches), à cause de sa femme, Marie de Beaumont, touchant la dot de sa tante, Yolande d’Argenton, mariée à Thibaut de Beaumont, et autres biens patrimoniaux provenant de son grand-père et de sa grand’mère. (Plaidoiries, 11 février 1433 n.s., X1a 9200, fol. 112 ; long arrêt du 13 septembre 1434, X1a 9193, fol. 50 v° ; voir aussi X1a 9194, fol. 79 v°.) Enfin l’an 1447, Guillaume était poursuivi au Parlement pour excès et violences par Jean de Montours, chevalier, ainsi que François de Beaumont, chevalier, son capitaine d’Argenton, et Pierre Fouchier, son châtelain audit lieu. (X2a 23, fol. 337, au 7 septembre 1447.)r de Mortemer, mais de Jean de Rochechouart, chevalier, sr de Mortemart, de Vivonne, de Saint-Germain, etc., conseiller et chambellan de Charles VII, créé gouverneur de la Rochelle en 1426, mort avant le 6 avril 1437. (Cf. notre précédent vol., p. 372, note.)
Extrait des lettres de rémission octroyées à Georges de La Tremoïlle, grand chambellan du roi, pour la détrousse et emprisonnement de Jean Chartier, receveur du roi en l’élection d’Orléans, l’arrestation arbitraire et séquestration privée de Martin Gouge, évêque de Clermont, et autres abus de pouvoir, excès et violences Ces lettres de rémission ont été publiées par M. le duc de La Trémoïlle, d’après une copie qui se trouve au chartrier de Thouars, analysées longuement et commentées par M. de Beaucourt (er,
Charles, etc. Savoir faisons, etc. De la partie de nostre chier et feal cousin, conseiller et grant chambellan, George seigneur de la Trimoille et de Suly, nous avoir esté exposé que aucuns bienveillans et amys privez dudit s En 1416, La Trémoïlle, sous prétexte de se payer de 10.000 livres qu’il prétendait lui être dues pour la solde de ses gens, s’était approprié certaine grosse somme d’argent que Jean Chartier, receveur du roi en l’élection d’Orléans, envoyait à Paris, et avait fait battre le porteur qui avait dénoncé la détrousse. En juin 1418, après l’occupation de Paris par les Bourguignons, La Trémoïlle s’était saisi de la personne de Martin Gouge, évêque de Clermont, et l’avait tenu enfermé au château de Sully, jusqu’à ce que le dauphin fût venu en personne le délivrer. Tel est le résumé des faits criminels visés au commencement de ces lettres de rémission. Ces lettres sont enregistrées, sans motif apparent, au milieu d’abolitions accordées à des gens de guerre pour leurs excès, au mois d’avril 1446, et il est à noter que, sauf la rémission de Georges de La Trémoïlle, tous les actes du reg. JJ. 177 sont des années 1444, 1445 et 1446.r de la Trimoille et frequentans sa compaignie familiairement lui ont par plusieurs foiz dit et remonstré que, pour cause et occasion d’aucuns cas cy après declairez particulierement, on lui pourroit donner coulpe et charge et en pourroit avoir à besoingner et à faire, et encourir en dangier et dommaige ou temps avenir, se il n’y pourveoit, et qu’il r de la Trimoïlle ayant grant auctorité et gouvernement entour nous et en noz affaires, comme il a de present, eust esté prié et requis de par la dicte ville de Limoge et consulat d’icelle de les aidier et secourir de certain nombre de gens d’armes et de trait, pour aller mettre le siege devant le chastel et place de Moruscle (r de la Trimoïlle obtempera à la dicte requeste, et par les diz de Limoges lui fut promis grant somme de deniers. Et pour les diz gens de guerre entretenir et aler oudit voiage exposa du sien grant somme de deniers. Desquelz paier et tenir promesse, depuis le dit service fait, ceulx de la dicte ville de Limoges furent requis de par icellui sr de la Trimoïlle plusieurs foiz ; lesquelz en furent delayans. Et pour ce, icellui sr de la Trimoïlle, recors de ces choses et de son interest, voulant estre recompensé, fist prendre et mener prisonniers les diz Guillaume de Julien et Desiré Martin ou chastel de Chauvigny, où il les avoit fait mettre prisonniers, et mener en nostre chastel de Poictiers et ailleurs où bon lui sembla, comme des plus principaulx du fait et poursuite de la dicte ville de Lymoges, pour estre mmme
Ainsi signé : Par le roy en son conseil, ouquel vous, Christofle de Harecourt Christophe d’Harcourt, troisième fils de Jacques d’Harcourt, seigneur de Montgommery, et de Jeanne d’Enghien, fut seigneur d’Havré du chef de sa mère, conseiller et chambellan de Charles VII, souverain maître et général réformateur des eaux et forêts de France, l’an 1431, l’un des négociateurs du traité d’Arras (1435), gouverneur des villes de Beaumont et de Mouzon en 1437, et mourut sans alliance le 11 mai 1438. Jean de Brosse, s Jean de Vaily, premier président du Parlement de Poitiers (vol. précédent, p. 256, note 1). Son nom revient presque à chaque page des registres de cette cour. Le 15 janvier 1426, il requérait des poursuites contre Thévenin de Lestang et ses complices, coupables d’avoir battu et injurié Jacques de Vaily, l’un de ses fils. (Arch. nat., X Junien Le Fèvre, fils de Pierre décédé président à mortier au Parlement de Paris, n’est pas nommé dans l’ordonnance de Niort (21 sept. 1418) instituant une Cour souveraine à Poitiers. Cependant il avait suivi le dauphin, après l’entrée des Bourguignons à Paris. Celui-ci le pourvut d’un office de président au Parlement créé à Toulouse par lettres du 20 mars 1420 et transféré à Béziers en 1425, sous le nom de Parlement de Languedoc. Lorsque cette cour fut supprimée et réunie à celle de Poitiers (Chinon, 7 octobre 1428), Junien Le Fèvre siégea dans cette dernière, au même titre. Mais son rang n’était pas encore réglé le 4 novembre 1429 ; il demandait à prendre séance suivant la date de sa réception. La question fut soumise au roi et décidée au profit de Guillaume Le Tur. Junien n’eut que le troisième rang parmi les présidents à mortier, et le second après le décès de Jean de Vaily. (Blanchard, r de Saint-Sévère, maréchal de France (1426), dit aussi le maréchal de Boussac, né en 1375, mort en 1433. C’est lui qui tua, par ordre de Richemont, Camus de Beaulieu, l’indigne favori du roi.2a 21, fol. 41 v°.) L’an 1432, le premier président, veuf et déjà fort âgé, se remaria avec Jeanne Gillier, fille de Denis Gillier et de Jeanne de Taunay, veuve elle-même de Pierre Royrand ; il eut à cause d’elle un procès avec Étienne et Jean Gillier, ses frères, au sujet de l’héritage d’Herbert de Taunay, leur oncle. (Actes des 25 juin, 4 et 28 juillet et 9 décembre 1433, X1a 9194, fol. 48 v°, 49, 52, 55, 60 v° ; plaidoiries des 23 juin et 21 juillet 1433, X1a 9200, fol. 167, 177 v°, 179, 181, 185, 186.) Un accord intervint entre les parties, le 7 décembre 1433 (X1c 146). Jean de Vaily habitait une maison derrière le Palais de Poitiers. Le 19 octobre 1434, infirme et ne pouvant aller à pied ni monter à cheval, il demanda et obtint de ses collègues qu’une porte murée qui donnait de la chambre du conseil, faisant suite à la grande chambre du Parlement, sur le jardin du Palais, derrière la tour de Maubergeon, fût percée à nouveau et fermée à clef pour son service particulier. (X1a 9194, fol. 82 v°.) Le premier président mourut le 9 et fut enterré le 11 mars 1435. (2a 21, au 11 mars.) Son fils aîné, Jean de Vaily, avait été reçu conseiller au Parlement le 14 mars 1425, par ordre du roi ; il jouissait d’une prébende en l’église de Laon par lettres données à Bourges, le 2 mars 1422. (X1a 8604, fol. 112.) Jacques, son second fils, est qualifié chevalier. Ses autres enfants étaient Marguerite, femme de Me Jean Simon, Tanguy, âgé de moins de vingt-cinq ans à la mort de son père, et Perrette, mariée à Me Jean Le Viste. Les héritiers du premier président transigèrent avec sa veuve relativement au douaire de celle-ci, par acte du 2 avril 1435. (X1c 149 et X1a 9194, fol. 96.) M. Thomas parle d’une autre fille de Jean de Vaily, qui aurait épousé Nicole de la Barre, maître des requêtes de l’hôtel (1a 9194, dernier fol.) Depuis il siégea au Parlement réinstallé à Paris. On trouve un acte relatif au président Junien Le Fèvre dans le fonds du chapitre de Notre-Dame-la-Grande de Poitiers ; c’est un arrentement de fondis sis en la rue de la Jabrouille, consenti à son profit, l’an 1432. (Arch. de la Vienne, G. 1138.)
Confirmation des privilèges et franchises des habitants de l’île de Noirmoutier.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. A tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Savoir faisons Quelques années avant la date de cette confirmation, l’île de Noirmoutier était profondément divisée et agitée par les querelles et contestations incessantes qui surgissaient entre les officiers et sujets de Georges de La Trémoïlle et ceux de l’abbaye dite de l’Isle-Dieu. Les religieux portèrent plainte au Parlement de Poitiers, « en cas d’excès et attemptats ». Leur fondateur, qui était à la fois seigneur de la Garnache et de Noirmoutier, avait disaient-ils, complètement affranchi le monastère et ses sujets de toutes tailles et subsides, ainsi que de la justice qu’il exerçait dans le reste de l’île. Ils se plaignaient que les officiers de La Trémoïlle cherchaient constamment à empiéter sur leurs privilèges, les troublaient dans l’exercice de leurs droits et depuis quelque temps empêchaient même le service divin au monastère, par suite de leurs exactions et de leurs violences. Ces derniers, de leur côté, adressaient reconventionnellement les mêmes reproches aux officiers et sujets de l’abbaye, particulièrement en ce qui touchait le droit de naufrage et d’épave qu’ils prétendaient appartenir à leur maître. De plus, ils accusaient l’abbé et ses moines de ne point vivre selon la règle, de porter des armes, etc. On peut lire dans les intéressantes plaidoiries des 26 février, 19, 26 et 29 avril 1425, les griefs détaillés invoqués par les deux parties et les cas particuliers de violence dont ils se plaignaient réciproquement. (Arch. nat., X Suit le texte des lettres du 25 octobre 1392, portant exemption des aides pour le fait de la guerre, en faveur des habitants de l’île de Noirmoutier et en considération de leur belle conduite, lors d’un récent débarquement des Anglais, lettres qui ont été imprimées dans le tome VI de notre collection, p. 88 (t. XXIV des Nous n’avons point trouvé de renseignements sur la descente des Anglais à Noirmoutier en 1429. Deux copies de cette confirmation, y compris les lettres du 25 octobre 1392, se trouvent sur les registres du Trésor des chartes ; car elle est insérée dans les vidimus de Louis XI (le Plessis-lès-Tours, mars 1479 n.s.) et de Charles VIII (Gien-sur-Loire, décembre 1484). Tous ces actes sont publiés dans le recueil des 1a 9198, fol. 35, 59, 63 v°, 64 v°.)me
Par le roy, Christofle de Harecourt Christophe d’Harcourt, souverain maître et réformateur des eaux et forêts de France. (Ci-dessus, p. 27.) Raoul VI sire de Gaucourt, premier chambellan du roi et grand maître de France, avait été sénéchal de Poitou de décembre 1427 à juin 1429. (Voir notre vol. précédent, p. Jean de Rochechouart, s Jean Rabateau, né à Fontenay-le-Comte vers 1370 ou 1375, d’abord procureur, puis avocat en Parlement, avocat général près cette cour à Poitiers, membre du conseil privé, président lai de la Chambre des comptes de Bourges, et enfin président à mortier au Parlement, mort en 1451. Nous ne saurions mieux faire que de renvoyer, pour la biographie de ce célèbre Poitevin, à l’intéressant ouvrage récemment publié par M. Henri Daniel-Lacombe, sous le titre : r de Mortemart. (Cf. ci-dessus, p. 24, note.)
Lettres permettant à Georges de La Trémoïlle d’établir un péage sur la Loire, pour ses château et châtellenie de Rochefort, avec le consentement des marchands fréquentant ladite rivière. « A nostre chier et feal cousin, conseiller et grant chambellan, Georges, seigneur de la Trimoïlle, de Suly et de Craon, chevalier,… avons octroyé et octroyons par ces presentes qu’il puisse mettre sus à son chastel de Rochefort, assis sur la riviere de Loyre, par forme de trebut et peage sur chascune pipe de vin menée en devalant et sur chascun muy de sel, mesure nantoise, mené en montant par la dicte riviere de Loyre, à l’endroit dudit chastel de Rochefort, et aussi par terre en toute sa chastellenie du dit Rochefort, ès fins et mettes d’icelle, la somme de quinze deniers tournois, et icelui trebut et peage faire lever doresenavant par ses gens et commis en l’isle de Taneré, en laquele d’ancienneté on a acoustumé de lever le peage ancien de la dicte chastellenie de Rochefort Et cependant le 15 mars précédent, par lettres données à Saumur, Charles VII avait déclaré abolis et supprimés les nouveaux péages établis sur la Loire (reg. X Robert de Rouvres, évêque de Séez de 1422 au 4 mars 1433. Ci-dessus, p. 27, note 2. Raoul VI de Gaucourt. (Cf. le vol. précédent, p. 285, note.) Geoffroy de Mareuil, chevalier, seigneur de Mareuil et de Villebois, fils de Raymond de Mareuil, chevalier, avait vendu à Charles VI la terre de Dompierre en Aunis, au mois de novembre 1408. (Arch. nat., J. 182, n° 126.) Il avait succédé comme sénéchal de Saintonge à Olivier du Châtel, vers 1418, et il exerça cet office pendant plus de vingt ans. Dans un arrêt du 23 juin 1423, il est question d’une expédition qu’il fit en 1420 sur la frontière de Guyenne avec Jean de Torsay, et il est qualifié sénéchal de Saintonge (X Jean de Rochechouart, s1a 8604, fol. 105 v°, publiées dans les e1a 9190, fol. 234 v°). On trouve dans des lettres de rémission en faveur de Guinot du Chastenet, qui servait sous les ordres de Geoffroy de Mareuil, des renseignements sur sa participation à la prise des places de Benon et de Marans sur les partisans de Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, l’an 1431. (JJ. 178, n° 3, fol. 2.) Un arrêt du 23 décembre 1429, dans un procès qu’il soutint contre Guy Larchevêque, sr de Taillebourg, et Louise d’Anduze, veuve de Jean Larchevêque, sr de Soubise, porte qu’Anne de Mareuil, sa sœur, avait été la première femme du sr de Soubise. (X1a 9192, fol. 168 v°.) Peu de temps après sa mort, le 29 octobre 1441, son fils François de Mareuil fut institué à sa place sénéchal de Saintonge. (Anc. mém. de la Chambre des comptes coté K, fol. 73 v°, Bibl. nat., ms. fr. 21405, p. 104.)r de Mortemart. (Cf. ci-dessus, p. 24, note 2.)
Provisions de l’office de sénéchal de Poitou en faveur de Jean de la Roche, seigneur de Barbezieux.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. A tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Savoir faisons que nous, confians à plain des sens, loyaulté, vaillance et bonne diligence que par experience de fait et autrement avons cogneu et savons estre en la personne de nostre amé et feal escuier d’escuirie, Jehan de la Roche, seigneur de Barbesieux, ayans regart aussi et consideracion à l’ostel, noblesse et lignage dont il est et aux très grans et recommendables services qu’il nous a faiz ou fait de noz guerres à l’encontre de noz ennemis et adversaires, et autrement, et mesmes derrenierement oultre la riviere de Seine où il s’est bien et grandement gouverné Comme il en avait pris l’engagement par les lettres d’abolition qui lui avaient été octroyées le 9 avril précédent (ci-dessus, p. 11). En effet, Jean de la Roche avait conduit sa compagnie de gens d’armes en Champagne, où commandait le sire de Barbazan, avec lequel il avait été en relations antérieurement. Pendant cette campagne, on s’empara de Voisines, de Pont-sur-Seine, d’Érvy, de Saint-Florentin, etc. ; on assiégea ensuite Anglure, dont le siège dura deux mois et qui fut pris, au commencement de juin, après la défaite de seize cents Anglo-bourguignons venus pour dégager la place. (Monstrelet, t. IV, p. 440-441 ; le héraut Berry, édit. Godefroy, p. 383 ; Boutiot, Jean de La Rochefoucauld succédait en cette qualité à Maurigon ou Amaury d’Estissac, qui avait été reçu au Parlement et avait prêté serment, le 3 juin 1429 (Arch. nat., X Dans le mandement du 1r de Barbezieux est signalée le 13 juillet suivant à Troyes et aux environs, et on disait alors qu’il venait « d’estranges marches pour le service du roi ». Quoiqu’il se présentât comme capitaine soumis à l’autorité royale, sa bande, dit M. Boutiot, n’en jetait pas moins l’effroi parmi les populations. (1a 9199, fol. 158 v°), et qui depuis fut lieutenant de Charles d’Anjou en Limousin, et plus tard, l’an 1442, sénéchal de Saintonge.er juin 1431, cité ci-dessus, p. 2, note, Regnier de Boullegny ou de Bouligny s’intitule « general conseiller sur le fait et gouvernement de toutes les finances tant en Languedoc qu’en Languedoïl ».eme
Ainsi signé : Par le roy en son conseil, ou quel les contes de Clermont Charles I Louis de Bourbon, comte de Vendôme et de Chartres, grand chambellan du roi et grand maître de France, deuxième fils de Jean de Bourbon, comte de la Marche, et de Catherine comtesse de Vendôme, mort le 21 décembre 1446. (Le P. Anselme, Robert de Rouvres. (Cf. ci-dessus, p. 23, note 3). Charles II sire d’Albret, dont il sera question dans un autre endroit de ce volume. Robert Le Maçon, seigneur de Trèves en Anjou, conseiller de Louis II, duc d’Anjou, chancelier d’Isabeau de Bavière (1414), puis membre du grand conseil de Charles VII, décédé le 28 janvier 1443. Baudoin, Jean Rabateau, alors avocat général au Parlement de Poitiers et membre du conseil privé (voy. ci-dessus, p. 31, note 5). Maurice Claveurier, lieutenant général de la sénéchaussée de Poitou. Une notice biographique lui est consacrée quelques pages plus loin.er de Bourbon, comte de Clermont et de Forez, fils de Jean Ier duc de Bourbon et de Marie de Berry, devint duc de Bourbon à la mort de son père (janvier 1434).
Et à tergo erat scriptum : Johannes de Ruppe, armiger, dominus de Barbesieux, senescallus Pictavie in albo nominatus, receptus fuit et solitum prestitit juramentum Pictavis, in Parlamento, die
xxvii. novembris anno Domini millesimocccc° xxxi°. Blois. Voici le texte de l’arrêt d’enregistrement de ces provisions : « Du mardi
xxvii. jour de novembremccccxxxi. Veues les lettres du roy octroyées à Jehan de la Roche sur le don de l’office de senechal de Poictou, presentées par ledit de la Roche, à ce qu’il feust receu à faire le serement de seneschal en la court de ceans ; et après que maistre Jehan Viau, comme procureur de Jehan de Comborn, seigneur de Trignac, se y est opposé ; la court a deliberé que ledit de la Roche sera receu audit office et à faire ledit serement, sans prejudice de l’opposicion dudit de Trignac et d’autres qui opposer se vouldront,lectisque dictis litteris palam in audiencia , ledit de la Roche a fait ledit serement ». (X1a9194, fol. 2 v°.) Jean de Comborn, successeur immédiat de Jean de Torsay, avait été dépossédé de son office six mois après son institution (novembre 1427), sans autre motif que son intimité avec le connétable de Richemont que Georges de La Trémoïlle venait de supplanter dans la faveur du roi. Il avait été remplacé par Raoul de Gaucourt, auquel succéda Amaury d’Estissac, puis Jean de La Rochefoucauld. Le srde Trignac, se considérant comme lésé dans ses droits, ne pouvait que protester, et il ne manquait pas de le faire à chaque nomination d’un nouveau sénéchal. (Cf. l’Introduction du précédent volume, p.xxviii. )
Collacio facta est cum originali.
Lettres portant ratification de la création d’une Université à Poitiers, et lui octroyant les mêmes privilèges et immunités qu’aux autres Universités du royaume L’original de ces lettres est aujourd’hui en déficit ; il en existe plusieurs copies aux Archives de la ville de Poitiers, et aux Archives nationales, série K, 184, n° 20, et dans des confirmations postérieures données par les rois de France, enregistrées au Trésor des chartes et au Parlement. Nous les publions d’après le registre des Ordonnances du Parlement de Poitiers et d’après un vidimus de Louis XI, en date de Toulouse, mai 1463, transcrit sur le registre du Trésor des chartes. Le texte d’ailleurs en a été imprimé plusieurs fois, particulièrement dans les ouvrages suivants : E. du Boulay, A de la bibliothèque nationale. (
Karolus, Dei gratia Francorum rex. Ad perpetuam rei memoriam. Quantum ad Ecclesie militantis illustracionem
Statuimus igitur extunc et decrevimus in civitate nostra Gabriel Condolmero, vénitien, d’une famille roturière, succéda au pape Martin V, en 1431, sous le nom d’Eugène IV, et occupa le trône pontifical jusqu’en 1447, année de sa mort. L’Université de Toulouse, la plus ancienne après celle de Paris, fut fondée en 1229. L’original de la bulle du pape Eugène IV, portant érection de l’Université de Poitiers, datée du
Plusieurs fois déjà, dans le cours de notre précédent volume, s’est rencontré le nom de ce personnage, qui, pendant trente-cinq ans environ qu’il exerça les hautes fonctions de lieutenant général du sénéchal de Poitou, jouit d’une grande autorité dans les conseils de Charles VII et dans la ville de Poitiers, dont il fut élu maire à vingt-deux reprises différentes et durant plusieurs années consécutives. La nouvelle édition du Les deux fils du premier lit de Maurice Claveurier, Guillaume et Pierre, furent pour leur père une cause de graves soucis et de sérieux embarras. Meurtriers d’un nommé Herbert Bernard, ils obtinrent des lettres de rémission, dont le frère et le père de la victime combattirent l’entérinement. Maurice, mis en cause, dut, pour étouffer complètement l’affaire, s’engager à payer une forte composition pécuniaire (25 septembre 1432). Les parties néanmoins demeurèrent en état d’hostilité, au point que de nouvelles violences étaient à redouter. La cour fit comparaître Guillaume Claveurier et Jean Bernard, le jeune, et le 19 juin 1433, en présence de leurs pères, Maurice Claveurier et Jean Bernard, l’aîné, aussi mandés, elle leur fit défense « de procéder l’un contre l’autre non seulement par voie de fait, mais par paroles injurieuses, défis, dérisions, espionnages, etc. » (X1c 117.) Lors de l’entrée de Charles VII à Poitiers, Pierre Frotier, premier écuyer de son écurie, ayant adressé des paroles outrageantes à Claveurier, qui faisait partie du cortège au double titre de maire et de lieutenant du sénéchal, celui-ci ne voulut point qu’une atteinte fût portée impunément à sa dignité et à son honneur, et, sans crainte de s’attaquer à un favori qui disposait de tout auprès du roi, il porta plainte contre lui au Parlement. Les plaidoiries de cette curieuse affaire eurent lieu le 17 août 1424 ; malgré leur intérêt, nous devons nous contenter de renvoyer au registre où elles sont transcrites (X1a 9197, fol. 338). Sur un autre registre, à la date du 22 août 1430, se trouve le serment prêté par Maurice Claveurier, élu de nouveau maire, et par les vingt échevins et jurés de la ville de Poitiers, parmi les noms desquels on lit celui de Guillaume, son fils aîné, de garder « bien et loyaument le roy, son honneur, sa vie, ses membres et ses droiz » (X1a 9199, fol. 322). Aux 15 et 25 février, 16 et 20 mars 1434 n.s., on trouve des renseignements sur une affaire judiciaire engagée par notre personnage contre Étienne de Vignoles, l’illustre La Hire. Une somme de 1500 livres avait été mise à la disposition de celui-ci pour une expédition dont le roi l’avait chargé, et elle avait été avancée en partie par le lieutenant du sénéchal qui devait être remboursé sur les revenus de Montmorillon. On sait que cette ville et les droits seigneuriaux en dépendant avaient été depuis engagés par Charles VII à La Hire. Claveurier n’ayant pas encore été désintéressé, assigna ce dernier en payement de la somme prêtée, mais ne put en obtenir satisfaction (X1a 9194, fol. 62 v°, 63 v° ; X1a 9200, fol. 204, 209). Un arrêt du 22 juin 1434, rendu dans un procès entre le lieutenant du sénéchal et Jamet de Brillac, au sujet de réparations à des maisons sises à Poitiers, fournit des détails intéressants sur d’importantes tanneries que le premier avait installées dans cette ville (X1a 9194, fol. 71 v°). Il sera question ailleurs des poursuites criminelles exercées par lui contre le bâtard de Chanac et le seigneur de Château-Larcher, qui l’avaient menacé de représailles, s’il ne relâchait pas un prisonnier. Une sentence donnée par Maurice Claveurier, en qualité de conservateur des privilèges de l’Université de Poitiers, au profit de Jean Barton, curé de Notre-Dame de Lusignan, contre Jean Grabot, aumônier de la Maison-Dieu de Loudun, et portée en appel au Parlement, fut confirmée le 7 mai 1435. (X1a 9193, fol. 84.)2a 21, fol. 183 v°, 184 r° et v°, 185, 187 v°, 195, et à la date du 19 juin 1433.) Le 9 juillet 1435, on retrouve Guillaume prisonnier à la conciergerie du Palais et se faisant réclamer par l’évêque de Poitiers, comme prétendu clerc (X1a 9194, fol. 105 v°). De son coté, Pierre fut mis en état d’arrestation comme coupable d’autres actes de violence exercés sur la personne de Guillemette Petit ; élargi provisoirement, le 5 janvier 1433 n.s., les procédures criminelles continuèrent contre lui, les 12 et 20 janvier (X2a 21, fol. 199 v°, 200 et 201). Mis de nouveau en prison, deux ans plus tard, il fut revendiqué aussi comme clerc, quoique marié, par la justice de l’évêque, le 2 juillet 1435, requête dans laquelle se trouve un curieux détail de costume ; le même jour, après midi, il obtint d’être élargi. (Même registre, à la date.) Maurice Claveurier lui-même ne se distinguait pas précisément par la douceur de son caractère et, quoique premier magistrat de son pays, il n’avait pas au plus haut degré le respect des droits et de la propriété d’autrui, témoin une commission du roi, décernée à Poitiers, le 19 avril 1438, sur la plainte de l’abbesse de Sainte-Croix de Poitiers, pour l’assigner au Parlement. Accompagné de ses enfants et de plusieurs autres personnes, il était allé pêcher au Pré-l’Abbesse et y avait pris une grande quantité de poissons ; il avait en outre répondu par des menaces et des injures aux avertissements qui lui furent donnés par les gens de l’abbaye. (F2 350, p. 31, inventaire des titres de Sainte-Croix de Poitiers.) Il désintéressa sans doute la partie lésée, car on ne retrouve plus trace de cette affaire. Une autre preuve du naturel violent de Maurice Claveurier nous est fournie par les actes d’un long procès criminel que lui intenta Jean Colas, conseiller au Parlement de Paris. On sait qu’il avait épousé en secondes noces, vers 1420, Jeanne Colas, sœur de ce dernier, veuve elle-même de Nicolas Roigne, qui avait été lui aussi lieutenant général du sénéchal de Poitou. Étant décédée sans enfants, sa succession devait revenir à sa famille. Maurice Claveurier ayant refusé de rendre ses comptes, s’attira les réclamations des héritiers naturels de sa seconde femme. Il fit traîner les choses en longueur, puis, pressé plus vivement, il se rendit coupable d’abus de pouvoir et d’excès de différente nature, dont Jean Colas porta plainte. Les premiers actes de l’action criminelle datent du 3 avril 1447. La procédure était lente pour tout le monde à cette époque ; entre deux magistrats, dont l’un avait intérêt à créer des incidents, elle menaçait de s’éterniser. Elle durait encore quand la mort surprit l’inculpé. Son décès survint entre le 23 décembre 1454 et le 6 juillet 1455. (X2a 23, fol. 329 v°, 338 r° et v°, 339, 379 v° ; X2a 26, fol. 153 ; X2a 27, fol. 6 v° et 55 v°.) Maurice Claveurier devait avoir environ quatre-vingts ans ; jusqu’au bout il est qualifié de lieutenant du sénéchal de Poitou. Son testament, daté du 4 octobre 1451, est conservé dans le fonds du chapitre Notre-Dame-la-Grande de Poitiers. (Arch. de la Vienne, G. 1087.) Deux des fils qu’il eut de sa troisième femme, Louise Eschalart, tenaient de leur père une humeur peu pacifique. A la fin de l’année 1456, Michel et Maurice Claveurier étaient poursuivis au Parlement avec André et Jean de Conzay, frères, et plusieurs autres, pour avoir pénétré de nuit par escalade dans l’hôtel de Pierre de Mourry, sous-doyen de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers. (Arch. nat., X2a 28, aux dates des 15, 29 novembre, 2 et 9 décembre 1456, et 5 décembre 1458.) On peut citer, pour finir, quelques aveux rendus par Maurice Claveurier au sr de Parthenay (R1* 190, fol. 250 et 268) et par son plus jeune fils Jean au roi, pour l’hébergement de la Payre-en-Jaunay et l’hôtel des Moulins. (P. 1145, fol. 157, 158, 160.)a
Sic signatum : Per regem, domino de la Tremoïlle, Christoforo de Harcourt Christophe d’Harcourt (voy. ci-dessus, p. 27, note 2). A quelle famille se rattachait ce personnage, dont le nom figure ici parmi les membres du conseil royal, et quelles fonctions remplit-il avant d’arriver à ce poste élevé ? On pourrait supposer qu’il appartenait à la maison de Pérusse d’Escars ou des Cars ; cependant il ne figure pas sur les généalogies de cette famille bien connue. Un « messire Loys des Quars », le même très vraisemblablement, occupait la forteresse d’Airvault pendant le temps de la Praguerie et tenait le parti des princes rebelles. Les gens de guerre de sa compagnie se rendirent alors coupables de divers excès, et entre autres de la détrousse d’un sergent du sr de Parthenay, chargé de recouvrer des amendes au bailliage d’Autin dans la Gâtine. (Acte du 20 avril 1443, Arch. nat., R1 192.)
Ratification par Charles VII de l’acte par lequel Jean Harpedenne, sr de Belleville, règle sa succession au profit de Jean de Belleville, sr de Mirambeau, son fils aîné, marié avec Marguerite de Valois, fille naturelle du feu roi Charles VI.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir veu les lettres desquelles la teneur s’ensuit :
Saichent tous que en la court du seel à present estably ès contraictz en partie de la seneschaucée de Poictou pour le roy nostre sire, en lieu de cellui qui jadis fut estably à la Roche sur Oyon pour icellui seigneur, en droit present et personnellement estably noble et puissant seigneur messire Jehan Harpedenne, chevalier, seigneur de Belleville et de Montagu Dans nos trois précédents volumes, plusieurs notes fort développées ont été consacrées à Jean II Harpedenne, seigneur de Belleville. (Cf. t. V, p. 205-206 ; t. VI, p. 290 ; t. VII, p. 106 et 187.) Nous n’y reviendrons pas ici. On verra plus loin que la date de son décès peut être fixée au 8 ou 9 juillet 1434, et ailleurs, que Jeanne, sa fille aînée, épousa Le Galois de Villiers. Jean III Harpedenne, ou plutôt Jean de Belleville, car il n’est connu que sous cette dernière appellation et renonça à son nom patronymique (ainsi du reste que son frère, ses sœurs et leur postérité), eut, aussitôt la mort de son père, un procès à soutenir, au Parlement siégeant à Poitiers, contre Jovine de Mussidan, sa mère, au sujet de l’assiette du douaire de celle-ci. Nous avons dit un mot de cette affaire et des prétentions de la veuve de Jean Harpedenne (vol. précédent, p. 189 note). Outre les citations des registres du Parlement faites en cet endroit, nous signalerons encore les intéressantes plaidoiries qui furent prononcées au nom des parties les 20 juin et 18 juillet 1435, par lesquelles on apprend que le mariage de Jean II Harpedenne avait été célébré à Blaye et le contrat passé à Bordeaux, pendant les trêves entre la France et l’Angleterre, qu’il en était de même pour le s Des lettres d’abolition accordées en août 1446 à Jean de Longpré, dit Heurtebise, arbalétrier de Montaigu, publiées ci-dessous, sont remplies de renseignements curieux sur les faits et gestes de Jean de Belleville. Dans un différend entre Méry de Montalembert, s On retrouve Jean de Belleville dans deux autres circonstances. Le duc d’Anjou était demandeur contre lui en cas d’excès, le 29 octobre 1451. (Mandement à Élie Dalée, conseiller au Parlement, de faire une enquête sur les faits incriminés, X Marguerite de Valois, fille naturelle de Charles VI et d’Odette de Champdivers, la On verra, dans un autre endroit de ce volume, que cette prévision se réalisa et que le second fils de Jean Harpedenne, Olivier de Belleville, attaqua les dispositions paternelles et, à la suite d’un procès dirigé contre son frère aîné, obtint d’abord par un arrêt provisionnel de la cour, en date du 4 août 1436, puis par un accord amiable, une répartition un peu plus équitable de cette succession dont son père l’avait presque complètement exclu.r de Barbezieux, père de Jean de la Roche, sénéchal de Poitou (on verra ailleurs que Rosine de Montaut, femme de Guy de La Rochefoucauld, sr de Barbezieux, était sans doute la sœur de Jovine de Mussidan), et que ces circonstances ne pouvaient empêcher ces actes d’être valables, comme le prétendait l’avocat de Jean de Belleville. (Arch. nat., X1a 9200, fol. 359, 370 v°.) Cette affaire se termina par un accord amiable entre le sr de Belleville et sa mère, le 24 novembre ou le 2 décembre de cette même année ; le texte n’en a pas été conservé, mais la mention s’en trouve dans un inventaire officiel des accords enregistrés au Parlement de Poitiers. (X1a 8604, fol. 21.) Ce procès ne fut pas le seul que Jean de Belleville eut à soutenir au sujet de la succession de son père. L’établissement de sa sœur Jeanne et le partage avec son frère Olivier donnèrent lieu à des contestations dont il sera parlé en d’autres endroits du présent volume.r de Granzay, et l’abbaye des Châtelliers, touchant la possession d’une maison à Nuaillé, le premier se plaint de n’avoir pu faire entendre ses témoins, parce que Nuaillé appartenant au sr de Belleville qui « dès longtemps a grant haine et malveillance » contre lui, comme il est notoire, celui-ci par ses menaces l’a empêché de se rendre dans cette ville et a fait défense, sous peine de prison, à ses sujets d’aller témoigner en sa faveur. (Arch. nat. X1a 9201, fol. 46.) En effet, on trouve que Méry de Montalembert et sa mère Jeanne Hélies (alors remariée à Hugues du Puy-du-Fou) poursuivaient, dès le 4 mai 1430, le sr de Belleville et son fils aîné pour graves excès et attentats non spécifiés, l’affaire n’ayant pas été plaidée au fond, parce que les défendeurs firent défaut ce jour-là et le 19 juin suivant. (X2a 18, fol. 201, et X2a 21, fol. 135 v°.) Après vingt-sept ans d’interruption, en janvier 1457 n.s., Pierre de Montalembert, huissier d’armes du roi, fils de Méry, reprit ce procès et obtint des lettres de relèvement. Jean de Belleville demanda d’abord deux délais, puis fit attaquer par son procureur ces lettres comme 2a 28, aux dates des 8 et 15 février, 7 avril 1457.) On ne sait quelle conclusion reçut cette poursuite. Le 28 février 1447 n.s., fut plaidée au Parlement une autre affaire criminelle entre Jean de Belleville et Nicolas Queyré, son sénéchal à Montaigu. Celui-ci se dit noble, clerc, licencié ès lois, ayant longtemps pratiqué en Poitou, marié à Montaigu, où il a toujours exercé son office au profit du seigneur et des habitants. Souvent il avait fait des prêts d’argent audit sr de Belleville. Celui-ci devant aller à Bourges pour un procès qu’il y avait contre l’évêque de Luçon, à cause de quatre bonnes cures qu’il désirait faire unir à sa chapelle de Montaigu, il voulut encore emprunter à son sénéchal une somme importante. Queyré refusa et fut emprisonné, puis relâché à la requête de sa femme. Mais Belleville ayant perdu son procès, il accusa le sénéchal d’en être cause, sous prétexte que son frère était vicaire de l’évêque de Luçon, et jura qu’il se vengerait et lui ferait payer tous les dépens, qu’il estimait à 500 écus. Le 9 janvier 1446 n.s., il fit équiper et mettre en embuscade à la porte Jaillet de Montaigu deux de ses serviteurs, les nommés Fredaine et Hurtebise, « qui sont gens bannis », et au moment où Nicolas entrait en ville, ceux-ci se saisirent de lui et le menèrent en prison. Les amis de Queyré requirent Jean Macaire, alors sénéchal de Belleville, de faire mettre son collègue en liberté, puisqu’il n’y avait point d’information contre lui. Ce dernier n’osa rien faire sans en référer à Jean de Belleville, qui déclara que son prisonnier ne serait pas délivré avant d’avoir payé les 500 écus. Jean Chèvredent, procureur du roi en Poitou, fut envoyé à Montaigu pour exécuter un mandement du sénéchal de Poitou, ordonnant de lui remettre le prisonnier ; Belleville fit fermer les portes de la ville et dit « qu’il failloit gecter en la riviere telz ribaulx qui apportoient telles lettres ». Ayant exposé ces faits à la cour, l’avocat de Nicolas Queyré conclut par une requête de renvoi devant le sénéchal de Poitou. De son côté, Jean de Belleville répliqua que Queyré avait commis, dans l’exercice de sa charge de sénéchal, quantité de prévarications et d’abus de pouvoir, motivant suffisamment son emprisonnement. Nous ne suivrons pas l’avocat dans l’exposé détaillé qu’il fit de ces délits. Le procureur du roi au Parlement ajouta que le sr de Belleville avait nommé Queyré son sénéchal à Montaigu moyennant une grande somme d’argent, et que ce dernier tombait sous le coup de la loi contre le péculat. A la suite de ces plaidoiries, la cour décida qu’elle examinerait les informations et jugerait s’il y avait lieu de renvoyer la cause au sénéchal de Poitou (X2a 24, aux 27 et 28 février 1447 n.s.), ce qui fut fait sans doute, car on ne retrouve plus trace de cette affaire au Parlement.2a 26, fol. 142.) Enfin, le 3 décembre 1455, la cour rendit un arrêt de renvoi au sénéchal de Poitou, à son siège de Fontenay-le-Comte, d’un autre procès criminel intenté par le sr de Belleville à Jean, Nicolas et Denis Peyraudeau. (X2a 27, fol. 121 v°.) Deux quittances de 400 livres chacune de Mathieu Beauvarlet, secrétaire du roi, commis à la recette générale des finances, l’une du 18 mai 1455, l’autre du 25 janvier 1458 n.s., nous apprennent que Charles VII avait accordé à Jean de Belleville une pension annuelle de 1000 livres, pendant dix ans, à partir d’octobre 1444. (Bibl. nat., Pièces originales, vol. 279, p. 7 et 8.) Ce seigneur ayant fondé l’église collégiale et chapitre de Saint-Maurice de Montaigu, lui légua par son testament la terre et seigneurie de Vendrines. Louis XI en confirma la possession à cet établissement, par lettres de 1475, contrairement aux prétentions de Marguerite de Culant, qui, à la mort de son mari, Louis de Belleville, fils aîné de Jean, s’était emparé, au nom de ses enfants mineurs, de ladite terre et du château de Vendrines. (r de Belleville et de Montaigu, Gilles, sr de Cosnac-sur-Gironde, Jacques et Antoine, et une fille Marie, qui fut femme de Bertrand Larchevêque, seigneur de Soubise. Il épousa en secondes noces, sans en avoir de postérité, Jeanne, la plus jeune fille de Jean de Blois, dit de Bretagne, comte de Penthièvre, et de Marguerite de Clisson. Jean de Belleville vivait encore le 12 juin 1462, date d’une confirmation en sa faveur des lettres publiées ici, que lui accorda Louis XI.1a 9200, fol. 380 v°.) On a voulu voir dans l’acte que nous publions le contrat de mariage de Jean et de Marguerite de Valois (de Beaucourt,
Lesquelles lettres nous, considerans l’entencion de nostre amé et feal conseillier et chambellan Jehan Harpedenne, chevalier, seigneur de Belleville et de Montagu, qui principalement est pour entretenir les dictes baronnies et seigneuries de Belleville et de Montagu unies, à ce que du seigneur qui pour le temps avenir sera nous, noz successeurs roys de France et la chose publicque soions mieulx et plus grandement serviz, et aussi affin de conserver et garder icelles seigneuries et baronnies en la main de nostre amé et feal Jehan de Belleville, chevalier, seigneur de Mirambeau, son filz aisné et de ceulx qui ystront de lui et de nostre chiere et bien amée Marguerite de Valois, sa femme, fille naturelle et legitime de feu nostre très chier seigneur et pere, que Dieu absoille, avons louées, approuvées, ratiffiées et confermées, louons, approuvons, ratiffions et confermons, voulans et descernans, de grace especial et de nostre plaine puissance et auctorité royal, que, non obstant quelxconques usaiges et coustumes de Ces lettres sont transcrites sur le registre du Trésor des chartes, incorporées dans une nouvelle confirmation accordée à Jean de Belleville par le roi Louis XI, à Chinon, le 12 juin 1462.
Ainsi signé : Par le roy, le bastard d’Orleans Jean comte de Longueville et de Dunois, l’un des plus célèbres capitaines du Jean Gillier était le second fils de Denis, chevalier du duc de Berry, anobli par lettres du 10 août 1379 (voy. notre t. V, p. 16, note, et 124), et de sa troisième femme, Jeanne de Taunay. Il remplit les fonctions de notaire et secrétaire du roi, et c’est en cette qualité que sa signature est apposée au bas des présentes lettres. Nous avons vu qu’il hérita, en 1430, avec son frère Étienne et ses sœurs, d’Herbert de Taunay, son oncle maternel (vol. précédent, p. 397, note). Sa plus jeune sœur, Jeanne, avait épousé Jean de Vaily, président au Parlement de Poitiers, avec lequel il fut en procès au sujet de la succession de sa mère, en juin et juillet 1433. (Arch. nat., Xe1a 9200, fol. 167, 177 v°, 179, 181, 185 et 186.) Jean Gillier fut aussi commis à la recette des francs-fiefs et amortissements en Poitou, Saintonge et au gouvernement de la Rochelle. Il est dit décédé « puis naguères » dans les lettres patentes commettant à sa place Jean Bésuchet, aussi notaire et secrétaire du roi, données à Montpellier, le 18 mars 1437 n.s. (Original, Bibl. nat.,
Lettres portant confiscation des biens meubles de feu Pierre Paumier, décédé conseiller au Parlement de Poitiers Pierre Paumier, conseiller clerc, ne faisait point partie du personnel du Parlement de Poitiers, lors de sa création (ordonnance de Niort, 21 septembre 1418). On ne connaît point la date de sa nomination, le premier registre du conseil de cette cour (1418-1430), sur lequel elle devait être consignée, étant perdu. Son décès était tout récent. Car son successeur comme conseiller clerc, Étienne Pasne, présenta ses provisions à la cour le 16 novembre 1433 et fut reçu le 2 décembre suivant. (Arch. nat., X Avant d’être receveur général des finances, Guillaume Charrier avait été receveur de Poitou ; en 1422, il reçut en cette qualité trois quittances de Jean Larchevêque, s Charles I Charles d’Anjou, comte de Mortain, puis comte du Maine, frère cadet de René d’Anjou, duc de Lorraine, roi de Sicile.1a 9194, fol. 54 r° et v°.)r de Parthenay. (B. Ledain, eer de Bourbon, comte de Clermont, puis duc de Bourbon en 1434. (Ci-dessus, p. 35, note 2.)
Rémission en faveur de Guillaume de Marellessart, lieutenant du capitaine de Chauvigny, qui avait refusé de livrer cette place à l’évêque de Poitiers, après la prise de Georges de La Trémoïlle.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons Il est fait allusion en cet endroit à l’exécution, au château de Chinon, du complot formé contre Georges de La Trémoïlle par la reine Yolande, Charles d’Anjou, son fils, le connétable de Richemont, Jean de Bueil, neveu du favori, Pierre d’Amboise, s L’évêque de Poitiers était alors Hugues de Combarel. Ce personnage appartenant à une famille noble du Limousin était conseiller clerc à la Cour des aides sous Charles VI. En 1415, il fut chargé d’une ambassade auprès de la République de Gênes, où il demeura cinq mois. Nommé, l’an 1416, évêque de Tulle par une partie du chapitre, son élection longtemps contestée fut confirmée par arrêt du Parlement de Poitiers du 12 juillet 1421. (Arch. nat., Xr de Chaumont, Prégent de Coëtivy, Raoul de Gaucourt et Pierre de Brezé. A la fin de juin 1433, les sires de Bueil, de Brezé, de Chaumont et de Coëtivy, introduits avec leurs gens d’armes dans la tour du Coudray par Olivier Frétart, lieutenant de Gaucourt à Chinon, s’emparèrent de La Trémoïlle, qui fut blessé d’un coup de dague dans le ventre par Jean de Rosnivinen, et le conduisirent au château de Montrésor, appartenant à Jean de Bueil, où il resta prisonnier jusqu’à ce qu’il eut pris l’engagement de payer à son neveu 4000 moutons d’or, de rendre toutes ses places et de renoncer à toute ingérence dans le gouvernement. (Voy. de Beaucourt, 1a 9190, fol. 161 v°.) Mais, peu de temps après, Hugues de Combarel permuta avec Bertrand de Maumont et devint évêque de Béziers. Au mois d’avril 1424 (la r de Mortemart, d’apaiser le différend qui s’était élevé entre le vicomte de Limoges et les consuls de cette ville, différend qui avait dégénéré en guerre ouverte et mis à feu et à sang tout le haut Limousin. Les commissaires du roi réussirent à faire signer un compromis aux parties le 12 juillet 1427. (A. Thomas, 1a 9200, fol. 232 v°, 264.) Un accord fut conclu à Châtellerault, le 19 février 1435 n.s., et enregistré au Parlement le 30 juin suivant, entre Hugues de Combarel et Jean VII d’Harcourt, vicomte de Châtellerault, au sujet d’un boulevard et d’une palissade que ce dernier avait fait élever sur la motte située entre le château de l’évêque de Poitiers et celui des d’Harcourt à Chauvigny. (X1c 149, au 30 juin 1435.) Hugues avait pour sénéchal dans cette ville Jean Bernard, qui interdit à Pierre Rivaut, licencié ès lois, demeurant audit lieu, d’y exercer son office d’avocat. Après appel de cette décision, une transaction intervint par laquelle l’évêque de Poitiers leva cette interdiction, le 14 mai 1436. (X1c 151.) On dit communément qu’Hugues de Combarel mourut vers 1440. Le dernier acte connu émanant de ce personnage est en effet du 11 février 1440 n.s. (Coll. dom Fonteneau, t. II, p. 237 ; voir dans le même recueil deux autres documents relatifs à l’évêque de Poitiers, l’un de 1426, l’autre du 27 novembre 1430, t. II, p. 213, et t. XX, p. 229.)
Par le roy en son conseil. Budé. — Visa.
Die veneris
xii die februarii annoam° cccc° xxxiii° , presentes littere lecte fuerunt in camera Parlamenti Pictavis, et ibidem Guillemetus de Marellessart prestitit juramentum in eis declaratum. Hisque sic peractis, curia, de consensu procuratoris regis, eisdem litteris obtemperavit.
Confirmation des chartes de commune octroyées à la ville de Niort par les rois Philippe-Auguste et saint Louis.
Karolus, Dei gratia Francorum rex. Notum facimus universis, presentibus pariter et futuris, nos vidisse litteras carissimorum progenitorum nostrorum Philipi et Ludovici, inclite memorie regum Francie, majoribus, burgensibus et communie ville de Nyorto in comitatu nostro Pictavie concessas, tenorum subsequentium :
In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Philippus, Dei gratia Francorum rex. Noverint universi, presentes pariter et futuri, quod nos concedimus burgensibus nostris de Nyorto, in eadem villa commorantibus, ut communiam suam habeant ad puncta et consuetudines communie Rothomagensis, que continentur in registro nostro. Quod ut perpetuum robur obtineat, sigilli nostri auctoritate et regii nominis karactere inferius annotato presentem paginam, salvo jure nostro et ecclesiarum nostrarum, confirmamus. Actum Pictavis, anno incarnati Verbi millesimo ducentesimo quarto, regni nostri vicesimo quinto. Astantibus in palacio nostro quorum nomina supposita sunt et signa. Dapifero nullo. S. Guidonis, buticularii. S. Mathei, camerarii. S. Droconis, constabularii. Data vacante cancellaria, per manum fratris Garini.
Ludovicus, Dei gratia, etc. Actum apud Sanctum Maxentium, anno Domini Cette charte de saint Louis, de juillet 1230, a été imprimée dans notre premier volume (t. XI des
Quas quidem litteras superius insertas et inscriptas et omnia et singula in eis contenta, ratas et gratas, rataque Les lettres de Charles VII avec les chartes de Philippe-Auguste et de saint Louis sont transcrites deux fois sur les registres du Trésor des chartes, insérées dans des vidimus de Louis XI (Amboise, novembre 1461) et de Charles VIII (le Plessis du Parc-lès-Tours, janvier 1484 n.s.). Elles ont été publiées par Chr. Augier de la Terraudière,
Sic signatum : Per regem, episcopo Magalonensi, domino de Treviis et aliis presentibus. J. Gilier. — Visa. Contentor. Chaligaut.
Donation par Henri VI, roi d’Angleterre, à Jean comte d’Arundel. Au commencement de cette année 1434, Jean comte d’Arundel, capitaine renommé pour sa bravoure, avait, à la tête d’une armée anglaise, dirigé une expédition heureuse dans le Maine, où il avait pris les villes de Saint-Célerin, Sillé-le-Guillaume et Beaumont-le-Vicomte ; il avait eu ensuite les mêmes succès dans le pays Chartrain, dont plusieurs places se soumirent à Henri VI. Mais l’année suivante, ayant le titre de lieutenant du roi d’Angleterre en Normandie, il fut battu sous les murs de Gerberoy par La Hire et Saintrailles (mai 1435) ; grièvement blessé dans cette rencontre, il mourut quelques jours après. (Monstrelet, t. V, p. 119-123 ; Berry, p. 388.) Rappelons ici que le duché de Touraine, à la réserve de Chinon, avait été donné à Archibald comte Douglas et à ses hoirs mâles, par lettres patentes de Charles VII, datées de Bourges, le 19 avril 1423. Celui-ci ayant péri à la bataille de Verneuil (17 août 1424), et aucun héritier mâle ne s’étant présenté pour recueillir sa succession, le roi par de nouvelles lettres signées à Angers, le 21 octobre 1424, et contenant la même réserve, fit don de ce duché à Louis, duc d’Anjou, roi de Jérusalem et de Sicile, et à Isabelle de Bretagne, à l’occasion de leur mariage, avec engagement de leur donner l’équivalent, dans le cas où un héritier légitime de Douglas viendrait à faire reconnaître son droit. (Arch. nat., X Il s’agit de Louis II duc d’Anjou, roi de Naples et de Sicile, décédé à Angers le 29 avril 1417, car son fils Louis III, né le 25 septembre 1403, ne mourut que le 15 novembre 1434 à Cosenza (Calabre).1a 8604, fol. 65 et 69 v°.)meme
Lettres portant restitution au vicomte de Thouars de ses terres et bien confisqués l’an 1431, sauf les terres et châtellenies de Talmont-sur-Jard, Amboise et Civray ; avec une quittance dudit vicomte au profit du sr de Montgauguier.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que, comme jà pieça, en l’an mil Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, comte de Benon et de Guines, seigneur de Talmont, de Mauléon, Montrichard, l’île de Ré, Marans, etc., fils d’Ingelger II seigneur d’Amboise et de Jeanne de Craon, avait hérité de tous les biens de son oncle Pierre, seigneur d’Amboise et vicomte de Thouars, vers l’an 1422. (Voy. notre vol. précédent, p. 42, note.) Nous n’essaierons pas ici de faire la biographie, même sommaire, de ce célèbre personnage dont la carrière fut longue et accidentée ; nous nous contenterons de citer quelques actes inédits, relatifs surtout à la période de sa vie dont il est question dans ces lettres, et d’énumérer les procès criminels qu’il eut à soutenir au Parlement. Le vicomte de Thouars fut arrêté à Poitiers le 28 mars 1431 n.s. (voir Bibl. nat., ms. fr. 21302, à cette date, extraits d’un registre du conseil du Parlement de Poitiers, aujourd’hui perdu). L’arrêt du 8 mai 1431, le relevant de la peine de mort qu’il avait encourue, et le condamnant à la prison et à la confiscation, est conservé en original aux Arch. nat., J. 366, n° 1. Une autre layette du Trésor des chartes renferme deux serments de fidélité prêtés au roi, par Louis d’Amboise. L’un est du 7 août 1436. L’autre, plus intéressant, n’est malheureusement pas daté ; il est antérieur de peu de temps à sa condamnation, et c’est précisément ce qui le rend important et fait regretter qu’il ne porte pas une date précise. Par cet acte, le vicomte de Thouars déclare renoncer à toute alliance contraire à la volonté de Charles VII, notamment à celle d’Antoine de Vivonne, d’André de Beaumont et de Renaud de Velors, qui avait été son capitaine à Amboise, et nommer dans les principales places qui lui appartiennent des capitaines ayant l’agrément du roi : à Thouars, Louis d’Avaugour ; à Mauléon, Hardy Savary ; à Talmont, le sire de Tonnay[-Boutonne], et à Amboise, Jacques de Lestang. (J. 400, n Dans d’intéressantes plaidoiries du 28 février 1427 n.s., on apprend que Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, et son capitaine de la Chaize-le-Vicomte, Jean Buor, chevalier, sos 74 et 76.) D’après le P. Anselme, le capitaine de Thouars qui livra cette ville aux commissaires royaux, le 14 mai 1431, était Jacques de Montbron. (T. VII, p. 17.) Le 11 décembre 1433, le roi ayant mandé au Parlement de lui délivrer copie de l’arrêt rendu contre le vicomte de Thouars et des interrogatoires, en ce qui le concernait, d’André de Beaumont et d’Antoine de Vivonne, ses complices, la cour fit réponse qu’elle ne possédait rien des arrêts ni des confessions. (Arch. nat., X2a 21.) Outre les biens déclarés dans les lettres de restitution, il y avait encore les terres de Laleu et de Loumeau en Aunis ; le procureur général en contestait la possession à Louis d’Amboise. Celui-ci toutefois avait obtenu d’en percevoir les revenus, à titre de récréance, pendant la durée du procès ; le receveur royal à la Rochelle ayant émis la prétention d’en faire la recette, Louis obtint du procureur du roi la pleine reconnaissance de son droit d’usufruit, jusqu’au prononcé de l’arrêt, par accord du 10 décembre 1434. (X1c 148.)r de la Gerbaudière, ayant fait démolir les fortifications du prieuré dudit lieu, dépendant de l’abbaye de Saint-Florent de Saumur, furent l’objet d’une plainte en attentat et abus d’autorité de la part du prieur, Zacharie Geffroy. (X1a 9198, fol. 249 v°, 251.) Le vicomte de Thouars, qui s’était rendu coupable du meurtre de Simon de Velors, avant le mois de juillet 1435, ayant obtenu des lettres de rémission, des poursuites furent exercées contre lui par Renaud de Velors, écuyer, sr de Meulles et de la Chapelle-Belloin (son ancien allié), Jeanne de Velors, sœur de celui-ci et femme de Jean Loube (2a 22, aux dates des 31 mars 1438, 20 janvier et 3 février 1439, 4 janvier, 21 avril et 2 mai 1440 ; X2a 23, fol. 12 et 94 v°, arrêt du 18 mai 1442 ; X2a 25, aux 2 et 20 juillet, 2 août 1435, 23 mai, 7 juillet et 6 octobre 1436.) Louis d’Amboise fut encore poursuivi, ainsi que Jean Sanglier, chevalier, et Guillaume Maynard, ses familiers, par Huguet Vivier qui les accusait d’excès et de mutilation sur sa personne. (Actes des 2 août 1443, 8 juin 1444, et arrêt du 5 avril 1447 ; X2a 23, fol. 120 et 370 ; X2a 24, au 8 juin 1444.) Mentionnons, en outre, les procès criminels engagés par le vicomte de Thouars contre le duc et la duchesse de Bretagne, les 3 juin et 14 octobre 1457 (appel d’une sentence du sénéchal de Poitou, X2a 27, fol. 263, 286 v°) ; contre Louis Fumée, avocat au Parlement, le 23 juillet 1457. (2a 35, aux dates.) Une autre affaire relative au prieuré de Saint-Jouin de Mauléon donna lieu à des procédures criminelles entre François de Brillac, abbé de Pontlevoy, et Louis d’Amboise, les 28 novembre, 5 et 7 décembre 1469. (Même registre.) Le vicomte de Thouars décéda dans les premiers mois de l’année suivante. Le 25 janvier 1462 n.s., il avait fait cession à Louis XI de la vicomté de Thouars, à la réserve de l’usufruit, moyennant la somme de 10,000 écus d’or, en présence de Louis de Crussol, sénéchal de Poitou, et de plusieurs autres personnages. (Anc. mémorial M de la Chambre des comptes, fol. 24 ; Arch. nat., P. 2299, p. 284.) La collection de dom Fonteneau contient aussi un grand nombre d’actes intéressants relatifs à Louis d’Amboise.
Pour ce est il que, eue consideracion à ce que dit est et aussi aux bons et agreables services que feu Pierre d’Amboise, oncle dudit Loys d’Amboise, en son vivant viconte de Thouars Une notice a été consacrée à Pierre d’Amboise, vicomte de Thouars, dans notre précédent volume, p. 42, note. Jean II de Sainte-Maure, seigneur de Montgauguier, fils de Jean Ier et de Jeanne des Roches, était en 1425 sous la tutelle de Philippe d’Orgemont. La mère de Jean Ier, seconde femme de Pierre de Sainte-Maure, sr de Montgauguier, était Marguerite d’Amboise, fille puînée d’Ingelger Ier, seigneur d’Amboise. A la mort de celle-ci, son fils réclama le tiers de la succession d’Amboise qui lui fut contestée par les co-héritiers. D’où naquit le procès dont il est question ici. Il n’était point terminé à la mort de Jean Ier et fut repris par le tuteur de Jean II, contre Louis d’Amboise, vicomte de Thouars. (Le P. Anselme, er de Sainte-Maure et Jeanne des Roches, sa femme, réclamèrent aussi une part de la seigneurie de Mortagne-sur-Sèvre à Jean de la Haye, sr de Passavant, Isabelle de Vivonne et Pierre de Brézé, qui la tenaient par indivis. (Long et curieux arrêt du 31 janvier 1420 n.s., Arch. nat., X1a 9190, fol. 75.) Jean II soutint encore d’autres procès, qu’il nous suffira de mentionner sommairement. Une affaire criminelle, dont l’origine n’est pas nettement établie, était pendante, le 9 juin 1430, entre le sr de Montgauguier et Philippe d’Orgemont, chevalier, sr de Méry, d’une part, et Jean Mauliart. A cette date, celui-ci obtint son élargissement et un sursis jusqu’à la Saint-Martin suivante. (X2a 21, fol. 134 v°.) Le 7 juillet 1433 et le 7 juin 1434, Jean procédait contre Geoffroy de Trémarret et Isabelle Goyon, sa femme, auxquels il réclamait la tierce partie de la seigneurie de Berrie. (X1a 9200, fol. 171 v°, 248.) Du 7 juin 1432 au 15 novembre 1435, on trouve le sr de Montgauguier engagé dans une autre contestation judiciaire, commencée du vivant de son père, contre Pierre sr de la Rocherousse. Marie de Sainte-Maure, sa tante, lors de son mariage avec Pierre de la Rocherousse, le père, avait eu en don la terre de Rivarennes ; il paraît qu’il avait été stipulé qu’après le décès de son mari, cette terre ferait retour aux frères ou neveux de Marie et ne deviendrait pas l’héritage de ses enfants. (X1a 9194, fol. 17, 83 et v°, 85 v°, 86 ; X1a 9200, fol. 286.) La cour s’étant montrée disposée à reconnaître le droit prétendu par Jean de Sainte-Maure sur Rivarennes, le sr de la Rocherousse déposa en garde au greffe une somme de 100 royaux d’or « pour certaines erreurs qu’il entendait proposer » contre un arrêt rendu au profit du sr de Montgauguier. (Acte du 16 juillet 1435, X2a 21.) Jean II de Sainte-Maure décéda avant l’année 1463. A cette époque, sa veuve plaidait contre un fils du premier lit.
Ainsi signé : Par le roy en son conseil, ouquel monseigneur Charles d’Anjou, le comte de Vendosme, l’arcevesque de Vienne Jean de Norry, fils de Pierre, chevalier, conseiller et chambellan de Charles VI, et de Jeanne de Montboissier, fut élu en 1433 archevêque de Vienne, siège qu’il occupait encore en 1437 et qu’il parait avoir gardé jusqu’à sa mort arrivée en octobre 1438. ( Robert de Rouvres, d’abord évêque de Séez, occupait le siège Sur ce personnage, cf. ci-dessus, p. 27, note 2. Robert Le Maçon, seigneur de Trèves en Anjou. (Vol. précédent, p. 298, note 2.) Jean Malet, sire de Graville et de Marcoussis, grand-maître des arbalétriers, de 1427 à 1449. Jean V, sire de Bueil, Montrésor, Saint-Calais, etc., comte de Sancerre, conseiller et chambellan du roi, fils de Jean IV et de Marguerite dauphine d’Auvergne, dame de Marmande, personnage des plus considérables du règne de Charles VII, fut créé amiral de France après la mort de Prégent de Coëtivy (1450) et vécut jusqu’au 7 juillet 1477. M. Camille Favre a placé en tête de l’édition du Hardouin VIII, baron de Maillé, né en 1383, encore vivant en 1466, alors grand-maître d’hôtel de la reine Marie d’Anjou et membre du conseil du roi. Il avait épousé Perrette d’Amboise, dame de Rochecorbon.
Registrata et lecta et publicata Pictavis in Parlamento, decima septima februarii
m° cccc° xxxiiii . Blois.to
Collacio facta est cum originali.
Loys d’Amboise, viconte de Thouars et conte de Bannon, à tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Comme le roy nostre sire, par ses lettres patentes, données à Tours, ou moys de septembre derrenier passé, entre autres choses, me ait de sa grace especial donné et octroyé, cedé, quicté, transporté et delaissé, pour moy, les miens et mes ayans cause à tousjours, toutes et chascunes les terres, possessions et seigneuries que j’avoie, tenoie et possedoie Le r de Montgauguier et ses coheritiers, du droit et de tout ce que par le moyen du dit arrest par lui obtenu en la dicte court de Parlement, tant 2a 18, fol. 90.)me
Ainsi signé : A. Chambret, par commandement et à la requeste de mon dit seigneur ; J. Gentis, par commandement et à la requeste de mon dit seigneur.
Et au dos :Lecta et publicata Pictavis in Parlamento,
xvii. februarii millesimocccc tricesimo quarto.mo
Collacio facta est cum originali.
Confirmation des privilèges antiques de l’abbaye de Saint-Jean-l’Evangéliste, dite Montierneuf, à Poitiers.
Karolus, Dei gratia Francorum rex. Notum facimus universis, presentibus et futuris, nos sex litteras vidisse pro parte dilectorum nostrorum religiosorum abbatis et conventus ecclesie Sancti Johannis Evangeliste Monasterii novi in suburbio Pictavensi L’abbaye de Saint-Jean ou de Montierneuf avait alors à sa tête Jean de Torsay, que nous retrouverons plus loin, dans des lettres de rémission de mai 1446, en faveur d’Emery Arrignon. Dès l’année 1413, on le trouve avec la qualité d’abbé de Montierneuf, qu’il conserva jusqu’à sa mort, arrivée le 1er ou le 10 août 1439. (1a 1473, fol. 73 v°.) L’abbé, comme seigneur et justicier du bourg Saint-Saturnin, réclamait la dîme sur tous les produits de cette terre ; le curé de cette paroisse, dont la nomination appartenait à l’abbé de Saint-Cyprien, la lui disputait. La cause avait été portée, dès 1408, en appel du sénéchal aux Grands Jours de Poitou ; elle ne fut réglée que le 20 mars 1419 n.s., par un accord conclu entre l’abbé Jean de Torsay et Jean Guillemot, curé de Saint-Saturnin, portant que la dîme des vignes et des vergers serait perçue par le premier, et que le second la prélèverait sur les autres récoltes. (X1c 117, à la date.) Une autre contestation entre Montierneuf et le prieuré de Saint-Paul, d’une part, et le chapitre de Sainte-Radegonde, d’autre, fut terminée aussi par une transaction, enregistrée au Parlement le 3 mars 1422 n.s. Il s’agissait d’une rente annuelle de 18 sous, que le prieur de Saint-Paul prétendait avoir sur une maison avec jardin sise à Poitiers, paroisse Saint-Paul, en la grande rue communiquant de Notre-Dame-la-Petite à Saint-Pierre. Les chanoines reconnus dûment propriétaires de la maison s’engagèrent à payer désormais la rente litigieuse au prieur. (X1c 123.) A l’époque où l’abbaye de Montierneuf obtenait de Charles VII la confirmation de sa charte de fondation et de ses anciens privilèges, elle était en procès contre le procureur général, précisément à propos d’un droit qu’elle tenait de Geoffroy, dit Guillaume VII, et de Guillaume VIII, comtes de Poitou, comme on peut le voir dans les diplômes de 1077 et de 1087 ci-dessous, qui lui reconnaissent formellement la propriété du péage du Pont neuf, dit plus tard de « l’Eschalace ou de la Charrace », situé au-dessous de l’étang, près la porte ou bastide de Saint-Ladre. Le procureur général revendiquait ce péage au nom du roi, alors que les religieux, possesseurs incontestés depuis la fondation de leur monastère, s’en étaient dessaisis au profit d’un membre de leur abbaye, le prieuré de Saint-Nicolas de Poitiers. Le lieutenant du sénéchal tout à coup s’était avisé qu’un péage ne pouvait appartenir qu’au souverain seigneur, comte de Poitou ou roi de France, et avait ordonné au fermier du prieur de cesser toute perception ; même, pour être plus sûr de son obéissance, il l’avait fait mettre en prison. L’affaire fut plaidée d’abord le 1er juillet 1434, puis le 22 mars 1435. (X1a 9200, fol. 258 v°, 320.) Dans l’intervalle, le 22 septembre 1434, la cour, considérant que « le roy ne doit plaider dessaisi », avait décidé que ledit péage serait séquestré en main souveraine et exploité jusqu’à nouvel ordre par un commis qu’elle désigna. (X1a 9194, fol. 82.) Cependant la nouvelle confirmation des antiques chartes de donation octroyées à Montierneuf ne pouvait que lui faire obtenir gain de cause.
Geoffroy, duc d’Aquitaine, nommé plus tard Guillaume VII. (Cf. ci-dessous, p. 73 note 2.) Guillaume I Hugues le Grand, comte de Vermandois, troisième fils de Henri I Foulques, évêque élu d’Amiens, ne prit point possession de ce siège, soit qu’il se démît, soit qu’il mourût avant sa consécration. ( Waleran ou Galeran de Senlis fut grand chambrier de France de 1065 à 1084. Aldebert III, comte de la Marche (1047-1088), fils aîné de Bernard I Le 14 octobre 1076. Ce diplôme de Philippe Ier, dit le Conquérant ou le bâtard, septième duc de Normandie, né en 1027, roi d’Angleterre par suite de sa victoire d’Hastings, où Harold fut tué (14 oct. 1066), mort à Rouen, le 9 septembre 1087. Il est fait allusion ici à l’expédition de Guillaume en Bretagne, dont le duc Hoël V avait pour allié le roi de France (1075), et au siège de Dol que le roi d’Angleterre dut lever, après avoir éprouvé de grandes pertes.er roi de France, né en 1057, mort le 18 octobre 1102, près de Nicée.er, comte de la Haute-Marche et de Périgord.er, roi de France, se trouve aux Archives de la Vienne, fonds de Montierneuf, et en copie dans la collection de dom Fonteneau, t. XIX, p. 25, d’après l’original. Il est imprimé dans Besly, avec la date «
Deinde sequitur secundarum litterarum forma :
Postquam humana condicio à primordio sue creacionis per incuriam seu suo vicio corrupta in hujus exilii confinio et convalle ploracionis devenit, divine miserationis respectu superna moderatio monstrata humanis rebus illuxit et cecitatis humane tenebras rutilo sue lucis splendore radiavit, Les éditeurs du recueil des Guy, surnommé Geoffroy et enfin Guillaume VII, comte de Poitiers et de Gascogne, duc d’Aquitaine, fils puîné de Guillaume IV et d’Agnès de Bourgogne, sa seconde femme, succéda à tous les états et seigneuries de son frère Guillaume VI, l’an 1058, et mourut le 24 septembre 1086. (Voy. Besly,
Facta est [hec] carta donacionis, sive firmacionis, seu concessionis, Le 28 janvier 1077. Grégoire VII, par bulle du 9 décembre ( « Oddone » ne peut être qu’une faute de copiste pour « Guidone » ou « Widone ». Guy, d’abord prieur de Cluny, puis premier abbé de Saint-Jean ou de Montierneuf, resta à la tête de cette abbaye jusqu’en 1092, année de sa mort. ( Hugues VI de Lusignan, dit le Brun ou le Diable, fils d’Hugues V dit le Pieux, et d’Almodis, fille de Bernard I Le diplôme de Guillaume VII, duc d’Aquitaine et comte de Poitou, du 28 janvier 1077, a été publié par Besly, e papa, anno pontificatus ejus er, comte de la Marche, succéda à son père, tué à la porte de son château de Lusignan, dans un combat contre Guillaume VI, comte de Poitou, duc d’Aquitaine, qui lui avait déclaré la guerre, le 8 octobre 1060 ; il mourut en Terre Sainte, l’an 1110.
Item terciarum :
Sicut pigrorum desidia jubetur esse devitanda, sic bonorum justicia nobis proponitur imitanda, unde est illud : Declina a malo et fac bonum. Ergo festinare debemus laborando bonorum imitatores fieri, operantes bonum ad omnes, religionis loca fundando, fundata augmentando, augmentata conservando. Et ideo ego Willermus, Acquittanorum Guillaume VIII, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, fils aîné de Guy Geoffroy, dit Guillaume VII, n’avait que quinze ans à la mort de son père (24 septembre 1086) et régna quarante ans. La date de son décès est le 13 février 1126. (Besly, Élie de Chauvigny, sans doute fils d’Aimery, prévôt féodal de Chauvigny. (Voy. Le texte porte par erreur « circa ».
Factum est hoc in manu Marchi, predicti monasterii abbatis, et Duranni, prioris Sancti Nicolai, et Martini, monachi Le texte de ce diplôme imprimé par Besly, «
Item quartarum litterarum sequitur forma :
Gratia Dei omnipotentis, in cujus manu sunt potestates et omnia jura regnorum, post mortem patris mei sublimatus in principatum, ego Willermus, dux Acquittanie Guillaume IX, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, succéda à son père Guillaume VIII le 11 février 1126 et mourut, suivant Besly, le 11 avril 1137, en route pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle, où son corps fut transporté. Peu de temps après, le mariage de sa fille Eléonore avec le fils de Louis VI qui avait été convenu antérieurement, fut célébré à Bordeaux, et le 1 Ou « Aques ». Les éditeurs du recueil des Aldéarde, femme de Geoffroy, dit Guillaume VII, duc d’Aquitaine (voy. ci-dessus, p. 73, note). Les éditeurs de la er août suivant elle devint reine de France. (Besly,
Facta est hec carta confirmacionis hujus anno Dominice Guillaume, « Guillelmus cognomento Adelelmi », dit la Wulgrin II Taillefer, fils de Guillaume III, comte d’Angoulême de 1120 à 1140. Aimery V, douzième vicomte de Thouars, fils d’Herbert II, succéda à Geoffroy II, son oncle, et tint la vicomté de 1126 à 1139, suivant les généalogistes. Ramnulphe, Guillaume d’Aspremont, probablement fils de Raoul, vivait entre les années 1088 et 1140. Il prit part à la première croisade et son nom figure au bas de plusieurs chartes de l’abbaye du Boisgrolland. (Voy. On trouve dans la er juin 1124, occupa ce siège jusqu’en 1130 et mourut la veille des nones d’octobre 1140. (Tome II, col. 1172.)
Item quintarum litterarum sequitur tenor :
Ludovicus, Dei gracia Francorum rex et dux Acquitanorum, omnibus in perpetuum. Pium opus ac rege dignum nos facere credimus, quando in posterum libertati ecclesiastice et quieti benigna solicitudine providemus. Hoc nimirum intuitu ecclesiam beati Johannis de Monasterio novo, cum universis rebus et possessionibus suis, sub nostra protectione suscipimus et auctoritate regie patrocinio communimus, beneficia quoque omnia ac dona universa quecunque ab antecessoribus nostris ducibus Acquitanorum Raoul I Guillaume I Mathieu I Mathieu I La date du diplôme de Louis VII doit être fixée entre le 1er ou IV, dit le Vaillant, fils d’Hugues le Grand, comte de Vermandois et de Valois, de 1116 à 1152, grand sénéchal de France.er de Senlis, déjà grand bouteiller sous Louis le Gros, fut titulaire de cet office jusqu’au 9 juin 1147, qu’il partit avec Louis VII pour la Croisade.er comte de Beaumont, chambrier de France de 1139 à 1151.er de Montmorency, connétable de France de 1138 à 1160.er août 1146 et le 2 février 1147 n.s. (A. Luchaire, e
In nomine sancte et individue Trinitatis. Quoniam hominum memoria cito labitur, nec ab hoc inter posteros altercacionis scrupulus oriatur, ego Alienor, Dei gracia Acquitanorum ducissa et Normannorum Le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Louis VII avait été déclaré nul par le concile de Beaugency, le 18 mars 1152. On sait qu’elle épousa, peu de temps après, Henri Plantagenet, qui devint roi d’Angleterre en 1155, et qu’elle passa les dernières années de sa vie à l’abbaye de Fontevrault. La charte d’Aliénor du 26 mai 1152, dont une copie se trouve dans la collection de dom Fonteneau, t. XIX, p. 235, ne paraît pas avoir été publiée ailleurs que dans le recueil des
Quas quidem sex litteras superius insertas omniaque et singula in eis contenta, gratas et ratas grataque et rata habentes, eas et ea volumus, laudamus, approbamus, ratifficamus ac tenore presentium, in quantum prefati religiosi abbas et conventus dicte ecclesie Monasterii Novi eorumque predecessores ipsis rite et debite usi sunt, confirmamus. Mandantes dilectis et fidelibus nostris gentibus nostrum presens tenentibus Parlamentum, et que futura tenebunt Parlamenta, gentibus Compotorum nostrorum ac thesaurariis, nec non generalibus consiliariis super facto omnium financiarum nostrarum, ac senescallo Pictavensi ceterisque justiciariis et officiariis nostris, vel eorum locatenentibus, presentibus et futuris, et eorum cuilibet, prout ad eum pertinuerit, quatinus omnia et singula in eisdem litteris contenta teneant, custodiant, adimpleant, teneri et custodiri et de puncto in punctum adimpleri et inviolabiliter observari faciant, omnia in contrarium facta, si que sint, ad statum pristinum et debitum reducendo aut reduci faciendo indilate. Quod ut firmum et stabile perpetuis perseveret temporibus, nostrum presentibus litteris fecimus apponi sigillum, in absentia magni ordinatum. Nostro in aliis et alieno jure semper salvo. Datum Pictavis, mense novembris anno Domini millesimo Ces différents actes sont contenus dans de nouvelles confirmations données par Louis XI, à Poitiers, en janvier 1462 n.s., et par Charles VIII, aussi à Poitiers, au mois de février 1487 n.s. Le tout a été publié, d’après la même source (registre JJ. 218), dans le recueil des
Lettres confirmant la donation faite par le roi à Artur de Bretagne, comte de Richemont, de la terre et seigneurie de Parthenay et des autres domaines de la succession de Jean Larchevêque, nonobstant les procès pendants au Parlement touchant ladite succession.
Charles, par la grace de Dieu, etc. Oye l’umble supplicacion et requeste à nous faicte, en la presence de plusieurs seigneurs de nostre sang et lignage et des gens de nostre grant conseil, par nostre très chier et amé cousin Artur de Bretaigne, conte de Richemont, connestable de France, disant que, à certains et justes tiltres et par plusieurs et divers moyens et transpors raisonnablement fondez et cy après declairez, à lui appartiennent et doivent appartenir les terres et seigneuries de Partenay, Voulvent, Mervent, le Couldray Salbart, Secondigny, Chastelaillon, Matefelon, et autres terres appartenans et appendans à ycelles terres et seigneuries, qui jadiz furent et appartindrent à feu Jehan Larcevesque, en son vivant chevalier ; et que d’icelles choses il a jà longuement joy, tant par vertu de certain don et transport, que feu nostre oncle Jehan, derrenier duc de Berry et conte de Poictou, lui fist d’icelles terres et seigneuries, comme à luy forfaictes et confisquées, au moins ce que tenu en estoit de sadicte conté de Poictou, pour cause de la felonnie et rebellion que ledit Larcevesque, qui estoit son vassal et subgect, commist à l’encontre de luy, ainsi que plus à plain est contenu et peut apparoir Sur le don fait à Artur de Bretagne, comte de Richemont, par le dauphin Louis, duc de Guyenne, des biens confisqués de Jean Larchevêque, s L’on a vu dans notre volume précédent (p. 286 note) que Jean Larchevêque ne se laissa pas dépouiller sans résistance et que le comte de Richemont fut envoyé en Poitou, avec le titre de capitaine général et la mission de réduire à la soumission le sire de Parthenay et ses alliés. Il s’empara promptement des places secondaires ; celle de Vouvant lui fut livrée par la dame de Parthenay elle-même. Mais Parthenay, une des plus fortes villes du Poitou, avait été mise en état de défense et pouvait tenir longtemps. Richemont en faisait le siège, quand il fut rappelé par des lettres pressantes du roi et du dauphin, au commencement d’octobre 1415. (Sur ces opérations, voy. Ledain, C’est par contrat passé à Bourges, le 19 novembre 1419, ratifié le 21 janvier suivant, que le sire de Parthenay vendit définitivement ses domaines au dauphin Charles, régent du royaume, moyennant la somme de 141.000 écus d’or, réserve faite de l’usufruit au vendeur, sa vie durant. (Arch. nat., J. 183, n° 135.) Le dauphin s’était engagé à lui verser, jusqu’au parfait paiement, chaque année, aux termes de saint Jean-Baptiste et de la Toussaint, une somme de 6500 livres, tant pour le principal du transport des terres de Poitou et provinces voisines, que pour le revenu des terres de Mervent, Châtelaillon et le Coudray-Salbart. Les villes, châteaux et forteresses de Vouvant, Mervent, Secondigny, le Coudray-Salbart et Châtelaillon restaient provisoirement en la possession du régent ; mais il était obligé de les rendre à Jean Larchevêque, trois ans après la date des lettres de ratification, ou quatre ans après seulement, mais, dans ce dernier cas, en payant une indemnité supplémentaire, le tout sous peine de nullité du contrat. Les échéances furent régulièrement payées jusqu’à la Toussaint 1422. A la Saint-Jean suivante, Charles, devenu roi, ne put verser que 1500 livres au lieu de 6500. L’évêque de Béziers, Hugues de Combarel, qui devint, peu de mois après, évêque de Poitiers, et Jean Rabateau, furent chargés de remettre cette somme au sire de Parthenay, de lui remontrer en même temps les grandes affaires et nécessités du roi, et de lui demander en conséquence des délais pour les termes à venir. Par acte passé au château de Parthenay, le 26 juin 1423, Jean Larchevêque consentit que les 5000 livres restant dues à cette date ne lui fussent payées qu’à la Saint-Michel suivante, et pour les 6500 livres à verser à la Toussaint 1423, il accorda délai jusqu’à Noël de la même année. De plus, en ce qui touchait la restitution des villes et châteaux de Vouvant, Mervent, le Coudray-Salbart, Secondigny et Châtelaillon, il en prorogeait d’un an l’échéance, c’est-à-dire au 21 janvier 1425. Le même acte donne quittance des 1500 livres reçues le jour même. (Xer de Parthenay, cf. notre volume précédent, p. 307, note.e1a 8604, fol. 64 v°.) Ce document avait échappé aux recherches de M. Ledain. Par lettres du 24 octobre 1425, le roi renouvela en faveur du comte de Richemont la donatien des domaines du sire de Parthenay, à condition de parfaire les paiements de la somme stipulée en 1419, puis Jean Larchevêque, par son testament et malgré les sollicitations de ses héritiers naturels, ratifia les dispositions prises pour que son héritage fût transmis à sa mort, sans difficulté, au connétable. (E. Cosneau,
Le second fils de Jean V duc de Bretagne (1399-1440) et de Jeanne de France, fille de Charles VI, était né le 7 juillet 1418. Il devint duc de Bretagne sous le nom de Pierre II, à la mort de son frère aîné François I Il a été dit que Jean Larchevêque mourut au commencement de 1427 ; il serait plus exact de dire vers la fin de cette année. En tout cas il n’était pas encore décédé le 25 juillet 1427, date des plaidoiries prononcées pour lui au Parlement, contre Jean Harpedenne, s La donation de Parthenay au connétable fut attaquée tout d’abord par Marie Larchevêque, comtesse de Tonnerre, sœur de Jean, et par les petits-enfants de son autre sœur Jeanne, femme de Guillaume d’Harcourt, comte de Tancarville. Jacques d’Harcourt, baron de Montgommery, qui avait épousé Marguerite, fille de Jeanne de Parthenay et du comte de Tancarville, avait été mis à mort en 1424 au château de Parthenay, dont il avait voulu s’emparer par trahison. Il laissait un fils et une fille mineurs, qui furent représentés, dans le procès contre Richemont, par leur oncle et tuteur, Christophe d’Harcourt, souverain maître des eaux et forêts de France. Le procureur général intervint pour le roi, aussi bien contre les demandeurs que contre le défendeur. Le connétable, qui avait la saisine et la jouissance des biens litigieux, avait tout intérêt à faire traîner les choses en longueur et à éviter qu’un arrêt définitif fût rendu, tant que le roi lui tiendrait rigueur. Il n’y manqua pas. Après plusieurs ajournements successifs, il demanda encore, le 3 février 1429 n.s. et obtint que sa cause fut maintenue en l’état. Les plaidoiries eurent lieu le 3 janvier 1430 et le 17 mai 1431. Elles sont curieuses, mais extrêmement développées. Nous ne pouvons que les signaler en quelques mots. A ces dates, Richemont n’était pas rentré en grâce. Le procureur général fit valoir contre lui cet argument que c’est au profit du roi que la vente de Parthenay avait été consentie et que Jean Larchevêque étant mort, son héritage devenait er, le 18 juillet 1450, et décéda lui-même, sans enfants, le 22 septembre 1457, c’est-à-dire avant son oncle Artur, comte de Richemont, de sorte qu’il ne jouit point de la succession de Parthenay. Il avait épousé, en 1431, Françoise d’Amboise, fille aînée de Louis d’Amboise et de Marie de Rieux, qui vécut jusqu’en 1485. Le comte de Richemont succéda à son neveu Pierre, comme duc de Bretagne, sous le nom d’Artur III, et mourut au château de Nantes, le 26 décembre 1458, dans sa soixante-sixième année.r de Belleville, auquel il réclamait pour son château de Vouvant le guet dû, affirmait-il, par les habitants de la Chapelle-Thémer, les Oulières et autres lieux. (Arch. nat., X1a 9198, fol. 290 v°.) Son décès coïncida donc à peu près avec la disgrâce de Richemont.e Jean Arembert, qui se transporta aux faubourgs de Parthenay et demanda à parler au châtelain, réclamant de lui « obeissance pour faire aucuns exploiz de par et pour le roy ». Le châtelain fit répondre qu’il était malade, ce qui était faux, et ne voulut pas le recevoir. Un sergent de la ville, que Jean Arembert renvoya vers lui, ne revint plus. Alors survinrent trois compagnons « de diverses langues », qui usèrent de « grosses et dures paroles » et déclarèrent qu’il fallait que « Arembert et sa compaignie se partissent et alassent droit à Chinon sans arrester, et que là estoit le conte de Richemont, et de la haste que faisoient les diz compaignons à painne eut Arembert loisir de compter à son hoste ; et de fait fut contraint à prendre le chemin de Chinon, et puis 1a 9199, fol. 121, 212 et suiv., 393 v°, 396.) Ces détails inédits sur la transmission de l’héritage de Parthenay nous ont paru mériter d’être mis au jour.
Savoir faisons que, après ce que bien au long avons fait veoir et visiter par les gens de nostre dit grant conseil les droiz et tiltres de nostre dit cousin touchant le fait dessus dit, et que d’iceulx et de son donné à entendre nous est suffisamment et bien à plain apparu, nous, eu à ce regart et consideracion, et aussi aux très grans, louables et prouffitables services que nous a longuement faiz et que de jour en jour s’efforce, de toute affection, de plus encore nous faire nostre dessus dit cousin et connestable, tant ou fait de noz guerres comme autrement, en toutes manieres à lui possibles ; voulans pour ce le traicter en toutes ses affaires favorablement et en toute doulceur, avons, de nostre certaine science, plaine puissance et auctorité royal, en tant que besoin en est, et par l’advis et meures deliberacions des diz seigneurs de nostre sang et des diz gens de nostre grant conseil, pour ce assemblez en grant nombre, declairé et declairons, par ces presentes, les dictes terres et seigneuries à lui competer et appartenir, aux tiltres et moyens dessus declairez, et nostre dit don et transport ainsi fait des dictes choses à nostre dit cousin et connestable estre bon et valable, et icelui avons confermé, ratifié et approuvé, confermons, ratifions et approuvons, en tant que besoin en seroit, par ces dictes presentes, en voulant et ordonnant icelui nostre cousin et ses diz heritiers masles paisiblement, et aussi nostre dit neveu de Bretaigne et ses diz heritiers masles, en la condicion dessus dicte, joir et user doresenavant des dictes terres et seigneuries contenues et declairées ou dit transport, tout selon la forme et teneur d’icelui, et tous empeschemens et procès au contraire faiz et commanciez par noz procureur, advocaz et autres noz justiciers et officiers, voulons estre ostez ; et tout ce qui auroit esté fait ou prejudice de Ce fut près d’un an après seulement, c’est-à-dire le 5 mars 1436 n.s., que le Parlement, sur l’ordre formel du roi, enregistra cette troisième donation. Le comte de Richemont, qui avait obtenu pour la première fois les terres de Parthenay, en mai 1415, put enfin jouir sans conteste de cette riche succession. Les lettres du 9 avril 1435, dont il existe une autre copie, peu correcte, aux Arch. nat., K. 184, n° 21, et une troisième aux Arch. de la Loire-Inférieure (E. 105, cass. 38), ont été publiées ee
Ainsi signé : Par le roy en son conseil, auquel messeigneurs le duc de Bourbon Charles I Charles, troisième fils de Louis II d’Anjou, roi de Naples, né au château de Montils-lès-Tours, le 14 octobre 1414, devint comte du Maine en 1440 et mourut le 10 avril 1473. Louis de Bourbon, second fils de Jean de Bourbon et de Catherine de Vendôme, né vers 1376, succéda en 1412 à sa mère dans le comté de Vendôme, et mourut à Tours, le 21 décembre 1446. Jean de Norry fut archevêque de Vienne de 1417 à 1437. Hugues de Combarel, évêque de Poitiers de 1424 à 1440. Robert de Rouvres, évêque de Maguelonne du 4 mars 1433 à décembre 1453. (Ci-dessus, p. 23, note 3.) Guillaume de Lucé était probablement évêque de Maillezais à cette époque. Pierre de Rieux, dit aussi le maréchal de Rochefort, né à Ancenis le 9 septembre 1389, mort en 1438. Gilbert de La Fayette, maréchal de France depuis l’an 1420, mort le 23 février 1462. Jean Malet, sire de Graville et de Marcoussis, grand maître des arbalétriers (1427-1449). Jean V de Bueil, comte de Sancerre, amiral de France en 1450. (Ci-dessus, p. 67, note 4.) Raoul VI de Gaucourt, chambellan du roi. (Cf. le vol. précédent, p. 285, note.) Robert Le Maçon, seigneur de Trèves, mort le 28 janvier 1443. (Vol. précédent, p. 298, note 2.) Bertrand de Beauvau, s Hugues de Noer, Voy. ci-dessus, p. 22, note 2. Jean Chastenier, secrétaire du roi Charles VII et à partir d’octobre 1425 greffier de la chambre des aides au Palais de Poitiers. (Cf. vol. précédent, p. 408, note.)er, né en 1401, fils aîné de Jean Ier, duc de Bourbon de 1434 au 4 décembre 1456, date de sa mort.r de Precigné ou Pressigny, nommé fréquemment dans la suite de ce volume.er, p. 60-61.) Nous avons dit précédemment que Hugues de Noer fut seigneur de Sainte-Néomaye en Poitou, dont il rendit aveu au dauphin à Lusignan, le 12 juin 1420. (Voir notre précédent volume, p. 58, note.) Les héritiers de Guillaume de Lodde, chambellan du duc de Berry, qui avait joui de cette terre, en disputaient la possession au nouveau seigneur et le poursuivaient au Parlement pour cette cause, à la date du 2 septembre 1423. (Arch. nat., X1a 9197, fol. 248 v°.)
Lettres déclarant perpétuellement unis au domaine immédiat de la couronne les ville, cité et châtellenie de Poitiers, comté et pays de Poitou Ces lettres, dont l’original se trouve aux archives de la ville de Poitiers (C. 15), se présentent sur notre registre incorporées, dans un vidimus donné par Louis XI, à Toulouse, en mai 1463, de plusieurs chartes de privilèges et exemptions octroyées par les rois ses prédécesseurs aux habitants de Poitiers ; elles sont imprimées dans le recueil des me1a 8637, fol. 130.) Cette seconde ordonnance d’août 1436 a été imprimée isolément, à notre connaissance, au moins trois fois : 1° Girard et Joly,
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, de la part de noz conseilliers
Pour ce est il que nous, eu sur ces choses grans advis et consideracion, et mesmement à ce que nostre dicte ville et cité de Poictiers a esté et encores est l’une des plus grans, notables et anciennes villes de nostre dit royaume, garnie et decorée de grant nombre de notables eglises, et aussi que nostre dit païs de Poictou est l’un des beaulx et plus grans et notables contez de nostre dit royaume, assis en la pluspart sur la coste de la mer, et ouquel a de plus belles et grans baronnies et seigneuries, et plus grant nombre de vassaulx et de belles chastellenies et ressors, d’autre part aux grans et loyaulx services que noz barons et vassaulx de nostre dit conté, les bourgois et habitans de nostre dicte ville et autres subgectz d’icellui me
Lettres autorisant le chapitre de l’église cathédrale de Poitiers à créer un juge lai pour faire les inventaires après décès de ses membres et dignitaires, au lieu et place des officiers royaux qui jusque-là en étaient seuls chargés.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. A tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Receue avons l’umble supplicacion des doyen et chappitre de l’eglise de Poictiers, contenant que, comme après le decès des doyen [dudit] chappitre et autres ayans dignitez, personnaiges Cette ordonnance de Charles VII est intercalée dans des lettres de confirmation données par Louis XI à Poitiers, au mois de février 1465 n.s. Le texte en a été publié dans le recueil des
Ainsi signées : Par le roy en son conseil. Budé.
Confirmation des antiques privilèges de l’abbaye de Sainte-Croix de Poitiers.
Karolus, Dei gratia Francorum rex. Notum facimus, Raymonde du Peyrat était alors abbesse de Sainte-Croix de Poitiers ; elle gouverna ce monastère pendant au moins trente ans. Son nom se rencontre dans de nombreux actes des archives de Sainte-Croix, entre le 10 mai 1424 et l’année 1454 inclusivement. D’autre part, Jeanne d’Orfeuille, à qui elle succéda, est dite abbesse encore en 1423, et Isabelle de Couhé l’avait remplacée avant le 27 octobre 1456. (Rédet, Suivent les textes : 1° du diplôme de Carloman, en date du 20 février 885 n.s., publié avec une confirmation de Charles V du 7 juillet 1377, dans notre t. V, p. 36 ; 2° du diplôme de Louis le Bègue, du 4 juillet 878, imprimé avec une confirmation aussi du 7 juillet 1377, dans le même volume, p. 46 ; 3° des lettres de Charles V données au Louvre, le 29 mai 1377, publiées de même dans notre t. V (XXI de la 2 350 ;
Quas quidem litteras preinsertas ac omnia et singula in eis contenta, ratas et gratas ac rata et grata habentes, ratificavimus, approbavimus et confirmavimus, et tenore presentium ex nostris certa scientia plenitudineque potestatis et auctoritate, necnon speciali gracia ratifficamus, approbamus, et eas, in quantum prelibate supplicantes eis rite, juste et debite use et gavise sunt, debite confirmamus et eis de novo, si opus est, impartimur ; decernentes supradictorum Ludovici et Karoli regum transsumpta preinserta litterarum tantorum esse valoris et efficacie, eisque fidem in judicio et extra tantam adhiberi, quemadmodum si ipse supplicantes de originalibus litteris, Les éditeurs des La confirmation de Charles VII est imprimée avec une autre de Louis XI, et les trois diplômes y insérés, dans le recueil des ee vol. des ordonnances de François Ier enregistrées au Parl. de Paris. (Arch. nat., X1a 8615, fol. 129.) Nous avons à l’aide de cette copie rétabli certains passages supprimés et remplacés par des etc. sur le registre JJ. 211 du Trésor des chartes.
Sic signatas ; Per regem, dominis delphino Viennensi, duce Borbonie ac Karolo de Andegavia, episcopisque Claromontensi, Magalonensi et Malleacensi, Christophoro de Harcuria, marescallo de Fayeta, Johanne Rabatelli, in
Nouvelle confirmation des privilèges et statuts des barbiers de Poitiers.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir veu certaines noz lettres par nous donnez durant nostre regne, impetrées par nostre premier barbier et varlet de chambre, Collinet Candillon, et les autres barbiers demourans ès villes de noz pays et conté de Poictou, desquelles la teneur s’ensuit : « Charles, filz du roy de France, regent le royaume, daulphin de Viennoys, duc de Berry, de Touraine et conte de Poictou, etc… Donné en nostre ville de Bourges, ou mois de janvier l’an de grace mil Les lettres de Charles VII, alors dauphin, de janvier 1420 n.s., avec le texte des statuts et privilèges des barbiers du Poitou, et la confirmation de Jean de France duc de Berry, en date d’août 1410, sont imprimées dans notre précédent volume, p. 355. La seconde confirmation de Charles VII, ainsi que la première, est transcrite en vidimus dans d’autres lettres de Louis XI, de janvier 1462 n.s., de Charles VIII, novembre 1485, et de Louis XII, mai 1499, pour le même effet. Toutes ont été publiées dans le recueil des
Lettres permettant à Jean de Brisay, chevalier, de faire fortifier son lieu de Brisay.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé et feal chevalier Jehan de Brisay, sire du dit lieu de Brisay ou païs d’Anjou Cette désignation « ou païs d’Anjou » ne peut s’appliquer à la localité de Brizay près l’Isle-Bouchard, dont était alors seigneur, suivant M. Carré de Busserolle, Jean de Brisay précisément. Il ne peut être question que de Brisay, autrement dit la Roche-de-Brisay (c Marguerite de Rochechouart, dame de Brisay, était en procès le 17 février 1407 n.s. au sujet de la succession de Jean d’Archiac, son grand-père maternel, contre Louis de Feydeau, chevalier, et Marguerite d’Archiac, femme de ce dernier. (Arch. nat., Xnes de Coussay et de Verrue) en Mirebalais, ce pays faisant, à cette époque et depuis plus de soixante ans, partie du duché d’Anjou. D’après la généalogie la plus récente, Jean de Brisay, seigneur dudit lieu, de Saint-Germain-sur-Vienne, d’Availles, etc., naquit posthume le 9 août 1396 ; il était fils de Gilles de Brisay, mort à son retour de la campagne qui se termina par le désastre de Nicopolis, et de Marguerite de Rochechouart, dame de Saint-Germain, fille d’Aimery, seigneur de Mortemart. Le seigneur de Brisay servit contre les Anglais sous les ordres de Jean de Torsay, sénéchal de Poitou, puis de Louis de Culant, amiral de France. Dans des lettres d’abolition d’août 1447, imprimées ci-dessous, se trouve relaté avec détails un fait de guerre, la levée du siège de la Pérouse, qui eut lieu en 1425, et dans lequel il joua le rôle principal.1a 54, fol. 155 v°.) A la date du samedi 13 novembre 1423, on lit dans les registres du Parlement : « Comme certaines causes et procès en cas de saisine et de nouvelleté feussent pendans en la court, entre Jehan Brechou, escuier, seigneur de Puissec, et damoiselle Marguerite de Brisay, sa femme ou temps qu’elle vivoit, d’une part, et Marguerite de Rochechouart et messire Jehan de Brisay, chevalier, son fils, d’autre, pendans lesquelz procès ladite damoiselle Marguerite soit alée de vie à trespassement, et depuis ce, soit venu à la cognoissance dudit seigneur de Puissec que ledit messire Jehan de Brisay et Pierre de Pennevaire, tuteur de Léonnet de Pennevaire, filz et héritier d’icelle Marguerite, ont fait certain accord prejudiciable audit sr de Puissec ; et pour ce icelui seigneur de Puissec s’est opposé et oppose à ce que ledit accord soit passé en lad. court, sans à ce estre appellé et oy pour certaines causes et raisons à declairer en lieu et en temps ». (X1a 9197, fol. 262.) Cette Marguerite de Brisay était la plus jeune sœur de Gilles, père de notre Jean de Brisay. On voit par cette citation qu’elle avait épousé en premières noces Jean de Pennevaire et en secondes Jean Brechou, sr de Puissec. (Cf. notre volume précédent, p. 156, note.) Voici encore deux extraits d’un registre criminel du Parlement, relatif à Jean seigneur de Brisay. « Du samedi mec2a 21, aux dates.) On n’a point trouvé la conclusion de cette affaire. Dans un titre de l’année 1457, Jean de Brisay est qualifié chambellan de Charles VII. Il s’était marié, en 1411, à Jeanne de Linières, dame de la Ferté-Gilbert, fille de Godemart, chevalier, sr de Mennetou, et d’Agnès Trousseau, et mourut après 1470, laissant trois filles et cinq fils. (Voir aussi pour Jean sr de Brisay et sa famille, eeer, p. 790 et suiv.)me
Ainsi signées : Par le roy, en son conseil. D. Budé. Visa.
Lettres portant committimus au Parlement des causes du chapitre et de celles des chanoines de l’église cathédrale de Poitiers.
Karolus, Dei gracia Francorum rex, ad perpetuam rei memoriam. Quanto celebriores et famosiores ecclesias, potissime cathedrales, que presertim priscis à temporibus erecte feruntur, et omnes earum ministros sublimius extollere et à nimiis oneribus et pressuris liberare et quantum possumus relevare, ac uberibus immunitatibus, privilegiis et libertatibus amplificare et communire prestancius studemus, tanto gracius et accepcius omnipotenti Deo et gloriosis ejus sanctis quibus dedicate sunt obsequium impendere infallibiliter speramus. Sanè cum, sicut accepimus, ecclesia Pictavensis, que de antiquioribus ecclesiis regni nostri et maxime fertur esse prima, in sanguine et honore gloriosissimorum apostolorum Petri et Pauli consecrata et fundata, et sincere dilecti nostri decanus et capitulum Guillaume Gouge de Charpaignes, neveu de Martin, évêque de Clermont et chancelier de France de 1421 à 1428. Il était le second fils de Jean Gouge de Charpaignes, originaire de Bourges, trésorier de Jean duc de Berry, mort en 1402. Guillaume fut nommé maître des requêtes de l’hôtel en remplacement de Nicole Fraillon par lettres du 22 novembre 1422 ; il était, comme on le voit ici, sous-chantre et chanoine de l’église de Poitiers. Quelques mois après la date de ces lettres, il fut élu par le chapitre évêque de cette ville, au lieu d’Hugues de Combarel, et confirmé, le 17 mai 1441, par Henri d’Avaugour, archevêque de Bourges. Guillaume Gouge occupa ce siège épiscopal jusqu’en 1449. ( Ces lettres sont transcrites deux fois sur les registres du Trésor des chartes, la première dans une confirmation de Louis XI, datée de Poitiers, au mois de février 1465 n.s. (JJ. 200, n° 204), la seconde dans une nouvelle confirmation donnée par Charles VIII, l’an 1484, sans indication de lieu ni de mois (JJ. 211, n° 477, fol. 106). Le texte est plus correct dans cette dernière copie. Il a été publié, d’après le registre des ordonnances de Louis XI enregistrées au Parlement de Paris, dans le grand recueil des
Charles d’Anjou, comte de Mortain et du Maine. Martin Gouge de Charpaignes, évêque de Chartres, puis de Clermont (de 1415 au 25 novembre 1444) et chancelier de France. (Cf. le vol. précédent, p. 137, note 2, et 308.) Prégent de Coëtivy, sur lequel nous aurons occasion de revenir, avait été créé amiral en 1439, au lieu d’André de Laval, s Jean Rabateau, président au Parlement de Poitiers. (Voy. ci-dessus, p. 31 note 5.) Pierre de Brézé, sr de Lohéac, pourvu de l’un des quatre offices de maréchal de France ; il en fit serment par procureur le 26 décembre 1439.r de la Varenne, devint sénéchal de Poitou à la fin de cette année ou au début de la suivante. Une notice est consacrée à ce personnage, quelques pages plus loin.
Rémission accordée à Jean de Siquenville, écuyer de Gascogne, qui, conduit prisonnier à Montaigu, par ordre du dauphin, pour avoir rançonné plusieurs villages du Poitou et de l’Anjou, s’était évadé pour échapper à la question, et avait exercé des violences contre Philippe François, avec qui il était en procès.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Jehan de Siqueinville, escuier du païs de Gascoigne, contenant que, deux ans a ou environ, le feu sire de Raiz Gilles de Laval, dit de Rais, seigneur de Rais (ou Retz), fils de Guy de Laval et de Marie de Craon, né vers 1406, orphelin en 1416, fut créé maréchal de France en 1429 et se distingua en beaucoup de combats contre les Anglais. Riche et puissant, il se ruina par des prodigalités insensées. Convaincu de s’être livré à d’abominables pratiques de sorcellerie et à la débauche la plus monstrueuse, il fut condamné au dernier supplice ; après avoir été pendu, son corps fut livré au feu près de Nantes, le 26 octobre 1440, c’est-à-dire moins d’un an après les événements rappelés ici. Son procès a été publié, il y a quelques années, par MM. l’abbé Bossard et R. de Maulde (Paris, Champion, 1886, in-8°). Gilles de Rais avait épousé, par contrat du 1 Ce passage relatif à Jeanne des Armoises, la fausse Pucelle, a attiré depuis longtemps l’attention des érudits sur les lettres de rémission accordées à Jean de Siquenville. M. Vallet de Viriville les signala, dès l’année 1846, dans un article de la Le dauphin Louis, alors âgé de seize ans seulement, avait été nommé lieutenant du roi en Poitou, Saintonge et gouvernement de la Rochelle, par lettres patentes datées d’Angers, le 12 décembre 1439, avec mission spéciale de faire cesser le pillage des routiers et brigands qui ravageaient ces pays. Ces lettres dont un vidimus de 1440 se trouve aux Archives nat., K. 65, n° 11, et une copie dans la collection de dom Fonteneau, t. XX, p. 233, sont imprimées dans la seconde édition de l’ Le château de Montaigu était la résidence de Jean de Belleville (Harpedenne) et de sa femme, Marguerite de Valois, fille naturelle de Charles VI, oncle et tante par conséquent du dauphin Louis. Maurice Hubert, procureur en Parlement, mentionné en cette qualité dès le 18 mars 1400 (Arch. nat., X La ville de Louviers fut prise par Xaintrailles, au mois d’octobre 1440 ; les fortifications de cette place furent aussitôt relevées, et quand les Anglais revinrent en force pour s’en emparer de nouveau, ils la trouvèrent en état de défense. (G. Le Bouvier, dit Berry, er novembre 1420, Catherine de Thouars, fille et héritière de Miles, seigneur de Pouzauges, Tiffauges, Chabanais et Confolens, et de Béatrix de Montjean. Leur fille unique épousa : 1° Prégent de Coëtivy, sr de Taillebourg, amiral de France, auquel Charles VII fit don des biens confisqués de son beau-père ; 2° André de Laval, sr de Lohéac, aussi amiral, puis maréchal de France. Elle mourut le 1er novembre 1458.e série, t. III, p. 116, puis dans son 2a 13, fol. 325), et depuis nommé fréquemment dans les registres de cette cour, tant à Paris qu’à Poitiers, depuis 1418, était né à Saint-Fulgent, dans le Bas-Poitou, et mourut peu après le 14 novembre 1425, date de son testament. Outre ses biens au lieu de sa naissance et à Poitiers, il possédait des terres et maisons à Dercé et à Prinçay en Loudunais. Maurice avait été marié deux fois : 1° à Guyonne Chauvigné, 2° à Marguerite, fille de Simon Marteau, qui lui survécut. Son fils aîné Nicolas, décédé avant lui, était inhumé dans l’église des Frères mineurs de Mirebeau. Le second, Antoine, fut son héritier. Maurice avait eu un frère, Nicolas Hubert, mort sans enfants à Noël, l’an 1400, et enterré dans le cimetière de Saint-Fulgent, dont la veuve, Catherine de la Noue, vivait encore à la fin de 1425, et avait hérité de lui, entre autres biens, de l’hôtel de la Boscherie. Il est question aussi d’un Thibaut Hubert, oncle de Maurice, alors décédé, et de Jeanne Hubert, sa feue tante, qui avait été femme de Guillaume Baclet. Dans son testament, Maurice Hubert se dit « infirme de corps », et parle de certains échanges qu’il avait faits avec son neveu Philippon François, ordonne de nombreuses fondations pieuses et entre dans un curieux détail de ses dettes actives et passives. Ses exécuteurs furent : Marguerite Marteau, sa femme, Jean Marteau, écuyer, son beau-frère, maître Jean Quirit, son cousin, Jean Frenier, curé de Saint-Martin de Maulay, Philippon François, son neveu, et Jean Marron. (X1a 8604, fol. 95 v°.)e
Ainsi signées : Par le roy, le sire de Saintrailles Poton de Xaintrailles, le célèbre capitaine, depuis maréchal de France, mort à Bordeaux, dont il était gouverneur, le 7 octobre 1461. Jean de Siquenville servait alors sous ses ordres.
Rémission octroyée à Pierre Texier, de Ruffigny, coupable de différents vols, de complicité avec des gens de guerre de Poitou.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Pierre Texier, laboureur, demourant à Ruffigné près Saint Maixant en nostre païs de Poictou, aagé de Une famille de Calais (Caloys, Calaix), originaire de Sauzé, était établie au e1* 2172, p. 1205.) Le même, dont le nom est écrit « Guillaume Caloys », paya, le 12 septembre 1418, à Pierre Morelon, receveur du dauphin Charles en son comté de Poitou, 60 sous de devoir pour ledit hébergement du « Puy-Bohier, sis en la parroisse de Vaussay », et plusieurs autres menus fiefs en la châtellenie de Civray. (P. 1144, fol. 65.) « Raoulet de Caley » appartenait peut-être à cette famille noble, sur laquelle on peut consulter la nouv. édit. du e
Ainsi signées : Par le roy, le conte de Tancarville Guillaume d’Harcourt, comte de Tancarville, vicomte de Melun, baron de Montgommery, seigneur de Montreuil-Bellay, etc., fils de Jacques II d’Harcourt, baron de Montgommery, et de Marguerite de Melun, comtesse de Tancarville, sa seconde femme, rendit de grands services à Charles VII contre les Anglais et l’assista aux sièges de Montereau (1437), de Pontoise (1441), de Rouen (1449), de Caen, Falaise, Cherbourg et Saint-Sauveur-le-Vicomte (1450), etc. On le trouve qualifié souverain maître et général réformateur des eaux et forêts de France dans des actes des années 1452 et 1453. Il vécut jusqu’en 1487. (Cf. le P. Anselme, t. VIII, p. 898.) Prégent de Coëtivy, amiral de France depuis 1439. Renier de Bouligny ou Boullegny (ci-dessus, p. 22, note 2).
Visa. Contentor. M. de la Teillaye.
Rémission accordée à Jean Giffondeau, cordonnier de Chauray, ancien fermier des aides en plusieurs paroisses des châtellenies de Saint-Maixent et du Bois-Pouvreau, où il s’était ruiné. Il avait fait fabriquer par un graveur de Poitiers un sceau dont il se proposait de faire usage pour de faux mandements destinés à contraindre ses anciens débiteurs à s’acquitter envers lui.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Giffondeau, povre jeune homme, cordouannier, natif de la parroisse de Chaurray près Nyort en Poictou, chargié de femme et de trois petiz enfans, contenant que, comme le dit suppliant ait eu, tenu et affermé ou temps passé plusieurs fermes des impositions mises sus de par nous de douze Jean Audebert, dit Chaveroche, de Poitiers, avait été constitué prisonnier en vertu de lettres obtenues par Jacques Jouvenel des Ursins, évêque de Poitiers, « ee Guillaume Chaveroche, ayant attaqué ceux qui le conduisaient et blessé grièvement d’un coup de dague le sergent royal, parvint à le délivrer. Le Parlement décréta les deux frères de prise de corps, le 20 juillet 1456, puis, le 28 décembre suivant, les coupables ayant échappé à toutes les recherches, vu les informations faites contre eux, un nouveau mandement fut adressé par la cour au premier huissier ou sergent sur ce requis pour s’emparer d’eux, partout où ils pourraient être trouvés, ou les ajourner à cri public, sous peine de bannissement et de confiscation. (Arch. nat., X2a 27, fol. 161 et 238 v°.) Le graveur de sceaux nommé ici était sans doute parent de ces deux frères Chaveroche.me
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Ja. Aude. — Visa. Contentor. E. du Ban.
Rémission octroyée à Rolland Raulete, homme d’armes de la compagnie du bâtard de Beaumanoir, prisonnier pour avoir rançonné plusieurs marchands de Notre-Dame de Beauchêne en Poitou.
Charles etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Roulant Raulete, homme d’armes de la compagnie du bastard de Beaumanoir On ne trouve, dans les généalogies de la maison de Beaumanoir, aucun renseignement sur ce personnage dont le nom figure assez fréquemment dans les textes de l’époque. Pendant la Praguerie, la compagnie du bâtard de Beaumanoir tenait garnison au château d’Airvault, pour les princes rebelles, et se rendit coupable de pillages et d’excès. Pierre Ruffault, sergent de Richemont, s Le siège de Pontoise, où Charles VII fut présent en personne, commença dans les premiers jours de juin et se termina, le 19 septembre suivant, par l’assaut et la prise de cette place.r de Parthenay, au bailliage d’Autin, et chargé du recouvrement des amendes, fut détroussé quatre fois par ses gens d’armes, qui le battirent et mutilèrent « très enormement » et lui volèrent trois chevaux. (Acte du 20 avril 1443, Arch. nat., R1 192.)eme
Ainsi signé : Par le roy, l’admiral Prégent de Coëtivy était amiral de France depuis deux ans. Ou plutôt de Chambes, chevalier, seigneur de Montsoreau, plus tard premier maître d’hôtel du roi. Il apparaît, vers 1440, comme membre du conseil privé, dont il fit partie jusqu’à la fin du règne de Charles VII, et fut capitaine de la Rochelle, Niort et Talmont. En juin 1454, il fut employé en diverses ambassades à Rome et en Turquie. Jean de Chambes épousa, le 17 mars 1445, Jeanne Chabot, seconde fille de Thibaut IX, seigneur de la Grève, et de Brunissende d’Argenton ; elle était, en 1473, dame d’honneur de Charlotte de Savoie, femme de Louis XI.
Lettres permettant à Charles d’Oyron, seigneur de Baugé-Menuau en la paroisse de Saint-Pierre de Verché, de fortifier ledit lieu, mouvant de la vicomté de Thouars.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de nostre amé et feal chevalier et chambellan, Charles d’Oyron, seigneur de Baugé Menuau Ancien fief et seigneurie avec forteresse au Louis d’Amboise, vicomte de Thouars de 1422 à 1470. (Voy. ci-dessus, p. 60, note 3.) Charles VII venant de Saumur, où il se trouvait le 6 janvier 1442 n.s., se rendit à Bressuire. C’est de cette ville qu’il envoya alors faire mettre en sa main, puis évacuer Mareuil et Sainte-Hermine, places occupées par les gens de Georges de La Trémoïlle, qui molestaient les habitants de la contrée. (Le héraut Berry, ene des Verchers) étaient en 1460 Guy de Laval, en 1471 Jean d’Oyron, puis Gabriel de Saint-Georges, mari d’Anne d’Oyron, par transaction du 1er janvier 1530. (er avril les nobles et les milices du Midi. Il était encore dans cette ville le 19 janvier. (De Beaucourt, ee
Il s’agit certainement de Louis de Beaumont, seigneur de Vallans, troisième fils et principal héritier (ses deux frères aînés étant morts jeunes et sans postérité) de Geoffroy de Beaumont, sr de Valensr de la Chapelle-Thémer, Vallans, etc., et de Catherine de la Haye, qui fut aussi seigneur de la Forêt-sur-Sèvre et de Commequiers par suite de son mariage avec Jeanne, fille de Jean Jousseaume, chevalier, qu’il avait épousée l’an 1440. Chambellan de Charles VII, qui l’avait nommé son lieutenant en Poitou cette année même, il succéda, vers le mois de juillet 1441, comme sénéchal de Limousin à Philippe de Culant, sr de Jaloignes, créé maréchal de France durant le siège de Pontoise. Il fut remplacé lui-même par Jean du Mesnil-Simon, qui fut sénéchal de Limousin peu avant 1445, dit M.A. Thomas. (
Rémission en faveur de Guillaume des Aubues, d’Antogné en la vicomté de Châtellerault, qui avait tué Mathé Barbier en se défendant, celui-ci dans une querelle de jeu l’ayant frappé d’un épieu.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Guillaume des Aubues, aagié de Sur le siège de Pontoise, cf. ci-dessus, p. 131, note 1. Le prieuré de Savigny-sous-Faye, de l’ordre de Saint-Benoît, dépendait de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, ou plutôt de Saint-Benoît de Quinçay. (H. Beauchet-Filleau, Il faut évidemment corriger « Scorbé ».e
Ainsi signé : Par le conseil.
Don à Bertrand Rataut, chevalier, seigneur de Curzay, de la haute justice dudit lieu, avec permission d’y élever des fourches patibulaires à deux piliers.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé et feal chevalier, Bertran Rataut Il devait être fils de Guillaume Rataut, qui rendit, le 10 mars 1405 n.s., aveu au duc de Berry de son fief de Curzay et de Laudonnière (nom ancien du château de Curzay) dans la mouvance de Lusignan. (Cf. notre t. V, p. 420.) Bertrand avait épousé Marguerite de Cramaut, nièce du cardinal Simon de Cramaut, évêque de Poitiers, seconde fille de Pierre et sœur de Jean, s Bertrand Rataut fut poursuivi au criminel devant le Parlement de Poitiers, de 1430 à 1435, pour violences exercées contre les religieux de l’Absie-en-Gâtine. Le 10 mars 1430, cette abbaye étant vacante par suite du décès de Jean Grimaut, les moines procédèrent à l’élection d’un nouvel abbé. Douze voix se portèrent sur Bernard d’Appelvoisin, cinq ou six seulement nommèrent Louis Rouault. Le premier ayant accepté, l’évêque de Maillezais procéda aux publications, et l’élu se pourvut en cour de Rome pour obtenir sa confirmation. Pendant ce temps, Louis Rouault se fit délivrer subrepticement des lettres royaux ordonnant aux religieux de l’Absie de le recevoir comme abbé et de repousser son rival ; il avait faussement donné à entendre qu’il avait obtenu la majorité des suffrages. Bernard d’Appelvoisin fit opposition. Alors Rouault assembla trente à quarante hommes d’armes et autant d’hommes de trait, la plupart Écossais, qui à cette époque tenaient les champs dans la Gâtine. Cette troupe « embastonnée » de lances, arbalètes et autres armes, avait à sa tête Bertrand Rataut, beau-frère de Louis Rouault, et Joachim de Volvire. Le 5 octobre 1430, à jour couchant, ayant des torches ardentes à la main, ils vinrent attaquer le couvent. Les moines épouvantés s’enfuirent, sauf le prieur claustral, nommé Jean Barbotin. Les agresseurs pénétrèrent dans l’enceinte, constituèrent prisonnier le prieur, s’emparèrent de toutes les clefs, prirent possession de l’abbaye et la mirent au pillage. Ils y tinrent ensuite garnison, et quand un huissier du Parlement vint les sommer de se retirer, ils lui refusèrent l’entrée et menacèrent de le jeter à l’eau. Les sires de Bressuire et de Lezay (André de Beaumont) prirent fait et cause pour Louis Rouault et introduisirent dans l’abbaye des religieux qui n’avaient aucun droit d’y demeurer. Les fauteurs de ces violences étant tous des amis et partisans avérés du connétable de Richemont, il est vraisemblable qu’il faut voir dans cette affaire un épisode de la lutte ouverte entre celui-ci et Georges de La Trémoïlle. Jean Rabateau, avocat du roi au Parlement, requit la punition des coupables dès le 20 novembre 1430. (Arch. nat., X Bertrand Rataut était conseiller et maître d’hôtel d’Artur de Richemont. En cette qualité il fut commis, avec Guillaume de Launay, lieutenant dudit sieur à Parthenay, pour diriger les travaux de réparations à faire aux château, halles, fours, moulins, chaussées, étangs, garennes et maisons de cette ville, par lettres du connétable, datées du château de Parthenay, le 20 mai 1443. (Original. Arch. nat., R Jacques Rataut, fils de Bertrand, était alors écuyer d’Artur de Richemont, s Il est fait allusion sans doute aux lettres du 15 décembre 1438, par lesquelles Charles VII annulait toutes les donations et aliénations du domaine par lui faites et les pensions extraordinaires créées, depuis son départ de Paris en 1418, réservé ce qui avait été réglé par le traité d’Arras. (Coll. des r de Touffou, veuve en premières noces de Guillaume des Prez. (er juillet 1435, tous les héritiers de celui-ci, savoir : Jean de Pressac, Regnaut de Velors et Simonne Tison, sa femme, Bertrand Rataut, chevalier, Jacques Béchade et Jeanne de Prugny, sa femme, Guy de Pressac, archidiacre de Poitiers, Héliot de Pressac, Pierre de Beauvolier et Hermine de Pressac, sa femme, Jean Le Brun, chevalier, et sa femme. (Arch. nat., X1a 9200, fol. 193 v° et 361.) Marguerite de Cramaut, femme de Bertrand, était décédée bien avant son frère. Son mari était remarié alors avec Marguerite Rouault, comme on le voit dans le livre des hommages et aveux de la seigneurie de Parthenay, où on lit : « Messire Bertrand Rataut, chevalier, a fait hommage lige, à cause du chastel de Partenay, de l’hostel et hebergement du Plessis de Veluire, sis en la paroisse du Talu, avec toutes appartenances et appendences. Et en souloit faire hommage messire Miles Rouault, chevalier, père de la femme dudit Rataut. » (R1* 190, fol. 275 v°.) Les généalogies imprimées de la famille Rouault portent que Marguerite était fille de Louis, dit Béthis, mort avant 1400, et sœur de Miles, ce que la chronologie rend tout à fait invraisemblable. Il convient donc de les corriger sur ce point ; elles sont d’ailleurs inexactes sur beaucoup d’autres. Bertrand Rataut était encore tenu à l’hommage envers les sires de Parthenay pour la quatrième partie d’une borderie de terre, vulgairement appelée « la Nouhe-Chappon », qui lui venait des héritiers de feu Guillaume Bertrand, 1* 190, fol. 252 v° et 275.)1a 9199, fol. 327 ; voir aussi fol. 372 v°, 386 v° et 415 v° de ce registre.) Le procès dura plusieurs années. Ce ne fut que le 26 février 1435 n.s. que l’arrêt définitif fut rendu. Bien qu’à cette époque Richemont fût rentré en grâce auprès du roi et eût reconquis toute son influence à la cour, Bertrand Rataut et Joachim de Volvire furent condamnés à une amende de 1000 réaux d’or envers le roi et à 400 réaux au profit du prieur claustral et des religieux de l’Absie, et en outre à la restitution de tout ce qui avait été détruit et enlevé de l’abbaye par leurs hommes d’armes. (X2a 20, fol. 80 v°, et X2a 21, à la date du 23 février 1435 n.s. ; cf. aussi fol. 148 v°, 149, 161, 162 v°, et aux dates des 7 et 14 mars 1433 n.s. dans ce même registre X2a 21.) Dans l’intervalle, une action civile se poursuivit au Parlement entre Bernard d’Appelvoisin, Louis Rouault et un troisième prétendant, Bertrand de la Fosse, dit du Retail. Ce dernier était allé à Rome dénoncer la mauvaise administration du dernier abbé, Jean Grimaut, et avait, paraît-il, obtenu du pape la promesse de le remplacer. Inutile de dire que les droits de Bernard furent pleinement reconnus et consacrés par la cour. (Plaidoiries du 15 mai 1431, arrêts des 14 août 1431 et 16 avril 1432 ; X1a 9192, fol. 249 et 284 ; X1a 9201, fol. 35.)1 192.)r de Parthenay, connétable de France, comme on le voit par un fragment de compte de ce personnage (1443-1445), rôle d’octobre 1443, où il est porté pour dix écus de gages. (Publ. par E. Cosneau, er janvier précédent, Jacques Rataut avait rendu son aveu au roi pour Curzay, le château de Laudonnière, etc. (Arch. nat., P. 1145, fol. 120 v°.) Parmi les titres de la baronnie de Parthenay, on conserve plusieurs quittances de lui, notamment aux dates des 2 novembre 1462, 30 avril 1473, 10 janvier, 16 février et 27 juillet 1474, qu’il souscrivit en qualité de bailli de Gâtine et de capitaine de Parthenay pour le comte de Dunois. Ses gages étaient de 50 livres tournois par an, et il avait comme lieutenant général Jacques Esteau. (1 192, aux dates.) Jacques était né sans doute du second lit, car il est dit parent de Louis Rouault, évêque de Maillezais, dans un procès criminel intenté contre celui-ci par Gilles Corbeau, sergent du roi, et Jacques de Loumeau. Il s’agissait de la succession d’un prêtre de Mauléon, nommé Jean Gasteau, décédé intestat. L’évêque prétendait que, d’après la coutume, les biens des ecclésiastiques de son diocèse, qui ne laissaient point de testament, lui appartenaient, droit que lui contestait le procureur du roi. Ses gens, voulant se saisir de la succession litigieuse, avaient exercé des violences contre Jacques de Loumeau, à qui était confiée la garde des biens de Jean Gasteau, et contre le sergent royal. (X2a 35, aux 19 et 23 février 1468 n.s.) Ce Louis Rouault est celui-là même qui, en 1430, avait voulu se saisir de force de l’abbaye de l’Absie. (Cf. la note précédente.) Dans l’arrêt du 16 avril 1432, il est qualifié prieur d’Auzay (e
Ainsi signées : Par le roy, mons. le conte du Maine, le connestable, le s Il a été question précédemment des personnages nommés ici, sauf de Jean de Troissy. Ce dernier était bailli de Sens dès 1428. Attaché à la duchesse de Guyenne, il se montra également dévoué au second mari de celle-ci, le comte de Richemont, dont il fut le conseiller et lieutenant en la connétablie. En juillet 1433, on le trouve à Londres comme ambassadeur du duc de Bretagne auprès du roi d’Angleterre, pour traiter des préliminaires de la paix. A Arras, en janvier-février 1435, il fut l’un des représentants du duc de Bourbon au traité particulier conclu alors entre ce prince et le duc de Bourgogne. (Voy. E. Cosneau, r de la Varenne, maistre Jehan de Troissy
Rémission accordée à Jean Torigny, cordonnier, demeurant à la Roche-Pozay, coupable du meurtre d’un nommé Pierre Lamoureux, qu’il soupçonnait d’entretenir des relations avec sa femme.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Torigny, pouvre homme, cordouennier, de l’aage de Louise de Preuilly, fille d’Eschivard VI, sr de Preuilly, la Roche-Pozay, etc. (mort le 23 avril 1409), hérita du château et de la seigneurie de la Roche-Pozay. Mariée d’abord, vers 1410, à Geoffroy Chasteignier, chevalier, sr de Saint-Georges-de-Rexe, dont elle eut quatre fils, elle devint veuve le 29 octobre 1424, et épousa en secondes noces, par contrat du 18 août 1432, Louis Bonenfant, chevalier, sr de Vaux, chambellan de Charles VII. Un peu avant ce second mariage, Pierre Frotier, l’ancien favori du roi, avait intenté à Louise de Preuilly, dont il avait épousé la nièce, Marguerite de Preuilly, un procès au sujet de la possession de la terre de la Roche-Pozay. (7 juin 1432, Arch. nat., X1a 9192, fol. 292.) Bonenfant soutint les droits de sa femme et le litige occupa plus d’une séance du Parlement durant les années 1435 et 1436. (Voir X1a 9193, fol. 79, 178 v°, 179 ; X1a 9194, fol. 93 v°, 94, 97 v°, 98, 151 v°.) Louise de Preuilly survécut à son second mari. Elle était encore vivante le 19 novembre 1471, alors que Prégent Frotier, fils de Pierre, s’empara du château de la Roche-Pozay et le mit au pillage. (Actes publ. par Carré de Busserolle, eme
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. M. de la Teillaye. — Visa. Contentor. M. de la Teillaye.
Don à Charles d’Anjou, comte du Maine, du comté de Gien et des villes de Saint-Maixent, Melle, Civray, Chizé, Sainte-Néomaye.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et advenir, comme dès le temps de nostre jeune aage, que feusmes par mariaige conjoings avecques nostre très chiere et très amée compaigne la royne, nous feussions trouvé present à la naissance de nostre très chier et très amé frere et cousin Charles d’Anjou, à present conte du Maine et de Mortaing Charles d’Anjou, troisième fils de Louis II duc d’Anjou, roi de Sicile, et d’Yolande d’Aragon, né le 14 octobre 1414 au château de Montils-lès-Tours, était le beau-frère de Charles VII. Le roi lui avait fait don du comté de Mortain par lettres datées de Poitiers, juillet 1425 (Arch. nat., X L’on a vu dans notre précédent volume, p. 423, que le comté de Gien avait été assigné comme douaire, avec d’autres terres, à Marguerite de Bourgogne, duchesse de Guyenne, remariée à Artur comte de Richemont. Mis en la main du roi, après la disgrâce du connétable, il fut restitué à celui-ci par le traité de Rennes (5 mars 1432). Il avait fait retour à la couronne à la mort de Madame de Guyenne, décédée à Paris, à l’hôtel du Porc-Épic, le 2 février 1442. (E. Cosneau, Ces lettres de don furent enregistrées au Parlement de Paris, le 23 juillet 1443 (Arch. nat., X1a 8604, fol. 119 v°) et l’avait nommé son lieutenant-général dans le Maine et l’Anjou. C’est lui qui, d’accord avec Richemont, donna les ordres pour l’enlèvement de La Trémoïlle (juin 1433), et l’honneur lui revient en grande partie d’avoir éloigné de la cour ce favori dont le gouvernement avait été si néfaste. Il remplaça le ministre tombé en disgrâce et, dirigé par sa mère, soutenu par sa sœur la reine de France, il put rendre à Charles VII de réels services. Le 4 août 1440, il avait obtenu du roi René, son frère, la cession du comté du Maine, avec les seigneuries de Château-du-Loir, la Ferté-Bernard, Mayenne et Sablé, qu’il contribua, avec l’aide de Dunois, à reconquérir sur les Anglais. Charles d’Anjou fut aussi, dès l’an 1441, lieutenant-général en Languedoc et en Guyenne. Il venait d’épouser (contrat du 9 janvier 1443) Isabelle de Luxembourg, deuxième fille de Pierre, comte de Saint-Pol et de Brienne. Par ce mariage il devenait le beau-frère du connétable. Le rôle politique et militaire du comte du Maine, durant la première partie de sa vie, a été mis en relief dans deux ouvrages récents. (Beaucourt, 1a 9194, fol. 20 v° ; X1a 9200, fol. 51 v°.) — Melle, Chizé et Civray avaient été assignés par Jean de France, duc de Berry, comte de Poitou, à sa fille aînée Bonne, par acte de novembre 1410, en déduction d’une rente de 4000 livres qu’il s’était engagé à lui servir, lorsqu’il la maria à Bernard VII comte d’Armagnac. (Arch. nat., J. 186 A, nos 75, 76.) La comtesse d’Armagnac avait fait abandon de ces terres, en 1422, à son fils Bernard, comte de Pardiac, depuis comte de la Marche (1435) ; elle mourut au château de Carlat, le 30 décembre 1435. La seigneurie de Melle cependant avait été remise en la main du roi, car il l’engagea à Georges de La Trémoïlle par lettres datées de Mehun-sur-Yèvre, le 20 juillet 1426, enregistrées à la Chambre des comptes de Bourges. (Anc. mémorial H 1a 9197, fol. 248 v°.) Nous ignorons si Hugues de Noyers fut dépossédé de Sainte-Néomaye antérieurement au don fait à Charles d’Anjou. Ce qui est certain, c’est qu’il ne mourut qu’après le mois de juillet 1447 et qu’il ne perdit jamais la faveur de Charles VII, auprès duquel il remplissait d’abord les fonctions de premier écuyer du corps, puis celles de maître d’hôtel.e1a 8605, fol. 91) et à la Chambre des comptes, le 27 du même mois. (
Bernard d’Armagnac, comte de Pardiac, fils de Bernard VII comte d’Armagnac et de Bonne, fille aînée de Jean de France, duc de Berry, devint en 1435 comte de la Marche et de Castres, lorsque son beau-père se fit religieux du Tiers-Ordre de Saint-François à Besançon, où il mourut, le 24 septembre 1438. Le comte de Pardiac avait épousé Eléonore, fille unique de Jacques de Bourbon, comte de la Marche et de Castres et, à cause de sa seconde femme, roi de Sicile et de Hongrie, et, comme il servit toujours fidèlement Charles VII, ce prince lui fit don de l’apanage abandonné par le père de sa femme. Il mourut vers le commencement de 1462. (Le P. Anselme, Geoffroy Vassal, originaire d’Angoulême, était conseiller clerc au Parlement de Paris et chancelier de la Sainte-Chapelle de Bourges, lorsque, dans les premiers mois de l’année 1439, il fut nommé archevêque de Vienne en remplacement de Jean de Norry ; il occupa ce siège jusqu’au 30 avril 1444, qu’il fut transféré à celui de Lyon. ( Robert de Rouvres, d’abord évêque de Séez, puis de Maguelonne (1433-1453). — Cf. ci-dessus, p. 23, note 3.
Lettres d’anoblissement octroyées à Jean Butaud, Poitevin, en récompense des services militaires qu’il a rendus au roi, particulièrement au siège de Pontoise, en la compagnie du vicomte de Thouars.
Karolus, etc. Ad perpetuam rei memoriam. Quos assidua sedulitate nobis fideles et probos ac nostris reique publice commoditatibus officiosos comperimus, ad nobilitatis statum promovere prestanti sollicitamur opera, ut ipsi sublimacione gaudentes, actibus insistere virtuosis accuratiores existant et eorum exemplo ceteri ad consimilia concitentur. Sane cum dilectus noster Johannes Butaudi On trouve dans la nouv. édit. du Cette famille du Bas-Poitou ne doit pas être confondue avec une autre originaire de Poitiers, dont un membre, nommé aussi Jean Butaut, était le 14 novembre 1425 notaire et juré de la cour du sceau aux contrats de Poitiers. (X Le siège de Pontoise, aux opérations duquel Jean Butaud prit part en la compagnie de Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, dura du 4 juin au 19 septembre, jour où la ville fut prise d’assaut par l’armée française. Cette victoire, qualifiée à juste titre l’un des faits les plus mémorables du règne de Charles VII, a été relatée avec beaucoup de précision par M.E. Cosneau, Jean Barillet, dit de Xaincoins (auj. Sancoins), nom de la ville du Berry où naquit et vécut son père, fut anobli par lettres de novembre 1446. Successeur de Guillaume Charrier dans la charge de receveur général des finances du roi, il est presque aussi connu que Jacques Cœur par la disgrâce et la confiscation de ses biens, qu’il encourut, plus ou moins justement, peu de temps avant celui-ci. M. de Beaucourt a consacré une notice fort intéressante à ce personnage. (r de la Papaudière et mari de Françoise de la Bauduère, deuxième fils de Pierre Boutaud, bachelier ès lois, sr de l’Aubouinière (mort en 1438), et de Catherine de la Roche, sœur d’André, évêque de Luçon. Un Jean Butaut est inscrit, en 1418, sur le livre des fiefs du comte de Poitou, pour un devoir de rachat qui lui incombait à cause du lieu de la Pointe, mouvant de Fontenay-le-Comte, appartenant à sa femme Jeanne Allonneau. (Arch. nat., p. 1144, fol. 48 v°.) Le même sans doute, quoique le nom soit orthographié Bouteau, avait rendu, le 18 avril 1404, son aveu pour le fief de Croix-Comtesse (P. 1145, fol. 23, 46). Celui-ci serait plutôt un frère de Pierre, et l’oncle de Jean, anobli en mai 1443. Dans un procès criminel intenté au Parlement, en 1436, par l’évêque de Luçon contre Georges de La Trémoïlle, qui s’était emparé des forteresses de Luçon et de Moutiers-sur-le-Lay, appartenant à l’évêque, s’était arrogé le droit d’y nommer les capitaines et y avait établi des garnisons, on rencontre, parmi les complices également poursuivis, les noms de Pierre et Jean Butaud, le nôtre sans doute et son père. (Arch. nat., X2a 21 ; voir aux dates des 1er février, 15 et 19 mars, 12 et 19 mai, 22 juin, 3 et 30 août 1436.) Nous ne nous étendrons pas ici sur cette affaire intéressante, qui exigerait d’assez longs développements et qui ne paraît s’être terminée que le 10 octobre 1457, par une transaction entre André de la Roche, évêque de Luçon, et les héritiers de Georges de La Trémoïlle. (Cf. collection dom Fonteneau, t. XIV, p. 45, et t. XXVI, p. 407.)1a 8604, fol. 92 v°.)mo
Sic signatas : Per regem, domino Karolo de Andegavia Charles d’Anjou, comte du Maine. (Cf. ci-dessus, p. 146, note.) Prégent de Coëtivy, amiral de France, de 1439 à 1450.
Lettres permettant à Jean Escoubleau, écuyer, seigneur de Vougnet Vougnet, aujourd’hui très petit village dépendant de la commune de Ligré, était au Charles duc d’Orléans, fils de Louis, frère de Charles V, et de Valentine de Milan, né à Paris, le 26 mai 1391, mort le 4 janvier 1465. Fait prisonnier à la bataille d’Azincourt, il demeura en Angleterre jusqu’en 1440. Cette longue captivité de vingt-cinq ans et les poésies françaises et anglaises dont il est l’auteur ont rendu son nom célèbre. Jean comte de Longueville et de Dunois, bâtard d’Orléans. (Cf. ci-dessus, p. 52, note 2.) Jamet de Tillay était alors capitaine de Loches (1443). Pendant la Praguerie, il avait rendu au roi un signalé service en enlevant Montrichard aux princes ligués (avril 1440). Ami de Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou, il lui dut en grande partie sa fortune. Accusé (et l’enquête prouva que ce n’était pas sans fondement) d’avoir par ses propos calomnieux causé ou hâté la mort de la dauphine Marguerite d’Écosse (1445), il n’en continua pas moins d’avoir les bonnes grâces de Charles VII, qui le créa bailli de Vermandois. (Beaucourt, ee
Lettres permettant à Jean de Marconnay, chevalier, de fortifier son lieu et hôtel de la Barbelinière.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de nostre amé et feal chevalier, Jehan de Marconnay La généalogie de la famille de Marconnay imprimée dans l’ancienne édition du Un accord enregistré au Parlement de Poitiers, le 30 avril 1421, nous apprend que Jean de Marconnay avait épousé la fille aînée de Briand, s Nous dirons quelques mots encore d’autres procès soutenus par Jean de Marconnay. Le premier, commencé du vivant de Blondeau de Colombiers, ne prit fin qu’en 1434. Il s’agissait d’un droit de chasse prétendu par ce dernier dans les garennes de Clairvaux et de Scorbé et que lui contestait Goffroy de la Haye, s La généalogie imprimée donne pour femme à Jean de Marconnay Berthelonne de Ry. Si le renseignement est exact, il l’aurait épousée en secondes noces. La Barbelinière, qu’il obtint la permission de faire fortifier par ces lettres de juin 1443, était un château et ancien fief relevant de la baronnie de Thuré dans le duché de Châtellerault. Pierre de Marconnay, second fils de Jean, eut ce fief en partage et fut chef d’une branche dite de la Barbelinière. Du 4 juin au 19 septembre 1441. (Cf. ci-dessus, p. 153, note 1.)r de Colombiers. Ce dernier, marié à Marguerite de Frontdebeuf, vivait en 1382 (Ledain, 1* 2171, p. 162.) Il eut deux fils : Briand, mort jeune, et Jean, dit Blondeau, qui, après le décès de son père et de son frère aîné, le 15 septembre 1408, fit aveu à son tour desdits moulins (P. 1145, fol. 83) et le renouvela au dauphin Charles, comte de Poitou, en 1418 (P. 1144, fol. 7) ; et quatre filles, la première mariée à notre Jean de Marconnay, les deux autres à Simon de Saint-Martin, chevalier, et à Jean Briffaut, dit la Rue, écuyer, et la dernière, nommée Philippe, non encore mariée en 1421, et qui épousa depuis Jean de Couhé, sr de Chergé. L’accord dont il vient d’être parlé fut conclu entre Jeanne Briand, damoiselle, veuve de Jean ou Blondeau, en son vivant écuyer, seigneur de Colombiers, d’une part, et les sœurs et beaux-frères de son mari, d’autre part. Jeanne prétendait avoir en douaire, suivant la coutume, le tiers par indivis de tous les biens et héritages du défunt et la jouissance de tous les conquêts. Elle voulait continuer à demeurer dans le château fort de Colombiers, principale et habituelle résidence de son mari. Or ses beaux-frères s’étaient emparés de toute la succession. Un jour qu’elle avait dû s’absenter pour ses affaires, ils en avaient profité pour s’introduire dans la tour et la forteresse, lui en avaient fermé les ponts et les portes, et avaient fait main basse sur les objets mobiliers et argent monnayé lui appartenant, qu’elle estimait à la somme de 3000 livres. Ils avaient même retenu ses femmes et domestiques. Par la transaction qu’elle accepta, Jeanne Briand dut renoncer, au profit de Jean de Marconnay, à l’hôtel et forteresse de Colombiers et se contenter, pour sa demeure, de l’hébergement des Closures et ses dépendances, dont elle aurait l’exploitation et les fruits, à condition qu’ils ne dépassent pas le tiers des revenus de son feu mari. Jean de Marconnay s’engageait à donner à ses cohéritiers telle compensation que leurs amis aviseraient. Quant aux dettes personnelles du défunt, on s’en remettait, pour leur paiement, au jugement de Guillaume Taveau, chevalier, sr de Mortemer. Il fut aussi accordé que « le trait, arbalestes, canons et autres abillemens de guerre qui à present sont en la dite forteresse de Coulombiers, demoureront en icelle pour sa garde, jusques à ce que autrement en soit ordonné par mondit sr de Mortemer. » Telles sont les principales dispositions de la transaction du 30 avril 1421. (Arch. nat., X1c 121, à la date.)r de Clairvaux, puis le frère de celui-ci, Guillaume de la Haye. Héritier de Blondeau, Marconnay reprit pour son compte cette affaire pendante à Chinon, devant le lieutenant du bailli des Exemptions. Assigné d’abord le 19 octobre 1423 et le 18 janvier 1424, il fit défaut les deux fois. Ensuite il obtint du roi des lettres de relèvement de ces défauts, et comme le lieutenant du bailli refusa de les entériner, Jean releva appel au Parlement de cette décision ; mais la cour, par arrêt du 4 avril 1425 n.s., le déclara mal fondé et adjugea le bénéfice des deux défauts à Guillaume de la Haye. (Arch. nat., X1a 9190, fol. 338.) Près de dix ans plus tard, on retrouve Jean de Marconnay en présence de Catherine de la Haye, héritière de ses deux frères, Geoffroy et Guillaume décédés, et dame de Clairvaux. La cause n’était pas encore entendue. Enfin, le 23 février 1434 n.s., l’arrêt définitif fut rendu. Il confirmait purement et simplement la sentence du juge de Chinon, qui avait donné entièrement raison à la dame de Clairvaux et condamné son adversaire à l’amende et aux dépens du procès. (X1a 9193, fol. 4.) Le 12 mai 1429, Jean de Marconnay, dit 2a 21, à la date.) L’an 1435, Jean de Marconnay, qualifié alors chevalier, ayant entrepris de marier Guillemette Berland, contre le gré de son curateur, André Fourré, fut de nouveau ajourné à plusieurs reprises devant le Parlement. Il est question de cette affaire, dont on ne connaît pas la conclusion, aux registres des 7 février, 10 et 22 mars 1435 n.s. (2a 21, à ces dates.) Il s’agissait sans doute de Guillemine ou Guillemette, seconde fille de Turpin Berland, écuyer, dame en partie des Halles de Poitiers, qui épousa par la suite François Guérinet, écuyer, sr du Verger, général des aides en Poitou.e
Ainsi signées : Par le roy, Jamet de Tillay Sur ce personnage, cf. ci-dessus la note 5, p. 156.
Rémission octroyée à Guillaume Giqueau, mercier de Saint-Maixent, coupable d’homicide sur la personne de Pierre de Beauvoir, dans une rixe.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, Ou jeu du palet, suivant Fr. Godefroy, qui n’ajoute à cette définition aucune autre explication. Il cite deux textes où ce mot se rencontre, le nôtre de juin 1443 et un second de 1467, emprunté aussi à un registre du Trésor des chartes. (eme
Ainsi signées : Par le roy, à la relacion du conseil. Pichon. — Visa. Contentor. E. Duban.
Lettres permettant à Le Galois de Villiers Les renseignements sur ce personnage n’abondent pas dans les chroniques de l’époque. On trouve seulement qu’il défendait Janville en Beauce, avec Prégent de Coëtivy, à la tête d’une garnison composée de deux cent cinquante combattants, lorsque le comte de Salisbury, commandant une forte armée anglaise, vint assiéger cette place (juillet 1428). La ville fut prise d’assaut et tous les défenseurs qui ne furent pas tués demeurèrent prisonniers, y compris les deux chefs. ( L’on a vu que Jean II Harpedenne, s Jean II duc d’Alençon, comte du Perche, vicomte de Beaumont au Maine, né au château d’Argenton, le 2 mars 1409, mort à Paris en 1476. Une notice biographique lui a été consacrée à l’occasion de la vente et cession qui lui fut faite par Charles VII des ville, château, châtellenie et seigneurie de Niort, par lettres du 28 août 1423. (P. 406 du précédent volume.) Sur ce personnage, cf. ci-dessus, p. 131, note 3.2a 24, à la date.) Le 2 juillet suivant, ledit de Villiers au même titre était ajourné en cas d’excès et infraction à la Pragmatique Sanction, ainsi que Jean Giffart, chevalier, et plusieurs autres, à la requête de l’abbé et des religieux de Saint-Michel-en-l’Herm. Ils ne se présentèrent pas et un an après, le 12 juillet 1446, ils firent encore défaut à un nouvel ajournement des mêmes demandeurs. Le Galois de Villiers est toujours qualifié capitaine de Sainte-Hermine. (r de Belleville, et Jeanne ou plutôt Jovine de Mussidan, sa seconde femme, eurent deux fils, Jean et Olivier, et deux filles, Jeanne et Marguerite, cette dernière ayant épousé, du vivant de son père, Joachim de Volvire, sr de Ruffec et de Rocheservière, et que ses enfants renoncèrent au nom de Harpedenne et prirent celui de Belleville. (Cf. notre volume précédent, p. 187-189, note.) Lors du décès de son père (juillet 1434), Jeanne de Belleville, celle dont il est question ici, n’était pas encore mariée. Elle demeura d’abord sous la garde et administration de son frère aîné, Jean, seigneur de Belleville et de Montaigu. Le règlement de la succession paternelle et du douaire de Jovine de Mussidan donnèrent lieu à des procès (ci-dessus, p. 45, note), et, d’autre part, Jean avait pour l’établissement de sa sœur des projets que désapprouvaient les autres membres de la famille. Il l’avait promise au Galois de Villiers, sans consulter sa mère ni son frère. A la requête de ceux-ci, le Parlement, par arrêt du 11 janvier 1436 n.s., ordonna que Jeanne serait soustraite à l’autorité de Jean de Belleville et mise en garde, sous la main du roi, par devers messire Guillaume, seigneur d’Argenton, au château d’Argenton, et ce dans dix jours au plus tard, aux dépens dudit Jean, lequel serait tenu de pourvoir au vivre et à l’entretien de sa sœur, conformément à son état, jusqu’à ce qu’autrement en fût ordonné, sous peine de prise de corps et de biens. La cour lui fit en outre défense de traiter du mariage de Jeanne, sans avoir le consentement de Jovine de Mussidan, d’Olivier de Belleville et autres parents et amis de ladite damoiselle. (Arch. nat., X1a 9194, fol. 121 v°.) Le sr d’Argenton ne put accepter la mission dont on le chargea, ou bien Jeanne, pour une cause ou pour une autre, ne demeura que quelques jours près de lui. Toujours est-il que fort peu de temps après cette première décision, la cour confia Jeanne de Belleville d’abord à Jean Rabateau, l’un de ses présidents, puis, le 24 février 1436, à Pierre de Tuillières, chevalier, conseiller du roi, et défendit à ce dernier de ne la laisser communiquer ni avec Jean de Belleville, ni avec Le Galois de Villiers, non plus qu’avec Jovine de Mussidan ou avec toute autre personne se présentant de leur part. Les contrevenants étaient passibles d’une amende de 50 marcs d’or. (r de Belleville et tous autres qui avaient enfreint les défenses « de traicter et faire traicter du mariage de la dite damoiselle ». (me
Lettres d’amortissement, en faveur de l’abbaye de Notre-Dame du Pin, des lieu et hôtel de Bourg-Versé et du tiers du moulin Bourreau,
Karolus, Dei gracia Francorum rex. Ad perpetuam rei memoriam. Cunctorum nobis subditorum potissime benemeritorum justis supplicacionibus inclinata, nostra regia majestas consuevit se reddere liberalem, maxime dum ad divina obsequia augmentanda et continuenda devota cordis intencione procedunt. Sane nobis expositum extitit per dilectos nostros religiosos, abbatem et conventum ecclesie et monasterii seu abbacie Beate Marie de Pino Suivant la L’existence, dans la première partie du 1a 9190, fol. 30.) Mentionnons encore un procès de l’abbaye du Pin contre Jean Berthonneau, marchand de Poitiers, touchant le droit de minage des blés vendus et mesurés dans la banlieue de Poitiers (Acte du 31 mars 1423 n.s., 1a 9191, fol. 33 v°.)e1a 9190, fol. 213 v°.) Le 15 mars 1427 n.s., il était en procès avec les chanoines de Sainte-Radegonde de Poitiers. (Arch. de la Vienne, G. 1381.) Enfin, le 8 août 1430, il est nommé parmi les témoins qui furent présents au testament d’Herbert de Taunay, maire de cette ville. (Arch. nat., X1a 8604, fol. 98.)
Notum igitur facimus universis, presentibus et futuris, quod nos dictorum exponentium hujusmodi pium et devotum propositum in Domino commendantes, cupientesque piorum et sanctorum operum cooperantes existere, dictorumque divinorum serviciorum effici participes, dictum locum et hospicium de Burgo Reverso in prefata castellania predictamque terciam partem prefati molendini de Bourreau, cum juribus, possessionibus, deveriis, revenutis, redditibus, pertinenciis et appendenciis universis eorumdem, memorate ecclesie de Pino, de nostra certa sciencia, gracia speciali et auctoritate regia, admortisavimus et per presentes admortisamus usque ad dictam valorem et extimacionem quindecim librarum turonensium annui et perpetui redditus ; volentes et concedentes ut res et possessiones predicte et earum quelibet à dictis exponentibus et eorum successoribus tamquam admortisate et ad manum mortuam posite, usibusque divinis redditate à modo teneantur ac in perpetuum pacifice possideantur, solvendo tamen nobis semel propter hoc financiam moderatam. Quam quidem financiam, premissorum intuitu et consideracione volumus et ordinamus, et dictis exponentibus concessimus et concedimus, per dictas presentes, fore capiendam et per ipsos solutam in et super arreragiis predictis, sibi in dicta Pictavensi recepta nostra, ad causam dicti redditus annualis quadraginta duarum librarum decem solidorum turonensium jamdictarum debitis, ad exoneracionem et acquitacionem nostram ipsorum arreragiorum. Quocirca dilectis et fidelibus nostris gentibus compotorum nostrorum et thesaurariis, senescallo nostro Pictavensi ceterisque justiciariis et officiariis nostris, aut eorum locatenentibus, presentibus et futuris, et cuilibet En conséquence de cet amortissement, par acte passé en chapitre le 5 septembre 1445, Jean, abbé de Notre-Dame du Pin, en son nom et au nom des religieux, déclara que, par suite de conventions conclues avec la Chambre des comptes, il paierait pour toute finance, ou plutôt ferait abandon au roi des arrérages dus à l’abbaye d’une rente de 42 livres 10 sous tournois par an, qui lui était assignée sur la recette ordinaire de la sénéchaussée de Poitou. En outre, il se reconnaissait tenu à l’hommage lige pour l’hôtel du Bourg-Versé et le tiers du moulin Bourreau, mouvant du roi à cause de son château de Montreuil-Bonnin, et dont le revenu est estimé à 15 livres par an. Dans cet acte, rédigé en latin, les lettres du mois d’avril 1444 sont relatées avec précision et le nom du donateur est écrit
Sic signatum : Per regem in suo consilio. Courtinelles. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres permettant à l’abbesse et aux religieuses de Sainte-Croix de Poitiers de fortifier leurs manoirs de Sainte-Radegonde de Saix et de Pouillé.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble L’abbesse de Sainte-Croix de Poitiers, à cette époque, se nommait Raymonde du Peyrat, 2 350.) En revanche, on y trouve d’autres lettres de Charles VII, de mai 1443, autorisant l’abbesse et les religieuses de Sainte-Croix à bâtir une forteresse au village de Maillé près Montreuil-Bonnin (original scellé avec l’attache de Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou) ; des lettres royaux obtenues par les religieuses, le 13 juillet suivant, à l’encontre de Laurent Vernon, seigneur de Montreuil-Bonnin, qui s’opposait aux travaux commencés pour fortifier l’hôtel de Maillé, parce que les religieuses n’avaient pas voulu recevoir le capitaine qu’il prétendait y placer (liasse 36) ; un mandement de Charles VII, daté de Poitiers, le 15 juillet 1443, pour maintenir l’abbaye dans le droit de prendre toutes les semaines sept charretées de bois de chauffage dans la forêt de Moulière, suivant l’autorisation qu’elle en avait obtenue des rois, ses prédécesseurs (liasse 95, d’après l’inventaire Rédet). Le même roi avait encore accordé à l’abbesse et aux religieuses de Sainte-Croix une confirmation de tous leurs privilèges, par lettres patentes données à Poitiers, le 20 avril 1438, lettres qui ne sont pas mentionnées non plus dans l’inventaire des archives de cet établissement. Elles furent enregistrées au Parlement le 6 juin 1545 seulement, avec une nouvelle confirmation octroyée par François Ier en juillet 1515. (Arch. nat., X1a 8615, fol. 133.) Ces lettres sont d’ailleurs imprimées dans le recueil des me
Ainsi signées : Par le roy, les sires de Trinel Jean du Mesnil-Simon, alors bailli de Berry, était à cause de Philippe de Rochechouart, sa femme, seigneur de Maupas, titre sous lequel il est ordinairement désigné. Le sire de Maupas était dès l’an 1432 au service de Charles VII, comme valet tranchant. Au commencement de l’année 1445, il fut envoyé, par commission du roi, en Poitou et en Saintonge, pour organiser spécialement dans ces provinces le logement et l’entretien des gens de guerre. (Arch. nat., K. 68, n° 14.) Jean du Mesnil-Simon ne mourut que sous Louis XI qui, par lettres du 2 janvier 1462 n.s., lui conféra le titre de son conseiller et chambellan. (A. Thomas, On connaît les services rendus à Charles VII par Jean Bureau et par son frère Gaspard, comme maître de l’artillerie française. D’abord commissaire au Châtelet de Paris (1425-1435), Jean était receveur de cette ville, lorsqu’il fut commis verbalement par le roi au gouvernement de l’artillerie pour le siège de Meaux (juillet 1439) ; après la prise de cette ville (12 août), il fut titulaire de cette charge qu’il continua d’exercer, quoique pourvu, le 2 mai 1443, de celle de trésorier de France et de maître des comptes. Il était en même temps capitaine de la ville et du marché de Meaux et du château de Beauté-sur-Marne, et fut aussi chambellan du roi. De 1444 à 1446, Jean Bureau fut à plusieurs reprises envoyé dans le Poitou, la Saintonge et l’Angoumois, au sujet de l’imposition des aides pour la guerre et le paiement de la gendarmerie. Il mourut à Paris, le 5 juillet 1463. (Le P. Anselme, er avril jour de Pâques 1431, et de Michelle de Vitry, qui survécut à son mari jusqu’au 12 juin 1456. Quelques années après la mort de son mari, Mme de Trainel fut victime d’un vol important, commis à l’aide de fausses clefs dans son hôtel à Poitiers. Le principal coupable était un nommé Marcellot. Sa complice Thomasse Regnaud fut prise et avoua à la cour qu’elle avait eu pour sa part « xx2a 21, aux dates.)
Rémission accordée à Jean Girard, de Thurageau, pour le meurtre de François Brodé, prêtre, qui avait débauché sa femme.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion des parens et amis charnelz de Jehan Girart, demourant en la parroisse de Turagueau en nostre païs de Poictou, contenant que ung nommé Françoys Brodé, le quel demouroit en ladicte parroisse avecques Jehan Brodé, son pere, s’acointa, lui estant clerc solut, de Thomasse, femme dudit Jehan Girart, [laquelle], selon qu’il estoit commune renommée, il maintenoit, et pour ce que ledit Brodé n’en povoit pas bien joyr à son plaisir, pour doubte dudit Girart, son mary, ledit Brodé print ladicte Thomasse et l’osta d’avec ledit Girart, son mary, environ me
Ainsi signées : Par le conseil. Pichon. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Rémission en faveur d’Etienne Garnier, de l’île de Bouin, qui, intervenant dans une rixe suscitée à Jamet Caillon, par Thomas Lassours, avait frappé ce dernier d’un coup de bâton mortel.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion des parens et amis charnelz de Estienne Garnier, de l’Isle de Boign, contenant que le jour saint Laurens derrenier passé, environ trois heures après mi Ce mot a été omis par le scribe.me
Ainsi signées : Par le conseil. Charretier. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Rémission accordée à Regnaut Nepveu, de la Garnache. Ayant fait ouvrir les portes de la place à Alain Rondeau, cousin de sa femme, et à un nommé Jean de Surville, originaire d’Allemagne, tous deux hommes d’armes de la compagnie du sr de Bricqueville, logés aux faubourgs de la Garnache, et ceux-ci ayant enlevé le fils d’un riche marchand allemand, élevé en l’hôtel de l’abbé de l’Isle-Chauvet, pour apprendre le français, ledit Nepveu, rendu responsable de ce fait, courut après les ravisseurs et leur reprit l’enfant, après avoir frappé à mort ledit de Surville d’un coup de javeline.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble Regnaut du Dresnay appartenait à une ancienne maison de Bretagne, dont une généalogie se trouve dans La Chenaye-Desbois. D’Argentré l’appelle « grand et expérimenté capitaine ». Il était maître d’hôtel de la dauphine Marguerite d’Écosse et assista aux derniers moments de cette princesse (16 août 1445). Le 26 juin de l’année suivante, l’amiral de Coëtivy, Pierre de Brézé, et son lieutenant Regnaut du Dresnay, avec une nombreuse compagnie de gens d’armes, allèrent procéder, au Guildo, à l’arrestation de Gilles de Bretagne et le menèrent à Dinan, près du duc François, son frère, qui le fit périr en prison. (Cosneau, Pierre de Brézé, seigneur de la Varenne, de Brissac, comte de Maulévrier, était le fils aîné de Pierre, s Pendant la Praguerie, l’empressement du s Roger II de Briqueville, capitaine au service de Charles VII, appartenait à une ancienne et illustre maison de Normandie. Fils de Roger I Édouard Boylesve, breton d’origine, faisait partie de l’armée de Richard de Bretagne, frère de Richemont, réunie à Dinan, à la fin de juillet 1419, « pour mettre et bouter hors aucunes gens d’armes qui estoient venus piller sur les marches dudit pays », après la prise d’Avranches et de Pontorson. (Dom Morice, L’Isle-Chauvet, tout près du Bois-de-Céné, était une ancienne abbaye de l’ordre de Saint-Benoît, sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption, au diocèse de Luçon. Les seigneurs de la Garnache étaient ses principaux bienfaiteurs. La liste des abbés fournie par la Conan de Vieuxchâteau ou du Vieuxchâtel, breton, figure comme homme d’armes sur le rôle de la montre passée à Montfort, le 27 juin 1420, des chevaliers, écuyers, hommes d’armes, archers et arbalétriers de la retenue de Jean de Penhoët, amiral de Bretagne, assemblés pour la délivrance du duc Jean V, prisonnier du comte de Penthièvre et de Charles d’Avaugour. Le 5 septembre 1436, le même Conan fit serment de fidélité à Gilles de Raiz, smer de la Varenne, mort avant 1427, disent les auteurs, et de Clémence Carbonnel, qui avait été mariée en premières noces à Roland de Dinan, sr de la Gougerie. Son père était seigneur en partie de Mortagne-sur-Sèvre, avec Isabelle de Vivonne et Jean de La Haye, et à ce titre il soutint un procès au Parlement de Poitiers contre Jean de Sainte-Maure, sr de Montgauguier. (Long et intéressant arrêt du 31 janvier 1420 n.s., Arch. nat., X1a 9190, fol. 75. — Voir aussi une transaction du 7 novembre de la même année, dans la coll. dom Fonteneau, t. VIII, p. 81.) Pierre II prit personnellement part à l’enlèvement de Georges de La Trémoïlle, au château du Coudray (juin 1433), bien qu’à cette époque il fût encore fort jeune, puisque, d’après un acte du Parlement, il était encore sous la tutelle de sa mère, Clémence Carbonnel, le 21 février 1435 n.s. (X1a 9201, fol. 161 v°.) Cependant, dès le 9 juin 1434, on le trouve qualifié capitaine du château de Poitiers : « Cejourd’hui, Guillaume des Hayes, lieutenant du seigneur de la Varenne, cappitaine du chastel de Poictiers, s’est opposé, etc. » (X2a 21, à cette date.) Depuis lors, le nom de Pierre de Brézé apparaît à toutes les pages de l’histoire de Charles VII, soit comme capitaine, soit comme négociateur. Il sut s’élever au premier rang dans la faveur de ce prince, par son habileté, son ambition et aussi par l’influence d’Yolande d’Aragon et des princes de la maison d’Anjou. Nous n’avons naturellement à nous occuper de ce personnage qu’au point de vue de l’histoire du Poitou.r de la Varenne à servir la cause royale lui acquit de nouveaux titres à la reconnaissance de Charles VII. Lors de la reprise de la ville de Saint-Maixent (3 avril 1440), il était aux côtés du roi. Adversaire heureux du fameux Jean de la Roche, il recueillit la succession de celui-ci comme sénéchal de Poitou, succession qui aurait dû s’ouvrir beaucoup plus tôt, sans l’extrême longanimité du prince. On ne connaît pas la date précise des provisions de Pierre de Brézé. Il est très vraisemblable qu’il dut être investi, au moins verbalement, de sa nouvelle charge dès la dernière rébellion de la Roche, ou en tout cas aussitôt après la défaite et la fuite des conjurés. C’est seulement le 12 mai 1441 que le nouveau sénéchal présenta ses lettres au Parlement : « Ce jour, lit-on sur le registre de la cour, messire Pierre de Brézé, sr de la Varenne, a esté receu à l’office de seneschal de Poictou et a fait le serment en tel cas acoustumé. Et lui a la court enjoinct qu’il face refaire ses lettres en forme acoustumée, ès queles soit mis son nom propre et surnom, et n’y soient point les motz : 1a 1482, fol. 166.) Il est certain que les provisions étaient très antérieures à cette date. Une ordonnance rendue par le sr de la Varenne en qualité de sénéchal de Poitou, mandant de rétablir l’abbaye de Mauléon dans l’exercice de ses droits sur le prieuré de la Tessoualle, porte la date du 3 février 1441 n.s. (2 350, p. 47.) Dans des lettres patentes de décembre 1444, en faveur d’un nommé Jacques de Boulon, il est dit que celui-ci servait alors « soubz et en la compagnie de nostre amé et feal chevalier, conseiller et chambellan, le sire de la Varenne, seneschal de Poictou, en nostre ville de Louviers ». (JJ. 177, n° 25, fol. 13 v°.) Par lettres datées de Nancy, le 18 octobre 1444, Charles VII, en récompense des services de Pierre de Brézé, lui fit don du revenu des aides et greniers à sel des vicomtés d’Evreux et de Conches (Arch. nat., K. 68, n° 7), et au mois de décembre suivant, il lui donna en outre les seigneuries et châtellenies de Nogent-le-Roi, Anet, Bréval et Montchauvet. (JJ. 177, n° 94, fol. 52.) En décembre 1445, Pierre de Brézé était à Thouars. (Lettres de rémission pour Fleury Viguier, ci-dessous.) Au milieu de l’année suivante, outre le titre de sénéchal de Poitou, il prenait celui de capitaine des châteaux de Poitiers, de Niort et de Nîmes. (Bibl. nat., ms. fr. 26074, nos 5273, 5514, 5524 et 5525.) Dans des rémissions d’octobre et de novembre 1449, on trouve encore son nom accompagné de la qualification de sénéchal de Poitou. (JJ. 180, nos 2 et 12, fol. 1 et 4 v°.) Il conserva cette charge jusqu’à ce qu’il eût été créé par le roi grand sénéchal de Normandie, et il fut remplacé alors en Poitou par Louis de Beaumont, dont les provisions portent la date du 3 avril 1451 n.s. D’ailleurs, en dehors des séjours que fit Charles VII et sa cour dans notre province, de 1440 à 1450, le sire de la Varenne n’y fit que de rares et courtes apparitions. Le champ où se déploya son activité était trop vaste pour qu’il pût s’acquitter personnellement de ses fonctions de sénéchal. On sait qu’il fut tué à la bataille de Montlhéry, dès le début de l’action (16 juillet 1465).Mer, mort en 1404, et de Jeanne Campion, baronne de la Haye-du-Puits, il était, l’an 1448, en procès avec Bertrand de la Rivière, son beau-frère, au sujet de la seigneurie de Sainte-Croix de Grantonne. (Voy. La Roque, r de Pouzauges, en qualité de capitaine du château de Saint-Étienne-de-Malmort, auj. Mermorte. (Dom Morice, meme
Ainsi signé : Par le conseil. P. Pichon. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Rémission en faveur de Jean de Noyers, écuyer, coupable d’un meurtre.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan de Noyers, escuier, aagé de me
Ainsi signé : Par le conseil. Beauvarlet. — Contentor. P. Le Picart. Visa.
Rémission accordée à Jean Buignon, écuyer, de la châtellenie de Vouvant, coupable d’homicide involontaire sur la personne de sa femme, Jeanne de la Touche.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des parens et amis charnelz de Jehan Buignon Ce nom de Buignon, que l’on trouve aussi sous la forme Beugnon ou du Beugnon, a été porté par plusieurs familles dont l’origine n’a pas été exactement déterminée. Il a été question dans notre précédent volume, p. 316 note, d’un Guillaume Buignon, fils de Jean, qui rendit hommage au connétable de Richemont, le 31 mars 1428, pour son hébergement du Plait en la paroisse de la Peyratte, mouvant de Parthenay ; mais l’on ne saurait dire s’il appartenait à la même famille que les Buignons, seigneurs de la Fauconnière, en la châtellenie de Vouvant, nommés dans cet acte d’août 1444. A la même époque vivait un autre Jean Buignon, demeurant à Mirebeau, paroisse Notre-Dame, qui avait épousé Guillemette Reppin, veuve en premières noces de Guillaume Martin, dit Pasquaut, et était en procès, au sujet du douaire de sa femme, avec les deux enfants du premier lit de celle-ci, Pierre Pasquaut et Jeanne, mariée à Guyot de Redon. (Accord du 23 mai 1421, Arch. nat., X1c 121.) Le même passa encore, le 20 octobre 1429, une transaction avec Pierre Tetereau, de Blalay. (1c 138.) Quant aux srs de la Fauconnière, à l’aide des quelques notes recueillies par MM. Beauchet-Filleau, on peut établir une partie de leur filiation. Nicolas Buignon, sr de la Fauconnière, fils de Guillaume, habitant la paroisse de Menomblet, dont l’existence est constatée le samedi avant la S. Cyprien 1379, dans un acte reçu par le garde du sceau de Vouvant, parmi les témoins duquel figure un Jean Buignon, était évidemment l’ancêtre de celui à qui furent accordées ces lettres de rémission. Des huit enfants de ce dernier et de Jeanne de la Touche, on en connaît au moins trois : Guillaume, nommé ici, Jean, l’aîné, mort avant 1497, et Jacques, qui hérita de lui. Celui-ci, qualifié écuyer, sr de la Fauconnière, dans son testament daté du 16 avril 1497, avait eu une fille, Huguette, qui avait épousé Constantin de Saint-Simon. Veuf en 1499, ce dernier était alors en instance, au nom de ses enfants mineurs, pour faire annuler le testament de son beau-père, qui avait légué ses biens patrimoniaux à Regnaut de Meulles, écuyer, sr du Fresne. (e édit., t. I, p. 518, 519.)me
Ainsi signé : Par le conseil. Beauvarlet. — Contentor. P. Le Picart. Visa.
Rémission en faveur de Gillet Bezançon, serviteur de Louis de La Trémoïlle, comte de Joigny Il était fils de Guy de La Trémoïlle, comte de Joigny, baron de Bourbon-Lancy, sr d’Antigny, Usson, etc., mort en 1438, et de Marguerite de Noyers, héritière du comté de Joigny. Il participa aux premières opérations du siège de Pontoise, mais prit congé de Charles VII et se retira avec ses gens d’armes (août 1441) un mois avant la prise de cette ville. (De Beaucourt, e
Rémission accordée à Louis de Brachechien, écuyer, pour le meurtre de Jean Moreau, avec lequel il s’était pris de querelle.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Loys de Brachechien Un Louis de Brachechien, très probablement le même, était en 1430 seigneur de la Poupardière en Saint-Marsault (B. Ledain, Un Jean Moreau, écuyer, seigneur de la Mosnerie, marié à Marguerite Pain, possédait en 1440 le fief de la Dreille en Moncoutant et la sergenterie fieffée dudit lieu de Moncoutant. (Ledain, er de Barbezieux (p. 16.)e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du grant conseil. Chaligault. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Rémission accordée à Jean Couillart, de Jarzay, qui, en prenant fait et cause pour sa femme, avait frappé à mort le père de celle-ci, Huguet Lahou.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receu la supplicacion de Jehan Couillart, povre homme, laboureur du lieu de Jarzey ou bailliage de Touraine C’est Jarzay en Mirebalais. Le village dépendait anciennement de la paroisse de Craon ; le fief et la haute justice relevaient de la baronnie de Mirebeau.e
Ainsi signé : Par le conseil. Valengelier. — Visa. Contentor. M. de la Teillaye.
Lettres de rémission en faveur de Guillaume Prioux, marchand boucher, demeurant à Etables, qui en se défendant avait frappé mortellement un nommé Guillaume Barbotin.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de Guillaume Prioux, marchant boucher, natif de la chastellenie de Mirebeau, chargié de jeune femme et de six petis enfans, contenant que, le mece
Ainsi signé : Par le conseil. J. Aude. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Rémission accordée à Philippe Dandonelle, femme de Jean Meschinot, demeurant à Pouzauges, poursuivie par les officiers du lieu pour infanticide.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue la supplicacion des parens et amis charnelz de Philippe Dandonelle, femme de Jehan Meschinot M. Vallet de Viriville, dans un article de la Après l’exécution de Gilles de Raiz (26 octobre 1440), qui était seigneur de Pouzauges du chef de Catherine de Thouars, sa femme, celle-ci se remaria avec Jean II de Vendôme, chevalier, vidame de Chartres, auquel elle apporta ladite seigneurie. Ce Jean de Vendôme est qualifié seigneur de Pouzauges dans deux actes, l’un du 26 mai 1447, l’autre du 21 octobre 1452, relatifs à un différend qu’il eut avec l’abbé et les religieux de la Grenetière, à l’occasion d’une rente de cinquante setiers de blé, léguée à ladite abbaye par feu Marie de Thouars, dame de Pouzauges, sœur de Catherine, sur la châtellenie de Beaurepaire. (Coll. dom Fontenau, t. IX, p. 301, 303.) Du premier lit, Catherine de Thouars n’avait eu qu’une fille, Marie de Laval, dame de Raiz, qui épousa : 1° Prégent de Coëtivy, sre livraison, p. 104.)r de Taillebourg, amiral de France ; 2° André de Laval, sr de Lohéac, aussi amiral et maréchal de France, et mourut le 1er novembre 1458, sans laisser d’enfants. De son second mariage, la dame de Pouzauges, qui vivait encore en 1460, eut un fils et une fille. Jean III, vidame de Chartres, bailli de Berry, fut seigneur de Pouzauges après la mort de son père et de sa mère ; il décéda postérieurement au 24 février 1482 n.s. (Le P. Anselme, me
Ainsi signé : Par le conseil. Chaligaut. — Visa. Contentor. Ja. de la Garde.
Rémission octroyée à Antoine de La Maudaye, lieutenant de Parthenay, et à Maurice Pia. Ils avaient fait pendre sans jugement à la Ferrière en Gâtine un homme de guerre qui avait abandonné la compagnie du capitaine Adam de la Rivière et vivait sur le pays.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de Anthoine de la Maudeaye Antoine de La Maudaye n’est pas autrement connu. Son nom n’est même pas mentionné par le savant auteur de l’histoire de Parthenay. En 1436, Granville n’était encore qu’un rocher presque tout environné de mer, où il n’y avait aucun édifice ni habitation, sauf une église dédiée à Notre-Dame qui était un lieu de pèlerinage très fréquenté et servait de paroisse à plusieurs villages et hameaux d’alentour. Les Anglais, alors complètement maîtres de la Normandie, créèrent en cet endroit « ville et chastel comme en la plus forte et avantaigeuse place et clef de pays par mer et par terre, que l’on peust choisir et trouver afin de tenir ledit pays de Normandie et les marches voisines en subgection ». Cette place ne leur servit pas longtemps. Elle fut, au milieu de l’année 1442, réduite en l’obéissance de Charles VII, qui y mit pour capitaine Jean de Lorraine, la fit emparer et fortifier à nouveau, et la munit abondamment de gens de guerre, d’artillerie et de vivres. En outre, par lettres données à Chinon en [mars] 1446 n.s., il octroya à tous ceux qui voudraient venir demeurer dans la nouvelle ville la concession gratuite de terrains à bâtir et l’exemption de toutes aides, tailles, emprunts, subventions et autres impôts quelconques. (JJ. 177, n° 164, fol. 110. Ces trois capitaines étaient originaires de Bretagne et au service d’Artur comte de Richemont. En 1449, Geoffroy de Couvran et Olivier de Broon conduisirent les cent lances du connétable à l’attaque de Saint-James de Beuvron, qui fut pris le 29 juin. Richemont récompensa le premier en lui donnant une pension annuelle de 100 écus d’or sur les revenus de la terre de Gavray. Dans des actes du 16 mars 1450 n.s. et du 8 octobre 1456, Couvran est qualifié capitaine de Coutances. (Bibl. nat., coll. Fontanieu, vol. 121-122 ; Pièces originales, vol. 919, dossier Couvran, n° 13.) Il combattit à Formigny à la tête d’une compagnie de cinquante lances des ordonnances. Olivier de Broon tenait garnison à Carentan, en 1449, et était capitaine d’une compagnie de quarante lances.me
Ainsi signé : Par le roy, en son conseil. Gilet. — Visa. Contentor. E. Duban.
Rémission accordée à Jean Bourjau, maréchal, demeurant à Montoiron, qui avait tué l’amant de sa femme, un prêtre nommé Guillaume Dumesnil.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Bourjau, mareschal, aagé de Le prieuré de Saint-Fulgence de Montoiron était à la collation de l’abbé de Saint-Savin, de même que les deux cures de Saint-Ambroise et de Saint-Pierre, réunies dès le eeme
Ainsi signé : Par le conseil. Tarenne. — Visa. Contentor. M. de la Teillaye.
Rémission en faveur de Thomas Lambert, de Saint-Vincent-la-Châtre, qui, aux noces de la fille de Jean Aymer, de Moissac, s’étant pris de querelle avec une bande d’anciens compagnons de guerre qui voulaient prendre part au festin, quoique non invités, avait en se défendant frappé l’un d’eux, nommé Robin la Trompette, d’un bâton ferré dont il était mort plusieurs jours après.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons Le 18 novembre, jour de la fête de saint Mandé, tomba un mercredi en 1444. On remarquera que ce Jean Aymer habitait la région où plusieurs membres de la famille noble de ce nom avaient leurs possessions. A cette époque vivaient Jean Aymer, valet, sr de Sainte-Rue et de Lallier (paroisse de Saint-Médard), et son cousin, aussi nommé Jean Aymer, sr de la Chaume. (Voy. e
Ainsi signé : Par le conseil. Bonney. — Visa. Contentor. N. Aymar.
Lettres d’abolition en faveur de Jean Marsillac, qui avait pris part, sous Jean de la Roche, sénéchal de Poitou, notamment à Niort et à Saint-Maixent, à des entreprises contre l’autorité du roi.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Marsillac, demourant à present à Aunay en nostre pays de Poictou, contenant comme par long temps il nous ait servy ou fait de noz guerres à l’encontre des Anglois, noz anciens ennemys et adversaires, en la compaignie de feu Jehan de la Roche et autres capitaines et chiefz de guerre, et en ce faisant a tenu les champs avec les autres gens de guerre, où il a vesqu sur noz païs et subgiez, iceulx avecques leurs biens, bestial et autres biens prins, et raençonnez les marchans venans et alans aux foires et marchiez, et autres gens, dont il a esté par plusieurs et diverses foiz à en destrousser, batre et navrer. Fut aussi icellui suppliant en la compaignie dudit feu Jehan de la Roche à l’encontre de nous et nos diz subgiez, lorsque les aucuns des seigneurs de nostre sang et lignaige furent à nous desobeissans, en tenant contre nostre voulenté nostre ville de Nyort, à Saint Maixant et autres villes, ou païs de Bourbonnois Jean de la Roche, s On verra que ces lettres d’amnistie générale sont visées encore dans plusieurs des nombreuses lettres de rémission particulière octroyées à des gens de guerre durant les années 1445 et 1446, et imprimées ci-dessous. Leur existence ne peut donc faire de doute, quoique le texte n’en ait pas été retrouvé. Elles sont antérieures au 20 avril 1445, car il en est question dans un sauf-conduit délivré à cette date par le connétable au bâtard de Limeuil, chargé de ramener dans leurs foyers un détachement de cent soixante cavaliers et leur bagage, licenciés par ordonnance du roi, sans qu’ils soient inquiétés en aucune manière, « nonobstant les crimes, deliz ou malefices quelconques par eulz ou l’un d’eulx commis et perpetrez le temps passé, à cause de la guerre, lesquelz mondit seigneur le roy leur a remiz, quicté et pardonné par son ordonnance ». (Bibl. nat., ms. fr. 4054, fol. 46. Publ. dans la r de Barbezieux, n’avait jamais cessé, même depuis que Georges de La Trémoïlle l’avait fait nommer sénéchal de Poitou (ci-dessus, p. 33), de faire preuve vis-à-vis du pouvoir royal d’une indépendance qui alla souvent jusqu’à la rébellion. Ses antécédents le prédisposaient naturellement à se joindre aux promoteurs de l’insurrection féodale et militaire qu’on appelle la Praguerie. Le centre d’action des mécontents, dans la province où il continuait à être le premier officier de Charles VII, fut Niort qui appartenait au duc d’Alençon, l’un des instigateurs, avec le duc de Bourbon, de cette prise d’armes contre la royauté. Jean de la Roche était le lieutenant tout désigné de ce prince, et quand la révolte éclata, dès le mois de février 1440, il se jeta dans le mouvement et le seconda de tous ses efforts. On connaît le rôle qu’il joua dans ces événements, et particulièrement sa participation à la prise des villes de Melle et de Saint-Maixent. (Voy. A. Richard, r de Barbezieux menaça Saint-Jean-d’Angély, et la ville, « pour avoir abstinence de guerre de lui et de ses gens », se résigna à lui payer une contribution de 58 livres 10 sous. (Registre de la recette et dépense de Jean d’Abbeville, receveur de la ville, pour 1440-1441. Arch. communales de Saint-Jean-d’Angély, CC. 27.) Dans l’introduction du présent volume on trouvera quelques renseignements complémentaires sur ce point d’histoire.e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. Charlet.
Rémission accordée à Julien Denyau, de Saint-Pierre de Roussay, poursuivi à Poitiers, comme complice d’un faux fabriqué par
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Julien Denyau, laboureur, demourant en la parroisse de Saint Pierre de Roussay sur les marches d’Anjou, contenant que, deux ans a ou environ, le dit suppliant, ou nom des habitans du dit lieu, impetra en nostre chancellerie à Paris certaines noz lettres, par lesquelles avons donné congié et licence ausdiz habitans de mettre sus et imposer sur eulx mesmes la somme de deux cens livres tournois, pour icelle employer ès fraiz et mises qu’ilz avoient fait et encores leur convenoit faire à la poursuite de certain procès, pendant par devant noz amez et feaulx conseillers les generaulx sur le fait de la justice des aides à Paris, entre le procureur et receveur de nostre très chier et très amé frere et cousin le roy de Jherusalem et de Secille René d’Anjou, duc d’Anjou, de Lorraine et de Bar, comte de Provence, roi de Sicile et de Jérusalem, né à Angers, le 16 janvier 1409, mort à Aix en Provence, le 10 juillet 1480. Deuxième fils de Louis II et d’Yolande d’Aragon, il avait succédé, le 15 novembre 1434, à Louis III, son frère aîné, comme duc d’Anjou. Dans ce procès, les habitants de Roussay faisaient cause commune avec ceux des paroisses voisines du Longeron, de la Romagne, de Torfou et de Montigné, et étaient demandeurs en cas d’excès. Le 16 novembre 1442, ils se firent adjuger un premier défaut contre Person Muguet, receveur dudit aide, et les collecteurs nommés Henri Lallemant, Regnaut Duboulay, Perrot Huguet, Jean Lassis, poulailler, et Jamet Aubin, boucher. Le 28 du même mois, malgré la requête du procureur de ces derniers, le défaut fut maintenu au profit des demandeurs qui étaient venus à Paris « à grans fraiz et despens », tandis que les défendeurs, quoique personnellement ajournés, s’étaient abstenus de comparaître. Le 1er décembre suivant, un nouveau défaut fut adjugé auxdits habitants contre Hardouin Fresneau, me Jean Fournier et Pierre Dudoit, se disant commissaires en cette partie. Du même jour : « Veue certaine requeste faicte par les manans et habitans ès parroisses de Roussay, Tourfoul, Longeron, Montigné et la Romaigne, touchant la delivrance d’aucuns d’eulz estans prisonniers à Angiers, à l’occasion de certaine taille mise sus par le roy èsd. parroisses ; appoinctié que, en baillant par les diz supplians bonne et seure caucion, en la ville d’Angiers, de paier à l’ordonnance de la court les sommes pour lesquelles ilz sont prisonniers, ilz seront mis à plaine delivrance. Et pour ce faire, sera faicte commission adressant au bailli de Touraine ou à son lieutenant, et au premier huissier, sergent, etc., pour contraindre Person Muguet, receveur dudit aide, qu’il les mette à plaine delivrance, et ou cas qu’il en seroit reffusant, que l’executeur d’icelle le face, à son reffuz, en recevant ladicte caucion. » (Arch. nat., reg. de la Cour des aides, Z1a 13, fol. 114, 115 v°, 116 v°.) Il y a lacune de février à novembre 1443, et l’on n’a point trouvé la conclusion de cette affaire. Les monnayers de la Monnaie d’Angers se pourvurent aussi contre Person Muguet, receveur, qui les avait taxés malgré leurs privilèges, et l’on voit qu’il s’agissait des aides imposées en décembre 1440 et en juillet 1441 par le roi de France, dans les pays de l’obéissance du duc d’Anjou et d’accord avec lui, pour les besoins de la guerre. Les habitants de Roussay et des autres paroisses tendaient à obtenir une réduction de leur quote-part qu’ils jugeaient excessive. (Plaidoirie du 12 janvier 1443 n.s., cccee
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Charretier. — Visa. Contentor. Et. Du Ban.
Rémission en faveur de Barthélemy Bonnet, de Villaine en la paroisse d’Azay-le-Brulé, coupable de meurtre sur la personne de Jean Cantinole, avec lequel il avait eu querelle parce qu’il voulait l’empêcher de maltraiter deux enfants, ses cousins.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Bartholomy Bonnet, laboureur, filz de feu Guillaume Bonnet, demourant à Villennes en la parroisse d’Azay près nostre ville de Saint Maixant, contenant que, en ce present mois de novembre, ainsi que le dit suppliant aloit avec les beufs et charrete de son dit pere à certains boys appellez les bois de la Chaslonniere, pour querir du dit bois pour eulx chaulfer, le dit suppliant, en alant au dit bois, rencontra ou grant chemin par lequel l’en va en la dicte ville de Saint Maixant, deux jeunes enfans, dont l’ainsné n’avoit point plus de e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. N. Du Brueil. — Visa. Contentor. E. Du Ban.
Lettres d’abolition octroyées à Jean de Fresneau, écuyer, pour les pillages, détrousses, mises à rançon et autres excès dont il s’est rendu coupable pendant les campagnes auxquelles il a pris part depuis vingt-cinq ans.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Jehan de Fresneau, escuier, contenant que dès son jeune aage il nous a servi ou fait de noz guerres, l’espace de vint cinq ans ou environ, tant soubz noz très chiers et amez cousins le conte de la Marche Il s’agit peut-être de Jacques de Bourbon, comte de la Marche et de Castres, lieutenant général en Languedoc de mars 1424 à avril 1425, qui se fit cordelier à Besançon en 1435, après la mort de sa seconde femme Jeanne, reine de Naples et de Sicile, et dont le décès arriva le 24 septembre 1438, ou plus vraisemblablement de son gendre Bernard d’Armagnac, comte de Pardiac, qui lui succéda comme comte de la Marche et dont le rôle militaire fut beaucoup plus actif. (Voy. ci-dessus, p. 152, note 1.) Charles II, sire d’Albret, comte de Dreux, vicomte de Tartas, né en 1401 ou 1402, mort en 1471, fils de Charles I Jean seigneur de Brizay ou Brisay en Mirebalais a été l’objet d’une courte notice biographique ci-dessus, p. 111, note 2. On remarquera qu’il n’est fait ici aucune réserve de réparation civile, omission qui est fort rare dans les lettres de rémission ou d’abolition. Le texte des lettres d’abolition octroyées à Jean de Fresneau a été publié, sauf les signatures ci-dessous, par M.A. Tuetey, er d’Albret, connétable de France, et de Marie de Sully (cf. notre précédent volume, p. 39 note). Il avait pour femme Anne, fille de Bernard VII comte d’Armagnac et de Bonne de Berry, et leur plus jeune fille, Jeanne, avait épousé le connétable de Richemont, sire de Parthenay, le 29 août 1442, et mourut à Parthenay à la fin de septembre 1444.me
Ainsi signé : Par le roy, le mareschal de la Fayette, les sires de la Varenne, de Precigny Gilbert de La Fayette, maréchal de France depuis l’an 1421, décédé le 23 février 1462 (cf. ci-dessus, p. 99, note 10) ; Pierre de Brézé, sire de la Varenne, sénéchal de Poitou de 1441 à 1451 (voir sa notice, p. 178, note 2) ; Bertrand de Beauvau, s Il s’agit de Jean d’Estouteville, seigneur de Blainville, puis de Torcy après la mort de son père, Guillaume, grand maître et général réformateur des eaux et forêts de France, décédé le 19 novembre 1449, auquel sa femme, Jeanne de Mauquenchy, avait apporté en mariage la terre de Blainville. Jean, né en 1405, fut chambellan de Charles VII, prévôt de Paris le 27 mai 1446 et grand maître des arbalétriers de France en 1449. Il se distingua à la conquête de la Normandie (1450) et servit fidèlement Charles VII et Louis XI ; on le trouve encore combattant à Guinegate (1479) ; il mourut fort âgé le 11 septembre 1494. (Le P. Anselme, Sur Jean Bureau, maître de l’artillerie, voy. ci-dessus, p. 172, note 3.r de Pressigny (
Rémission accordée à Fleury Viguier, « povre compaignon de guerre, aagié de La famille noble de Brusac était originaire du Périgord ; une de ses branches s’établit au Les services de Gautier sont rappelés dans des lettres de légitimation octroyées plusieurs années après son décès, par Charles VII (Saint-Priest en Dauphiné, février 1457 n.s.), à Jean de Brusac, fils bâtard qu’il avait eu d’une nommée « Thievrine Dulieul » ou plutôt Dubreul. (JJ. 191, n° 244, fol. 132.) Il paraît qu’il eut un autre fils naturel, nommé Guillaume de Brusac, légitimé en 1478 et qualifié chevalier, chambellan du roi en 1481. (Bibl. nat., Pièces orig., vol. 542, cité par le Pierre de Brézé, s La présence de Jacques de Clermont en Poitou, à la tête d’une compagnie de cent lances des ordonnances, à la fin de l’année 1445, est constatée dans deux autres actes. (Bibl. nat., Pièces orig., vol. 783, dossier Clermont, ner des Prés et de la tour d’Asnières en Châtelleraudais (sur lequel voy. Arch. de la Vienne, G. 714). Une partie des exploits de Gautier et de Pierre de Brusac sont rapportés par M.A. Tuetey dans son ouvrage intitulé r de la Varenne, sénéchal de Poitou, a été l’objet d’une notice ci-dessus, p. 178, n. 2.os 18 et 19.)e
Rémission octroyée à Louis d’Authon, écuyer, et à Gillet Ogier, son page. A la suite d’une discussion d’intérêt au sujet de la possession des deux tiers de l’hôtel et du fief de Fosse-Grande en la paroisse de Liniers, qu’il avait eue avec Jean Pontenier, de Poitiers, ledit d’Authon et son adversaire avaient mis l’épée à la main et dans le combat, ce dernier avait été frappé mortellement.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Loys du Ton Ce nom est écrit Augier dans le registre du Parlement X Le fief de Fosse-Grande, mouvant de Touffou, paraît avoir été acquis dans la suite par l’abbaye de Montierneuf de Poitiers. Un Jean Pontenier fut chargé, l’an 1384, avec Léger Torgné, en qualité de commissaire nommé par le sénéchal de Poitou, de procéder à une information sur des entreprises faites par Aimery de Curzay sur la juridiction de Rouet, au détriment du chapitre de Notre-Dame-la-Grande de Poitiers. (Arch. de la Vienne, G. 1144.) Jeanne Pontenier, fille de Jean et de Jeanne Masson, avait épousé Georges Cocheron. Son mari rendit aveu à cause d’elle, le 27 décembre 1408, au duc de Berry d’un hébergement mouvant de la tour de Maubergeon, qui lui venait de Lucas des Forges, et pour lequel était dû l’hommage lige et le service d’un homme de pied, armé et équipé, pendant quarante jours, entre la Loire et la Dordogne. (Arch. nat., P. 1145, fol. 83 v°.) Jean Pontenier, garde du sceau aux contrats de la ville de Poitiers, apposa en cette qualité son sceau au testament d’Herbert de Taunay, maire de cette ville, le 8 août 1430. ( Oiseau de proie, espèce de faucon dégénéré que l’on dressait pour la chasse au vol. (F. Godefroy, Guillaume Gouge de Charpaignes fut évêque de Poitiers de 1441 à 1449. (Cf. ci-dessus, p. 116, note.) La veuve et les héritiers de Jean Pontenier s’opposèrent à l’entérinement et à l’exécution des lettres de rémission obtenues par Louis d’Authon. Dix ans après, cette affaire n’était pas encore réglée, et l’on ne peut savoir comment elle le fut. Peu de temps après le meurtre, les deux filles du défunt, Jeanne et Radegonde, et leurs maris, Pierre Groleau et Jean Favereau, tous deux licenciés ès lois, avaient obtenu des lettres ordonnant de prendre au corps et de constituer prisonniers au Palais à Poitiers Louis d’Authon et ses complices, accusés d’assassinat avec guet-apens et de propos délibéré, ou, s’ils ne pouvaient être saisis, de les ajourner sous peine de bannissement et de confiscation de leurs biens. En vertu de ces lettres, d’Authon et son valet Augier furent assignés à comparaître devant le sénéchal de Poitou, ou son lieutenant à Poitiers. Ne s’étant point présentés au jour dit, ils furent ajournés de nouveau à deux reprises différentes. Le 8 mars 1446, L. d’Authon fit produire par son procureur les lettres de rémission et de grâce qu’il s’était fait délivrer dans l’intervalle, et réclamer leur enregistrement. Ses adversaires s’opposèrent à l’entérinement et, les parties ouïes et appointées en droit, le sénéchal rendit une sentence, le 28 mai 1446, par laquelle il était ordonné que le meurtrier se présenterait en personne pour requérir le profit de sa rémission. Le procureur de Louis d’Authon releva appel de ce jugement aux jours de Poitou du Parlement commencé en novembre de cette même année. La cour une fois saisie, l’appelant fit défaut, obtint des remises successives, et d’autres empêchements étant survenus aux opposants, les procédures restèrent longtemps suspendues. Sur une nouvelle requête des héritiers de Jean Pontenier, le Parlement manda le 20 mars 1455 n.s. à son premier huissier ou à tout sergent royal d’ajourner derechef et personnellement Louis d’Authon et Gilles Augier, pour répondre au procureur général à toutes fins et aux plaignants à fin civile seulement, sous peine de bannissement et de confiscation et d’être convaincus et punis de l’homicide susdit. Le 28 juin suivant, d’Authon, prétendant que, pour les besoins de sa cause, il lui était nécessaire d’obtenir certaines pièces de procédure autrefois faite devant le sénéchal de Poitou, et craignant de se les voir refuser, se fit délivrer par la cour un compulsoire adressé au sénéchal, à son lieutenant et à son greffier, leur enjoignant d’envoyer de suite à Paris les pièces en question, closes et scellées, par un messager sûr, et aux frais du requérant. (Arch. nat., Xr de Béruges, dont on connaît une transaction conclue, le 26 novembre 1424, avec le prieur de Béruges au sujet de la dîme sur la terre de Jalais. (Coll. dom Fonteneau, t. I, p. 283.) Un aveu du fief de Rudepère, relevant de la châtellenie de Montgamé, fut rendu au chapitre de l’église cathédrale de Poitiers par un Jean d’Authon, écuyer. (Arch. de la Vienne, reg. G. 215.) Louis d’Authon vendit Béruges à André Chaillé, bourgeois et échevin de Poitiers (r de Touffou. Il avait épousé Jeanne Bigot, fille d’Étienne et de Guillemette Berland. On ne connaît pas le nom ni la destinée des quatre enfants dont il était le père dès l’âge de vingt-sept ans.2a 27, fol. 21 v°.1a 8604, fol. 97 v°.) Un personnage du même nom était notaire à Poitiers, le 7 août 1432. A cette date, il souscrivit un bail à ferme des moulins de la ville situés sur le Clain, passé par les maire, échevins et bourgeois à Jean Cailler l’aîné pour deux ans, et moyennant cinquante setiers de froment par an. (Arch. de la ville de Poitiers, F. 70.) Nous ne savons quel lien de parenté existait entre ces Pontenier et la victime des violences de Louis d’Authon. Jean Pontenier ne laissa que deux filles : Jeanne, mariée avant l’année 1455 à Pierre Groleau, licencié ès lois, et Radegonde, femme de Jean Favereau, aussi licencié ès lois. (Arch. nat., X2a 27, fol. 21 v°.)2a 27, fol. 21 v° et 43 v°.) Ensuite on perd les traces de cette affaire, et l’on ne peut que constater que, dix ans après le crime, aucune réparation n’avait encore été accordée aux enfants de la victime.ce
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion de son grant conseil. Pichon. — Contentor. E. Du Ban. Visa.
Rémission accordée à Charles de Varennes, écuyer, servant en la compagnie du sire d’Orval, pour un meurtre commis à la suite
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Charles de Varennes, escuier Ces lettres étant adressées au sénéchal de Poitou en première ligne, on doit admettre que ce Charles de Varennes avait sa principale résidence dans les limites du ressort de la sénéchaussée. Nous n’avons par ailleurs rien trouvé relativement à ce personnage. Les registres du Trésor des chartes contiennent une rémission en faveur sans doute d’un membre de la même famille, mais que nous n’avons pas publiée, parce qu’elle est à l’adresse du sénéchal de Saintonge. Pierre de Varennes, qualifié chevalier, s’était rendu coupable du meurtre de frère Jean Bouer, prieur de Tonnay-Boutonne, « homme brigueux, rioteux, efforceur de femmes, etc. » Les lettres qui lui furent octroyées, en mars 1380, relatent avec détail et précision les services militaires de ce Pierre de Varennes, sa participation à la bataille de Cocherel, sa prise avec Du Guesclin, etc. (JJ. 116, fol. 154.) Arnaud-Amanieu d’Albret, seigneur d’Orval, était le troisième fils de Charles II sire d’Albret et d’Anne d’Armagnac. Dans des quittances des 18 avril 1448, 15 octobre 1449 et 14 juin 1451, scellées de son sceau, mentionnées par le P. Anselme, t. VI, p. 217, il est qualifié « Amenion de Lebret, seigneur d’Orval, capitaine de cent lances et des archers de la grande retenue du roi ». Le sire d’Orval fut aussi conseiller et chambellan de Charles VII et lieutenant général pour le roi en Roussillon, où il mourut l’an 1463. Le voyage d’Allemagne dont il est question ici est l’expédition dirigée par le dauphin Louis dans la Haute-Alsace, sous prétexte de porter secours à la maison d’Autriche contre les Suisses, mais dans le but plus réel de débarrasser le royaume des compagnies d’aventuriers qui le désolaient et, se trouvant sans emploi depuis la trêve conclue avec l’Angleterre, se livraient plus que jamais au pillage. L’armée du dauphin, dont le sire d’Orval était l’un des principaux capitaines, se composait en effet de routiers de toutes les nations et comprenait trente mille hommes au moins. Elle s’était concentrée à Langres au mois de juillet 1444. M.A. Tuetey a fait de cette campagne une étude très approfondie et abondamment documentée. ( M. Tuetey a imprimé le texte de ces lettres de rémission parmi les pièces justificatives de son ouvrage c xliiiir d’Orval lui avoit baillé. A quoy respondirent les diz supplians et Esgrin qu’il entreprenoit les paroles trop haultes et qu’il n’en avoit que faire, veu qu’ilz n’entreprenoient riens sur lui, et qu’il s’en avoit beau passer. Lequel Phelippon respondi que pour eulx il n’en laisseroit jà à parler et que ainsi n’yroit il pas. Et le dit suppliant lui dist qu’il s’en alast bien tost à leur logeiz et qu’il ne les otra[ge]ast plus de paroles ou autrement il le feroit marry, et qu’il n’y arrestast plus. Dont le dit Philippon commança à soubrire et secouer la teste, en disant que bien poy le craingnoit. Le quel suppliant, voyant que le dit Phelippon se mocquoit de lui, comme il lui sembloit, tira une dague qu’il avoit et vint vers icellui Phelippon et lui cuida donner de la dicte dague, et lui en eust donné, se n’eust esté le dit Esgrin qui se mist au devant ; et en ce debat et [pendant] que on les departoit, plusieurs oultrageuses paroles se disoient d’un cousté et d’autre. Et après se departit le dit Phelippon, en disant qu’il en y auroit de merriz. Et demourerent les diz suppliant, Esgrin et plusieurs autres devant leur logeiz. Et pour les dictes paroles que le dit Phelippon avoit dictes, icellui suppliant esmeu et courroucié ala tantost prendre ung espieu qui estoit appuyé à la porte de son logeiz, et s’en sailly dehors en la rue. Et ainsi qu’il sailloit hors, ung nommé le Bourc de Bieu, armé d’un jacques et une espée seinte, commança à prendre parolles pour le dit Phelippon, e
Ainsi signé : Par le roy, vous, le conte de Tancarville, les sires de la Varenne, de Precigny Il a été question à plusieurs reprises de ces trois personnages dans les pages qui précèdent. Jean du Mesnil-Simon, seigneur de Maupas à cause de Philippe de Rochechouart, sa femme. (Cf. ci-dessus, p. 171, note 2.)
Rémission octroyée à Méry Lorin, clerc, à Simon Lorin, son frère, et à deux autres habitants de Thuré près Châtellerault, ses complices, coupables de meurtre avec guet-apens sur la personne de Jean Girault, qui lui-même, neuf ou dix mois auparavant, avait fait battre et mutiler d’une oreille ledit Méry Lorin.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Bery (ce
Ainsi signé : Par le roy, monseigneur le daulphin, le conte de Foix Gaston IV comte de Foix et de Bigorre, né en 1423, fils aîné de Jean de Grailly, comte de Foix, et de Jeanne d’Albret, sa seconde femme, succéda à son père l’an 1436. Il prit part à la L’archevêque de Reims était alors Jacques Jouvenel des Ursins. Né le 14 octobre 1410, fils de Jean Jouvenel et de Michelle de Vitry (voy. ci-dessus, p. 171), archidiacre de Paris, président de la Chambre des comptes, il fut créé archevêque de Reims, après le décès de Renaud de Chartres, le 25 septembre 1444 ; il conserva ce siège jusqu’en 1449, et, le 5 septembre de cette année, fut nommé administrateur de l’évêché de Poitiers et du prieuré de Saint-Martin-des-Champs à Paris. Jacques Jouvenel mourut à Poitiers, le 12 mars 1457.rs de la Varenne, de Pressigny et de Maupas, et autres presens. Giraudeau. — Visa. Contentor. E. Duban.
Rémission en faveur d’Osanne Boisseleau, femme de Guillaume Herbetin, prisonnière à Montaigu depuis trois ans pour crime d’infanticide.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Ozanne Boisselelle, aagiée de On invoquait particulièrement saint Fiacre pour obtenir la guérison des tumeurs (e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rolant. — Visa. Contentor. E. Duban.
Rémission en faveur de François de Montcatin, capitaine de la Roche-sur-Yon, qui, entre autres méfaits, avait fait emprisonner sans motif et dépouiller Geoffroy Le Ferron, trésorier de France, et avait résisté à main armée à Guy d’Aussigny, lieutenant et chambellan du roi, envoyé à la Roche-sur-Yon pour le mettre en état d’arrestation.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de François de Montcatin Cet aventurier italien qui avait surpris la faveur du roi René, duc d’Anjou, en lui faisant croire qu’il connaissait un secret pour fabriquer les métaux précieux, n’était qu’un repris de justice. Incarcéré à Nantes et convaincu une première fois d’avoir usé de sortilèges et évoqué les malins esprits, il avait été condamné à la prison perpétuelle. Comment parvint-il à s’échapper, à obtenir la capitainerie de la Roche-sur-Yon et eut-il encore le crédit de se faire délivrer ces lettres de rémission, après les violences qu’il avait exercées contre un trésorier de France et sa rébellion à main armée contre un lieutenant du roi ? Toujours est-il que François de Montcatin ne profita guère de la grâce royale. Ses crimes avaient passé la mesure. La plainte que Geoffroy Le Ferron avait déposée contre lui donna lieu à un procès dont le Grand conseil s’attribua la connaissance. Les antécédents de l’aventurier étaient notoires. On le jugea non seulement sur l’affaire de la Roche-sur-Yon, mais sur l’ensemble des actes criminels relevés contre lui, et il fut condamné au supplice du feu, « Au sujet de la possession de la châtellenie de la Roche-sur-Yon par le duc d’Anjou, cf. notre t. VI, p. 233, note 3. Geoffroy Le Ferron est dit Le trésorier de France ne craignait pas de s’attaquer aux puissants et de s’attirer leurs persécutions. Le duc de Bretagne lui devait une somme considérable, qu’il refusait de lui payer. Le Ferron, en appela au roi de France. Comme il s’était mis hors des atteintes directes du duc, ce fut son frère Jean et son beau-frère Jamet Thomas, demeurant à Nantes, qui devinrent les victimes de la vengeance des officiers de ce prince. Le 20 juillet 1448, Jean de Vannes, capitaine des archers du duc, Yves Brezillac et d’autres hommes armés se saisirent de Jean et le conduisirent à Vannes, où il fut longtemps retenu prisonnier et maltraité, frappèrent et blessèrent Jamet Thomas et jetèrent hors de leur hôtel les gens et les serviteurs du frère et du beau-frère. Une information fut faite d’abord à Montaigu, par ordonnance du sénéchal de Poitou, puis à plusieurs reprises des décrets de prise de corps et des ajournements devant la cour du Parlement furent publiés contre les coupables. (Actes des 23 décembre 1448 et 18 mars 1449, X Ce François Biette et Guillaume Levron, mari de Jeanne, nommée deux lignes plus bas, furent compris dans les poursuites exercées contre les complices du capitaine de la Roche-sur-Yon. Jacques Chabot, écuyer, s Lorsqu’il fut arrêté et incarcéré à la Roche-sur-Yon, Geoffroy Le Ferron se rendait précisément à Taillebourg, auprès de Prégent de Coëtivy, amiral de France. (Arch. nat., X Nous connaissons, par l’arrêt du 18 mai 1453, le contenu ou plutôt le sens général de la lettre que Jacques Chabot et Montcatin avaient imaginé de contrefaire et de transcrire au-dessus de la signature de l’amiral de Coëtivy. Elle était adressée à Charles d’Anjou, comte du Maine, et exprimait des sentiments de révolte contre le roi et son gouvernement, soi-disant partagés par les princes du sang : « Dans les présentes lettres, les mauvais traitements infligés à Geoffroy Le Ferron par le capitaine de la Roche-sur-Yon et ses complices sont exposés très sommairement et fort atténués, ce qui se comprend naturellement. Dans l’arrêt, au contraire, ils sont relatés minutieusement et pour ainsi dire jour par jour, heure par heure, de telle sorte qu’ils tiennent quinze pages du registre du Parlement. Pour compléter un peu ou rectifier la version par trop insuffisante, fournie par le principal coupable, nous signalerons les passages essentiels du texte de l’arrêt, basé sur les informations judiciaires. Parti de Nantes, le 5 décembre 1444, en compagnie d’un nommé Guillaume Rousseau, qui se rendait aussi auprès de l’amiral de Coëtivy, de la part de Guillaume de La Loherie, juge de Bretagne, Le Ferron s’arrêta au Souchet, puis à Machecoul. Le chemin le plus court pour se rendre à Taillebourg, les conduisit à la Roche-sur-Yon, où ils arrivèrent le 7, à heure de vêpres. De l’hôtellerie où ils étaient descendus, ils allèrent se promener dans la ville et rencontrèrent près de la rivière, dans le voisinage d’un petit pont en ruine, trois ou quatre hommes de la garnison, dont Jean de La Brunetière, le jeune, que Le Ferron connaissait, et Alain de Coëtquen. Il les mena chez son hôte et leur offrit à boire. Le soir, ceux-ci revinrent et lui dirent que le capitaine François de Montcatin le priait de se rendre au château ; il les y accompagna. Après une scène avec un prêtre, nommé Eustache Blanchet (depuis convaincu de sorcellerie), qui lui adressa de grossières menaces, il fut mis en présence du capitaine, avec lequel il échangea d’abord quelques paroles de politesse. Puis il lui dit : « Seigneur capitaine, vous m’avez mandé de venir vous trouver, pour vous donner des nouvelles. Je n’en connais point, sinon que j’ai quitté le duc de Bretagne à Nantes et que je dois retourner près de lui à Vannes, avant la Noël prochaine. Si vous ne désirez rien autre chose de moi, je vous prierai de me donner congé. » Montcatin l’interrogea alors sur le but de son voyage, puis subitement, changeant de ton : « Il ne vous suffit pas, lui dit-il, de m’avoir fait autrefois arrêter à Nantes ; maintenant vous venez m’espionner. Mais la place n’est pas si facile à prendre, et je saurai bien me venger de vous, avant que vous n’en sortiez. » Sur ce, Le Ferron protesta que jamais il ne lui avait fait mal ni déplaisir, et que même il avait fait son possible, à l’époque dont il parlait, pour obtenir sa mise en liberté ; qu’il n’était pas venu l’espionner, et ne voudrait pour rien au monde faire chose qui déplût au roi de Sicile, ou à quelqu’un de ses officiers. Et s’adressant aux assistants, il déclara que, si quelqu’un l’accusait et se constituait partie contre lui, il répondrait, autrement qu’on le laissât partir, d’autant qu’étant trésorier de France, s’il avait fait quelque chose de répréhensible, c’était aux maîtres des requêtes de l’hôtel du roi, ou autres ses officiers, à en connaître. Ensuite, comme Montcatin feignait de ne pas croire qu’il fût officier du roi de France, il lui dit que dans la valise restée chez son hôte se trouvaient ses provisions et d’autres papiers, et qu’il le laissât les aller chercher. Ce à quoi le capitaine se refusa et jura qu’il ne sortirait point du château. Le Ferron fut alors, avec un de ses valets, enfermé dans une tour du donjon, sous la garde de quelques-uns de ceux qui avaient assisté à cette scène. Sa captivité dura pendant deux mois et demi. Le second jour, il comparut de nouveau devant Montcatin qui feignit d’avoir trouvé contre sa victime une preuve terrible et ordonna de le conduire dans une basse fosse très profonde, humide et obscure. Au bout de sept ou huit heures, Blanchet vint l’y trouver et lui dit : « Ribaut, avouez, ou vous allez mourir ! » Geoffroy fut ensuite retiré et enfermé dans un cachot moins profond, mais où il eut à souffrir cruellement du froid, très rigoureux en cette saison, sans pouvoir obtenir de ses bourreaux un manteau ni une couverture. Quelques jours plus tard eut lieu, devant une nombreuse assemblée, composée, outre Jacques et Germain Chabot et les autres familiers du capitaine, de tous les officiers de justice de la châtellenie, la fameuse scène de l’ouverture de la valise et de la lecture de la fausse lettre de Coëtivy au comte du Maine, longuement décrite dans l’arrêt. Tout cela avait pour but naturellement de jeter l’effroi dans l’âme du prisonnier et de l’amener à offrir une grosse rançon. Comme il ne s’y décidait pas de lui-même, Montcatin descendit dans son cachot, lui adressa de violents reproches, et finalement lui déclara qu’il n’avait pas d’autre moyen de recouvrer sa liberté que de racheter son crime par une amende de 25,000 écus d’or, et que, s’il ne consentait pas immédiatement à payer cette somme, il serait mis à mort avant qu’il fût deux jours. Devant ces menaces, Le Ferron essaya d’entrer en arrangement ; il remontra qu’il lui était de toute impossibilité d’arriver jamais à se procurer une rançon aussi énorme ; il offrit 500 écus, à condition qu’on le conduisit à la justice du roi de Sicile. Ce n’était point l’affaire du capitaine ; aussi il persista dans ses exigences et dans ses menaces. Blanchet et les autres vinrent à leur tour essayer de l’intimider et n’en purent rien obtenir. Alors, au milieu de la nuit, le valet qui lui apportait ordinairement à manger, vint le réveiller, lui dit de se préparer à mourir, et lui proposa l’assistance d’un prêtre. Geoffroy, croyant en effet sa dernière heure venue, accepta l’offre et demanda en plus du papier et de l’encre. Des hommes pénétrèrent alors dans le cachot, le dépouillèrent de sa tunique, lui lièrent les mains, le menerent nu-tête à une fenêtre du château ouvrant sur la rivière, et firent mine de le précipiter. Ces tortures et d’autres qu’on lui infligea finirent par décider le malheureux prisonnier à signer une cédule, par laquelle il s’engageait à donner pour rançon 1000 écus d’or vieux, douze tasses d’argent et beaucoup d’autres objets précieux. Il écrivit à son ami Jacques du Plessis, chevalier, s Les officiers du roi de Sicile furent enfin informés de ce qui se passait. Jean de La Forêt, connétable d’Anjou, muni d’une commission signée du duc, se présenta à la Roche-sur-Yon et intima l’ordre au capitaine de lui livrer Le Ferron, pour le conduire devant le conseil ducal. Montcatin refusa, en déclarant qu’il le mènerait lui-même. Puis ostensiblement il fit sortir Geoffroy de son cachot, s’arma, monta à cheval avec les gens de sa suite, laissa le château à la garde de La Brunetière, l’aîné, s Dès le lendemain de son arrivée à Angers, Le Ferron porta plainte à la Chambre des comptes d’Anjou, où se trouvaient le juge d’Anjou, l’archidiacre d’Angers et plusieurs autres membres du conseil ducal, demandant justice contre le capitaine de la Roche-sur-Yon ; mais ceux-ci craignaient de se compromettre et, malgré ses instances réitérées, il ne put rien obtenir d’eux. Tout ce qu’on lui accorda, ce fut, après avoir déposé une forte caution que ses frères Jean et Yvonnet apportèrent, d’être conduit sous escorte auprès du roi René, qui se trouvait alors à Nancy avec Charles VII. Il fut détenu pendant quelque temps dans cette ville. Alors le roi de France, instruit de son cas, en saisit la cour de Parlement. Quand les premières informations eurent fait connaître la gravité de cette affaire, elle fut évoquée devant le Conseil du roi, qui condamna à mort et fit exécuter les deux principaux coupables, François de Montcatin et Jacques Chabot, pour ce crime et les autres dont ils étaient chargés, puis renvoya devant le Parlement leurs complices dont il sera question ci-dessous, dans une note à propos de Jean de La Brunetière, l’un d’eux. (Voy. Arch. nat., X Guy d’Aussigny, d’Aussigné ou d’Auxigny, chevalier, chambellan du roi, exerçait alors la charge de lieutenant du roi ès pays de Poitou, Saintonge, gouvernement de la Rochelle et Angoumois, et de conservateur des trêves. Il se qualifie ainsi dans un acte signé de sa main, le 20 juillet 1445, par lequel il certifie que Gabriel Miette, receveur du roi à Pons, Arvert, Broue, élection de Marenne et Mornac, a accompli par son commandement plusieurs voyages aux villes de Plassac et de Breuil, naguère appartenant à Jacques de Pons, vers les gens qui tiennent ces places contre le roi, tant pour faire les exploits des lettres du roi données à l’encontre des rebelles, que pour essayer par divers moyens de remettre et réduire lesdites places en l’obéissance du roi ; que ledit Miette a vaqué à ses opérations, lui second et avec deux chevaux, durant six semaines, et qu’il l’a taxé à 32 livres tournois, qu’il prendra sur sa propre recette. (Bibl. nat., Pièces originales, vol. 150, dossier Aussigny, n° 3.) On trouve aussi Guy d’Aussigny, qualifié, dans cet acte et dans d’autres, seigneur de Trêves en Anjou. Cette baronnie appartenait à Robert Le Maçon, chancelier de France, décédé sans enfants le 28 janvier 1443 n.s. La seconde femme de ce dernier, Jeanne de Mortemer, fille de Jean, seigneur de Couhé, s’était remariée avec Guy, et c’est à cause d’elle qu’il prenait le titre de seigneur de Trêves. Son mariage avait eu lieu avant le 19 mars 1444 n.s., car à cette date il était présent à un traité passé entre son beau-père, d’une part, Jean Coussot, abbé, et les religieux de l’abbaye de Notre-Dame de Valence, d’autre. (Coll. dom Fonteneau, t. XXVII, p. 741.) Guy d’Aussigny ne jouit pas d’ailleurs sans contestation de la baronnie de Trêves. Il plaidait, en 1449, contre Jean d’Étrépigny, héritier de Jeanne Cochon, première femme de Robert Le Maçon, et contre Élie Dollée et la femme de celui-ci, qui se portaient aussi pour héritiers du chancelier. Un appointement conclu entre les parties, l’an 1454, régla que l’usufruit seulement de la terre de Trêves appartiendrait à Guy et à Jeanne de Mortemer, et la propriété aux héritiers. Annette d’Aussigny, sœur de Guy, sans doute, était en 1446 veuve de Pierre Bessonneau, grand maître de l’artillerie de Charles Le récit de la rébellion du capitaine de la Roche-sur-Yon contre les ordres du lieutenant du roi de France n’est pas plus exact ici que celui de l’emprisonnement et des tortures auxquels il soumit Geoffroy Le Ferron. Les actes du procès fait au Parlement pour s’opposer à l’entérinement des lettres de rémission octroyées à Germain Chabot, l’un des complices de François de Montcatin, nous permettent de rétablir les faits. Les parents de Le Ferron n’ayant pas réussi en faisant intervenir les officiers du duc d’Anjou, s’adressèrent au lieutenant du sénéchal de Poitou ; mais il leur fut répondu que « en la dite place de la Roche y avoit gens de guerre qui usoient de voye de fait », et qu’on ne pourrait arriver à un bon résultat par les voies légales. C’est pourquoi il leur fut conseillé de demander l’appui du s La résistance armée du capitaine de la Roche-sur-Yon au lieutenant du roi et à ses gens est relatée encore dans deux autres actes publiés ci-dessous. (Lettres de rémission accordées, en avril 1446, aux deux frères Germain et Léon Chabot, et, en mai 1446, à Jean de La Brunetière, écuyer.)2a 26, fol. 272) et dont il sera question plus longuement dans une autre note (ci-dessous, p. 247). L’exécution de François de Montcatin, d’après ce texte, paraît avoir eu lieu vers la fin de mars 1446 ou au commencement du mois suivant, en même temps sans doute que celle de Jacques Chabot.2a 26, fol. 274.) Leur litige ne put être réglé à l’amiable, et même il s’envenima tout à coup par suite d’un acte de violence exercé par des gens de l’amiral contre les propriétés de Geoffroy. Vers la fin de 1448, Guillaume Lescu à la tête d’une bande armée, se disant envoyés de Coëtivy, envahit les lieux du Souchet, des Jamonnières et de Saint-Étienne-de-Mermorte ; ils brisèrent les portes et les fenêtres des manoirs, en arrachèrent les panonceaux royaux, marque de la sauvegarde dont Le Ferron jouissait comme trésorier de France, mirent tout à sac et occupèrent les habitations. Il n’était pas facile à un sujet du roi de France de se faire rendre justice en Bretagne. Le sénéchal de Poitou fut chargé de l’information, mais ne put procéder efficacement. Jean Baillet, conseiller au Parlement, fut commis pour continuer les procédures, faire ajourner Coëtivy et ceux qui par son ordre s’étaient rendus coupables de ces excès, et de mettre les terres litigieuses sous la main du roi. (Lettres du 6 septembre 1449, X2a 26, fol. 32, 33.) Prégent de Coëtivy, retenu pour le service du roi, en compagnie du duc de Bretagne et du connétable de Richemont, et opérant alors en Normandie dont la conquête s’accomplissait avec son concours efficace, obtint de Charles VII à Caudebec, le 8 décembre 1449, des lettres d’état renvoyant son procès à un an. (2a 25, au 27 mars 1452 n.s. ; X2a 26, fol. 91 v°, 139, 170, 181 v°, 216.)2a 26, fol. 5, 6 v°, 9.)r de Pressigny, fils aîné de Tristan et de Jeanne de Rezay. Il fut le principal complice du capitaine de la Roche-sur-Yon dans cette affaire de violence et de séquestration contre Geoffroy Le Ferron. Il s’était rendu coupable de beaucoup d’autres crimes, y compris le rapt d’Agnès ou Anne de Chaunay, pour lequel il fut poursuivi, ainsi que ses deux frères, Germain et Léon, par le père de celle-ci, François de Chaunay, seigneur de Champdeniers, comme on le verra plus loin, à l’occasion des lettres de rémission obtenues par Germain et Léon Chabot, en avril 1446 (après le 16), imprimées quelques pages plus loin. Après avoir longtemps échappé aux sergents chargés de le prendre au corps, Jacques fut enfin mis en état d’arrestation, postérieurement au 3 février 1446 n.s. (Arch. nat., X2a 24. A cette date, il faisait dire au Parlement par son parent Louis Chabot, sr de la Grève, qu’il était tombé de bateau dans la Loire.) Une commission, composée de membres du Grand Conseil et de conseillers au Parlement, instituée pour le juger, le condamna à mort et le fit exécuter, on ne sait exactement à quelle date, mais sûrement à la fin de mars ou au commencement d’avril 1446, comme on le verra dans un autre endroit.2a 25, à la date du 30 mars 1452 n.s.) Ce célèbre capitaine breton, né vers 1400, était le fils aîné d’Alain de Coëtivy et de Catherine du Chastel. Il dut sa haute fortune en grande partie à l’amitié du connétable de Richemont dont il était le familier, et fut mêlé souvent aux événements de l’histoire du Poitou. Par le traité de Rennes (1432), il fut chargé de garder la place de Mauléon, et Charles VII s’engagea à ne pas le remplacer comme capitaine avant dix ans. (Texte publié par E. Cosneau, r de Lohéac (août 1439), il servit fidèlement Charles VII pendant la Praguerie, et particulièrement à la reprise de Saint-Maixent, assiégea et prit la ville de Creil (mai 1441), se distingua aux sièges de Pontoise et du Mans, s’empara de la ville de Coutances, assista Richemont à la bataille de Formigny, et finalement fut tué d’un coup de canon, dans la tranchée, au siège de Cherbourg (août 1450). Tel est le résumé succinct des services rendus à Charles VII par l’amiral de Coëtivy ; il en fut largement récompensé. Outre le gouvernement de la Rochelle, les capitaineries de Granville et de Lesparre, sa charge d’amiral et de nombreuses libéralités pécuniaires, le roi lui fit don des terres et seigneuries de Raiz, Ingrande et Champtocé (22 avril 1443), confisquées sur le maréchal Gilles de Raiz, de la terre et seigneurie de Taillebourg (12 mai 1443), où fut élevée, sous sa garde, Marie, fille de Charles VII et d’Agnès Sorel. Par lettres datées de janvier 1450 n.s., à Jumièges, le roi lui donna encore la terre de Lesparre. (JJ. 180, n° 19, fol. 8.) Il avait épousé, en juin 1442, Marie de Laval, fille de Gilles de Raiz, dont il n’eut point d’enfants. M. Paul Marchegay a publié des documents très curieux, dont quelques lettres missives, relatifs à Prégent de Coëtivy, seigneur de Taillebourg, tirés du chartrier de Thouars. (2a 24, aux dates des 1er juin, 15 juillet, 16 et 23 décembre 1445, et 4 mars 1448 n.s.), et surtout dans son procès contre Maurice de Pluscalec. (23 juin 1447, X2a 23, fol. 356 v° ; 26 novembre 1448, X2a 25.) Ses héritiers, nommés dans un acte du 27 mars 1452 n.s., furent sa femme Marie de Raiz, remariée alors à André de Laval, sr de Lohéac, maréchal de France, Alain de Coëtivy, cardinal d’Avignon, Olivier de Coëtivy, chevalier, sénéchal de Guyenne, et Christophe de Coëtivy, écuyer, ses frères. (X2a 25, à cette date.)2a 26, fol. 272.)r de la Bourgognière, qui lui apporta la somme. Au moment de la remettre à Montcatin, Le Ferron réclama de nouveau qu’on le remît entre les mains des officiers de justice d’Angers, et comme le capitaine s’y refusa, il eut la force d’âme d’ordonner à du Plessis de remporter l’argent. Montcatin, furieux, redoubla de mauvais traitements contre son prisonnier.r du Ponceau, et sortit de la place avec son prisonnier. La troupe s’engagea dans la forêt de la Roche-sur-Yon. Cette sortie n’était qu’une feinte. On rentra de nuit par une poterne dans le château, et Le Ferron fut de nouveau incarcéré et durement traité. Douze jours plus tard, se produisit la tentative inutile de d’Aussigny, qui dut battre en retraite. Le récit nous en sera fourni plus complet par un autre document. Pendant que ce drame se déroulait contre ceux qui voulaient le délivrer, le trésorier de France, toujours dans sa basse-fosse, était à demi mort de froid et de privations. Ce n’était pas l’intérêt de son bourreau de l’y laisser périr. Montcatin l’en fit tirer évanoui et placer devant un feu bienfaisant qui le ranima. Se sentant un peu mieux, mais d’une extrême faiblesse, Le Ferron demanda à mettre sa conscience en règle avec Dieu, et, à défaut de prêtre, se confessa au sr du Ponceau. Peu après l’expédition manquée de Guy d’Aussigny, arrivèrent à la Roche deux nouveaux personnages, porteurs d’un second mandement de mise en liberté, signé du roi de Sicile. C’étaient un écuyer de la maison de ce prince, nommé Le Bègue, et L. de La Croix, son procureur général d’Anjou. Devant eux, le capitaine, pour donner couleur à son refus, produisit la fausse lettre qu’il avait fabriquée avec Jacques Chabot, et déclara que de toute façon il ne laisserait pas aller son prisonnier, sans la rançon dont il lui avait extorquée la promesse. La somme lui fut versée et il se décida enfin à remettre Le Ferron entre les mains des deux officiers d’Anjou. Celui-ci voulut obtenir la restitution de sa valise et de son contenu ; mais Montcatin se débarrassa de cette réclamation, en prétendant que le tout avait été emporté par un serviteur du trésorier, ce qui était absolument faux.2a 26, fol. 272 r° à 280 v°.)cr d’Aussigny. Celui-ci, « après que les officiers du roi de Sicile lui eurent donné totale obeissance », se fit accompagner de Jean Chèvredent, procureur général de Poitou, et se transporta avec sa compagnie devant la Roche-sur-Yon, où il fit les commandements nécessaires pour s’en faire ouvrir les portes. Mais il ne put s’avancer au delà d’un boulevard, où Montcatin et cinquante hommes armés vinrent le trouver. D’Aussigny déclara au capitaine qu’il était lieutenant du roi et comme tel venait vers lui, pour se faire remettre le prisonnier avec les charges qui existaient contre celui-ci, s’il y en avait toutefois. Après un premier refus formel, il tenta de parlementer, mais voyant que les gens d’armes qui entouraient Montcatin prenaient une attitude menaçante, il se retira et alla loger avec sa compagnie dans deux hôtelleries des faubourgs, après avoir déclaré qu’il y attendrait qu’on lui fît soumission. Puis, ayant fait faire une nouvelle démarche aux portes, on lui fit dire que, s’il voulait donner un sauf-conduit à Germain Chabot, celui-ci entrerait en pourparlers avec lui. Le sauf-conduit fut accordé. Chabot vint trouver d’Aussigny, dîna et soupa avec lui ; il coucha même dans l’hôtellerie. Le lendemain de bon matin, il rentra dans la place, soi-disant pour ménager un appointement entre le capitaine et le lieutenant du roi de France. Il retourna peu de temps après vers d’Aussigny et lui dit qu’il avait trouvé Montcatin en bonnes dispositions, « mais que Le Ferron estoit un mauvais garniment », et que le capitaine ne le délivrerait pas avant d’avoir nouvelles du roi, auquel il en avait écrit, qu’il était prêt à traiter sur cette base et à échanger sa signature avec celle d’Aussigny. Celui-ci bailla alors son scellé à Chabot, qui l’emporta en ville et ne revint plus. Le procureur de Poitou fut envoyé aux portes, pour savoir s’il aurait réponse ; il les trouva fermées et ne put se faire ouvrir. Ce fut à ce moment que quatre-vingts hommes armés sortirent de la place, vinrent aux faubourgs devant les logements de d’Aussigny et de sa compagnie, et se mirent à tirer. Un homme frappé d’un vireton fut tué sur le coup, un autre grièvement atteint mourut peu après. Guy d’Aussigny lui-même et cinq ou six personnes de son escorte furent blessés. Les assaillants rentrèrent ensuite dans la place, et d’Aussigny se retira avec ses gens d’armes. (Arch. nat., X2a 25, sous les dates du 22 juin 1451 et du 30 mars 1452 n.s.)e
Ainsi signé : Par le roy, les contes de Foix Gaston IV, comte de Foix et de Bigorre de 1436 au 21 juillet 1472, date de sa mort. (Cf. ci-dessus, p. 239, note 1.) Le comte de Tancarville, ci-dessus, p. 127, note 1. Il a été question à plusieurs reprises, dans les pages qui précèdent, des sires de la Varenne, de Blainville, de Pressigny et de Maupas.
Lettres d’abolition en faveur de Guillaume Perceval, écuyer d’écurie du roi, et de deux de ses serviteurs, Guillaume Mosnier et Jean de Launay, pour tous les excès, crimes ou délits dont ils ont pu se rendre coupables à la guerre, depuis trente ans.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Guillaume Perseval Guillaume Perceval avait fait partie de la compagnie de Jean de la Roche (La Rochefoucauld), s Après l’arrestation et la condamnation de Louis d’Amboise, vicomte de Thouars (8 mai 1431), des garnisons bretonnes furent envoyées par Artur comte de Richemont, sous la conduite des s On n’a que peu de renseignements sur l’occupation de Melle, au commencement de l’année 1440, par les princes ligués contre le roi. Dans un mémoire qui contient la relation officielle des événements de la Praguerie, il est dit que le duc d’Alençon et Jean de La Roche prirent le château et la ville et y mirent une grosse garnison des gens d’armes dudit de La Roche. (r de Barbezieux, et est nommé dans les lettres de rémission octroyées, le 9 avril 1431, à celui-ci et à tous ceux qui servaient sous ses ordres, pour tous les excès dont ils s’étaient rendus coupables. (Ci-dessus, p. 12.) Le service qu’il fait valoir de l’assistance prêtée à Charles VII pour reprendre la ville de Melle démontre que Perceval avait rompu avec son chef et ne l’avait pas suivi dans sa rébellion, lors de la Praguerie. Cette preuve de soumission au roi lui valut sans doute, comme récompense, la charge d’écuyer d’écurie, dont il se qualifie ici. Quel était ce personnage, sur lequel les renseignements n’abondent pas ? Peut-être est-il possible de lui constituer un état civil plus précis. Dans la région voisine de Melle, on trouve établie à cette époque une famille de Montferraut, Monferrauld, Monferaut, que l’on a lu parfois, à tort, croyons-nous, Montferrant, ce nom paraissant devoir être identifié avec Monfrault, ancien fief, aujourd’hui hameau dépendant de Celle-l’Évêcault. Plusieurs membres de cette famille prirent, dès le milieu du e1a 13, fol. 22 v°.) Sur le Grand-Gauthier est transcrit un aveu de terres, menus fiefs et rentes tenus du comte de Poitou, à cause de Saint-Maixent, rendu le 12 février 1405 n.s., par « Jehan de Montferraut » (R1* 2172, p. 869.) On voit en outre dans le livre des hommages dus à Charles dauphin, comte de Poitou, en 1418, que Jean Jourdain, « à cause de Philippe de Montferaut, sa femme, fille de feu Jehan de Monferaut », devait hommage lige, 9 livres de plait et 36 sols de service au chef de l’an pour les fiefs qu’il possédait à Villeneuve et à Virsay, paroisse d’Aigonnay dans la mouvance de Saint-Maixent. (P. 1144, fol. 35 v°.) Dans un aveu du 10 juillet 1418, le nom de cette dame est écrit « Philippe de Montferraut ». (P. 1145, fol. 113.) Citons encore un arrêt du Parlement de Poitiers, du 12 septembre 1422, rendu au profit de Colette Alard, veuve de Robin Vaillant, bourgeois de Poitiers, contre « Aimery de Montferraud, écuyer, demeurant près Melle », inculpé de violences et pillages commis au détriment du fermier du lieu de « Montferraud », appartenant à ladite Colette (X1a 9190, fol. 192 v°.) D’autre part, un Perrot Percevaux assista au siège de Parthenay contre Jean Larchevêque, en 1415, comme on le voit par une quittance de gages. (Bibl. nat., coll. Clairambault, reg. 85, pièce 6661.) Ces remarques viennent à l’appui de l’identification, que nous proposons, de Guillaume Perceval, écuyer d’écurie de Charles VII, avec Guillaume de Monferaud (et non Montférand), dit Perceval, écuyer, seigneur de Lusseray et de la Varenne, connu par un échange qu’il passa, le 5 juillet 1459, avec un nommé Michau Gigou, hôtelier de Brioux, et ses enfants. (rs de Rostrenen et de Beaumanoir, dans les places de Châtelaillon, Marans, Benon, et dans l’île de Ré, et, d’autre part, le sire d’Albret, lieutenant général du roi, et le sénéchal de Saintonge vinrent les combattre. C’est un épisode de cette lutte qui est rappelé en cet endroit.e
Ainsi signé : Par le roy, l’evesque de Castres Il s’agit d’un personnage bien connu par l’influence qu’il exerça sur Charles VII, qui avait été son élève à partir de 1412 et dont il devint le confesseur. Né vers 1380, à Blois, Gérard Machet était proviseur du collège de Navarre en 1418, quand les Bourguignons s’emparèrent de Paris. Il s’enfuit avec le dauphin, fut pourvu de l’évêché de Castres en 1432, revêtu de la pourpre en 1440, et mourut à Tours le 17 juillet 1448.
Rémission accordée à Philippon Thibault, coupable de meurtre sur la personne du sr Charretier, curé de Leugny, qui avait débauché sa femme.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Philippon Thibault, pouvre homme, laboureur, chargié de femme et de cinq enfans, contenant comme, puis ung an ença, il eust esté adverti et aussi qu’il estoit fame et renommée au païs, et mesmement en la paroisse de Luigné Saint Remy, en laquelle il demeure, que feu Charretier, en son vivant prebstre et curé de la dicte parroisse, communiquoit avec sa femme et la maintenoit charnellement, dist audit curé qu’il se voulsist sur ce depporter, dont icelluy curé, saichant le dit suppliant estre simple et de petite apparance, ne tint compte et ne delaissa à habiter charnellement avecques la dicte femme d’icellui suppliant. Lequel suppliant, de ce très desplaisant, se donna ung pou en garde du mauvaiz et dempnable contenement d’icellui curé, et tant que il trouva aux champs, auprès de son hostel, le dit curé et sa dicte femme ensemble boutez en ung buisson. Si s’avança le dit suppliant et ala vers le dit buisson et apperceut que le dit curé avoit ses chaulses avallées sur les genoilz. Et quant icellui curé l’advisa aler vers icellui buisson, il commança à s’en fuyr et le dit suppliant après lui jusques à une montaigne, sur laquelle le dit curé cheut par le moyen de ses dictes chaulses avalées, sur lesquelles il marcha, et le dit suppliant l’aprehenda et lui donna plusieurs coups du tranchant d’une serpe, tant sur la teste que en autres parties du corps. A l’occasion desquelz coups, le dit curé, par mauvaiz gouvernement ou autrement, ala de vie à trespassement, et pendant ce qu’il gèut malade pour cause d’iceulx coups, il pardonna audit suppliant le dit cas, ainsi que ses amys Les deux dénominations de Luigné-Saint-Rémy mentionné au commencement de l’acte, et de Luigné-sur-Creuse dont il est question ici, semblent de prime abord ne pouvoir s’appliquer à la même localité ; Luigné-sur-Creuse est évidemment Leugny, dont l’église était sous le vocable de Saint-Hilaire, mais on ne saurait voir Luigné-Saint-Rémy dans la paroisse de Leigné-les-Bois, qui est placée sous le patronage de S. Rémy, mais éloignée de la Creuse ; il semble donc rationnel d’admettre que le nom de Saint-Rémy a été parfois ajouté à celui de Luigné par ce motif que les deux paroisses de Leugny et de Saint-Rémy-sur-Creuse sont contiguës.e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rippe. — Visa. Contentor. E. Du Ban.
Lettres d’abolition en faveur de Bernardon Rousseau, écuyer poitevin, qui avait servi le roi dans toutes les récentes campagnes,
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Bernardon Rousseau, escuier, contenant que dès son jeune aage il s’est emploié en nostre service ou fait de nos guerres à l’encontre des Anglois, noz anciens ennemis, en la compaignie de plusieurs capitaines et gens de guerre, sans avoir tenu autre party que le nostre ne fait guerre à l’encontre de nous, et mesmement a esté ou voyaige que feismes à nostre sacre et couronnement, et depuis assegé par nos diz adversaires en nostre ville de Saint Denis Saint-Denis en France, où commandait le maréchal de Rieux, fut assiégé pendant un mois et demi par Th. de Scales, Talbot et Willougby. Après une belle défense, la famine contraignit les défenseurs de la place à capituler ; ils l’évacuèrent le 4 octobre 1436, avec armes et bagages. (Cf. Louviers fut occupé, vers le mois d’octobre 1410, par Xaintrailles, qui avait pour lieutenants Salazar et Antoine de Chabannes. La ville était désemparée ; « ilz la remparerent et fortifierent du mieulx qu’ilz peurent ». (Jean Chartier, Les sièges de Montereau (1er septembre-22 octobre 1437), de Meaux (20 juillet-12 août 1439) et de Pontoise (6 juin-19 septembre 1441), où le roi prit une part personnelle importante, nécessitèrent de grands efforts, furent couronnés d’un plein succès et peuvent compter parmi les événements militaires les plus marquants du règne de Charles VII.ce
Ainsi signé : Par le roy, vous et autres presens. Chaligaut. Visa. Contentor. E. Du Ban.
Abolition en faveur de Jean Maurat, homme de guerre poitevin, pour les pillages, détrousses et autres excès auxquels il a pris part durant les guerres.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu On constate à la même époque l’existence d’un bourgeois de Poitiers, nommé Pierre Maurat, qui fut commis, de 1446 à 1449, avec d’autres bourgeois, par les maire et échevins, à la distribution des deniers de la ville. (Arch. municipales de Poitiers, J. 979 et suiv., 1014, K. 5.) Il est fait allusion ici sans doute à la grande ordonnance donnée à Orléans, le 2 novembre 1439, pour la réforme de l’armée l’établissement d’une force militaire permanente et la répression des violences et excès commis par les gens de guerre (Coll. des ee
Signée : Par le roy, à la relacion du conseil. J. Jaupitre. — Visa. Contentor. Charlet.
Lettres d’abolition en faveur de Jean Guilloton, marchand de Mareuil-sur-Lay, pour sa participation en qualité d’arbalétrier à
Charles, etc. Savons faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Guilloton, aagé de Le texte porte par erreur « descente ». Les places fortes de Mareuil-sur-Lay et de Sainte-Hermine appartenaient à Georges de La Trémoïlle. Les gens d’armes qu’il y entretenait furent, de 1428 à 1432, en guerre perpétuelle avec les garnisons bretonnes de Vouvant, Mervent, Fontenay-le-Comte et autres qui tenaient pour le connétable de Richemont, sr de Parthenay. Il est question de cette lutte en plusieurs autres endroits de ce volume. Lors de la Praguerie, ces deux villes furent occupées par les rebelles et elles ne rentrèrent en l’obéissance du roi qu’au mois de janvier 1442. (Berry, ce
Ainsi signé : Par le roy, vous et autres presens. Chaligaut. — Visa. Contentor. Charlet.
Lettres d’abolition octroyées à Jean Chauvet, lieutenant du capitaine de Charroux, pour les pillages, détrousses et tous autres excès dont il a pu se rendre coupable pendant les guerres.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Chauvet, dit Piedebeuf, lieutenant du capitaine de l’abbaye de Charroux en Poictou Vers cette époque, le capitaine de l’abbaye de Charroux était Foucaud Du Teil, écuyer ; il est nommé comme présent, le 3 février 1445 n.s., à un traité conclu entre Robert de La Goupillière, abbé de la Réau, et Jeanne d’Oyrenval, dame de Mauprevoir, au sujet des bois de l’abbaye de la Réau. (Coll. dom Fonteneau, t. IV, p. 483.) Guillaume d’Albret, seigneur d’Orval, second fils de Charles I Jean Foucault, chevalier, seigneur de Saint-Germain-Beaupré, d’une famille établie dans le comté de la Marche. Lors de la prise de Laval par Talbot (9 août 1428), il tomba au pouvoir des Anglais. Capitaine de Lagny, qu’il défendit, en 1430, contre les efforts de Jean, duc de Bedford, il conserva cette place à Charles VII. On le trouve, pendant fa Praguerie, capitaine de Corbeil pour le duc de Bourbon ; le roi ne lui tint pas rigueur, car il lui donna, l’année suivante, la garde du bois de Vincennes. Jean Foucault partit en novembre 1448, avec un contingent d’hommes d’armes français, pour soutenir les droits du duc d’Orléans sur le Milanais. Ce prince l’établit podestat d’Asti, où il mourut sans enfants, l’an 1465. Charles II, sire d’Albret, de 1415 à 1471. (Voy. ci-dessus, p. 217, note 2.) Mareuil soutint deux sièges vers cette époque, le premier en 1435, le second en 1438. Les opérations, en 1435, furent dirigées par Jean de la Roche, sénéchal de Poitou, et Jean de Penthièvre, vicomte de Limoges ; mais ils subirent un échec. (A. Thomas, Le château de Courbefy en Limousin était un refuge de routiers. En 1435, Odet de la Rivière, seigneur de Château-Larcher, l’occupait et s’y conduisait comme en pays ennemi. Les États du pays durent traiter avec lui à prix d’argent, pour lui faire évacuer la place avec ses gens. Un autre capitaine, Jean de Saintoux, prit possession de Courbefy et y commit les mêmes excès. A la suite des plaintes des habitants rançonnés et pillés, il fallut de nouveau négocier, a fin de la faire déloger de bonne grâce ; les États du Haut-Limousin furent contraints de lui compter 1400 réaux d’or pour obtenir son éloignement. (A. Thomas, « er, sire d’Albret, comte de Dreux, connétable de France, et de Marie de Sully, fut tué à la bataille de Rouvray en Beauce, dite la e
Par le roy, vous et autres presens. Chaligaut. — Visa. Contentor. Charlet.
Lettres d’abolition en faveur de Guillaume Guérin, demeurant à Frosse, près Mareuil-sur-Lay, pour les crimes et délits dont il s’est rendu coupable pendant les guerres, et en particulier pour les excès qu’il a commis au service de G. de La Trémoïlle, contre les partisans du comte de Richemont.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de Guillaume Guerin, natif du païs de Poictou et à present demourant ou villaige de Frosses près Marueil, ou dit païs de Poictou, contenant que dès son jeune aage et le commancement des guerres il nous a servy en nos dictes guerres et fut au siege que, après nostre partement que feismes de nostre ville de Paris l’an L’événement rappelé ici remonte au voyage de six mois (21 déc. 1419-8 juin 1420) que le dauphin Charles accomplit en Languedoc, où la faction bourguignonne dominait encore presque complètement, et qu’il réussit à soustraire à cette influence. La ville du Pont-Saint-Esprit était occupée alors par les Bourguignons du prince d’Orange. Dès le commencement de mars 1420, Louis de Culant et Guillaume de Meulhon, sénéchal de Beaucaire, avaient mis le siège devant la place. Charles y arriva le 2 mai. De Nîmes, il avait envoyé un de ses maîtres d’hôtel chercher à Aix la grosse bombarde de cette ville ; le 7 mai l’assaut fut donné et la garnison forcée de se rendre. (Dom Vaissète, Ce capitaine de routiers n’est pas tout à fait un inconnu ; il a laissé dans plusieurs provinces le souvenir des ravages de ses bandes. Pendant le voyage de Tartas (juin 1442), Jean Fol quitta avec 400 hommes l’armée royale, dans laquelle il était enrôlé, pour aller se loger dans le Beaujolais, où il exerça de grandes dévastations. (Arch. nat., X Les Français s’étaient emparés de Cravant-sur-Yonne, vers le 24 juin 1423, mais ils furent bientôt forcés de rendre cette ville aux Bourguignons. Charles VII fit alors marcher de ce côté l’armée qui devait aller en Champagne porter secours au s Il s’agit de Pierre Frotier, s Les faits visés en cet endroit se rapportent à la période de lutte ouverte entre Georges de La Trémoïlle et le connétable de Richemont (1427-1433). La suite, sauf des variantes insignifiantes, est semblable au texte des lettres précédentes données en faveur de Jean Chauvet (ci-dessus, p. 268-269). Ces places appartenaient à Georges de La Trémoïlle. Mareuil-sur-Lay avait pour capitaine Louis Frontdebeuf et Sainte-Hermine était sous le commandement de Guillaume Chabot, comme on le verra quelques pages plus loin. Cette affaire, dont un épisode est rappelé aussi dans des lettres de même date en faveur de Thibaut Paynnot, écuyer, publiées ci-dessous, se rapporte encore à la guerre entre La Trémoïlle et Richemont, qui désola le Poitou pendant environ six ans. Jean de la Roche, sénéchal de Poitou, instrument du favori, dont les routiers soulevaient alors les réclamations du duc de Bretagne, et Pierre Regnaud de Vignolles, frère de la Hire, avertis que la garnison de Mervent était peu nombreuse, se dirigèrent secrètement de ce côté et surprirent la place le jour de la Pentecôte (8 juin) 1432. Le capitaine de Mervent se nommait Louis Moisan. Richemont, prévenu aussitôt, réunit toutes ses forces à Vouvant. Huit jours après, Mervent était assiégée par Prégent de Coëtivy, lieutenant du connétable, et réduite à capituler. (Bibl. nat., ms. fr. 8819, fol. 1, 47 v° et 51 v° ; ms. fr. 11542, fol. 20 ; E. Cosneau, La suite comme aux lettres d’abolition en faveur de Jean Chauvet (ci-dessus, p. 269.)c2a 24, aux dates des 1er et 6 août 1448.) Deux ans plus tard, on le retrouve faisant partie de l’armée que le dauphin Louis conduisit en Suisse, et une enquête judiciaire sur les dommages et excès commis par ces troupes, dans le ressort des terres de Luxeuil et de Faucogney, nous apprend que les gens de ce routier boutèrent le feu dans la ville de Sainte-Marie, en août 1444, y brûlèrent six maisons, prirent une grande partie du bétail, rançonnèrent les habitants, etc. Le 1er novembre suivant, il adressa avec Amé de Valpergue une curieuse sommation, pleine de menaces, aux habitants de Strasbourg. (A. Tuetey, r de Coëtivy. Les ennemis, de leur côté, s’avancèrent en armes ; une bataille s’engagea le 31 juillet. Les Français, commandés par le connétable d’Écosse, Jean Stuart, comte de Darnley, furent complètement battus et subirent des pertes considérables.r de Melzéard et de Mizeré en Poitau, baron de Preuilly et du Blanc, à cause de son mariage (vers 1422) avec Marguerite, fille de Gilles de Preuilly, sr de la Roche-Pozay, qui fut premier écuyer du corps de Charles VII, et maître de son écurie, puis éloigné de la cour, le 5 juillet 1425, en même temps que le président Louvet. (Voy. une notice sur ce personnage, dans notre précédent volume, p. 364, note 2.)r de Belleville, réclamait Mervent qui lui avait été donné, disait-il, par Charles VII, en payement d’une somme de 15,000 livres qu’il lui avait prêtée, et qu’après la mort de J. Larchevêque, sr de Parthenay, il continua les poursuites à ce sujet contre les héritiers de celui-ci et particulièrement contre le connétable, détenteur de cette place. (P. 187, note.) Ce procès durait encore en mai 1432, quand Richemont, en vertu du traité de Rennes, obtint un ajournement jusqu’à la S. Martin d’hiver 1433. (Arch. nat., X1a 9200, fol. 36, 42, 147 v°.) Avant l’expiration de ce délai, le connétable parvint à se débarrasser de La Trémoïlle, son mortel ennemi, rentra en grâce auprès du roi et, par les lettres du 9 avril 1435, Charles VII ordonna qu’on cessât tout procès contre Richemont et qu’on le laissât jouir paisiblement de tous ses domaines. (Ci-dessus, p. 95 et note.)ce
Ainsi signé : Par le roy, vous, les sires de la Varenne Pierre de Brézé, sire de la Varenne, sénéchal de Poitou. (Voy. ci-dessus, p. 178, note 2.) Louis de Beauvau, seigneur de Pressigny, grand sénéchal de Provence, premier chambellan de René d’Anjou, roi de Sicile, mort en 1462.
Lettres d’abolition en faveur de Jean bâtard de La Trémoïlle, seigneur de Chamerolles, pour tous les crimes, délits et excès dont il a pu se rendre coupable pendant les campagnes auxquelles il a pris part, « sauf et reservé toutesvoyes sacrilege, s’aucun en a fait et commis de sa personne seulement, et aussi de efforsement de femmes, que cy ne voulons estre comprins Ces lettres sont rédigées en termes généraux et ne contiennent aucun fait précis. Nous ne croyons pas utile d’en donner le texte, pour cette raison, et aussi parce que nous publions beaucoup d’autres lettres d’abolition, de la même date, dont les formules et les expressions pour la plupart sont reproduites dans celles-ci. Nous ne connaissons à cette époque qu’un seul Jean, bâtard de La Trémoïlle, fils du célèbre Georges de La Trémoïlle et d’une femme nommée Marie Guypaud. C’est lui vraisemblablement dont il s’agit ici. Suivant MM. de Sainte-Marthe et les généalogistes qui, d’après eux, se sont occupés de l’histoire de cette maison, Jean fut légitimé par son père, le 4 mars 1446. Il lui donna le même jour le château et la châtellenie de « l’Herbergement-Ydreau », dans le Bas-Poitou, nom sous lequel est connue la branche dont il fut le chef. Le texte de l’acte de donation a été copié par dom Fonteneau sur l’original conservé dans le chartrier de Thouars, ainsi que la confirmation qui en fut faite par Louis de La Trémoïlle, fils aîné de Georges, le 14 juin 1451. (Coll. dom Fonteneau, t. XXVI, p. 393, 403.) Jean de La Trémoïlle commanda l’arrière-garde à la bataille de Formigny et fut ensuite gouverneur et capitaine de Craon et de Châteauneuf. Le 7 juin 1456, il était appelant au Parlement de Paris d’une sentence rendue par le bailli de Touraine au profit de Jean Briand. (Arch. nat., X2a 28, à la date.) Au mois de janvier 1467 n.s., Louis XI lui accorda des lettres de légitimation (JJ. 200, n° 149), qui seront imprimées dans notre recueil, à leur date ; elles ne contiennent d’ailleurs aucun nouveau renseignement sur notre personnage. Il mourut en 1490, laissant de Thomine Jousseaume deux fils : René, sr de l’Hébergement Ydreau, Jean, mort sans postérité, et Marie, femme d’Innocent Goulard, chevalier, seigneur du Bois-Bellefemme. Le don des château et châtellenie de l’Hébergement fut confirmé au profit de cette dernière et de ses descendants en légitime mariage, par acte de Louis de La Trémoïlle, daté du 8 octobre 1473. (Coll. dom Fonteneau, t. XXVI, p. 465.)e
Abolition en faveur de Pierre Godet, marchand, demeurant à Sainte-Pezenne, qui avait pris part, plusieurs années auparavant, aux hostilités exercées par les garnisons de Mareuil-sur-Lay et de Sainte-Hermine contre les Bretons du comte de Richemont.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de Pierre Godet, aagé de quarante cinq ans ou environ, marchant, demourant à Saincte Pasenne en Poictou, chargié de femme et enfans, contenant que, environ Au sujet des hostilités entre les places fortes de Mareuil-sur-Lay et Sainte-Hermine d’une part, Mervent, Vouvant, etc., d’autre, voy. ci-dessus, p. 264, 272, et les notes.e
Ainsi signé : Par le roy, vous et autres presens. Chaligaut. — Visa. Contentor. Charlet.
Rémission accordée à Louis Yvain, ouvrier des monnaies du serment de France, qui avait travaillé à l’atelier clandestin établi à Angoulême par Jean de La Roche, sénéchal de Poitou.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de Loys Yvain, ouvrier de noz monnoyes du sermant de France, de droit estoc et ligne, Jean de La Rochefoucauld, s En effet, le crime de fabrication de fausse monnaie à Angoulême est visé dans les lettres d’abolition générale accordées à Jean de La Roche, le 28 mars 1431 n.s. (ci-dessus, p. 17).r de Barbezieux, ainsi que plusieurs autres seigneurs de la région, avait usurpé le droit de battre monnaie. Il avait installé un atelier monétaire à Angoulême qui fonctionnait en 1428 et antérieurement et y faisait forger des monnaies d’or et d’argent au coin de la monnaie royale, mais de moindre poids et d’aloi inférieur. Des ateliers semblables existaient à la même époque à Parthenay, à Montignac, à Bourg-Charente, à Fourras et en d’autres villes. Charles VII les dénonça et prescrivit leur suppression dans une ordonnance du 28 mars 1431 n.s. (Voy. ci-dessus, p. 8, note 2.) On trouve d’autres renseignements curieux sur la monnaie de Jean de La Roche dans une rémission octroyée à Arnaud Gaillard, de Pons (Poitiers, juin 1443). Thibaut de La Goublaye, officier de la maison de Jacques, sire de Pons, logé dans cette ville, en l’hôtel d’Arnaud Gaillard, après s’être informé de l’état de celui-ci, lui dit que, puisqu’il s’entendait bien au fait du change et de la monnaie, il aurait tout profit à venir avec lui à Angoulême, où il lui ferait avoir un poste lucratif à l’atelier de Jean de La Roche. C’était à l’époque du mariage de Jacques de Pons avec feu Isabeau de Foix, « r de Barbezieux avait permission du roi « de forgier monnoie ». Il fut d’abord l’associé du maître de la monnaie d’Angoulême, mais, comme il n’avait pas grands moyens pour faire marcher l’atelier, on le chargea d’« exploicter la dite monnoye et d’en porter par le pays, et y fit et exerça fait de change, tant en Sainctonge, Angoumois que en Poictou ». Puis, considérant qu’à l’avenir il pourrait être inquiété, Thibaut n’ayant pas voulu lui montrer le prétendu mandement qui autorisait cette fabrication, il cessa tout commerce avec ce dangereux établissement et entraîna même dans sa désertion le tailleur (graveur) et le maréchal qui forgeait les coins de la monnaie d’Angoulême. Ces départs désorganisèrent l’atelier qui fut en chômage pendant quelque temps. Depuis néanmoins Arnaud Gaillard se fourvoya encore dans les ateliers clandestins de Fourras et de Montignac. Dans ce dernier, « ung nommé Taillepié, de Saint Maixent, lequel pour lors y faisoit monnoye et avoit de pieça congnoissance avec ledit suppliant, lui manda et fit savoir que audit Montignac l’on faisoit monnoye par nostre congié, etc. » (JJ. 184, n° 599, fol. 405 v°.)e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Giraudeau. — Visa. Contentor. Charlet.
Lettres d’abolition en faveur d’Olivier Harpedenne, dit de Belleville, seigneur de Mirambeau, pour tous ses excès de guerre, et particulièrement pour sa complicité dans la rebellion de Jean de La Roche, sénéchal de Poitou, contre l’autorité royale.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de nostre amé et feal chevalier et chambellan, Olivier de Harpedenne, dit de Belleville Olivier était le fils cadet de Jean II Harpedenne, seigneur de Belleville, et de Jovine de Mussidan. (Voy. notre vol. précédent, p. 187 note.) Après la mort de ce dernier, Jean de Belleville, son fils aîné (ci-dessus, p. 45, note), mit la main sur tous les biens de la succession, prétendant que son frère avait été déshérité. Il lui fit offrir cependant la terre et le manoir de Saint-Hilaire-le-Vouhis. Olivier refusa cette aumône, réclama la part qui lui devait revenir légitimement et poursuivit son frère en Parlement. La cause fut plaidée le vendredi 26 août 1435. Jean de Belleville posait en principe qu’un père avait le droit de déshériter son fils, quand celui-ci s’était rendu coupable d’ingratitude envers lui ou avait contracté alliance avec ses ennemis, et que, d’après la coutume, il était toujours loisible au père de donner à l’un de ses fils tous ses conquêts. Feu Jean Harpedenne se montra toujours bon pour ses enfants et leur donna de l’instruction. Cependant Olivier s’accointa d’aucuns routiers et pénétra avec eux au château de Nuaillé ; il prit les meubles de son père qui s’y trouvaient et aussi ceux des bonnes gens qui s’y étaient retirés, emprisonna plusieurs des habitants de cette seigneurie et les mit à rançon. De plus, il s’allia avec les Chabot qui faisaient la guerre à Jean Harpedenne et avec eux courut et pilla les terres et rançonna les sujets de celui-ci. Il en fit tant que son père déclara qu’il serait privé de toute participation à l’héritage de ses biens patrimoniaux. L’aîné s’entremit pour réconcilier le s Olivier de Belleville nia la plupart des allégations de son frère. Il n’avait point pris Nuaillé de force, mais, ayant appris qu’il y avait des gens de guerre étrangers dans la place, il s’y était rendu pour la préserver et au besoin pour résister aux occupants. Des malveillants, par leurs rapports mensongers, avaient excité son père contre lui. Il peut se faire qu’il lui ait gardé rancune quelque temps. Mais à son lit de mort, ayant toute sa connaissance et « l’entendement sain », il déclara qu’il voulait que chacun de ses enfants eût son droit. Quand Olivier apprit le décès de son père, il revenait de la guerre, blessé et malade de la « boce ». Arrivé à Montaigu, Jean de Belleville ne voulut pas le recevoir ni le laisser entrer au château ; il le menaça même de le frapper d’une hache. Celui-ci fut donc bien forcé d’aller coucher à l’hôtellerie, où d’ailleurs il ne brisa ni porte ni fenêtre. De là il alla loger chez sa sœur Marguerite à Rocheservière (celle-ci était mariée à Joachim de Volvire). A la Motte-Fresneau, où il se rendit ensuite, il fut reçu par le capitaine et demeura quelque temps dans la place sans faire aucun mal ; son frère vint et l’en chassa. Il fallait bien cependant qu’on lui donnât asile ici ou là, Jean de Belleville ne lui laissant lieu « où se retraire ». (Arch. nat., X Peu de jours après, par arrêt du 4 septembre 1435, le Parlement accorda au demandeur une première provision de 500 livres tournois, que Jean ne se décida à payer qu’après de nouvelles poursuites et à la fin de décembre seulement. Il consigna la somme entre les mains de Guillaume Maynart, à la Rochelle, et le lieutenant du gouverneur de cette ville en donna avis et certificat à la cour, l’informant que le dépositaire était prêt à remettre l’argent à l’ayant droit, quand il plairait à celui-ci. Un nouveau jugement, rendu le 12 janvier 1436 n.s., décida qu’Olivier devait accepter cette consignation et se payer ainsi de la provision qui lui avait été accordée, lui réservant son action en dommages et intérêts pour le retard apporté au payement. (X Puis, le 4 août 1436, la cour rendit un arrêt de récréance, accordant à Olivier de Belleville la jouissance provisionnelle, pendant la durée du procès, d’une partie des revenus de la succession paternelle : deux douzièmes sur les seigneuries de Montaigu, Belleville, Vendrines, la Lande, la Chapelle-Thémer et autres héritages nobles assis entre la Dive et la Sèvre et entre la Sèvre et la mer, et aussi dans les châtellenies de Vouvant, Mervent et Fontenay-le-Comte ; un douzième sur les terres nobles situées dans la Gâtine, réservé au défendeur le choix d’un château ou manoir noble par prérogative d’aînesse ; sur les terres de Nuaillé, Longèves, Loiré, le Breuil-Bertin, la Motte-Fresneau et autres, sises au gouvernement de la Rochelle et en Saintonge, deçà la Charente, Jean eut le cinquième et le principal château, et Olivier préleva le quart du restant ; en ce qui concernait les biens meubles et héritages roturiers, où qu’ils fussent situés, la cour en adjugeait à ce dernier le quart, et décidait que toutes ces récréances se prendraient à dater du 9 juillet 1435. (X Le procès entre les deux frères dut se terminer, comme le différend entre Jovine de Mussidan et son fils aîné (ci-dessus, p. 45, note), par un accord, aux termes duquel Olivier de Belleville fut mis en possession, entre autres biens provenant de son père, de la seigneurie de Mirambeau, dont il prend le titre dans ses lettres d’abolition. La terre de Mirambeau et celle de Cosnac avaient été vendues, le 10 octobre 1415, par François de Montbron, vicomte d’Aunay, et Louise de Clermont, sa femme, à Jean II Harpedenne, s Jean de La Rochefoucauld, s Il résulte de ce passage qu’après son échec à Saint-Maixent et après avoir été obligé d’évacuer Niort (avril 1440), Jean de La Roche avait dû se réfugier à Angoulême, dont il était capitaine. François de Montbron, baron dudit lieu et de Maulévrier, vicomte d’Aunay par suite de son mariage avec Louise de Clermont (25 mai 1403), a été l’objet d’une courte notice dans notre précédent volume (p. 79, note 2), que nous avons promis de compléter. Pour ne pas nous étendre démesurément, nous nous contenterons de renvoyer aux registres du Parlement où il est question de ce personnage, sans même entrer dans le détail de son curieux procès criminel contre le sire de Sainte-Sévère. (Arrêt du 4 avril 1426, X François de Montbron eut quatre fils et sept filles. La plus jeune, Brunissende, avait épousé Olivier de Belleville, le 8 décembre 1438. Elle se remaria à Arnaud de Bourdeilles qui, dit le P. Anselme, fit hommage, le 26 septembre 1456, de la terre de Mirebel (sans doute Mirambeau) au nom des trois enfants du feu seigneur de Belleville, ce qui prouverait que Brunissende de Montbron n’eut pas de postérité de son premier mari. Elle était de nouveau veuve en 1477.r de Belleville et Olivier. Ce dernier, rappelé à Montaigu, grâce à son frère, s’y rendit, mais ce fut pour s’emparer de la vaisselle et des chevaux. C’est pourquoi Jean Harpedenne persista dans son intention de le déshériter. Malgré tout, Jean tenta encore un rapprochement entre son cadet et leur père, et maintenant encore il voudrait qu’Olivier eût sa part 1a 9200, fol. 380.) Tel est, d’après les plaidoiries, le résumé des griefs mutuels des deux frères.1a 9194, fol. 122.)1a 9194, fol. 144 ; voir aussi X1a 9193, fol. 106 v° et 159 r de Belleville, moyennant le prix de 8.000 écus d’or. (Cf. notre t. V, p. 206, note.)r de Barbezieux, sénéchal de Poitou, et Olivier de Belleville ne pouvaient être cousins germains que du côté maternel. La mère de Jean de La Roche, mariée dès 1382 et morte en 1404, était Rosine de Montaut, fille et héritière de Raymond de Montaut, seigneur de Mussidan, Montendre, Montguyon, Sainte-Néomaye (dont il fut débouté) et Blaye, partisans des Anglais (sur lequel, voy. notre t. IV, p. 150, note), et de Marguerite d’Albret. D’autre part, on a vu que la seconde femme de Jean II Harpedenne, sire de Belleville, mère de Jean et d’Olivier Harpedenne, dits de Belleville, se nommait Jovine de Mussidan (cf. notre t. VII, p. 188, note, et ci-dessus p. 45, note). On pourrait en conclure que cette dernière était la sœur de Rosine de Montaut-Mussidan. Cependant, dans une plaidoirie contre Jean de Belleville, son fils aîné, au sujet de son douaire, Jovine dit « qu’elle est de l’ostel d’Armeignac et de Lebret (Albret) et estoit seule fille et heritiere du seigneur de Mucidan, de Blaye, de Sainte, Nomoye, du Couldray-Salebart et d’aultres plusieurs belles terres ». (Arch. nat., X1a 9200, fol. 370 v°.) Cette assertion pourrait s’expliquer en ce sens que les sœurs de Jovine étaient alors décédées et qu’elle restait seule fille du sr de Mussidan ; elle était bien de la maison d’Albret, mais par sa mère. Une autre fille de Raymond de Montaut, sr de Mussidan, Marthe, avait épousé, le 5 février 1396 (1397 n.s.) Nicolas de Beaufort, seigneur de Limeuil, tige des vicomtes de Turenne de cette maison.2a 21, fol. 46 v°, 47.) Le vicomte d’Aunay fut encore poursuivi au civil par Colette Coustaut, veuve de Jean François, écuyer, comme tutrice de leurs enfants, Guillon, Louis et Aliénor, au sujet des fiefs de Saint-Georges, le Grand-Pontereau et de certaines terres mouvant du seigneur de Chantemerlière. (Plaidolries des 14 juin et 7 juillet 1423, arrêt du 15 juillet 1424, X1a 9190, fol. 300 v° ; X1a 9197, fol. 212, 224 v°, 250.) Il eut aussi à soutenir un long procès criminel contre Hardy Savary, chevalier, qui se plaignait d’excès et violences dont il avait été victime de la part des officiers de la baronnie de Maulévrier, dans sa seigneurie de « la Crislouère », la Crilloire (17 juin et 3 novembre 1427, 19 février 1428, 14 août 1428, 21 novembre 1429, X2a 18, fol. 138 et 176 ; X2a 21, fol. 74, 84 v°, 96 v°, et le même registre, aux dates des 6 avril, 10 juin, 17 juillet et 12 décembre 1433 ; arrêt du 8 avril 1434, X2a 20, fol. 57.) Voir aussi deux actes relatifs au vicomte d’Aunay dans la coll. de dom Fonteneau, le premier du 10 juillet 1412, le second du 11 juin 1438. Citons enfin un aveu rendu par Guillaume Odart, pour une partie de la seigneurie de Cursay, à François de Montbron, comme baron de Maulévrier, le 3 juin 1447. (Arch. nat., P. 3412, fol. 7.) Le vicomte d’Aunay vivait encore en 1470.e
Ainsi signé : Par le roy, ès requestes par lui tenues. Pichon. — Visa. Contentor. Charlet.
Lettres d’abolition en faveur d’Alain Eschellé, écuyer, demeurant à la Mothe-Saint-Héraye, pour les violences, pillages et tous autres excès de guerre dont il a pu se rendre coupable depuis la bataille d’Azincourt.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu Ce nom se trouve aussi écrit Eschallé ou de Leschallé ( Jean I Jean sire de Fontaines en Anjou (Fontaine-Guérin), que les On n’a rien pu trouver sur cette affaire de Bourg, qui semble cependant avoir eu une certaine importance, puisqu’il y eut huit cents prisonniers. Le P. Anselme, dans les quelques lignes qu’il consacré à Jean de La Rochefoucauld, s A Verneuil (17 août 1424), Jean II duc d’Alençon, fils de Jean I Cette expédition dirigée par Charles VII, alors qu’il était encore dauphin, fut marquée par les sièges et la réduction des villes de Nîmes et du Pont-Saint-Esprit. Parti de Lyon le 21 décembre 1419, Charles était de retour à Poitiers le 8 juin 1420. (Cf. de Beaucourt, er duc d’Alençon, comte du Perche, vicomte de Beaumont, etc., surnommé le Sage, né au château d’Essay, le 7 mai 1385. A la journée d’Azincourt (25 octobre 1415), où il avait le commandement de l’armée, il succomba, mais après avoir vaillamment combattu et tué de sa main le duc d’York.r de Fontaines. (Le cr de Barbezieux (le sénéchal de Poitou), dit qu’il rendit de grands services à Charles VII dans les guerres contre les Anglais, et particulièrement à la défense de la ville de Bourg. S’agit-il de Bourg-sur-Charente ou de Bourg-sur-Gironde ? Cette dernière place qui resta au pouvoir des Anglais jusqu’au 29 mai 1451, que Dunois la força à capituler, pourrait avoir été le but de cette attaque infructueuse, à une date et dans des circonstances restées inconnues.er (tué à Azincourt) et de Marie de Bretagne, fut fait prisonnier par les Anglais ; il ne recouvra la liberté qu’en 1427, après avoir payé une grosse rançon. (Sur ce personnage, cf. le vol. précédent, p. 406, note.)e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. E. Duban.
Rémission octroyée à Thibaut Paynnot, écuyer, demeurant en l’île de Magné près Niort, pour tous les excès qu’il avait pu commettre pendant les expéditions militaires auxquelles il avait pris part.
Charles, etc., savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé Thibaut Paynnot, escuier, demourant en l’Isle de Maigné près Nyort, contenant que, comme dès son jeune aage, en ensuivant le fait des nobles, nous ait bien et loyaument servy ou fait de noz guerres à l’encontre de noz anciens ennemis et adversaires les Anglois, tant soubz et en la compaignie de Antoine de Vivonne, co-seigneur de Bougouin et d’Iteuil, dont il fit hommage en 1425, fils aîné de Jean, seigneur de Bougouin, et de Marguerite de la Rochandry. Son dévouement à Richemont lui valut la haine de La Trémoïlle et lui coûta la vie. Par arrêt du Parlement en date de Poitiers, le 8 mai 1431, il fut condamné à mort pour avoir entrepris contre l’autorité du roi, en complotant de se saisir, de concert avec le vicomte de Thouars et le sire de Lezay, de la personne de La Trémoïlle. Dans cet arrêt sont aussi visés d’autres crimes, pour lesquels il avait obtenu des lettres de rémission. (Original, Arch. nat., J. 366, n° 3.) Antoine de Vivonne fut décapité ce même jour, ainsi qu’André de Beaumont, s Capitaine de Mareuil-sur-Lay pour Georges de La Trémoïlle, Louis Frontdebeuf, d’une famille noble du Bas-Poitou, prit part aux entreprises contre les places du connétable de Richemont, de 1427 à 1433. Le chartrier de Thouars renferme, ou du moins renfermait un acte de ce personnage, daté du 8 janvier 1431 (s.d. 1432 n.s.), mentionné dans Guillaume Chabot, écuyer, 4 Remarquons en passant que Georges de La Trémoïlle est dit défunt dans ces lettres d’avril (avant le 17) 1446, alors que la date de son décès indiquée par tous les auteurs serait le 6 mai de cette année. La présence de Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, au siège de Pontoise est mentionnée déjà dans un autre acte publié dans ce volume. Gautier de Brusac, écuyer d’écurie de Charles VII, ou plutôt son neveu, Pierre de Brusac. (Voy. ci-dessus, p. 221, note 1, à propos d’un acte de décembre 1445, dans lequel Gautier est dit décédé.) Un oncle et un frère de Pierre de Brézé, s Il y eut plusieurs « voyages » de Conches pendant le règne de Charles VII. Il est sans doute fait allusion ici à l’expédition dirigée par Pierre et Jean de Brézé et Robert de Flocques, et qui eut pour résultat la prise de cette place (octobre 1440) et le relèvement de ses fortifications. (Le héraut Berry, C’est-à-dire le siège que Jeanne d’Arc victorieuse contraignit les Anglais à lever (8 mai 1429). Vouvant, Fontenay-le-Comte et Mervent appartenaient au connétable de Richemont, la première et la troisième comme faisant partie de la succession de Parthenay, qui lui avait été donnée à plusieurs reprises, et Fontenay à cause de sa femme, la duchesse de Guyenne, à laquelle Charles VII l’avait engagée à titre de douaire, le 9 mars 1425 (vol. précédent, p. 423). Quant aux trois autres places, elles faisaient partie de la confiscation d’Isabelle de Vivonne, veuve de Charles de Bretagne, s L’entreprise exécutée par Jean de La Roche et le frère de La Hire contre la place de Mervent, en juin 1432, a été relatée quelques pages plus haut (p. 272, et note 4).r de Lezay. Il avait épousé Jeanne de Martreuil, fille de Guillaume, sr d’Aysie, dont il n’eut pas d’enfants. Charles VII fit don de ses biens confisqués à Jean, sr de Bougouin, et à François de Vivonne, ses frères, par lettres patentes du 7 octobre 1434, entérinées au Parlement de Poitiers, le 22 janvier 1435 n.s. (X1a 9194, fol. 88 v°.)e fils de Géheudin, chevalier, seigneur de Pressigny, la Roussière, etc., et de Jeanne de Sainte-Flaive. Du père il a été question longuement dans notre t. VI des extraits du Trésor des chartes, p. 66, 85 ; on a vu qu’il eut neuf enfants. Quant à Guillaume, nous avons aussi rencontré son nom précédemment. Renchérissant sur les mœurs corrompues des gens de guerre de la première moitié du er de la Flocellière, dont ils avaient pillé et incendié l’hôtel de la Coudraye à Luçon, ville où Tristan commandait pour La Trémoïlle. (Cf. notre précédent vol., p. 2, note, et p. 194, note.) Nous mentionnerons encore quelques-uns des méfaits de Guillaume, d’après les registres du Parlement. Il eut à soutenir un très long procès (1430-1446) contre Jean Jousseaume, sr de la Geffardière, comme tuteur des enfants mineurs de feu Jean Jousseaune, écuyer, seigneur de la Forêt-sur-Sèvre et de Commequiers. Perceval Chabot, qui avait épousé Jeanne de L’Isle, la veuve de ce Jean, sr de la Forêt, s’était emparé de force du château de Commequiers au détriment des mineurs, et y maintenait une troupe armée. Dans cette affaire, Guillaume avait été complice des violences de son frère. Cette procédure est beaucoup trop longue pour que nous entrions dans de plus grands détails, et nous nous contenterons de renvoyer aux registres où ils sont consignés. (Arch. nat., X1a 8604, fol. 147 ; X1a 9192, fol. 196 ; X2a 20, fol. 67 ; X2a 21, fol. 130 v°, et à la date du 9 mars 1436 n.s. : X2a 22, aux dates des 20 août et 19 décembre 1437, 16 janvier, 2 mars et 16 juillet 1439 ; X2a 23, fol. 60 v°, 247, 268 v°.) Guillaume et Perceval s’étaient rendus coupables de crimes plus graves contre Jean Buor, chevalier, seigneur de la Gerbaudière, et Maurice Buor, son fils. Ajournés pendant plusieurs années, ils refusèrent de comparaître, firent constamment défaut et se laissèrent condamner par contumace, le 7 juin 1432. Ils avaient à répondre d’un vol à main armée commis, au mois de novembre 1421, dans une maison de la Chaize-le-Vicomte appartenant à Jean Buor, qui était capitaine de cette place pour le vicomte de Thouars. Dans le même temps, vers la saint Martin de cette année, Maurice Buor, alors jeune écuyer, âgé d’environ dix-huit ans, se rendant, avec un serviteur, de la Chaize aux Herbiers, près des parents de sa femme, fut attaqué en route par une douzaine d’hommes à la solde des deux frères Chabot, non loin de l’Herbergement, dont Perceval était capitaine. Il fut frappé et blessé grièvement d’un coup de lance par le milieu du corps ; tombé à terre, ses agresseurs lui portèrent de nouveaux coups, le dépouillèrent de son cheval, de celui que montait son serviteur, de ses armes et de 1000 écus qu’il portait sur lui. Les malfaiteurs, qui avaient à leur tête un nommé Estourneau, connu pour être lieutenant des Chabot à l’Herbergement, se réfugièrent avec le produit de leur vol dans les forteresses de Puybéliard et de Saint-Michel-en-l’Herm, où commandaient aussi Guillaume et Perceval. (X2a 20, fol. 51 ; X2a 21, fol. 182.) Dans d’autres notes de ce volume, on trouvera encore des renseignements de même nature sur les agissements des frères de Guillaume Chabot. Après s’être fait, pendant plusieurs années, l’instrument des haines de Georges de La Trémoïlle, Guillaume Chabot finit par devenir son ennemi. L’évêque de Luçon poursuivant La Trémoïlle qui s’était arrogé le droit de mettre des garnisons dans cette place et dans celle de Moutiers-sur-Lay, et d’en nommer les capitaines, contrairement aux justes prétentions de l’évêque, ces deux forteresses furent placées sous la main du roi, pendant la durée du litige, et Guillaume accepta, avec un de ses frères, de garder Luçon au nom de la cour. Georges voulut alors impliquer les deux frères dans le procès qu’il soutenait contre l’évêque et les fit assigner en personne devant le Parlement. L’avocat de ceux-ci représenta qu’en résistant aux entreprises de La Trémoïlle, ils n’avaient fait qu’exécuter leur commission. (Acte du 15 mai 1439, X2a 22, à la date.) On peut voir d’autres documents relatifs à Guillaume Chabot, mentionnés dans la généalogie de cette maison. (e édit., t. II, p. 189.)r de la Varenne, sénéchal de Poitou, portant tous deux le prénom de Jean, se distinguèrent dans les guerres de Charles VII. Le premier ayant été tué à la prise d’Evreux, l’an 1442, c’est plutôt du second qu’il s’agit ici. Jean de Brézé, troisième fils de Pierre Ier et de Clémence Carbonnel, fut capitaine de Louviers, bailli de Gisors, dirigea l’entreprise sur le Pont-de-l’Arche, assista au siège de Château-Gaillard en 1449 et accompagna le sire de la Varenne, son frère, dans l’expédition qu’il conduisit en Angleterre, l’an 1457.r d’Avaugour, qui avait été attribuée à Richard de Bretagne, comte d’Étampes, frère du connétable, et donnèrent lieu à un long procès entre la dame d’Avaugour, d’une part, Richard, puis, après sa mort (1438), son fils François, comte d’Étampes, d’autre part. (Voy. les plaidoiries du 29 juillet 1434, Arch. nat., X1a 9200, fol. 27.)cme
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. E. Duban.
Lettres d’abolition en faveur d’Hélyot Bonnel, homme de guerre, natif du Périgord, pour tous les excès dont il s’est rendu coupable pendant le long temps qu’il servit « soubz feu Jehan de la Roche et autres capitaines, tant qu’ilz ont esté noz vraiz obeissans et tenu nostre party. Toutesfoiz n’a il point esté avec ledit de la Roche ne aucuns des diz autres capitaines, tant qu’ilz ont esté à l’encontre de nous… Donné à Chinon, ou mois d’avril l’an de grace mil e
Lettres d’abolition octroyées à Léonard Boinchaut, écuyer, pour tous les excès dont il s’est rendu coupable pendant les dernières guerres.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de Leonard Boinchaut, dit la Picque, escuier, contenant que dès son jeune aage il a commancié à suir les guerres et en icelles nous a serviz par long temps, tant à nostre sacre et couronnement, en la frontiere de noz ennemis et adversaires les Anglois, à l’encontre d’iceulx et d’autres tenans lors leur party, oultre les rivieres de Seine et Yonne, où il fut et demoura continuelment par l’espace de trois ou quatre ans, monté et souffisamment habillé en la compaignie du feu sire de Boussac, lors mareschal de France Jean de Brosse, seigneur de Boussac et de Sainte-Sévère, dit le maréchal de Boussac, né en 1375, conseiller et chambellan de Charles VII, avait été nommé maréchal de France en juillet 1426, grâce au connétable de Richemont, dont il servit le plus souvent les intérêts. Il mourut en 1433. Sa fille Marguerite épousa Germain de Vivonne, s La famille de Saint-Savin était possessionnée en Poitou et dans le Limousin, particulièrement dans cette dernière province. Pierre de Saint-Savin, écuyer, rendit un aveu à Jean de France, duc de Berry et comte de Poitou, le 12 mars 1404 n.s., pour son hébergement de l’Age-Gandelin (commune de Leigne) et autres fiefs mouvant de Montmorillon. ( Bernard d’Armagnac, comte de Pardiac, fils de Bernard VII comte d’Armagnac, pourvu par Charles VII du comté de la Marche, en 1435, au lieu de son beau-père (ci-dessus, p. 152, note 1).r d’Aubigny, et lui apporta les terres d’Ardelay et de la Châtaigneraye. (Cf. notre vol. précédent, p. 282, note.)1* 2171, p. 617.) Jean de Saint-Savin, chevalier, sr de la Grange, fut pourvu par lettres données à Paris, le 24 juillet 1418, des offices de sénéchal de Limousin et de capitaine d’Esse. Le 6 août suivant, le roi manda au Parlement que le nouveau sénéchal était dans l’impossibilité de venir faire à la cour le serment requis et accoutumé, mais que néanmoins il devait jouir dudit office et des gages y attachés. (X1a 63, fol. 11 v°.) Quant à Galehaut, nommé ici à l’occasion du siège de Château-Ponsac, il est mentionné à plusieurs reprises, mais avec peu de détails, sur le registre criminel et sur le registre civil du Parlement de l’année 1435. Le mercredi 18 mai, « messire Galaut de Saint-Savin, chevalier », assura de lui et des siens Jean Archambaut, prêtre, Raymond de Vallée, prêtre, et Jean Gigaut le jeune, et les leurs, aux us et coutumes de France. Et le 28 du même mois, on lit que Jean Gigaut s’est départi ès mains de maistre Guillaume Letur dudit assurement. (X2a 21, aux dates.) Le 15 juillet suivant, Galehaut de Saint-Savin, qui était appelant d’une sentence du sénéchal de Limousin, en matière civile, donnée au profit de Jean Aigrespée, écuyer, veuf d’Anne de Saint-Savin, comme curateur de ses trois fils, Audebert, Jean et Ithier, et ayant le bail et gouvernement de ses deux filles Marguerite et Jacquette, fit requérir la cour de l’admettre au bénéfice des lettres d’état accordées à tous ceux qui se rendaient, pour le service du roi, à Arras, où avaient lieu le congrès et les négociations qui aboutirent à la conclusion du traité de paix avec le duc de Bourgogne. Galehaut offrait de fournir un certificat du comte de Vendôme, à la suite duquel il prenait part à ce voyage. Le 27 juillet, la cour décida qu’il aurait un délai de huit jours pour en faire la preuve, soit par lettres, soit par témoins, malgré l’opposition de l’avocat de la partie adverse, motivée sur ce qu’il s’agissait d’un procès écrit ne donnant lieu à aucune nouvelle information, et dans lequel il ne restait plus qu’à conclure. (X1a 9201, fol. 193 ; X1a 9194, fol. 108.)e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Rémission en faveur de Louis de Segrie, écuyer, de la Motte-d’Usseau, qui avait fait mettre à mort le nommé Baudart, séducteur de sa femme, et l’instigateur de cette trahison, maître Guérin, et maltraité François Gébert, parce qu’il avait obtenu de sa fille bâtarde une promesse de mariage, signée de sa main.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé Loys de Segrie, escuier L’an 1433, les officiers du vicomte de Châtellerault, en tête desquels est nommé Louis de Segrie, s’étaient rendus coupables de « grans desobeissances et autres excès, crimes et delictz, en la ville de Chastelairaut et ailleurs, tant sur l’execucion des arrestz de la court et autres lettres royaux, et contre les executeurs d’icelles. » Les poursuites étaient motivées, entre autres, par des violences exercées contre un huissier du Parlement qui s’était présenté, avec mission de se faire délivrer une jeune héritière de Poitiers séquestrée à Châtellerault. Il s’agissait de Guillemine Berlant, dame des Halles de Poitiers, fille née posthume de Turpin Berlant, mort devant Gallardon, qui, étant sous la tutelle de son aïeule maternelle, Jeanne Boutaut, avait été enlevée par Pierre Berlant, son oncle. (Voir Arch. nat., X Le comte d’Aubmarle. Il s’agit de Jean d’Harcourt, comte d’Aumale et de Mortain, né le 9 avril 1396, fils de Jean VII (voir la note suivante) et de Marie d’Alençon. Ordonné capitaine des ville et château de Rouen et de la forteresse de Mont-Sainte-Catherine, le 15 avril 1417 (anc. mém. de la Chambre des Comptes H, fol. 86), puis lieutenant et capitaine général en Normandie, il se signala à la journée d’Azincourt, au combat de Cravant et à la bataille de Verneuil (17 août 1424), où il fut tué. Le comte d’Aumale ne laissa qu’un fils bâtard, Louis d’Harcourt, dit le bâtard d’Aumale, qui devint archevêque de Narbonne en 1452. Jean VII comte d’Harcourt et d’Aumale, redevenu vicomte de Châtellerault à la mort de son frère Louis, archevêque de Rouen, en 1422 (cf. notre vol. précédent, p. 437 note), avait fait ses premières armes au siège de Taillebourg (1385), où il fut fait chevalier de la main du duc Louis de Bourbon, son oncle, qu’il accompagna dans l’expédition de Barbarie (1390). Il se distingua à Azincourt, où il resta prisonnier des Anglais. Il mourut le 18 décembre 1452, à l’âge de quatre-vingt-deux ans, ne laissant que deux filles légitimes de son mariage avec Marie, fille de Pierre II comte d’Alençon et du Perche, mariée le 17 mars 1389, décédée avant 1418. Nous retrouverons ci-dessous Jean VII d’Harcourt à l’occasion de lettres de juin 1447, où il est question de la vente qu’il fit à Charles d’Anjou de la vicomté de Châtellerault. Citons ici quelques actes inédits concernant ce personnage. Le comte d’Harcourt ayant obtenu de Charles VII des lettres portant qu’il tiendrait en pairie, sa vie durant, la vicomté de Châtellerault et la terre de Mézières-en-Brenne, le Parlement en repoussa l’entérinement par arrêt motivé en date du 21 juin 1429. (Arch. nat., X Le texte porte 1a 9200, fol. 206, 230, 241 v°, aux 18 février, 4 et 31 mai 1434.) La cour ne pouvait laisser braver aussi audacieusement son autorité ; d’autre part, elle était tenue à de grands ménagements vis-à-vis d’un puissant personnage comme le vicomte de Châtellerault, qui couvrait ses officiers. Dans d’autres circonstances, elle avait rencontré la même résistance à ses ordres, et la répression n’avait pas toujours été possible. Un échec était encore à craindre cette fois. Aussi les curieuses délibérations consignées sur le registre du conseil au sujet de cette affaire montrent bien l’extrême embarras de la cour. Le 8 février 1434 n.s., elle donna toute liberté au premier président d’écrire à Jean d’Harcourt, de lui faire toutes les remontrances, de lui déclarer que les informations seraient poursuivies et que le roi serait instruit de la gravité et des conséquences de cette rébellion. Le lendemain, on se ravise et on charge Hugues de Combarel, évêque de Poitiers, et Maurice Claveurier, lieutenant du sénéchal, de voir, « e Robert des Roches. » C’était une défaite. En ce qui touchait le procès intenté par les parents de Guillemine Berlant contre ceux qui la détenaient de force, les parties pouvaient continuer leurs poursuites et requérir ce que bon leur semblerait. En attendant, on avertirait décidément le roi et son conseil de ce qui se passait à Châtellerault. (X2a 21, aux 8, 9 et 17 février et 2 mars 1434 n.s. ; cf. aussi Didier Neuville, 1a 9199, fol. 170.) Une contestation s’était élevée entre Hugues de Combarel, évêque de Poitiers, et Jean d’Harcourt au sujet d’un boulevard et d’une palissade que ce dernier avait récemment fait construire sur une motte entre son château d’Harcourt à Chauvigny et le château de l’évêque. Or cette motte devait rester neutre, la possession en ayant depuis un temps immémorial été réclamée par les deux parties, sans que la question ait été réglée. De plus, le comte avait fait ouvrir dans son dit château une poterne qui gênait son voisin. Un accord amiable termina ce différend, le 30 juin 1435. Le vicomte de Châtellerault consentit à faire démolir le boulevard et la palissade, et les deux parties s’engagèrent réciproquement à n’édifier jamais aucun ouvrage sur la motte de terre contestée. En revanche et par déférence, l’évêque consentit que la poterne subsistât, tant que vivrait Jean d’Harcourt. Mais aussitôt après le décès de celui-ci, elle serait murée, et le capitaine actuel du château et ses successeurs devaient jurer qu’ils la feraient fermer à la mort de leur seigneur. Celui-ci promit en outre de ne jamais mettre en garnison dans le château d’Harcourt des ennemis de l’évêque. Fait à Châtellerault le 19 février 1435 n.s., cet accord fut enregistré au Parlement le 30 juin suivant. Il est signé de Jean Bonneau, secrétaire de l’évêque, et de Pierre Thoreau, secrétaire du comte, en présence de Geoffroy Vassal, chantre de l’église de Poitiers, conseiller du roi, Jean Chastaignier, général des finances, Guillaume Charrier, doyen de l’église de Mehun-sur-Yèvre, receveur général des finances, Maurice Claveurier, lieutenant du sénéchal de Poitou, Jean d’Annebaut, Jean de Troussenville, Pierre d’Aloigny, Jean de Jaunay, Séguin de Puygiraut, chevaliers, Jean Havart, Janotin Adam et François de Combarel, écuyers. (X1c 149, au 30 juin 1435.) Par acte du 25 juillet 1439, daté aussi de Châtellerault, Jean d’Harcourt, qui venait de fonder une messe quotidienne à perpétuité pour le salut de son âme, au grand autel de l’église Notre-Dame de cette ville, y ajouta cette disposition que quatre enfants de chœur viendraient, à l’issue de chaque messe, chanter un e
Ainsi signé : Par le roy, Monseigneur le daulphin, vous, le conte de Tancarville Guillaume d’Harcourt, comte de Tancarville, vicomte de Melun, etc. (Voir ci-dessus, p. 127, note.) Pierre de Brézé, s Élie de Pompadour, d’une famille noble du Limousin, fut d’abord conseiller au Parlement de Poitiers. Charles VII ayant mandé à la cour qu’il désirait le pourvoir d’un office de conseiller clerc, celle-ci répondit, le 30 décembre 1429, que s’il plaisait au roi lui en donner lettres, elle le tenait pour élu. Pompadour fut reçu le 29 janvier suivant. Nommé évêque d’Alet le 18 février 1448, il fut transféré le 29 novembre 1454 au siège épiscopal de Viviers, qu’il occupait encore en 1478. Jean Le Boursier, chevalier, seigneur d’Esternay, conseiller et chambellan du roi, fut aussi pourvu, vers 1449, de la charge de général des finances qu’il exerçait encore le 13 décembre 1460. Pendant les dix dernières années du règne de Charles VII, il fut mêlé à un grand nombre de négociations diplomatiques et remplit diverses ambassades importantes. (Cf. de Beaucourt, r de la Varenne, sénéchal de Poitou. (Ci-dessus, p. 178, note 2.)
Lettres d’abolition en faveur de Colas Sicaud, écuyer, serviteur du dauphin, pour les pillages, détrousses et autres excès commis à la guerre, sous Jean de La Roche et autres capitaines, en divers lieux du royaume.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de nostre bien amé Colas Sicaud, escuier, serviteur de nostre très chier et très amé filz le daulphin de Viennoys, contenant que dès son jeune aage, en ensuivant le fait des nobles et mesmement de ses predecesseurs, il nous a bien et loyaument servy ou fait de noz guerres à l’encontre de noz ennemys et adversaires les Anglois, et en icellui nostre service a exposé son corps en maintes bonnes besoingnes, sieges, raencontres et destrousses faictes sur et à la confusion de nos diz ennemys, et frayé et despendu la pluspart de ses biens et chevance, tant soubz et en la compaignie de feu Jehan de la Roche, en son vivant nostre seneschal de Poictou et capitaine de gens d’armes et de trait, ès frontieres de Bourdeloys et ailleurs en divers lieux de nostre royaume, que soubz plusieurs autres noz cappitaines et chiefz de guerre et mesmement soubz nostre dit fils, à la prinse de la bastille de Dyeppe Talbot étant venu assiéger Dieppe, en novembre 1442, avait fait construire devant la place une formidable bastille. La garnison française put néanmoins être ravitaillée et résista pendant neuf mois aux efforts des Anglais. Enfin parut une armée sous les ordres du dauphin, investi de la charge de lieutenant général dans les pays entre la Seine et la Somme ; il était assisté de Dunois, de Gaucourt et du comte de Saint-Pol. Dieppe fut délivrée le 14 août 1443. La suite, sauf variantes sans importance, comme ci-dessus (lettres d’abolition pour Jean Chauvet, p. 268-269). Guillaume Chaperon appartenait sans doute à la famille Chaperon de la Chaperonnière, originaire d’Anjou, dont plusieurs branches étaient établies, au Gillet Nepveu fut poursuivi au Parlement, avec deux autres sergents de la reine de Sicile à Loudun, Pierre Actonnet et Perrin Clément, Nicole Chauvet, juge, et Jean Aimé, prévôt du lieu, par Jean Grabot, prêtre, administrateur ou aumônier de la Maison-Dieu ou Aumônerie de Loudun. Ce dernier avait été condamné, par sentence du juge de la reine de Sicile, parce qu’il ne remplissait pas les devoirs de sa charge et dilapidait les biens des pauvres et des malades. Bien qu’il eût relevé appel, ses biens avaient été saisis et le temporel de la Maison-Dieu mis sous la main de la dame de Loudun. C’est pourquoi l’aumônier avait assigné, comme coupables d’« excès et attentats », le juge, le prévôt et les sergents de ladite dame, qui avaient ordonné ou exécuté la saisie. Cette affaire se termina par une transaction, enregistrée à la cour, le 7 février 1435 n.s. (Arch. nat., Xeer de Bernay et de la Fouchardière, fut aussi, vers la fin du e2a 21, aux 14 et 15 janvier 1435 n.s.)1c 149, à la date.) On trouve dans cet acte des détails intéressants sur les revenus (plus de 360 setiers de froment, vingt pipes de vin et 50 livres en deniers par an) et sur le fonctionnement de cet important établissement charitable.e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Chevalier. — Visa. Contentor. Charlet.
Lettres d’abolition accordées à Jean Boitet, de Villefollet en Poitou, pour les pillages, violences et autres excès par lui commis pendant les guerres.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Boitet, demourant à Villefolet en nostre païs de Poictou, chargié de femme et de trois petis enfans, aagé de Le maréchal de Rieux s’était emparé de Dieppe le 28 octobre 1435 ; Avranches, assiégée au mois de décembre 1439 par Richemont, n’avait pu être prise à cause de l’indiscipline des routiers ; Granville fut l’objet d’une tentative des Français en juillet ou août 1441, et ne fut enlevée aux Anglais qu’en novembre 1442. Mais ces places avaient été défendues ou attaquées à plusieurs reprises pendant les années précédentes, de sorte qu’il serait difficile de déterminer à quelles opérations il est fait allusion ici. En 1435, les États du Haut-Limousin se préoccupèrent d’obtenir la soumission de plusieurs places situées dans le voisinage de leur pays, et entre autres du château d’Aucor dans le Périgord, « que les Anglois avoient nagueres pris d’emblée », dont les garnisons leur causaient de graves préjudices. A plusieurs reprises, ils députèrent vers Jean de La Roche, sénéchal de Poitou, pour lui offrir les moyens pécuniaires d’entreprendre le siège de ce repaire de pillards. De son côté, le vicomte de Limoges (Jean de Penthièvre) paya comptant au sénéchal la somme de 750 livres pour l’aider dans ce projet, et Aucor fut repris de vive force aux Anglais avant la mi-août 1435. (Cf. A. Thomas, Par quittance du 4 novembre 1434, Jean de La Roche, écuyer d’écurie du roi et sénéchal de Poitou, reconnaît avoir reçu la somme de 2000 livres octroyée par les gens des trois États des pays de Poitou et de Saintonge, et faisant partie de l’aide imposée au mois d’août précédent pour mettre le siège devant la ville d’Aubeterre, « lors detenue et occupée par les Anglois ». (Bibl. nat., mss. Clairambault 194, n° 7689.) C’est donc vraisemblablement vers la fin de 1434 que cette ville fut recouvrée, quoique les chroniqueurs n’en parlent pas. Fut-elle reprise peu de temps après, ou le château demeura-t-il seul au pouvoir des Anglais ? Ce qui est certain, c’est que le château tomba au pouvoir des Français le 11 mai 1450 ; il fut livré à Jean Bureau par Bertrand de Grantmont et ses compagnons. (De Beaucourt, Mareuil, assiégé inutilement, en 1435, par Jean de La Roche, fut réduit à l’obéissance du roi trois ans plus tard. (Voir ci-dessus, p. 267, note 3.)me
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres d’abolition accordées à Pierre de Volon, écuyer, pour les pillages, détrousses et autres excès dont il s’est rendu coupable pendant les campagnes auxquelles il a pris part.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble Pierre de Volon ou de Voulon, écuyer, sur la famille duquel on ne possède que fort peu de renseignements, avait épousé Marie Janvre et avait, à cause d’elle, des possessions dans la Gâtine. Le 30 septembre 1434, il rendit aveu au connétable de Richemont de fiefs mouvant de la baronnie et du château de Parthenay, qu’il tenait à foi et hommage plein, avec la justice moyenne et basse, savoir son. « lieu et herbergement appellé Longeviniere et ses appartenances et appendences, assis en la parroisse de Mazeres, consistant tant en maisons, vergers, prés, bois, terres, etc., tenans d’une part au bois de Nucheze, d’autre aux terres de la Berthoniere, etc. ; item, une piece de pré, contenant demi quartier ; item, une piece de terre contenant une boicellée ou environ, tenant, d’une part, au chemin du Chaigne (le Chêne) à Partenay, etc., d’autre, aux terres de la Ferretiere, lesd. choses franches de disme et autres devoirs. » (Arch. nat., R La suite, sauf de légères modifications, comme dans les lettres d’abolition en faveur de Jean Chauvet (ci-dessus, n° MXCI, p. 268).1* 190, fol. 179 v°.) Ces biens appartenaient à Marie Janvre. A cette époque, c’est-à-dire dans la première moitié du ee
Ainsi signé : Par le roy, vous, les sires de la Varenne et de Precigny Pierre de Brézé et Bertrand de Beauvau. (Ci-dessus, p. 178, note 2, et p. 273, note 3.)
Lettres de rémission en faveur des deux frères Germain et Léon Chabot, écuyers, coupables de complicité dans le rapt d’Annette de Chaunay et dans divers autres crimes pour lesquels Jacques Chabot, leur frère, avait été condamné à mort et exécuté.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Germain Chabot et Lyon Chabot Jacques était l’aîné, Germain le deuxième, et Léon le troisième fils de Tristan Chabot, seigneur de Pressigny et de la Roussière, et de Jeanne de Rezay. On conserve aux Archives nationales deux aveux rendus par Germain Chabot, le 13 mai 1450, au comte de Richemont, s Guillaume Barbastre appartenait à une famille noble du Bas-Poitou, dont la généalogie n’a pas été dressée. Aux noms mentionnés par le François de Chaunay, fils unique de Guillaume et de Marie de Bauçay, fut seigneur de Chaunay, Javarzay, Champdeniers et la Motte-de-Bauçay. Il changea le nom de ce dernier fief, qui lui venait de sa mère, en celui de la Motte-Champdeniers. Catherine de La Rochefoucauld, qu’il avait épousée vers 1420, était fille de Guy, seigneur de La Rochefoucauld, et de Marguerite de Craon. Ils n’eurent qu’une seule fille, Anne ou Annette, dont le rapt par Jacques Chabot, s Quant à Annette de Chaunay, elle épousa, le 27 juin 1448, Jean de Rochechouart, chevalier, auquel elle porta tous les domaines de sa famille. On trouve dans le registre des hommages et aveux dus au connétable de Richemont que Jean de Rochechouart, au nom d’Anne de Chaumay, sa femme, fit hommage lige, à cause du château de Parthenay, de « hostel, fort lieu et terre de Champdeniers. Et paravant en faisoit hommage m On peut lire ci-dessus la relation détaillée des mauvais traitements infligés à Geoffroy Le Ferron et des voies de fait exercées contre Guy d’Aussigny par Fr. de Montcatin, capitaine de la Roche-sur-Yon (p. 247, note, et p. 251, note). On y verra la part de complicité de Jacques et de Germain Chabot dans ces violences. Ils furent tous deux compris dans le procès engagé au Parlement par le trésorier de France, après qu’il eut recouvré sa liberté, pour obtenir réparation de ses persécuteurs. Quand Germain eut obtenu ces lettres de rémission, sa cause se trouva séparée de celle des autres inculpés ; mais Le Ferron et le procureur général firent opposition à l’entérinement de cette grâce, tout d’abord devant le sénéchal de Poitou. L’affaire, renvoyée au Parlement en mai 1448 seulement (dans des plaidoiries du 11 mai 1451, il est dit que le renvoi de ladite cause fut fait il y a trois ans), traîna en longueur, Germain ayant épuisé toutes les échappatoires, tous les moyens possibles d’atermoiement, excuses pour des raisons de maladie, plus ou moins réelles, lettres d’état, mises en défaut pures et simples, puis obtention de lettres de relèvement des conséquences de ces défauts, et ensuite déclinatoire de compétence et requête à fin de renvoi au sénéchal. Nous n’entrerons point dans le détail de ces innombrables incidents de procédure. Enfin il se constitua prisonnier et la cause put être plaidée au fond le 30 mars 1452. Il ne s’agissait que de l’un des trois points visés par les lettres de rémission, c’est-à-dire les faits criminels relevés au préjudice de Geoffroy Le Ferron et de Guy d’Aussigny. Germain était défendu par Cousinot qui, malgré les efforts de l’avocat général Dauvet, obtint que son client serait admis au bénéfice de la remise de la peine criminelle. Cependant il ne put lui éviter une forte amende et la réparation civile. Germain Chabot fut condamné à payer 300 livres parisis à Le Ferron et à tenir prison jusqu’à ce qu’il eût complètement désintéressé la partie civile. Mais ce n’était pas fini. Chabot, qui ne pouvait payer cette somme, après tout ce qu’il avait déboursé pour les frais de son procès et pendant les quatre derniers mois surtout qu’il avait été obligé de séjourner à Paris, ne se souciait pas de rester indéfiniment prisonnier. Il préféra « briser son arrêt », s’échappa, retourna en Poitou et reprit du service à l’armée de Guyenne. Alors commença un nouveau procès. Le Ferron obtint un décret de prise de corps contre son adversaire pour infraction de prison et défaut de payement, et les procédures durèrent encore du 28 novembre 1452 au 26 février 1454. Germain ne put être arrêté, ne se présenta pas aux ajournements, se laissa condamner trois fois par défaut, eut encore le crédit de se faire délivrer des surséances fondées sur son absence forcée pour le service du roi, et des lettres de pardon de son infraction à l’arrêt de la cour. Il offrit toutefois la caution de Louis de Beaumont, sénéchal de Poitou, et de Louis de Rezay, son cousin maternel ; le montant de l’amende fut déposé en main de justice, et Geoffroy Le Ferron parvint, après de longues années et des dépenses considérables, à être mis en possession des 300 livres parisis qui lui avaient été adjugées. (Voir le registre X Le texte de la sentence rappelée ici n’a pas été retrouvé. Il a été dit qu’elle dut être rendue vers la fin de mars 1446 (ci-dessus, p. 244, note 2), en tout cas postérieurement au 3 février, puisqu’à ce moment Jacques Chabot était encore en liberté, et antérieurement à la date des présentes lettres (17-30 avril) dans lesquelles son exécution est constatée formellement. On sait, d’autre part, grâce à une brève mention d’un état de procès politiques, sous Charles VII, que Montcatin et Chabot furent jugés à Chinon en 1446. (De Beaucourt, r de Parthenay, connétable de France, le premier pour « son lieu et herbergement de la Roussiere, appartenances et dependences » ; le second à cause de « son lieu et herbergement de Pressigné en Gastine », ces deux fiefs mouvant du château et de la châtellenie de Parthenay. (R1* 190, fol. 54, r° et v°.) Dans le même registre on voit que Germain devait aussi l’hommage plein pour une masure et dîmée de terre, appelée la Chauvière-lès-Nouzières, sises dans les paroisses de Verruye et de Vouhé (fol. 255). Il mourut après le 25 septembre 1469, sans enfants. Son frère Léon hérita des seigneuries de Pressigny et de la Roussière et décéda au commencement de l’année 1485, avant le 6 mai, laissant un fils et deux filles de Catherine Chenin, fille unique de Gauvain, seigneur de la Jarrie.r de Pressigny, aidé de ses deux frères, est rapporté ici. On voit que cette violence fut exécutée vers la fin d’octobre 1444. Nous sommes obligé de nous en tenir au récit sommaire qui en est fait dans la rémission octroyée à Germain et Léon Chabot. François de Chaunay poursuivit bien les ravisseurs au Parlement de Paris, mais le principal coupable ayant été soustrait à la juridiction de la cour et jugé par le grand conseil, on ne trouve que les débuts de ce procès, et non les plaidoiries ni l’arrêt, qui auraient permis de contrôler la version fournie par les accusés. La première trace qu’on en relève sur les registres du Parlement remonte au 11 mars 1445 n.s. A cette date, le procureur général et François de Chaunay se firent adjuger un premier défaut contre les frères Chabot, qui n’avaient pu être pris au corps et s’étaient gardés de comparaître, quoique ajournés sous peine de bannissement et de confiscation. Les autres complices poursuivis étaient : Mathurin Dupuy, Jacques de La Boutaille, Colas Jay, un nommé Jacquet, Colas Bernard, maître Eustache [Blanchet], Olivier Hémonnet, Jean de Saint-Caudon, un appelé le Grand Jehannin, [Guillaume] Levron, Me Alain [de Coëtquen], André Nanin et Benoit Texier. Plusieurs de ceux-ci ayant été compromis aussi dans l’affaire de séquestration de Geoffroy Le Ferron par François de Montcatin, capitaine de la Roche-sur-Yon (voy. ci-dessus, p. 247, note, et p. 251, note), nous avons pu rétablir leurs noms quelque peu défigurés sur ce registre. Le 15 avril suivant, jour de nouvelle assignation, Jean David, tondeur de draps, demeurant à la Roche-sur-Yon, vint 2a 24, aux dates susdites.) Dès lors il n’est plus question de ce procès sur les registres. Jacques ayant été condamné à mort par le conseil et exécuté, il ne fut sans doute pas fait de nouvelles poursuites contre ses complices, et Germain et Léon Chabot jouirent de tout le bénéfice de leur rémission.re François de Chaunay, chevalier, père de la dite Anne. » (R1* 190, fol. 270 v°.) Celle-ci décéda à Javarzay, le 14 juillet 1477, suivant le e édit., t. II, p. 332.2a 25, aux 8 juin 1450, 11 mai, 17 et 22 juin 1451, 30 mars et 28 novembre 1452, 26 février et 7 mai 1453, 21 et 26 février 1454.) Nous verrons ailleurs la réparation qu’il obtint des autres complices de François de Montcatin. (Rémission en faveur de Jean de La Brunetière, ci-dessous, mai 1446, p. 352.)e
Ainsi signé : Par le roy, les sires de la Varenne, de Precigny et de Blainville Pour ces trois personnages, cf. ci-dessus, p. 178, note 2, 220, note 4, et 273, note 3. Regnaut du Dresnay, lieutenant de Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou. Il a été l’objet d’une note dans un autre endroit du présent volume (ci-dessus p. 178, note 1).
Lettres d’abolition en faveur de Pierre Massias, compagnon de guerre, demeurant à Tillou en Poitou, pour les pillages et excès dont il s’est rendu coupable pendant les campagnes auxquelles il a pris part.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Pierre Massias, compaignon de guerre, aagié de quarante ans ou environ, à present demourant en la parroisse de Taillou en Poictou, contenant que dès son jeune aage il nous a servy en noz guerres, tant en Le Sur Gautier de Brusac, cf. ci-dessus, p. 221, note. Les historiens disent que la ville de Mussy-l’Évêque ou Mussy-sur-Seine fut réduite à l’obéissance de Charles VII au mois d’avril 1431, mais sans fournir aucun détail sur cette opération militaire. En juillet suivant, le maréchal de Bourgogne réunissait des troupes pour faire le siège de cette ville, mais il en fut détourné par d’autres soins du côté du Nivernais et se contenta de commettre Jacques d’Aumont à la garde de Châtillon-sur-Seine, pour obvier aux courses que les soudoyers de la garnison de Mussy faisaient dans les environs. (Boutiot, Il ne peut être fait allusion ici qu’à la Ce fut au mois de décembre 1439 que Richemont marcha sur Avranches avec le maréchal de Lohéac et le duc d’Alençon, et mit le siège devant cette ville. Le manque d’artillerie et d’argent, d’une part, et d’autre part le grand nombre de routiers qu’il avait emmenés avec lui, pour en débarrasser les environs de Paris, et dont l’indiscipline ordinaire était encore accrue par le mécontentement causé à tous les gens de guerre par la récente ordonnance promulguée à Orléans pour la réforme de l’armée, furent cause de l’échec complet du connétable. ( La suite comme dans les lettres d’abolition octroyées à Jean Chauvet (ci-dessus, n° MXCI, p. 268.)ce
Ainsi signé : Par le roy, vous et autres. Chaligaut. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres d’abolition en faveur de Jean Marin, homme de guerre, du Poitou, pour tous les pillages et violences auxquels il a pris part, depuis qu’il fut en âge de porter les armes.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de Jehan Marin, homme de guerre, aagé de Richard de Gontaut avait obtenu de Charles VII, en 1431, des lettres de restitution de la terre de Badefol de Cadouin ; cependant la place fut occupée par Gantonnet d’Abzac, partisan des Anglais jusqu’en 1435, que Richard l’assiégea et fit la garnison prisonnière. (L. Dessalles, Jean, fils bâtard de Georges de La Trémoïlle. (Ci-dessus, p. 274, note.) Louis d’Estouteville avait essayé de surprendre Avranches, dont Sommerset était capitaine, en juillet-août 1441, et cette ville fut encore les années suivantes le but d’autres tentatives infructueuses ; elle ne fit sa soumission qu’en mai 1450.r de Coignac, contiennent des renseignements sur la prise de cette ville et d’autres places du Périgord, entre autres Bannes. (JJ. 178, n° 219.)e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres d’abolition en faveur de Jean Raymon, écuyer, panetier du dauphin, et de Bernard de La Fosse, écuyer, pour tous les excès de guerre par eux commis depuis l’abolition qui leur avait été octroyée, comme complices de Guy de La Roche dans la rébellion des princes contre l’autorité royale.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de noz bien amez Jehan Raymon, escuier Jean Raymon (Raymond ou Rémon) était capitaine de Frontenay-l’Abattu en 1435. Cette place avait été donnée par lettres de Charles V, du mois de septembre 1378, ainsi que le comté de Benon, à Pernelle vicomtesse de Thouars, en échange des deux tiers du comté de Dreux. (Cf. notre t. V, p. 82 et suiv.) Elle passa, à la mort de celle-ci, avec le reste de sa succession, à Pierre d’Amboise, puis à Louis d’Amboise, et par conséquent fut confisquée, de même que les autres biens du vicomte de Thouars, par l’arrêt du 8 mai 1431. On sait qu’une partie de cette confiscation fut donnée à Georges de La Trémoïlle, qui se réserva, en outre, la garde des places qui devaient revenir au s Bernard de La Fosse est nommé dans les lettres d’abolition du 9 avril 1431, comme faisant alors partie de la compagnie de Jean de La Roche et devant bénéficier avec lui de la grâce royale (ci-dessus, p. 15). Les lettres de rémission dont il est question avaient été octroyées, le 14 septembre 1440, à Jean de La Roche, Guyot de La Roche, son frère, et à plusieurs autres chevaliers et écuyers qui avaient pris part à la Praguerie. Le texte ne s’en est pas conservé, mais elles sont mentionnées d’une façon plus explicite dans l’abolition accordée audit Guy de La Roche et à plusieurs de ses complices en juin 1446 (ci-dessous, n° MCXIX, p. 364). Ce que Jean Raymon ne rappelle pas, c’est que depuis il avait continué à porter les armes contre le roi et s’était rendu coupable de nouveaux actes de violence et de pillage, pour lesquels il avait encouru une condamnation au bannissement et à la confiscation. (Lettres données à Niort, le 24 janvier 1442 n.s., dont il sera parlé plus loin.) Il s’agit de la formidable bastille que Talbot avait fait construire et armer, dit-on, de deux cents pièces d’artillerie pour battre la place de Dieppe. Le dauphin, dépêché au secours de cette ville, força les Anglais à lever le siège, le 15 août 1443 (cf. ci-dessus, p. 309, note). Au printemps suivant, Charles VII envoya son fils dans le midi contre Jean IV, comte d’Armagnac, et le capitaine espagnol Salazar qui commandait pour ce seigneur dans le Rouergue et l’Armagnac. Jean Raymon accompagna aussi le dauphin dans son expédition contre les Suisses (1444-1445), comme il le dit plus bas. M. Tuetey a publié un état de la maison de Louis pendant cette campagne, et Raymon y est nommé en effet, avec la qualité de panetier. ( Le texte de ces lettres d’abolition est imprimé dans r de Jonvelle, son frère, dont la femme était une sœur de Louis d’Amboise. On peut en conclure que le favori de Charles VII usait de Frontenay comme de sa seigneurie, et par suite que Jean Raymon était à son service. Le 10 mars 1435, la cour de Parlement ordonna que le capitaine de Frontenay-l’Abattu comparaîtrait, le 1er avril suivant, en personne, pour répondre au procureur du roi et à messire Jean Le Boursier, chevalier, « sur certains excès qu’ilz lui imposoient à cause de la prise d’un cheval, et proceder, etc. » Puis, le 12 mai, Jean Raymon fut admis à se faire représenter par procureur et promit de venir à toute réquisition, sous les peines accoutumées. Il élut domicile à Poitiers, en l’hôtel de me Pierre Desfriches, son procureur. (Arch. nat., X2a 21, aux dates.) On ne trouve pas la suite de cette affaire. Après la défaite de la Praguerie en Poitou, Raymon demeura pendant plus de deux ans encore en état de rébellion, sous Guyot de La Rochefoucauld, sr de Verteuil, comme on le verra dans d’autres endroits de ce volume. Il était encore panetier du dauphin Louis en 1451, et fut mêlé aux négociations du mariage de ce prince avec la fille du duc de Savoie. (Beaucourt, e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres d’abolition octroyées à Jean de Vivonne, sr de Bougouin, chambellan du roi, pour les pillages, violences et tous autres excès dont il avait pu se rendre coupable pendant les guerres.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé et feal chevalier et chambellan, Jehan de Vivonne, seigneur de Bougouyn Second fils de Jean de Vivonne, seigneur de Bougouin et d’Iteuil, et de Marquise de la Rochandry. Son père vivait encore au milieu de l’année 1420. Il fut en procès au Parlement contre Guillaume seigneur de la Rochandry (ou de la Rochechandry), touchant le quart par indivis des terres d’Iteuil, Bougouin, la Jarrie, Mairé, etc. (Arrêt du 3 décembre 1412, Arch. nat., X1a 59, fol. 380), et plus tard contre Jean Larcher, bourgeois de Poitiers, et contre sa femme, Jeanne Sperlinton, au sujet d’une rente qu’il avait vendue à cette dernière, lorsqu’elle vivait avec son premier mari, Jean Guerin, dit Nau. (Arrêt du Parlement de Poitiers, le 25 mai 1420, X1a 9190, fol. 102.) Le fils aîné du sr de Bougouin et d’Iteuil était Antoine de Vivonne, qui fut décapité avec André de Beaumont, le 8 mai 1431, en conséquence d’un arrêt du conseil du roi rendu à l’instigation de Georges de La Trémoïlle. Ses biens, qui avaient été confisqués, furent rendus par Charles VII à ses deux frères, Jean seigneur de Bougouin (à qui sont octroyées les présentes lettres d’abolition) et François, par lettres du 7 octobre 1434, entérinées au Parlement de Poitiers, le 22 janvier 1435 n.s. (X1a 9194, fol. 88 v°). Le 5 mai 1434, Jean de Vivonne, chevalier, sr de Bougouin, Jean de Nozières, écuyer, et Jean Massart, poursuivis en matière criminelle par le procureur général et ajournés à comparaître en personne devant la cour, obtinrent d’être admis par procureur, à condition de se représenter à toute réquisition 2a 21, à la date.) Le registre n’est pas plus explicite. On retrouve la trace de Jean de Vivonne en 1459. Il épousa Marie, fille de Laurent Vernon, seigneur de Montreuil-Bonnin, dont il eut Laurent, sr de Bougouin, Jean, sr d’Iteuil, et Nicole, mariée à Artus de Vivonne, seigneur de Fors.e
Ainsi signé : Par le roy, vous et autres presens. Chaligaut. — Visa. Contentor. E. Duban.
Lettres d’abolition octroyées à Jacques de Pons, chevalier, pour crime de lèse-majesté. Il avait fait alliance avec les Anglais, était entré en rébellion contre Charles VII, à l’obéissance duquel il avait soustrait Plassac, Royan et autres villes et places fortes Emprisonné pour tous ces crimes en la Conciergerie du Palais à Paris, par ordre du Parlement et malgré le traité passé entre lui et le roi à Tours, dans lequel une abolition générale lui était promise moyennant la reddition de Royan, Jacques de Pons s’était échappé grâce à la complicité de plusieurs gentilshommes de sa maison, le 28 février de l’année 1445. Le même registre JJ. 177 contient le texte de lettres de rémission accordées à l’un de ses serviteurs, Pierre des Hayes, dit le Grand Pierre, pour complicité dans cette évasion (n° 189, fol. 128 v°). Jacques, né en 1413, était le fils de Renaud VI, sire de Pons, et de Marguerite de La Trémoïlle, sa seconde femme (cf. notre précédent vol., p. 61 note), et par conséquent neveu de Georges de La Trémoïlle. Il trempa avec celui-ci dans la rébellion des princes ligués contre l’autorité du roi, et après la soumission de ceux-ci, il continua la résistance avec Guy de La Rochefoucauld, s Il est question plus amplement de ce personnage dans des lettres d’abolition de juin 1446, publiées ci-dessous, qui lui furent octroyées en même temps qu’à Guy de La Roche (p. 365). Il était fils d’Hugues de Vaux, chevalier, sur la famille duquel se trouvent des renseignements dans un arrêt du Parlement du 11 août 1377, rendu dans un procès qu’il soutint contre Jean Rabateau, curateur d’Hugues de Saint-Amand, fils de Poinçonnet et de Jeanne Bertrand. (Arch. nat., X Jean de Sainte-Hermine, chef de cette famille, était seigneur de La Fa, Tourtron, Saint-Même, Marsac, Usson, etc. Marié, le 25 octobre 1425, à Marguerite Goumard, fille de Bertrand, s Lambert de Rabaine, seigneur de Gémozac, mari d’Anne de Montilieu, fils aîné de Guillaume, écuyer, sr de Verteuil, sénéchal d’Angoulême, et plusieurs autres, ce qui lui valut d’être condamné une première fois au bannissement et à la confiscation par lettres données à Niort, le 24 janvier 1442 n.s. (cf. ci-dessous, n° MCXIX et p. 367, note), à moins qu’il ne se rendît à merci dans un délai de dix jours. Il attendit pour demander grâce que l’armée de Charles VII fût à ses portes et abandonna alors les places qu’il prétendait tenir en gage de la couronne. (Berry, 1a 44, fol. 359 v°.) Dans des lettres patentes datées de Poitiers, mars 1442 n.s., Jean de Vaux, écuyer, est dit seigneur en partie et capitaine de la forteresse de Varèze, près Saint-Jean-d’Angély. (JJ. 176, n° 399, fol. 275.) Jean et son frère Pierre de Vaux avaient vendu, le 27 juin 1441, l’hôtel et hébergement de la Guillauderie, paroisse de Génac en Augoumois, provenant de la succession de feu leur père, Hugues de Vaux, à Richard Planté, dudit lieu de Génac. Puis, dans un pressant besoin d’argent, le premier chercha un nouvel acquéreur, lui dit que cette terre lui appartenait encore, et se la fit payer une seconde fois. Poursuivi pour abus de confiance, il obtint des lettres de rémission à Tours, au mois de février 1447 n.s. (JJ. 178, n° 125, fol. 79.)r d’Échillais, il en eut un fils, Élie, et quatre filles dont la troisième, Françoise, épousa Jean de Rabaine, écuyer, nommé plus bas. (re édit., t. II, p. 656) Le 18 juin 1439, Jean de Sainte-Hermine, Jacques de Pons et autres leurs complices étaient poursuivis au criminel par Jean Rabateau, président au Parlement, comme chargé de la garde et gouvernement de la terre de Soubise, et Bertrand Larchevêque, écuyer, sr de Soubise, fils mineur de Guy Larchevêque. Il s’agit d’une adjudication de défaut contre les inculpés, de sorte que l’affaire n’est pas précisée. (Arch. nat., X2a 22, à la date.)r de Gémozac, Rabaine en Pons, Jazennes, etc., et de Marguerite Ardillon. Son fils aîné, qui épousa Françoise de Sainte-Hermine, se nommait Jean. Mais il est plus vraisemblable que le Jean de Rabaine mentionné parmi les complices de Jacques de Pons est non pas le fils, mais le frère cadet de Lambert, nommé aussi Jean, chef de la branche de Jazennes, qui épousa Éliette Forestier. (e
Lettres d’abolition en faveur de Guillaume Vincent, originaire de Normandie, demeurant à Villeneuve-la-Comtesse, ancien homme d’armes de la garde du corps du roi, pour les violences et excès de guerre auxquels il a pris part, notamment en la châtellenie de Civray.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue La ville de Rouen fut prise par les Anglais le 19 janvier 1419. Guillaume Blosset, s D’après ce texte, Guillaume de Gamaches serait décédé vers l’an 1434. Les généalogistes ne donnent pas la date de sa mort. Il était le fils aîné de Guillaume I Le capitaine de Civray était le septième fils de Guillaume de Gamaches et de Marie de Fécamp. Il est qualifié écuyer, capitaine du château de Saint-Jean-d’Angély et du Pont de Saintes, dans une quittance qu’il donna, le 28 mai 1439, de 600 livres de pension que Charles VII lui avait octroyée, à la survivance de sa mère, par lettres datées de Saint-Jean-d’Angély, le 7 mars 1438 n.s. ; il donna une autre quittance de cette somme le 8 octobre 1443. ( Le 17 août 1424. Un autre frère de Guillaume et Pierre de Gamaches, Gilles, fut tué dans ce combat. Les généalogistes précités disent que Philippe de Gamaches, autre frère des précédents, était abbé de Saint-Faron de Meaux en 1420, qu’il défendit courageusement cette ville, lorsqu’elle fut assiégée par Henri V (octobre 1421-mai 1422) et qu’il y demeura prisonnier. On ignorait qu’il eût servi dans l’armée, avant d’être placé à la tête de l’abbaye de Saint-Denis. Il en fut abbé de 1443 au 28 janvier 1464 n.s., date de sa mort. ( Jacques de Dinan, sr de Saint-Pierre en Caux, est appelé le Borgne de Blosset par les chroniqueurs. Le 18 janvier 1418, il se qualifiait, dans une quittance de gages, écuyer, capitaine des hommes d’armes et de trait du château et de la ville de Neufchâtel-d’Ellecourt, et dans un autre acte de même nature, du 31 octobre 1430, il est ainsi désigné : Guillaume Blosset, dit le Borgne, chevalier, chambellan du roi. (Bibl. nat., coll. Clairambault, vol. 140, nos 2725 et 2727.) Jean Chartier, dans sa r de Saint-Pierre, Pierre de Beauvau, Gautier de Brusac et plusieurs autres vinrent combattre les Anglais qui faisaient le siège de Saint-Cénery. (Edit. Vallet de Viriville, t. I, p. 136 et s.)er, seigneur de Gamaches en Vexin, et de Marie de Fécamp. Bailli de Rouen le 3 août 1415, prisonnier à Azincourt, il fut capitaine de la ville de Compiègne, du 21 juillet 1418 au 18 juin 1422. Pris de nouveau au combat de Cravant (1423), le roi lui donna, l’année suivante, pour le dédommager, la charge de grand maître et général réformateur des eaux et forêts de France, qu’il exerçait encore en 1428, dit le P. Anselme (r de Beaumanoir, chambellan d’Artur de Richemont, avait été envoyé par celui-ci, l’an 1431, ainsi que le sire de Rostrenen, pour recouvrer les places de Marans, Benon et l’île de Ré, confisquées sur Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, par l’arrêt du 8 mai 1431, et données à Georges de La Trémoïlle. Les lieutenants du connétable furent combattus par une armée dirigée par le sire d’Albret et l’amiral de Culant, et durent se retirer à Fontenay-le-Comte. C’est pendant cette campagne que la forteresse de Villaret fut prise, sans doute, par des Bretons qui étaient venus dans le pays avec les sires de Beaumanoir et de Rostrenen.me
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. E. Duban.
Lettres d’abolition accordées à Jean du Puy-Aurabier. Servant sous Jean de Montsorbier, il avait été détroussé par les gens de Jean de La Roche, et n’ayant pu obtenir de son capitaine la restitution de ce qu’il avait perdu, il s’était mis sous les ordres de Denis de Saint-Savin, qui occupait alors l’abbaye de la Réau, et avait, entre autres excès, rançonné plusieurs habitants de Vaux.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l’umble supplicacion de nostre amé Jehan du Puy Aurabier Le Puy-au-Rabier ou le Puy-Rabier était un ancien fief relevant de la châtellenie de Bernay, qui appartenait avant le Jean de Montsorbier figure en qualité d’huissier d’armes du dauphin Charles, comte de Poitou et régent, sur un registre de comptes de ce prince de l’année 1420. (Arch. nat., KK. 53, fol. 5-7.) Il était fils, ce semble, d’autre Jean de Montsorbier, écuyer, et de Marie de Fontenioux. Celui-ci rendit aveu à Jean duc de Berry, le 5 juillet 1404, de l’hébergement d’« Orilheau » (Orillac) au village de Brion, mouvant de Gençay, qui appartenait à sa femme. ( Le lieu de Montsorbier qui donna son nom à cette famille, connue dès le Bien qu’il ne soit pas nommé sur le petit tableau généalogique des seigneurs de la Tour-aux-Cognons de la famille de Saint-Savin, de 1325 à 1538, dressé par M. le baron d’Huart ( Le 16 janvier 1422 n.s., Denis de Saint-Savin, alors écuyer, était prisonnier à la Conciergerie du Palais de Poitiers. La cour avait confié à la garde de Guillaume Taveau, chevalier, se1* 2171, p. 560.) Jean de Montsorbier le jeune, qualifié alors valet, est inscrit sur les livres des hommages dus au dauphin comte de Poitou, en août 1418, pour ce même fief d’Orillac, pour un cens de 12 deniers que lui devait Pierre Blanchart, et aussi pour son fief dit de Jousserant, sur la route de Mazerolles à l’Orme-Jousserant. (e2a 20, fol. 66 v° ; X2a 21, au 30 janvier. Voy. aussi Arch. de la ville de Poitiers, J. 849.) Dans l’intervalle, avait été arrêté à Poitiers un nommé me Thomas Pelet, qui confessa qu’un jour, à Gençay, Montsorbier lui avait demandé s’il ne lui « sauroit faire chose moyennant laquelle il ne fut en doubte d’homme ». Pour lui donner satisfaction, Thomas, de retour à Poitiers, avait fabriqué « un veu de plomb en certain point des planetes (1a 9199, fol. 273 v°.) Montsorbier, cependant, sut rester hors d’atteinte ; même, lorsque le connétable fut rentré en grâce auprès de Charles VII, il obtint sa rémission pure et simple, comme on le voit par cet extrait des registres du conseil du Parlement de Poitiers : « Du jeudi 4 fevrier 1434 n.s. Deliberé et conclut a esté par la court que, pour le bien et transquillité du païs de Poictou et de la chose publique du royaume, est expedient obtemperer aux lettres de remission et abolicion données par le roy à Guillemot, estant de present au chastel de Chauvigny, et à ceulx qui sont avec lui, et que s’il vient cy en personne, pour faire le serement dont ès dictes lettres est faicte mencion, la court y obtemperera. » (X2a 21, à la date.)e série, 1887, p. 434), Denis appartenait indubitablement à cette branche. Il paraît être le fils aîné de Pierre, écuyer, sr de la Tour-aux-Cognons (1380-1406) ; mais on ne saurait dire quels liens de parenté l’unissaient aux membres de cette famille nommés ci-dessus, p. 298, et à ceux dont il va être question dans la présente note.r de Mortemer et de Lussac, et de sa femme, une demoiselle nommée Jeannette de Faugère, en attendant l’issue d’un procès pendant à cause du bail et tutelle de celle-ci. Denis, qui la voulait épouser, n’avait pas hésité à l’enlever des mains de ceux qui avaient charge de la protéger contre ses entreprises, condamnées par une partie de la famille. Jeanne était d’ailleurs consentante et le mariage fut célébré aussitôt. Les jeunes époux furent poursuivis à la requête du procureur général, ainsi que « Madame Bienvenue Orlue », Jean de Saint-Savin et Jeanne Palardy, mère de ladite Jeanne de Faugère et veuve de Gilles de Saint-Savin (sans doute son second mari). Le 17 janvier, Denis obtint son élargissement parmi la ville de Poitiers, en attendant l’enquête, et promit de se présenter en personne à toute réquisition, sous peine de 1000 écus d’or. La cour accorda aussi la récréance des biens saisis, interdit l’aliénation des immeubles et décida que les garnisaires qui avaient été mis en « l’ostel de la Tour aux Connioux » en seraient retirés, après payement par les inculpés de leurs dépenses et salaires, et à condition que tous les défendeurs se constitueraient pleiges l’un pour l’autre. Les 18 et 19 janvier, les cinq inculpés firent les soumissions requises. (Arch. nat., X1a 9197, fol. 19 v° et 20.)e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. E. Duban.
Lettres d’abolition en faveur de Guillaume de La Forêt, écuyer, homme d’armes de la compagnie de Joachim Rouault, pour un meurtre récent par lui commis à Coulonges et pour tous les excès de guerre dont il s’est rendu coupable depuis dix ans.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de Guillaume de la Forest Cet écuyer appartenait à la famille de La Forêt-Montpensier plutôt qu’à celle de La Forêt-sur-Sèvre. Un Guillaume de La Forêt était en 1415 l’un des gentilshommes de la suite de Jean Larchevêque, s Ce personnage célèbre dans l’histoire militaire du Il faut lire plutôt Dobe ou Dobé. Nous avons ailleurs donné quelques renseignements sur cette famille du Thouarsais, dont le chef, Jean Dobe, fut reconnu noble par jugement des commissaires du roi en Poitou pour la recherche des francs-fiefs et nouveaux acquêts, le 13 juin 1394. (Voir notre t. VI, p. 168-174.) Un accord du 6 août 1420, enregistré au Parlement le 17 février suivant, fournit quelques notions nouvelles sur ce personnage et sa famille, habitant, comme Geoffroy Dobe, dont il est question ici, la paroisse de Coulonges-Thouarsais. Marie Moysen, alors veuve de Jean Dobe, et tutrice de leur fils Amaury, était en contestation avec Jean Prévost, du bourg de Saint-Jacques près Thouars, au sujet de la succession de Guillemette Dobe (le nom féminisé est écrit Dobée, ce qui implique la prononciation Dobé au masculin), décédée « sans hoirs de sa chair ». Marie Moysen avait et tenait tous les biens de la défunte, et Jean Prévost en réclamait un douzième, comme représentant en partie les droits de feu Colin Bernard, aïeul de ladite Guillemette. Le litige portait aussi sur les arrérages d’une maison et verger au bourg Saint-Jacques, que ledit Prévost tenait à rente de Jean Dobé, et pour laquelle il prétendait avoir baillé à celui-ci une autre maison avec verger, sis à Coulonges, d’un revenu annuel à peu près égal. (Arch. nat., Xr de Parthenay ; il fut l’objet avec Jean Sauvestre, Guillaume Chabot et autres, de poursuites au criminel de la part d’Amaury de Liniers, sr d’Airvault et de la Meilleraye, de Maubruny de Liniers, son fils, et des frères Jean et Charles Légier, écuyers. (Jugement par défaut du 30 août 1415, Arch. nat., X2a 17.)e1c 121, à la date du 17 février 1421 n.s.)me
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. Rolant. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres d’abolition octroyées à Pierre Pommier, de Ménigoute, homme d’armes de la compagnie du sire de Culant, pour tous les excès dont il s’est rendu coupable durant les guerres.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Pierre Pommyer Le registre JJ. 178 contient des lettres semblables et de même date, en faveur d’un Étienne Pommyer, peut-être parent de celui-ci ; mais elles sont conçues en termes vagues, ne permettant pas d’identifier sûrement le personnage et ne donnant pas de renseignements précis sur les expéditions auxquelles il prit part. Elles sont adressées à la fois au prévôt de Paris, aux baillis de Vermandois, de Sens et de Saint-Pierre-le-Moutier, aux sénéchaux de Poitou et de Limousin. (N° 70, fol. 43 v°.) — Un Christian Pommier ( Charles seigneur de Culant, neveu de l’amiral Louis de Culant, chambellan du roi, gouverneur de Mantes et de Paris, mort en 1460. Il s’était distingué, sous les yeux de Charles VII, au siège de Montereau (sept. 1437). Nommé grand-maître de France en 1449, il fut dépouillé de cet office l’année suivante, à la suite de malversation dans le maniement des fonds destinés à la solde des troupes. Des lettres lui furent accordées, à Tours, au mois de mars 1451 n.s., portant remise des peines qu’il avait encourues pour ce crime et aussi pour avoir prêté l’oreille, à l’âge de 18 ou 19 ans et n’étant que sr de Seyvre, ayant pour femme Jeanne Légier et vivant le 8 mai 1498, est dit fils de feu Pierre Pommier et de Marie du Retail, celle-ci alors remariée à Jacques de Poignes, écuyer, sr de la Chapelle. (Voy. A. Richard, r de la Crète, à un projet formé contre la vie de son oncle l’amiral. Un nommé Guillaume Pepin lui avait proposé de prendre Louis de Culant et de le faire étrangler, afin d’hériter de toutes ses terres et possessions, « à quoy il presta oreilles et le oy sans le reprimer ». L’amiral depuis se saisit dudit Pepin, l’emprisonna à Châteauneuf, puis au château de la Croisette, et le fit périr sans jugement. Ces lettres ont été publiées par M. Tuetey, e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rolant. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres portant permission à Jean Robin, écuyer, seigneur de la Roulière et de la Poupardière, d’avoir auxdits lieux une garenne à lapins.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble Les preuves de noblesse de la famille Robin, possessionnée en Poitou et en Anjou, remontaient, dit d’Hozier, à Jean Robin, écuyer, sr de la Tremblaie, vivant avant l’année 1465. (er reg., p. 466.) Ce Jean Robin paraît être le même que le bénéficiaire des présentes lettres. Il était aussi seigneur des Rodardières, relevant à hommage lige de la châtellenie de Chiché, suivant un texte de 1420, cité par M.B. Ledain (r de Granzay, et sa femme, Marguerite de Beauvillier, dans le partage de la succession d’un Jean Robin, capitaine de la garde française, réclamaient la terre de la Bellinière. (Arch. nat., X2a 61, à la date du 1er décembre 1495.)e
Ainsi signé : Par le roy, vous, les sires de la Varenne et de Precigny, Jehan de Bar Jean de Bar, seigneur de Baugy, était général des finances en exercice l’an 1444 ; il conserva cette charge jusqu’au 4 octobre 1452, qu’il fut remplacé par Pierre Doriolle. Jean de Bar fut employé aussi dans plusieurs ambassades et négociations par Charles VII, durant cette période de son règne. (De Beaucourt,
Rémission octroyée à Jean de La Brunetière, écuyer. Obéissant à François de Montcatin, capitaine de la Roche-sur-Yon, il avait résisté de vive force à Guy d’Aussigny, qui venait prendre possession de cette ville au nom du roi.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre chier et bien amé Jehan de la Brunetiere Il s’agit de Jean de La Brunetière, écuyer, seigneur du Ponceau, fils aîné d’Olivier et de Marguerite de Mauges, qui appartenaient à une famille noble, originaire des confins de l’Anjou et du Poitou. ( Aussitôt après qu’il eut recouvré sa liberté, Geoffroy Le Ferron déposa une plainte entre les mains du roi contre François de Montcatin et ses complices. La première mention du procès intenté à ceux-ci par Geoffroy et le procureur du roi en Parlement est un défaut adjugé à ceux-ci, le 14 décembre 1445, contre les coupables qui n’avaient pu être pris au corps et s’étaient gardés de comparaître à l’ajournement. (Arch. nat., X François Ir de la Menatière, et Robin Gauterin, écuyer, sr de la Porte, fournirent pour lui. (X2a 26, fol. 272 v°.) Le sr du Ponceau fut ensuite poursuivi au Parlement avec les autres complices et fit défaut. Son fils, Jean de La Brunetière, le jeune, fut aussi gravement compromis dans cette affaire ; après une longue procédure, ce dernier fut condamné par contumace au bannissement, à la confiscation et à une forte amende au profit de la victime. (Cf. la note 2 de la p. suivante.) Le sr du Ponceau, le père, mourut en 1448, bien avant la fin du procès. Dans la requête adressée par Le Ferron à la cour, le 29 mai 1449, afin que les poursuites fussent continuées contre la veuve et les héritiers du défunt (le r du Ponceau, 2a 26, fol. 17 v° et 33.) Un frère de celui ci, Guillaume de La Brunetière, était, en 1420 et 1421, écuyer de François comte de Montfort, depuis duc de Bretagne, et l’an 1424, il fut chargé par ce prince de la garde du château de Succinio près Vannes. (Dom Morice, r du Ponceau ces lettres de rémission. Plusieurs années après, le 12 mai 1469, on retrouve un Jean de La Brunetière prisonnier à la conciergerie du Palais à Paris, appelant d’une sentence du sénéchal de Poitou, qui l’avait condamné à 50 livres parisis d’amende envers le roi, à 50 livres parisis envers partie et à tenir prison, parce qu’il était convaincu d’avoir usé de contrainte contre un nommé Jean Champtefain, après l’avoir fait venir de force à « Orson », pour obtenir de lui un acte de renonciation à une rente de 240 écus et de seize charges de seigle. (X2a 35, à la date.)2a 24, à la date.) L’affaire fut évoquée au grand conseil, qui par arrêt condamna à mort le capitaine de la Roche-sur-Yon et son principal complice, Jacques Chabot, chargés d’ailleurs d’autres crimes. Ils furent exécutés vers la fin de mars 1446. (Cf. ci-dessus, p. 249, note.) Puis Jean de La Brunetière mourut en 1448, avant d’avoir obtenu l’entérinement de ses lettres de rémission. Les autres complices de François de Montcatin, renvoyés devant la cour de Parlement, étaient : Jean de La Brunetière, fils, Guillaume Chabot (celui-ci paraît avoir été mis hors de cause), Germain Chabot, qui, grâce à des lettres de rémission, fut l’objet d’une poursuite spéciale (opposition à l’enregistrement de ces lettres, ci-dessus, p. 321, note), Eustache Blanchet, prêtre, Jean Moreau, avocat fiscal du duc d’Anjou en la châtellenie de la Roche-sur-Yon, François Biette, Guillaume Levron, Alain de Coëtquen, Gervais Courtelance, Jean de Beauce, dit Gredin, Guillaume Bouchart, changeur à Angers, Olivier Hémonnet, Étienne Morin, Pierre Barateau, Baltazar Planque. Ajournés à plusieurs reprises devant la cour, ils firent constamment défaut (le 1er défaut adjugé au profit de Geoffroy Le Ferron est du 11 janvier 1448 n.s., et le dernier du 2 mars 1451 n.s.). Le Parlement ne rendit son arrêt définitif que le 18 mai 1453, portant condamnation de tous les contumaces solidairement à restituer à Geoffroy Le Ferron les biens qui lui avaient été pris, soit 1100 écus d’or, 24 marcs d’argent vermeil représentant le poids de douze tasses, plus 212 écus pour les autres objets précieux qu’il avait dû livrer pour sa rançon, à faire amende honorable au roi et au trésorier de France en la cour de Parlement et à la Roche-sur-Yon, en place publique et à jour de marché, en chemise, nu-tête et pieds nus, tenant chacun une torche de cire ardant, du poids d’une livre, en déclarant que faussement, mauvaisement et damnablement ils avaient commis et perpétré les excès, crimes et malefices énoncés. Jean de La Brunetière, le jeune, et Eustache Blanchet devaient payer chacun 300 livres d’amende à Le Ferron et autant au roi ; Guillaume Levron, Gervais Courtelance, Alain de Coëtquen, Olivier Hémonnet, Étienne Morin et Jean de Beauce, dit Gredin, chacun 200 livres à Geoffroy, et 200 au roi, et ils étaient tenus de rester en prison jusqu’au parfait payement desdites sommes. Les autres ne sont pas nommés. La cour condamnait en outre tous ces complices de François de Montcatin au bannissement perpétuel et à la confiscation de leurs biens, sur lesquels devaient être prélevées premièrement les amendes prononcées contre eux. (Arch. nat., X2a 26, fol. 272 r° à 280 v°.)er comte de Montfort, né le 11 mai 1414, fils aîné de Jean V et de Jeanne de France, fille de Charles VI, avait succédé à son père comme duc de Bretagne, le 28 août 1442. Marié d’abord à Yolande, fille de Louis II, duc d’Anjou, roi de Sicile, et d’Yolande d’Aragon (morte en 1440), il épousa en secondes noces, le 30 octobre 1441, Isabelle Stuart, fille de Jacques Ier, roi d’Écosse, et mourut le 18 juillet 1450, ne laissant que deux filles, Marguerite, mariée le 16 novembre 1455 à François comte d’Étampes, puis duc de Bretagne, et Marie, femme de Jean II de Rohan.me
Ainsi signé : Par le roy, monseigneur le daulphin, monseigneur le duc de Bretaigne, vous, les sires de la Varenne, de Pressigny, de Blanville et plusieurs autres presens. Giraudeau. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Rémission en faveur d’Emery Arrignon, dit l’Espinaye, écuyer, qui, trente-deux ans auparavant, s’était rendu complice d’un enlèvement fait à Saint-Maixent par Alexandre de Torsay, capitaine de Pamproux L’enlèvement rapporté ici remontait à l’an 1412, pendant l’expédition dirigée par les sires d’Heilly et de Parthenay, lieutenants du duc de Bourgogne, pour soustraire le Poitou à l’obéissance de Jean duc de Berry. Aimery Arignon, qui était âgé de dix-huit ans alors, en avait donc plus de cinquante en 1446. Le r de l’Espinaye, qui épousa, en 1428, Marie d’Argenton, veuve de Jean de Torsay, sénéchal de Poitou. (Cf. notre précédent vol., p. 370 n., 371 n.) Étant donné ces dates certaines, il semble plus admissible de considérer Aimery comme le frère cadet que comme le fils de Jean. Le mariage de ce dernier avec Marie d’Argenton lui causa bien des ennuis. Dans des poursuites criminelles qu’il dut exercer contre André de Beaumont et Jeanne de Torsay, sa femme, l’avocat d’Arignon déclare que son client « est notable escuier, extrait de grant et notable chevalerie, a bien servy le roy en ses guerres et a esté prisonnier bien huict ans en Angleterre ». Il avait été au service de Jean de Torsay, et son adversaire prétendait que, du vivant de celui-ci, il avait eu des relations avec sa femme. Beaumont accusait d’ailleurs Marie d’Argenton d’inconduite notoire et offrait de donner la liste de ses nombreux amants. Pendant le siège de Parthenay, ajoutait-il, elle avait offert à Gilles d’Appelvoisin de lui livrer son mari, pour qu’il le fit mettre à mort. D’autre part, suivant Arignon, Beaumont, après le décès de Jean de Torsay, était entré de force avec ses gens d’armes dans le château de la Mothe-Saint-Heraye, s’était emparé de sa belle-mère et l’avait tenue enfermée, pendant huit jours, dans une chambre dont il avait fait murer l’entrée. Il l’avait dépouillée de ses bijoux et de son argent, et l’avait contrainte par la menace à lui faire une donation de tous ses biens. Le roi, informé de ces violences, avait envoyé à la Mothe, pour les faire cesser, les srs de Mortemart, de Gaucourt et de Bazoges ; mais l’accès de la place leur avait été interdit. Puis Beaumont l’avait fait venir, lui Arignon, l’avait constitué prisonnier, lui avait imposé le mariage avec sa belle-mère et lui avait extorqué une ratification de l’abandon de toute sa fortune. Le défendeur répliquait que le contrat avait été négocié par Méry de Magné, qui en avait eu 1100 écus, disant qu’il fallait marier Marie d’Argenton « où elle ardoit », etc. Ces plaidoiries, très curieuses, sont beaucoup trop développées pour qu’on puisse les analyser jusqu’au bout. (Voy. Arch. nat., X2a 18, fol. 201, 207 v°, 208, 239, aux 8, 15 et 22 mai 1430 ; X2a 20, fol. 30 v° ; X2a 21, fol. 145.) On sait comment, un an après à peine, André de Beaumont mourut décapité. Le nouveau mari de Jeanne de Torsay, Jean de Rochechouart, sr de Mortemart, transigea avec Jean Arignon et Marie d’Argenton. L’accord conclu à la Mothe-Saint-Héraye, le 22 février 1432 n.s., et entériné au Parlement le 1er avril suivant, nous a été conservé. Entre autres conventions, il ratifie un contrat de donation entre-vifs de l’hôtel, terre et seigneurie de Tillou avec l’hôtel du Jouc, passé par Marie au profit de son époux, à condition que celui-ci et ses descendants tiendront ces fiefs du seigneur de Gascougnolles et lui en devront l’hommage. (X1c 143, au 1er avril 1432.) Jean Arignon se qualifie dans cet acte « escuyer, seigneur de l’Espinée, de Heriçon et de Gascoignolles ». Il vendit la terre de Tillou à Jean de La Roche, sr de Barbezieux, sénéchal de Poitou, par acte du 22 août 1437. Le sr de l’Espinaye et sa femme, ainsi que le sr de Mortemart et Jeanne de Torsay, furent poursuivis encore par Jean de Martreuil, exécuteur du testament d’Itier de Martreuil, évêque de Poitiers, en restitution d’une somme de 3000 livres que l’évêque avait autrefois prêtée à Jean d’Argenton, sr d’Hérisson, et à Charlotte de Melle, père et mère de Marie d’Argenton. (Plaidoirie du 6 avril 1434, X1a 9200, fol. 219 v°.)
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Emery Arrignon, dit l’Espinaye, escuier, La Alexandre bâtard de Torsay, écuyer, était le 14 décembre 1418 au siège devant Tours, témoin une quittance de gages scellée de son sceau, pour services de guerre contre les Anglais. (Bibl. nat., coll. Clairambault, t. 106, p. 8291.) Suivant le P. Anselme, il était fils de Guillaume de Torsay, chevalier (père du maître des arbalétriers) et d’une nommée Pernelle Portier, et aurait été légitimé en 1433. C’est possible. Toutefois il ne faut pas oublier combien est inexact et insuffisant le fragment de généalogie de la famille de Torsay que donne cet auteur ( Jeanne Maigné, paya, le 18 septembre 1418, à Pierre Morelon, receveur du comte de Poitou, 15 sous de devoir pour son fief de Gentray. (Arch. nat., P. 1144, fol. 41.) Elle fonda, le 19 novembre 1437, une chapellenie de Notre-Dame desservie dans le grand cimetière de Saint-Maixent ; sa fille Jeanne épousa Étienne Gillier, auquel elle apporta la seigneurie de la Villedieu. Il ne s’agit point évidemment de Jean de La Roche, s Nous n’avons point trouvé ces lettres de rémission octroyées à Alexandre de Torsay et à ses complices.er ou le 10 août 1439 et fut inhumé le lendemain devant le grand autel, du côté gauche. Il avait fait édifier une salle neuve près l’enclos de vignes de l’abbaye. (Tome II, col. 1270.) On voit ici que Jean de Torsay était frère d’Alexandre. Comme lui, sans doute, il était enfant naturel.r de la Mothe-Saint-Héraye, qui en fit aveu le 21 janvier 1410 n.s. (Arch. nat., R1* 2172, fol. 805), était, en août 1418, la propriété d’Alexandre bâtard de Torsay. (P. 1144, fol. 38 v°.) Il semble que ce dernier vivait encore en mai 1446, puisque son nom n’est point ici, comme celui de son frère, précédé du mot « feu ».r de Barbezieux, qui devint sénéchal de Poitou. Dans un aveu du 11 novembre 1403, rendu pour « la Roche-Malemonde », mouvant de Saint-Maixent, par Pierre Renard, à cause de sa femme, Jeanne de La Roche, il est question d’un Jean de La Roche vivant alors. (R1*, 2172, p. 755.) Mais il y avait dans la région d’autres personnages de ce nom : Jean de la Roche, fils de Bertrand et de Huguette de Vivonne (X1a 9190, fol. 299) ; un autre, seigneur de la Roche près Mouilleron (P. 1145, fol. 439 v°) ; un autre, paroissien de Lusseray (Arch. du château de la Barre, t. II, p. 279), etc.e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Bochetel. — Visa. Contentor. Charlet.
Rémission octroyée à Etienne Lévêque, pour un meurtre accompli, à la suite d’une querelle, sur la personne de Jean Dujardin qui voulait lui interdire l’accès et le déposséder d’un bois, dont ils étaient co-propriétaires, à Saint-Georges-lès-Baillargeaux.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de Estienne Levesque, povre homme de labour, aagé d’environ trente ans, chargié de femme et de trois petiz enfans, contenant que, à cause de sa femme lui compette et appartient la quarte partie d’une piece de bois situé et assis en la terre du prevost de Saint George, et à ung nommé Jehan Badaaon, frere de sa dicte femme, une autre quarte partie. Ce non obstant, puis nagueres, il a entendu que ung nommé Jacques Lejay, demourant audit lieu de Saint George, jasoit ce qu’il n’eust en icellui bois que la moictié, avoit icellui tout vendu à ung nommé Jehan Dujardin, et que icellui Dujardin l’avoit entierement fait coupper et avoit entencion de le faire mener en son hostel. A ung jour de mardi Fr. Godefroy définit ce mot : instrument en forme de croc, puis, citant précisément ce passage des présentes lettres, il lui donne dans ce cas particulier le sens de « joug ». (meme
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion de conseil. Rippe. — Visa. Contentor. E. Duban.
Lettres d’abolition octroyées à Guy de La Roche, écuyer, Pierre de Saint-Gelais, chevalier, Olivier et Jacques Perceval, Christophe Pot, Jacques Levraut, Guillaume Béjarry, et plusieurs autres qui avaient occupé Niort contre le roi, pendant la rébellion des princes, et depuis avaient persisté dans leur résistance et s’étaient rendus coupables de plusieurs crimes.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion de noz chiers et bien amez Guy de la Roche Guy de La Roche, ou mieux de La Rochefoucauld, frère de Jean, sénéchal de Poitou, était fils de Guy, seigneur de Barbezieux et de Verteuil (vivant de 1378 à 1432), et de sa troisième femme, Jeanne de Rougemont, veuve en premières noces de Guillaume Sanglier, s Pierre de Saint-Gelais, chef de la branche de Montlieu, cinquième fils de Charles IV, seigneur de Saint-Gelais, et d’Yolande Bouchard, partagea avec ses frères la succession paternelle le 14 mars 1435. L’on a vu que dès 1431 il faisait partie de la compagnie de Jean de La Roche et fut compris dans les lettres de rémission octroyées à son chef à cette époque (ci-dessus, p. 13). Il le suivit encore dans la rébellion de la Praguerie, se compromit avec Jacques de Pons (ci-dessus, p. 334) et prit part à tous les excès rappelés dans les présentes lettres. Après cette jeunesse orageuse, il devint conseiller de Charles duc d’Orléans, qui le nomma son chambellan ordinaire et le créa chevalier de l’ordre du Porc-Épic. A la mort de ce prince, il s’attacha à Jean, comte d’Angoulême, son frère, dans le testament duquel son nom est mentionné. Pierre de Saint-Gelais épousa Philiberte de Fontenay, dont il eut cinq fils, tous célèbres à divers titres. Il eut de plus un fils naturel, Mellin de Saint-Gelais, le poète bien connu. Pierre testa en 1470. ( Olivier et Jacques Perceval étaient, suivant toute apparence, parents de Guillaume Perceval dont il est question ci-dessus, p. 253, note. Christophe Pot n’est point nommé dans la généalogie de cette maison donnée par La Thaumassière, dans son Plusieurs membres de cette famille ont été cités dans nos précédents volumes. Un Pierre Guy est qualifié capitaine de Mauprevoir dans un acte du 3 février 1445 n.s. (Coll. dom Fonteneau, t. IV, p. 483.) Perrinet Du Bois est nommé parmi les hommes d’armes de la compagnie de Jean de La Roche, dans les lettres de rémission de 1431 (ci-dessus, p. 14). On trouve un Pierre Du Boys compris dans les poursuites intentées, en 1456, par Pierre de Mourry, sous-doyen de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, contre André et Jean de Conzay, frères, Michel et Maurice Claveurier, frères, Pierre Petit, André Havet et Hervé Prévost, qu’il accusait d’avoir pénétré de nuit par escalade dans son hôtel. (X Jacques Levraut appartenait sans doute à la famille de Pierre Levraut, écuyer, établie dans la Gâtine, dont il a été question dans notre précédent volume (cf. entre autres, p. 129, note). Ce Pierre était père de six enfants tout jeunes en novembre 1408. ( Ce personnage paraît devoir être identifié avec Guillaume Béjarry, écuyer, s Le 9 avril 1431, ci-dessus, p. 8-20. Le texte de ces premières lettres d’abolition, qui devaient contenir des renseignements précieux sur les agissements du sénéchal de Poitou, de son frère et de leurs principaux complices, pendant la Praguerie, n’a malheureusement pas été conservé. Voy. ci-dessous, p. 373, note 2. Cf. la notice consacrée à Jean Raymond, ci-dessus, p. 328. Ce personnage faisait aussi partie de la compagnie de Jean de La Roche en 1431 (ci-dessus p. 12). Par lettres données à Niort le 24 janvier 1442 n.s., qui se trouvent reproduites dans un arrêt du Parlement en faveur de Prégent de Coëtivy contre Maurice de Pluscalec. (Arch. nat., X Sur les généalogies imprimées de la maison de Culant, on ne trouve qu’un bâtard avec lequel ce personnage puisse être identifié. C’est Pierre, fils naturel de Guichard de Culant et de Jeanne de Salignac, et par conséquent frère de Louis, amiral de France. « Il servait à la garde du corps du roi avec certain nombre de gens d’armes et de trait en 1423 et sous le seigneur de Quitry à Mehun, le 15 février 1427 n.s. » (Le P. Anselme, t. VII, p. 81 ; La Chenaye-Desbois, v° Culant.) M. Tuetey a publié des lettres de Charles VII du 15 septembre 1438, mandant à Poton de Saintrailles, Gautier de Brusac, le bâtard de Culant et plusieurs autres, qui « depuis un an ença s’estoient transportés en Bourgogne, où ilz faisoient maulx et dommages irreparables », de cesser leurs excès et oppressions. ( Pendant la longue captivité de Jean d’Orléans, comte d’Angoulême, en Angleterre, où il fut retenu de novembre 1412 à 1445, plus de trente-deux ans, comme otage de son frère, Charles duc d’Orléans, Jean de La Roche et après lui son frère Guy commandèrent en maîtres absolus dans la ville d’Angoulême (le premier en était capitaine, le second était sénéchal d’Angoumois) ; après la défaite de la Praguerie, ils en firent le centre de la résistance et le refuge de ceux qui refusaient de se soumettre. Le héraut Berry rapporte qu’en avril 1442, pendant que Charles VII était à Ruffec, le duc d’Orléans lui envoya le comte de Dunois, auquel il avait donné charge « d’oster de la cité d’Angoulesme Guyot de La Roche et tous ses gens, lesquelz faisoient moult de maulx aud. pays, tant de Poictou, de Xanctonge, comme ès environs », et que plusieurs de ceux-ci demandèrent un sauf-conduit pour se rendre auprès du duc d’Orléans, ce qui leur fut accordé. (r de Bizay. (Cf. Arch. nat., X1a 9191, fol. 32 v°.) Son frère, qu’il avait trop fidèlement suivi, lui légua par son testament Faye et Montendre. A la suite des événements rappelés dans ces lettres d’abolition, après que, jugeant une plus longue résistance impossible, il eut été réduit à faire sa soumission définitive, Guy de La Roche servit sous le dauphin Louis, dans son expédition contre les Suisses. Après la bataille de Saint-Jacques (26 août 1444), il prit ses quartiers d’hiver à Ensisheim en Alsace, où il commandait à mille chevaux. (A. Tuetey, e série, t. III, p. 246. (Voir aussi Dessalles, re édit., t. II, p. 331.)2a 28, aux dates des 15 et 29 novembre, 2 et 9 décembre 1456, 5 décembre 1458.)r de la Louerie, qui épousa, d’après MM. Beauchet-Filleau, le 11 février 1448, Marie Grignon, fille d’André, écuyer, sr de la Grignonnière. (1a 9193, fol. 156.) Cette dernière avait épousé en premières noces Michel Béjarry, grand-père de Pierre, et elle eut d’un second lit Jeanne Ouvrard, mariée à Guillaume Béjarry, grand-père de Maurice.cme2a 23, fol. 259.) Elles visaient nommément le sire de Pons, Guyot de La Roche, Maurice de Pluscalec, Bricet de Saint-Cyre, chevaliers, Pierre de Saint-Gelais, Jean Raymond, Olivier et Jacques Perceval, frères, et Pierre Béchet. Les crimes qui leur étaient reprochés y sont ainsi spécifiés : « Ils ont, dès longtemps a, contre plusieurs inhibicions et defenses à eulx faictes de par nous, assemblé gens d’armes et de trait et autres gens de guerre en grant nombre, et les ont mis et esleuz en armes en grant compaignie, et se sont mis sur les champs en noz païs de Poictou et de Xanctonge et païs voisins, contre noz voluntez et ordonnance, et ont prins et assailly forteresses et icelles pillées et robées, prins et rançonné noz subgetz, leur bestail et autres biens, ars et brulé, abatu et demoly maisons et edifices, appatissé villes, forteresses et villaiges, pillé et desrobé eglises, ravy et violé femmes, murtry et occis plusieurs personnes, guecté les chemins jour et nuyt, et desrobé et destroussé les passans, et fait plusieurs autres grans maulx, oppressions et inconveniens à noz subgetz, en faisant guerre à nos diz païs et subgetz, et tous aultres maulx que ennemis ont acoustumé de faire, comme ce est tout notoire et publique, combien que autres foiz leur aions, ou à plusieurs d’iceulx, donné grace et remission ou abolicion de semblables cas, crismes et autres par eulx jà pieça commis et perpetrez…, nonobstant ce en venant contre leur promesse…, ilz ont perseveré et continué èsdiz malefices et tirannies de plus en plus… Pour ce avons dit et declairé, disons et declairons par ces presentes les diz sire de Pons, Guiot de La Roche et les autres dessus diz et chascun d’eulx et leurs diz gens, alliez et complices, fauteurs et adherans, estre depopulateurs et crimineulx de crime de lese magesté envers nous et la chose publique de nostre royaume, et telz les declairons par ces presentes et les bannissons à jamais de nostre royaume, et declairons tous et chascuns leurs biens et de chascun d’eulx, tant meubles que immeubles, chasteaulx, villes, forteresses, terres, seigneuries, possessions et autres biens quelzconques estre confisquez et appartenir à nous, reservé que, s’ilz ou aucuns d’eulx se retornent devers nous dedans dix jours après la publication de ces presentes, en nous requerans misericorde et pardon, nous, voulans tousjours misericorde preferer à rigueur de justice, les recevrons à grace et merci, etc., etc. » Ces lettres très longues ont été publiées er avril 1442) et fit mettre le siege devant le chasteau de Vertueil, qui est sur la riviere de Charente, que tenoit pour Guiot de La Roche ung gentilhomme du pays ; et avoit mis le dit Guiot deux cens hommes de guerre dedans led. chasteau, lesquelz tinrent contre le roy et sa volonté ; mais tantost ilz furent si approchez de fossez, de bombardes et d’engins volans, qu’ilz se rendirent au roy, sous cette condition qu’ilz ne se devoient jamais armer contre luy ny sa seigneurie. Et pour le roy avoient la charge de lad. besongne, mons. Prégent de Coëtivy, amiral de France, mre Philippe de Culant, mareschal, et mre Pierre de Brezé, seneschal de Poitou. Et après la reduction de lad. place, par l’ordre du roy, elle fut aussitôt abbatue et demolie. » (Le héraut Berry,
Depuis laquelle publicacion de nos dictes derrenieres lettres d’abolicion, les diz Guy et autres dessus nommez ont obey à nous, et nous ont servi tant ou voiage de Chartres, en la compaignie de nostre chier et feal cousin le bastard d’Orleans, conte de Dunoys, au siege de Galardon Galardon, que Charles VII encore dauphin avait enlevé d’assaut aux Bourguignons, le 25 juin 1421, paraît être resté jusques vers le mois d’août 1442 au pouvoir du roi de France. A cette époque, François Surienne, dit l’Aragonais, célèbre chef de routiers au service de Henri VI, s’en empara ainsi que de Courville. Quelques mois plus tard, Dunois vint attaquer Galardon et conclut avec Surienne une convention par laquelle celui-ci s’obligeait, moyennant onze mille saluts d’or, à démolir les fortifications de cette place et à évacuer Courville. (E. Cosneau, Le capitaine Roucin ou Roussin, Dimanche de Court et Jean de Ravenel étaient trois chefs de routiers bien connus par leurs excès et dont les noms reviennent fréquemment dans les textes de l’époque. Dans le courant de l’année 1443, se rendant au siège de Dieppe, où ils devaient rejoindre le dauphin, ils traversèrent la Picardie et s’y livrèrent comme d’habitude au pillage. Le comte d’Étampes reçut ordre du duc de Bourgogne d’en débarrasser le pays. Guy de Roye et Valeran de Moreuil, qui formaient l’avant-garde de sa petite armée, surprirent les routiers à Montagu en Laonnois et les mirent en déroute. Au nombre des prisonniers saisis par Guy de Roye se trouva Dimanche de Court ; mais sa détention ne fut pas de longue durée. L’année suivante on retrouve ces trois chefs associés à Robert de Sarrebrück, damoiseau de Commercy, pour ravager la Lorraine. Ils firent partie de l’armée du dauphin dans sa campagne contre les Suisses ; Dimanche de Court y conduisait les Gascons. Il obtint des lettres de rémission pour tous ses excès de guerre, à Sens en août 1445, et Ravenel, à Chinon en août 1466. Le texte en a été publié par M. Tuetey ( Ce personnage est appelé tantôt le bâtard de Saint-Cyre, tantôt Bricet ou Brisset de Saint-Cire, chevalier. Son nom apparaît pour la première fois en 1429, dans un compte de Jean d’Abbeville, receveur de la ville de Saint-Jean-d’Angély, où il est question du payement de la dépense faite pour loger dans cette ville le bâtard de Saint-Cyr, lieutenant de Jean de La Roche. (Arch. de la ville de Saint-Jean-d’Angély, CC, 8.) On a vu qu’il bénéficia des lettres d’abolition octroyées, le 9 avril 1431, à son chef (cf. ci-dessus, p. 12). Les registres criminels du Parlement précisent deux des nombreux méfaits des dernières années de la carrière, trop bien remplie, de cet incorrigible routier. Le mercredi des Quatre-temps de Carême, l’an 1442 n.s., Charles de Lisac, écuyer, se rendant avec plusieurs personnes de sa suite, par ordre de Charles d’Anjou, comte du Maine, de Saint-Jean-d’Angély à Melle, rencontra, entre la Villedieu d’Aunay et Brioux, dix compagnons de guerre de la ban le de Brisset de Saint-Cyr, armés d’arbalètes, qui guettaient le chemin, et tomba entre leurs mains. Dépouillé de ses chevaux, de son argent, de ses armes et de tout ce qu’il portait, il fut mené d’abord dans la forêt d’Aunay, puis dans un village d’Angoumois distant de deux lieues, et enfin en la ville d’Angoulême. Sur l’ordre de Brisset, Lisac fut enchaîné de gros ceps de fer du poids de cent livres et jeté dans une basse fosse infecte de la Tour du Châtelet d’Angoulême. Il y demeura quatorze jours sans couverture, dans la plus extrême détresse. Au bout de ce temps, un soir, à sept heures, Brisset l’en fit extraire et comparaître devant lui ; là il lui déclara qu’il ne lui rendrait la liberté que contre une rançon de 2000 réaux d’or. Le prisonnier ayant refusé de souscrire à cette exigence, fut ramené dans le caveau par six ou sept hommes qui le brutalisèrent. Un chanoine de l’église de Limoges, détenu aussi dans cet endroit, fut frappé, en sa présence, de plusieurs coups d’un gros bâton et ses bourreaux lui disaient : « Vilain matin, ne paieras-tu la somme qu’on te demande ? » Craignant d’avoir à subir le même traitement, dont il était d’ailleurs verbalement menacé, Charles de Lisac se décida à se racheter moyennant 1000 réaux. Alors Brisset lui fit écrire et signer plusieurs lettres, adressées à Charles comte du Maine, au s Le récit fait dans les présentes lettres d’abolition de la prise, bientôt suivie d’une reprise du château de Chefboutonne, manque de clarté. On y paraît dire que cette place appartenait légitimement à Brisset de Saint-Cyr, et que ceux qui l’en avaient dépossédé par la force l’avaient fait en violation de tout droit. Or la vérité est bien différente. L’an 1436, François de Montbron, vicomte d’Aunay, et sa femme Louise de Clermont, dans un pressant besoin d’argent, avaient vendu ou plutôt engagé au bâtard de Saint-Cyr, moyennant une redevance annuelle de 164 écus d’or, leurs château, terre et seigneurie de Chefboutonne, sous cette condition expresse qu’ils en reprendraient possession dans les six ans, en lui payant la somme de 1640 écus. En 1439, ils offrirent de se dégager ; Brisset refusa d’accepter la somme convenue, qui fut alors consignée en main de justice à Niort. Le sénéchal de Poitou, saisi de la contestation, rendit une sentence condamnant le défendeur à prendre l’argent et à restituer Chefboutonne, après avoir payé aux demandeurs 200 livres pour les fruits et revenus de la terre depuis le jour où l’offre de rachat lui avait été signifiée. Brisset releva appel au Parlement, qui confirma la décision du sénéchal par arrêt du 26 juillet 1444, et ajourna les parties à Niort, le 15 septembre suivant, pour la mise à exécution. Saint-Cyr ne se rendit pas à l’assignation ; on dut surseoir. A deux reprises différentes, le 20 avril et en septembre 1445, la cour lui fit faire par huissier sommation d’obéir. Il persista dans son refus et continua d’occuper Chefboutonne, au mépris de la justice et du roi, et au grand préjudice du vicomte d’Aunay. Enfin, sur une nouvelle requête de ce dernier, le Parlement envoya au sénéchal de Poitou, le 7 décembre 1445, un mandement lui enjoignant expressément de faire mettre à exécution l’arrêt du 26 juillet 1444 par tous les moyens, C’est-à-dire dans la campagne contre les Suisses, en 1444-1445. (Cf. ci-dessus, p. 364, la note relative à Guyot de La Roche.) Allusion à l’édit portant création des compagnies d’ordonnance dont le texte n’a pas été conservé, mais qui fut rendu au commencement de 1415. (De Beaucourt, On lit plus haut « Saubert ». Plus haut « Sonneville ». Le texte porte en cet endroit « Le Jarry », qui est une faute évidente. On remarquera cette dispense, qui ne se retrouve pas dans les lettres de même nature.r de la Bussière et à Jean de Lisac, premier huissier d’armes du roi, son frère ; on y lisait qu’au moment d’être jeté dans la Charente, des amis étaient intervenus et avaient obtenu qu’on lui fît grâce de la vie au prix de la somme en question ; et il suppliait qu’on la lui envoyât sans retard. Sur ces entrefaites, le bâtard d’Orléans arriva à Angoulême et nomma capitaine du Châtelet de cette ville un certain Pierre Boisseau. Dès lors privé d’autorité et craignant que son prisonnier ne fût mis en liberté, Brisset le fit transporter, toujours enchaîné, dans la maison d’un de ses serviteurs, où il vint bientôt le trouver, accompagné de Pierre de Saint-Gelais, d’Olivier Perceval et autres, et le fit conduire de nuit dans a fosse du doyen d’Angoulême, où sont ordinairement enfermés les condamnés. Lisac resta dans cette nouvelle prison du vendredi matin au samedi dix heures du soir, sans boire ni manger. Enfin on le délivra, en lui faisant promettre, par manière de moquerie, de ne point faire couper sa barbe et ses cheveux jusqu’à ce qu’il eût fait sa révérence à Mgr Charles d’Anjou. Naturellement Charles de Lisac porta plainte. Nous ne raconterons pas toutes les procédures. Brisset de Saint-Cyr était le 23 août dans les prisons du Châtelet de Paris, d’où il fut transféré à la Conciergerie ; le 29, la cour le mit en liberté sous caution, et moyennant l’engagement de se constituer de nouveau prisonnier le 1er décembre suivant ; mais on ne le revit plus, et il fut condamné par défaut, mais non définitivement, par arrêt du 17 juillet 1444. (Arch. nat., X2a 23, fol. 233 v°.) Sa mort interrompit les poursuites. On voit ici qu’il était allé de vie à trépas, on ne dit pas comment, avant le mois de juin 1446. Il était encore vivant le 7 décembre 1445, comme le prouve un autre acte du Parlement, dont il va être question.2a 23, fol. 243 v°.) C’est évidemment en vertu de ce mandat et très légitimement que le château de Chefboutonne fut remis définitivement en possession de son vrai propriétaire. Toutefois, d’après l’ordre et les dates des faits rapportés dans nos lettres de juin 1446, la reprise de Chefboutonne par Guy de La Roche aurait eu lieu dans l’intervalle entre la sentence du sénéchal de Poitou et l’arrêt confirmatif de la cour, et il faudrait alors supposer que François de Montbron avait voulu devancer les lenteurs de la justice, en s’emparant de son bien, avant que le Parlement eût prononcé en dernier ressort, ce qui est fort possible, mais ne légitime en aucune façon ce nouvel acte de violence du sénéchal d’Angoulême, au moment où il aurait dû songer, avant tout, à faire oublier ses anciennes révoltes contre l’autorité du roi.e
Ainsi signé : Par le roy, vous, les contes de Foix Le comte de Foix, cf. ci-dessus, p. 239, note 1. Gui XIII, dit XIV, sire de Laval, de Vitré, etc., fils de Jean de Montfort et d’Anne de Laval. C’est en sa faveur que la baronnie de Laval fut érigée en comté par lettres du 17 août 1429. Il avait épousé, le 1 Les sires de la Varenne, de Pressigny et de Blainville sont mentionnés fréquemment dans les pages précédentes.er octobre 1430, Isabelle, fille de Jean V (ou VI) duc de Bretagne et de Jeanne de France, fille de Charles VI, et l’avait perdue en 1442.
Lettres d’abolition octroyés à Raymond Chauveteau, homme d’armes poitevin, pour tous les excès dont il a pu se rendre coupable durant les guerres.
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Raymon Chauveteau, natif de nostre païs de Poictou, contenant que dès son jeune aage il nous a servy ou fait de noz guerres à l’encontre des Anglois, noz anciens ennemis, soubz et en la compaignie de feu Jehan de la Roche et de Guiot de la Roche, son frere, et de plusieurs noz capitaines et chefz de guerre, en maintes manieres, mesmement à lever le siege que nos diz ennemis tindrent pieça devant Aubeterre Il est déjà question ci-dessus, p. 313 et note 3, du siège d’Aubeterre, dont on ne trouve point de mention dans les chroniques de l’époque. En février 1435, Avranches fut assiégée par le duc d’Alençon, qui fut repoussé par le comte d’Arundel et Th. Scales. Il est sans doute fait allusion à cet événement plutôt qu’à une autre tentative, plus infructueuse encore, dirigée en décembre 1439 contre cette place par le connétable de Richemont et le même duc d’Alençon. Mareuil soutint deux sièges, en 1435 et en 1437, tous deux conduits par Jean de La Roche, sénéchal de Poitou (cf. ci-dessus, p. 267, note 3). La place d’Aucor fut reprise aux Anglais en cette même année 1435 ( A propos de l’abolition générale octroyée aux gens de guerre, cf. la note ci-dessus, p. 209.e
Ainsi signé : Par le roy, le sire de Precigny Bertrand de Beauvau, sr de Pressigny.
Lettres d’abolition octroyées à Jean de Longpré, archer de Montaigu, prisonnier au Châtelet de Paris, pour les violences, détrousses et autres excès par lui commis lors des hostilités entre r de Rais, à Tiffauges, et autres circonstances.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan de Longpré, dit Heurtebise Dans une plaidoirie de Nicolas Queyré, sénéchal de Montaigu, contre son seigneur, Jean de Belleville, plaidoirie citée ailleurs (ci-dessus, p. 46, note), on lit que le 9 janvier 1446 n.s. un serviteur de ce dernier, « appellé Hurtebise », alors en rupture de ban, se mit en embuscade avec un autre « banni » à la porte Jaillet à Montaigu, et mit, sur l’ordre de son maître, ledit sénéchal en arrestation non motivée, au moment où il pénétrait dans la place. (Arch. nat., X Louis baron de Culant, seigneur de Châteauneuf, amiral de France de 1422 environ à 1437, décéda l’an 1444. En septembre 1431, il avait aidé le sire d’Albret à reprendre les places de Marans et de Benon où Richemont avait envoyé les s La ville de Montargis était assiégée par les comtes de Suffolk et de Warwick (juillet 1427). Le bâtard d’Orléans et La Hire surprirent les Anglais, firent entrer un convoi de vivres dans la place, et secondés par les habitants et la garnison, mirent les assiégeants en pleine déroute (5 septembre). Voy. Le connétable de Richemont, s Les places de Palluau et des Essarts avaient été confisquées sur Isabeau de Vivonne et son mari, Charles de Blois, dit de Bretagne, s Il s’agit, selon toute vraisemblance, de la place de Mareuil que Jean de La Roche, sénéchal de Poitou, et le comte de Penthièvre assiégèrent l’an 1437 (ci-dessus, p. 267 et note 3). Jean de Blois, dit de Bretagne, d’abord seigneur de Laigle, puis comte de Penthièvre et vicomte de Limoges après la mort de son frère aîné Olivier (1433), était le second fils de Jean de Blois, dit de Bretagne, comte de Penthièvre, seigneur d’Avaugour, etc., et de Marguerite de Clisson, fille puînée du connétable Olivier de Clisson. Il servit les intérêts de Georges de La Trémoïlle contre Richemont et prit part aux hostilités qui troublèrent une partie du Poitou de 1428 à 1433. (Cosneau, Jean bâtard de La Trémoïlle, fils de Georges (cf. ci-dessus p. 274, note). Gilles de Rais, maréchal de France, était seigneur de Pouzauges et de Tiffauges à cause de sa femme, Catherine de Thouars (ci-dessus, p. 199, note). Nous n’avons point d’autres renseignements sur la guerre entre lui et Jean de Belleville, en 1438. Mais on peut remonter à l’origine de leur querelle. L’an 1428, Jean Harpedenne, s Jean comte de Huntington, débarqué à Bordeaux au mois de juillet 1439, ne tarda pas à reconquérir une partie des places où les Français avaient mis des garnisons l’année précédente. Cependant son expédition en Saintonge ne paraît pas avoir été couronnée de succès. Jacques sire de Pons, dans sa requête pour obtenir les lettres d’abolition d’avril 1446 (JJ. 177, n° 238, fol. 157), rappela qu’il avait, dans cette circonstance, résisté au comte de Huntington et neutralisé son effort. Dans un acte daté de Fronsac, le 7 mai 1440, portant don à Jean de La Cropte, écuyer, Huntington prend les titres de lieutenant général et gouverneur de Guyenne et d’amiral d’Angleterre. (Original, Arch. nat., K. 66, n° 18.) C’est lui qui dirigea, cette année même, les opérations du siège de Tartas, qu’il réduisit à capituler. Henri VI, par lettres données à Paris, le 12 juillet 1427, avait fait don au comte de Huntington du comté d’Ivry, confisqué sur Artur de Richemont. (E. Cosneau, Sans doute il s’agit toujours du bâtard de La Trémoïlle, et non de Georges seigneur de La Trémoïlle, son père.2a 24, à la date du 28 février 1447 n.s.) Il s’agit évidemment de ce « Jehan de Longpré, dit Heurtebise ».rs de Beaumanoir et de Rostrenen, après l’emprisonnement du vicomte de Thouars. Dans des lettres de rémission accordées à son neveu Charles de Culant, on apprend que l’amiral fit prendre un nommé Guillaume Pépin, qui avait conspiré contre sa vie, l’enferma d’abord à Châteauneuf, puis au château de la Croisette, et le fit mourir en prison, sans jugement. (A. Tuetey, r de Parthenay, était en guerre avec Jean II Harpedenne, sr de Belleville, à la suite d’un procès commencé contre Jean Larchevêque, auquel le sr de Belleville réclamait Mervent. (Cf. notre vol. précédent, p. 187, note, et Cosneau, r de Belleville venoit en nostre service ou fait de noz guerres, il admenoit le dit suppliant en sa compaignie, pour ce qu’il estoit très bon arbalestier et vaillant homme de son corps. Et pour ce que les diz Bretons faisoient guerre au dit lieu de Montagu et audit seigneur de Belleville, et tenoient grosses garnisons ès places de Paluya et les Exars, à Chasteaumur, Cliczon et autres placesr d’Avaugour, à cause de leur complicité dans la prise par trahison du duc Jean V (ou VI) de Bretagne, à Chantoceaux, l’an 1420, et données à Richard de Bretagne, comte d’Étampes, frère d’Artur de Richemont, qui était aussi seigneur de Châteaumur. Les garnisons de ces villes étaient composées de Bretons à la solde de Richard, qui se signalèrent par leurs déprédations. Olivier de Beaulieu était capitaine de Châteaumur pour le comte d’Étampes et avait pour lieutenant Jean de Beaulieu, son frère, en 1430 et pendant les années suivantes. On trouve des renseignements sur les excès auxquels se livrèrent ces Bretons dans les procès intentés par Jacques de Surgères, sr de la Flocellière, à Olivier et Jean de Beaulieu et leurs complices (deux arrêts du 13 septembre 1434, X2a 20, fol. 73, 74 ; X2a 21, à la date du 9 septembre 1434), et par Isabeau de Vivonne à Richard de Bretagne, comte d’Étampes. (Plaidoiries du 29 juillet 1434, X1a 9200, fol. 271 ; arrêts du 24 février 1436, X1a 9193, fol. 125, et du 18 juillet 1436, X2a 21, à la date.)er, duc de Bretagne. Charles VII l’établit, en 1450, lieutenant général de son armée de Guyenne, avec laquelle il prit les villes de Bergerac et de Castillon et se distingua à la bataille de Castillon (1453) et à la réduction de Bordeaux. Jean comte de Penthièvre mourut en 1454, sans postérité de Marguerite de Chauvigny.r de Belleville et de Montaigu, poursuivait au Parlement le sire de Rais et sa femme, qui, disait-il, tenaient de lui, à cause de sa ville, château et baronnie de Montaigu, le lieu et châtellenie de Beaurepaire (dont ils avaient hérité de Marie de Thouars, sœur de Catherine), au devoir de 50 livres tournois et une obole d’or à mutation de seigneur. Ceux-ci s’étant refusés à lui faire la foi et hommage et à lui payer cette redevance, il avait fait saisir leur fief. La cour, par arrêt du 20 mai 1428, ordonna une enquête et fit récréance, pour la durée du procès, de la terre litigieuse au profit des défendeurs. (Arch. nat., X1a 9191, fol. 95.)cxxce
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Rippe. — Visa. Contentor. E. Duban.
Rémission accordée à Gilles Chevaleau, écuyer, de Niort, pour avoir frappé Pierre, fils de Jean Isambert, avec lequel il avait assurement.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion de nostre bien amé Gilet Chevaleau La généalogie des Chevaleau, seigneurs de la Tiffardière et de Boisragon, publiée dans la nouv. édit. du e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Charlet. — Visa. Contentor. E. Duban.
Lettres interdisant au Parlement, au sénéchal de Poitou et au bailli de Touraine de prendre connaissances des causes et procès des sujets de François duc de Bretagne.
Charles, etc. A noz amez et feaulx conseillers les gens tenans nostre present Parlement et qui tendront icellui pour le temps avenir, aux seneschal de Poictou et bailli de Touraine, et à tous noz autres justiciers et officiers, ou à leurs lieux tenans, salut et dilection. De la partie de nostre très chier et très amé nepveu François, duc de Bretaigne François I Ce mandement est imprimé, d’après la même source, dans le recueil des er, fils aîné de Jean V (ou VI), duc de Bretagne, et de Jeanne de France, fille de Charles VI, né le 11 mai 1414, successeur de son père en 1442, mort le 18 juillet 1450. (Cf. ci-dessus p. 355, note.)ee
Ainsi signé : Par le roy. E. Chevalier.
Rémission octroyée à Pierre Rolant, de Luçon, qui avait enfreint l’assurement donné, en la cour temporelle de l’évêque de Luçon, à son neveu Pierre Deloix avec lequel il était en discussion d’intérêts.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Pierre Rolant, demourant L’évêque de Luçon était alors Nicolas, frère du célèbre Jacques Cœur. D’abord chanoine de la Sainte-Chapelle de Bourges, il succéda à Jean Fleury, vers le mois de décembre 1441, sur le siège épiscopal de Luçon, qu’il occupa jusqu’à sa mort, le 1er octobre 1451. Il fut inhumé dans l’église métropolitaine de Bourges. (me
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. M. Guernadon. — Visa. Contentor. Ja. de La Garde.
Lettres d’amortissement d’un terrain destiné à l’agrandissement du cimetière de la paroisse Notre-Dame de Légé en Poitou.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des manans, habitans et parroissiens de la parroisse de Nostre Dame de Ligé en nostre païs de Poictou, contenant que ladicte parroisse s’est puis certain temps ença fort peuplée et habitée, et joingnant l’eglise de la parroisse dudit lieu a ung cimetiere d’ancienneté, lequel est à present bien petit, et à l’un des boutz d’icelui y a ung mur, à l’occasion duquel convient me
Ainsi signé : Par le roy, vous, l’arcevesque de Reims Jacques Jouvenel des Ursins, alors archevêque de Reims, évêque de Poitiers en 1449. (Cf. ci-dessus, p. 239, note 2.) Pierre de Brézé et Bertrand de Beauvau (ci-dessus, p. 178, note).
Rémission accordée à Thomin Guichart, homme de guerre, originaire de Normandie, demeurant à Mauléon en Poitou, qui avait frappé mortellement un passant, habitant de Saint-Mesmin, parce que, lui ayant demandé son chemin, il s’était moqué de lui.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, me
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Pregrimaut. — Visa. Contentor. Charlet.
Rémission octroyée à « Jean Ruaud, dit Verraud, jeune homme demourant en la ville de Bourgonneuf, de nostre chastellenie et ressort de Montmorillon, en nostre païs et conté du Poictou La localité mentionnée ici ne pouvant être identifiée qu’avec Bourganeuf dans la Marche, ces lettres n’ont pour nous d’autre intérêt que de fournir un renseignement sur l’étendue de la châtellenie de Montmorillon. C’est pourquoi nous nous contentons d’en publier ce court extrait.e
Rémission octroyée à Jean et Olivier Berlant, et à leur père Jean, seigneur de Jeu, à cause du meurtre de Jean de la Gaubertière, avec lequel ils étaient en procès touchant la possession de la métairie de la Brosse, mouvant dudit Jeu.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Berlant Jean Berlant, écuyer, seigneur de Jeu, né en 1386, puisqu’il avait soixante ans à la date de ces lettres, marié vers 1420 à Catherine de Jeu. D’après la généalogie imprimée dans la nouv. édit. du La Gaubertière était un ancien fief mouvant de Montreuil-Bonnin, dont était seigneur, le 8 octobre 1364, un nommé Guillaume Pannet. (Aveu de cette date, Arch. nat., P. 1145, fol. 35 v°.) Il avait donné son nom à une famille, dont quelques membres, outre celui dont il s’agit ici, sont mentionnés dans des textes des premières années du Les deux dernières lettres de ce nom sont douteuses. On pourrait lire aussi bien Valné ou Value. Ce qui nous a porté à l’imprimer sous cette forme Valut, c’est que l’on trouve dans un compte du 23 avril 1448 le nom d’un Guillaume de Velut (très lisiblement écrit), aussi sergent de la ville de Poitiers, qui avait été chargé à cette date d’aller mettre en état d’arrestation le capitaine de la Meilleraye et de l’amener à Poitiers. (Arch. nat., KK. 337, fol. 33 v°.)r de Jeu, et de Jeanne de Jeu. Il y a là une erreur que permet de rectifier le texte d’un accord du 29 août 1429, homologué au Parlement de Poitiers. (Arch. nat., X1c 138, à la date.) On lit dans cet acte que feu Simon Berlant, fils et héritier de feu Pierre Berlant, avait été en procès avec Gilles Bourgeois à propos de certains biens meubles et immeubles qui avaient appartenu à Philippe Boulanger, mère de Perrette Chauvais, femme dudit Gilles et depuis décédée, dont ledit Pierre Berlant avait eu autrefois la tutelle. Simon Berlant était mort avant le règlement de cette contestation, et ses enfants furent assignés devant le sénéchal de Poitou par Gilles Bourgeois. Ceux-ci étaient : Jean, Ithière, mariée dès lors à Jean de Couhé, écuyer, et Marie, qui épousa plus tard Pierre Prévost (avant le 7 avril 1432, r de Jeu, eut au moins deux fils, Jean, le jeune, et Olivier. L’aîné était marié, depuis l’année précédente environ, avec Marie de Combarel, fille de François, chevalier, sr de Noaillé et de la Chèze, capitaine de Chauvigny, et de Jacquette de Mons. On ne sait rien du cadet.e1a 59, fol. 302 v° ; X1a 61, fol. 161 v°.) Nicolas de la Gaubertière était seigneur de la Chalopinière en Cirières, l’an 1393. (B. Ledain, e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. N. du Brueil. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres d’amortissement, en faveur de l’abbaye de Saint-Laon de Thouars, d’une rente annuelle de 200 livres donnée par feu Marguerite d’Ecosse, femme du dauphin Louis, pour la fondation d’une chapelle dans ledit monastère.
Karolus, etc. Ad perpetuam rei memoriam. Preclari meriti opus haud dubium agere credimus, si his que divini cultus augmentum concernunt et Christi fidelium pia vota exequntur, regie liberalitatis gratiam impartimur. Sane pro parte dilectorum nostrorum Nicolai, abbatis moderni, atque conventus monasterii Sancti Launi de Thoarcio L’abbé de Saint-Laon de Thouars, Nicolas Lecocq (quelquefois nommé Leroy), avait succédé depuis peu de temps à Nicolas Gadart (et non Gadieu ou Godier, comme l’appelle la Marguerite, fille aînée de Jacques I Stuart, roi d’Écosse, avait été fiancée par traité conclu à Chinon, le 30 octobre 1428, et mariée à Tours, le 24 juin 1436, avec dispense de l’archevêque de Tours, parce que le dauphin Louis n’était pas encore entré dans sa quatorzième année et que la jeune épouse avait à peine douze ans accomplis. La dauphine, après huit ans d’une union qui ne lui apporta qu’une profonde tristesse, mourut à Châlons-sur-Marne, le 16 août 1445, sans postérité. M. de Beaucourt entre dans quelques détails au sujet d’une enquête ordonnée sur les causes de ce décès, qui parut mystérieux. ( Ce gage consistait en un Livre d’heures de Notre-Dame richement enluminé, que Marguerite avait mis en dépôt entre les mains de l’abbé, et qui fut rendu au roi Charles VII, l’an 1459. Nicolas Gadart, le prédécesseur immédiat de l’abbé Nicolas Lecocq, avait fait commencer les travaux de la chapelle, avant d’avoir reçu la somme promise, mais ils restèrent longtemps en suspens. Par lettres données en chapitre le 25 septembre 1459, l’abbé et les religieux de Saint-Laon prirent l’engagement de continuer et d’achever cet édifice, qui, suivant l’intention de la fondatrice, devait être sous le vocable du Saint-Sépulcre et reproduire le tombeau de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et de célébrer le service anniversaire de la dauphine et les messes tous les lundis de l’année. Dans cet acte sont rappelées les présentes lettres d’amortissement. (Original scellé de deux sceaux, celui de l’abbé et celui du monastère, Arch. nat., J. 467, n° 104.) A cet engagement est annexée une quittance de l’abbé Nicolas II, en date du 18 novembre 1459. Il reconnaît avoir reçu, ce jour, de Mathieu Beauvarlet, notaire et secrétaire du roi, commis à la recette générale des finances, la somme de 825 livres tournois, pour 600 écus d’or que feu M1a 29, fol. 76.) A la date du 27 mai 1419, les registres du Parlement de Poitiers contiennent un long arrêt rendu entre les Frères prêcheurs de Thouars et Saint-Laon. (X1a 9190, fol. 59.) L’abbé Nicolas Lecocq poursuivit au criminel un nommé Nicolas Morin, praticien en cour laie. (Actes des 10 décembre 1467, 22 avril et 11 août 1468, X2a 35.) Rappelons aussi que le 17 juillet 1447, Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, fit élection de sépulture dans l’église de cette abbaye et y fonda un service et des messes. (Coll. dom Fonteneau, d’après le chartrier de Thouars, t. XXVI, p. 399.)me la dauphine nous donna en son vivant pour fonder en notre église, pour le salut de son âme, une messe chaque lundi de l’année, un mototo
Sic signatas : Per regem, vobis, comite Ebroicensi Jean Stuart, comte d’Aubigny, connétable d’Écosse, à qui Charles VII avait fait don du comté d’Evreux, par lettres de janvier 1427, était mort au service du roi, le 12 février 1429. Le comté avait alors fait retour au domaine. Quand la ville d’Evreux fut reprise sur les Anglais, le 15 septembre 1441, Pierre de Brézé reçut de Charles VII le titre de comte d’Evreux, suivant M. de Beaucourt ( Bertrand de Beauvau, s Jean Bureau (ci-dessus, p. 172, note 3).r de Pressigny (ci-dessus, p. 273, note 3).
Lettres d’abolition données en faveur de Bertrand de Chanac, écuyer, capitaine de Château-Larcher pour le seigneur du lieu, de tous les excès, rançonnements et exactions dont il s’est rendu coupable dans ladite place.
Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé Bertran de Chanac, escuier, contenant que despieça le seigneur de la place de Chastelachier Bertrand est appelé ailleurs bâtard de Chanac ou Chenac. Il était probablement fils naturel d’Élie de Chanac, chevalier, seigneur de Château-Larcher et de Bourg-Archambault, mort avant le mois de septembre 1419, et par suite le beau-frère d’Odet de Rivière, s L’année suivante, Odet de Rivière occupait le château de Courbefy en Limousin et, bien qu’il le tînt pour le roi, il s’y conduisait comme en pays ennemi. Les États durent traiter avec lui à prix d’argent pour lui faire évacuer la place avec ses gens. Mais tous les capitaines se valaient. Il fallut encore promettre à son successeur 200 francs pour obtenir que, pendant une saison, les hommes de la garnison s’abstinssent de piller et d’appatisser les gens du pays. (A. Thomas, Le château de Gençay avait été enlevé à La Trémoïlle, vers le commencement de l’année 1428, et livré au connétable de Richemont, son ennemi. Avait-il été pris de force ou par trahison ? Les renseignements sur les circonstances de cet événement font défaut. On sait seulement que Georges de La Trémoïlle était tombé alors entre les mains de celui qui avait fait le coup et avait obtenu de racheter sa vie et sa liberté, moyennant la somme énorme de 10000 écus d’or. Charles VII d’ailleurs le remboursa libéralement par lettres données à Chinon le 7 février 1429 n.s. (Bibl. nat., ms. Clairambault 204, pièce 8763.) Dans une note relative à Guillaume de Montsorbier (ci-dessus, p. 340), l’on a vu que ce personnage occupait Gençay en 1429, et qu’il y a beaucoup d’apparence que c’est lui qui livra cette place à Richemont. Elle ne fut pas restituée à son propriétaire avant le milieu de 1432. (Voy. l’introduction du présent volume.) C’est pendant cet intervalle que se produisirent les faits visés ici.r de Château-Larcher, qui lui donna la capitainerie de cette place. Au commencement de juin 1434, Bertrand apporta à Poitiers, à Maurice Claveurier, lieutenant du sénéchal de Poitou, une lettre de menaces et de défi que lui adressait le seigneur de Château-Larcher. Claveurier porta plainte au Parlement, le 7 juin. « Veues par la court, lit-on sur le registre, certaines lettres escriptes par Odet de Riviere,… par lesquelles, entre autres choses il se vante de faire forte guerre, se icellui lieutenant ne lui rend un sien serviteur, tenu prisonnier en la prevosté de Poitiers, à cause de certaine destrousse par lui et autres faite, comme l’en dit, sur les gens et serviteurs du lieutenant du capitaine du chastel de Poitiers, et oy le rapport dudit Claveurier sur le fait et gouvernement dudit Bertran et sur la res Pierre de Tuillières et Philippe des Courtilz sur son estat, vie et gouvernement, et que, se par sa confession ou autrement il est trouvé coulpable d’aucuns cas que l’en lui impose, on lui fera procès ainsi qu’il appartiendra. — Et avec ce a esté appoinctié et ordonné que le procureur du roy prendra lettre à la chancellerie, narration faicte du fait et cas des lettres dessus dictes et des autres excès et malefices commis par ledit Odet de Riviere et Ponchon de Riviere, son frere, et leurs serviteurs, par lesquelles sera mandé et commis que, informacion precedent, les coulpables seroient prins et amenez prisonniers en la Consiergerie, se faire se peut, 2a 21, date du 7 juin 1434.) Le 9 juin, Guillaume des Hayes, écuyer, lieutenant du sr de la Varenne, capitaine du château de Poitiers, se présenta à la cour et déclara s’opposer à la mise en liberté de Bertrand. Celui-ci resta enfermé à la Conciergerie jusqu’au 19 juin, qu’il obtint son élargissement par la ville de Poitiers et s’engagea à n’en point franchir les portes, sans le congé de la cour. Puis, le 23, il fut élargi partout, « parmi ce qu’il a promis et juré en foy de gentilhomme et sur son honneur, à peine d’estre convaincu des cas à lui imposez, plus de payer 500 livres tournois et autres peines accoustumées, de comparoir ceans en personne toutes les fois que la court l’ordonnera ». Jean Raveneau, écuyer, capitaine de Vivonne, se constitua pleige et caution de ladite somme, et Bertrand de Chanac fit élection de domicile à Poitiers, chez Yves Fougère, son procureur. (X2a 21, aux dates.) Le même registre contient d’autres délibérations curieuses relatives à cette affaire et au seigneur de Château-Larcher. Nous les réservons pour l’introduction de ce volume.r de Treignac, Louis de Pierre-Buffière et trois autres gentilshommes avaient donné caution de cette somme. Élie de Chanac mourut avant d’être remboursé. Sa veuve, Marie de Culant, agissant en son nom et comme ayant le bail, garde et gouvernement de ses enfants mineurs, mit en cause le sr de Treignac, lui réclamant le cinquième de l’argent prêté. Celui-ci, ayant d’abord refusé, fut assigné devant la cour souveraine de Poitiers, le 25 février 1419 n.s. Le 11 septembre suivant, il reconnut sa dette et se déclara disposé à payer la part qui lui incombait comme garant. (Arch. nat., X1c 118.) Le second acte est le règlement consenti, après plus de quinze ans, du douaire de Marie de Culant. Odet de Rivière et Blanche, sa femme, reconnaissaient que leur mère avait droit à la jouissance viagère de la moitié des biens roturiers et du tiers des biens nobles de son mari situés en Poitou, et du château de la Tour de Tilly pour sa demeure. Mais elle avait touché, disaient-ils, et appliqué à son profit, depuis la mort d’Élie, les revenus de tous les héritages du défunt, sis en pays de droit écrit, où le douaire n’existe pas, revenus qui s’élevaient à une grosse somme, et ils demandaient qu’elle en rendît compte. De plus, Marie avait eu la tutelle de feu Guy de Chanac, chevalier, et de Blanche, ses enfants, et elle aurait dû faire dresser un inventaire des biens et titres de ceux-ci, ce qu’elle n’avait pas fait. Elle avait usé à sa guise de ces biens et n’avait même pas entretenu et réparé les maisons et châteaux, si bien qu’à la fin de la tutelle tout tombait en ruine. Sa fille et son gendre demandaient qu’elle fît faire les réparations nécessaires, et rendît les titres ainsi que la moitié des meubles de son mari. Ils lui réclamaient en outre une rente de 30 livres qu’elle avait vendue à Jean Larcher, de Poitiers, et une autre de même somme, appartenant à ses enfants et que leur oncle Louis de Culant, amiral de France, était tenu de leur servir, etc. Marie de Culant, d’autre part, prétendait qu’elle devait être héritière de son fils Guy, pour une partie des meubles, et qu’Odet et sa femme s’étaient saisis du tout. Enfin, par accord du 28 août 1434, les sr et dame de Château-Larcher s’engagèrent à assigner, le 15 septembre suivant, à leur mère la valeur de moitié des biens roturiers et du tiers des biens nobles sur les terres les plus rapprochées de Tilly, avec moitié de tous les conquêts. Comme Tilly avait été acquis pendant le mariage et que la moitié en revenait à Marie à titre d’héritage, ils lui en abandonnaient l’autre moitié pour en jouir sa vie durant et y faire sa résidence, sans partage ni contestation. (X1c 148.)me
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. De la Loere. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres d’abolition générale octroyées à tous les habitants des villes et campagnes du Poitou et aux officiers royaux du pays, moyennant une composition pécuniaire de 18,000 livres.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue
Pour ce est il que nous, attendans la grant loyaulté et vraye obeissance que tousjours les diz supplians ont eu envers nous et nostre seigneurie, et les bons et grans services, aides et secours de finances que en maintes manieres ilz nous ont faiz, le temps passé, en noz neccessitez et affaires bien liberalment. Considerans aussi les autres grans charges que ilz ont, ou temps passé, eues et encores de present ont à supporter en plusieurs manieres, tant pour le fait et soustenement de noz gens de guerre et de noz tailles et aides, comme autrement, en maintes manieres ; voulans pour ces causes et autres plusieurs à ce nous mouvans, iceulx estre favorablement traictiez et leur subvenir en leurs besongnes et affaires, par l’advis et deliberacion des gens de nostre grant conseil, avons à iceulx supplians et à chascun d’eulx, de quelque estat ou condicion qu’ilz soient, tant en general que en particulier, quicté, remis, pardonné et aboly, et par ces presentes, de grace especial, plaine puissance et auctorité royal, quictons, remettons, pardonnons et abolissons tous les cas, crimes, deliz, meffaiz, faultes et offenses dessus dictes, que eulx ou aucuns d’eulx ont eu et pevent avoir faiz, commis et perpetrez, en quelque maniere que ce soit, ou temps passé jusques aujourduy, avec toutes peines, amendes et offenses corporelles, criminelles et civiles, et toutes actions et interestz, en quoy ilz ou aucuns d’eulx sont ou pourroient estre encouruz envers nous et justice, à l’occasion des choses dessus dictes, et tout ainsi comme si les cas estoient exprimez et declarez specifiement et particulierement en ces dictes presentes, et sans ce que, ores ne pour le temps avenir, aux dessus diz ou aucuns d’eulx en soit ne puisse estre pour ce par nous ne par justice faicte aucune demande, action, reprouche ne poursuite, au regard Le compte très complet et détaillé de la recette de cette somme offerte par le tiers état du Poitou à titre de composition, et de l’emploi qui en fut fait, est conservé aux Archives nationales (KK. 337). C’est un document extrêmement intéressant et qui va être publié intégralement dans le tome XXXI des Archives historiques du Poitou.mme
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. E. Chevalier. — Visa. Contentor. Ja. de La Garde.
Rémission octroyée à Jeannette, native de l’île de Bouin, femme de Nicolas Rollant, de l’île de Noirmoutier, pour un infanticide dont elle s’était rendue coupable, vingt-cinq ans auparavant, de complicité avec Jean Jouaye, prêtre, son séducteur.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehannete, femme de Nicolas Rollant, aliàs Bertouet, demourant en l’isle de Noirmoustier, native de l’isle de Bouyng, contenant comme, ee xlvi,e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Tribolé. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Rémission octroyée à Louis Raoul, paroissien de Saint-Philibert de Luçon, coupable de meurtre sur la personne de son beau-frère, Guillaume Boyneau.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion de Loys Raoul, povre homme, laboureur de braz, chargié de femme et d’enfans, parroissien de Saint Philebert de Luçon ou païs de Poitou, contenant que jà pieça ledit suppliant et feu Guillaume Boyneau espouserent les deux seurs germaines et demourerent ensemble communs en biens par long temps, en l’ostel du feu sire de la Floceliere, audit lieu de Luçon Jacques II de Surgères, seigneur de la Flocellière, chambellan de Charles VII, mort entre le 2 décembre 1435, date de son testament, et le 21 mai 1437. (Cf. notre vol. précédent, p. 193, note.) Sa maison de Luçon s’appelait l’hôtel de la Coudraye et avait été saccagée et incendiée par Tristan Chabot, capitaine de Luçon pour Georges de La Trémoïlle, avec la complicité de ses trois frères. Le s Les auteurs du r de la Flocellière les poursuivit à ce sujet au Parlement de 1423 à 1431. (Arch. nat., X2a 18, fol. 5, 216, 261 v° ; X2a 19, fol. 28 v° ; X2a 20, fol. 15 v° ; X2a 21, fol. 2 v°, 72 v°.)e édit., t. I, p. 782) mentionnent une dizaine de membres de cette famille du Bas-Poitou, qui tira probablement son nom du bourg de Saint-Étienne de Brillouet dans la Vendée.e
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Tribolé. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres autorisant Pierre Fleury, chevalier, chambellan du roi, seigneur de Bouillé-Saint-Paul, à continuer et achever les fortifications dudit lieu.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé et feal chevalier et chambellan, Pierre Fleury, seigneur de Bouylé Saint Pol Le fief de Bouillé-Saint-Paul, relevant de la vicomté de Thouars à hommage lige, était en possession, dès le premier tiers du eis de l’Estourbeillon, re Pierre Flory, chevalier, seigneur de Bouillé-Saint-Paul, et de Françoise de Meulles, sa première femme. (Th. Courtaux, is de l’Estourbeillon, e
Ainsi signé : Par le roy en son conseil. E. Chevalier. — Visa. Contentor. P. Le Picart.
Lettres de rémission accordées à Etienne de Blet, écuyer, seigneur du Treuil en la châtellenie de Vivonne, et à Jean Delahaye, son valet, coupables de l’assassinat de Jean de Curzay, seigneur de Goupillon.
Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receue l’umble supplicacion de Estienne de Blet On trouve un Louis de Blet, qualifié varlet des grands chevaux de Jean duc de Berry dans des lettres de rémission de mai 1400, accordées à plusieurs officiers de l’hôtel de ce prince, dont Moreau de Monlon, son grand écuyer, pour complicité dans un viol commis au séjour de Nesle, à Paris. (JJ. 155, n° 97, fol. 54 v°.) Il était vraisemblablement de la même famille, originaire de Berry, quoique son nom ne figure pas dans la généalogie de la branche établie au nord du Poitou. ( On n’a guère d’autres renseignements sur cette branche de la maison de Curzay que ceux qui se trouvent dans ces lettres de rémission. MM. Beauchet-Filleau citent un aveu du fief de Goupillon près Vivonne, rendu par le père de ce Jean de Curzay, nommé aussi Jean, écuyer, le 6 décembre 1410, et lui donnent un fils, Philippe, mentionné dans des aveux de la même seigneurie, des 1 Il s’agit sans doute d’Aimery, second fils de Jean Ie édit., t. I, p. 549.) Étienne, sr du Treuil, la Petite-Épine, etc., était le deuxième fils de Robin, baron de Blet, chevalier, grand maître d’hôtel du duc de Berry, et de sa seconde femme, Alix de Gourjault, dame de la Misselière et dame d’honneur de la duchesse. Le 24 novembre 1429, il transigeait avec Jean, son frère aîné, et le 31 août 1456, il rendait un aveu à Charles comte du Maine, seigneur de Civray. La seigneurie de la Petite-Épine, mouvant de la Cour-d’Usson, lui venait de Jeanne de Saint-Savin, dame de la Tour-aux-Cognons, sa femme. Étienne de Blet mourut avant le 13 août 1483.er mai 1458, 13 juillet 1462 et 4 avril 1482. (er de Rochechouart, seigneur de Mortemart, Vivonne, Saint-Germain-sur-Vienne, et de sa première femme, Jeanne Turpin de Crissé, sur lequel les généalogistes ne disent rien, sinon qu’il mourut sans avoir été marié.me
Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. Beauvarlet Mathieu Beauvarlet, notaire et secrétaire du roi, commis à la recette générale des finances.