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MCCCCIII

Confirmation des lettres patentes de Charles VII, du 6 juillet 1437, autorisant le chapitre de l’église cathédrale de Poitiers à créer un juge lai pour faire les inventaires après décès de ses membres et dignitaires, au lieu et place des officiers royaux qui jusque-là en étaient seuls chargés.

  • B AN JJ. 200, n° 206, fol. 110
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 38, p. 16-18
D'après a.

Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir veues les lettres de feu nostre très chier seigneur et père, que Dieu absoille, à nous presentées de la partie de noz bien amez les doyen1 et chappitre de l’eglise de Poictiers, desquelles la teneur s’ensuit :

Charles, par la grace de Dieu roy de France, à tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Receue avons l’umble supplicacion des doyen et chappitre de l’église de Poictiers, etc. … … Donné à Bourges, le sixiesme jour du moys de juillet l’an de grace mil cccc trente sept, et de notre règne le quinziesme2.

[p. 17] Lesquelles lettres dessus transcriptes et le contenu en icelles avons confirmées, ratiffiées et approuvées, et de notre grace especial, plaine puissance et auctorité royal, confirmons, ratiffions et approuvons, par ces dictes presentes, et tout ainsi que iceux doyen et chappitre en ont joy et usé par cy devant. Si donnons en mandement, par ces dictes presentes, à nostre seneschal de Poictou et à tous noz autres justiciers et officiers, ou à leurs lieuxtenans, presens et advenir, et à chacun d’eulx, comme à luy appartiendra, que de nostre presente grace et confirmacion ilz facent, seuffrent et laissent lesdiz doyen et chappitre joir et user plainement et paisiblement, sans sur ce leur donner ne faire donner aucun destourbier [p. 18] ou empeschement ; lequel se fait mis ou donné leur estoit, le mettent ou facent mettre à plaine delivrance tantost et sans delay, et au premier estat et deu. Et affin que ce soit chose ferme et estable à tousjours, nous avons fait mettre nostre seel à ces dictes presentes. Sauf en autres choses nostre droit et l’autruy en toutes. Donné à Poictiers, ou moys de febvrier l’an de grace mil cccc. soixante et quatre, et de nostre règne le quart.

Ainsi signé : Par le roy, les contes du Maine et de Comminge, l’evesque de Poictiers, les sires de Landes et de Bazoges et autres presens. — De Moulins.


1 Le doyen de l’église de Poitiers était alors Olivier de Pontbriant, qui avait succédé à Léon Guérinet, quand celui-ci devint évêque, l’an 1456. Il fut nommé, en 1476, trésorier de la Sainte-Chapelle de Paris, et mourut en 1505. (Gallia christ., t. II, col. 1218 ; A. Richard, Invent. sommaire des Arch. de la Vienne, série G., t. I, p. viii.)

2 Les lettres de Charles VII, du 6 juillet 1437, dont le texte est reproduit en entier dans la présente confirmation de Louis XI, ont été publiées aussi dans notre t. VIII des Documents concernant le Poitou, etc. (t. XXXIX des Archives hist. du Poitou), p. 105-107. Elles sont imprimées, l’une et l’autre, dans le recueil des Ordonnances des rois de France, in-fol., t. XVI, p. 304. Elles avaient été enregistrées au Parlement de Paris, par arrêt du 5 juillet 1470 (Arch. nat., X1a 8606, fol. 219), y compris l’acte d’enregistrement de celles de Charles VII à la sénéchaussée de Poitiers, donné à Poitiers, le 26 juillet 1437. Cet acte, émanant de Jean de la Roche (La Rochefoucauld), sr de Barbezieux, sénéchal de Poitou, et signé de son lieutenant général Maurice Claveurier, Barbe et J. Arembert, avocat et procureur du Roi, est compris dans la publication faite par les éditeurs des Ordonnances, sauf un passage qu’ils ont jugé inutile. C’est un état des maisons canoniales appartenant au chapitre de Saint-Pierre en 1437, fournissant des renseignements topographiques intéressants, et quoiqu’il eût été mieux à sa place à la suite du texte des lettres de Charles VII (dans notre t. VIII, p. 105-107), on ne nous saura pas mauvais gré de l’insérer ici :

« Desquelles maisons la declaracion s’ensuit : Premierement les maisons des doyen, chantre, prevostz, soubzdoyen, soubzchantre, chevecier, maistre escolle, abbaye de Nostre Dame, archidiaconé de Poictou, archidiaconé de Briensay, archidiaconé de Thouars, ainsi comme elles se comportent ; item, la maison canoniale que tient à present maistre Guillaume Le Maire, chanoine de lad. eglise en la parroisse Saint Michel, en la grant rue par laquelle l’on vait du Pont Anjobert à Nostre Dame la Grant, tenant d’ung cousté à lad. rue, et d’autre part, le derrière avecques ses jardins et appartenances à la rue des Carmes, et d’un cousté touche à la maison Macé, et d’autre part à ung fondis qui fut à Mestoyreau ; item, la maison canoniale que tient à present messire Jehan Cronier, chanoine de lad. eglise, assise en lad. paroisse Saint Michel, laquelle tient à la rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à l’eglise Saint Michel, et touche par devant à ladite rue et par derriere au jardin qui est à present de l’abbaye de Saint Messant, et de l’un des coustez le jardin touche à lad. rue et à la maison où demeure à present maistre Jehan d’Asnières, et d’autre cousté au jardin Jehan de Varast, et ung autre jardin appartenant à lad. maison, touchant au jardin qui fut feu maistre Pierre Boutet et est de present de lad. abbaye de Saint Messant ; et a ladite maison issue par le derrière à la tour de l’uis de fer ; item, la maison canoniale que tient à present maistre Jehan de Vailly, chanoine de lad. eglise, et est assise devant lad. eglise de Poictiers, et tient par le devant à la rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à l’eglise Saint Paul, devant l’ostel du Coq, et aussi tient du bout derrière et du long du cousté ès maisons de l’archidiaconé de Poictou ; item, la maison canoniale, en laquelle demeure maistre Thomas Vimart, chanoine de lad. eglise, et les enffans de la Salete de lad. eglise ; et est assise d’une part devant le pignon de l’eglise Saint Pierre et à la rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à Saincte Ragonde, et d’autre part à la maison du four de Saincte Croix, une rue entre deux, et à la maison Jehan Gouaut ; item, la maison canoniale de maistre Leonet Guerinet, chanoine de lad. eglise, assise derrière le pignon Saint Pierre et tenant à lad. rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à Saincte Ragonde, et à la maison messire Jehan de La Vessère, à cause de la cousterie de Saincte Croix, et à la maison de la chapellenie messire Pierre Laubert, fondée en lad. eglise de Saincte Croix ; item, la maison canoniale où demeure maistre Berthomé Lucas, assise devant la porte, par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à l’eglise Saincte Ragonde et Saincte Croix, et tient d’une part au chemin par lequel l’on vait de lad. eglise de Poictiers à la maison de la Prevosté, et d’autre part à l’eglise et au chemin par lequel l’on vait de lad. eglise de Poictiers à l’eglise Saint Jehan Baptiste, et aussi tient à l’eglise Saint Ylaire d’entre les eglises ; item, la maison canoniale, appellée l’ostel de Vivrane (sic), laquelle est à maistre Jehan de La Marche, chanoine de lad. eglise, assise derrière la rue alant de l’eglise de Poictiers à Saincte Ragonde, et tenant d’un des coustez par le dessus à la maison de André Galipeau, une petite allée entre deux, et par le dessoubz, d’autre part, à la maison d’une chapellenie fondée en l’eglise de Saincte Ragonde, à l’autel de devant le cueur, où est l’imaige de Madame Saincte Ragonde, laquelle tient à present Pierre de Morry, clerc, et par le derrière tient et joinct ledit hostel au vergier et treille de l’abaye de Saincte Croix, et d’un des boutz joinct au mur du vergier de la cure de Sainct Hilayre, derrière la porte ; item, la maison ou demeure maistre Jehan Maigny, tenant d’une part au cimietière de l’eglise de Saint [Savin] et d’autre part au vergier de l’archidiaconé de Poictou, et d’un bout au chemin par ou l’on vait du carrefour du Coq à lad. eglise de Saint Savin, et d’autre part à la treille de l’Ausmonnerie de Saint Pierre de Poictiers ; item, la maison où demeure messire Robin Luillier, prebstre, assise en la rue par laquelle l’on vait de l’eglise de Poictiers à celle de Saint Michel, et tenant d’une part à la maison ou garniers du chapistre de Poictiers, et d’autre part à la maison et vergiers de la chapelle Saint Martin entre les eglises. » (X1a 8606, fol. 220 v°-221 v°.)