[p. 217]

MCCCCLXXVII

Rémission accordée à Jean Robert, du Gué-de-Velluire, qui s’était rendu coupable du crime de bestialité.

  • B AN JJ. 196, n° 91, fol. 55 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 38, p. 217-218
D'après a.

Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jehan Robert, le jeune, chargé de femme et d’enfans, demourant au Gué de Veluire, contenant que jà pieça il fut conjoint par mariage avec sa dicte femme, durant lequel, de lui et d’icelle sa femme sont yssus, nez et procréez certains enfans, dont les aucuns sont encores en vie ; lequel, durant ledit mariage, s’est avec sa dicte femme et en son mesnage bien et honnestement gouverné jusques à puis la feste sainct Michiel derrenière passée que il, tempté de l’ennemi et gardant les vaches ou les touchant ès marez de la Ronde, il se print à une vache, la congneut charnellement et eust sa compaignie charnelle une foiz seulement. Et après ce, congnoissant avoir mespris envers Dieu, nostre createur, et justice, s’est absenté, sans contrainte de justice, du pays et n’y oseroit jamaiz retourner, converser ne repairer, doubtant rigueur de justice, se noz grace et misericorde ne lui estoient sur ce imparties, si comme il dit, en nous humblement requerant que, attendu ce que dessus est dit, qu’il s’est tousjours bien et honnestement gouverné jusques à puis la feste saint Michiel que, par temptacion de l’ennemi, il a fait et commis ledit cas, qu’il n’en a esté encores prins ne aprehendé par justice et que de lui mesmes, sans contrainte, il nous a requis de ce avoir grace et misericorde, il nous plaise, en faveur de ses diz femme et enfans, icelles leur impartir. Pour ce est il, etc. Si donnons en mandement, par ces mesmes presentes, au seneschal de Poictou ou à son lieutenant et à tous, etc. Donné à Tours, ou moys de novembre l’an de [p. 218] grace mil cccc. soixante-neuf, et de nostre règne le neufiesme.

Ainsi signé : Par le roy, monsieur le marquis du Pont1 et autres presens. — Visa. Contentor. Duban.


1 Nicolas d’Anjou, marquis du Pont, petit-fils du roi René, né en 1448, de Jean, duc de Calabre et de Lorraine, et de Marie, fille de Charles Ier, duc de Bourbon, succéda à son père aux duchés de Lorraine et de Calabre le 13 décembre 1470 et mourut le 24 juillet 1473. (Cf. ci-dessous, n° MCCCCLXXXVII.)