MLVII

Lettres permettant à Jean Escoubleau, écuyer, seigneur de Vougnet1 en la châtellenie de Chinon, « notable lieu et de grant revenue, et où ledit suppliant a acoustumé faire sa residence, auprès duquel lieu et hostel a bel prieuré parrochial…, de fortiffier ou faire fortiffier ledit lieu de Vougnet et clorre de murs, tours, fossez, portes, pons leveys, barbacannes, barrieres et de toutes autres choses neccessaires pour la fortiffication dudit hostel… Donné à Poictiers, ou mois de juing l’an de grace mil cccc. quarante et trois, et de nostre regne le xxie. — Ainsi signées : Par le roy, monseigneur le duc d’Orleans2, le comte de Dunoys3, Jamet de Tillay4 et autres plusieurs presens. M. Beauvarlet. Visa. Contentor. E. Duban. »

  • B AN JJ. 184, n° 598, fol. 405
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 29, p. 156
D'après a.


1 Vougnet, aujourd’hui très petit village dépendant de la commune de Ligré, était au xve siècle un fief important, relevant de Champigny-sur-Veude. Il appartenait en 1400 à Simon de Sazilly et fut dévolu plus tard à la famille de Mausson. La dîmerie de ce lieu était la propriété du chapitre de Saint-Mesme de Chinon. (Carré de Busserolle, Dict. géogr., hist. et biogr. d’Indre-et-Loire, t. VI, p. 438.)

2 Charles duc d’Orléans, fils de Louis, frère de Charles V, et de Valentine de Milan, né à Paris, le 26 mai 1391, mort le 4 janvier 1465. Fait prisonnier à la bataille d’Azincourt, il demeura en Angleterre jusqu’en 1440. Cette longue captivité de vingt-cinq ans et les poésies françaises et anglaises dont il est l’auteur ont rendu son nom célèbre.

3 Jean comte de Longueville et de Dunois, bâtard d’Orléans. (Cf. ci-dessus, p. 52, note 2.)

4 Jamet de Tillay était alors capitaine de Loches (1443). Pendant la Praguerie, il avait rendu au roi un signalé service en enlevant Montrichard aux princes ligués (avril 1440). Ami de Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou, il lui dut en grande partie sa fortune. Accusé (et l’enquête prouva que ce n’était pas sans fondement) d’avoir par ses propos calomnieux causé ou hâté la mort de la dauphine Marguerite d’Écosse (1445), il n’en continua pas moins d’avoir les bonnes grâces de Charles VII, qui le créa bailli de Vermandois. (Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. IV, p. 107-111, 181, 182.)