[p. 163]

MLX

Lettres permettant à Le Galois de Villiers1, écuyer d’écurie de Charles VII, bailli de Montargis, de fortifier de murs, tours, palis, fossés, pont-levis, échiffes, barbacanes, etc., son lieu et hôtel de « Lanere » sis à Andilly-les-Marais, à deux lieues de la Rochelle, dont il était seigneur à cause de sa femme, Jeanne de Belleville2. [p. 164] « Donné à Saumur, ou moys d’octobre l’an de grace mil cccc. quarante et troys, et de nostre regne le xxiime. — Ainsi signé : Par le roy, monseigneur le duc d’Alençon3, l’amiral, messire Jehan de Jambes4 et autres presens. Pichon. »

  • B AN JJ. 176, n° 231, fol. 179
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 29, p. 163-164
D'après a.


1 Les renseignements sur ce personnage n’abondent pas dans les chroniques de l’époque. On trouve seulement qu’il défendait Janville en Beauce, avec Prégent de Coëtivy, à la tête d’une garnison composée de deux cent cinquante combattants, lorsque le comte de Salisbury, commandant une forte armée anglaise, vint assiéger cette place (juillet 1428). La ville fut prise d’assaut et tous les défenseurs qui ne furent pas tués demeurèrent prisonniers, y compris les deux chefs. (Chronique de Jean Raoulet, publiée à la suite de celle de Jean Chartier, par Vallet de Viriville, 3 vol. in-12, 1858, t. III, p. 198.) Le Galois de Villiers est qualifié capitaine de Sainte-Hermine en Poitou dans des actes de 1445 et 1446. Le lundi 14 juin 1445, un défaut fut prononcé au Parlement, au profit du procureur général, de l’évêque et des chanoines du chapitre cathédral de Luçon, demandeurs en cas d’excès, contre un nommé le Grand Étienne et un autre nommé Perrinet, serviteurs du Galois de Villiers, capitaine de Sainte-Hermine, et un nommé Grand Jehan, capitaine de Saint-Juire, ajournés en personne sur peine de bannissement et de confiscation. (Arch. nat., X2a 24, à la date.) Le 2 juillet suivant, ledit de Villiers au même titre était ajourné en cas d’excès et infraction à la Pragmatique Sanction, ainsi que Jean Giffart, chevalier, et plusieurs autres, à la requête de l’abbé et des religieux de Saint-Michel-en-l’Herm. Ils ne se présentèrent pas et un an après, le 12 juillet 1446, ils firent encore défaut à un nouvel ajournement des mêmes demandeurs. Le Galois de Villiers est toujours qualifié capitaine de Sainte-Hermine. (Id. ibid., aux dates.)

2 L’on a vu que Jean II Harpedenne, sr de Belleville, et Jeanne ou plutôt Jovine de Mussidan, sa seconde femme, eurent deux fils, Jean et Olivier, et deux filles, Jeanne et Marguerite, cette dernière ayant épousé, du vivant de son père, Joachim de Volvire, sr de Ruffec et de Rocheservière, et que ses enfants renoncèrent au nom de Harpedenne et prirent celui de Belleville. (Cf. notre volume précédent, p. 187-189, note.) Lors du décès de son père (juillet 1434), Jeanne de Belleville, celle dont il est question ici, n’était pas encore mariée. Elle demeura d’abord sous la garde et administration de son frère aîné, Jean, seigneur de Belleville et de Montaigu. Le règlement de la succession paternelle et du douaire de Jovine de Mussidan donnèrent lieu à des procès (ci-dessus, p. 45, note), et, d’autre part, Jean avait pour l’établissement de sa sœur des projets que désapprouvaient les autres membres de la famille. Il l’avait promise au Galois de Villiers, sans consulter sa mère ni son frère. A la requête de ceux-ci, le Parlement, par arrêt du 11 janvier 1436 n.s., ordonna que Jeanne serait soustraite à l’autorité de Jean de Belleville et mise en garde, sous la main du roi, par devers messire Guillaume, seigneur d’Argenton, au château d’Argenton, et ce dans dix jours au plus tard, aux dépens dudit Jean, lequel serait tenu de pourvoir au vivre et à l’entretien de sa sœur, conformément à son état, jusqu’à ce qu’autrement en fût ordonné, sous peine de prise de corps et de biens. La cour lui fit en outre défense de traiter du mariage de Jeanne, sans avoir le consentement de Jovine de Mussidan, d’Olivier de Belleville et autres parents et amis de ladite damoiselle. (Arch. nat., X1a 9194, fol. 121 v°.) Le sr d’Argenton ne put accepter la mission dont on le chargea, ou bien Jeanne, pour une cause ou pour une autre, ne demeura que quelques jours près de lui. Toujours est-il que fort peu de temps après cette première décision, la cour confia Jeanne de Belleville d’abord à Jean Rabateau, l’un de ses présidents, puis, le 24 février 1436, à Pierre de Tuillières, chevalier, conseiller du roi, et défendit à ce dernier de ne la laisser communiquer ni avec Jean de Belleville, ni avec Le Galois de Villiers, non plus qu’avec Jovine de Mussidan ou avec toute autre personne se présentant de leur part. Les contrevenants étaient passibles d’une amende de 50 marcs d’or. (Id. ibid., fol. 125.) Cinq jours plus tard, le 29 du même mois, la cour, après avoir fait interroger Jeanne de Belleville pour connaître son sentiment, prononça la levée du séquestre et la laissa libre de ses actions, sauf au procureur du roi et à Jovine, si bon leur semblait, d’exercer des poursuites contre le sr de Belleville et tous autres qui avaient enfreint les défenses « de traicter et faire traicter du mariage de la dite damoiselle ». (Id. ibid., fol. 126.) Les lettres d’octobre 1443 prouvent que, malgré l’opposition de sa mère, Jeanne de Belleville finit par épouser Le Galois de Villiers.

3 Jean II duc d’Alençon, comte du Perche, vicomte de Beaumont au Maine, né au château d’Argenton, le 2 mars 1409, mort à Paris en 1476. Une notice biographique lui a été consacrée à l’occasion de la vente et cession qui lui fut faite par Charles VII des ville, château, châtellenie et seigneurie de Niort, par lettres du 28 août 1423. (P. 406 du précédent volume.)

4 Sur ce personnage, cf. ci-dessus, p. 131, note 3.