1 Emprisonné pour tous ces crimes en la Conciergerie du Palais à Paris, par ordre du Parlement et malgré le traité passé entre lui et le roi à Tours, dans lequel une abolition générale lui était promise moyennant la reddition de Royan, Jacques de Pons s’était échappé grâce à la complicité de plusieurs gentilshommes de sa maison, le 28 février de l’année 1445. Le même registre JJ. 177 contient le texte de lettres de rémission accordées à l’un de ses serviteurs, Pierre des Hayes, dit le Grand Pierre, pour complicité dans cette évasion (n° 189, fol. 128 v°). Jacques, né en 1413, était le fils de Renaud VI, sire de Pons, et de Marguerite de La Trémoïlle, sa seconde femme (cf. notre précédent vol., p. 61 note), et par conséquent neveu de Georges de La Trémoïlle. Il trempa avec celui-ci dans la rébellion des princes ligués contre l’autorité du roi, et après la soumission de ceux-ci, il continua la résistance avec Guy de La Rochefoucauld, sr de Verteuil, sénéchal d’Angoulême, et plusieurs autres, ce qui lui valut d’être condamné une première fois au bannissement et à la confiscation par lettres données à Niort, le 24 janvier 1442 n.s. (cf. ci-dessous, n° MCXIX et p. 367, note), à moins qu’il ne se rendît à merci dans un délai de dix jours. Il attendit pour demander grâce que l’armée de Charles VII fût à ses portes et abandonna alors les places qu’il prétendait tenir en gage de la couronne. (Berry, Chronique de Charles VII, édit. Godefroy, in-fol., p. 417.) Par acte du 8 mars 1442 n.s. il fit le serment d’être désormais bon et loyal sujet du roi, de ne point arrêter ses deniers, de ne pas lever ou avouer de gens d’armes, sans sa permission, etc. (J. 389, n° 10.) Sa soumission, comme le prouvent les lettres d’abolition d’avril 1446, ne fut que momentanée. Entre son évasion de la Conciergerie et la date de cette rémission, le Parlement avait rendu contre lui un arrêt le condamnant par contumace au bannissement et à la confiscation, le 12 juillet 1445. Le texte des lettres d’avril 1446 est imprimé, d’après un texte assez défectueux, avec les procès-verbaux de la publication qui en fut faite à Saint-Jean-d’Angély, à Saintes et à Cognac, dans le t. XXI des Archives hist. de la Saintonge et de l’Aunis (1892), p. 250. Peu de temps après, Jacques de Pons conspira de nouveau contre l’autorité royale et encourut une troisième condamnation. (Arrêt du 28 juin 1449.) L’île d’Oleron, Marennes, la Tour de Brou, confisqués avec ses autres possessions, furent donnés en 1451 par Charles VII à André de Villequier. Le sire de Pons se réfugia alors en Espagne et ne rentra dans le royaume qu’à l’avènement de Louis XI, dont il fut le chambellan et qui, par lettres du 2 juin 1472, annula les arrêts rendus contre lui et lui restitua les terres qui lui avaient été prises. (Arch. hist. de la Saintonge, t. XXI, p. 306.) Il avait épousé Isabelle de Foix, fille de Gaston de Foix, captal de Buch.
2 Il est question plus amplement de ce personnage dans des lettres d’abolition de juin 1446, publiées ci-dessous, qui lui furent octroyées en même temps qu’à Guy de La Roche (p. 365).
3 Il était fils d’Hugues de Vaux, chevalier, sur la famille duquel se trouvent des renseignements dans un arrêt du Parlement du 11 août 1377, rendu dans un procès qu’il soutint contre Jean Rabateau, curateur d’Hugues de Saint-Amand, fils de Poinçonnet et de Jeanne Bertrand. (Arch. nat., X1a 44, fol. 359 v°.) Dans des lettres patentes datées de Poitiers, mars 1442 n.s., Jean de Vaux, écuyer, est dit seigneur en partie et capitaine de la forteresse de Varèze, près Saint-Jean-d’Angély. (JJ. 176, n° 399, fol. 275.) Jean et son frère Pierre de Vaux avaient vendu, le 27 juin 1441, l’hôtel et hébergement de la Guillauderie, paroisse de Génac en Augoumois, provenant de la succession de feu leur père, Hugues de Vaux, à Richard Planté, dudit lieu de Génac. Puis, dans un pressant besoin d’argent, le premier chercha un nouvel acquéreur, lui dit que cette terre lui appartenait encore, et se la fit payer une seconde fois. Poursuivi pour abus de confiance, il obtint des lettres de rémission à Tours, au mois de février 1447 n.s. (JJ. 178, n° 125, fol. 79.)
4 Jean de Sainte-Hermine, chef de cette famille, était seigneur de La Fa, Tourtron, Saint-Même, Marsac, Usson, etc. Marié, le 25 octobre 1425, à Marguerite Goumard, fille de Bertrand, sr d’Échillais, il en eut un fils, Élie, et quatre filles dont la troisième, Françoise, épousa Jean de Rabaine, écuyer, nommé plus bas. (Dict. des familles du Poitou, 1re édit., t. II, p. 656) Le 18 juin 1439, Jean de Sainte-Hermine, Jacques de Pons et autres leurs complices étaient poursuivis au criminel par Jean Rabateau, président au Parlement, comme chargé de la garde et gouvernement de la terre de Soubise, et Bertrand Larchevêque, écuyer, sr de Soubise, fils mineur de Guy Larchevêque. Il s’agit d’une adjudication de défaut contre les inculpés, de sorte que l’affaire n’est pas précisée. (Arch. nat., X2a 22, à la date.)
5 Lambert de Rabaine, seigneur de Gémozac, mari d’Anne de Montilieu, fils aîné de Guillaume, écuyer, sr de Gémozac, Rabaine en Pons, Jazennes, etc., et de Marguerite Ardillon. Son fils aîné, qui épousa Françoise de Sainte-Hermine, se nommait Jean. Mais il est plus vraisemblable que le Jean de Rabaine mentionné parmi les complices de Jacques de Pons est non pas le fils, mais le frère cadet de Lambert, nommé aussi Jean, chef de la branche de Jazennes, qui épousa Éliette Forestier. (Généalogie des Rabaine, par Ch. Dangibeaud, Arch. hist. de la Saintonge et de l’Aunis t. XIX, 1891, p. 59, 60.) Lambert vivait encore le 14 novembre 1473 et rendit, à cette date, hommage au sire de Pons pour les fiefs qu’il possédait à Pons, Pérignac, Chadenac et Biron. (Id., p. 107.)