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MXCIII

Lettres d’abolition en faveur de Jean bâtard de La Trémoïlle, seigneur de Chamerolles, pour tous les crimes, délits et excès dont il a pu se rendre coupable pendant les campagnes auxquelles il a pris part, « sauf et reservé toutesvoyes sacrilege, s’aucun en a fait et commis de sa personne seulement, et aussi de efforsement de femmes, que cy ne voulons estre comprins1… Donné à Chinon, ou mois d’avril l’an de grace mil cccc. xlv, et de nostre regne le xxiiiie. »

  • B AN JJ. 177, n° 186, fol. 126 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 29, p. 274
D'après a.


1 Ces lettres sont rédigées en termes généraux et ne contiennent aucun fait précis. Nous ne croyons pas utile d’en donner le texte, pour cette raison, et aussi parce que nous publions beaucoup d’autres lettres d’abolition, de la même date, dont les formules et les expressions pour la plupart sont reproduites dans celles-ci. Nous ne connaissons à cette époque qu’un seul Jean, bâtard de La Trémoïlle, fils du célèbre Georges de La Trémoïlle et d’une femme nommée Marie Guypaud. C’est lui vraisemblablement dont il s’agit ici. Suivant MM. de Sainte-Marthe et les généalogistes qui, d’après eux, se sont occupés de l’histoire de cette maison, Jean fut légitimé par son père, le 4 mars 1446. Il lui donna le même jour le château et la châtellenie de « l’Herbergement-Ydreau », dans le Bas-Poitou, nom sous lequel est connue la branche dont il fut le chef. Le texte de l’acte de donation a été copié par dom Fonteneau sur l’original conservé dans le chartrier de Thouars, ainsi que la confirmation qui en fut faite par Louis de La Trémoïlle, fils aîné de Georges, le 14 juin 1451. (Coll. dom Fonteneau, t. XXVI, p. 393, 403.) Jean de La Trémoïlle commanda l’arrière-garde à la bataille de Formigny et fut ensuite gouverneur et capitaine de Craon et de Châteauneuf. Le 7 juin 1456, il était appelant au Parlement de Paris d’une sentence rendue par le bailli de Touraine au profit de Jean Briand. (Arch. nat., X2a 28, à la date.) Au mois de janvier 1467 n.s., Louis XI lui accorda des lettres de légitimation (JJ. 200, n° 149), qui seront imprimées dans notre recueil, à leur date ; elles ne contiennent d’ailleurs aucun nouveau renseignement sur notre personnage. Il mourut en 1490, laissant de Thomine Jousseaume deux fils : René, sr de l’Hébergement Ydreau, Jean, mort sans postérité, et Marie, femme d’Innocent Goulard, chevalier, seigneur du Bois-Bellefemme. Le don des château et châtellenie de l’Hébergement fut confirmé au profit de cette dernière et de ses descendants en légitime mariage, par acte de Louis de La Trémoïlle, daté du 8 octobre 1473. (Coll. dom Fonteneau, t. XXVI, p. 465.)