MCCCI

Rémission en faveur de Robert de Brillac, écuyer, âgé de vingt-deux ans ou environ, fils puîné de Guiart, seigneur de Brillac, et de Mathe de Pompadour, sa femme1. Trois ans avant, son oncle, l'évêque de Viviers2 chargé par le roi d'une mission à Rome, l'avait emmené avec lui. A leur retour, se trouvant à la cour à Vendôme, Robert s'étant pris de querelle avec un serviteur du seigneur de Pompadour3, que ce dernier avait dépêché à l'évêque audit lieu de Vendôme, l'avait frappé mortellement de deux coups de couteau. « Donné aux Roches Tranchelion, ou mois de mars l'an de grace mil cccc. cinquante huit, et de nostre règne le xxxviie ».

  • B AN JJ. 188, n° 52, fol. 27
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 24, p.
D'après a.


1 D'une famille de la Basse-Marche, dont une branche possédait, dès le commencement du XVe siècle, les seigneuries de Monts en Loudunais et de Bâlon, Guyard de Brillac était fils de Guy, seigneur de Brillac et de Villemexant. Le nom de sa femme, Mathe (Marthe, suivant d'Hozier et la nouv. édit, du Dict, des familles du Poitou), ne figure pas sur la généalogie de la maison de Pompadour, publiée par le P. Anselme et par La Chenaye-Desbois. Elle appartenait bien cependant à cette famille, comme on en trouve la preuve ici. Guyard était, l'an 1435, en état d'hostilité armée contre Jean seigneur de Brizay et dut se mettre sous la protection du Parlement de Poitiers. Un arrêt de la cour fit défense à celui-ci, à peine de cinq cents mares d'or, « qu'il ne mefface ne face meffaire par voie de fait à Guyar seigneur de Brillac, en corps ne en biens, en quelque manière que ce soit, en lui enjoignant que, se aucune chose lui veult demander, il le poursuive par voie de justice ». (Arch. nat., X2a 21, à la date du 19 novembre 1435.) Sous Louis XI, le sr de Brillac et de Villemexant fut sénéchal de Rodez. Le roi lui fit don, par lettres du 29 juin 1465, d'une somme de 10.000 écus d'or, pour le récompenser de la part qu'il avait prise au mariage du comte d'Armagnac avec Marie de Savoie, sœur de la reine. (Bibl. nat., ms. fr. 20428, fol. 40 bis.) Il eut quatre enfants : Antoine, Clément, évêque de Saint-Papoul, puis de Tulle, Souveraine, mariée à Léonet Gourjault, écuyer, seigneur de Miauray, et Robert, au profit duquel sont expédiées les présentes lettres de rémission. Ce dernier épousa, suivant les généalogies, Isabeau Chambre, aliàs de la Chambre, et n'eut qu'une fille, Marguerite, mariée à François de Chabanais, puis à Georges Imbault, sr de Montbrun. (Beauchet-Filleau, Dictionnaire, nouv, édit, t. I, p. 777.)
2 Elie de Pompadour, l'un des fils de Jean Ier, seigneur de Pompadour, et de Madeleine de Ventadour, conseiller au Parlement de Poitiers (1429), puis à celui de Toulouse (1443), évêque d'Alet, le 8 février 1448, transféré, le 29 novembre 1454, par Calixte III, au siège de Viviers, décédé en 1478. (Cf. notre t. VIII, p. 308, note 4.)
3 Jean II, seigneur de Pompadour, de Cromières, de Chanac, etc., fils de Gulfier de Pompadour (mort en 1441) et d'Isabelle de Comborn, fille de Guichard, vicomte de Comborn, seigneur de Trignac, fut élevé auprès de ses oncles l'évêque de Viviers et l'évêque de Carcassonne. Chambellan de Louis XI, par brevet du 12 décembre 1464, Charles VIII le fit capitaine de Capdenac en 1485 et l'employa en diverses missions, ainsi que Louis XII. Il épousa Marguerite Chauveron, dame de Ris et de Laurière, et fit son testament le 16 janvier 1502. (Le P. Anselme, Hist. généal., t. VIII, p. 244.)