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Don à Louis de Maillé et à Guillaume de Martreuil de tout ce qu'ils pourront enlever aux Anglais, par exploits de guerre, dans le duché de Guyenne, sauf les villes fermées1.
- B AN JJ. 100, n° 443, fol. 134 v°
- a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 19, p. 1-4
Charles, etc. Savoir faisons, etc., que, comme noz amez et feaux Loys de Mailly2, chevalier, et Guillaume de [p. 2] Martueyl3 nous aient servi le temps passé, en noz presentes guerres, et servent encores chascun jour, au grant profit de nous et de nostre royaume, et de present nous vueillent servir à leurs coux, perilx, fraiz et despenz, pour faire conquez pour nous ou duché de Guienne, nous qui avons eue consideracion aus choses dessuz dictes et qui voulons bien remunerer les dis Loys et Guillaume des bonz services dessuz diz, comme raison le vuelt et donne, à yceulx Loys et Guillaume avons donné et octroié, donons et octroions par ces presentez, de nostre certaine science, grace especial et auctorité royal, à tous jours mais, pour eulx, leurs hoirs et qui d'eulx auront cause, tout ce que eulx, ensemble ou chascun par soy, pourront conquester et acquerir, par maniere de fait de guerre, ou duché de Guienne, excepté bonnes villes fermeez, tant chasteaux fors, maisons et meubles quelxconques, pour joir, user [p. 3] et exploictier d'iceulx et faire leur volenté, comme de leur propre chose, et en doner et departir à quelque personne ou persones qu'il leur plaira, et que ceulx ou cellui aus quieux il en feront don en puissent joir paisiblement et faire leur profit et volenté, comme de leur propre chose et comme se nous leurs donnions. Si donnons en mandement, par ces presentes, au seneschal de Tourainne, d'Anjou et du Maine, ou à leurs lieux tenans, presens et avenir, et à chascun d'eulx, comme à lui appartendra, que de tout ce que les dis Loys et Guillaume pourront conquester en ladicte duché de Guienne, dont il seront souffisamment certeffié par eulx ou l'un d'eulx, exceptées les bonnes villes fermées, comme dit est, les lessent et sueffrent joir et user paisiblement, comme de leur propre heritage et chose, et mie eulx ou l'un d'eulx ne lessent ou sueffrent estre empeschez par aucun de noz subgez, pour le temps ne [ou temps] avenir, comment que soit au contraire. Et [p. 4] que ce soit ferme et estable à tous jours mais, nous avons fait mettre nostre seel à ces presentes. Sauf en autres choses nostre droit et l'autrui en toutes. Donné a Paris, en nostre hostel lez Saint-Poul, le xie jour d'avril l'an de grace mccclxix et de nostre regne le vie.
Par le roy. J. de Vernon.