1 Jean de Taunay avait été maire l'an
1370 (ms. cit.
ad ann.). Sur ce personnage les
renseignements sont rares. Nous avons trouvé des traces de démêlés qu'il
eut avec son frère Guillaume, touchant la moitié par invidis d'une
maison sise à Poitiers, rue de l'Orberie, qui avait appartenu à leur
père. Cette moitié avait été mise sous la main du roi durant le procès
pendant au Parlement. Jean, qui avait la propriété non contestée de
l'autre moitié et l'habitait depuis longtemps avec sa femme, ses
enfants, sa famille, tandis que son frère n'était pas marié et n'avait
par conséquent pas le même train de maison, pria la cour de lui accorder
mainlevée et de ne pas le contraindre à changer de demeure. Un arrêt du
20 juillet 1378 lui donna satisfaction, à condition qu'il déposerait, à
titre de garantie, entre les mains d'une tierce personne à désigner, une
somme équivalente à la valeur de la moitié litigieuse (X
1a 27, fol. 68 v°). Le procès n'en continua pas moins entre
les deux frères. Le 10 juillet 1380, le Parlement, considérant que le
sénéchal de Poitou pour le duc de Berry avait jugé la cause en première
instance, et que l'appelant l'avait portée directement à la cour, «
obmisso medio magnorum dierum ducis Bituricensis »,
renvoya cette affaire à la prochaine session des Grands Jours du comté
de Poitou (X
1a 29, fol. 84 v°). Cependant nous
retrouvons les parties en présence au Parlement à la session suivante.
Leur cause fut plaidée le mardi 18 décembre 1380. Guillaume de Taunay,
dans sa réplique, dit, entre autres choses, « que leur pere estoit un
des plus riches homs de Poitou et tenoit bien
vc livrées de terre et avoit bien
xxiic mars d'argent en billon et grant
quantité de vesseille, et
xxiic pièces
d'or des florins qui couroient il a
xxx ans... et dit que,
quant le duc de Lancastre print Poitiers, leur pere ne perdi du sien que
xxx. florins qu'il avoit oublié en sa maison, et pour les
guerres les heritages n'ont point meins valu... » (X
1a 1471, fol. 420 r° et v°). C'était sans doute la fîlie de ce
Jean de Taunay qu'avait épousée en troisièmes noces Denis
Gillier.