DXXXI
Ratification des articles du traité conclu entre les ducs de Berry et de Bourgogne, le connétable Du Guesclin et le sire de Clisson, au nom du roi Charles V, d'une part, et plusieurs prélats et seigneurs de Poitou et de Saintonge, d'autre, pour la réduction et la soumission de ces deux provinces1
- B AN JJ. 103, n° 361, fol. 174
- a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 19, p. 176-190
Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que, comme par l'accort [p. 177] et traitié naguerres fais par nostre très chier et très amé frere, le duc de Berry et d'Auvergne, conte de Poitiers, de [p. 178] Xaintonge et d'Angolesme, nostre lieutenant ès dis païs, et nostre très chier et très amé frere, le duc de Bourgongne, [p. 179] nostre amé et feal connestable, Bertran du Guesclin, duc de Mouline, et nostre amé et feal cousin, le sire de Cliçon, avec pluseurs prelas, gens d'église, barons, seigneurs, dames et autres des dis païs de Poitou et de Xantonge, pour eulx, pour leurs alliés, subgés et leurs terres, les quelz prelas, gens d'église, barons, seigneurs et dames, et autres dessus dis par les dis traitié et accort sont retournés et venus de nouvel en nostre obeissance et subjection, et soubz ycelles ont mis et rendus leurs villes, chasteaux, forteresces, leurs subgiés et leurs terres, et veulent et ont promis et accordé demourer à tousjours mais, nos diz freres, connestable et sire de Cliçon leur aient accordé et octroié, pour nous et en nostre nom, pluseurs poins et articles ci après contenus et declarés ; nous, considerans le très grant et bonne affection et volenté que yceulx prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs et autres dessus diz nous ont en ce monstré et monstrent, et aussi en ratifiant, approvant et confermant les dis accort et traitié fais avec eulx par nos dis frères, connestable et sire de Cliçon dessus dis, yceulx poins et articles avons, de nostre certaine science, auctorité et puissance [p. 180] royal, accordés et octroiés aus dis prelas, gens d'église, barons, seigneurs, dames et autres dessus diz, pour eulx, leurs subgiés, adherens, alliez et leurs terres, et les habitans des diz pays, et, par la teneur de ces presentes, les leurs accordons et octroions, en la fourme et maniere qui s'ensuivent :
1. C'est assavoir que les dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus diz des dis païs de Poitou et de Xantonge2, qui sont venus et retournés en nostre obeissance, comme dit est, et leurs hoirs et successeurs ou aians cause d'eulz, leurs villes, chasteaus, forteresces, terres, pays et subgés seront et demouront doresenavant et perpetuelment annexés, unis et adjoins à nous, à la couronne de France, ou à nostre dit frere, le duc de Berry, conte des dites contés, ou à ses enfans, sans ce que par nous ou eulx, ou les successeurs de nous ou d'eulz, il puissent estre mis, bailliés, alienés ou transportés en autres mains ou en autres obeissance ou subjection de quelconques autres personnes, quelles que elles soient, pour quelconques causes ou occasion, ne en quelconque maniere que ce soit.
2. Item, et pour ce [que] ou temps de la guerre qui a esté et encores est entre nous et nostre adversaire d'Angleterre, par les dessus dis prelas, barons, seigneurs, dames et autres dessus diz et leurs subgiez et alliez, et habitans des dis pays, les quelz ont tenu le parti de nostre dit adversaire [p. 181] ès païs dessus dis, pour ce que par le traitié pieça fait entre feu nostre très chier seigneur et pere, que Dieu absoille, et le roy d'Angleterre, les païs dessus diz avoient esté bailliés et delivrés au dit roy d'Angleterre et estoient les dessus dis devenus ses hommes et subgiez, ou du prince de Gales son filz, au quel il avoit donné les diz païs, pevent avoir esté par le fait de la dicte guerre ou autrement, ou temps passé, commis pluseurs desobeissances et rebellions, et pluseurs crimes en pluseurs manieres enversnous ; nous, pour consideracion des choses dessus dictes, avons aus dessus diz prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus diz, et à tous leurs subgiez, alliez et adherens, et habitans du dit pays, qui sont retournés et venus en nostre dicte obeissance et subjection, comme dit est, et chascun d'eulz, quittié, remis et pardonné, et, par la teneur de ces presentes, de nostre plaine puissance et auctorité royal, de nostre certaine science et de grace especial, leur quittons, remettons et pardonnons toutes les dictes rebellions et desobeissances, se aucunes en ont faites, et tous les crimes, delis, excès et malefices par eulz ou aucuns d'eulz, s'aucuns en ont commis et perpetrés, durant la guerre dessus dicte ou autrement, en quelque maniere que ce soit, avec toute peine, amende et offensé corporele, criminele et civile que il pevent avoir encouru envers nous ou nostre dit frere, conte des dis païs, pour cause des crimes, delis, excès et malefices dessus dis, se aucuns en ont commis, pour le fait de la dite guerre ou autrement, comme dit est, soient crime de lese majesté, murtres, ravisemens et violemens de femmes, sacrileges, larrecins, pilleries, roberies, arsins, rançonnemens ou autres quelconques, comment que il soient nommés, jà soit ce que il ne soient mie declarés, specifiés ou exprimés en ces presentes ; et les restituons et chascun d'eulz à leurs bonnes renommées, leurs pays et à leurs biens, non obstans quelconques dons que nous ou noz lieuxtenans en aions fais. Et sur ce imposons [p. 182] silence perpetuel à tous noz justiciers, procureurs, officiers et à tous autres, et voulons que il en demeurent quittes, delivrés et paisibles envers nous, nostre dit frere le duc de Berry, conte des dites contés, et à tous autres qui aucune chose leur en vouroient ou pourroient demander, sans ce que il en puissent jamais estre approchiés, inquietés, molestés et empeschiés en aucune maniere.
3. Item, voulons et leur octroions que toutes les villes, chasteaux, forteresces et autres possesssions, heritages, terres et biens immeubles, quelz que il soient, estans en nostre royaume et en nostre pooir et de nos subgiez et alliés, ou d'aucuns d'eulx, qui jadis furent aus dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus diz, de leurs subgiez, alliés et habitans des dis pays, et de leurs predecesseurs où d'aucun d'eulx, qui pour l'occasion et soubz l'ombre de la dite guerre ont esté données ou transportées par nous, noz dis freres, nos lieux tenans, nostre dit connestable, nos mareschaus ou autres quelconques, pour quelconque cause et par quelques personnes que elles soient empeschiées, soient et seront mises au delivre aus prelas, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, et alliés et subgiez, et à chascun d'eulz, pour tant comme il lui puet touchier, et leur seront bailliées, rendues et restituées en telle maniere que il en puissent joir et ycelles possider et exploitier à plain et au délivre, si comme eulx et leurs predecesseurs en ont acoustumé à joir et qu'il en joissoient paravant les dis empeschemens, en ostant yceulx empeschemens mis par quelque personne et pour quelconque cause que ce soit ; parmi ce toutevois que pareillement toutes les villes, chasteaus et autres terres, possessions, heritages et biens quelconques immeubles, quelz que il soient, appartenans ou [qui] jadis furent à aucuns prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames, nobles, bourgois ou autres noz subgiez, qui ont tenu nostre parti, ou de leurs predecesseurs, ou d'aucuns d'eulx, estans et seans [p. 183] és dis païs de Poitou et Xantonge et ou pays de Guienne, au pooir de nostre dit adversaire ou de son dit filz, qui par eulx ou leurs enfans, ou lieux tenans, connestable, mareschaux ou officiers quelconques, ou par quelconques autres esté donnés ou transportés, pour occasion et soubz umbre de la dicte guerre, à quelconque personne et pour quelconque cause que ce soit, aus dis prelas, gens d'église, barons, seigneurs, dames et autres habitans dez païs dessus diz, à leurs alliés ou subgiés, ou à aucuns d'eulz seront rendus, restitués et delivrez à noz dis subgiés, à qui ycelles villes, forteresces, terres, possessions, heritages et biens inmeubles furent et appartindrent, ou à leurs predecesseurs, comme dit est, et leur en seront les dis empeschemens mis par quelque personne ou pour quelconque cause que ce soit, osté, et pour en joir et exploiter à plain et au delivre, en la maniere que eulx et leurs predecesseurs en joissoient et usoient avant les empeschemens dessus dis.
4. Item, se aucuns des parens des dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, ou de leurs subgiés et alliés sont alés de vie à trespassement durans les dictes guerres ou paravant, les biens des quelz trespassez assis ou asseans en nostre royaume ou ailleurs, en nostre pooir ou de nostre dit frere, le duc de Berry, appartenans aus dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, ou leurs subgiés ou alliés, à aucuns d'eulx par la succession des dis defuns, ou autrement, les quelz biens ont ou pooient avoir esté donnés par nous ou par noz diz freres, connestable et sire de Cliçon, comme nostre lieu tenant, ou aucun d'eulx, ou par autres, ou autrement empeschiés, en telle maniere que yceulx prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, leurs subgiés et alliés, ou aucuns d'eulz, n'en pevent ou ont peu joir, les diz empeschemens, quant en nous est ou à nous puet appartenir, et quant à ceulx qui ont cause de [p. 184] nous, de nos dis freres, connestable, sire de Cliçon ou de noz lieux tenans ou officiers quelconques, leurs seront ostés realment et de fait, et les dis biens delivrés par telle maniere que les dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, et leurs dis subgiez et alliés, et chascun d'eulx, pour tant comme illi puet touchier et appartenir, en porront joir yceulx et possider et exploitier delivreement, par telle maniere que les dis trespassés en joissoient ou devoient joir, ou temps de leur trespassement et par avant. Et aussi samblablement sera fait, de leur costé, des biens des parans d'aucuns de nos subgiés, adherens et alliés, qui par nostre dit adversaire d'Angleterre, ses enfans, lieutenans ou officiers quelconques, auroient esté donnés aus prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, ou à leurs subgiez et alliés, ou à aucuns d'eulz, comme dessus est dit.
5. Item, voulons et leur avons octroié et octroions par ces presentes que tous les dons et octrois des imposicions, guies ou tailles fais aus dis prelas, barons, seigneurs, dames et autres dessus nommés, ou aucuns d'eulx par nostre dit adversaire d'Angleterre, ses dis enfans ou lieus tenans, ou aucuns d'eulx, pour les reparacions, gardes ou fortificacions de leurs chasteaus ou forteresces, vaudront, tendront et auront leur plain effect par le temps et jusques en la fin du terme de l'octroy ou don de nostre dit adversaire, ses enfans ou lieustenans, se il ne passent oultre cinq ans avenir, ou quel cas il vaudront et tendront, et les auront jusques au dit terme de cinq ans prochains avenir, à compter de la date de ces presentes, et ans dedens, se à mains de temps furent octroiées.
6. Item, voulons et avons octroie et octroions aus dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs et dames et autres dessus dis et leurs subgiez et alliés, que il seront et sont quittes et delivrés de tous les fruis et levées que il ont eus, levez et receus ou temps passé des terres, possessions, heritages [p. 185] et choses à eulx données, comme dit est, sans ce que aucun leur en puisse riens demander.
7. Item, et ne seront les dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, leurs subgiés et alliés, ou aucuns d'eulz, tenus ne contrains à delaissier ou delivrer les terres et choses qu'il ont et tiennent pour cause des dons dessus dis, en quelque pays, pooir ou jurisdicion qu'il soient, jusques à tant que il aient leurs chastiaux, villes et autres biens seans et estans en nostre pooir et jurisdicion, ou au pooir de nostre dit frere de Berry ou de nos subgiés et alliez, et se aucun empeschement leur estoit mis, que il leur soit osté et mis au delivre.
8. Item, et que sa aucuns dons et octrois ont esté fais par nous, par nos dis freres, connestable, lieustenans ou mareschaus, ou l'un d'eulx, ou autres, d'aucuns des biens des dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, de leurs subgiés et alliés, ou se il ont esté pris et mis en nostre main, pour cause de la dicte rebellion ou autrement, depuis la trieve ou soufrance qui par nos dis freres, connestable et sire de Cliçon, comme nostre lieutenant, ou aucuns d'eulx, fu accordée et donnée à Lodun3 ou ailleurs, nous voulons et leur octroions que il [p. 186] soient nulz et de nul effect, et que les possidens d'iceulz seront contrains par nous ou nostre dit frere, le duc de Berry, conte des dis païs, ou nos officiers, à yceulx biens bailler et delivrer à ceulx à qui il appartenoient ou temps et par avant les dis dons, afin que des dis biens donnés il puissent joir à plain et au delivre ; et seront ceulx qui aucune chose en ont pris ou levé contrains à leur rendre et restituer.
9. Item, et se il avenoit que guerre fust meue ès dis pays de Poitou et de Xantonge par nostre dit adversaire, ses enfans ou aucuns de leurs païs, ou d'autres leurs subgiez et alliés qui, ou nom d'eulx, porroient faire guerre aus dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, leurs subgiés et alliés, ou aucuns d'eulx, nous et nostre dit frere de Berry les garderons et defendrons, si comme nous ferons et sommes tenus de garder et defendre nos autres subgiez.
10. Item, et se il avenoit que les dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis perdissent pour la dicte guerre aucuns de leurs chastiaus, villes, forteresces, terre ou pays, nous et nostre dit frere de Berry les ayderons, si comme nous ferions nos autres subgiez.
11. Item, voulons et octroions que les dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis et leurs subgiez et alliés soient et demeurent quittes, deschargiés et delivrés, eulx et leurs hoirs et successeurs, et tous autres dont il seroient tenus de prendre la defense de leurs biens, de toutes tailles, imposicions, prinses de blez, de vins, bestes et autres choses, d'abus de justice fais par eulx, ou aucuns d'eulx, en leurs terres et pooir, et sur leurs subgiés ou alliés, en quelque païs et en quelque [p. 187] temps, et contre quelconque personne que ce soit, sans ce que l'en leur puisse jamais riens demander pour le temps passé jusques au jour de la saint Andrieu darreniere passée4.
12. Item, et leur avons octroié et octroions que, [se] depuis les accors et convenances faites entre feu nostre très chier seigneur et pere, que Dieux absoille, et nostre dit adversaire, ses enfans, alliés et subgiez, aucuns procès avoient esté fait en la court de nostre parlement ou en autres de nos cours, ou de nos freres dessus dis, par nous ou aucuns de nos subgiez, ou de nos dis freres ou de noz (sic) contre les prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, ou contre leurs alliés et subgiez ou les predecesseurs d'eulz ou d'aucuns d'eulx, ou sur leurs biens, yceulx procès et tout ce qui s'en est ensuy et pourroit ensuir, jusques au jour de la date de ces presentes, seront mis et les mettons au neant, et ne voulons yceulx estre d'aucun effect, mais voulons et octroions que les dessus dis prelas et gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres, et leur subgiez et alliés, soient receus à leurs raisons et defenses et soient en tel estat comme il estoient et devoient estre au temps des dis accors et paravant.
13. Item, et voulons, accordons et octroions aus dis prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, et à leurs alliés et subgiez, que eulx et tous leurs païs soient doresenavant tenus en leurs usages, franchises, libertés et coustumes anciennes, telles comme le roy saint Loys, jadis roy de France, et le conte Alphons, jadis conte de Poitou, tindrent et avoient accoustumé à tenir leurs predecesseurs, et leurs dis pays et subgiez, sans ce que chose qui ait esté ou soit faite au contraire par nous, nostre [p. 188] dit frere de Berry, ou nos predecesseurs, ou par autres, ou chose qui s'en soit ensuie depuis le dit temps, leur face ou porte prejudice, ou que nous ou nos officiers, nous en puissions aydier, ores ne ou temps avenir.
14. Item, et avec [ce] voulons et avons octroié et octroions aus prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, et leurs alliés et subgiez que, se eulx ou aucuns d'eulx, pour leurs fais ou de leurs predecesseurs, estoient ou sont tenus et obligiés en aucunes restes de deniers ou autres choses envers nous, ou nostre dit frere de Berry, ou en la chambre de nos comptes, ou de nostre dit frere, ou envers aucuns nos officiers qui à present sont ou ont esté, de nostre temps et de nostre dit frere, ou de nos predecesseurs, à cause des dis offices, par quelque cause que ce soit, que ceulx qui obligiez ou tenus en seroient, en soient et demeurent quictes et en paix, et leurs pleges, s'aucuns en y a, et les en tenrons et ferons tenir quittes envers tous ceulx qui aucune chose leur en porroient demander.
15. Item, et voulons et avons octroié et octrions aus prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus [dis], que eulx et chascun d'eulz soient et demeurent franchement et delivreement, sans nul empeschement ou contradicion aucune, en saisines et possessions de choses et drois que il tiennent à present, et que eulx et leurs predecesseurs ont acoustumé à tenir ou temps passé, c'est assavoir à cause de leur ancien heritage, que il tienent paisiblement, et de ce que il porront monstrer à ceste cause à eulz appartenir, et voulons et leur octroions que il en joissent paisiblement et sans empeschement aucun.
16. Item, et leur avons accordé et octroié, si comme ont fait nos dis freres, connestable et cousin, que les domages qui leur ont esté fais depuis et contre la soufrance qui leur fu octroiée jusques à la saint Andrieu passée, leur seront amendés et que il seront des dommagiés de tout ce qui leur [p. 189] a esté pris contre la dicte soufrance, dont il porront ensaignier souffisanment, à ce contraindrons ou ferons contraindre tous ceux qu'il appartendra.
17. Item, et aus prelas, gens d'eglise, barons, seigneurs, dames et autres dessus dis, et leurs alliés et subgiés, et tous les habitans des païs de Poitou et de Xantonge dessus dis, les quelz sont par le dit traitié de leur bonne volenté venus et retournés en nostre obeissance et subjection, avons de bon cuer et de bonne volenté, quittié, remis et pardonné, et leur quittons, remettons et pardonnons toute hayne, ire, malivolence, courous et rancune, s'aucunes avons eu ou que nous poons avoir eu contre eulx ou aucuns d'eulx, pour cause de la rebellion ou desobeissance, s'aucunes en ont faites à nous ou à noz gens et officiers, en tenant aussi le parti de nostre adversaire, et pour quelconque autre cause que ce soit, et les avons et recevons en nostre benivolence et en nostre bonne grace.
18. Item, et toutes les choses dessus dictes et chascune d'icelles, si comme elles sont contenues et devisées, nous promettons à tenir et acomplir en bonne foy et en parole de roy, et à ycelles faire tenir et acomplir par nos dis freres, connestable et sire de Cliçon, et par tous autres à qui il appartendra, sans venir ou faire ou souffrir [estre fait] encontre par nous ne par autre, en quelque maniere que ce soit.
Si donnons en mandement et estroitement enjoignons à nos amés et feaulx gens tenant nostre present parlement et qui tendront nos parlemens à venir, aus seneschaus de Poitou et de Xantonge, et à tous nos justiciers et officiers, et les justiciers de nostre royaume, ou à leurs lieustenans, et à chascun d'eulx, si comme à lui appartendra, que les choses dessus dictes il tiengnent et gardent et acomplissent, et facent par tous ceulx à qui il appartendra, garder, enteriner et acomplir, sans faire ou souffrir par aucuns estre fait le contraire, et les prelas, gens d'eglise, barons, [p. 190] seigneurs, dames et autres dessus dis, et leurs alliés et subgiez, et les habitans des dis pays et chascun d'eulz, facent et laissent joir et user paisiblement de tous nos octrois et graces dessus dictes et de chascunes d'icelles, en rappellant et faisant rappeller et remettre au premier estat et deu tout ce que il trouveront estre fait contre les choses dessus dictes, ou aucunes d'icelles, et contre la teneur de ces presentes, en contraignant à ce viguereusement et deuement tous ceulx qu'il appartendra et qui à ce feront à contraindre. Et pour que ce soit ferme chose et estable à tousjours, nous avons fait mettre nostre seel à ces presentes. Sauf en autres choses nostre droit et l'autrui en toutes. Ce fu fait et donné à Paris, en nostre chastel du Louvre, le xve jour de decembre l'an de grace mil ccc. lxxii, et le neufviesme de nostre regne5.
Par le roy, en son conseil. G. de Montagu6.