Introduction
La pratique d’enregistrement au parlement de Paris
L’habitude pour les particuliers de faire enregistrer un testament au parlement de Paris se répand à la fin du XIVe siècle. Le testament lui-même peut avoir été passé par le testateur devant une autorité ecclésiastique (d’abord l’officialité de Paris, puis les curés de paroisse, ou les notaires apostoliques) ou laïque (essentiellement les notaires du Châtelet de Paris) ; l’enregistrement du testament et la soumission de son exécution au parlement sont le fait des exécuteurs testamentaires. Cette pratique ne se limite pas à Paris puisque l’on trouve à la même époque des séries similaires dans d’autres régions, à l’officialité de Besançon par exemple, et permet aux exécuteurs testamentaires de faire suivre l’exécution par une instance royale et d’éviter le plus possible les procès avec les héritiers. Il semble que ce soit Nicolas de Baye qui, à la suite de son arrivée comme greffier du parlement civil en novembre 1400, ait commencé à faire transcrire de manière systématique les testaments enregistrés au parlement dans un registre spécial. La pratique s’est sans doute poursuivie au cours du XVe siècle mais les registres suivants ne nous sont pas parvenus.
Le corpus
Le corpus de testaments qui nous est parvenu est constitué de 236 testaments : 205 testaments d’hommes et 31 testaments de femmes. Ils sont rédigés en moyen français ou en latin. Certains sont complétés par des codicilles, ou par un deuxième testament annulant le premier. De nombreux testateurs et testatrices sont bien identifiés aujourd’hui et appartiennent à la bourgeoisie parlementaire ou parisienne du début du XVe siècle. On trouve également parmi les testateurs des commerçants parisiens, des nobles, des ecclésiastiques, et même la servante d’un parlementaire. Le registre comprend aussi bien des testaments authentiques, c’est-à-dire rédigés devant témoins et signés des testateurs, que des testaments solennels, rédigés devant une instance notariale, qui s’agisse d’une instance religieuse (curé, notaire apostolique) ou d’une instance civile (agent royal du Châtelet).