Normes de l’édition
Présentation de l’édition (hors numérisation de l’édition Tuetey)
Les testaments sont édités par ordre chronologique dans l’ordre de la table d’Alexandre Tuetey. L’édition d’un testament se présente toujours de la manière suivante : un intitulé comprenant le nom du testateur annonce chaque nouveau testament. Sont ensuite indiquées les dates extrêmes du testament et de ses éventuels codicilles. Suit le tableau de la tradition, c’est-à-dire les références aux registres, R, S et T, et également les références à l’édition d’Alexandre Tuetey si nécessaire. La source suivie est toujours le registre R, sauf dans le cas des testaments qui sont manquants dans R ; S et T ne sont jamais copie utile pour un testament complet dans R. C’est pourquoi seul le premier feuillet de S ou de T est indiqué lorsque ce testament est présent dans R. Si les testaments sont suivis de codicilles, chaque acte est signalé par une lettre et la date du testament.
Conventions de transcription
Quelques précisions doivent être fournies en ce qui concerne la transcription : il est parfois difficile de déterminer certains groupes, par exemple pour faire la différence entre un –c et un –t, et il peut parfois être impossible de savoir si un scribe a écrit un groupe –ct ou un groupe –tt. De même, la terminaison d’un mot abrégé et qui n’est jamais présent dans la suite du testament doit être imaginée. Nous avons jugé que ces problèmes étaient finalement négligeables, dans la mesure où ces testaments ne présentent qu’un intérêt philologique restreint. C’est pourquoi les solutions suivantes ont été adoptées : dans le cas où un testament est édité à partir du registre R, la transcription est la plus fidèle possible lorsque l'on peut différencier un –c ou un –t ; en revanche, dans le cas des testaments transcrits à partir des deux registres du XVIIIe siècle, les éventuels groupes –ct sont systématiquement retranscrits –tt, dans la mesure où l'on ne peut savoir ce qui figurait sur le registre R à l’origine et où il semble que les scribes adoptent parfois la graphie qui leur semble la plus « médiévale » pour rendre l’esprit du texte, sans que l’on puisse savoir si ce choix est justifié par R ou non. De même, pour pallier l’absence de terminaison, des mots outils comme « ledit » sous toutes ces formes sont systématiquement abrégés, de même que les monnaies. Une liste des abréviations utilisées est disponible à la fin de cette introduction.
Le cas des abréviations pose également un problème dans le cas d’adjectifs possessifs comme « nostre » ou « vostre » (car il est impossible de savoir si cette adjectif doit être développé avec un –s ou non précédant le –t, puisque les deux orthographes se retrouvent), ou encore dans le cas de l’abréviation qui renvoie à la fois à « seigneur » ou à « sire ». Dans ce cas, si le terme se retrouve développé plus loin dans le testament, il est développé de la même façon ; dans ce cas contraire, l’orthographe moderne est choisie. L’abréviation des mots dérivés de « Christ » commençant par la lettre grecque chi suivie d’un –p tildé a été systématiquement transcrite sans –p, soit sous les formes « chretienne » à la place de « chresptienne », par exemple, car ce –p est issu d’un amalgame avec le rhô grec, deuxième lettre du mot.
Rappelons-le, les testaments figurant dans R ne sont pas des originaux, mais des copies des originaux. Envisageant que nous n’avions que des copies, nous avons choisi de faire abstraction de tout ce qui relevait du registre lui-même : la mention de collation n’a donc pas été transcrite (en revanche elle est signalée dans le tableau de la tradition de chaque acte si nécessaire) ; les « item » figurant au début d’un codicille et indiquant par conséquent le commencement d’un nouvel acte n’ont pas été transcrits ; à la fin de chaque acte, les signatures ne sont pas transcrites telles quelles non plus (elles sont annoncées par un « signé » générique qui prend parfois la place de « signatum », de « signent », ou d’autres variantes ; les copies des signatures elles-mêmes sont retranscrites en petites capitales). De même, les actes sont tous numérotés dans le registre R suivant leur ordre ; cette numérotation n’a pas été indiquée ici car elle n’indique que l’ordre de copie des testaments dans le registre. Les copies des signatures des notaires, s’il y en a plusieurs, ont été transcrites séparées par un point-virgule de manière systématique : la conjonction de coordination « et » qui figure parfois entre les copies de signature n’a pas été retranscrite, car nous avons considéré qu’elle relevait du registre.
Apparat critique
L’apparat critique est formé de notes signalées par des lettres et en italique (est en italique ce qui ne figure pas dans le registre et constitue une note de l’éditeur, sauf s’il s’agit d’une correction ou de ce que l’on suppose figurer dans l’original). Ces notes signalent tous les points qui le méritent ayant trait au texte : ajouts en interligne ou dans les marges, ratures, erreurs et repentirs du scribe ; « correction pour » indique donc que le texte édité est celui de l’éditeur et que le texte en note est le texte original. Cependant, les erreurs corrigées du scribe ne sont prises en compte que pour les testaments édités à partir de R ; il n’a pas semblé nécessaire de faire de même pour les autres testaments, dans la mesure où S et T sont des copies de copies, datant du XVIIIe siècle qui plus est. Les fautes d’orthographe corrigées par le scribe ne sont pas indiquées non plus. Le texte est laissé tel quel s’il est cohérent, et corrigé dans le texte s’il est évident qu’il y a une erreur ; la version originale est alors indiquée en note. Dans le cas où le texte est incohérent, mais où il n’est pas possible de proposer de correction, le passage est édité tel quel et l’incohérence est signalée en note. Ces notes sont complétées par des notes explicatives, qui sont signalées par des chiffres et ne sont pas en italique, puisqu’elles ne se rapportent pas au texte ; elles donnent les références d’une citation latine ou expliquent le texte lorsque sa construction est complexe ; elles sont assez peu nombreuses.
Découpage des testaments
Pour une lecture plus facile et pour les renvois de l’index, les testaments sont découpés en paragraphes. Il était impossible de découper le texte suivant les différents « item » qui rythment les testaments, comme c’est parfois possible, en raison de l’utilisation excessive de ce mot-outil. C’est pourquoi le découpage est, dans la mesure du possible, thématique : un paragraphe regroupe un ensemble de phrases ayant trait au même sujet (suite de legs pieux, de legs profanes, de legs charitables…). Un tel découpage est forcément irrégulier, c’est pourquoi la taille des paragraphes est variable ; certains paragraphes trop longs ont été scindés en deux. D’autres paragraphes ne contiennent qu’une phrase lorsque le testateur ou la testatrice évoque un sujet au milieu d’un autre thème (par exemple, une demande d’obit qui surviendrait au milieu de l’énumération de legs profanes).
Abréviations utilisées dans l’édition
- led. : ledit
- lad. : ladite
- lesd. : lesdits ou lesdites
- dud. : dudit
- desd. : desdits ou desdites
- aud. : audit
- ausd. : ausdits ou ausdites
- auxd. : auxdits ou auxdites
- £ : livre (monnaie)
- lb. : livre (mesure de poids)
- s. : sou
- d. : denier
- fr. : franc
- p. : parisis
- t. : tournoi