Les sources
Le registre X1A 9807 des Archives nationales
Le registre X1A 9807 est issu des archives du parlement de Paris et est conservé aujourd’hui dans la grande galerie du parlement des Archives nationales de France.
Les testaments transcrits dans ce registre sont des copies des testaments originaux, transcrites au moment de l’enregistrement du testament au parlement, vraisemblablement à la demande des exécuteurs testamentaires. Il s’agit donc d’une source diplomatique originale, puisqu’il faut tenir compte de la dispersion des rares originaux ayant pu se conserver.
Le registre est identifié dans l’édition par le sigle R.
État matériel du registre
Ce registre de feuillets de parchemin foliotés et réglés présente une écriture régulière, assez peu représentative des écritures documentaires, mais plutôt inspirée des formes livresques, assez soignée, gothique et proche d’une bâtarde relativement fine, relativement serrée. Les initiales sont mises en valeur, et parfois légèrement ornées. Les titres sont quelquefois rédigés dans une écriture plus directement inspirée d’une gothique assez épaisse. Il est facile de supposer la présence d’au moins trois mains différentes, étant donné le temps sur lequel s’étend le registre, mais toutes utilisent le même style d’écriture. On peut en particulier repérer de nettes différences entre le début du registre et les derniers feuillets, après le trou des feuillets 256 à 509 qui sont manquants. Cette évolution est sans doute la marque des passages des greffiers successifs au poste de Nicolas de Baye. Les derniers feuillets sont quasiment illisibles : le parchemin est très bruni, déchiré sur les bords, et gratté.
Organisation du registre
Le registre était constitué à l’origine de cinq cent vingt et un feuillets de parchemin. Les feuillets 265 à 509 sont manquants, ce qui ne laisse que deux cent soixante-dix-sept feuillets au registre dans son état actuel, outre les deux gardes blanc cassé attachées à la reliure contemporaine. Il est constitué de cahiers de douze feuillets, ce qui en fait un in-folio de cahiers de six feuilles encartées. On trouve la présence de réclames à l’angle inférieur droit de chaque feuillet de fin de cahier.
- Tabula testamentorum (feuillets 1-4) : recension des testaments dans leur ordre de copie. Cette table comporte des ajouts postérieurs à l’encre noire indiquant la foliotation des testaments mentionnés. Elle signale trois testaments en plus de ceux contenus dans le registre, à savoir celui de Jean de Héricourt, celui de Henri de Savoisy, archevêque de Sens, et celui de Lucie Gencienne. En revanche, elle ne mentionne pas le dernier testament, celui de Renaud du Mont Saint-Éloi, qui date de novembre 1421 et a été ajouté postérieurement.
- Table alphabétique des testateurs, également complétée de la même main (feuillets 5-6).
- Testamenta seu ordinationes ultimarum voluntatum decedencium curie Parlamenti summisse, ab anno Domini M°CCCC°, per magistrum Nicolaum de Baya, grefferium Parlamenti predicti, registrate, necnon commissiones commissariorum ad compota dictorum testamentorum audiendum ordinatorum subsecuntur (feuillets 7-36) : répertoire des soumissions de testaments au parlement, des dépôts des testaments en vue de leur enregistrement, des nominations de commissaires chargés de procéder aux inventaires et de vérifier les comptes d’exécuteurs testamentaires pour les années 1400-1461 dans l’ordre chronologique. Un sous-titre est donné au début du verso du feuillet 8 : « Summissiones testamentorum et audiciones compotorum eorumdem Parlamenti incepti in crastino festi beati Martini hiemalis anno Domini M°CCCC° primo ». De plus, les changements d’année sont indiqués par la formule « De parlamento M°CCCC°IIIcio », « De parlamento M°CCCC°IIIIto », etc. Cette table ne se limite pas aux testaments du registre, et semble bien montrer qu’il a existé des registres poursuivant celui-ci, puisqu’elle signale des soumissions de testaments depuis le 1er décembre 1400 (soumission du testament de Jeanne, femme de Jean Petit) jusqu’au 5 avril 1463 (soumission du testament d’Augustin Yssebacre, bourgeois et marchand de Paris). Elle comprend donc également les mentions de soumission des testaments manquants aujourd’hui. Elle est foliotée, outre la foliotation générale en chiffres arabes, en chiffres romains en haut au milieu des feuillets de I à XXII, et cette foliotation s’interrompt au feuillet 28.
- Transcription des testaments (feuillets 37-521). Feuillets 256-509 manquants.
Les registres 1161 et 1162 de la collection Moreau de la Bibliothèque nationale de France
Pour pallier le manque des feuillets 256 à 509, nous disposons de deux registres conservés au département des manuscrits occidentaux de la Bibliothèque nationale de France, dans la collection Moreau. Cette collection rassemble des copies d’actes produites par des correspondants du Cabinet des chartes, érudits, juristes ou moines de la congrégation de Saint-Maur au XVIIIe siècle et a été intégrée à la Bibliothèque du roi en 1790. Le registre du parlement de Paris avait initialement été recopié en trois registres, dont le premier est aujourd’hui perdu. Les registres 1161 et 1162 sont sensiblement identiques dans leur forme. Ils sont identifiés respectivement par les sigles S et T dans l’édition, puisque leur constitution est postérieure à celle du registre des Archives nationales. Ils contiennent au total cent soixante-quinze des deux cent trente-six testaments contenus à l’origine dans le registre R. Le registre S débute par le testament numéroté LXX de Jeanne de Dormans, datant du 25 mai 1407, qui est pris en cours, et s’achève par celui de Dyne Raponde, numéroté VIIIXX, datant du 24 février 1413. Le registre T débute par la suite de ce testament, et s’achève par le testament de Guillaume d’Orgemont, numéroté XIIXXIIII, datant du 19 février 1421. S est constitué de 818 feuillets de papier bleu, de deux gardes de papier blanc au début et à la fin, et de deux gardes volantes. T est constitué de 561 feuillets de papier bleu, de deux gardes de papier blanc et de deux gardes volantes.
L’édition d’Alexandre Tuetey
Nous disposons enfin d’une édition partielle réalisée par Alexandre Tuetey en 1880, riche de 48 testaments et précédée d'une table de l'ensemble des testaments parvenus jusqu’à nous. Cette édition a été pour ce projet numérisée afin de pouvoir présenter d’emblée une masse de testaments relativement importante, et l’édition actuelle présente pour partie cette numérisation, reprise ou non, et pour partie des testaments inédits.