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MCCCXLII

Lettres autorisant le chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers à instituer à Vouillé un marché, le mardi de chaque semaine1

  • B AN JJ. 189, n° 477, fol. 267
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 24, p.
D'après a.

Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que comme dès l'an mil [p. 272] cccc.lv, nos bien amez les prieur et chappitre de l'esglise Saincte Ragonde de Poictiers eussent de nous obtenu nos lettres dont la teneur est telle :

Charles, par la grace de Dieu roy de France, à nos amez et feaulx gens de nos comptes et tresoriers à Paris, salut et dilection. Nos bien amez les prieur et chappitre de Saincte Ragonde de Poictiers nous ont fait exposer que, entre les autres choses, terres, dommaines et seigneuries, ilz sont seigneurs du lieu et bourg de Vouillé, assiz en nostre pays de Poictou, à trois lieues près de nostredicte ville de Poictiers, ou quel lieu de Vouillé ilz ont toute justice et juridicion, et est lieu commun, assiz en pays fertil et y a bon et grant bourg et forteresse, et que, se le marché y estoit au jour du mardi chacune sepmaine, consideré que à six lieues près dudit lieu de Vouillé n'a aucun marché audit jour, ce seroit le proffit du pays d'environ icellui lieu et des aides ordonnées pour la guerre, ainsi qu'ilz dient, en nous humblement requerant icelluy marché leur estre par nous octroyé. Pourquoy nous, eu regart à ce que dit est, voulans en ce meurement proceder, vous mandons et commettons, se mestier est, que par vous ou les commis et depputez à ce vous vous informez bien et diligemment de et sur ce que dit est et du proffit ou dommaige qui pourroit ensuir, se ledit marché estoit octroyé audit jour, et l'informacion qui faicte sera sur ce veez et visitez diligemment, en pourvoyant ausdiz exposans de par nous et faisant sur l'octroy dudit marché, ladicte informacion veue, ainsi que verrez appartenir et estre à faire. Et nous mandons à tous nos justiciers, officiers et subgez que à vous et à vosdiz commis et depputez, en ce faisant, obeissent et entendent diligemment. Donné au Bois sire Amé, le xxe jour de juing l'an de grace mil cccc.lv, et de nostre règne le xxxiiie.

Ainsi signé : Par le roy en son conseil. A. Roland.

Pour faire informacion sur le contenu desquelles lettres [p. 273] et sur le proffit et dommaige qui pourroit ensuir en l'octroy dudit marché, et ainsi pour le crier et publier et faire ainsi que en tel cas est acoustumé faire, nos amez et feaulx les gens de nosdictz comptes, ausquelz elles furent présentées, eussent descerné et baillé leurs lettres de commission, atachées à icelles soubz leurs signetz, en la forme qui s'ensuit :

Les gens des comptes du roy nostre sire à Paris, au seneschal de Poictou ou à son lieutenant, salut. Par vertu des lettres royaulx ausquelles ces presentes sont atachées soubz l'un de nos signetz, impetrées et à nous présentées de la partie des prieur et chappitre de Saincte Ragonde de Poictiers, faisans mencion d'un marché chacune sepmaine au jour de mardi, qu'ilz requièrent avoir au lieu et bourc de Vouillé ou pays dé Poictou, pour les causes et consideracions contenues èsdictes lettres, et afin que puissions plus seurement proceder à l'expedicion d'icelles, comme de raison, nous vous mandons et commettons par ces presentes que, appeliez avec vous les procureur et receveur du roy nostre dit seigneur en ladicte seneschaucie et ung ou deux des esleuz sur le fait des aides ordonnées pour la guerre oudit pays de Poictou, ou leurs lieuxtenant ou subtitud, vous vous informez bien et diligemment, avec gens nottables et dignes de foy, tant de ladicte ville de Vouillé comme des villes d'environ, si proffitable chose seroit pour le roy nostredit seigneur et pour le bien publique du pays que en ladicte ville fust ledit marché, en quoy et comment seroit ledit proffit, et se aucun dommaige ou prejudice s'en pourroit ensuyr audit seigneur, au bien publique, ou aux seigneurs et villes ayans marché environ ladicte ville, et si les drois, devoirs et dommaine du roy nostredit seigneur en seroient aucunement diminuez ou retardez, et des cas et causes pour quoy et en quoy ce pourroit estre. Et aussi sachez et enqueréz quelz marchez sont environ ladicte ville, à quatre ou six lieues prés d'icelle de [p. 274] tous costez, à qui sont lesdiz marchez et en quelz jours ilz sieent, et semblablement se, à quatre ou six lieues à l'environ, a aucunes villes et lieux appartenans au roy nostredit seigneur, èsquelz ledit marché peust estre plus convenablement mis pour le bien et utillité dudit seigneur et du pays d'environ, que en ladicte ville de Vouillé. Et afin que ceulx à qui ce touche n'en puissent pretendre ygnorance, faictes publier ès lieux acoustumez afaire criz ès villes voysines, à six lieues près d'icelle ville, lesdictes lettres royaulx et ces presentes, en faisant savoir par ladicte publicacion que, se aucun veult contredire, empescher ou soy opposer à ce que ledit marché ne soit octroyé, voyse ou envoye par escript, par devers vous, les causes d'opposition, contredit ou empeschement, dedans ung mois au plus tart après ladicte publicacion, afin que, icelles veues avecques l'informacion que ferez comme dit est, nous la renvoyrez feablement close et scellée, avec vostredit adviz et desdiz procureur, receveur et esleuz, ou leursdiz lieutenans et substitud, le plus tost que bonnement pourrez, afin que puissons pourveoir au seurplus cofcme de raison. Donné à Paris, le xe jour de juillet l'an mil cccc.lviii. — Ainsi signé : J. de Badovillier.

Par vertu desquelles lettres et en ensuivant la teneur d'icelles, ladicte information et lesdictes publicacions aient esté faictes et envoyées en forme deue et feablement closes par devers nosdictes gens des comptes, par lesquelles elles aient esté veues bien au long au bureau en la chambre d'iceulx comptes, et par icelles et par l'adviz de noz bien amez maistres Hugues de Conzay2 lieutenant de nostredit [p. 275] seneschal de Poictou, et l'un des esleuz sur le fait desdic- [p. 276] les aides, Jehan Chevredens3, nostre procureur, et Jehan Besuchet4 nostre receveur ordinaire oudit pays de Poictou,[p. 277] escript en la fin des informacions, leur soit apparu que l'octroy et institution dudit marché n'est en riens prejudiciable à nous ou à aucuns des seigneurs d'environ ledit lieu de Vouillé, ne à la chose publique du pays, et aussi leur soit apparu que nosdictes lettres dessus transcriptes ont esté publiées etsigniffiées par cry publique ès villes de Poictiers, Lezignen, Coussay et la Farière estans à l'entour d'icelle de Vouillé, ès lieux et ainsi qu'il est acoustumé y faire criz ; à quoy aucun ne s'est opposé ne apparu contredisant. Nous, pour consideracion des choses dessusdictes et par l'adviz et deliberacion de nosdictes gens des comptes, avons ausdiz prieur et chappitre de l'eglise Saincte Ragondede Poictiers octroyé et octroyons, par la teneur de ces presentes, de nostre grace especial, plaine puissance et auctorité royal, et moyennant la somme de quarante une livres cinq solz tournois, laquelle ilz seront tenuz payer avant tout euvre au changeur de nostre tresor, pour une foiz seulement, que audit lieu et bourg de Vouillé, à eulx appartenant, soit desoresmais tenu ledit marché par chacun jour de mardi à tousjours perpetuelment, et que tous marchans et autres y puissent aler et venir, distribuer, vendre, acheter et eschanger toutes manières de denrées et marchandises, licites et non deffendues, tout ainsi que on fait et [a] acoustumé de faire ès autres marchez de nostre royaume, enpayant nos aides et autres droiz. Si donnons en mandement à nostredit seneschal [p. 278] de Poictou et à tous nos autres justiciers et officiers, ou à leurs lieuxtenans, presens et avenir, et à chascun d'eulx, si comme à luy appartendra, que nostre present octroy facent signiffier et publier, se requis en sont, ès lieux et ainsi qu'ilz verront estre à faire, et d'icelluy facent, seuffrent et laissent joyr et user paisiblement lesdiz prieur et chappitre et tous autres à qui ce pourra toucher, en ostant et faisant oster, sans delay, tout ce qui seroit fait ou donné au contraire. Car ainsi nous plaist il estre fait. Et afin que ce soit chose ferme et estable à tousjours, nous avons fait mettre nostre seel à ces presentes. Sauf en autres choses nostre droit et l'autruy en toutes. Donné à Paris, ou moys de decembre l'an de grace mil cccc. soixante, et de nostre règne le xxxixe.

Ainsi signé : Par le conseil estant en la chambre des comptes. J. de Badoviller.


1 L'original de ces lettres de Charles VII est conservé dans les archives du chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers (une copie s'en trouve dans la coll. dom Fonteneau, t. XXIV, p. 197), ainsi qu'une déclaration du même roi, portant qu'il ne sera tenu aucun compte de l'opposition faite par Jacques Vernon, seigneur de Montreuil-Bonnin, à établissement de ce nouveau marché. (Arch. de la Vienne, G. 1380.) Les seigneurs de Montreuil-Bonnin ne laissaient échapper aucune occasion de soulever des conflits avec les chanoines pour tout ce qui concernait Vouillé et de faire valoir les droits qu'ils prétendaient sur les habitants de ce bourg. (Cf. ci-dessus, p. 250, note.) L'année précédente, le chapitre de Sainte-Radegonde avait obtenu du roi des lettres lui permettant de continuer a lever pendant quatre ans le dixième du vin vendu en détail dans la paroisse de Vouillé, pour en employer le produit à l'achèvement et à l'entretien des fortifications du bourg. (Id. G. 1438.) Rappelons que nous avons publié dans un de nos précédents volumes les lettres d'institution par Jean duc de Berry, comte de Poitou, de quatre foires annuelles et d'un marché le vendredi de chaque semaine à Vouillé, au mois de février 1377 n. s., avec la confirmation de Charles VI, datée d'octobre 1386. (Arch. hist. du Poitou, t. XXI, p. 307315.)

2 Sauf la filiation de quatre degrés au XVe siècle et au commencement du XVIe, on ne possède point de généalogie de cette famille originaire de Saint-Maixent. Le plus connu de ses membres est Hugues, nommé ici et que l'on trouve mentionné plusieurs fois déjà dans les notes de notre précédent volume. On n'a point de renseignements sur son père, dont on ne connaît même pas le prénom ; on sait seulement qu'il avait épousé Guillemette Eschalard, fille de Robert, écuyer, sr de Maillé, et de Jeanne Rousseau, sa seconde femme, alors qu'elle était veuve de Guillaume Poussard, sr des Guerruces en la châtellenie de Saint-Maixent. Hugues apparaît pour la première fois, le 21 juin 1422, dans un acte de partage de la succession de son oncle, Nicolas Eschalard, conseiller au Parlement de Poitiers, décédé sans alliance. (Dict. des familles du Poitou, 2e édit., t. II, p. 605.) Son nom figure ensuite, parmi les notables habitants de Saint-Maixent, dans un accord entre l'abbaye et la ville, au sujet de la contribution de la première à l'entretien des fortifications, le 24 octobre 1427. (A. Richard, Chartes de l'abbaye de Saint-Maixent ; Arch. hist. du Poitou, t. XVIII, p. 216.) Le 5 juillet 1434, il assistait dans cette ville, comme témoin, au contrat de mariage de Maurice Claveurier, lieutenant général de la sénéchaussée de Poitou, avec Louise, fille de Simon Eschalard, sr de Maillé. (A. Richard, Arch. du château de la Barre, t. I, p. 13.) Peut-être à cette date exerçait-il déjà les fonctions de lieutenant du sénéchal de Poitou à Saint-Maixent; une sentence qu'il avait rendue en cette qualité contre Mathurin Arembert fut portée en appel au Parlement de Poitiers. Acte du 24 mai 1436. (Arch. nat., X2a 21, à la date.) En tête du registre des grandes assises de la châtellenie de Bressuire de 1445 à 1447 et au commencement du suivant, qui comprend les années 1448-1451, Hugues de Couzay s'intitule licencié en lois, conseiller du roi en sa comté de Poitou, lieutenant du sénéchal de Poitou au siège de Niort, et sénéchal en la châtellenie de Bressuire. (Arch. des Deux-Sèvres, chartrier de Saint-Loup, E. 1698,1700.) Il remplaça ensuite Maurice Claveurier dans sa charge de lieutenant général de la sénéchaussée de Poitou ; MM. Beauchet-Filleau disent des 1448, mais nous croyons que c'est par suite d'une interprétation fautive d'un passage de l'inventaire des archives de la ville de Poitiers. Maurice Claveurier mourut à la fin de mai ou dans les premiers jours de juin 1455 ; son codicille est du 17 mai (Arch. de la Barre, t. I, p. 15), et nous avons vu précédemment qu'un acte du 6 juillet 1455 le mentionne comme décédé (voyez notre t. VIII, p. 42, note). Il ne conserva sans doute pas jusqu'à la fin de sa vie les fonctions de lieutenant-général. Hugues de Conzay paraît en avoir été pourvu vers le milieu de 1450. Ce qui est incontestable, c'est qu'il s'intitulait lui-même « lieutenant de Poitou » lorsqu'il fut élu maire de Poitiers (juillet 1451). On conserve aux archives de Poitiers le compte des deniers dépensés pendant qu'il remplissait cette charge (1451-1454), pour les réparations et autres affaires de la ville, et la mention de la somme qui lui fut allouée, le 14 janvier 1452 n. s., pour être allé, en compagnie d'André Vernon, à Châtellerault conférer avec Charles d'Anjou, comte du Maine, lieutenant de Charles vit en Poitou, au sujet de la navigation du Clain, de la création d'un Parlement à Poitiers et des autres intérêts de la municipalité. (Arch. comm. J. 1166 et 1183.) Ce compte a été publié par Berger de Xivrey (Bibl. de l'Ecole des Chartes, t. I, p. 229). La clôture des comptes de Jean Boylesve (1448-1455),et de Jean de La Fontaine(1456-1462), que Conzay présidait en qualité de lieutenant général de la sénéchaussée, eut lieu pour le premier en 1456 seulement, et pour le second, le 25 février 1465 (Id., K. 6 et 7).

Le procès intenté par Etienne Boynet au Parlement à Hugues de Conzay et la condamnation à une amende de 500 livres qui lui fut infligée, par arrêt du 3 septembre 1468 (voy. notre vol. précédent, p. 272, note), pour avoir abusé de son pouvoir judiciaire au profit de Jean Chévredent, procureur du roi en Poitou, et au préjudice dudit

Boynet, attrista ses derniers jours. Nous n'entrerons point dans le détail de cette affaire qui exigerait un trop long développement, nous contentant d'ajouter que Conzay refusa de se soumettre à l'exécution de l'arrêt et que la cour dut envoyer plusieurs mandements pour l'y contraindre, le 1er et le 16 décembre 1468 et le 21 janvier 1469. Quand ce dernier arriva à Poitiers, Hugues de Conzay venait de mourir (son décès n'eut donc point lieu en 1466, comme on le dit dans le Dict. des familles du Poitou), et le 10 mars une nouvelle injonction fut adressée à ses enfants et héritiers. (Arch. nat., X2a 36, fol. 180 v°, 186, 194 v° et 210 v°.) Quatre ans plus tard, une somme de 243 livres était encore due à Etienne Boynet, qui obtint de nouvelles contraintes contre les héritiers du défunt, le 13 avril 1473 et le 29 mars 1474. Ceux-ci sont ainsi désignés dans les mandements de la cour : André et Jean de Conzay, fils alors vivants de Hugues ; Pierre Roigne et Jeannette de Conzay, sa femme, et Jean de Conzay, gendre, fille et fils de Louis de Conzay, autre fils, alors décédé, de Hugues; Guillaume Chauvin et Perrette de Conzay, sa femme; Léonard de Janoilhac et Liète de Conzay, sa femme, et Marguerite de Conzay, veuve, à cette date, de feu Jacques Roigne. Cest donc six enfants (et non trois, comme le disent MM. Beauchet-Filleau), qu'avait eus Hugues de Conzay, trois fils : André, Jean et Louis, et trois filles : Jeanne, femme de Pierre Roigne, Liète, femme de Léonard de Janoilhac, et Marguerite, femme de Jacques Roigne. Le nom de leur mère ne nous est pas connu. C'est sans doute Louis de Conzay, le troisième fils d'Hugues, qui fut échevin et maire de Saint-Maixent en 1448 (A. Richard, Recherches sur l'organisation communale de Saint-Maixent, p. 427, 439), sénéchal de ladite ville pour le comte du Maine, qui en était seigneur, en 1452. L'hôtel des Conzay à Poitiers était situé rue de la Regratterie ; l'on voit aussi que le chapitre de Notre-Dame-la-Grande avait arrenté à Hugues de Conzay le fondis de Château-Gaillard, dans la rue allant du four Notre-Dame au Pilori. (Arch. de la Vienne, G. 1128.)

3 Sur Jean Chévredent, procureur du roi en la sénéchaussée de Poitou, voy. ci-dessus, p. 218, note.

4 Jean Bésuchet, notaire et secrétaire du roi, était probablement le fils d'un secrétaire du duc de Berry, de même prénom, que l'on trouve mentionné dans un acte du Parlement du 29 novembre 1404. (Arch. nat. X1a 52. fol. 291.) Dès le 15 juin 1434, il est dit receveur des nouveaux acquêts au pays de Poitou, dans un mandement de Charles VII, lui ordonnant de payer la somme de cent réaux d'or à maître Jean Rabateau, président en la Chambre des comptes, pour ses gages de commissaire sur le fait desdits nouveaux acquêts. (H. Daniel-Lacombe, L'hôte de Jeanne d'Arc à Poitiers, maître Jean Rabateau, Paris-Niort, 1895, in-8°, p. 90.) Cependant, par lettres patentes données à Montpellier, le 18 mars 1437 n. s., Bésuchet fut commis à la recette des francs-fiefs et amortissements en Poitou, Saintonge et gouvernement de la Rochelle, en remplacement de Jean Gillier, «puis naguères décédé». (Original, Bibl. nat., Chartes royales, ms. fr. 25710, n° 105.) Il s'agit sans doute de deux offices distincts. Le 19 mars 1445 n, s., il était en compagnie de Jean François, marchand de Poitiers, commissaire ordonné en la ville et châtellenie de Poitiers, « à lever la porcion impôsée pour partie de l'aide presentement mise sus ou païs de Poictou, tant pour l'entretenement des gens d'armes et oster la pillerie, que autres causes ». Nous avons un mandement de ces deux commissaires à Pierre Poyteau et Jean Mouraut, collecteurs de Nieuil-l'Espoir, leur faisant savoir que ladite paroisse a été taxée à 42 livres et leur enjoignant d'asseoir ladite somme sur eux et les autres habitants du lieu, le plus également et le plus diligemment que faire se pourra, et d'en apporter auxdits commissaires, la moitié au 1er avril prochain et l'autre moitié au 1er août suivant. (Copie du 22 octobre 1446 ; Arch. nat., K. 2378, n° 17.) Jean Bésuchet fut ensuite pourvu de l'office de receveur ordinaire du roi en Poitou, comme on le voit ici. Des mandements à lui adressés et des quittances à lui délivrées, les 20 août 1451, 1er juillet 1452, 8 janvier, 8 et 31 juillet 1454, lui donnent cette qualification. (Bibl. nat., Pièces orig., vol. 246, nos 51, 53, 56, 60-65.)