1 Guyon de Laval, seigneur de Rais, possédait une rente annuelle sur les ville, terre, château et châtellenie de Taillebourg et du Cluseau et sur toutes les terres qui avaient appartenu à Guy Larchevêque, de son vivant seigneur desdits lieux ; mais cette rente fut longtemps impayée et à la mort de Louis Larchevêque, fils de Guy, les arrérages s’élevaient à la somme de 9,600 livres tournois. Les enfants de ce dernier furent condamnés, par arrêt du Parlement, à payer l’arriéré et à servir désormais ladite rente annuelle. Puis Guyon de Laval céda ses droits à Jean Harpedenne, seigneur de Belleville, moyennant 14,300 livres. Jean Larchevêque, dans le partage qu’il fit avec Louis, son frère du premier lit, le 25 juin 1395, eut les terres de Taillebourg, du Cluseau ; de Soubise. Il établit définitivement l’assiette de la rente de 300 livres sur Taillebourg et le Cluseau, dont elle absorbait plus de la moitié des revenus. Ensuite il transporta le reste de son droit sur lesdites terres au même Jean Harpedenne pour 200 livres de rente que celui-ci promit de lui assigner en la ville et banlieue de la Rochelle. C’est ainsi que le sr de Belleville devint possesseur en totalité des terres et seigneuries de Taillebourg et du Cluseau ; il les abandonna au roi pour le prix qu’elles lui avaient coûté. Ces détails se trouvent dans un acte du 4 mai 1409. (Arch. nat., J. 182, n° 130.) — Jean Harpedenne a été l’objet d’une assez longue notice biographique dans nos deux précédents volumes. (Voy. t. V, p. 205-206 ; t. VI, p. 290.) Nous aurons occasion de la compléter ci-dessous, à l’occasion d’un acte de mai 1410.
2 L’original de ces lettres existe en double expédition dans la layette J. 361 du Trésor des chartes, nos 11 et 12. Le préambule porte cette déclaration significative que, pour le bien et défense de son peuple, pour l’utilité de la chose publique et du royaume, le roi a le droit et il lui est loisible, par puissance souveraine et spéciale prérogative royale, de prendre et appliquer à son domaine les terres, châteaux, ports de mer et autres lieux étant en frontières des ennemis.
3 Jean I de Montaigu, chancelier de France, fut archevêque de Sens de 1406 au 25 octobre 1415. Il fut tué à la bataille d’Azincourt.
4 Philippe de Moulin, évêque de Noyon, du 24 décembre 1388 au 31 juillet 1409.
5 Jean de Montaigu, vidame de Laon, sr de Montaigu près Poissy, Marcoussis, etc., conseiller et chambellan de Charles VI, grand maître de l’hôtel depuis 1403 jusqu’à sa mort. On sait qu’il eut la tête tranchée aux Halles le 17 octobre 1409. (Voy. le P. Anselme, Hist. généal., t. VIII, p. 345.)
6 Jean de Hangest, seigneur de Hugueville, conseiller et chambellan du roi, pourvu de l’office de grand maître des arbalétriers le 7 décembre 1403, fut remplacé dans cette charge, aussitôt après son décès, par son parent, Jean sire de Hangest et d’Avesnecourt, aussi chambellan du roi, capitaine du Crotoy, dont les provisions portent la date du 8 septembre 1407. (Id. ibid., t. VIII, p. 63, 64.)