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DCCCCLXIII

Rémission accordée à Osanne Durand, femme de Jean Garnereau, d’Apremont, qui, dans la crainte d’être accusée d’infanticide, sa petite fille étant morte d’une chute faute de garde, avait pris la fuite.

  • B AN JJ. 168, n° 104, fol. 76 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 26, p. 241-242
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion des amis charnelz de Osanne Durande, femme de Jehan Garnereau, d’Aspremont en Poictou, contenant comme, ou mois de fevrier derrenier passé, à heure de midi ou environ, elle eust laissié en sa maison à un banc ou forme une sienne petite fille de l’aage d’un an et demi ou environ, et il soit ainsi que elle revenue, elle trouva sa dicte fille cheute en la place et de sa cheute et par force de crier et pasmer ou autrement, par default de garde, ait esté si grevée de mal qu’elle n’y congnoissoit comme point de vie, et tantost la porta au feu pour elle chaufer et la cuider faire revenir, mais incontinent elle trespassa entre ses braz. Pour lequel cas la dicte mere s’est absentée, doubtant rigueur de justice, si comme ilz dient, en nous humblement suppliant comme icelle mere soit grosse et soit en ses autres fais et gouvernement de bonne vie et renommée, non actainte ne convaincue d’aucun villain blasme ou reprouche, nous lui vueillions sur ce impartir nostre grace et misericorde. Pour quoy nous, inclinans à sa dicte supplicacion, voulans misericorde preferer à rigueur de justice, à icelle Osanne Durande avons [p. 242] remis, quictié et pardonné, etc. Si donnons en mandement au bailli de Touraine et des ressors et Exempcions d’Anjou, du Maine et de Poictou et à touz noz autres justiciers, etc. Donné à Paris, ou mois de juing l’an de grace mil cccc. et treze et de nostre regne le xxxiiime.

Par le roy, à la relacion du conseil. S. Coingnet.