Des trois ambassadeurs au roi
. — [Vienne]
Audiences impériales
1. Première audience auprès de l'empereur. 2. Envoi par l'empereur auprès des ambassadeurs de députés: causes des mouvements de Bohême et de Hongrie. 3. Jalousie de l'ambassadeur d'Espagne. 4. Deuxième audience: rappel de la négociation française auprès des princes unis et des engagements militaires français auprès de l'empereur. 5. Demande impériale aux ambassadeurs d'envoyer un agent auprès du prince de Transylvanie et de l'électeur palatin pour venir à un accommodement. 6. Visite des ambassadeurs des autres états. 7. Demande de retrait en cas d'échec de l'accommodement.Original
- l-19-A . BnF, fr. 15930: fol. 269-278. Le feuillet 277 est vierge.
Copies XVIIesiècle
- l-19-B . BnF, fr. 3972: fol. 119r-125r.
- l-19-C . BnF, NAF 7064: fol. 160v-169r.
- l-19-D . BnF, Dupuy 205: fol. 91v-96v.
- l-19-E . BnF, fr. 23560: fol. 145r-153v.
- l-19-F . BnF, fr. 23561: p. 369-394.
- l-19-G . BnF, fr. 7097: fol. 229r-243r.
- l-19-H . BnF, fr. 23559: fol. 5v-15r.
Edition
- l-19-a . Ambassade extraordinaire de messieurs le duc d'Angoulesme, comte de Béthune et de Preaux Chasteauneuf: envoyez par le roy Louis XIII vers l'empereur Ferdinand II et les princes et potentats d'Allemagne, en l'année M.DC.XX, Henri de Béthune [éditeur] [Paris: F.Preuveray], 1667: p. 225-233.
Sire
[1.] Aussy tost que nous fusmes arrivez en ce lieu qui fut le
lundy vingtiesme de ce moisa du mois dernier H , nous fismes entendre à Vostre Majesté tout ce qui
s’estoit passé depuis Ulm. Maintenant, Sire, Vostre Majesté aura agréable de
scavoir comme le mecredy en suivant nous
eusmes audiance de l’empereur avec de veritables tesmoingnages de
l’affection qu'il porte à Vostre Majesté et du respect qu'il veult
rendre à ceux qui viennent de vostre part, auquel apres avoir tesmoingné
l'affection et bonne vollonté de Vostre Majesté de la conjouissance de
son assomption à l’Empire et fait entendre ce que nous estimionsb estimons a à propos sur le subject de nostre envoyc sur le fait de nostre legation G H suivant les commendementsd le commandement G H de Vostre Majesté et noz instructions, nous eusmes responce qu'il
s’asseuroit de la bonne intention de Vostre Majesté envers luy laquelle
il conserveroit, ne laissant jamais passer d’e une B C D E F G H a occasion sans s’en servirf prevaloir a et de laquelle Vostre Majesté pourroit connoistre les tres
certaines preuves du ressentiment1 qu'il en avoit.
Et par ce que nous desirionsg desirons F qu'il parlast sur les subjects presents où l’entremise de Vostre
Majesté pourroith pouvoit C ; pourra G H luy estre necessaire, voulant se donner loisir d'en conferer avec
son conseil lequel en un mot
conciste eni est G H
l'ambassadeur
d’Espagne
, il remit à nous faire entendre ses intentions par ceux de sondit
conseil desquelz il depputeroit vers nous quelques uns de sesj des C D E F G H a plus affidezk fidelles G H 2 et
intelligens. Ceste premiere audiance se finit par le soing qu'il eust de
demander l’estat de vostre santé et des exercices que Vostre Majesté
fait d'ordinaire, nous disant quelque chose de la chasse à laquelle il
va de trois jours l'un et pretend estre des plus penibles3 et bons
chasseurs de tousl H a Omis ses estats.
Le jour mesmes, estimans que les affaires prendroient long traitn longue traitte G H m tireroient en longueur a et qu'il estoit de la dignité de Vostre Majesté que ne luy
fussions à charge, nous luy fismes dire que nous ne desirionso pretendions G H plus estre defrayez, prenant subject sur ce qu’estans p venus et
H envoyez pour donner advantage à ses affaires, nous ne voulions en
façon quelconque luy donner de l’incommoditéq causer de la despence a . Cela sembla luy estre difficille à recevoir et de faitr d'effect G H nous fit entendre qu'il ne le desiroit absolument; mais nous
percistant il fut tenu conseil comme nous avons apris sur ce subject et
fut respondu qu’aprez que ceux qui devoient nous voir et faire entendre
son intention auroient parlé à nous, qu’alors il s nous
B C D E F G H a feroit scavoir sa vollonté.
[2.] Les deputez ne vindrent vers nous que le sabmedy vingcinquiesme et est certain qu'il
fut differé jusques alors par ce que l'ambassadeur
d'Espagne, lequel ne nous a encor visitez, estoit allé parler au comte de Bucquoy auquel il avoit
donné rendez vous entre
l’armée et ceste ville
en un lieu nommé
Tuln
t B C D E F G H a Omis . Ceux qui nous furent envoyez estoient quatre assavoir: l’archevesque de
Strigonie, grand chancellier de Hongrie4, le baron de
Transmensdorff, conseiller d’estat, le sieur de
Poppel, grand
chancellier de Boheme, et le sieur d'Oulme, vice chancellier
de l’Empire. Le dernier portant la parolle en latin nous dit que l’empereur les avoit envoyez
vers nous pour suivant son intention: en premier lieu tesmoigner combien
il se sentoit obligé à Vostre Majesté des asseurances qu’elle luy donnoitu sentoit luy donner H de sa bonne vollonté et pour nous faire entendre comme estoient
venuz les mouvements et v les
H souslevationsw soulevemens G H a de tous sesx les E subjects, desquelz mouvemens les actions de l’empereur n’estanty estoient C D E pas cause, il remettoit aux deux chancelliers de nous en rendre plus informezz de nous en informer davantage C D E F G H a .
Celuy de Hongrie sur cela print la
parolle et en tres excellens termes italiens nous desduisitaa desduict D ; descrivit H les causes des mouvements de Hongrie fondez sur la difference de la
religion et les perfidies du prince de Transilvanieab de Bethleem Gabor B C D E F G H a , lequel faisant profession de toutes religions dans lesquelles il
trouve son advantage n’en a toutesfois pas uneac ne s'est pas encores determiné d'en avoir
aucune a , concluant qu'il n’y pouvoit avoir de traicté avec ad
un
B C D E F G a
homme sans foy et lequel
dans la diette qui se
tient à present avoit faict de nouveau jurer aux Hongrois la confederation avec
les Bohemes et provinces
alliées desquelles il a receu
à ce que ledit ae sieur
G H archevesque nous asseuraaf a asseuré G H a
quatre cents mil ducatz 5 florins pour payer les trouppes qu'il a tirés de la Transylvanie soubz pretexte de servir l’empereur et les nouvelles
levéesag B Omis
des Hongrois desquelles
partie se doibtah devoit a avancer vers l'Austriche
superieure pour s’opposer avec ceux du
pays à l’entrée des troupesai G H Omis du
duc de
Baviere
et le reste se joindre à
l’armée de Boheme commandée par le prince d'Anhalt où desja il y enaj C G Omis a plus de cinq mil
chevaux.
Aprez ce discours le chancellier de Boheme reprint la parolle mais
avec moinsak B Omis d’ordre al et d'eloquence a . Ilam et H nous fit entendre le commencement des mouvements de la Boheme, le peu de
subject que l’empereur en
avoit donné et qu’en un mot c’estoit une pure rebellion tramée par
quelques seigneurs du pais qui vouloient avoir plus d’auctorité dans les
affaires. Aan en H quoy l’empereur avoit
desiré s'opposer, jugeant que leur dessein estoit de ruyner la religion
catholique pour y accroistre touttes celles qui ne reconnoissent point
l’auctorité du pape, concluantao concluoit E comme le premier qu'il n'y avoit plus de voye d’accord et que la seule force pouvoit et
devoit restablir l’empereur dans la
Boheme et provinces confederées 6 unies
.
Ces derniers paroles furent secondées par le vice chancelier
mais en termes bien plus fermes et presis, car en nous disant
que par les discours des deux chancelliersap Répété nous avionsaq avons H peu apprendre les justiffications de l’empereur, il se jetta tout aussy tost dansar sur G H les promesses que
Vostre Majesté avoit faictes des secours dignesas de secours
digne C D E F a ; du secours digne G H de vostre at grandeur et
a auctorité
desquelzau lesquels F , à ce qu'il disoit, l’empereur ne pouvoit doubter puisque les parolles en avoient
esté données tant au conte de Wirtembergav Furstemberg C ; Frustemberg F H
que leaw qu'au F G a sieur Curt ax gentilhomme de la chambre
B C D E F G H a envoyez vers Vostre Majesté de la part de l’empereur que par escript les lettres desdits envoyez ay en faisoient foy
a portant creance tres expresse laquelle concistoit en cela,
tiercement par
le sieuraz monsieur B C D E F G H a
de Baugy
ba resident de Vostre Majesté
a qui estoit present quand ledit vice chancellier le print pour tesmoing finissant avec ceste
creance de l’empereur que
Vostre Majesté ne nous avoit pas envoyez icy pour allentir ce secours
duquel seulbb G H Omis l’empereur faisoit
estat, la voye de tout
traicté estant fermée etbc en C D E F ; dans a la resolution de l’empereur
prise à vouloirbd voulant a
une obeissance entiere de tousbe C D E F G H a Omis ses subjectz de laquelle il ne pouvoit se veoir asseuré
s'il ne sebf B C D E F G H a Omis l’acqueroit debg B C D E F G H a Omis par l'espée et justice de ses armes. Son discours finy
avec plus d'action qu'il n’avoit esté commencébh qu'il ne l'avoit commencé C D E F G H a , nous jugeasmes à propos de ne leur rien respondre remettant à
dire les intentions de Vostre Majesté à l’empereur quand il trouveroit bon de nous
donner audiance et leur faisant tout l'honneur qu'ilbi qui B se peult comme venant de la part de leur maistre etbj n' E estans personnes de tres bonne qualité. Nous nous separames de
ceste façon.
[3.] Dès lors nous commençasmes à connoistre que ceux qu'il plaignoyentbk qui plaignent B C D E F G H a les affaires de l’empereur comme ses serviteurs et les autres qui luy sont contraires nous avoient dit vray, estant tres certain que l’ambassadeur d’Espagne est sy puissant dans les conseilz de ceste courbl en cette cause G qu'il ne s'y agit que par son organebn ordre B C D E F G H bm par ses seuls advis pour ne pas dire ses ordres a et qu'il est tellement jaloux et envieuxbp ennemy B G H bo a Omis des interventionsbq de l'entremise a de Vostre Majesté qu'il aymeroit mieux voir la perte de toute la Boheme comme elle en est tres proche que sy l'autorité de l’empereur y estoit restablie par le moyen de Vostre Majesté, joint que ses interestz sont sy grands à faire durerbr a Omis la guerre, tous les payemens des soldatz passans par ses mains desquelz il se sert sy ouvertement à proffiter tant sur les monnoyes qu'il commuebs convertit G H ; altere a et fait fondre en espece du pays que sur la solde qu'il fournist non selon l’estat envoyébt de la paye B C D E G H ; de la paye ordinaire a bu de ce paix F mais au prix de sabv seulement à sa pure a vollonté qu'il ferabw aussi fera-t-il a tousjours son possible affin que la guerre ne finissebx continue a , chose dont il peult facillement venir à bout puisque luy seul est creu enby dans H ses resolutions et que par la puissance qu'il s’est acquise dansbz par H la necessité des affaires il n'y a pas un conseiller qui ne depende de luy ou qui ose donner des raisons dissemblables à ses conseilz.
[4.] Nous avons sceu qu'au partir de ceste conferance ledit subjectca ambassadeur B C D E F G H a se trouva chez le chancellier de Boheme pour scavoir nostre responce. Mais demeurant plustost desireuxcc en désir B C D E F G H d'en scavoir davantage que savantcd sachant F cb n'ayant peu contenter sa curiosité en ce poinct
et n'estant pas mieux informé qu'auparavant a des intentions de Vostre Majesté, il porta l’empereur contre sa coustume
ainsyce à ce G H que l'on dit de nous envoyer cf advertir
G
avec haste pour donner
audiance au landemain matin, à laquelle estans conduitz et receuz comme
à la premiere, toutesfois nous trouvasmes à l'abordcg H Omis le visage de l’empereur plus austere
vers lequel estans aprochezci B C D E F Omis ch auquel G H a le duccj sieur duc C E F G ; sieur D G d’Angoulesme
luyck G H a Omis dit que la seconde cause qui avoit donné subject à Vostre Majesté
de nous deputer vers luy estoit pour luy donner une tres parfaite
asseurance d’employer ce qui estoit de vostre assistancecl dependoit de son pouvoir a afin que les mouvemens de l’Empire cessans, ses subject rebelles
le reconnussent et que les royaulmes desquelz à juste tiltre il porte le
nom demeurassent entiers danscm soumis à a l'obeissance qui luy estoit deue; qu’à ce mesme effect Vostre
Majesté avoit jugé d’employer ses remontrances vers les princes unys avec lesquelz elle avoit creu pouvoir agir
puissamment et ce afincn à dessein a de les separer non seullement de l’electeur palatin mais
encor les porter à induction enverscp vers G H ledit electeur
afin qu’il se retirastco de disposer ledit electeur de se retirer a dans le pais que ses ancestres luy avoient laissé sans
entreprendre danscq sur G H ceux d’autruy, luy remonstrant qu'il se mettoit en hazard de
perdre le sien soubz une esperancecr asseruance G H bien foible et parmy des peuples desquelz la legereté estoit bien
plus à remarquer et à craindre que la possession n'en estoit asseuré,
adjoustans à ces raisons tres certaines ce qui estoit de l’evenement d’un plus grand
malcs bien fondées les evenemens et les suites d'un
male encore plus à craindre a puisque par une consequence inevitable, le Turc seul pourroit proffiter de la peyne et du peril qu'il prend dect s'en prevaudroit pour a s'establyr soubz un pretexte injuste et duquel toutte la
chrestienté recevroit un tel desavantagecu un si notable prejudice a que non seullement il en attireroit sur luy l’ire de Dieu mais
encor l’inimityé irreconciliable de tous les princes cv chrestiens
a qui à bon droit luy courroient sus commecw en imputeroient sans doute le mauvais succez, se
trouvant a autheur par son ambition particulierecx dereglée a du mal general; que cela nous avoit faict passer par lesditscy cette consideration nous avoit obligé de passer
dans les estats des a
princes unys
desquelzcz lesquels G ; qui a
quoy que la passion de la religion les portast à endb G H Omis desirer la manutention et l'advancementda bien que tres zelez pour la conservation et
l'advancement de leur religion a , toutesfois nous luy pouvions dire que nous les avionsdc avons F reconnuz sy plains de respect envers luy et sy desireuxdd souhaittant avec tant de passion a de se conserver en l'amitié de Vostre Majesté que sy la chose
estoit à recommencer nous jugions qu'ilz ne l’entreprendroient pas. Et
par ce qu'il nous avoit donnédf adressé G H ses commendemensde ordonné a de venir vers luy toutte chose laisséedg cessante a , nous avions interrompu les vizites desquelles vostre commendement nous avoit chargez de faire de tous
lesdh nous estions chargez par son commandement,
des a eslecteurs et princes catholiques de l’Empire comme aussy des
duc de
Saxe et marquis de Brandenbourg ausquelz
ayans à faire entendre de la part de Vostre Majesté l’intention tres entiere qu’elle avoit de luy tesmoignerdi sincere et positive qu'elle avoit a combien elle souhaittoit et vouloit ayder au bien dj et advantage
a de ses affaires nous esperions en rapporter quelques ouvertures
qui eussent peu ayder à la paix, chose qui de tant plus estoit croyable puisdk ce qui estant d'autant plus croyable a que par l'abouchement qui s’estoit fait à Ulm tant des deputez du duc de Baviere que des princes et estatz unys nous en avions
remporté le fruit qu’il savoit et qu’il avoit agréé.
Mais que l’obeissancedl Répété que nous avionsdm avons a voulu rendre aux commendementz dedn rendre à G H
Sa Majesté Imperiale nous
avoit fait tout quitter esperantz comme il nous estoitdo F Omis mandé qu'estans vers elle utilles à son service nous remporterions cest heurdp serions assez heureux a que d’estre employez à l’avantage de ses affaires, de quoy nous
voyans esloingnez par ce que nous avoit dit le vice chancellier de l’Empire et le tout reduit
au point de la force, dq que
G nous avions desirédr desir F qu'il luy pleust nous ouyr sur l'assistance que Vostre Majesté
avoit desiré et desiroitds D Omis luy rendre en tout et partoutdu F Omis dt en toutes choses a . Pour à quoy parvenirdv et qu'à cet effect a Vostre Majesté voulant fortiffier ses bons offices par la vigueurdw adjouster à ses bons offices la force a de ses armes avoit desja faict advancer sur les frontieres dix
mil hommes de pied et deux mil chevaux pour aprez les advis qu'elle
recevroit de nousdx devroient H
dy ils peussent
a estre employez où la necessité le requerroit mais que Dieu qui
dispose des choses dz tout autrement que les hommes ne
projettent
a ayant, pour le mal general de la chrestienté et particulierement pour ce qui regardoit l’empereurea pour les interests particuliers de
l'empereur a , permis que quelques uns des Grandz7 se fussent esloingnez
d’auprez deeb C Omis Vostre Majesté, elle auroitec avoit H esté contrainte de retirer ces forces vers Paris et s’oposanted s'exposant H
au mal presentee aux maux presens G H qui leef la B C D E F G H a touchoit nous le faire scavoir avec commendement de luy direeg escrire G H que comme Vostre Majesté avoit commencé tres heureusement à y
donner ordre aussy esperoit-elle d'en venir à bout bientosteh H Omis ; promptement a pour incontinant aprez luy rendre ses assistances pareilles à son
affection et dignes de son auctorité et que cependant nous recevrionsei recevrons F tout ce qu'il luy plairoit de nous ordonner pour tacher àej de H a faire entrer en consideration de leur fauteek leurs faultes C D E F G H a ceux qui jusques icy s'estoient monstrez infidelles et opiniastres à ne recevoir les effectz de sa
bonté, chose àem en G H laquelle nous esperions estre assistez de la grace de
Dieuel non seulement infidelles, mais encores fort
obstinez à ne point recevoir les marques de sa clemence et de sa
bonté, en quoy certainement nous avons sujet d'esperer quelque
secours du Ciel a puis que saen la H cause estanteo estoit C D E F G H sy juste, il estoit à attendre des effectz semblables avec un changementeq jugement B dansep nous en devons attendre un succez favorable par
le changement de a
leurser les H cœurs et que s’il lees se C ; H Omis trouvoit à propos, les raisons de Vostre Majesté estant mises en avantet alleguées a avec les tesmoingnageseu le tesmoignage G H de s'en ressentir s’ilz y contrarioientev contrevenoyent C D E F G H a , que cela pourroit ramener à leur devoir ceux qui s'en estoient esloingnez , à quoy nous voudrions y pouvoir rendreew ce que nous voudrions pouvoir procurer a comme ses tres humbles et tres obeissans serviteurs toutey B C D E F G H Omis nostre soing et industrieex par nos soins et le peu de conduite dont nous
sommes capables a ce que le sieur de
Bethune
reprintez repeta G H en langue italiene, l’empereur n'entendant quasy un mot de la françoise fa et l'autre
estant celle qui se parloit ordinairement en sa cour
G H a . Mais nous receusmes une responce tres courte et absolue disant
qu'il estoit bien marry des mouvementz qui estoient en France, lesquelz
il supplioit Dieu d’fb G H a Omis appaiser s’asseurant que Vostre Majesté luy continueroit tousjours
ses assistancesfc affections H ainsy qu’elles luy avoient esté promises et que ce faisantfd agissant de la sorte a ce seroit faire pour vous mesmes, puis qu’estant sy proche à
Vostre Majesté lefe de G H restablissement deff dans H ses royaulmes luy donneroient plus de moyen d’en secourir Vostre
Majesté aux occasions qui s'enfg H Omis
offriroientfh offroient a .
Et par ce que c'estoit nous donner congé, ledit ducfi sieur C d’Angoulesme repliqua qu'il esperoitfj C D E F G H a Omis que nous aurions dans peu de jours encorfk B Omis un courrier qui nous aporteroitfl rapporteroit G H un commendement et aprendroitfm apporteroit D l’estat des affairesfn G H Omis de Vostre Majesté; que cependant nous luy continuionsfo continuons E ; continuerions G ; continuerons H les asseurances de nostre tres humble service et que nous serionsfp serons E tres heureux selon les commendementz qu'il vous a pleu de nous en fairefq de nous faire C D E ; nous faire G H sy nous rencontrions des occasions de le fr pouvoir
C D E servir. Sa responce fut tres simple nousfs C D E F G H a Omis disant qu'il seroit toujours tres aise d'aprendre l’estat heureux
des affaires de Vostre Majesté.
[5.] Sur quoy nous retirans il estoit aisé à juger que ces
parolles nous denotoyentft donnoyent B C D E F G H a un honneste congé et duquel nous nous fussions servis
puisque le service de Vostre Majesté ny mesme sa dignité ne requeroit plus icy fu nostre presence ny
a nostre sejour, nous
voyans inutiles et tellement
en jalousie de l’ambassadeur d’Espagne qu'il ne se peut
representer à Vostre Majesté combien il apprehende que tout ainsy qu’à Ulm Vostre autorité a mis la paix dansfv en H l’Empire laquelle il
a bien osé dire en plein
conseil avoir esté par
nous faite sans chargefw ordre a . Vos entremisesfy entreprises G fx vos entreprises et aussy vos entremises H de desa profitent et donnent avantage non seullement aux affaires
de l'empereur mais au repos
general de tous ces peuples qui reverent tellement le nom de Vostre
Majesté et haissent avec subject
la domination d’Espagne que les plus familiers et fidelles de l’empereur s'ilz ne sont
gaigner par pensions ou charges ne craignent pointfz pas B C D E F G H a de nous ouvrir tout à faitga B C D E F G H a Omis leurs coeurs et faire entendre que touttes cesgb les B divisions naissent et vivent dansgc viennent de G ;
vivent dans, corrigé en viennent de
H
l'aprehension que les peuples ont
de venirgd se coir B C D E F G H a non soubz la domination de Ferdinand mais de celle de la maison d'Espagnege de la maison
d'Espagne B C D E F ; sous la domination d'Espagne G H ; de celle de la branche d'Austriche regnant en
Espagne a . Touttes ces considerations, Sire, nous avoient fait
resoudre d’envoyergf a Omis en haste un courrier pour en advertir Vostre Majesté et recevoir
ses commendementz mais je ne scay par quel geniegg advis a
l’empereurgh Sa Majesté Imperiale G H fut conseillé
d’engi de B C D E F G H a changer sa resolution, puisque par un agent des archiducz de Flandres nommé Bruneaugj G H Omis il fit scavoir à monsieur de
Baugy et le tout par ordre et avec le sceugk la participation a
de l’ambassadeur d’Espagne sy nous trouvions
que la dignité de Vostre Majesté ne fust point blessée,
que l’empereur nous prieroitgl conviast a d’envoyer vers le prince de
Transylvaniegm Bethleem Gabor B C D E F G H a une personne de jugementgn d'entendement a pour scavoir s'il sego le E pourroit accomoder aux moyens gq raisonnables et
G H convenablesgp convenir de propositions et moyens pour
parvenir a à un traitté comme aussy
vers le Palatingr l'electeur palatin B C D E F G H a et Estatz de Boheme mettant toutesfois le dernier à
nostre simple vollonté, mais tesmoingnant desirer que de l'autre il fut
procedé etgs G H Omis avec dilligence et avec affection.
Recevans l’une et
l’autre proposition, nous ne creusmes pas celagt G Omis devoir estre faict par la seulle entremise dudict agent. C'est pourquoy nous
priasmes ledit sieur de Baugy duquel
la fidellité et dexteritégu capacité a est tresgv du tout G H recommendable d’aller voir le sieur de
Quemberck
tres puissant sur l’esprit de l'empereur mais tres attaché avec l'Espagne et ce pour
apprendre pargw de H la bouche dudit Quemberck sy les propositions
de Bruneau partoient de l'intention de l’empereur
et que sy cela estoit, nous y accomodans entierement selon les
commendemens de Vostre Majesté nous voulions en traitter avec
ledit empereurgx C D E F G H a Omis ou ses ministres non seullement pour estre plus instruict mais
encor pour connoistre sygy F Omis ledit empereur desiroit
que l’auctorité de Vostre Majesté intervint comme nous luy avionsgz avons F G H offert àha en a ce qui concernoit la paix de ses estatz. Ledict sieur de Baugy nous en rapportahb apporta G H une responce telle que la pouvions desirer et que pourhc à H cest effect l'apres disnée, Sa Majesté Imperiale deputeroit vershd devers H nous le grand chancellier de
Hongrie et un conte tres riche duhe fort considerable dans le a pais pour nous en faire scavoir plus au long sa vollonté ce qui
fut fait avec des remerciemens envers Vostre Majesté et des prieres de haster nostre
deputation laquelle, Sire, fut en la forme dont nous envoyons
à Vostre Majesté les instructions comme aussy celles qu'hf nous
B C D E F G G a avons envoyées vers le prince
d’Anhalt
ethg que G H s'il est besoing vers l’eslecteur et Estatz de Boheme où nous avons jugé que le sieur
de Sainte
Catherine estoit plus propre que nul autre.
[6.] Cependant, Sire, nous avons esté visittez des
ambassadeurs que sont icy
B C D E F G H [ scavoir8scavoir8 sauf de
celuy d’Espagne
lequel ayant demeuréhh demandé B C D E ;
demandé, corrigé en demeuré
H ; demandé de nous voir a trois jours aprez nostre arrivée sans y venir il envoya, à nostre advishi opinion B C D E F G H a , demander exprez au duc
d’Angoulesme
audiancehj l'heure qu'il luy seroit la plus commode de le
visiter a le mercredy sur le soir, jour de nostre premiere audiance et
heure que nous avions prise pour depescher vershk à G H Vostre Majesté et que nous ne pouvions delayer, attendu que
l'ordinaire partoit, ethl le F ; ce G H jour que la coustume d'icyhm dit a a de longue main aprise que l'on ne fait point de vizites par ce
qu'il esthn B Omis destiné à ce seul effect de tenir advertysho pour informer a de tout ce qui se passe les princeshp provinces a desquelz onhq il B ; l'on C est envoyé. Et de fait le nonce n'en a pas uzé de mesmes puisque
le lendemain il renvoyahr envoya H demander audiance et nous vizita avec tesmoingnage de
satisfaction de nostre venue. Tous les autres ambassadeurs se sont tres
bien comportez avec nous sauf Florence auquel allantz
rendre la vizite il ne satisfit pas à ce qu'il nous devoit ayant demeuré
sur le dernier pas du degré sans
venir jusques au carrosse comme le nonce et tous les autres
avoient faict, supplians tres humblement Vostre Majesté de trouver bon
qu'il soit tesmoingné tant à
l’ambassadeur d'Espagne qui est aupreshs pres G H de vous que à l’agentht qu'au resident a de Florence combien vous trouvez estranges telles
procedures
desquelles nous n’importunerions pas Vostre Majesté sy son seul
respect ne nous y obligeoithu manieres de procedé, dont nous nous abstiendrions
de rendre compte à Vostre Majesté, si nous n'avions creu que
cette façon d'agit blessoit en quelque sorte le respect qui luy
est deu a .
Quant aux affaires de l’empereur elles sont àhv en B C D E F G H ; en un a tel estat que par la paix d’Ulm, le duc de Baviere s'estant acheminéhw advancé a dans l’Austriche superieure il l'a remise toutte entierehx B C D E F G H a Omis en obeissance et faict
renoncer les ecclesiastiques, barons, nobles et villes dont
leurs estatz sont composez à la
confederation de Boheme. L’empereur
enhy H Omis attend de jour en jour l’hommage tellement à son avantage qu'il
faict dessein de faire approcher
l’armée dudict duc de
Baviere pour cependanthz pendant a que le comte de Bucquoy
entretiendraia contiendra F les forces de Boheme B C D E F G H [ exploicter 9exploicter 9 se jetter vers Presbourg et la Hongrie, conseil que nous ne pouvons
approuver puis qu'il attirera sur ses bras, mettant les Hongrois au desespoir, les forces du prince de
Transylvanieib de Bethleem B C D E F G H lequel bien aise de ceste occasion fera declarez
lesdits Hongrois tout à fait en sa faveur.
[7.] Et par ce, Sire, si le prince de Transylvanieic Bethleem Gabor B C D E F l-10-G H et les Estatz de Boheme ne se portent à unid pour aucun G H accomodement il seroitie sera C D E F G H a inutille et honteux if malhonneste pour ne pas dire a de demeurer icy les bras croisez y demeuransig estans B C D E F G H a sans connoissance ny communication d'aulcunes affaires attendu la puissance de l’ambassadeur d’Espagne et la jalousie qu'il a de l’auctoritéih l'entremise a de Vostre Majesté, nous la supplions tres humblement de trouver bon que nous nous retirions, n’uzant toutesfois de ceste permission qu’autant que la dignité de Vostre Majesté et son service le requerra ce qu'elle est tres humblement suppliée de croire de nos tres fidelles et tres humbles obeissances dans lesquelles voulans finir le reste de nos jours nous y adjousterons les vœux perpetuelz que nous faisons au ciel qu'il luy plaise vous donner toutte prosperité et santéii a Omis et appaiser les mouvements injustes qui naissent parmy sesij les F a sujectz et qui nuisent grandement aux bonnes intentions qu'elle a pour ik ses alliez et a ses voisins.
Sur quoy attendant l'honneur de ses commendementz desquels nous la supplions d'ordonner qu'il nous en soit faict part promptement, nous demeurerons de Vostre Majesté il avec tout respect a
Sire
im Vos B C E F G H Tres humbles, tres obeissans et tres fidelles subjectz et serviteurs