Des trois ambassadeurs au roi
. — Ulm
Assemblée d'Ulm: exposé des différents discours et négociations prononcés
1. Arrivée à Ulm. 2. Présentation des intentions royales, réaction des princes unis. 3. Exposé des griefs de ces derniers. 4. Réponse des ambassadeurs. 5. Réaffirmation par Buwinckhausen et le député de l'électeur palatin du lien entre l'affaire de Bohême et les troubles les concernant, de leur alliance et défense de l'électeur palatin. 6. Prise de parole du prince d'Ansbach. 7. Argumentaire des ambassadeurs pour inciter à une voie d'accord. 8. Exposé des divers mouvements de troupes et refus de Buwinckhausen de céder en vue d'un accord. 9. Départ pour Vienne en passant par le duché de Neubourg.Original
- l-8-A . BnF, fr. 15930: fol. 214-227.
Copies XVIIe siècle
- l-8-B . BnF, fr. 3972: fol. 77r-87r.
- l-8-C . Bnf, NAF 7064: fol. 94r-111r.
- l-8-D . BnF, Dupuy 205: fol. 55r-64r.
- l-8-E . BnF, fr. 23560: fol. 87r-102v.
- l-8-F . Bnf, fr. 23561: p. 193-230.
- l-8-G . BnF, fr. 7097: fol. 129r-153r.
Edition
- l-8-a . Ambassade extraordinaire de messieurs les duc d'Angoulesme, comte de Béthune et de Preaux Chasteauneuf: envoyez par le roy Louis XIII vers l'empereur Ferdinand II et les princes et potentats d'Allemagne, en l'année M.DC.XX, Henri de Béthune [éditeur] [Paris, F. Preuveray], 1667: p. 131-133.
Sire
[1.] Nous avons escrita eu l'honneur d'escire a à Vostre Majesté de Fainigen du 3e de ce mois. Par là elle estoit advertie du changement de l’assemblée de Heylbron transferée à Ulme où nous arrivasmes le sixiesme dont nous avons donnéb et en donnasmes a advis à monsieur de Puysieulx le huictieme suivant. Etc où C D une heure apres arriverent aussy messieurs les marquis d’Anspach et duc de Wirtemberg lesquelz nous envoyasmes visiter par le sieur de la Borde et leur demander la commodité ded le temps de leur commodité pour a les veoir. Au mesme tempse aussy tost apres a que le susdit fut party il en arriva deux de leur part vers nous pour le mesme effect avec prieref pour le mesme sujet, nous priant a de remettre au jour d’apres leur visite à laquelle ilz ne vouloient pas manquer g à nous rendre ce devoir a les premiers comme ilz s’y estimoient obligé. Et neantmoings le lendemain ilz nous prierent de la differer pour ce jourh au jour suivant a à cause qu'ilz attendoient le filz de monsieur le landgrave de Hessen avec lequel ils nous tesmoignerent vouloiri nous faire leurs complimens et nous a rendre leur visite. Toutesfois il n’arriva que le mardy au matin et incontinant lesdits marquis d’Anspach et duc de Wirtemberg nous envoyerent demander j leur G heure pour l’apres disnée, ledit landgrave s’estant excusé de faire la visite avec eux à cause qu'il avoit charge de son pere de nous visiter separement comme tres humble serviteur de Vostre Majesté, son pentionnaire et11 nous presenter lettres de sa part.
[2.] Le jour d’apres nous rendismes la visite ausdits princes et resolusmes d’aller le lendemain à l’hostel de ville
où se tenoit l’assemblée desdits princes, villes et estatsk estans D unis. Là il leur fut donné à entendre par le duc
d’Angoulesmel Y estant allez le jour suivant, comme nous en
avions formé le dessein, le duc d'Angoulesme leur exposa a que nous eussions desiré les visiterm voir G tous en particulier comme Vostre Majesté nous l'avoit commandé, n'eust estén ce que nous eussions fait si a la proposition que le sieur de Bunichausen estant en cour
avoit faite o de la part
a de ceste assemblée à laquelle nous avions ordre de nous trouver
pour leur tesmoigner (sur ces mouvements presents qui travaillent toute
l’Allemagne) comme Vostre Majesté desiroit à l'imitation des roys ses
predecesseurs s'entremettre de leurs differents et leur faire cognoistre comme tres juste princep a Omis qu’apres avoir donné la paix à ses subjectz, elle seroit tresq G Omis satisfaite si elle la pouvoit procurer à ses voisins, qu'elle les
conjuroit d’y vouloir contribuer du leurr en leur particulier a ce qui sera necessaires dependra d'eux a pour y parvenir et considerer que si le general patistt parti F par la fureuru la rigueur C D E ; la faveur F ; les desordres a d’une guerre civile où la religion et les intherests temporelz ont partv sont meslez a à plus forte raison, les particuliers en seroient grandement
oppressez, crainte qui leur devoit tant plus toucherw estre d'autant plus sensible a puisqu’outrex entre C les maux qui leur sont preparez par le malz G Omis presenty les maux presens qu'ils ne pourroient
esviter a , la suite en seroit tres perilleuse etaa G Omis sans remede que d’un accomodement lequel viendroit infailliblement hors
saison s’ilz laissoient prevaloir en leurs divisions l’ennemy
commun de la chrestienté, duquelab cet accomodement se faisant hors de saison, ce qui
donneroit sans doute lieu à l'ennemy commun de la chrestienté de
se prevaloir de leurs divisions et a quoy que les offres puissent chatouiller les intherests des plus
oppressez, toutesfois il est indubitable que ce ne seroit qu’à condition
de s'establir dans leurs ruines, ad se
G rendre esclaves en leurs consciences et tributaires en
leurs biensac et les opprimer dans une rude servitude et les
rendre les tributaires en leur ostant leurs biens et leur
liberté a . C'estoit donc à eux de nous ouvrir les moyens de leur repos, lesquelz nous embrasserions de
tout nostre possibleae faire les ouvertures qu'ils jugeroient les plus
advantageuses pour leur bien et pour leur repos, leur protestant
que nous les embrasserions avec tout le zele et la chaleur
possible a tant pour y servir selon l’intention de Vostre Majesté et le
commandement qu'elle nous aaf F Omis fait qu'en nos consciences nous le devions pour leah F Omis bien general de toute la chrestienté et l’affection
particuliere qu’avions à leur conservationag que pour satisfaire au devoir de nos consciences,
qui nous oblige indispensablement au bien general de toute la
chrestienté, joint aussi à la passion que nous avions pour leur
conservation particuliere a .
Sur quoy monsieurai B C D E F G a Omis le marquis d’Anspach ayant remercié tres humblementaj rendu tres humbles graces à a Vostre Majesté au nom de toute l'assemblée de l’honneur qu'elle
leur faisoit de tant de soin qu'elle prenoit de leur bien et de leur
repos, nous pria de trouver bon que par apresak qu'apres G ; qu'ensuite a le sieur de Bunichausen
portast laal sa C G parole pouram à cause de a la dificulté qu'il avoit de s'expliquer en langue françoise
remettant à nous envoyer quelques deputez de ladite assemblée au
lendemain pour respondre à ce que dessusan nous avions avancé a , ce que neantmoings ne fut accomply que le sabmedy XIIIe à cause qu'il survint un
advis ausditz princes
que le lieutenant d’une compagnie de cavalerie avoit esté tué par
quelques uns des troupes du duc de Baviere, l'armée duquel et la
leur estoient si voisines que les sentinelles se parloient. De quoi estants entrés en mesfiance etao ce qui leur ayant donné lieu de defiance et fait
apprehender a que la paix n’en fust alterée, les occasionnaaq obligea a ap et les occasions G d’y aller en diligence, et s'estants esclaircisar esclairez F a
que ce avoit esté plutost par un mal entendu qu’autrementas de la chose et trouvé qu'elle s'estoit faite sans
dessein a ilz revindrent le soir mesme et nous deputerent le lendemain six
de leur corps entre lesquelz estoit ledit de Bunichausen qui reyterant les remerciments de
l'honneur qu'il plaisoit à Vostre Majesté de leur faire par le soin
qu'elle prenoit de leurs intherestsat leur interest D entrerent en la justification de leurs armes dont la prise concistoit à ne vouloirau de leur conduite, protestant qu'ils n'avoient pris
les armes que pour ne pas a demeurer sans deffense veu que tous leursav tous les autres G voisins estoient armez et àaw tous dans le mesme dessein d' a
avoirax autre G reparation des griefz ay et injures
a qui avoient esté cy devant faits à ceux de l'Union tant par laaz F Omis
chambre
imperiale que conseil aulique contre les constitutions de l’Empire et
ordre estably par les pacifications preceddentes dont ils ba s'
B C D E F G a offroient de nousbb C D E F G a Omis donner les memoires pour lesbc E Omis faire entendre à Vostre Majesté et en estre informez pour en
parler si le trouvions à propos estantsbd lorsque nous serions a à la cour de l’empereur.
A quoy leur ayant esté
respondu qu'ils ne devoient point douter de la bonne affectionbf de l'affection et bonne volonté a de Vostre Majestébe F Omis en leur endroit, nous leur accordasmes que tres volontiers pour
leur contentement et satisfactionbg G Omis estants arrivez pres l’empereur nous luy representerions ce qui estoitbh les sujets a de leurs plaintes, lesquelles nous appuyrions de toute sorte d’affection, soin et peinebi autant qu'il nous seroit possible a , mais qu'il nous sembloit que le mal estant present et pressantbk C D E F G Omis
bj que l'orage estant prest d'éclater et la necessité
pressante a tout ce qu'ils avoient dit estoit bien general pour servir de
remede aux maux qui les menaçoient et esviter la guerre civile en
laquelle ils estoient prests d'entrer puisque selon qu'on pouvoit juger,
le subject des armes de Sa Majesté
Imperiale, de l'union catholique et de tous les princes qui se joignoientbl joignent C D E F aux intherests de l’empereur avoient pour but etbm G Omis fondement l’invasion que le Palatin avoit faite du royaume de
Boheme, de
quoy en leurs discours ils n’auroientbn avoient C D E F a touché aucun mot, et que nous estimions que cela estoit
principalement ce à quoy il falloit pourveoir et sur quoy ilz avoient à
delibererbo à quoy il estoit à propos de pourvoir et de
deliberer presentement a , n'y ayant point d'apparance que Sa Majesté Imperiale voulust cependant que
l’on continuoit à procedder contre luy par voye de fait, employerbp employant G le temps à faire une assemblée pour remedier à leurs griefz. Sur
cela lesditz deputez concerterent un peubq quelque temps a ensemble et fut respondu par ledit br de
C D
Bunichausen qu'ilz n'avoient aucune chargebs aucun ordre a sur ce fait particulier mais qu'il se chargeoit de le faire
entendre à messieurs les princes et autres deputez pour apresbu B C D E F G Omis en rapporterbt ensuite en faire connoistre a
leur intentionbv leurs intentions G .
[3.] Le lendemain dimanche
XIIIIe ilz nous vindrentbw viennent C D trouver enbx au B C D E F G a nombre de sept, lesquelz nous firent entendre par ledit Bunichausen les griefz que les princes et estats unis pretendentby pretendant D leur avoir esté faits et encore continuez tant par la chambre imperiale que conseil aulique de l’empereur, pour à quoy remedierbz qu' a ilz desiroient prier Sa
Majesté Imperiale
leur vouloirca de vouloir y a
pourveoir et pour cet effect continuoient à nous vouloircc dans le dessein qu'ils avoient pris de
nous a cb G Omis bailler par escrit les chefz principaux de leurs plaintes et
mesme envoyer deputés si tant estoit quecd en cas que a
Sa Majesté Imperiale voulust
donner et assigner lieu d’une assemblée ou diette, ayant adjousté que l'on ne doit trouver
estrange leursce qu'ils ayent pris les a armes ni desirer d’euxcf C D a Omis
qu'ilscg qui F les deposent soubz pretexte d’une conference d'autant qu'ils n'en
doibvent esperer autre fruit qu'ilz ont eu des preceddentes: que l’empereur avoit promis par
monsieur le comte d’Oxoldench G Omis son
ambassadeur à la diette de Nuremberg de ne
permettre pas qu'il fust proceddé par voye de fait dans les terres et
seigneuries qui appartiennentci appartenoient C D a aux princes, republiques et villes libres de toute l’Allemagne
pour aucun de ses intherests particuliers ny biens patrimoniaux et que cela estantcj qu'en cela D les princes et
estats assemblez icy ne pourroient pas croireck se pouvoient persuader a que Sa Majesté
Imperiale voulust contredire sa promesse, que quand Sa Majesté Imperiale voudroit
attaquer le Palatinat, ce seroit le grief de leurs griefscl ils auroient pour lors plus de sujet de
plaintes a d'autant que par les constitutions decm E Omis l’Empire, l’empereur ne peut estre juge de sa propre cause, aussycn ainsy D ; qu'ainsy a il ne le pourroit le faire sans leco un C D E F G a notable intherest de tous les voisins atendu le peu d'ordre qui
est maintenant parmy les gens de guerre et les exemples familiers que l’on acp causez par la licence et l'impunité des
troupes a tant au royaume de Boheme
que dans toute l’Austriche, de quoy il arriveroitcq a Omis que pas un descr de tous les C D E F interessez ne le voulant soufrir d’une cause il en renaistroit
plusieurs autres qui feroient mettre les armes à la main à ceux cs mesme
B C D E F G a qui en auroient moings de desir.
Pour cet effect ilz nous
ont prié de representer à l’empereur et en un mot ont declaréct de luy declarer a ne se pouvoircu vouloir B C D E F G a departir de la defense cv et du secours
a qu'ilz se sont promise les uns aux autres en ce qui est de leurs
biens patrimoniaux, protestant toutesfois qu'en ce qui concerne
l'affaire de Boheme ilz n'y veullent avoir aucune part ni s'en meslercw a Omis , que neantmoins messieurs les princes icy presens seroient tres ayses de
conferer particulierement avec nous des moyens d’accomodement qui se pourroientcz pouvoit E rencontrer sur ledit affairecy qui pourroient faciliter l'accomodement de
cette affaire a . Un deputé dudit electeurda D a Omis palatin parla particulierementdb pareillement G ; fort amplement a cx B Omis de la part de son maistre tendant à justifier par plusieurs
raisons et exemples l’acceptationdc option a qu'il avoit faite de la couronne de Boheme.
[4.] Pour à quoy plus particulierementdd en suite de quoy pour estre plus preparez à luy a respondre, apres lesde C D Omis complimens ordinaires, nous remismes lesditz deputez au lendemain lundy XVdf IX F e du mois auquel jour nous estants venu trouver, ledit duc d’Angoulesme leur dit qu'il seroit superflu de nouveau offrir rien de la part de Vostre Majesté puisque ses intentions estants si bonnes dg et si droites a et les tesmoignages si certains il n’y avoit rien à desirer si ce n'estoit que ses bonsdh B C D E F G a Omis offices feussent secondez d’une rencontre advantageuse au bien et repos de toute la Germanie qui devoit venirdi qu'ils s'y doivent porter a par des propositions raisonnables et justes des interessezdj raisonnables, justes et interessées a sans s'amuserdk s'arrester a aux choses qui semblant vouloir colorer le pretexte des armes les rendoitdl rendroit G non seulement plus sanglantes mais encore moings justes parmy ceux quidn que D n’ayant passion à la chose que le bien general pourroient les condamnerdm aux sentimens de ceux qui n'estant aucunement prevenus n'avoient point d'autre veue que celle du bien general et de la tranquilté publique a ; que si Vostre Majesté eust creu que les plaintes desdits princes et estats unis et correspondans eussent esté le fondement des mouvements presents, elle n'eust pas manqué d’embrasser avec soin ce qu'elle eust peu par ses bons offices pour y remedierdo de leur rendre tous les offices qui eussent dependu d'elle pour tascher d'y apporter quelque remede a , ayant assez de resouvenir de l'affection et service que lesdits princes ont toujours rendusdq eue B C D E F G à la couronnedp conservée pour sa personne et son estat a , ce qui est d'autant plus aysé à croire puisque suivant les glorieuses actionsdr traces a de ses ancestres au faitds dans l'affaire a de Juliers et Vezel1, elle apporta ce qui estoit de son autorité dont il estoit reussy un accord advantageus pour tous les deux partisdt pour moyenner un accomodement qui s'estoit enfin heureusement terminé à l'advantage des deux partis a , mais qu'il avoit semblé que l'un ny l’autre n’en avoient pas voulu user, subject à la verité qui eust peu obliger Vostre Majesté à laisser aller le cours des affaires, que toutesfois sa bonté a surpassé en cela ce qui estoit du sens commundu avoit passé par dessus cette consideration quoy que tres forte a et voulant rendre ce bienfaitdv des bienfaits G encore à toute la chrestienté, elle nous avoit donc deleguez pour procurer le repos à tous ces peuples esmeuz desquelz la ruine estoit tres prochedw aussi proche qu'inevitable a s’il n'y estoit remedié; que s'arrester à parler des griefz passez ce n'estoit pas pourveoir à la chose presente. Neantmoings nous nousdx C D Omis chargerions volontiers de leurs memoires avec promessedy les asseurant a d’y adjouster tous nos offices, lesquels quoydz tous les bons offices qui despendroient de nous et que bien mesme a que l’empereur defferastea differast F à nos demandes toutesfois ceste affaire ne se pouvoiteb pourroit F terminer sans une assemblée de part et d'autre dans laquelle chacun formant ses plaintes ce seroit plustost renouveler les subjectz de la division qu’un restablissement du premier ordre; qu'en cecy il y alloit d’une couronne enlevée sur la teste d'un prince qui ec en C D a estoit en possession; que c’est où gisoit le nœud de l’affaireed c'estoit là le poinct le plus important de l'affaire a duquel dependoit non seulement la paix de la Germanie mais qui ouvroit la porte à l’ennemy general de la foyee du nom B C D E F G a de Jesus Christ; queef G a Omis de dire que les armes voisines levées estoient à l’intention deeg les levées des armes voisines n'avoient esté faites que pour a la defense du Palatinat, cela seroit repugner aux premieres remontrances qu'ilz nouseh F Omis avoient faites sur le subject de leurs griefz; qu'à la verité il ne seroit pas juste que l’empereur fust juge en sa propre cause, qu'il voullust envahir le Palatinat et de voye de fait se l’approprierei s'en rendre le maistre a sans autreek aulcun B C D E F ; aucun autre a subject que duban de l’Empire ej G Omis , mais en ceste action il falloit juger sainement du progres de l'affaire, quel estoit l’aggresseur, d’où provenoit le premier mal et en un mot porter les yeux d’équité et non de la passionel desinteressement a sur le motifem les motifs B C D E F G a de tous les mouvements en mettant à part la passion qui n'est que trop ordinaire en de semblables conjonctures a , car quoy qui peuteo pust C D E a estre alegué que sans praticque de l’electeur palatin il aitep eust C D esté choisi par les Estats de Boheme pour leur roy ce n’estoit pas à direeq on nve devoit pas inferer de là a qu’en le recepvant l’empereur n’eust juste tiltre de vouloir donner remede au mal qui le pressoit en portant le mesme mal chez celuy duquel il l’avoit receu puisqu'il dependoit de la seule volonté de l’electeur palatin de reffuser ou accepter la courronne comme d'autres avoient fait et mesme le prince de Transsilvanie Bethleem Gabor y ayantes avoit G temoigné plus de retenueer veu mesme que le prince de Transilvanie Bethlem Gabor en avoit usé avec plus de reserve et de moderation a puisque ne voulant et accepter a le tiltre de roy il avoit receu celuy de prince, moings significatif mais peut estre aussy puissanteu qui pour ne manquer pas tant d'ambition ny de grandeur,ne le rendoit pas peut estre moins puissant a et toutesfois plus propre à un accommodement; que parev pour B C D E F G a ces raisons ne falloit point douter que l’empereur et toute sa maison ne perdist plustost ce qui luy restoit que de laisser la chose en cet estat; que les ennemis de leur bien et de leur repos seroient tres ayses que l'occasion de Boheme arrivast pour hasarder cette couronne afin d’avoir subject d’envahir ce qui leur seroit plus commode; que les secours estrangers dont ilz faisoient estat estoient les uns sans vigueur et les autres sans puissance puisque l'opposition des armes empescheroitew empeschoit F les uns et la necessité des autres ne pourroit pasey G Omis entretenir ce qui seroit levéex que ce qu'il y avoit de levé ne pourroit subsster les uns par la necessité des autres a ; que ce seul zele que nous portons à leur bien suivant les commandementsez le commandement C D E F a de Vostre Majesté donnoit loyfa lieu B C D E F G a à la franchise de nos parolesfb que nous professons et à la droite intention dont nous en usions à leur esgard a lesquelles nous les prions defc D Omis vouloirfd E F Omis prendre comme de tres affectionnez amys et serviteurs, recepvants à faveur ce qui nous avoit esté representéfe presenté G par le deputé de> l’electeur palatinff par l'electeur palatin F auquel si nos presences eussent peu servir de quelque chose et que lesfg ces G subjectz qui nous empeschent de le veoir fussent levez, nous eussions esté tres ayses de l’asseurer de vive voix de la bonne volonté de Vostre Majesté et de l’affection qu’en nos particuliers nous aurionsfh avions B C D E F G a de le servir comme nous ferions lors qu'il s'en offriroit le subject, adjoustant qu'en ce que lesditz deputez nous avoient proposé le jour precedent que sur les affaires de Boheme les princes presens àfi en C D E F G a l’assemblée enfj C G Omis pourroient conferer avec nous, nous le jugions tres utilefk ce que nous jugions mesme fort à propos a afin qu'il se peut ouvrir quelques moyens pour parvenir à un fl que nous peussions adviser ensemble aux moyens qui pourroient porter les choses à quelque a accomodement; et cependant que nous desirions scavoir s'ilz pretendoientfm estoient dans la resolution de a demeurer tousjours armés quoy que l'assemblée et diete generale fust convoquée et si pour le subject de Boheme ce n'estoit pas leur intention de ne s’en pointfn G Omis mesler directement nifo ou C D indirectement.
[5.] Sur quoy ledit fp de
B C D E F G a
Bunichausen nous dist que les
griefz par eux representez estoient la source et origine de tous les
maux et qui ont portéfq qui avoient mis a les affaires de Boheme en l’estat où elles estoient comme cela arriveroit ailleurs, offrants derechef donner leurs
memoires et venir à une conference laquelle ils doutoient estre
inutile comme plusieurs autres et neantmoings s'y
soubzmettroient pourveu qu'ilz demeurassent armezfr maintenant reduites et que la mesme chose ne
manqueroit pas d'ariver ailleurs, nous affrans de nouveau de
nous donner leurs memoires et de venir à une conference, quoy
que fort persuadez qu'elle ne deust pas estre plus utile que
toutes les autres a , ne se pouvant promettre qu’une bonne issue en ce qu'ils esperoientfs de ce qu'ils avoient entrepris de a soustenir et defendre; et quant à l'affaire de Boheme que les princes et estats unis
ne tenoient pas que l’electeur
palatin eust usurpé une couronne de laquelle il avoit trouvé la
possession vide et s’ilz eussent estimé la chose injuste ilz ne luy
eussent conseillé de l’accepterft ny de l'accepter ny de la retenir a mais l’en eussent destourné sur la prevoyance des maux qui en pouvoientfv pourroient B C D E F G arriver par la guerre civile en toute l’Allemagnefu qu'ils eussent jugé devoir arriver par la guerre
civile allumée dans toute l'Allemagne a ; qu'ilz recognoissentfw recognoissoient B F a ; cognoissoient G bien ce que nous avions remarqué du dessein que leursfx les G ennemys pourroient prendre sur leurs estats parfy former quelques desseins sur leurs estats, et se
prevaloir de a l'occasion de ce trouble, mais que cela les anismoit d'autant plus à mettre les affairesfz bien loin d'en estre intimidez ils se porteroient
d'autant plus à mettre les choses a en tel estat qu'ils ne peussent venir à bout de leurs pretentions
sans y trouver toute resistance ga qu'il seroit necessaire pour les
empescher
a esperants le reste de l’assistancegb du secours et de la grace a de Dieu; qu'ilz recognoissentgc recognoissoient B C D E F G a que d’un costé on pouvoit aleguer l’interest de l’empereur qui avoit subject de
se douloir
pour se veoir une couronnne ravie et acceptée par son vassal, mais de
l’autre on pouvoit excuser l’electeur
palatin, y ayant esté appellé avec tellegd tant de caresse et d' a instance que quant il l’eust refusée, les Estats de Boheme et peuples passionnez contrege animez contre le nom et a la maison d’Austriche
en auroient esleu un autre et se fussent plustost misgf jettés a entre les mains du Turc gg que de s'assujettir à sa
domination
a , et quand l’electeur
palatin seroit mort que le mal ne cesseroit en Boheme ny dans les provinces unies dudit
royaume pour ce que ce peuple passionné en esliroit un estranger et
valloit mieux qu’un prince de l’Empire fust entré en ceste couronne
apres l’avoir refusée deux ou trois fois pour y conserver l’intherest de
l’Empire qu’un autre qui eust causé un feu general dansgh en B toute l’Allemagne; que quand l’empereur mettroit le Palatinat au ban de l’Empire ce seroit trop precipiter les choses et
qu'il vaudroit mieux patienter et adviser aux expediens qui se pouvoientgi pourroient B C D E F a prendre pour accomoder ce differend.
Le deputé du
Palatin
gk Palatinat a gj palatin G prenant la parole nous dist qu’on ne peutgl pouvoit B C D E F a soubztenir qu'il y aitgm eust B C D E F a invasion ou usurpation de la part du Palatin son maistre qui porte tout honneurgn toute sorte de respect a à Sa Majesté Imperiale
comme empereur, mais que l'affaire de Boheme estoitgo est G une affaire particulier qui ne touche l’Empire; que la Boheme est bien un
fief de l’Empiregp F Omis , mais exempt de toute subjectiongq submission C D E F G a à l’Empiregr l'empereur C D E F G , et ne se trouve à aucunes convocations ou diettes dudit Empire sinon lors qu'il y est necessaire pour
l’election de l’empereur; que les peuples de Boheme ne sont subjectz de l’Empire et ont leur electiongs action G libre; et quant à ce qui regarde le ban
imperial que les constitutions de l’Empire ne permettent de
mettre audit ban aucuns princes sinon en cas
d’infraction de paix publicque, ce qui ne se trouvoitgt trouve B C D E F G a en ce fait qui ne regarde que le particulier de Boheme et ces provinces unies; que l’empereur en son election avoit
solemnellement juré de ne procedder contre aucun prince de l’Empire que
par convocation de tous les estats et que les legitimes assemblées de
l’Empire doibvent estre composées de la chambre electorale, du colege
des princes et du colege des villes2 sans l'advis desquelz
on ne peut procedder par ban imperial
etgu B C D E F G a Omis que le Palatin son
maistre esperoit tant de la bonne justice de Vostre Majesté qu'il croioitgv croit B C D E F G ; se persuade a qu'elle embrassera la conservation de la maison palatine, et si
l’empereur
vouloit venirgw se portoit a à la rigueur d’un ban imperial il ne scavoitgx scait B C D E F G a pas si son maistre useroit de proscriptiongy prescription G contre les catholiques de la Boheme, Silesie, Moravie et autres provinces.
Sur quoy le
sieur de Bunichausen dit
que si en consideration de l'affairegz des affaires G de Boheme on vouloit faire la guerre au Palatinat, que ceste guerre toucheroitha touchoit C D E F G a tellement les voisins qui sont interessez à le defendre non comme
appartenant au Palatin, mais
comme un pais adjacent au leurhb voisin et tout proche du leur a , qu'ils sont contraints de dire qu'ils seroient obligez à
employer toutes leurs forces pour lehc se G defendre et afin hd de destourner l'orage de leurs
terres et
a d’empescher la guerre en leurhe leurs F pais et quehf l-8-B Omis ce qu'ilz font pour le Palatinat ils le feroienthg font G pour le pais voisin d'un prince catholique et neantmoings n’approuvoithh approuvant B C D E F G a pas ce qui avoit esté dit sur la proscription des catholiques de
Boheme comme chose qui ne
seroit juste ni raisonnable ethi ce B C D E F G a qu'ilz ne pourroient souffrir.
Apres tous ces discours nous
demandasmes derechef ausditz deputez si tant estoit quehj a Omis l’empereur leur donnast
contentement sur leurs griefz atendu que les princes unis ont declaré ne se mesler des
affaires de Boheme les hk et reputans
a tenantz unhl en G differend particulier, ilz s'abstiendront de donner secours à
l’electeur palatin hors le
Palatinat. De quoy ayants
remis àhm d' C D a en communicquer à l’assemblée, le lendemain jour de mardy XVIehn quinziesme a du mois revenants vers nous, ledit de Bunichausen representa leur Union
avoir esté bastie par ho le consentement et
a l'advis du feu roy hp Henry le Grand de glorieuse
memoire
a et de plusieurs autres princes pour la conservation de leurs libertezhq leur liberté D et hr de leur
F a religion sans toutesfois se departir du respect deu à Sa Majesté Imperiale pour la
grandeur de laquelle ceste Union avoit estée formée plustost qu’au contrairehs à son desavantage et à son prejudice a , ayant charge de protester au nom de toute l’assemblée de ne se
pouvoir relascher en aucune chose ni se departir en façon quelconque de
la resolution declarée à l’empereur à la diette de Nuremberg
ni de poser leurs justes armes mesmement si on vouloitht non plus que de quitter les armes qu'ils avoient
prises si justement, quand mesme on voudroit a s’attaquer aux membres de l’Empire. Et quant ils le voudroient fairehu seroient dans le dessein de le faire a , ils ne le pourroient que par l'advis de tous les princes correspondans à
leur Union et republiques qui sont hors l’Empire, nous priant de vouloirhv G Omis representer à Sa Majesté
Imperiale les maux qui s'en ensuivroienthw doivent naistre dans la suite a ; que si autre moyen pouvoit estre mis en avant pourhx on pouvoit trouver quelqu'autre moyen pour
procurer a
lehy leur B C D E F G a repos general non prejudiciable touteffois à leurs libertez et
aliances, messieurs les princes et estats unis l’executeroienthz les embrasseroient a tres volontiers n’ayantia B Omis mesme voulu jusques icy commettre aucun acte qui peust causer une ruptureic irruption G de paixib jusques icy souffrir qu'il se commis aucun qui
pust esloigner un accommodement et causer quelque rupture a .
Et pour respondre à la demande que nous leur avionsid avons C D E F faicte le jour preceddent si messieurs les princes et estats de
l'Union se vouloient mesler de l'affaire de Boheme, il nous auroit dit
que l’electeur palatin ayant eu
advis de son election faicte à son deceuif dessus F ie sans sa participation a 3 et sans l'avoir recerchée ig ny solliciter
a , l’avoit fait scavoir aux electeurs eclesiasticques
et au duc de Baviere, lequel au
nom de la ligue catholique luy avoit mandé et declaré par escrit qu'il
ne se vouloit mesler de l'affaire de Boheme comme aussy les evesques de
Spire4 et de Wirsbourg auroient
fait pareille declaration voullants vivre en la mesme paix et concordeih dans l'union et dans la paix a qu'ilz avoient fait auparavant avec ledit electeur palatin en sorte que s'il advenoit
que les troupes dudit duc de
Baviere allassent contre ledit Palatin, alors les princes et estats de l’Union et
correspondans interessez àii en B ce changement trouveroient necessaireij ne manqueroient pas a de le faire scavoir aux interessez absens pour en prendre leurs
advis et conseilz, leur resolution estant cependant que leurs troupes soyentik seroient a employées du costé de deça pour la defense de leurs pais avec
asseurance que sans le changement de la part des catholiques ils
n’altereroient ceste resolution en facon quelconque.
Le deputé de
l’electeur palatin nous
auroit aussy representé que son maistre n’avoit jamais accepté la
couronne de Boheme sans l'avoir au prealable communicqué aux electeurs
de l’une et l'autre religion et particulierement à celuy de Mayence
et au duc de Baviere qui luy
avoient repondu qu'ils seil s'en B C D E F G a remettoient à l'advis qu'il en prendroit de luy mesme sans qu'ils s’en voulussent meslerim ne s'en voulant mesler en aucune maniere a , et sur ce que nous proposasmes qu'ils ne faisoient aucune
ouverture pour le contentement et satisfaction de l’empereur, ledit de Bunichausen nous dist que la
question de Boheme ne regardant en façon quelconque l’Empire ni l’empereur comme empereur mais
seulement comme archiduc d’Austriche ou roy de Boheme, il n’estimoit in pas
B C D E F G a que Sa Majesté
Imperiale voulust alumer leio un G feu dans toute la chrestienté et porter la guerre civile parmy
les estats dependans de l’Empire puisqu'ils ne se sont meslez de
l'affaire de Boheme, remettants le surplus aux conferences particulieres
que nous devions avoir avec lesditz princes presens, la visite desquelz estant assignée pour le matin il survint
queip que nous avions pris heure le lendemain matin,
mais a les agents du duc de
Baviere arriverent dontiq et a lesditz princes
estants advertis ils nous l’envoyerent dire avec priere de remettre à
l’apresdinée nostre entreveue pour, à ce qu'ils disoientir
disoient, corrigé en desiroient
D , avoir moyen de veoir lesdits agents et nous apporter leit informer du a subject de leur envoy cela estant accordé nous apprismes
que lesditz agentsis B Omis et eux estoient tous assemblez àiu en C D ; avec ceux de a la maison de ville.
[6.] Sur le soir cesiv les C D a
princes sans autres
deputez arriveziw arriverent a au logis du duc
d’Angoulesme où nous estions tousix rendus expres a apres les compliments ordinaires le prince d’Anspach commenca à nous discourir de l'envoy
desdits agents qui concistoit en ce que Vostre Majesté verra par la
coppie de leur harangue comme aussy la response qui leur a esté faite
lesquelles nous avons retirées par les mains des princes unis les autres ne nous ayant donné
aucune part du subjet de leur envoy ny visité jusques icy encore que
nous croyons que de l'effect iy et du succes
a de ceste negociation depend une partie des affaires qui regardent
le repos de toute la Germanie pour lequel Vostre Majesté paroist avoiriz prend a un soin si particulier que nous estimions estreja ce qui nous donnoit lieu de croire qu'il
estoit a de leur devoir de nous en faire part. Lesdits princes apres avoir
parlé du juste pretexte de leurs levées, des griefs qui leur estoient
faits et de l'asseurance qu'ilz avoient que Vostre Majesté leur
continuroit l’honneur de sa bienveillance, nous protesterent d’estre
aussy tres affectionnez serviteurs de Vostre Majesté; que leur Union
n'avoit esté bastie que soubz le commandement et protection du feu roy jb Henry le Grand
a vostre pere, adjoustant que l’autorité de Vostre Majesté avoit
telle force sur toutesjc leurs esprits et a leurs volontez qu'ils se rengeroient tousjours à ce qu'il vous
plairoit leurjd G Omis ordonner, osant esperer et attendre que Vostre Majestéje de la justice de Vostre Majesté qu'elle a ne leur commanderoit jamais rien qui ne fust pour leur bien et la
conservation de leurs privileges tant en ce qui regarde leurs
consciences que leurs estats. A quoy, Sire, leur ayant encorejf G Omis fait entendre les intentions de Vostre Majesté et confirmés en la
creance qu'ils en avoient, ledit marquis
d’Anspach se porta à quelques ouvertures venants à ce
qu'il disoit de luy mesme atendu qu'il y avoit desja quelque temps qu'il n’jg G Omis avoit sceu le progres des affaires de Boheme. Ses propositions
n’estoient en somme que de vouloir nous faire comprendre que l’electeur palatin n’ayant point
recerché la couronne de Boheme, etjh l'ayant G mesme refusée parji G Omis plusieurs fois, il ne l'avoit acceptée que pour esviter un plus
grand mal et empescher que le
Turc ou mesme Bethleem
Gabor ne s'en investissent, qu'il croioit que l’electeur palatin seroit tres
ayse qu'il ce rencontrast une voie d'accord et que mesme il y
contribueroit quelque chose du sien mais que la dificulté n'en estoitjj seroit F pas là, que c'estoit les Estats avec lesquels il falloit traiter,
desquels la volonté estoit si alienéejk aliancée F de l’obeissance qu'ilz devoient à l’empereur et jl à
C D E G a toute la maison
d’Austriche qu'ilz souffriroient plustost le feu jm et les dernieres extremitez a que la restitution de leursjn leur D a pais à ladite maison de laquelle il nous B C D E F G a [ cottacotta conta des subjects de plaintes trop longues à faire entendre à
Vostre Majesté et desquelles elle a peu desja estre informée.
Sur
cela nous luy representasmes que Vostre Majesté outre le soin general
qu'elle prenoit de toute la chrestienté en avoit un tres particulier
pour eux et que quoy que l'affaire de Boheme feust le subject esclatantjo le plus apparent a de nostre ambassade que toutesfois Vostre Majesté nous avoit
commandé de leur dire qu'elle les jugeoit plus proche d'unjp du B C D E F G a peril et lequel les menaçoit d’une tres prompte ruine, ne voyant
pas que leurs forces fussent bastantes pour defendre leurs estats et que
comme tresjq C D a Omis interessez en leur propre conservation ilz devoient juger que
l'affaire de Boheme n’estant point de leur intherest. Toutesfois ils se
trouveroient enveloppez soubz la passion des peuples souslevez contre
leur juste souverain sans que le succes de leur bien ou de leurjs G Omis mal deust faire considerationjr avoir aucun poids ny estre mis en
consideration a en ce qui touchoitjt estoit de C D E F a leur particulier. Le marquis receut, ce nous sembleju G Omis , avec satisfaction l'advis que nous luy en donnionsjv donnasmes B C D E F G a et s'ouvrant davantage advoua que ceste affaire à la verité ne
les regardoit qu’en l’intherest de l’electeur palatin duquel estant aliez et confederez, ilz ne
pouvoient se separer de lajw sa C D a protection qu'ils avoient unanimement juré dans l’union
contractée entre eux tant en l'ofensive qu’en la defensive, que pour la
premiere ils protestoient ne vouloir estre les premiers infracteurs de
la paix publique, que pour le second sy le
Palatinat
jx Palatin B C D E F G estoit attaqué en ce cas et non autrement ilz porteroient leurs
armes où le mal les presseroit.
[7.] Sur quoy de nouveau les pressantsjy portans a de recercher une voye plus douce avec remonstrances que la guerre
ne pouvoit qu’infailliblement les conduire au chemin dejz à a leur entiere perte, que leurs forces quoy que bonnes et bien
commandées ne pouvoient toutesfois tenir teste à celles que les parens
et amis de la maison
d’Austriche pourroient assembler et maintenir ka en bon estat
a . Sur le premier kb ils
G a nous repartirent qu'ils avoient asseuranceskc souffrance G des villes unies de fournir aux fraiz de leur armée pour la continuerkd l'entretenir a en mesme estat qu’elle estke B C D E F G a Omis jusques en novembre mil six cens vingt
un, comme nous le scavons tres asseurement qu'il a este icy
arresté; que pour l'autre ils tiennent leur cavalerie aussy bonnekf leste a que celle qui leur pourroit tomber sur les bras que pour leur
infanterie à la verité ce sont nouvelles levées mais qu'ilz sont treskg trop G asseurez que messieurs des Estats les assisterontkh assisteroient F de dix mil hommes de pied et douze cents chevaux et mesme que le
roy de la
Grande Bretagne se declarera enki au G cas que le Palatinat fust
attaqué. Toutesfois nous avons recognu qu'ils ne sont pas trop asseurez
sur ce dernier encore qu'ils se soient eschappés de nous dire que ledit
roy de la Grande Bretagne
avoit emprunté du roy de Danemark cent mil livres sterlin qui sont
un million de livres de la monnoie de Vostre Majesté de laquelle somme
ilz disent en avoir estékj D E F a Omis desja delivrékk livré F G a la moitié et l'autre preste à toucher, mais que c’est à condition
que cet argent ne pourra estre employé que pour la defense du Palatinat, et par ce, Sire, que cecy n’estoit rien conclurekl qu'en tout cela ils ne concluent rien a sur l’affaire de Boheme, de nouveaukm ne G voulant les presser nous le differasmes car à la verité ces
esprits et lents et glorieus veulent que l'onkn on
leur B C D E F G a donne du temps à se resoudre de façon que ceste premier
conference tenue nous ne pusmes que les conforter en la bonne volonté ko et désirs
a qu'ilz disoient avoir de la paix et les prier de regarder encore quels moyens ilz pouvoient rencontrerkp nous dire quels moyens ils rencontreroient G pour se mettre kq à couvert et
a dans la seureté entiere de leurs personnes et biens, leur offrant
de les visiter familierement afin de pouvoir conferer plus à plainkr plus au long et avec liberté a sur ce qui leur avoit esté dit de la part de Vostre Majesté ce
qu'ils receurent de façonks si bien a que depuis nous avons esté traictés d’eux, leur ayant rendu le
semblable, parmy lesquelles particulieres conferances nous avons jugé
que l’electeur
palatinkt le Palatin C D se porteroit à laisser le tiltre de roy de Boheme à l’empereur avec les droits et
revenus annuels qui souloient5 luy estre payés mesme quelque chose davantage;
que les pais patrimoniaux de l’Austricheku l'empire B C D E F G a et pais adjacents luy seroient conservez et remis en son
obeissance lesquelz à present sont tous soulevez contre luy, que la
Hongrie
entreroit dans le mesme acord maiskv B C D E F G a Omis à une condition qui semble estre bien durekw rude à supporter a , à savoir que le royaume de Boheme seroit gouverné soubz le nom
dudit empereur par les Estats
sans qu'il y peust entrer, ny rien innover à ce qui ykx B C D E F a Omis est de present estably, et que venant à mourir l’election faite
en la personne du Palatin
tiendroit, portant à present le tiltre de roy successif et esleu,
tesmoignant au demeurant que quoy qu'ils se servent de Bethleem que toutesfois ils en aprehendent
le voisinage et l'advancement.
A cela, Sire, nous leur fismes
paroistre que demeurions contents de les veoir portés à quelques
ouvertures mais avec creance que l’empereur ne voudroit recepvoirky escouter a
de telles et semblables conditionskz de semblables propositions a . Nous les priasmes lors que de ce qui ce passeroit entre eux etla de F lb le roy de
G Boheme doresenavant nous pussionslc puissions C D a en avoir lumiere par eux comme aussy se pouvoient asseurer
qu’arrivés vers l’empereur ils
seroient advertis des occurances qui s’y passerontld passeroient G . Adjoustant que s’il ce rencontroit un moien par lequel nous
peussions porter les lettresle leur faire paroistre B de Vostre Majesté au Palatin et faire entendre nostre affection en son endroit nous le tiendrions à
faveurlf l'affection que nous avions pour la personne et
tous les interests nous le ferions avec une joye toute
particuliere a . Le marquis nous asseura
qu'il y avoit envoyé expres pour ce subject et qu’au cas que cela ne se
peust, le prince
d’Anhalt campé avec l’armée de Boheme à trois heures de
chemin de Vienne pourroit y suppléer.
[8.]
Dulg C D E Omis depuis, Sire, jusques au lundy XXIIlh vingtiesme C D E F G a e
nous n'avons tesmoigné qu’un desir deli nous avons continuellement tesmoigné la passion
que nous avions de a partir d'icy pour nous rendre vers l’empereur, mais ce matin le sieur de Bunichausen qui est le plus inteligent et le plus hardy enlk à F ses conceptionslj le plus esclairé dans les connoissances et qui
s'en sert avec plus de hardiesse a estant venu au logis du duc
d’Angoulesme soubz couleur de luy rendre un compliment
estantz tous trois ensemble nous l’avons fait entrer et prié de repasser
par une conference dell et faire reflexion sur a ce qui c’estoit desja dit entre nous. Sur quoy nous faisant
quelque dificulté, s'excusant de n’en avoirlm alleguant qu'il n'en avoit a
aucuneln G Omis charge. Toutesfois il fut aysé à cognoistrelp recognoistre G lo il ne fut pas mal aisé de juger a qu'il y estoit venu à ceste intention et ce pour nouslq G Omis monstrer des advis que le duc son maistre avoit receus de
Bruxelle par lesquels on luy marquoitlr mandoit G la levée tres asseurée des troupes du roy d’Espagne que
les provisions y estoient arrivées; que l'argent et commissions y
estoient delivrées; que les rendez-vous generaux estoient donnés dans le
Juliers ou Luxembourg;
que les preparatifs de canons en nombre de dix huit, de munitions de
toutes sortes, de pionniers6, de matelots, de bateaux à faire ponts ls y C D E F a estoient assemblées et pour conclusion que ceste armée en nombre
de XXIIlt vingt et un G mil hommes de pied et cinq mil chevaux ne marcheroitlu marchoit F pas mais qu’elle volleroit.
Cela nous donna matiere de luy
representer de nouveau combien il importoit à son maistrelv l'interest que son maistre avoit a de se mettre à couvert d’un si grand orage et que nous estions tres marris de luy dire sy hardimentlw c'estoit avec douleur que nous nous trouvions
obligez de lui dire a que nous ne voions point de salut pour eux s'ils ne nous
ouvroient d'autres moyens que ceux qu'ilz nous avoient representez pour
venir à un bon accord; que l’empereur nous recepvroit comme venantz de la part du plus
grand roy du monde avec honneur. Mais ouvrant sa parolelx la bouche G ; sa bouche a pour repondre aux compliments, il fermeroit l’oreille à nos
propositions; qu’en un mot ceste assemblée que luy avoit pourchasséely qu'il avoit sollicité avec tant d'instance a n’avoit produit que des effects forts foibles pour des mouvements
si grands et qu’en quelque chose elle sembloit leur estre
desadvantageuse puisque par là il seroit aysé à juger que leur credit ne s'estendoitlz estendroit C D a pas jusques là de pouvoir proposer chose convenable pour la
decision d’une si grande et importante affaire. Adjoustants que les
puissances qui marchoient contre eux n’estoient plusma pas B C D E F G a
soubz la mainmb en la disposition a des princes particuliers du pais desquelz ils pouvoient avoir
represailles par la mesme loy des armes; que c'estoit maintenant un roy
puissant et une armée conduite par un chef qui entroit comme conquerant
en lieu où il ne craignoit rien perdre et duquel la reputation mc et l'experience
a estant tres cognue, il est indubitable qu'il ne la voudra pasmd B Omis hasarder soubz de faibles forcesme avec des forces foibles et mal aguerries a d’où il s'ensuit que passant surmg soubz D le ventre àmf se rendant maistre de la campagne et par
consequent de a toutes les villes qui ne pouvant estre que le pris du plus fort,
en fin en establira une de laquelle il fera obeirmh fortifiera une de laquelle dependra a tout le reste; que les exemples de leurs voisins doibvent les
rendre plus advisés, n'estant pas temps de cerchermi rechercher C D E F
le remede lors que le cours du mal a desja fait faire place aux
moyens qui en temps et lieu peuvent produire les rencontres d'un
accomodementmj les remedes qui aigrissent le mal, lors qu'on est
sur le poinct et dans les termes de quelque accomodement a .
Enfin, Sire, nos raison, jointes avec un peu d’estonnement que nous cognoisssions qu'il avoitmk de leur part a , nous a donné jour pour jugerml pour connoistre en quoy consiste a l'estat de leur defense et où concistoit l’esperance de leur
conservation, l’un et l'autre dependant demm fondé sur a l’asseurance qu'ils ont qu’au cas que le marquis Spinola
marche en personne, le prince d’Orange le suivra avec dix mille hommes de pied
et deux mille chevaux. Les Estats ayant pour cet effect desja levé six
mil hommes dans leurs terres pour remplacer les vieux soldats qu'ils
tireront de leurs garnisons, faisant estatmn ils s'attendent encore a que les princes
et estats unis d’icy mettront en campagnemo fourniront a quatre mil chevaux et douze mil hommes de pied sans y comprendre
les milices des pais circonvoisins qu'ils presuposent estre composées de
douze milles hommes exercez au maniment des armesmp aguerris a et meilleurs que mq de
C D E F G ; ceux de
a nouvelles levées, desquelles troupes ilz font estat de saisir les
passages soit en Treves si l’armée d’Espagne visitemr vient C D E F a de ce costé, soit vers Mayance si elle prend le chemin de
Juliers. Et par ce qu'en ce
discours il n'mt en
B C E F estoit rien ditms il n'avoit rien touché a de Boheme nous le priasmes
comme ancien serviteur du feu roy mu vostre pere
a et de la couronne de France qu'il nous ouvrist quelque occasion
de pouvoir y porter les commandementsmw accomodements C D E F G mv quelque moyen pour faire reussir l'entremise a de Vostre Majesté avec efficacemx a Omis
etmy B C D E F G Omis de donner moyen à l’empereur d'enmz G a Omis ; n' F entrer en conferance. Sur quoy il ne se voulut que fort peuna pas a estendre demandant temps d’en conferer avec les princes qui sont icy,
disant toutesfois les mesmes raisons qui sont cy dessus. L’apres disnée
lesdits princes vindrent
chez le duc d’Angoulesme où de
nouveau ceste question fut agitée, les raisons qui nous pressoient de lesnd nous B induirenc G Omis à la voye d’accord duquel nous ne receusmes que fort peu
d’eclaircissement, si ce n'est qu'ilz croyent que sinb ce qui nous pressoit de les porter à une voye
d'accommodement auquel à la vérité nous eusmes peu de jour, fut
qu'ils estoent confirmez dans cette pensée, que a la Bohesme pouvoit estre
mise en depost d’un tiers avec treves durant lesquelles une diette fust
convoquée. C'estoit le moyen de remedier aux griefs d’un chacun et juger de tous les differends qui causent lene calmer tous les differends qui font la source et
l'origine du a mal present, comme aussynf qu'ils ne voyoient point d'autre lieu a d’afermir une bonne paix et lever les soubsons qui se sont
glissez dans les esprits de l’une et l'autre religion.
[9.] Voilà, Sire, tres particulierement tout ce qui c’est passé icy d’oùnh dont B C D E F G nous avons jugé que ces princes et villes unies croient que la saison desja bien advancée ne peut permettre qu'ilz recoivent tant d’oppression commeng et qui donne lieu aux princes et villes unies de se persuader que les choses sont dans un tel estat et la saison si fort avancée qu'ils ne peuvent qu'avec un extreme peril se mettre à couvert de l'oppression dont a ilz en sont menacés, joint que leurs esprits ni hautains et a tres fiers veulent sentir le coup avant que de craindre le malnj sont peu accoustumez à craindre le mal devant qu'ils en ressentent les effets a , l'un d'eux et le plus advisé nous ayant dit nk en riant a qu'il falloit que les armes fussent tainctes du sang de quelques uns avant que les articles d’une paix pussent estre tracez sur du papiernl arrestez a , et que la paix ne se pouvoit faire qu’entre deux armées. C’est ce qui nous fait partir pour aller droit à l’empereur sans passer chez aucun prince que le duc de Nieubourg lequel est sur nostre chemin ayant envoyé au duc de Baviere un gentilhomme pour l’advertir comme Sa Majesté Imperiale s’estoit chargée de luy faire entendre quenm comme G ses affaires requeroient nostreno G Omis promp acheminement vers ellenn l'estat de ses affaires demandoit que nous nous rendissions en toute dilligence pres d'elle a . A quoy il nous a fait reponse que l’empereur luy en avoit donné part, nous priants d’asseurer Vostre Majesté qu'il estoit son nq tres B C D E F humble serviteur et desiroit la servirnp de ses respects et de la passion qu'il avoit de luy rendre ses services a tout ainsy qu'il vous plairoit de luy ordonner, ce que voulant confirmer plus à plain il nous a encore envoyé un des siens par lequel outre les compliments ordinaires il nous a surchargés de vouloir tesmoigner à Vostre Majesté le zele qu'il a à vostre service pour lequel nous exposerons tousjours nos vies comme estants de Vostre Majesténr nous aurons tousjours en nostre particulier celuy qu'elle doit attendre de a
Sire
Vos tres humbles, tres obeissants et tres fideles subjectz et serviteurs