École des chartes » ELEC » Correspondance active des duc d'Angoulême, comte de Béthune et abbé de Préaux avec l'autorité royale » Année 1620 » Des trois ambassadeurs au roi

Des trois ambassadeurs au roi

. — Vienne

1. Invitation de Bethlen aux trois ambassadeurs de se rendre à Presbourg pour le rencontrer. 2. Conférence avec Harach et Eggenberg sur les conditions de la négociation avec Bethlen. 3. Accord de l'empereur pour traiter avec Bethlen à condition qu'il se sépare de ses confédérés. 4. Réception des ambassadeurs à Presbourg. 5. Première entrevue avec Bethlen: protocole et remerciements. 6. Conférence avec Thurzo et le chancelier. 7. Refus de Bethlen de se séparer de ses confédérés. 8. Seconde entrevue avec Bethlen et réaffirmation de ce refus. 9. Retour à Vienne.

Original
  • l-40-A . BnF, fr. 15930: fol. 423-424. Le feuillet 437 est vierge.
Copies XVIIesiècle
  • l-40-B . BnF, fr. 3972: fol. 174v-182r.
  • l-40-C . BnF, NAF 7064: fol. 242v-256v.
  • l-40-D . BnF, Dupuy 205: fol. 134r-140v.
  • l-40-E . BnF, fr. 23560: fol. 215r-226r.
  • l-40-F . BnF, fr. 23562: p. 581-605.
  • l-40-G . BnF, fr. 7098: fol. 52r-71r.
  • l-40-H . BnF, fr. 23559: fol. 91r-104r.
Edition
  • l-40-a . Ambassade extraordinaire de messieurs le duc d'Angoulesme, comte de Béthune et de Preaux Chasteauneuf: envoyez par le roy Louis XIII vers l'empereur Ferdinand II et les princes et potentats d'Allemagne, en l'année M.DC.XX, Henri de Béthune [éditeur] [Paris: F.Preuveray], 1667: p. 301-313.

Sire

[1.] Vostre Majesté aura desja sceu que le prince de Transylvanie Bethleem Gabor ne satisfaisant aux lettres qu'il nous avoit escrites afin de n'obmettre aucun moyen pour parvenira satisfaire a aux commandements desquels Vostre Majesté nous a honnorez, b et G H que quoy que nousc C D E F Omis vissions peu d'esperanced apparence G H en la suite de nostre negociation, toutesfois comme nous envoyons vers monsieur l'electeur palatin conjoinctement avec l'ambassadeur d'Angleterre, nous nous resolusmes de sonder encore l'intention dudit Bethleem et le semondree convier a de venir à un abouchement ce qui fut traicté avec de la bonne fortune et de la prudence par lef ce qui reussit heureusement par la prudence et l'industrie du a sieur de Croisilles, de façon que quelques obstacles qui s'yg se B C D E F G H a presentassent commeh B Omis l'entreprise de Presbourg et d'autres rencontres en ce mesme tempsi en de mesmes temps H , toutesfois ledit Bethleem nous fist response par ledit j sieur G de Croisilles que si nous voulions nous rendre à Presbourg le sabmedy en suivant qui n'estoit que nous donner trois jours de temps, il nous y attendroit avec intention de tesmoigner le tres humble service qu'il vouloit rendre à Vostre Majesté et avec le respect qu'il devoit à un si grand roy duquel il se disoit k son G H tres humble serviteur. Ce sont sesl les H mesmes mots.
Sur cela, Sire, nous jugeasmes qu'il falloit en parler à l'empereur, recevoir amplement ses conceptionsm et recevoir ses sentimens là dessus a et que les formes de ce pais estantsn estoint H tres longues et plus icy qu'ailleurs il seroito sera H mal aysé de nous y rendre ledit jour qui fut cause que nous renvoyasmes vers ledit Bethleem pour l'asseurer qu'i serions le dimanche 18ep huictiesme B F a d'q G H a Omis octobre.

[2.] Durant ce temps nous demandasmes l'r C D E F G H a Omis audiance qui fut le jeudy, laquelle pour n'amusers n'ennuyer B C D E F G H a 1 Vostre Majesté ne concistat qu'en ce que nous supliasmes l'empereur de nous informer bien amplementt G Omis de ses intentions. Mais ledit empereur nousu G H Omis fist response que cet affaire estoit de poidsv prix G et qu'il ne pouvoit nous enw la a resoudre sur le champ, remettant d'en conferer avec son conseil pour au plustost nous en mander sa volonté par quelques uns de ses conseillers. Nous le suppliasmesx priasmes G H que ce fust pary avec G H personnes avec lesquels nous pussions agiter les affaires et mesmes s'il se pouvoit, monsieur d'Harac comme celuy qui apres le sieur de Quemberc a plus de part aupres de l'empereurz plus de part au secret dudit seigneur empereur a et qui avec plus de franchise semble traicter d'aa des G ; aux H ; les a affaires.
La journée se passa sans que vissions personne mais le lendemain les sieurs d'Harac et de Transmestor, conseillers du conseil secret, nous vindrent trouver au logis du duc d'Angoulesme où tous leurs discours se passerent en remonstrances des tortsab griefs a que les Hongrois faisoient à l'empereur et particulierementac principalement G Bethleem, lesquels ils accusoient estre gens sans foy et sans parolle et signalementad finalement E ; particulierement a Bethleem lequel ils disoient estre circoncis et sans religion; ae et C D E F G H a que l'empereur ne pouvoit traicter avec eux en façon quelconque mais que s'ilz voulaient rendre ce quils luy detenoientaf ce qui luy apartient B C D E F G H a et le recongnoissoyentag recognoistre B C D E F G H a pour leurah G Omis vray et legitime roy que lors l'empereur les recevroit à grace et à pardon.
Sur quoy il leur fut respondu que cela seroit bon à dire à ceux qui n'auroientai avoyent G aucune cognoissance des affaires mais que celles de l'empereur, aj estant H en tres mauvais estat, debvoient l'obliger à s'ayderak l'aider et servir a des moyens qui luy restoyent et sur tout de l'entremise de Vostre Majesté, laquelle seulle pouvoit faire reussir quelque effectal les choses a à son advantage; am et C D E F G H a que si ceste occasion se perdoit, il seroit à craindre que desormais les remedes vinssentan pussent estre appliquez a ao trop tard et G apres la maladie; que le royaume de Hongrie estoit ap sur le poinct et a aux derniers termes de sa perte pour l'empereur; que d'un costé le Turc en avoit plus de la moityé, que le prince de Transylvanie posseddoit dès l'an passé tout ce qui estoit au dela du fleuve Thibisque aq B C D E F a Omis et des montagnes de Fatraar B D E F G H a Omis ; que maintenant il s'estoit rendu maistre de toute la Basse Hongrie dela et deça le Danube excepté Javarrin et Gomorre, lesquellesas desquelles F places estoient sy esloignées deat du G H secours, au et B d'hommes et de vivres qu'il n'en falloit attendre, que il n'en falloit espererav E F G H a Omis qu'un tres prompte redditionaw qu'une tres asseurée perdition G H .
Sur celaax ce C D E le sieur d'Harac s'ouvrit et nous dist qu'il n'avoit pas tenu à l'empereur pour rendre Bethleem son serviteur et le destacher de tous autres insterests que de ceux dudit empereuraz que les siens G H ay que Bethlem fust son serviteur et qu'il n'eust fait ce qu'il avoit peu pour l'attacher à ses interests a , qu'à cet effect ouvertures estoient faites entre ledit Bethleem etba il avoit fait faire des ouvertures audit Bethlem par a le comte de Collate mais bouche à bouche; que l'empereur outre les quatre comtez desja accordés etbc en B D E F G H propresbb a Omis audit Bethleem, le laisseroitbd laissoit C F G a jouir en be possession et G H plaine puissance bf de tout ce qui est G H depuis ladite riviere et les monts jusques aux confins de Transylvanie, recongnoissant seulement l'empereur pour roy et que du reste de la Hongrie, l'empereur luy donneroit bg tout D le gouvernement sauf debh G Omis Gomorre et bi de C F a Javarrin, donnant une duché dans la Silesie et une terre en Boheme de bj la G H valeur de 40000 florins. Ceste proposition nous estonna comme chose tres nouvelle pour nousbk C D E F G H a Omis et de laquelle ilbl G H Omis nous sembloit que l'empereur nous debvoit faire bm quelque B C F H a part puisque du costé de Vostre Majesté nous luy avions tesmoigné que les commandements desquelz Vousbn elle a nous avez honoré estoient tous entiersbo tout à faict G H ; entierement a à son advantage.
Toutesfois pour ne rompre pas nous fusmes d'avis de dissimuler nostre resentimentbp sentiment G et renouant le discours, leurs dismes que ces offres estoient bien esloignez de ce que maintenant l'empereur nous faisoit entendre et dont la cause nous estoit cachée puisque nous ne jugions ses affaires en meilleur estat qu'elles estoyent lors desdites offres; bq et H que c'estoit bien peu rendrebr tesmoigner de gratitude et a de deference aux conseilz tres utiles bs et salutaires a de Vostre Majesté puisqu'au lieu d'augmenter les conditions pour venir àbt moyenner a une bonne paix, l'empereur sembloit s'enbu se F retirer; que nous ne pouvions pour celabv que cela ne nous pouvoit pas obliger de a rompre nostre voyage mais que suivant les commandements de Vostre Majesté nous rendrions audit Behtleem les lettres desquelles nous estions chargés.
Strosmestor reprint la parole et dist que sur ce que nous luy representions il croyoit à propos que l'empereur en peustbw eust le temps de a deliberer. Sur quoy d'Harac passantbx poussant G H plus avant dist que si Bethleem avec conditions equitables et justes vouloit venir à un traicté pour son particulier, queby G Omis ; et H l'empereur lesbz le a recepvroit mais qu'il y alloit de la dignité de l'empereurca Sa Majesté Imperiale G H s'il ycc C D E F G H Omis recherchoitcb de ne pas rechercher a le prince de Transylvaniecd ledit Bethleem B C D E F G H a ; que si nous voulions faire des propositions et sur cela veoir ce que ledit Bethleem nous respondroitcf presenter la maniere dont ledit Bethlem les recevroit a , que l'empereur adviseroitce sur cela veoir ce que ledit Bethleem adviseroit B apres sur les conditions proposées ce qui seroit convenable à sa dignité, et justescg justice a pour les accepter ou refuser selon qu'elles luy semblerontch qu'elles luy sembleroient B ; qu'il luy sembleroit C D E F G a utiles ou dommageables à ses affaires.
Ceste proposition nous sembla un peu rude, qui nous obligea à luy dire que suivant les commandements de Vostre Majesté, nous rendrions toutes sortes de services à l'empereur mais de pouvoirci G H Omis agir icy comme sienscj des gens à luy a , ce seroit faire tort non seulement à la dignité de Vostre Majesté mais blesserck blessure à B C D E F G H ; nuire à a ses affaires, celacl cette maniere d'agit a nous ostant toute sorte de credit envers ceux où l'entremise de Vostre Majesté estoit necessaire; quecm et G H pour ce subject apres avoir veu Bethleem, s'il vouloit venir à un accord auquel nous l'induirions avec les plus fortes raisons desquelles nous nous pourrionscn pourrons G servir, nous en advertirions l'empereur pour puis apres convenir du lieu de l'assemblée et du temps et du nombre des deputez; que lors nous servirionsco servirons H l'empereur de toute nostre puissancecq possible C D E F G H cp autant qu'il nous seroit possible a aux choses qui seroient proposéees; mais que de pouvoir agir d'autre sorte, c'estoit chose que nous ne pouvions faire: ce fut la resolution de ceste conference, nous disans qu'ils en advertiroient l'empereur.

[3.] Le lendemain le sieur d'Oulme vice chancelier revint seul apporter la response de l'empereurcr la nouvelle B C D E F G H ; la responce a , lequel apres les compliments ordinairescs G H Omis nous dist que l'empereur ne pouvoit ct s'astreindre ny a se lier à aulcun traicté aveccu C E F G a Omis Behtleem, estant si accoustumé à prendre ses advantages et contre sa parolle et contre sa foy; qu'il n'y avoit point de seureté en ses sermentzcv dans ses asseurances a ; que toutesfois s'il temoignoit vouloir marcher plus franchement que de coustumecw agir plus franchement qu'il n'avoit de coustume a , se retirer de tous ses confederez et se remettre à ce qui seroit etcy C D E F G H Omis de la raison et des choses justes et equitables traictantcx à ce qui seroit de la justice et de la raison, Sa Majesté Imperiale l'escouteroit en ce cas, pourveu neantmoins qu'il traitast a seul avec les Etatz de Hongrie; qu'alors si nous convenionscz s'ils convenoient a du lieu et du temps avec luy, l'empereur nous donnoit da sa F parole d'y faire trouver ses delegués. Il sembla que c'estoit avec peine que nous obtenions cela de l'empereur, lequel toutesfois par la bouche dudit db d' H Oulme s'asseuroitdc s'asseurant G tant de la bonne volonté de Vostre Majesté qu'il se remettoit entierement à nous et à nostre soin sur ce qui concernoit l'effect et la suite de nostre voyage.

[4.] Nous le commenceamses le sabmedy 17dd VIe F et allasmes coucher à Ambourg, ville derniere de l'Austriche, assise sur le Danube où il y a un chasteau tres fort mais en tres mauvais estat duquel toutesfois depend une partie de la conservation de Vienne et du plat pays.
Le lendemain C D E F G H [ 2828 18 de 29 a e, envoyansdf nous envoyasmes G H deux de nos fourriers2 pour advertir de nostre arrivée, ils furent arrestez à un chasteau prochedg esloigné a dudit Ambourg d'une petite heure de chemin par la garnison qui dependoit de Bethleem. Et parce que l'un d'eux parloit la langue, il fut renvoyé vers nous pour advertir que le jour auparavant les Cossaques de l'empereur avoient chargé quatre cens Hongrois que l'on disoit estre destinez pour nous recevoir et que ce combat avoit tellement irrité le reste de ses gens qui sont sans consideration et barbares, qu'il ne faisoit pas seur de passer outre sans de nouvelles asseurances et de fait l'un des trompettes de Vostre Majesté arrivant audh du H mesme temps du combat avant que d'estre recognu, di fut G a pris et mené auditdj devant C D E H a Bethleem, ne se pouvant faire entendre faillitdk fut sur le poinct a d'dl à G H avoir la teste couppée.
Sur cet advis nous nous resolumes de renvoyer un gentilhomme audit Bethleem avec l'un de ses trompettes qu'il nous avoit envoyez. dm sur B Leur chemin fut racourcy par une rencontre dudn par un G H trompette de Vostre Majesté lequel amenoit avec luy le cousin dudit Gabor et deux seigneurs hongrois pour asseurer nostre passage et nous dire que quoy qu'il se fust passé, do que E F a toutesfois leur prince nous vouloit recevoir selon qu'dp comme G H ; de la maniere qu' a il devoit; que pour cet effect il feroit monter toute sa cavaleriedq sa cavalerie entiere H à cheval qui estoit de douze mil chevaux et lors qu'il ne craindroit pas que ses ennemis vinssentdr que les chemins que ses ennemis tenoient fussent H si pres qu'ils avoient faitds esté a . Apres les avoir remerciezdt recueillis C D E F G H a , nous les priasmes au contraire que pas un ne vint au desca du pont et que n'estants pas guarands des actions militaires, nous serions tres marriz si à nostre subject ils recevoientdu recevroient F aucun dommage.

[5.] Sur cela nous prinsmes nostre chemin vers Presbourg qui estoit à trois heures de chemin dudit Ambourg. Nous trouvasmes par les cheminsdv le chemin C D E F G H a la garnison du chasteaudw G Omis qui avoit arresté nos fourriers toute en armes, laquelle avec honneurs non seulement nous receut mais dist avoir commandement d'escorterdx d'assister B C D E F G H ; de nous escorter a jusques au millieu du chemin où ils scavoient que des troupes estoient destinées pour nous venir recevoir et dedy ce G fait quantité de cavalerie parut à nostre rencontre et marcha devant nous avec leur ordre ordinairedz F Omis qui est une confusion jusques à mil pas du pont où les seigneurs principaux de Hongrie nous attendoient assavoir: les deux generaux d'armée l'unea l'une B de Transylvanie, l'autre de Hongrie, le chancelier du prince, Emeryeb Pischy G H Turso, filz du vieilec vieux B C D F a palatin3, Ragoly Rabay4 et plusieurs autres toused G a Omis qu'ils nomment magnates5, accompagnez de quelque quatre cents chevaux tous si richement vestus etee de G leurs harnois d'argent et de pierreries ef avec tant d'éclat et de magnificence a qu'ils sembloient estre plustost un carrousel que des gens de guerre. Ceste reception fut accompagnée d'une harangue latine que fist ledit Turso où il representa en substance que le prince de Transilvanie qu'il appellaeg qu'ilz apellent C D E F G H a tousjours roy de Hongrie les avoit envoyez pour rendre ce qu'il devoit à l'ambassadeeh l'ambassadeur G H d'un si grand roy duquelei auquel B C D F G H il se disoit tres humble serviteur. Apres luy avoir esté respondu en latinej G H Omis par le sieur de Preaux ce qu'il convenoit sur ce subject, ils nous prierent de prendre lesek du F carrosses que le prince nous avoit envoyez separement de façon que chacun de nous y fut conduit par deux seigneurs principaux jusques à nos logis. Mais, Sire, ne voulant rien obmettre de ce que ledit prince de Transylvanie a rendu de devoirel respect a et d'honneur, chose que nous n'avons point veu praticquer ailleursem H Omis . Depuis l'entrée des carrossesen du carrosse G jusques au logis du duc d'Angoulesme qui estoit pres d'une lieue de Franceeo B C D E F G H a Omis , il y avoit cent flambeaux ep allumez H pour nous conduire, toute l'armée faisoit haye d'un costé et d'autre du chemin, fors que devant le palais dudit prince où sa gardeeq devant le palatin et garde dudit prince H er composée D E F G H a de douze cents aydoues estoit toute en unes E H Omis batailon dans la principale place dudit Presbourg vestueet vestus tous G H de sa livrée bleue. Arrivez au logis dudit duc, il vint six gentilhommes de la part de Bethleem pour eu nous donner le bonjour et a nous visiter et faire excuses si nos logis n'estoient tels qu'il l'eust desiré et ev pour B C D E F H a nous prier de vouloir recevoir son souper encore qu'il ne feust preparé pour nous, jugeant qu'à cause que nostre arrivée estoit de nuitew comme nous estions arrivez fort tard a , nous aurions de l'incommodité à trouver ce qui estoit necessaire. Tous ces compliments renduz à l'honneur de Vostre Majesté n'avoient rien de barbare, aussy taschames nous de les recevoir avec autant de tesmoignages ex et G de satisfaction commeey que G H nous jugions leez B C D E F G H a Omis devoir fa faire G pour la dignité de Vostre Majestéfb H Omis à laquelle nous referions tout ce qui estoit de leur courtoisiefc ils rendoient marques de leur respect par leurs courtoisies et leurs civilitez a .

[6.] Le lendemain fd lundy B D F G H a 19e sur les onzefe huict G H heures du matin ledit prince renvoyaff envoya B nous visiter chacun en nos logis avec de nouvelles excuses sifg de ce que a la quantité des troupes qu'il avoit et la guerre si allumée de toutes parts empeschoient que nous ne fussions si accomodez commefh si bien qu' a il l'eust desiré. En le remerciant fi de ses soins a nous demandasmes l'heure de l'audiance mais la coustume de ce pais estantfj est G H de ne point traicter apres disner, il nous renvoya incontinent nous prier de l'excuser pour ce jourfk G H Omis , avouant franchement qu'il avoit beu à la santé de Vostre Majesté avec les seigneurs dufl de ce G H pais et luy et eux avoient desiréfm besoin d' a un peu de repos; mais que le lendemain entre huit et neuf il seroit tresfn bien G ayse de nous entendre. L'heure donc venue, il envoya ses carrosses accompagnez du chancelier, defo G H Omis Turso et defp C F G Omis plusieurs seigneursfq H Omis lesquels tous avoient charge de marcher à cheval au devant de nous. Mais nous jugeasmes de la bienseance de prier le Turso et le chancelier de se mettre dans le carrosse. Toutes ses gardes tenoient depuis le logis dudit duc d'Angoulesme jusques à son palais, à l'entrée duquel il y avoit cent hommes vestus d'escarlate lesquels sont chefz desdits douze cents aydoues de sa garde, y ayants treize hommes de commandements à chaque centaine de soldats. Au dedans de la porte son grand maistre avec tous les officiers de sa maison vindrent nous recevoir et au haut du degré douze des seigneurs plus qualifiez. A la porte de safr la C F G a salle nous le rencontrasmes accompagné de deux cents seigneurs vestus tous de long de velours etfs ou C D E F G H a thoile d'or fourrez de martre. Apres nous avoir saluez, il nous conduisit jusques àft ou E F a une troisieme chambre où il fait fu son C D E F G H a cabinet où, l'audiance estant publicque, toutesfois il n'y avoit quefv pour a le palatin, contes et barrons du pais.
Et par ce que ledit prince n'entend que la langue latine ou hongroisefw C D E F G H a Omis , le duc d'Angoulesme remetant audit sieur de Preaux à luy faire entendre les commandements de Vostre Majesté, la substance en bref du discours qui dura un bon quart d'heure fut suyvant les instructions dont il a plus à Vostre Majesté de nous charger et les subjects que nous jugionsfx jugeons H plus convenables pour l'induire à ce que nous desirionsfy jugeons F G H . Safz la G H response en hongrois nous fut rapportée en latin par son chancelier nommé lega G a Omis Peschy, homme de tres bon espritgb homme d'esprit G H et qui fait profession des armes comme de la plume. Elle concistoit toute en remerciements envers Vostre Majesté de l'honneur qu'elle en recevoit, qu'elle ne legd lequel il ne G H pouvoit recognoistre qu'avec une tres parfaite resolution de demeurer de Vostre Majestégc qu'il en recevoit et qu'ils ne pouvoient jamais reconnoistre qu'en demeurant dans une ferme resolution d'estre tousjours son a tres humble serviteur et sans entrer en affaires, avec de semblables compliment nous nous retirasmes.

[7.] L'apres disnée il renvoya nousge nous envoya G H visiter et scavoir si le sieur Turso et le chancelier pourroient venir vers nous pour gf nous G faire entendre les causes principales qui l'avoient obligé à ceste guerre. L'heure donnée, ledit Turso avec un discours long, tres eloquent mais estudié desduisitgg desduict G H les subjects de tous ces mouvements desquelz, Sire, les imprimez qui ont esté publiez et envoyez à Vostre Majesté peuvent sans de nouveau les repeter, aprendre tout ce quigh qu'il C D E F G H nous en gi a C D E F G H dist. Et de fait toute nostre response fut que Vostre Majesté ayant eu cognoissance par relation des subjectsgj C F G a Omis de tous ces mouvements nous avoit envoyez pour en cognoistregk reconnoistre G H ; apprendre a la verité afin que par le raport que nous luy engl G Omis ferions, estant le fils aisné de l'Eglisegm B Omis de Jesus Christ et plus obligé que nul des princes à la vouloir maintenir, vous y apportassiez ce que go vous D jugeriezgp jugerez E gn elle y apportast ce qu'elle jugeroit a necessaire pour le repos general de toutegq G Omis la chrestienté, adjoustant qu'estant le moins interessé et le plus puissant, comme d'un costé Vostre auctorité pourroit ygr en H adjouster beaucoupgs donner grand poids a , de l'autre Vostre equité distriburoit et Vos advis et Vos conseils sans passion.
Sur cela, Sire, ils s'estendirentgt s'estendoient F G H et l'un gu et D E F G H a l'autre disants que l'on leur avoit fait entendre et degv B Omis divers lieux, mesme de Vienne où les trois partz sont lutheriens et par consequent ennemis de l'empereur, gw que C D G H a Vostre Majesté n'avoit envoyé ceste legation que pour advantagergx advancer G H ; favoriser a les affaires de l'empereur et que tant plus aysement estoit-il à croire puisque Vostre Majesté avoit espousé la fille du roy d'Espagne6. Sur cela nos raisons prevalurent sur leur opinon et avant que nous separer Vostre Majesté se peult asseurer que gy nous C F a les reduisymesgz desduisimes G H au point que nousha le G H pouvions souhaiter pourhb sur G H ce subject maishc G H Omis parhd pour E ce que lehe C D E F G H a Omis tout consistoit à faire en sorte que la paix se peust traicter entre l'empereur et ledit prince, reparlants des moyens d'y parvenir,hf G Omis nous taschasmes à leur faire conprendre le mal qui leur estoit eminenthg dont ils estoient menacez a , que dans leurs ruynes s'envelopoient toutes celles de la chrestientéhh toute la chrestienté y seroit enveloppée a et que de leur desobeissance hi envers l'empereur B C D E F G H a dependoit leur eternelle servitude B C D E F G H a [ jointjoint soubz la domination hj barbare a du Turc. Il sembla que l'un et l'autre ne s'esloignassent pas de ceste opinion, mais aussy nous representerent ilzhk B C D E F G H Omis que hl de H l'animositéhm la minorité B des peuples estoit telle contre la maison d'Austriche qu'ils ne voioient aucun moyen pour les porter à rentrer dans l'obeissance deue àhn en E F ceste maison; qu'ils savoient la personne de l'empereur estre tres bonne et pleine d'equitého C D E F G H a Omis mais qu'il estoit empereur de nom et non hp pas G H a d'effecthq de fait B ; que du conseil d'Espagne toutes choses dependoient et que l'ambition de se faire monarque de toutehr G H Omis l'Europe estoit tellement attachée à tous leurs desseins que pour y parvenir ils n'espargnoient ny la religion ny la foy; que la Transilvanie s'estoit perdue hs de la sorte G pour avoir voulu s'en rendre les maistres et que le prince qui en estoit le justeht vray G H et legitime possesseur en fust expolié et tuéhv D Omis par les moyens concertez avec Espagnehu dépouillé et assassiné pr les intrigues et pratiques de l'Espagne a ; que la Boheme s'estoit perdue par la mesme voye comme il estoit facille à juger par les divisions meueshw menées E F G H ; arrivées a entre Rodolphe et Mathias7 et que la Hongrie maintenant se perdoit pour n'avoir pas voulu entretenir la liberté de leurs privileges et les serments que les roys sont obligez de faire lorsqu'ils sont esleuz et couronnez. Apres une foule de plainte particulieres en suite de seshx apres ses C D E F ; et les G ; et apres ses H ; et a generales, ils nous dirent que jamais l'on n'hy F Omis avoit proposé de traicter sinon pour les tromper et soubz especehz le pretexte et l'apparence a de la foy publicque tirer advantage par la force de ce qui sembloit devoir estre asseuré par la paix; que cela mettoit l'esprit de Bethleem en telle mesfiance et conjoinctement celuy des Estats de Hongrie qu'ils aymerontia aimoient C D E F G H a mieux prendre pour party le hasard de la force que celuy de la perfidie.
Sur quoy leur representansib representasmes G H de nouveau que s'ils refusoient de venir à un accord, non seulement ils se mettoient soubz la fortuneic au hasard a d'esprouver les armes de l'empereur qui ne pouvoient estre que tres puissantes puisque toute sa maison avoit intherest à sa conservation, mais aussy soubz l'infaillible domination du Turc de laquelle toute la chrestienté se sentantid sentoit G H endommagéeie estremement blessée a , il estoit infaillible que tous les princes chrétiens animez du salut de la foy if catholique a et eux estants la cause du mal et ig de leur paix a le theatre de ceste tragedie que sans doute chacun desdits princes contribueroient tout leurii son G possible pour fondre dans leur estatij leurs estats C D E F G H et porter la ruyne au mesme lieu qui en avoit suscité la causeih contribueroient sans doute de toute leur force pour en empescher l'effet et venans à fondre sur leurs estats fortement, la ruine et la desolation au mesme lieu qui en avoit esté la cause et l'origine a .
Que d'entrer en mesfiance des paroles de l'empereur si le passé leur en donnoit quelque soubçon, le present les en devoitik devroit E du tout releveril oster la pensée a puisque Saim Vostre C G Majesté s'en meslant, c'estoit mettre le caractere de la fidelité à tous les traictez qui se feroient par Vostrein son G H a entremise, qu'encore qu'il ne fust pas besoin d'exemple à une chose si veritable. Toutesfois ils debvoient considerer la treve qui avoit esté faite par Vostre entremiseio par l'entremise de Vostre Majesté B C D E F G H a entre les roysip le roi C D E F G H a d'Espagne et les Estats de Hollande ou l'espace de tant d'années la guerre y avoit glisséiq meslé a tant de circonstances, de soubçon qu'il sembloit impossible de rasseurer les esprits; que les traictez des Juliers, deir et D E F G H Vezel et autresis C D E F G H a Omis 8 demeuroient tres solides, la parole de Vostre Majesté enchesnant l'un et l'autre des partis à n'en vouloir point la dissimulationiu dissolution B C D E F G H it obligeant l'un et l'autre des parties à y demeurer constamment attachés a ; que depuis deux ans Vostre Majesté avoit fait la paix entre le roy d'Espagne et monsieur iv le duc G
de Savoye, marques tres certaines que Vostre Majesté n'embrassoit aucun party mais se rendant pere commun iw et mediateur a du repos de tous les chestiens, comme arbitre juste de tous les differents des princes, par son auctorité faisoit valoir la foy lors que les uns et les autres tomboient en accord de leurs differendsix elle asseuroit la foy et la religion par son authorité, en accommodant les differends des uns et des autres a .
Cela, Sire, sembla agreer à ces messieurs etiy E Omis avec paroles de satisfaction promirent de faire entendre le tout à Bethleem pour puis apres nous faire scavoir son intention.

[8.] Le lendemain sur les sept heures du matin, les mesmes nous vindrent trouver plusiz E Omis par visiteja pour visiter C D E que pour affaires, nous disant que ledit Bethleem se vouloit assembler avec les principaux deputez des Estatz du pais pour adviser aux propositions que leur avions faites et que si l'apres disnée nostre commodité le permettoit, ils viendroient nousjb on nous viendroit G H trouver et apporter la response; ce qu'ayants accepté les deux sus nommez ne manquants à l'heure jc assignée a , le Turso prist lajd G H Omis parole et commençant son discours sur le respect que Bethleem portoit à Vostre Majesté duquel il se disoit tres humble serviteur, adjoustant autantjf tant G H de paroles à ce subject que la dignité de Vostre Majesté le requiertjg requeroit B C E F G H je il continua dans les mesmes expressions, en témoignant tousjours la profonde veneration qu'il avoit pour elle a . Ilz nous firent entendre que le nomjh l'esprit G H de Vostre Majesté avoit eu telle force sur l'esprit du prince et des deputez des Estats et seigneurs du pais qu'ils se vouloient remettre entirement à l'honneur de vos conseilzji à ses advis a , sur l'asseurance que les uns et les autres prenoient que comme Vostre Majesté estoit le plus grand roy de l'Europe, aussy ne voudriez vous pas qu'ilz feussent oppressez et deceux soubzjj sur C D E F G H a une loyjk foy B C D E F G H a publicque et de laquelle ilz ne se fussent jamais peu asseurerjl prendre aucune asseurance a si Vostre Majesté n'en estoit le gardienjm garand a usant de ce mot latinjn de D F G H ; là de C E fideijussor9, à laquelle en un mot ilz avoientjo auroient G H telle confiance qu'ils ne vouloient d'autre arbitre que Vostre Majesté mais que si la dificulté jusques icy avoit esté de convenir de traicter, que maintenant elle seroit des moiens de traicter par ce que l'empereur ayant tousjours promis de vouloirjq C D E F G H Omis traicter generalementjp un traitté general a et faire une paix de façon que les feus fussent estaints par tout, toutesfois lesjr ses C E F G a effectz s'en estoient esloingnez comme il avoit tesmoigné en la tenuejs tresve C D E F G H a 10 de Hongrie où il avoit promis d'y comprendre les Bohemes et paisjt princes G ; pais, corrigé en princes H confederez; que toutesfois il n'avoit jamais voulu consentir une treve seulement pour un mois de façon qu'il estoit aysé àju de G juger que ledit empereur ne vouloit que les diviser pour puis apres assaillirjv attacquer C D E F G H a le plus foible et de l'un à l'autrejw a Omis , sans consideration de la foy, emporterjx ny de sa parole emportée a par la force ce quijy qu'il C D E F G H ne scauroit faire sans au prealablejz C D E F G H a Omis les avoir divisez.
Que pour trois raisons Bethleem et les Estats ne pouvoient traicter separement : la premiere faisant grande parade de la foy promiseka et en faisant grande ostentation de la foy promise, ils nous dirent que la premier estoit a que les hommes n'avoient que leurs paroles; que sans cela rien ne pouvoitkb pourroit E estre asseuré, Bethleem et les Estats ayant juré solennellement confederation laquelle, à ce qu'ils disoient, avoit esté faite ou aukc du C F G H moins consentie par Mathias ils vouloient que ledit traicté feust aussy bien pour leurs confederés que pour eux.
Le second qu'ke C D E F G H Omis ils n'estoient pas si ignorantskd qu'ils scavoient tres bien a , que si le Boheme se voioit destitué de leurs assistances, il faudroit ou qu'il se perdist dans le desespoir d'appeller le Turckf qu'il se jettat dans le desespoir et eust recours au curé a ou qu'il subistkg souffrit G H toutes les lois que la maison d'Austriche voudroit leur prescrire qui seroit tomber dans le mal qu'ils ont kh tant C D E F G H ; si fort a apprehendé etki G H Omis tiercement que ce ne seroit pas donner la paix à la chrestienté si il restoit encorekj G Omis ce feu qui seroit capable d'embraser tout le reste; que pour cet effect Bethleem et les Estats deferants à Vostre Majesté tout ce qui estoit d'eux, ils consentoient de venir à un accord pourveu qu'il feust general et que vostre Majesté feust depositaire de la foy de l'une et l'autre partie. Ce fut à nous, Sire, à lekk de les D ; à les C E F G H a remercier des tesmoignages de respect qu'ils rendoient à Vostre Majesté et puis apres àkl de G H les obligezkm exhorter a par toutes sortes de raisons afin que, detaché de tous leurs confederez, leur exemple servist d'ouverture à conduire les autres à mesme effect mais en vain toutes nos paroleskn conduire à y porter les autres, mais toutes nos paroles furent inutiles a de façon que ceste conference finit à ce que si nous desirions en conferer de nouveau avec ledit Bethleem et en particulier, kp s' G il le desiroitkq descrit F ko que nous luy ferons plaisir, le desirant en son particulier a . L'heure futkr B C D E F G H Omis ; estant a prise au lendemain entre huit etks à E neuf.

[9.] Nous fusmes conduits et receus à ceste seconde audiance àkt en G la mesme forme queku qu'à B C D F a ; qu'en H la premiere, sauf qu'estants dans le cabinet, tous les seigneurs sortans, le chancelier seul demeura et est vraykv nous remarquasmes a que c'est le confident entier du prince, lequel faisant approcher des chaises, traictantz assis, il commenca à parler en hongrois audit chancelier avec un discours long mais bien sensé où premierement il tesmoigna l'honneur qu'il resentoit avoir receu de la part de Vostre Majesté laquelle il ne nommoit jamais qu'il ne mist la main au bonnet. Apres il vint sur les subjectz de ces mouvements kw et deduisit a les causes particulieres qui l'avoient porté à entreprendre ceste guerre: entre autres que l'empereur l'avoit voulu despouiller de la Transylvanie et mesme faire attenter sur sa personne, que toutesfois il n'avoit pas tenu à luy que ledit empereur ne fust demeuré roy treskx C E Omis absolu de la Hongrie, qu'il luy en avoit ouvert les moyens et mesme voulu servir, mais qu'au contraire de prendre lesky que bien loin de se servir des a formeskz choses G H ordinaires et suivre les constitutions du royaume, employant les seigneurs du pais aux charges plus honorables et à la defense des places, il avoit pris toute autre resolution de façon que s'estant attiré l'animositéla l'inimitié C D E F G H a de tous les Estats du royaumelb pais C D E F G H , voyants le mal qui pourroit arriver si quelqu'un n'en entreprenoit la conduite, y estant interessé comme naturel de la nation et puissant comme voisin, il avoit receu en sa personne ce que lesdits Estats eussent transferé ailleurs s'il ne l'eustlc avoit G H accepté, que toutesfois il a demeuré un an entier sans vouloir permettre que l'on l'esleustld l'eust F et qu'à present il en usele a usé a encore si moderement qu'il n'a pas desiré de passer outre.
Que d'entrer en traicté avec l'empereur, il avoit tousjours fait paroistre combien il l'honoroit mais qu'autant de fois que Sa Majesté Impériale luy a fait parler lf de la sorte G H d'accord; autant de fois il se tramoitlg trouvoit D G des entreprises contre sa personne, et contre leslh ses B C D E F G H a Estats; que cela l'avoit fait resoudre à prendre tout autre party plustost que celuy de l'li d' G H ; d'un a accord mais que voyant que Vostre Majesté s'en mesloit encores que delj B Omis divers endroits l'on l'eustlk avoit G H adverty que Vostre Majesté estoit partial pour l'empereur; que sur l'asseurance que avionsll avons B C D E F donnée dulm au G H contraire, il accordoit aux conseilzln desirs a de Vostre Majesté de laquelle il estoit tres humble serviteurlo B C D E F G H a Omis d'entrer audit traicté pourveu qu'il feust general, disant les mesmes raison cylp que B C D E F G H a dessus.
Le tout nous fut rapporté par ledit chancelier. Sur quoy le sieur de Preaux respondant en latin tant aux compliments qu'aux raisons quilq que E le pouvoient induire à lelr se B C D F H a detacher de la communauté, toutesfois il nous fut impossible de tirer autre resolution. Sur quoy nous separants, il nous pria à disner pour dimanche. Entre ces deux jours le Peschy et Turso nous visiterent tousjours et parlants des affaires nous ne cognusmes pasls B Omis pouvoir y rien advancer de plus sinon qu'ils tesmoignoient un grand desir de venir au traicté dans lequel ilz faisoient estat de faire veoir les justes causeslt la juste cause G H de leurs demandes et griefz etlu G Omis desquelz Vostre Majesté seroit le juge, laissant toutesfois la liberté à l'empereur d'y convoquer tous ceux quilv qu'il B C D E F G H a jugeroit à propos non comme entremetteurs mais bien comme partieslw parens B C D E F G H a .

[10.] Du depuis, Sire, il ne s'est passé que deux visites: la premiere fut lelx du G H disner que nous donna ledit Bethleem où la santé de Vostre Majesté fut le principally la principalle E metzlz mais H , le tout avec tel honneur etma G H Omis tant de tesmoignages mb et a de respect que parmy ledit prince et ceux de sa nation qui ymc G H Omis estoient assis, il n'y avoit rien que de tres civilmd qui ne fut civil et poly G H ; que de fort civil et poly a ; l'autre fut une conferance le matin du lundy où recapitulant tout ce qui c'estoit passé aux autres, toutes ses paroles tendirentme tendoient G H à obtenir la continuation de vos bonnes graces, et mesmes nous dist qu'encore que la distance des lieux semblastmf sembloit G a pouvoir mg l' G H a empescher de vous rendre ses services aussy souvent comme il lemh G Omis desiroit, toutesfois si Vostre Majesté en avoit besoin, il luy meneroit pour secoursmi meneroit toujours C D E G H a quantité d'mj de bons B C D E F G H a hommes et en tel nombre qu'ilz s'ouvriroient le chemin pour bien tost se rendre aupres de Vostre Majesté, cemk et C D E F qu'il nous prioit de luy faire entendre et au plustost de luy faire scavoir ml de C E ; en son particulier a la resolution de l'empereur, lequel il doutoitmm qu'il se persuadoit a ne vouloir pas venir à ce traicté parce qu'mn H Omis à ce qu'il disoit, cela feroit cognoistre combien l'ambition d'Espagne avoit porté les affaires jusques à ceste extremité. Le tout s'estant mo donc D E F G H a passé en ceste sorte, nous luy dismes adieu et partismes le lundy 26mp 28 G H e d'octobre pour arriver à Vienne le mardymq a Omis . Le mercredy nous demandasmes audiance à l'empereur auquel apres avoir dictmr rendu compte de a tout ce quims qu'il B regardoit la negociation et les points principaux qui pouvoient l'induire à recevoir le party. Toutesfois samt la G H resolution fut d'en conferer àmu avec G H son conseil vers lequel en la personne du sieur de Quemberg, nous avons esté par deux fois sans pouvoir apprendre la resolution, laquelle nous attendons il y a huit jours entiersmv E Omis .

Supliantz tresmx E Omis humblement Vostre Majesté de croire que nousmw E Omis n'obmettronsmy obmettons F G chose quelconque pour porter les affaires selon la juste et sainte intentionmz les justes et sainctes intentions B C D E F G H ; les bonnes et justes intentions a de Vostre Majesté à laquelle apres avoir reconfirmer [les] tres fideles et tres humbles asseurances de nos tres obeissants servicesna les asseurances de nos fidelles et tres obeissans services G H ; de nos obeissances et services a , nous addressonsnc adresserons C D G H nos voeux vers la bonté divine à ce qu'il luy plaise combler dene à F ses saintes gracesnd de saincte grace G H Vostre Majesté de laquelle nous sommes et serons à tout jamaisnb nous supplirons la divine bonté qu'il luy plaise combler de ses benedictions et de ses graces le regne de Vostre Majesté, de laquelle nous sommes et serons tousjours avec la soumission que nous devons a

Sire

nf vos a

Tres humbles, tres obeissants et tres fideles subjects et serviteurs

Charles de Valois

Bethune

Preaux


a satisfaire a. b  et G H. c  C D E F Omis. d apparence G H. e convier a. f ce qui reussit heureusement par la prudence et l'industrie du a. g se B C D E F G H a. h  B Omis. i en de mesmes temps H. j  sieur G. k  son G H. l les H. m et recevoir ses sentimens là dessus a. n estoint H. o sera H. p huictiesme B F a. q  G H a Omis. r  C D E F G H a Omis. s n'ennuyer B C D E F G H a. t  G Omis. u  G H Omis. v prix G. w la a. x priasmes G H. y avec G H. z plus de part au secret dudit seigneur empereur a. aa des G ; aux H ; les a. ab griefs a. ac principalement G. ad finalement E ; particulierement a. ae  et C D E F G H a. af ce qui luy apartient B C D E F G H a. ag recognoistre B C D E F G H a. ah  G Omis. ai avoyent G. aj  estant H. ak l'aider et servir a. al les choses a. am  et C D E F G H a. an pussent estre appliquez a. ao  trop tard et G. ap  sur le poinct et a. aq  B C D E F a Omis. ar  B D E F G H a Omis. as desquelles F. at du G H. au  et B. av  E F G H a Omis. aw qu'une tres asseurée perdition G H. ax ce C D E. ay que Bethlem fust son serviteur et qu'il n'eust fait ce qu'il avoit peu pour l'attacher à ses interests a. az que les siens G H. ba il avoit fait faire des ouvertures audit Bethlem par a. bb  a Omis. bc en B D E F G H. bd laissoit C F G a. be possession et G H. bf  de tout ce qui est G H. bg  tout D. bh  G Omis. bi de C F a. bj  la G H. bk  C D E F G H a Omis. bl  G H Omis. bm quelque B C F H a. bn elle a. bo tout à faict G H ; entierement a. bp sentiment G. bq  et H. br tesmoigner de gratitude et a. bs  et salutaires a. bt moyenner a. bu se F. bv que cela ne nous pouvoit pas obliger de a. bw eust le temps de a. bx poussant G H. by  G Omis ; et H. bz le a. ca Sa Majesté Imperiale G H. cb de ne pas rechercher a. cc  C D E F G H Omis. cd ledit Bethleem B C D E F G H a. ce sur cela veoir ce que ledit Bethleem adviseroit B. cf presenter la maniere dont ledit Bethlem les recevroit a. cg justice a. ch qu'elles luy sembleroient B ; qu'il luy sembleroit C D E F G a. ci  G H Omis. cj des gens à luy a. ck blessure à B C D E F G H ; nuire à a. cl cette maniere d'agit a. cm et G H. cn pourrons G. co servirons H. cp autant qu'il nous seroit possible a. cq possible C D E F G H. cr la nouvelle B C D E F G H ; la responce a. cs  G H Omis. ct s'astreindre ny a. cu  C E F G a Omis. cv dans ses asseurances a. cw agir plus franchement qu'il n'avoit de coustume a. cx à ce qui seroit de la justice et de la raison, Sa Majesté Imperiale l'escouteroit en ce cas, pourveu neantmoins qu'il traitast a. cy  C D E F G H Omis. cz s'ils convenoient a. da  sa F. db  d' H. dc s'asseurant G. dd VIe F. de 29 a. df nous envoyasmes G H. dg esloigné a. dh du H. di  fut G a. dj devant C D E H a. dk fut sur le poinct a. dl à G H. dm  sur B. dn par un G H. do  que E F a. dp comme G H ; de la maniere qu' a. dq sa cavalerie entiere H. dr que les chemins que ses ennemis tenoient fussent H. ds esté a. dt recueillis C D E F G H a. du recevroient F. dv le chemin C D E F G H a. dw  G Omis. dx d'assister B C D E F G H ; de nous escorter a. dy ce G. dz  F Omis. ea l'une B. eb Pischy G H. ec vieux B C D F a. ed  G a Omis. ee de G. ef  avec tant d'éclat et de magnificence a. eg qu'ilz apellent C D E F G H a. eh l'ambassadeur G H. ei auquel B C D F G H. ej  G H Omis. ek du F. el respect a. em  H Omis. en du carrosse G. eo  B C D E F G H a Omis. ep  allumez H. eq devant le palatin et garde dudit prince H. er  composée D E F G H a. es  E H Omis. et vestus tous G H. eu  nous donner le bonjour et a. ev  pour B C D E F H a. ew comme nous estions arrivez fort tard a. ex  et G. ey que G H. ez  B C D E F G H a Omis. fa  faire G. fb  H Omis. fc ils rendoient marques de leur respect par leurs courtoisies et leurs civilitez a. fd lundy B D F G H a. fe huict G H. ff envoya B. fg de ce que a. fh si bien qu' a. fi de ses soins a. fj est G H. fk  G H Omis. fl de ce G H. fm besoin d' a. fn bien G. fo  G H Omis. fp  C F G Omis. fq  H Omis. fr la C F G a. fs ou C D E F G H a. ft ou E F a. fu  son C D E F G H a. fv pour a. fw  C D E F G H a Omis. fx jugeons H. fy jugeons F G H. fz la G H. ga  G a Omis. gb homme d'esprit G H. gc qu'il en recevoit et qu'ils ne pouvoient jamais reconnoistre qu'en demeurant dans une ferme resolution d'estre tousjours son a. gd lequel il ne G H. ge nous envoya G H. gf  nous G. gg desduict G H. gh qu'il C D E F G H. gi  a C D E F G H. gj  C F G a Omis. gk reconnoistre G H ; apprendre a. gl  G Omis. gm  B Omis. gn elle y apportast ce qu'elle jugeroit a. go  vous D. gp jugerez E. gq  G Omis. gr en H. gs donner grand poids a. gt s'estendoient F G H. gu et D E F G H a. gv  B Omis. gw  que C D G H a. gx advancer G H ; favoriser a. gy  nous C F a. gz desduisimes G H. ha le G H. hb sur G H. hc  G H Omis. hd pour E. he  C D E F G H a Omis. hf  G Omis. hg dont ils estoient menacez a. hh toute la chrestienté y seroit enveloppée a. hi  envers l'empereur B C D E F G H a. hj  barbare a. hk  B C D E F G H Omis. hl de H. hm la minorité B. hn en E F. ho  C D E F G H a Omis. hp pas G H a. hq de fait B. hr  G H Omis. hs  de la sorte G. ht vray G H. hu dépouillé et assassiné pr les intrigues et pratiques de l'Espagne a. hv  D Omis. hw menées E F G H ; arrivées a. hx apres ses C D E F ; et les G ; et apres ses H ; et a. hy  F Omis. hz le pretexte et l'apparence a. ia aimoient C D E F G H a. ib representasmes G H. ic au hasard a. id sentoit G H. ie estremement blessée a. if  catholique a. ig  de leur paix a. ih contribueroient sans doute de toute leur force pour en empescher l'effet et venans à fondre sur leurs estats fortement, la ruine et la desolation au mesme lieu qui en avoit esté la cause et l'origine a. ii son G. ij leurs estats C D E F G H. ik devroit E. il oster la pensée a. im Vostre C G. in son G H a. io par l'entremise de Vostre Majesté B C D E F G H a. ip le roi C D E F G H a. iq meslé a. ir et D E F G H. is  C D E F G H a Omis. it obligeant l'un et l'autre des parties à y demeurer constamment attachés a. iu dissolution B C D E F G H. iv  le duc G. iw  et mediateur a. ix elle asseuroit la foy et la religion par son authorité, en accommodant les differends des uns et des autres a. iy  E Omis. iz  E Omis. ja pour visiter C D E. jb on nous viendroit G H. jc  assignée a. jd  G H Omis. je il continua dans les mesmes expressions, en témoignant tousjours la profonde veneration qu'il avoit pour elle a. jf tant G H. jg requeroit B C E F G H. jh l'esprit G H. ji à ses advis a. jj sur C D E F G H a. jk foy B C D E F G H a. jl prendre aucune asseurance a. jm garand a. jn de D F G H ; là de C E. jo auroient G H. jp un traitté general a. jq  C D E F G H Omis. jr ses C E F G a. js tresve C D E F G H a. jt princes G ; pais, corrigé en princes H. ju de G. jv attacquer C D E F G H a. jw  a Omis. jx ny de sa parole emportée a. jy qu'il C D E F G H. jz  C D E F G H a Omis. ka et en faisant grande ostentation de la foy promise, ils nous dirent que la premier estoit a. kb pourroit E. kc du C F G H. kd qu'ils scavoient tres bien a. ke  C D E F G H Omis. kf qu'il se jettat dans le desespoir et eust recours au curé a. kg souffrit G H. kh  tant C D E F G H ; si fort a. ki  G H Omis. kj  G Omis. kk de les D ; à les C E F G H a. kl de G H. km exhorter a. kn conduire à y porter les autres, mais toutes nos paroles furent inutiles a. ko que nous luy ferons plaisir, le desirant en son particulier a. kp  s' G. kq descrit F. kr  B C D E F G H Omis ; estant a. ks à E. kt en G. ku qu'à B C D F a ; qu'en H. kv nous remarquasmes a. kw  et deduisit a. kx  C E Omis. ky que bien loin de se servir des a. kz choses G H. la l'inimitié C D E F G H a. lb pais C D E F G H. lc avoit G H. ld l'eust F. le a usé a. lf  de la sorte G H. lg trouvoit D G. lh ses B C D E F G H a. li d' G H ; d'un a. lj  B Omis. lk avoit G H. ll avons B C D E F. lm au G H. ln desirs a. lo  B C D E F G H a Omis. lp que B C D E F G H a. lq que E. lr se B C D F H a. ls  B Omis. lt la juste cause G H. lu  G Omis. lv qu'il B C D E F G H a. lw parens B C D E F G H a. lx du G H. ly la principalle E. lz mais H. ma  G H Omis. mb  et a. mc  G H Omis. md qui ne fut civil et poly G H ; que de fort civil et poly a. me tendoient G H. mf sembloit G a. mg l' G H a. mh  G Omis. mi meneroit toujours C D E G H a. mj de bons B C D E F G H a. mk et C D E F. ml  de C E ; en son particulier a. mm qu'il se persuadoit a. mn  H Omis. mo donc D E F G H a. mp 28 G H. mq  a Omis. mr rendu compte de a. ms qu'il B. mt la G H. mu avec G H. mv  E Omis. mw  E Omis. mx  E Omis. my obmettons F G. mz les justes et sainctes intentions B C D E F G H ; les bonnes et justes intentions a. na les asseurances de nos fidelles et tres obeissans services G H ; de nos obeissances et services a. nb nous supplirons la divine bonté qu'il luy plaise combler de ses benedictions et de ses graces le regne de Vostre Majesté, de laquelle nous sommes et serons tousjours avec la soumission que nous devons a. nc adresserons C D G H. nd de saincte grace G H. ne à F. nf  vos a.

1 Amuser: fair perdre inutilement du temps à quelqu'un.
2 Fourrier: sous-officier de cavalerie chargé spécialement des écuries.
3 Il s'agit de Georges Thuzo, palatin de Hongrie jusqu'à sa mort en 1616.
4 Personnage non identifié.
5 Magnat: titre de noblesse donné aux membres de la haute noblesse hongroise. Ce sont de grands propriétaires terriens avec une influence considérable sur les affaires du pays. Ce titre désigne depuis 1397 les descendants des barons du royaume.
6 Louis XIII a épousé en 1615 Anne d'Autriche, fille de Philippe III d'Espagne.
7 Profitant de l'incapacité politique de Rodolphe II, son frère Matthias le force à abandonner l'Autriche, la Hongrie et la Moravie puis la Bohême en 1611. L'année suivante il lui succède comme empereur.
8 Les troubles à Juliers et Wesel, liés à la question de la succession des duchés de Clèves et Juliers prennent fin avec le traité de Xanten en novembre 1614. Cette paix est conclue grâce à l'intervention de l'Espagne et de la Bavière d'une part, de la France et de l'Angleterre de l'autre.
9 Fidejussor: terme latin désignant le fidéjusseur, à savoir celui qui se porte caution.
10 Tenue: assemblée qui se tient durant un certain temps.