Des trois ambassadeurs à Puisieux
. — Vienne
1. Envoi de la résolution impériale sur les propositions et discours rapportés de Presbourg. 2. Réponse contradiction avec les assurances précédentes de l'empereur de vouloir traiter, influence de l'ambassadeur d'Espagne dans cette décision. 3. Retour de Sigongné de Bohême et communication par Woton des dépêches reçus de Bohême, audience de ce dernier avec l'empereur. 4. Annonce d'une victoire impériale à Prague, décision de l'empereur d'entrer en négociation avec Bethlen et envoi de Préaux en Hongrie. 5. Démenti par Wotton de la promesse espagnole à l'Angleterre de ne pas faire entrer Spinola dans le Palatinat.
Original
- l-43-A . BnF, fr. 15930: fol. 465-468.
Copies XVIIesiècle
- l-43-B . BnF, fr. 3972: fol. 198r-200v.
- l-43-C . BnF, NAF 7064: fol. 281v-286r.
- l-43-D . BnF, Dupuy 205: fol.152v-154v.
- l-43-E . BnF, fr. 23560: fol. 245v-249v.
- l-43-F . BnF, fr. 23562: p. 661-669.
- l-43-G . BnF, fr. 7098: fol. 110r-117r.
- l-43-H . BnF, fr. 23559: fol. 122v-127r.
Edition
- l-43-a . Ambassade extraordinaire de messieurs le duc d'Angoulesme, comte de Béthune et de Preaux Chasteauneuf: envoyez par le roy Louis XIII vers l'empereur Ferdinand II et les princes et potentats d'Allemagne, en l'année M.DC.XX, Henri de Béthune [éditeur] [Paris: F.Preuveray], 1667: p. 337-341.
Monsieur
[1.] Par nos depesches precedentes des 4 et XIme de ce mois, vous aurez sceu nostre voyage de Hongrie, nostre reception, ce qui ya B E G l-43-Hongrie, a Omis a esté negotié, nostre retour en ce lieu, la relation qu'en avons faiteb le compte que nous en avons rendu a à l'empereur. Et comme sur la proposition que luy avionsc qu'en avons G faite en suite des discours tenusd conferences que nous avons eues a avec le prince de Transylvanie, nous estions tousjours ene dans G a l'attentef l'esperance a d'une response resolue et cathegoriqueg precise et positive a de laquelle l'empereur vouloith nous avoit tesmoigné vouloir a deliberer avec ses conseillersi en ses conseils H ; avec ses conseils a secrets avant que de nous en resoudrej nous rendre sa derniere resolution a , cela a duré trois septmaines, quoy que nous k n' B F a aions perdu un seul jour sans presser ladite response, aiant mesme esté trois fois chez le sieurl prince G H de Quemberg lequel estant dansm dedans G le lit detenu de la goute ne laissoit pas n toutesfois G de negocier. Mais toutes nos peines ont esté vaines jusques à hier o au soir a que nous eusmes une response tellep H a Omis que nous vous envoyons avec copie des premieres que nous avons contestées et de la premiereq B D F G H a Omis proposition de Bethleem.
[2.] Par ces procedezr procedures B C D E F G H a vous jugerez facilements G Omis que l'empereur n'a pas son liberal arbitret n'est pas maistre de ses sentimens a et de fait nous scavons tres assurement qu'apres que le comte de Solme, et Trosmestor nous eurent veus ausquelz aiant declaré que nous trouvions grandement estrangeu estions extremement surpris a que maintenant l'empereur changeast d'opinon veu qu'avant nostre arrivée, il scavoitv F Omis assez que nous venions de la part du roy vers tous les princes d'Allemagne et particulierement vers ledit empereur pour les induire tous à un accord; que du depuis ayants desiré suivant nostre charge visiter les electeurs eclesiasticques et autres qui pouvoientw pourroient H avoir part au bien oux et au G H ; ou au a mal general de l'Empire; que lesdits princes nous ont fait cognoistre que ley G Omis tout dependoitz depend F G de l'empereur, et qu'ils nous conseilloient pour gangner temps de nous y acheminer au plustost, ce queaa qui G nous aiant esté confirmé par ledit empereur en une lettre que le sieur de Baugy nous avoit escrite par son commandement lorsque nous estions à Ulme1; que du depuis apres nostre premiere audience Sa Majesté Imperiale nous avoit conviez d'envoyer en Hongrie pour veoir si Bethleem et les Estats vouloientab voudroient B E F G H a entendre àac escouter les propositions d' a un accord; que mesme avec son sceu et enad à F G H mesme temps ae avoient C ; avions D E F H a ; avons G fait passer le sieur de Sainte-Catherine vers le prince d'Anhalt et depuis sur la proposition de l'ambassadeur d'Angleterre trouvé bon que l'on envoyast jusques vers l'electeur palatin; que maintenant apres toutes ces asseurancesaf toute asseurance F de vouloir traicter, il n'estoit plus question d'en ag vouloir G H demander l'ah G Omis advis puisque l'aiant concedéaj accordé G H à nos entremises, il estoit à presuposer que cela n'avoit pas esté sans l'avoir auparavant fait scavoir à ceux desquelzak ausquels H il veut maintenant en demander l'advisai a Omis ; queal E F G H Omis nous ne pouvions leur celer que si Sa Majesté se fermoit àam se servoit d' a une response si ambigue et nous aiants à en rendre compte au roy, elle seroit trouvée non seulement dissemblable à ce que ci devant nous aurions escritan aurions escrit G H ; luy aurions tesmoigné a de la volonté de l'empereur mais tres perilleuseao prejudiciable a pour l'empereur puiqu'aux yoeux de touteap F Omis la chrestienté il sembleroitaq sembloit G refuser de donner la paix; ar et G qu'il ne falloit point douter, outre ce que dessusas outre ce qui avoit esté allegué cy-dessus a , que Bethleem et ses confederez n'en fissent des manifestes et n'en prissent de tres grands advantages. Mais quoy que nos raisons fussent tres fortes et que ledit comte etat de G H a Transmestor les recognussent tellesau assez a , toutesfois ne pouvants rien resoudreav resulter G H sans le congé de l'ambassadeur d'Espagne, ils se separerent de nous pour y alleraw en aller prendre les advis a comme nous ax l' B C D E F avons sceu. Et sur la lectureay lettre H de la proposition, faisant leuraz ledit E F G H a ambassadeur reflection, il a usé de ces termes (esto quiero, esto no quiero2).
[3.] Durant toutes cesba les H longueurs, le gentilhomme que nous avions depeschébb envoyé C D E a en Boheme nommé Sigongné
estbc C D E F Omis revenu luy seul, tous ceux qui estoient allez avec luy estants
morts et mesme le secretaire de l'ambassadeur d'Angleterre et un gentilhomme des siensbd un de ses gentilhommes a comme aussy le filz du sieur Fougen 3. Par son
retour nous n'eussions bf pas
G appris que fort peube il ne nous apprist pas beaucoup a de chose par ce que toutes ses depesches s'addressoient à l'ambassadeur d'Angleterre lequel
aussy nous manda bg de G vouloir communicquer avec nous et faire veoir avec sincerité tout
ce qu'il avoit receu tant de la part des ambassadeurs du roy son
maistre comme du resident qui est aupres du Palatin. L'heure prise, il deploya ses
pacquetz qui concistoient en un memoire en françoisbh G H Omis non signé venant de la part de l'agent duquel vous envoyantbi nous vous envoyons G ; envoyons H copie, vous jugerez mieux que nous comme
l'electeur palatinbk le palatin B C D E F G H
avec un peu de presomption se laisse aller à sa ruinebj le palatin par sa presomption mal fondée se perd
et ruine sans ressource a . Du reste il n'y avoit que deux lettres desdits ambassadeurs
lesquelles ne parloient en rien des affaires dubl de ce qui regarde ledit a traicté ni de l'entremise de leur maistrebm leurs maistres G H . De quoy desirantsbn voulans G H scavoir la cause, ledit
Woton
bo ambassadeur Woton G ; ambassadeur H nous dist que l'electeur bp palatin
G H et plus sa femmebq et plus encore sa femme que luy a avoient tres mal receu cest ambassade par ce que la charge
desdits ambassadeurs estant tres expresse de ne leur br pas
G a donner dubs de D E titre de bt Sa
G H Majesté, ils s'bu G Omis estoient indignés grandementbv G H Omis de façon que lesdits ambassadeurs s'estoient retirez à Neuremberg. De
dire qu'il soit vray nous n'en respondons pas.
Mais apres avoir agité entre nous les poincts de ce
mémoire, et voiant que le dernier article concluoit à une paix
universelle, nous cognusmes que ledit Woton demenderoit une audience pour, rapportant à l'empereur l'offre du palatin, veoir si Sa Majesté Imperiale se
resoudroit à quelque chose de plus concluant que ce qui nous avoit esté
dict. Mais à l'acoustuméebw à la coutume F G H ; à son ordinaire a l'empereur demanda auditbx au sieur G
Woton
sesby les G H propositions par escrit, sur quoy il prendroit conseil pour luy
respondre. Incontinent apres ledit Woton
alla voir l'ambassadeur d'Espagne lequel dict
franchement que l'affaire
deppendoit de luy avec plusieurs discours que ledit Woton nous bz en G a raportez semblables à ce que nous en avons tousjours
estimé.
[4.] Mais, Monsieur, maintenant s'cb B Omis il est vray les nouvelles qui viennent d'arriver, quoy
qu'incertaines toutefois vraiessemblablesca si les nouvelles qui viennent d'arriver quoy
qu'incertaines, toutesfois assez apparentes sont
veritables a , les affaires auront bien pris une autre face car il se dit icy
et y a lettres de particulierscc des particuliers D E a ; particulieres G H
commecd que G a l'armée des Bohemesce de Boheme B D E G H a esté toute defaite; que le chasteau de Prague et le petit
costé de la ville ont esté pris par force et que le reste s'est rendu
par composition au duc de Bavieres; que l'electeur et la Palatine
se sont retirés à un chasteau nommé Brandais où ils sont assiegez; que le
jeune prince d'Anhalt est mort sur la
place et plusieurs autres; que le comte de Buquoy
ycf G Omis a esté blessé et quelques collonels morts. Et par ce qu'il n'y a point de feu sans fuméecg Et comme ce bruit s'est repandu de tant de costez
et avec toutes ces circonstances a , nous croions bien qu'il y a eu combat et que les Imperiaux ont
eu du meilleur, sachant auparavant ch que H comme nous vous avons avons mandé l'avantage qu'avoit le
comte de Buquoy aupres de
Raconis où l'on dict que c'est fait le combat. Cela
nous a obligez à veoir encore l'empereur, auquel apres avoir tesmoigné que le roy seroit tousjours tres aise de son contentementci le roy recevroit tousjours beaucoup de
satisfaction de la sienne, ce que nous avons creu estre obligez
de faire, tenant comme il fait a car il tient ces nouvelles pourcj G a Omis tres asseurés, nous n'avons pasck G H Omis laissé de luy representer comme c'estoit maintenant qu'il se
devoit porter à des conditions raisonnables de traictécl conditions de raisonnable traicté B C D E F G H ; conditions d'un traité raisonnable a et que si Dieu l'avoit voulu advantager decm luy avoit voulu donner a ceste victoire comme prince tres juste en luy en rendant graces, il nous sembloit à propos que la response que nousco G Omis devions faire à Bethleem
Gabor devoit estre plus coulante cp et G H cn il devoit comme prince tres chrestient et tres
zelé pour le bien de la foy relascher à cette consideration de
ses propres interests et nous donner mesme une responce pour
Bethleem plus douce et plus satisfaisante a attendu que le desespoir pourroit le faire jecter entre les mains
du Turc qui
seroit un sicq C D E Omis puissant ennemy de la chrestienté et particulierementcr pareillement B C D E F G H ; aussi bien que a de tous sescs les G estats; que ce seroit tomber de la poile dans le feuct d'un mal dans un autre plus grand et plus
considerable a si par sa prudence il n'evitoit le mal qui luy en pouvoit arrivercu il ne le prevoyoit et n'evitoit l'orage dont il
estoit menacé a .
Il tesmoigna prendre le tout en bonne part en nous disant
que pour ce qui regardoitcv regarderoit G
Bethleem Gabor, il demeuroit comme
il nous avoit tousjours dit ferme et resolucw asseuré, dans le mesme sentiment a de traicter avec luy et les Estatz de Hongrie
et cecx pourveu que ce fust a separement de ses confederez; mais que si ledit Bethleem ne pouvoit se separer qu'à la
verité, il cy s'
B D E F G H estoit obligé et mesme par escrit de n'entrer en aucune ouverture de traictécz en traitté et de n'en pas mesme escouter
d'ouvertures a qu'au prealable il n'en eust adverti ses parens, confederez et
amis; mais qu'il envoiroit pour cet effect courriers de toutes parts et
que leda F Omis temps des quarante jours qu'il demandoit àdb en H ce dessein commenceroient des le 16e du presentdc de ce mois B C D E F G H a ; que nous ne devions point douter que ce ne feust son intention dd et son dessein a
de venir aux conditionsde d'escouter les propositions a d'une bonne df et solide
a paix de laquelle il ne s'esloigneroit jamais dg par l'interest qu'il prenoit au
bien public et en particulier à celuy de l'empire
a . Nous achevasmes l'audience en luy donnant part des progres du
roy et comme Sa Majesté avoit fait office à la Porte4 pour ce qu'ildh qui D E F G H le regardoit. Il usa sur celadi là dessus C D E F G H a
de dignes complimentsdj des expressions les plus obligeantes qu'il peut
pour en tesmoigner la reconnaissance et son ressentiment à
l'esgard de Sa Majesté a et parce quedk comme a nous jugeons bien que le fortdl l'effort H des affaires depend dudm regarde le a
prince de Transylvanie, soitdn F Omis que le palatin demeure en
puissance, soit que la nouvelle de sa defaite soit vraye, nous nousdo B D E F G H Omis sommes resolus que monsieur de Preaux retournera vers ledit prince de Transylvanie tant pour
l'induire s'il se peut à traicter seul qu'en tout cas à lier le traicté
dans les quarante jours soubz toutesfois les conditions aposées par
l'empereur, n'idp ne B C D E F G H a voulant avec qui que ce soit manquer de parole. Nous croions le
voyage de 8 ou 10 jours apres lequel vous aurez advis aussy tostdq de toutes choses a . Vous supliant de nous continuer vos bienveillances accoustuméesdr vostre
bienveillance accoustumée B D E F G H et croire aussy que nous sommes ds avec tous les sentimens d'estime
que vous devez attendre a
[5.] Nous oublions à vous dire commedt que G a l'ambassadeur d'Angleterre nous demanda audience laquelle il commença en nous disant que jusques icy il avoit creu et dit par tout que le roy son maistre avoit eu paroles pardu de a l'ambassadeur dv du roy G H d'Espagne qui est aupres de luy que le marquis de Spinola ny autres troupes n'entreroient point dans le Palatinat; que sur ce bruit qui avoit couru non seulement icy mais partout dw que B D E F G a ledit ambassadeur d'Espagne en avoit faict plainte au roy son maistre et desirédx tiré a une explication et declaration sur ce subject, laquelle il avoit obtenue non seulement de parolles mais par escrit de la main du conte de Bouquinquan et signé du roy son maistre. De quoy il nous vouloit bien advertir pour se dedire de ce qu'il nous avoit asseuré. Cela doit, ce me semble, confirmer l'opinion que jusques icy l'on a eue que cedy le B E F G H prince n'a pas la minedz le moyen F G ; ny les forces ny le dessein a de donnerea porter B E F ; apporter G H grand secours aux affaires de son beau filz
Monsieur
Vos bien humbles eb et affectionnez G serviteurs