Des trois ambassadeurs à Puisieux
. — Vienne
1. Levée du siège fait devant le château d'Esterhazy grâce à Dampierre et retraite militaire de Bethlen. 2. Audience de l'empereur et réponse des ambassadeurs. 3. Envoi d'un courrier vers le roi pour lui rendre compte de tout le plus rapidement possible.
Original
- l-35-A . BnF, fr. 15930: fol. 397-400.
- l-35-AA . BnF, fr. 15930: fol. 391-394. Ce duplicata est daté également du 7 octobre, mais a été reçu après. De plus les passages chiffrés n'ont pas été déchiffrés.
Copies XVIIesiècle
- l-35-B . BnF, fr. 3972: fol. 163v-166v.
- l-35-C . BnF, NAF 7064: fol. 226r-230r.
- l-35-D . BnF, Dupuy 205: fol. 126r-128r.
- l-35-E . BnF, fr. 23560: fol. 201v-205r.
- l-35-F . BnF, fr. 23562: p. 550-557.
- l-35-G . BnF, fr. 7098: fol. 27r-33v.
- l-35-H . BnF, fr. 23559: fol. 76r-80v.
Edition
- l-35-a . Ambassade extraordinaire de messieurs le duc d'Angoulesme, comte de Béthune et de Preaux Chasteauneuf: envoyez par le roy Louis XIII vers l'empereur Ferdinand II et les princes et potentats d'Allemagne, en l'année M.DC.XX, Henri de Béthune [éditeur] [Paris: F.Preuveray], 1667: p. 286-289.
Monsieur
[1.] Encores que nous ayons apris que le derniera la derniere AA ordinaire ait esté arrestée à Franquendalt et que les armées de Spinola et des princes unis logées sur le chemin puissent donner empeschement
à ce que les depesches soient portées par les voyes accoustumées,
toutesfois nous nous sommes resoluz de mettre celle cy au hazard pour
vous advertyr comme b vous devez estre que
G H le comte de
Dampierre ayant eu advis quec qu'une a partie des troupes de Bethleem jusques au nombre de quatre mil
chevaux et huict centz ayducs1 avoient assiegé un chasteau appartenant au
sieur de
Strasi
grand seigneur du pais et tres fidele à l’empereur.
Ledict dee C D Omis Strasid E Omis estant dedans et prest à se perdref a Omis s'il n'estoit secouru, ledit Dampierre se resolut de marcherg d'aller G H droict audit chasteau avec mil chevaux et quatre cens
mousqueteres et ceh de faire en sorte que a par lieux advantageus et tellement couvertsi ouvers H soit par les montagnes soit par les bois qu’il peut arriver à la
veue dudict chasteau sans que sesj les G H ennemis en eussent advisk s'en aperceussent a . Mais au contraire rencontrant de leursl des G H trouppes logées en deux villages qu'ilz quitterent m
en
C D E F G H a
yn et B mettants le feu, o et
G H arrivant à un petit bois à demye lieue dudit chasteau, ledit
Dampierre vit toutes leurs
troupes en bataille : assavoirp et qui estoient composées a sept esquadrons de cavalerie et leur infanterie logée à la faveur
d’un petit fossé, de façon que d’une surprise qu'il voulut faire, il fut obligé deq d'en G H venir aux mains comme en combat assigné ce qui luy succeda sy
heureusement qu'ayant mis avec jugement toutes sesr les F troupes en bon ordre, se servant de l’advantage du bois et d'uns du C D E F G H a fossé qui estoit à la teste, temporisantt en attendant a un peu pour laisser venir sesu les B C D E F G H a ennemis à portée de son infanterye, leur aisle droitte venant v
à
C D E -l-35-F G H a fondre sur luy, ilz furent chargez par le regiment de cavalerie de
Don Piedro
Altobrandin de façon que mis en fuitte, ils se
renverserent sur le reste de leur cavalerie dans laquelle fondirent enw à G H mesme temps cinq cens cosaques qui acheverent de les rompre.
Lorsx Lorsqu'à mesme temps G H ledit comte de Dampierre
marchey marchoit G H ; marcha a au trotz tour G H pour soustenir les siens qui poursuivoient la victoire, le tout avec un tres parfait jugement et courage resoluaa avec tout le jugement et le courage
possible a . Ceste desfaite a esté telleab si belle G H
qu'il y aac qu'il y en a eu C D ; qu'il y a eu a quatorze enseignes ou cornettes de prises, dix sept cens et plus
de tuez sur la place et le chasteau secouru. Cela obligea ledit
Bethleem qui avoit assiegé
Ambourg avec huit
mil hommes de se retirer et prendre le chemin d'Edembourg pour
rallier ce qui estoit demeuré dudit combat. Il est tres vray que si
ledit Dampierre eust eu lesad ses C D a deus regimentz que le
comte de
Bucquoy par jalousie n'a voulu laisser venir de l'armée, quoy que
l'empereur luy enae AA Omis aye escript, ledit
Bethleem n'eust osé
entreprendre de af s'approcher
B C D E F G H a sy pres car quoy qu'il aye nombre d'hommes, toutesfois c'est siah G H Omis peu de choseag ils sont si peu aguerris a que mil chevaux françois ai en
H peuvent aj en
B C D E F G H a attendre six mille.
[2.] Nous vous avons desja mandé que le sieur de Croisilles
alloit vers ledit Bethleem. ak mais G H a Ce combat avoital a G ;
avoit, corrigé en a
H fait differer son partement jusques à ce que eussions seureté
pour ledit envoy, ce qu’avons euam appris a par un trompette dudit Bethleem et unan H Omis saufconduit duquel nous vous envoyons la copie2 afin que voyant
son stile, vous jugiés de ses pretentions. L’empereur, contre sa coustume et les formes
ordinaires d’icy, ainsy que nous apprenons par monsieur de Baugy, nous a envoyé
querir à l’audiance où il nous a representé trois choses: la premiere
qu'il s'estonnoit bien fort
que le roy
de la Grande Bretagne permist à ses trouppes de venir au
secours de l'electeur palatin puisque par son
ambassadeur monsieur Woton qui est icy, ilao H Omis luy avoit fait dire qu’en tout et partout directement ou
indirectement, il demeureroit neutre sans assister l'electeur
palatinap ledit palatin B C D E F G H a ny de deniers ny d'hommes, ce qu'il nous prioit de faire scavoir audict ambassadeur et mesmes en
forme de plainte de sa
part; le second que sachant combien le roy avoit et d'autorité et de creditaq du credit et de l'auctorité H sur les estatz des Pais Basas B C D E F G H Omis ar estats unis a , il nous prioit de luy faire at scavoir et
G H entendre qu’un des plus signalez offices qu'il
pouvoit attendreau pourroit
attendre B C D E F a ; attendoit G H de son amitié et bonne volontéav C D E F G H a Omis , c'aw H Omis estoit d'escrire aux
Hollandois
comme il desiroitax G H Omis
qu'ilz n'envoyassent aucunes trouppes pour le secours
dudict electeuray B C D E F G H a Omis palatin et mesmes uza de ce mot qu'il prioit
le roy d'user de commination3; le troisiesme que aiant apris tant de Flandres
commeaz que G H d’Italie que les affaires de Sa Majesté prosperoient de
jour en jour et que la paix estoit tres asseurée dans son royaume, nous cottantba contant G H ; disant a que tout les princes et grands seigneurs qui s'estoient separez
de labb sa G cour maintenant y estoient retournez, il nous prioit de faire entendre à Sa Majesté comme il la requeroit dubc conjuroit de luy envoyer le a secours qui luy avoit
esté promis en termes si
presix, qu'il s'asseuroit qu'il luy bd en
E seroit tenu. Sur quoy le duc d’Angoulesme
respondant il luy dit que pour ce
qui regardoit l'Angleterre, nous ne pouvions luy
faire officebe rendre aucun office a
si ce n'est d'bf G H Omis en advertir ledict ambassadeur
comme en discours familiersbg en maniere de conversation a , nostre credit ne
s'estendant pas avec luy
jusques là quebh G H Omis de
luybi G H Omis
pouvoir faire fairebj obtenir a ce que l'empereur
desireroitbk Sa Majesté Imperiale desiroit B C D E F G H a sur ce subject. Et de fait dès l'apresdisnée nous vismes ledict Woton, lequel avec un discours un peu embrouillé, nous
tesmoigna qu'il avoit deja
sceubl scavoir G quelque chose de l'advis que nous luy donnions et en nous
remerciant de la franchise que nous continuions àbm d' G H ; d'en a user avec luy, dist qu'il
s'estonnoit que l'empereur
ne luy eust par sa
propre bouche ou par l'envoy de ses ministres fait scavoir la cause de ceste
plainte sur quoy il avoitbn a C D
de quoy luy respondre ce que desirants d'bo G Omis apprendre en fin il se laschabp il s'eschappa de dire G ; il se laissa eschapper de dire H ; il relascha à nous dire a
que le roy son maistre et l'ambassadeur
d'Espagne qui est aupres de luy estoient demeurez d'accord sur ce subject et qu'ilbq C D Omis persistoit à protester que le roy son maistre jusques
au jour qu'il estoit party d'aupres de luy n'avoit
faict aucune actionbr occasion H qui ne fust merement neutralle. Ce sont ses mots.
Pour le second qui regarde les forces desbs H Omis Hollandois, il luy feut representé que desjabt G H Omis nous avions apris que le
roy
avoit fait cet officebu luy avoit venu cet office a ; avoit fait ses offices G H
puisbv G H Omis qu'il leur avoit faict scavoir comme il ne vouloit pas que pas unbw qu'aucun G
François fust envoyé au secours dudict electeurbx B C D E F G H a Omis palatin, l'ayant mesmes deffendu aux colonelz et cappitaines, chose
qui tesmoignoit une grande
affection que le roy portoit au bien de ses affaires et plus
partiale qu'autrement puis que maintenant les regimens desby G H Omis François n'estant payez des deniers du roy, ilsbz F a Omis
sontca estoit a obligez de suivre leurs enseignes et servir où le serment les
oblige. Qu’en cela donc nous le supliionscb suplions C D E F G H a de considerer avec quelle
affection, le roy embrassoit tout ce qui regardoit le bien de
ses affaires.
Pour le troisiesme que nous ne manquerionscc manquerons F pas de faire scavoir au roy ce qu'il desiroit mais que il y avoit forces choses
qui contrarioient à
l'effect present de sa demande: la premiere que quoy que la paix fust tres asseurée et les mouvements du
tout esteincts par la presence de ceux qui rendoientcd rendroient a leur obeissance estants tous auprez du roy, que toutesfois Sa
Majesté ne pouvoit desarmer qu'au prealable il n'eust veu l'affaire de
Bearn4
accomodée où non seullement il y alloit d'une marque tres
importante de l'autorité de Sa Majestécf du roy C D E F G H maisce qui n'estoit pas seulement d'une tres grande
consequence pour l'authorité du roy mais où il s'agissoit a encores de la restitution du bien descg des biens C D E F G H a ecclesiastiques où Dieu estant interessé, nous nous asseurions
qu'estant si plains de pieté, il loueroit et approuveroit grandement ce bon oeuvrech la resolution où estoit le roy d'y apporter une
derniere main a ; que de plus Sa Majesté
s'estoitci le roy s'estant B C D E F G H ; Sa Majesté s'estant a
constitué en de sicj tres G H grandes despenses pour se rendre le plus fort que ses finances s'en trouvoient fort epuisées et qu'il falloit un
peu de temps pour ramasser ce
qui avoit esté dissipé, joint que la saison estoit si advancée que le secours seroit inutile tant pour ne pouvoir
rien entreprendre que par les maladies qui se mettroientck mettoient AA B C E F G H a ;
mettroient, corrigé en mettoient
D dans les troupes, les faisant marcher en un temps si rude cl et si incommode
a de façon que sans combatre l'armée se deferoit avant qu'elle fustcm peust AA B C D E F G G H a arriver au lieu de service, ausquelles raisons il ne se rendit point, repliquant que
pour la Hollande il requeroit et
attendoit cest office du roy et
tesmoingna sur ce subject qu'il y avoit quelque cause particuliere qui l'obligeoit à nouscn nous obligeoit à G H en parler avec passion. Pour le secours que le royco G H Omis comme son bon parent et tres honoré frere estoit sy puissant qu'ayant la volonté, il auroitcp avoit le B C D E F G H a moyen de le secourir etcq G H Omis qu'il ne lecr G Omis pouvoit faire en temps plus utile pour ses
affaires ni plus convenablecs plus propre et plus convenable à ses
affaires G H disant qu’en ce pais les plus belles executions se faisoient
l’hiver, ct et
G H finissantcu il finit a ce discours sur ce que ses armées quoy qu’elles fissent progres en Boheme par la prise de force
petites villescv villottes C D E F H a ; villettes G , toutesfois se diminuoient
par les maladies, cw ce
a qui l'obligeoit de tant plus à nous
prier de faire ce qu'il
desiroit
etcx C D E F G H a Omis promptement et avec affection.
[4.] Le lendemain voulant luy rendre compte de ce que l'ambassadeur d'Angleterre nous avoit dit et par là tesmoigner cy de G H nostre soin en ce qui le touchoit, le sieur de Baugy fut chargé par nous de luy en faire le raport, sur lequel il ne dist qu'une parolle assavoir qu'il cz ne C D E F parloit audict ambassadeur da que C D E F H le moins qu'il pouvoit, reconnoissant qu'il ne traittoit avec sincerité. Mais rentrant dans les deux autres points, il demanda audit sieur de Baugy sy nous ne voulions pas depescher homme expres etdb C D E Omis en diligence vers Sa Majestédc le roy B C D E F G H a pour luy faire entendre ce dont il nous avoit chargez. A quoy le sieur de Baugy disant qu'il ne l'avoit pas apris, il sembla que celadd ceste responce a le touchast et que mesme il prist resolution de suivre son premier dessain d'de et B C D E G H ; et d' a envoyer quelque personne de qualité, ce que nous df ne C D E a croyons estre à propos etdg G H Omis pour cet effect ferons tout nostre possibledh tous nos efforts a pour empescher l'un et nous deffendre de l'autre. Toutesfois nous estimons qu’di n' E estans forcez d'opter que l'envoy d'un courrier sera etdj C D E F G H Omis de moindre despensedk depesche B et donnera plus de lieudl luy B au roydm G Omis de respondre aux choses que l'empereurdn l'ambassadeur G H desire.
Nous attendons tousjours le retour de nos envoyez en Boheme et demeureronsdo demeurons H cependant en tres parfaite volonté de vous faire service et tesmoinger que nous sommesdq de vous faire connoistre en tout temps et en toutes occasions a dp H Omis
Monsieur
Voz bien humbles serviteurs