De Béthune à Sainte-Catherine

Monsieur

[1.] Je ne vous fais pas ce mot pour remerciement du soing et de la peine que vous avez voulu prendre de mon page car ce seroit vous donner un mauvais paiement de vostre courthoisie, mais bien pour vous tesmoigner le ressentiment que j’en ay attendant que de vifve voix moy mesme je puisse acomplir cest office, que j’auray tousjours beaucoup plus agreable de vous rendre en vous servant en quelque occasion que non pas par des parolles.

[2.] Je ne vous puis encores dire combien de jours nous pourrons sejourner icy, où la retenue à traicter des ungs et des autres et à nous descouvrir le fonds de leur coeur nous empesche de pouvoir si tost mestre fin à ceste affaire comme nous le desirerions. Mais neantmoings il semble qu’en fin on se pourra promettre que de nos peines il reussira quelque accord entre les parties. Le secrettaire de monsieur le duc de Wirtemberg qui en son sejour icy par la capacité qui l’acompagne a entendu plus particulierement par ce qui luy en a esté dict ce qui s’y passe vous en entretiendra plus au long qui m’empeschera de vous faire la presente plus longue que pour vous asseurer que je suis

Monsieur

Vostre tres affectionné serviteur

Bethune

Avec l’occasion de la calesse que monsieur de Preaux envoie à Vienne, vous me renvoierez sil vous plaist mon page croiant qu’il est maintenant assez sein pour me venir trouver