De Préaux à Puisieux

Monsieur

[1.] La vostre du 24 du passé1 m'apprant avec deplaisir la demission que vous avés faicte de la charge de l'ordre et que nous n'avons plus l'honeur de vous avoir en ceste compagnie. Unne seulle chose me resjouit qu'en cela il se soit offert occation à monsieur de Chateauneuf de vous randre le service que lui et moi vous debvions pour partie de tant d'obligations que je vous ai.

[2.] Quant à nostres sejour de deça, vous verrez par la lettre commune2 le subject de la longueur dont il est difficile de nous demesler que par une conclusion ou rupture de traicté, les parties nous aiant priés d'estre mediateurs et ne pouvant traicter sans nous. Apres cela, quoi que l'on propose à la court de nous emploier pour les affaires du Palatinat, j'estime que quand à present nostre entremise i seroit inutille, non que je veuille refuser de demeurer au service au dehors, ceste conclusion me semblant tousjours plus honorable que celle du dedans, ainsi que je le vous ai tousjours dit et supplié aux occasion qui s'en offriront me estre autant favorable que je l'espere de vostre amitié et de l'honneur de vos bonne graces comme celui q'avés

Monsieur

Vostre tres humble et tres afectioné serviteur

Preaux