Des trois ambassadeurs au roi
. — Pfainigen
1. Audience avec l'archiduc Léopold: présentation et analyse de la situation en Allemagne. 2. Voyage vers Heilbronn et exposé des raisons du déplacement de l'assemblée des princes unis à Ulm.
Original.
- l-4-A . BnF, fr.15930: fol. 177-182. Le feuillet 181 est vierge.
Copies XVII es.
- l-4-B . BnF, fr. 3972: fol. 39r-42r.
- l-4-C . BnF, NAF 7064: fol. 45r-48v.
- l-4-D . BnF, Dupuy 205: fol. 25r-27r.
- l-4-E . BnF, fr. 23560: fol. 44v-47v.
- l-4-F . BnF, fr. 23561: p. 85-91.
- l-4-G . BnF, fr. 7097: fol. 60r-64v.
Edition
- l-4-a . Ambassade extraordinaire de messieurs les duc d'Angoulesme, comte de Béthune et de Preaux Chasteau-neuf: envoyez par le roy Louis XIII vers l'empereur Ferdinand II et les princes et potentats d'Allemagne, en l'année M.DC.XX, Henri de Béthune [éditeur] [Paris, F. Preuveray], 1667: p. 70-73.
Sire
[1.] En suite de la resolution que nous avions prise à
Luneville et dont nous avions tenu Vostre Majesté
advertie, nous envoyasmes un gentilhomme vers l’archiduc Leopold à
Ruffac
où estoit le rendez vous de toutes sesa les G troupes pour luy porter la lettre de Vostre Majesté et une de nousb avec une de nostre part a pour nous excuser si nous n’y alions nous mesmes, estans pressez
de nous rendre dedansc dans F a le premier du mois prochain à Heylbron où s’assembloient les princes unis. Aussy tost il nous renvoya le gentilhomme à
Savergne
avec un des siens pour nous prier de nous rendred trouver C D E F a le lendemain à Bensfeld petite ville qui est à luy à quatre lieues de
Strasbourg et qu'il s’y trouverroite rendroit C D E F a , oùf B C D E F G a Omis apres l’avoir salué et fait les compliments ordinaires il nous
tesmoigna un grand contentement de l’honneur que Vostre Majesté luy
faisoit et du soin particulier qu'elle avoit de l’empereur et de
toute leur maison etg comme aussy du a bien et repos de touteh F G Omis
la Germaniei l'Allemagne B C D E F G a auquel de sa part il contribueroit tout ce qui dependroit de luy
pour seconder les bonnes intentions de Vostredite Majesté encore que le toutj bien que la chose a dependist de l'empereur comme chef de la maison et le plus interessé en ces differentzk dans les divisions presentes a .
l et
B C D E F G ; que
a Neantmoings il ne doutoit pas qu'il ne voulust en cet affaire deffererm differer F beaucoup aux advis et conseils de Vostredite Majesté laquelle il suppliroitn supplioit C D E F a aussy de considerer combien le temps luy estoit cher et qu’estant
despouillé et ses ennemis en possession de son bien ils entendroient
volontiers eno à a une surceance et cessationp occasion F d’armes tant pour s’affermir par le temps en leur injuste
possession comme aussyq que a pour eluder les forces presentes de l’empereur et de la ligue catholique qui
estoient grandes les laissants consumerr consommer B C D E F G en de grandes despenses et lasser de la guerre, mais que les
forces de l’empereur et de
ladite ligue estant prestes elles
debvoient faire leur effort dedans le mois d'aoust ce qui
autrement luy tourneroit
às porteroit a grand prejudice monstrant qu'il ne pourroitt pouvoit G a plus long temps continuer une si grande despense et que
le Palatin non plus que ceux de la ligue des princes unis n'avoient u pas des
a forces bastantes pour leur resister presentement v si ce
a n'estoit qu'ilz recherchassent l'assistance du Turc comme il
avoit advis qu'ils faisoient à condition mesme de luy payer tribut et
faire recognoissance de la Boheme, lequel quelque diligence qu'il peut faire ne
pouvoit les secourir avant la my aoust ce qui obligeoit l'empereur et lesditz princes
catholiques d'avancer leurs armesw armées D avec toute la diligence possible, ledit x seigneur
a empereur luy ayant mesme
escrit qu'il eust à faire passer droit en Baviere toutes les
troupes qui sont en l'Alsace levées tant soubz son nom que soubz celuy de
monsieur de
Vaudemont et que s'il trouvoit resistance apres avoir
passé le pont de
Brisac qu'il eust à combatre et s'ouvrir le chemin par
les armes, y de
B G
Sa Majesté Imperiale declarant toutes lesdites troupes siennes commez que toutes lesdites troupes luy appartiennent
aussy bien que a celles de la ligue catholique et que si elles estoient attacquées
ou empeschées de passer par aucuns princes il les tenoitaa le reputoit a pour autheurs de la rupture de la paix en Allemagne, nous disantab il nous dits aussi a qu'il avoit envoyé laac D Omis coppie de cette lettre que luy escrivoit l'empereur au marquis de Dourlac
afin qu'il voulust considerer ce qu'il feroit auparavant que
s'opposerad considerast meurement les choses devant qu'il
s'opposast a à son passage lequel luy auroitae avoit C D E F G a fait response en termes assez ambigus qu'il y avoit quelques uns
qui avoient levé des troupes pour l'empereur que si elles s'offroient pour passer qu'il les laiçoitag laisseroit G passer, mais que s’il y en avoit pour le service du
duc de
Baviere qu'il s’opposeroit à leur passage de
laquelle oppositionaf se presentoient, il leur donneroit passage, mais
qu'il le refuseroit positivement à celles qui seroient dans le
service du duc de Baviere, duquel refus a ledit archiduc nous
tesmoigna
ne faire pas grand conte seah ne faire grand conte se G ; faire tres peu de cas: se reposant et a confiantai fiant C D E F sur ses forces qu'il nous dist estre de plus de quatre mil
chevaux et neuf mil hommes de pied sans vingt quatre mil hommes de piedaj B C D E F G a Omis
que le duc de Baviere
avoit desja en son pais, etak E Omis que ledit marquis de Dourlac
avec toute al la puissance et les forces de
a l
trois mil hommes de pied et sept
cens chevaux.
Au sortir de ceste audience il nous voulut faire
conduire en son chasteau qu'il avoit quitté pour nous loger luy s'an D Omis estant logé chez son chastelain. Toutesfois desirantz le
jour mesme alleram pour nous y recevoir, s'estant retiré dans un
logement assez proche, neantmoins comme nous estions dans le
dessein d'aller ce jour là mesme a à Strasbourg nous
priasmes monsieur le
Rhingrave qui nous conduisoit
de nous excuser, lequelao de nous excuser, qui D ; de nous en dispenser, qui recevant avec assez de peine nos excuses à cest esgard, apres nous avoir renouvelé les instances pour nous obliger d'accepter le logement qui nous avoit esté preparé a
nous fist entrer dedansap dans D une salle, aq en
a atendant l'heure du disner où nous vint trouver le principal
conseiller dudit archiduc qui nous repetaar representa F les mesmes choses qu'avoit dit son Altesseas maistre B C D E F G a y adjoustant l'obligation que toute la chrestienté et la maison
d'Austriche avoit à Vostre Majesté du soin qu'elle prenoit
de la religion catholique et de leurs intherests particuliers, les effects duquel reussiroient encoreau D Omis avecat dont ils luy estoient estroitement redevables:
mais que son entremise auroit infiniment a plus de poix et d'autorité si en mesme temps les forces que
Vostre Majesté a sur la frontiere de Lorraine
commanceoient à marcherav s'avançoient en mesme temps a de deça1.
Sur
quoy nous luy respondismes que Vostre Majesté estoit si desireuse du bien et du reposaw souhaitoit si ardemment la paix et la
tranquilité a de l’Allemagne comme elle le tesmoignoit assez par le soin
qu’elle prenoit de nous envoyer vers l’empereur
ax son frere
a et tous les princes interessez en ceste guerre qu'il debvoit
croire qu'elle ne defaudroit à aucun office ay qu'elle jugeroit
a necessaire pour advancer le bien de la paix sans luy respondre plus particulierement suraz son repos sans nous expliquer d'avantage en a ce point, aussy queba a Omis l'archiduc nous vint
incontinent prendre à l'entrée de ladite salle pour nous mener disner
avec luy. Apres avoir disnébb à l'issue du disner a il nous pria de vouloir entrer dedansbc dans B C D E F G a son cabinet et là nous remercia encore des bonnes paroles que nous avions dites à son conseiller
pleines d'asseurancesbd plus particulierement des paroles et discours
obligeans que nous avions tenus à celuy qui nous estoit venu
trouver de sa part, ainsi que des assurances que nous luy avions
donné a de l'affection et bonne volonté de Vostre Majesté, de la santé et
des exercices ordinaires de laquelle il s'informa fort particulierement et nous priabe avec beaucoup de soin, en nous priant a d'asseurer Vostre Majesté qu'il estoit son tres humble serviteur
et qu'il esperoit de l'aller un jour servir ou de son espée s'il en
avoit besoin ou de sa trompe pour l'accompagner à la chasse, et au cas
qu'il luy fust inutile ou à l'un ou à l'austrebf à tous les deux a il l'iroit servir de son metier de prebtre. Ce sont les mesmes
paroles qu'il nous dist pour mander à Vostre Majesté. Prenant congé de luy, nous conduisantbg Prenant congé de luy, nous conduisit G ; quand nous prismes congé de luy, il nous reconduisit a jusques à la cour de son logis comme il nous y avoit receus en bh y
D arrivant, ilbi B C D E F Omis ; et G a fist tirer à balle tant à nostre arrivée que sortie tout le canon
de la ville qui en est bien fournie avec une salve de toute la
mousqueterie. C'est la principale forteresse qu'il tient enbj à G l'Alsace dependant de son
evesché de Strasbourg laquelle il a fait fortifier bk et revestir
a de septbl quatre D bastions depuis deux ans.
[2.] Le mesme jour nous allasmes coucher à Strasbourg où nous fusmes fort bien
receus ainsybm et selon la maniere a qu'ont accoustumé fairebn de faire F ; d'en user a les villes impériales et de pareil gouvernement. Nous y
sejournasmes deux jours pour attendre le temps de l'assemblée des
princes unis à Heylbron où nous
acheminans nous sommes passés par les terres du comte de Hanau, du
marquis de Bade2 et du duc de
Wirtemberg, lesquelz nous ont tres bien fait recepvoir.
Et comme nous estions advancez jusques en ce lieu bo à
G quatre lieues pres de Heylbron ledit duc de
Wirtemberg nous a envoyé le comte de Linanges
l'un des principaux conseillers de son estat pour nous advertir que
l'assemblée desditz princes unis estoit transferée à Ulme à cause qu'ils avoient eu advis que les troupes du duc de Bavierebp unis estoit transferée à Ulme sur l'advis qu'ils avoient receu que les troupes du duc de Baviere a ; F Omis s'estoient advancées et que quelques compagnies mesmes estoient
logées dans les estats dudit duc de
Wirtemberg pres ladite ville d'Ulm ce qui les obligeoit à s'en approcher pour
empescher le progres des troupes dudit duc
de Baviere. Mais nous avons presenty que ce changement vient plustost d'une crainte et mesfiance qu'ilz ont eues de quelquebq vient plustost d'une crainte qu'ilz ont eue de quelque C D E ; procede plustost de quelque deffiance et apprehension de a surprise en ladite ville de Heylbron qui est petite et assez faible de façon qu'à leur priere nous estants accomodezbr de maniere qu'acquiescant à leur désir, et pour
leur donner cette satisfaction a , nous nous sommes resoluz de nous acheminer à Ulme dès
demain pour nous y rendre sabmedy, d'où nous advertironsbs de partir dès demain pour Ulme, où nous arriverons
samedy et d'où nous ne manquerons pas d'informer
exactement a Vostre Majesté de ce qui s'ybt se G
sera passébu passera D et des nouvelles que nous pourronsbv pourions E apprendre des electeurs eclesiasticques
desquels nous n'avons point encore eu advis par celuy qui avoit esté depesché de Nancy par monsieur le duc de Lorraine comme nous avons cy devant fait scavoir à Vostre Majesté de laquelle nous demeuronsbw desquels nous n'avons point encore eu advis par celuy qui avoit esté depesché de Nancy par monsieur le duc de Lorraine comme nous avons cy desja fait entendre à Vostre Majesté de laquelle nous sommes B C D E F G ; et generalement de toutes les choses que nous jugerons meriter de venir à sa connoissance. Demeurant avec tout le respect, le zele et la soumission que nous sommes obligez a
Sire
Tres humbles, tres obeissants et fideles subjectz et serviteurs