École des chartes » ELEC » Correspondance active des duc d'Angoulême, comte de Béthune et abbé de Préaux avec l'autorité royale » Année 1620 » Des trois ambassadeurs à Puisieux

Des trois ambassadeurs à Puisieux

. — Ulm

1. Justifications sur la non-réception par Puisieux des premières dépêches. 2. Refus des électeurs ecclésiastiques de s'assembler et renvoi vers l'empereur. 3. Surcéance de l'assemblée des princes unis.

Original
  • l-6-A . BnF, fr. 15930: fol. 191-194.
Copies XVIIe siècme
  • l-6-B . BnF, fr. 3972: fol. 51v-53v.
  • l-6-C . BnF, NAF 7064: fol. 58v-61r.
  • l-6-D . BnF, Dupuy 205: fol. 33r-34v.
  • l-6-E . BnF, fr. 23560: fol. 57v-60r.
  • l-6-F . BnF, fr. 23561: p. 113-118.
  • l-6-G . BnF, fr. 7097: fol. 78r-81v.
Edition
  • l-6-a . Ambassade extraordinaire de messieurs les duc d'Angoulesme, comte de Béthune et de Preaux Chasteau-neuf: envoyez par le roy Louis XIII vers l'empereur Ferdinand II et les princes et potentats d'Allemagne, en l'année M.DC.XX, Henri de Béthune [éditeur] [Paris, F. Preuveray], 1667: p. 131-133.

Monsieur

[1.] Nous ne commencerons point nostre depesche par des excuses mais biena D E F G a Omis par un estonnement d’avoir veu la c lettre F vostre du 28d 23 F e du passée D E F G Omis b des marques de nostre estonnement fondé sur vostre derniere du mois passé en datte du 28 a par laquelle il semble que vous croyez que nous ayonsf avons D failly jusques là que d'avoir escrit à des particuliers sans avoir rendu compte au roy de ce qui s’estoit passé depuis nostre sortie de Franceg du royaume a . Cela devoit estre horsi dehors C D E F de vostre opinion plus aisement qu’à nul autre puisqu’en la cognoisance qu'avez de nos proceddez, il seroit impossible que ne nous separans point nyj B C D E F G Omis dek du C D E chemin ny de conseilz l’un de nous n’estant pas excusable d’avoir faillyh Cette pensée devoit moins faire d'impression sur vous que sur tous les autres, puisque connoissant au poinct que vous faites nostre maniere d'agit et nostre procedé, elle vous devoit persuader qu'un de nous n'estant pas excusable d'avoir manqué dans ce rencontre a , cel et C D E F ; il a seroit sans exemple que tous trois m agissant de concert a l’eussions peu faire. Touteffois pour appuyern G Omis les offices qu'il vous a pleu nous rendre sur ce subjecto à cet esgard a vous apprendrez la verité de nostre conduite, laquelle est qu’au sortir de Nancy nous vinsmes coucher à Luneville p tout a expres pour avoir loisir de former nostre depesche vers le royq d'informer Sa Majesté des choses qui s'estoient passées a nous sejournasmes un jour, ayant amenér mené D avec nous un des gentilshommes de monsieur de Vannes gouverneur de Thoul pour reportert rapporter G ; remporter a nostredite depesche audit v sieur G de Vannesu à son maistre a s B Omis , lequel nous promist qu'il la feroit tenir w seurement et a en diligence par la poste droit à vous à qui la suscription s’adressoit sans qu'il y eust autre pacquet que celuy là, dans lequel touteffois estoient les lettres que vous nous marquez avoir veues de nousx nous avons escrites a à quelques particuliersy personnes particulieres G , z et F ce que nous vousaa D F G a Omis en disons n’est pas pour nous descharger, car nous n'avons pas failly mais bien afin que s’il vous plaist il soit fait tres exacte recherche de ce manquement, lequel vient ou d’obmission ou de commissionab pour nous excuser, n'ayant en tout ce procedé aucun manquement de nostre part, à qui asseurément par la conduite que nous avons tenue jusques icy ne nous peut estre justement imputé a , le premier pouvant estreac a Omis du bureau du controlleur general des postes où le pacquet a esté ouvert et le reste des depesches delivrées où elles s’adressoient, l’autre de monsieur de Vannes duquel si la curiosité l'avoit porté à l’ouverture (ce que je ne croyae nous ne croyons G pas) il seroit grandement coulpablead duquel nous ne pouvons pas croire que la curiosité l'ait peu porter à l'ouverture de ce paquet, ce que s'il avoit fait, ce procédé le rendroit extremement coupable a . Et quoy que nous estimions maintenant la depesche estre retrouvéeaf la depesche vous a esté rendue a touteffois nous vous enag F Omis envoyons un dupplicata ah en cas qu'elle ne soit pas retrouvée a .

[2.] Du depuis nous avons escrit au roy et à vous de Faynigen le 3e juin. Par là vous apprenez la visite de l’archiduc Leopold et ce qui s’y estoitai est a passé, aj et de B C D E F G ; comme aussy a nostre arrivée à Strasbourg le chemin qu’avonsak avions B C D E F tenu, et le contremandement de l’assemblée de Heylbronal comme l'assemblée qui estant indite à Heilbron a esté a remise en ceste ville. Le sieur d’Athenesam Celuy B C D E F G ; le gentilhomme a que monsieur le duc de Lorraine avoit envoyé vers messieursan D E F a Omis les electeurs catholiques nous rencontra à Eslingen par lequel nous apprismes qu’à cause de l’indisposition et vieil aage de l’archevesque de Treves et le voyage de celuy de Cologne en Westfalie, ils ne pouvoient se trouver avec celuy de Mayence auquel touteffois ils escrivoient les lettres dont nousao B C D E F G Omis vousap a Omis envoyons les coppies1 par lesquelles ils luy donnoient toute chargeaq tout le pouvoir necessaire a de nous veoirar venir B C D E F G a , recevoir et entendre les intentions de Sa Majesté. Mais celuy de Mayence s’expliquant davantage fist response de vive vois audit sieur d’Athenesas à l'envoyé B C D E F G a et par lettreat la lettre qu'il escrivit a à monsieur le duc de Lorraine au comme vous verrez B C D E F G a qu'il ne pouvoit s’assembler sans l'advis des ducz de Saxe et de Baviere joint que la resolution de Milhausen2 estant tres constantes, ils ne la pouvoit en rien innover, que le tout dependant maintenant de Sa Majesté Imperiale, il nous conseilloit d’aller sans autre visite droit à elle puisque l'effect de nostre legation dependoit entierement de sa volonté. Sur cela nous avons esté d'advisav nous nous resolusmes a de luy renvoyeraw envoyer G a ledit sieur d’Athenesax le mesme homme B C D E F G a et le tout sans lettres pour luy faire entendre que ce que monsieuray G Omis de Lorraine avoit desiré que les vissions ensemble estoit tant pour accourcir nostre voyage que à l’instar de l’assemblée des princes unis tesmoigner une pareille corespondance entre eux et le soin particulier de les rendre participans des bonnesaz n'avoit desiré que nous les vissions ensemble que pour accourcir nostre voyage et à l'exemple de l'assemblée des princes unis entretenir une égale correspondance entr'eux en leur faisant part des bonnes et sinceres a intentions du roy pour le bien et repos de toute la Germanie avec asseuranceba en leur renouvelant en mesme temps les asseurances a que Sa Majesté leur donnoit de sa bonne volonté de laquelle nous estimions les rendre plus informézbb et que nous leur confirmerons plus particulierement de bouche a en leur rendant les lettres du roy apres l’assemblée dudit Ulme. Mais il semble qu'ilz avoientbc ayent G concerté ensemble et eu advis de la volonté de l’empereur, car aussy tost que nous avons estébd fusmes B G ; sommes C D E F a arrivez en ce lieu il nous est venube arrivé D un courrier de l’empereur depesché en diligence par son commandement avec lettre de monsieur de Baugy dont nous vous envoyons la coppie3 plus que sufisante de vous en instruirebf qui vous instruira de toutes choses a .

[3.] C’est pourquoy ayants jugé qu'il y falloit defferer, nous avons resolubg nous avons creu y devoir deferer et avons pris en mesme temps la resolution a de nous y acheminer apres ceste assemblée laquelle pourra durer sept ou huit jours n'y estants encore arrivez que messieurs les princes Daonspach et ducbh D E F G Omis de Wirtemberg avec les deputez de Strasbourg, lesditz princes y attendans les autres deputez et particulierement le fils du landgrave de Hessen le pere duquel est allé à la Haye et seroit bon s’il se pouvoit de descouvrir le dessein de son voyage ayantz recognu en quelques particuliers d’icy qu'ils en estoient estonnez comme aussy des electeurs catholiques qui nous ont mandé plusieurs voyages avoir esté faitz par luy etbi B C D E F G a Omis dont ils ont soubçon. Lesdits sieursbj C D E F G Omis ; princes a Daonspach et Wirtemberg ont envoyé vers nous par deux fois; à la derniere ils demandentbk demanderent B F G a ; demandoient D surceance de l’assemblée et des visitesbl d'assemblée et de visite B C D E F G a en personne jusques à l’arrivée dudit filz du landgrave. Par là nous jugeons qu'ils ne veullent se donner jalousie de laquelle nous avons trouvé exemplebm exempte D a toute ceste republique tant parbn pour D E F le tesmoignagne exterieur quibo qu'ils D E F G a nous ont rendu à l’entrée de leurs terres etbp F a Omis villes qu’aux compliments ordinaires soit aux logements, soit aux regales qu'ils nous ont faits. Au partir d’icy nous vous tiendrons informébq nous ne manquerons point partant d'icy de vous informer entierement a du succez entier de ceste assemblée par courrier expres, esperantsbr en esperance de G ; nous esperons a veoir allans droit à Vienne par le Danube les ducz de Baviere et de Neubourg s'ils sont comme nous apprenons en deux villes de leur patrimoine assises sur ladite riviere.

Bien marriz de la perte de nostre premiere depesche et vous remerciant tres affectionnementbt humblement D bs nous vous remercions tres affectueusement a de l'advis qu'il vous a pleu nousbu D Omis en donner comme des nouvelles du roy et de la royne pour la prosperité et santé desquels nous supplions la bonté divine qu'il luy plaise la vouloir augmenter et à vous, Monsieur, autant de contentement que vous en souhaitent

Monsieur

Vos tresbv bien D G humbles serviteurs

Charles de Valois

Bethune

Preaulx


a  D E F G a Omis. b des marques de nostre estonnement fondé sur vostre derniere du mois passé en datte du 28 a. c lettre F. d 23 F. e  D E F G Omis. f avons D. g du royaume a. h Cette pensée devoit moins faire d'impression sur vous que sur tous les autres, puisque connoissant au poinct que vous faites nostre maniere d'agit et nostre procedé, elle vous devoit persuader qu'un de nous n'estant pas excusable d'avoir manqué dans ce rencontre a. i dehors C D E F. j  B C D E F G Omis. k du C D E. l et C D E F ; il a. m  agissant de concert a. n  G Omis. o à cet esgard a. p tout a. q d'informer Sa Majesté des choses qui s'estoient passées a. r mené D. s  B Omis. t rapporter G ; remporter a. u à son maistre a. v sieur G. w  seurement et a. x nous avons escrites a. y personnes particulieres G. z  et F. aa  D F G a Omis. ab pour nous excuser, n'ayant en tout ce procedé aucun manquement de nostre part, à qui asseurément par la conduite que nous avons tenue jusques icy ne nous peut estre justement imputé a. ac  a Omis. ad duquel nous ne pouvons pas croire que la curiosité l'ait peu porter à l'ouverture de ce paquet, ce que s'il avoit fait, ce procédé le rendroit extremement coupable a. ae nous ne croyons G. af la depesche vous a esté rendue a. ag  F Omis. ah  en cas qu'elle ne soit pas retrouvée a. ai est a. aj  et de B C D E F G ; comme aussy a. ak avions B C D E F. al comme l'assemblée qui estant indite à Heilbron a esté a. am Celuy B C D E F G ; le gentilhomme a. an  D E F a Omis. ao  B C D E F G Omis. ap  a Omis. aq tout le pouvoir necessaire a. ar venir B C D E F G a. as à l'envoyé B C D E F G a. at la lettre qu'il escrivit a. au  comme vous verrez B C D E F G a. av nous nous resolusmes a. aw envoyer G a. ax le mesme homme B C D E F G a. ay  G Omis. az n'avoit desiré que nous les vissions ensemble que pour accourcir nostre voyage et à l'exemple de l'assemblée des princes unis entretenir une égale correspondance entr'eux en leur faisant part des bonnes et sinceres a. ba en leur renouvelant en mesme temps les asseurances a. bb et que nous leur confirmerons plus particulierement de bouche a. bc ayent G. bd fusmes B G ; sommes C D E F a. be arrivé D. bf qui vous instruira de toutes choses a. bg nous avons creu y devoir deferer et avons pris en mesme temps la resolution a. bh  D E F G Omis. bi  B C D E F G a Omis. bj  C D E F G Omis ; princes a. bk demanderent B F G a ; demandoient D. bl d'assemblée et de visite B C D E F G a. bm exempte D a. bn pour D E F. bo qu'ils D E F G a. bp  F a Omis. bq nous ne manquerons point partant d'icy de vous informer entierement a. br en esperance de G ; nous esperons a. bs nous vous remercions tres affectueusement a. bt humblement D. bu  D Omis. bv bien D G.

1 Ces lettres ont également été traduites et copiées dans les manuscrits français 7097, 23560, 23561 ainsi que dans le NAF 7064 et le Dupuy 205. Il s'agit d'une lettre de l'électeur de Trêves à celui de Cologne, d'une de l'électeur de Cologne à celui de Mayence et enfin une de l'électeur de Mayence au duc de Lorraine. On trouve les lettres originales, en allemand, dans le manuscrit français 15930 ainsi que la traduction de la lettre de l'électeur de Trêves.
2 En mars 1620, Jean-Georges Ier de Saxe abandonne officillement la cause de l'Union protestante et se déclare avec les archevêques rhénans en faveur de l'empereur. Ces derniers garantissent aux princes détenteurs de biens d'Église sécularisés dans les cercles de Haute et Basse Saxe qu'ils ne seront pas inquiétés s'ils restent fidèles. Ferdinand II charge par mandat impérial le duc de Saxe de reconquérir sur l'électeur palatin les Lusaces.
3 On trouve la lettre originale au folio 170 du manuscrit français 15930. Elle a également été recopiée dans les manuscrits suivants: fr. 3972 (fol. 48r sq.), NAF 7064 (fol. 55r-56r), Dupuy 205 (fol. 30v sq.), fr. 23560 (fol. 54r sq.), fr. 7097 (fol. 73r sq.) et fr. 23561 (p.105 sq.).