De Béthune à Sainte-Catherine

Monsieur

[1.] J’avois creu que la calaisse1 de monsieur de Preaux seroit moings chargée qu’elle n’estoit, qui me faisoit esperer que mon page pouroit revenir dedans. Cest empeschement vous aura confirmé l’incommodité que vous en avez voulu prendre et à luy le bien qu’il reçoit chez vous. Mais dimanche ou lundy je fais estat d’envoier à Vienne et on l’amenera icy. Cependant je vous remercie encores de nouveau et par la presente vous asseure de la continuation de mon service.

[2.] Nous avons esté aujourd’hui sans rien faire à cause que le chancelier du prince de Transilvanie avoit envoié vers luy sur quelques propositions que nous luy avions faictes desquelles il n’a eu responce qu’au jour d’huy l’apres disnée et lors chacun avoit desja pris parti pour s’aller promener. Je vous puis bien asseurer qu’il ne vient pas à nous que nous n’advanssions besongne pour le desir que nous avons de nous rendre à Vienne, et aussi fort apres de nous acheminer pour aller en France. Ce seroit un bien à mon advis pour le Palatin et les Princes Unis que l’empereur vouleust comme vous me l’avez mandé en l’assemblée de Hailbrun pour adviser aux moiens de paciffication. Mais je ne me le puis persuader cela, repugnans aux conseilz ordinaires des Espagnols. Attendant que nous en aions plus de certitude je vous prieray de me croire

Monsieur

Vostre tres affectionné serviteur

Bethune