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CCCCLXXXII

Don à Macé Richart, écuyer, en compensation de sa terre sise sur les frontières de Poitou, occupée par les Anglais, des biens de quatre partisans du prince de Galles, situés en Anjou et estimés à soixante livres de rente annuelle.

  • B AN JJ. 100, n° 316, fol. 93
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 19, p. 21-22
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que, comme Nicolas Roquet, Guillaume dez Serqueux, Michel Quoquon et Loys Dibert, prestre, se soient rendus noz rebelles et ennemis, en tenant le parti de Edwart d'Engleterre et de Edwart de Gales, son filz ainsné, qui ont commencié et font guerre ouverte contre nous et noz subgez, pour quoy tous leurs heritages, cens, rentes, biens et appartenances quelconques, assis en la duchié d'Anjou et illuec environ, nous sont acquis et à nous appartiennent, comme commis et confisquez, par la forfaiture d'iceulx Nicolas Roquet, Guillaume dez Serqueux, Michiel Quoquon et Loys Dibert, prestre, lesquelx sont demourans en Guienne avec noz dis ennemis, en leur donnant tout le confort et ayde qu'ilz puent contre nous et nostre royaume, en commettant criesme de lese majesté, et pueent bien valoir lez dis heritages, cens, rentes, biens et appartenances soixante livres tournois de terre ou rente par an, si comme l'en dit ; nous, pour consideracion dez bons et aggreables services que Macé Richart, escuier, nous a fait le tamps passé, fait encores chascun jour, en nos presentes guerres, esperons qu'il nous face ou tamps avenir, et en recompensacion de sa terre, la quelle est assise ez frontieres de Poitou, et occupée de noz dis ennemis, par telle maniere qu'elle ne li est de aucune value, et aussi de ses buefs, vaches, brebis et autres biens meubles que li ont ostez et pilliez noz dis ennemis, si comme il dit, à ycelui Macé Richart, pour li, ses hoirs et qui de lui auront cause à tous jours mes, avons [p. 22] donné et octroié, donnons et octroyons par ces presentes, de nostre auctorité royal, de nostre certaine science et grace especial, les heritages, cens, rentes, biens et appartenances dessus dictes, estans ou dit pays d'Anjou et illec environ, jusques à la value dez dictes soixante livres tournois de terre, ou rente par an, à nous advenus et escheus pour la cause dessus dicte, comme dit est, à tenir, possider, et en lever lez frais, profis, emolumens et revenues par le dit Macé, ses hoirs et qui de lui auront cause à tous jours mès, comme de leur propre heritage. Si donnons en mandement, par ces presentes, au seneschal d'Anjou et du Mainne, et à tous noz autres officiers, presens et avenir, ou à leurs lieux tenans, et à chascun d'eulx, comme à li appartendra, que dez heritages, cens, rentes, biens et appartenances dessus dictes, jusques à la value d'icelles soixante livres tournois de terre ou rente par an, à nous ainsi advenuez et appartenans, comme dit est, mettent tantost et facent mettre, chascun en droit soy, ledit Macé, ou son procureur pour lui, en possession et saisine, et d'icelle facent et laissent li, ses hoirs et qui de li auront cause, joir et user paisiblement à tousjours mès, sans leur mettre ne souffrir estre mis en ce aucun empeschement, non obstant que ce deust estre appliqué à nostre domainne et ordonnances quelconques ad ce contraires. Toutesvoiez n'est pas nostre entente que, se pour aucune cause il avenoit que nous rendissions ou faisions rendre aux diz Nicolas Roquet, Guillaume dez Serqueux, Michiel Quoquon et Loys Dibert, prestre, leurs dis heritages, cens, rentes, biens et appartenances, nous fussions tenus d'en faire aucune recompensacion au dit Macé, ses hoirs et aians de li cause. Et que ce soit ferme, etc. Sauf, etc. Donné en nostre hostel de Saint-Pol lez Paris, le xxiie jour de decembre l'an de grace mil ccc. soixante neuf, et de nostre regne le vie.

Par le roy. J. de Vernon. Visa.