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MCLXVIII

Rémission accordée à Louis Bareau, de Vouzailles, poursuivi comme complice du meurtre de la femme d’un bateleur.

  • B AN JJ. 179, n° 254, fol. 147
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 32, p. 97-98
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons, etc. nous avoir receu l’umble supplicacion des parens et amys charnelz de Loys Bareau, povre homme de labour, de l’aage de trente ans ou environ, chargié de femme grosse et de deux petiz enfans, contenant que, le premier jour de septembre derrenierement passé, ung nommé Olivier Guillardet, et Gilete, sa femme, bateleurs, et autres en leur compaignie, vindrent [p. 98] jouer de leur dit mestier de bateleur au lieu de Vouzailles en la chastellenie de Mirebeau, où ledit Loys demouroit, et avoient avecques eulx ung cinge, ung bouc et autres choses appartenans à bateleurs, etc.1… Donné à Montargis, ou mois d’octobre l’an de grace mil cccc.xlviii, et de nostre règne le xxvie.

Ainsi signé : Par le roy, vous, maistre Jehan Barton2 et autres plusieurs presens. Chaligaut. — Visa. Contentor. E. Froment.


1 Des lettres du 16 décembre suivant, octroyées à Imbert Mézeau, impliqué dans la même affaire, sont un peu plus explicites que celles-ci, sans d’ailleurs que les deux textes diffèrent bien sensiblement ; c’est pourquoi il ne nous a pas semblé utile de les imprimer l’un et l’autre in extenso. (Voy. ci-dessous les lettres du 16 décembre 1448.)

2 Jean Barton, simple bourgeois de Guéret, sut arriver par ses talents et son habileté à jouer un rôle politique important. Dès le 2 mai 1416 il apparaît avec le titre de chancelier de la Marche, qu’il a porté toute sa vie. En 1421, il était receveur général dans le Limousin et la Marche, et depuis 1424 jusqu’en 1450 il fut commissaire du roi auprès des États de ces pays. Après la conquête de la Guyenne, Jean Barton, qui avait assisté en personne à la reddition de Bordeaux, fut nommé par Charles VII premier président du Parlement créé dans cette ville. On voit ici qu’il siégeait au Grand Conseil. Il acheta en 1451 du sr de Maigné les château et châtellenie de Champagné en Poitou. (Bibl. nat., ms. Clairembault 194, pièce 7693.) La date de sa mort est fixée entre le 21 avril 1460 au plus tôt et le 6 mai 1462 au plus tard. Son second fils Pierre acquit la seigneurie de Montbas (auj. château, commune de Gajoubert, Haute-Vienne), relevant de la tour de Maubergeon, depuis érigée en vicomté, et dont il fit hommage au roi, le 18 octobre 1458. (A. Thomas, Les États provinciaux de la France centrale sous Charles VII, in-8°, t. I, p. 279-286 ; Beauchet-Filleau, Dict. des familles du Poitou, nouv. édit., t. I, p. 313.)