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MCCXXIV

Rémission accordée à Jean Pasquaut et à Pierre Babin, jeunes clercs de Saint-Maurice-des-Noues, qui avaient commis un vol au préjudice du prieur de ce lieu.

  • B AN JJ. 181, n° 77, fol. 41
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 32, p. 281-283
D'après a.

Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion des parens et amis charnelz de Jehan Pasquault, aagé de xix. ans ou environ, et de Pierre Babin, filz de Jehan Babin, aagé de xvi. ans ou environ, clercs, parroissiens de Saint Morice des Nohes ou diocese de Maillezays, contenant que, le jour saint Blaise derrenierement passé1, lesdiz enfens qui estoient demourans en ladicte [p. 282] eglise de Saint Morice, en laquelle ilz ou l’un d’eulx aidoient souventes fois à ung chappelain y resident à dire et celebrer messe, après ce que icelui chappelain eut en icelui jour celebré sadicte messe, ilz demourèrent seulz en ladicte eglise. Et, pour ce que auparavant ilz avoient veuz des pommes en unes aumaires en ladicte eglise, appartenans à frère Pierre Recoign, prieur du prieuré dudit lieu de Saint Morice2, qui aucunes fois leur donnoit lesdictes pommes, iceulx enfens, afin qu’ilz eussent de celles pommes, se prindrent à destachier et descouldre la claveure desdictes aumaires. Et ainsi qu’ilz cuidèrent trouver lesdictes pommes, trouvèrent èsdictes aulmaires une poche de linge, en laquelle avoit certaine quantité d’or appartenant audit prieur, hors de la quelle poche, par temptacion de l’ennemy, ilz en prindrent quarante pièces, dont ledit prieur en fist question et demande en jugement. Lesdiz enffens, desplaisans et courroucez du fait, vindrent devers luy les mains jointes, crians mercy et pardon, et lui suppliant que il leur voulsist pardonner, et lui randirent et restituèrent de fait lesdictes quarante pièces d’or, en telle manière que il s’en est tenu content, et moiennant laquelle restitucion et en faveur de leur jeune aage et ignorance, de bon cuer et voulenté le leur pardonna. Neantmoins, doubtans rigueur de justice, se sont absentez du pays et n’y oseroient jamais retourner, converser ne demourer, se noz grace et misericorde ne leur estoient sur ce imparties, si comme dient iceulx supplians. Pourquoi nous, attendu ce que dit est, voulans misericorde estre preferée à rigueur de justice, ausdiz Jehan Pasquault, le filz, et Pierre Babin, en faveur de leur dicte jeunesse et à la requeste desdiz supplians, avons oudit cas quicté, remis [p. 283] et pardonné, etc. Si donnons en mandement par ces mesmes presentes aux seneschaulx de Poictou et Xainctonge, et à tous noz autres justiciers, etc. Donné à Tours, ou moys d’avril l’an de grace mil cccc. cinquante et deux après Pasques, et de nostre règne le xxxe.

Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil. H. Machet. — Visa. Contentor. E. Froment.


1 Le 3 février 1452 n.s.

2 Le prieuré de Saint-Maurice-des-Noues, indépendant de la cure de cette paroisse, était à la nomination de l’évêque de Maillezais ; au xviie siècle, il fut uni au doyenné de La Rochelle. (L’abbé Aillery, Pouillé du diocèse de Maillezais, p. 180.)