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MCCI

Permission à Jacques Blanchet, écuyer, seigneur du Quérois en Poitou, de relever les fortifications de ce lieu.

  • B AN JJ. 185, n° 53, fol. 43
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 32, p. 213-215
D'après a.

Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre bien amé Jacques Blanchet1, escuier, seigneur du Queyrois ou païs de Poictou, contenant que [p. 214] puis certain temps ença, pour retraire et saulver et ses biens et ceulx de ses hommes et subgetz de la dicte seigneurie, il a, du congié et consentement du seigneur feodal et justicier, commancé à faire emparer et fortiffier ledit lieu du Queyrois, auquel d’anciennetté souloit avoir hostel fort, et lequel à l’occasion des guerres et divisions avoit esté demoly et demouré comme vague et en desolacion par l’espace de soixante ans ou environ, et eust encores esté en voye de jamais n’estre remparé, se ne feust la reparacion et fortifficacion que ledit suppliant y a jà faicte faire, en entencion de icelle faire parachever, comme de tours, carneaux, lucarnes, pont leveiz, fossez, paleiz autour d’iceulx fossez et autres choses neccessaires à fortifficacion. Mais, obstant ce que de faire la dicte fortifficacion, qui n’est encores achevée ne parfaicte, il n’a eu de nous aucun congié ou licence, il doubte que ou temps avenir on lui en voulsist à ceste cause aucune chose imputer ou demander, ou lui faire demolir sondit hostel, qui seroit sa destruction, comme il dit, requerant humblement nostre grace sur ce. Pour quoy nous, ces choses considerées, et mesmement ledit congié dudit seigneur feodal, et aussi les bons et agreables services que ledit suppliant nous a faiz en noz guerres et autrement en maintes manières, ladicte fortifficacion et emparement ainsi encommancez à faire audit lieu du Queyrois avons eue et avons ou cas dessus dit agreable, et voulons qu’elle soit et demeure en estat. Et en oultre, de nostre grace especial, plaine puissance et auctorité royal, lui avons donné et donnons par ces dictes presentes congié et licence de parfaire et achever ledit hostel fort, et y faire tours, carneaulx, barbecannes, murailles, fossez, paliz, pont leveis, barrières et autres fortifficacions que bon lui semblera, pourveu toutesvoies que à ce se consente ledit seigneur feodal de qui il tient ledit lieu du Queyrois et que, non obstant ladicte fortifficacion, les habitans dudit lieu du Queyrois [p. 215] feront guet et garde là où ilz ont acoustumé et sont tenuz faire d’anciennetté. Si donnons en mandement, par ces dites presentes, au seneschal de Poictou et à tous noz autres justiciers ou à leurs lieutenans, presens et avenir, et à chascun d’eulx, si comme à lui appartendra, que ilz en ce cas facent, seuffrent et laissent ledit suppliant joïr et user paisiblement de noz presens grace et octroi, congié et licence, et de tout le contenu en ces dictes presentes, sans lui faire mettre ou donner, ne souffrir estre fait, mis ou donné, ores ou pour le temps avenir, aucun empeschement ou destourbier au contraire ; mais, se fait ou donné estoit en aucune manière, le repparent et remettent ou facent repparer et remettre sans delay au premier estat et deu. Et afin que ce soit chose ferme et estable à tousjours, nous avons fait mettre nostre seel à ces presentes. Sauf en autres choses nostre droit et l’autruy en toutes. Donné aux Montilz lez Tours, le vingtiesme jour de mars l’an de grace mil cccc. cinquante, et de nostre règne le xxixe.

Ainsi signé : Par le roy, le conte de Dunois, le sire de Sainterailles et autres presens. De La Loère. — Visa.


1 Jean Blanchet, fils et héritier de Berthomée Mercier, étant mineur, le 1er mai 1405, rendit aveu de la prairie de Saint-Médard-des-Prés mouvant de Fontenay-le-Comte et d’une autre prairie enclose entre le Gué-d’Enfernet et la Grande-Vendée, qu’il renouvela le 16 janvier 1411 et le 19 octobre 1417. On trouve encore aux mêmes noms et prénoms un autre aveu des mêmes fiefs le 29 avril 1462. (Arch. nat., R1* 2172, p. 1133 ; P. 1144 fol. 48 ; P. 1145, fol. 42, 44 v°, 46, 49.) Jacques Blanchet, écuyer, sr du Quérois, appartenait sans doute à cette famille, sur laquelle les renseignements sont assez rares.