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DCXXI

Lettres de maintenue de noblesse en faveur d’Hilairet de Bournezeau. Pierre Regnault, maire de Poitiers et commissaire du roi pour la recherche des nouveaux acquêts, ayant voulu le faire financer, sous prétexte qu’il avait épousé une bourgeoise et s’entremettait de commerce, une enquête fut prescrite par le roi à la demande dudit sr de Bournezeau, qui justifia pleinement de sa qualité de noble.

  • B AN JJ. 112, n° 325, fol. 163
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 21, p. 72-79
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir veues les lettres dont la teneur est tele :

A touz ceulx qui ces presentes lettres verront et orront, Pierre Regnaut1, maire de Poitiers, commissaire du roy [p. 73] nostre sire sur le fait des finances des nouveaux acquès ou païs de Poitou, faiz puis xl. ans en ça par gens d’eglise et non nobles, salut et dilection. Sachent touz que, comme par les lettres du roy nostre dit seigneur, desquelles la teneur s’ensuit :

Charles, etc. Aus commissaires deputez sur les finances des nouveaux acquès ès païs de Poitou et d’Anjou, salut. Hylairet de Bournisseas nous a fait exposer que, comme il soit homme noble, né et procreé de noble sanc et ligniée, [p. 74] et aussi ont esté ses predecesseurs de très grant ancienneté, et a esté de noble et honneste gouvernement, et servi, comme noble, nous et noz predecesseurs en noz guerres, et en touz ses autres faiz s’est maintenu comme noble, en ensuiant de tout son povoir les voies de ses antecesseurs ; et il soit ainsi que pour le temps que il se maria, pour ce que il n’avoit mie grant terre, pour son estat soustenir, il eust pris à femme une bourgoise faisant fait de change et autres marchandises licites, nientmoins vous le voulez contraindre [p. 75] à paier finances comme les non nobles, soubz umbre de ce seulement que vous dictes qu’il fait par lui ou par ses gens fait de marchandise, qui par raison ne lui doit prejudicier ; laquelle chose est en son grant grief, prejudice et dommage, si comme il dit. Pour quoy, nous, ces choses considerées, vous mandons et estroitement enjoignons que, se il vous appert que le dit Hylairet soit noble par la maniere que dit est, vous ne le contragniez à faire aucune finance des diz nouveaux acquès pour lui fais, mais l’en tenez et faciez tenir paisible, en lui mettant au delivre tout ce qui du sien seroit pris ou arrestez à ceste cause, non obstant que sa dicte femme ou autres de ses gens aient faiz ou facent aucun fait de marchandise. Car ainsi le voulons nous estre fait, et au dit exposant l’avons octroyé et octroyons de grace especial, par ces presentes. Donné à Paris, le iiiie jour de novembre l’an de grace mil ccc. lxxviie, et le xiiiie de nostre regne. Ainsi signé. Par le Roy à la relacion du conseil. Mauloue.

Nous ait esté mandé et enjoingt que, se il nous apparrissoit Hylairet de Bourniseas, dont mencion est faicte ès dictes lettres, estre noble, par la maniere que dit est en ycelles, nous ne le contragnissons à faire aucune finance de nouveaux acquès par lui faiz, mais l’en tenissions et feissons tenir paisible, en lui mettant au delivre tout ce qui du sien seroit pris ou arresté pour ceste cause ; et nous ayons enquis la verité de cestui fait o nobles personnes monseigneur Guy, seigneur de la Forest2, monseigneur Jehan [p. 76] Olivier3, chevaliers, Regnaut et Aymeri de Barro4, et pluseurs autres ; et afin de plus seurement proceder ès choses devant dictes, nous, occupez de pluseurs negoces touchans le fait de la dicte commission, par vertu des dictes lettres, ayons mandé et commis à Pierre Beaujaan, notaire de la court de monseigneur le duc de Berry, soy informer bien et diligenment de et sur les choses contenues ès dictes lettres ; lequel, par vertu de noz lettres executoires des lettres du roy, nostre dit seigneur, a procedé à la dicte informacion faire o les tesmoings, des noms desquelx la teneur [ensuit], c’est assavoir monseigneur Tristan, viconte de Thouars5, monseigneur Ferrant de la Sale6, messire Guillaume de la Flocellere7, monseigneur Pierre de la [p. 77] Broce8, chevalier, religieus hommes, frere Jehan d’Arny, abbé de Saint Lonc de Thouars, frere Jehan Chelleur, abbé de Chambon9, frere Aymeri Poupart, enfremier de Saint Lonc de Thouars, monseigneur Guillaume Bernart, prieur de Jaye, monseigneur Guillaume Poupart10, prestre, Rollant de la Vaerie11, Perrot, sire de Lyners12, Huguet de la [p. 78] Vaerie13, Jehan et Guillaume Billetes, escuiers, Pierre Richardin, Pierre Raymon, Pierre Gentis, Colin de la Porte, Guillaume Pedru, Guillaume Prevost14, Guillaume le Bloy, bourgois de Thouars. La quelle informacion nostre dit commissaire nous a tremis enclose soubz son seel. Pour ce que par l’informacion sur ce faicte par nous et nostre dit comissaire, nous est suffisanment et deuement apparu le dit Hylairet estre noble et de l’estat et condicion dont mencion est faicte ès dictes lettres, l’en avons envoyé sanz aucune finance desdiz nouveaux acquès par lui fais, et l’en tenons paisible à tousjours, en li mettant au delivre tout ce qui du sien auroit esté pris ou saisi pour ceste cause. Si defendons à tous et à chascuns les commis de par nous que, pour cause et occasion des choses dessus dictes, ne molestent ou empeschent le dit Hylairet en corps ny en biens. Donné soubz nostre seel, le second jour du [p. 79] moys de mars, l’an de grace mil ccc. soixante dix et sept.

Les quelles et toutes les choses qui y sont contenues nous avons fermes et agreables, ycelles voulons, louons, approvons, ratiffions et de nostre grace especial et de nostre auctorité royal confermons, voulans et octroyans au dit Hylairet de Bourniseas, denommé ès dictes lettres dessus transcriptes, que il soit reputé et tenu pour noble en tous cas, ainsi comme ses antecesseurs dont il est descenduz ont esté tenuz et reputez. Si donnons en mandement à noz amez et feaulx gens de noz comptes à Paris, au seneschal de Xantonge, au gouverneur de la Rochelle, au bailli des Exempcions de Touraine, d’Anjou, du Maine et de Poitou, à touz commissaires reformateurs et autres, deputez et à deputer de par nous sur le fait des nouveaux acquès, fais des nobles par les non nobles et des personnes anoblis par noz lettres, et à touz noz autres justiciers et officiers, à leurs lieuxtenans presens et avenir, et à chascun d’eulx, si comme à lui appartendra, que ledit Hylairet de Bourniseas facent, seuffrent et laissent joir et user de touz privileges de nobles et de nostre presente grace, sanz contredit aucun, lequel, se mis lui estoit, il facent oster tantost et sanz delay. Et que ce soit chose ferme et estable à tousjours, nous avons fait mettre nostre seel à ces presentes. Sauf en autres choses nostre droit et en toutes l’autruy. Donné à Paris, l’an de grace mil ccc. lxxviii, et le xvme de nostre regne, ou moys de juing.

Es requestes de l’ostel. S. de Caritate. — F. de Metis.


1 La liste des maires de Poitiers, que nous avons citée à plusieurs reprises (ms. 20084 de la Bibl. nat.), porte que Pierre Regnault exerça cette charge de 1375 à 1377 (nous voyons ici qu’il était encore maire au mois de mars 1378 n.s.), puis de 1380 à 1384. A cette dernière date, on y lit : « Cette année, Jean duc de Berry donna au chapitre Notre-Dame de Poitiers, par lettres du 16 janvier, un petit emplacement joignant et contigu à l’église, que l’on appelait les Barres, et le 22 dudit mois, le dit Pierre Regnault, maire, à qui les lettres s’adressaient, fit borner l’emplacement dans lequel sont à présent (xviie siècle) les petites boutiques autour de ladite église du côté de la place. » Le nom de Pierre Regnault reparaît en 1389 sur la même liste avec cette mention : « Il fit bâtir cette année l’Aumônerie pour les pauvres », et on le retrouve encore maire de la ville de 1402 à 1406. Des documents d’une authenticité non suspecte nous fournissent d’autres renseignements sur ce personnage. Citons un mandement du 27 octobre 1380, adressé par Pierre Regnault, maire de Poitiers, et Simon Guillaut, archiprêtre de Gençay, commis à la distribution des fonds destinés aux réparations de la ville, à Jean Bernard, receveur, de payer la somme de six livres pour le gros bois employé à la tour située sur l’étang de Montierneuf, près du portail de Saint-Ladre. (Arch. de la ville de Poitiers, J. 2.) En 1386, James Guischart étant mort au milieu de son exercice, Pierre Regnault fut commis à sa place à la garde de la mairie. (Acte du 9 novembre et autres de 1386-1387, relatifs aux réparations des pont-levis et dormants de la ville et autres travaux, id., J. 4 à 30.) Plusieurs de ces actes sont scellés du sceau de ce personnage, et l’on y voit ses armes consistant en un pal chargé de trois coquilles, et autour ces mots : le scel de Pierre Regnaut. (Voy. aussi id., J. 216, 217.) Dans le même dépôt à la suite de comptes des rentes, revenus et domaines de la ville, du 1er septembre 1387 au 14 juillet 1391, se trouve un état sommaire des travaux exécutés pendant cette période, sous les maires Guillaume Taveau, Pierre Regnault et Hilaire Larcher. (Id., K. 1.)

Nous terminerons cette notice par quelques mots sur un long procès que soutint Pierre Regnault à propos de la succession de son frère Guillaume, contre la veuve de celui-ci, Perrette Picard, ou la Picarde. Il remontait à l’occupation anglaise, et le sénéchal de Poitou pour le prince de Galles avait prononcé son jugement. Puis, après la réduction du pays à l’obéissance de Charles V, l’affaire avait été portée en appel au Parlement, et par arrêt du 29 mai 1375, la cour décida que Perrette, ayant vécu avec son mari sous le régime de la communauté, aurait la moitié de la succession, et que l’autre moitié devait revenir au frère du défunt, Pierre Regnault, en ce qui concernait du moins les biens meubles et les conquêts immeubles, la question de partage des autres propriétés étant réservée. (X1a 24, fol. 61.) La veuve de Guillaume, qui s’était fixée à Paris, vint alors à Poitiers pour y faire entériner et exécuter ce jugement. Mais elle fut arrêtée et mise en prison par les officiers du duc de Berry, sans qu’elle pût savoir pourquoi. Une fois remise en liberté, elle intenta des poursuites contre son beau-frère qu’elle accusait de cette arrestation et de cette détention arbitraires, et auquel elle réclamait en outre différentes sommes qui lui avaient été prêtées par son mari, et particulièrement cinq cents francs d’or qu’il avait reçus de celui-ci, « pour soy racheter de certaine prison ». Le procureur du roi se joignit à la demanderesse. Pierre Regnault répondait qu’il n’était pour rien dans l’emprisonnement de Perrette, et que même il lui avait offert, à elle et à ses amis, de l’aider à obtenir sa délivrance. Quant aux prêts, il niait en avoir jamais reçus de son frère, et prétendait au contraire que c’était lui qui avait avancé à Guillaume diverses sommes, dont il n’avait jamais été remboursé. Le procès dura plusieurs années. Le 13 mars 1377, Pierre obtint de la cour de pouvoir se présenter par procureur et élut domicile chez Me Eudes Foubouchier, son procureur, rue de la Harpe. Au 9 avril, arrêt de procédure. Le 4 juillet, le Parlement ordonne à Foubouchier de faire venir son client en personne pour le 1er août suivant, et le 11 juillet, Étienne Gracien, procureur du duc de Berry en Poitou, complice de Regnault pour les excès faits à Perrette, obtient son élargissement dans l’enceinte de Paris. Le 4 août suivant, Regnault et Gracien furent interrogés séparément, puis confrontés ; après quoi la cour les élargit jusqu’aux jours du bailliage de Bourges de la prochaine session. Le 21 janvier 1378, ils obtinrent de nouveau de pouvoir se faire représenter par leurs procureurs (X2a 10, fol. 40, 41, 48 r° et v°, 50 et 58). Enfin le 10 janvier 1379, l’affaire se termina par un accord. Pierre s’engagea à payer, en la ville de Paris, à sa belle-sœur, 175 francs d’or du coin du roi, à titre de dommages et intérêts, compris dans cette somme les dépens du procès, et à désintéresser et défrayer les témoins qu’elle avait fait venir de Poitiers à Paris, à savoir Jean Bigot, Jean Imbert, Guillaume Gaboreau, Jean Bruneau et deux autres bourgeois, les ordonnances et jugements donnés en faveur de ladite veuve demeurant en leur force et vertu. En retour celle-ci promettait de lui donner une décharge générale de tout ce qu’elle avait pu ou pouvait lui réclamer, et de se désister de toute poursuite contre lui. (Archives nat., X1c 38.)

2 Le procès que Guy de la Forêt soutenait contre Catherine de Machecoul, veuve de Pierre de Craon, dont il a été question précédemment (vol. IV, p. 125 note) se poursuivait encore en 1379. Le 7 septembre de cette année, Pierre Boschet et Adam Chanteprime, conseillers au Parlement, furent commis pour faire une enquête sur les lieux (Arch. nat., X1a 29, fol. 9 v°). Le nom de ce personnage figure encore dans un traité conclu le 4 février 1383 n.s., entre les sr et dame de Laval et Jacques de Surgères, seigneur de la Flocellière, au sujet de quelques acquêts que ceux-ci avaient faits dans la terre de Châteaumur. (Coll. dom Fonteneau, t. VIII, p. 161.) Dans un acte d’octobre 1388 publié ci-dessous, Guy de la Forêt est dit seigneur de Commequiers.

3 Voy. ce qui a été dit d’un chevalier de ce nom, vol. précédent, p. 405 note.

4 Aliàs de Bar, ou simplement Bar. En juillet 1369, une partie des biens de Regnault Bar, chevalier, ayant été confisquée parce qu’il restait au service des Anglais, fut donnée à Pierre de la Gresille, autre chevalier fidèle à Charles V. (JJ. 100, n° 527, fol. 162 v°.) Quant à Aimery, nous le rencontrerons plus loin (acte de juin 1390).

5 Tristan Rouault, marié à l’héritière de Thouars, a été l’objet d’une notice assez développée dans le précédent volume, p. 217, où il est d’ailleurs mentionné en plusieurs endroits. Aux documents relatifs à ce personnage précédemment cités, nous en ajouterons un qui autorise à fixer son décès vers la fin de 1395, ou au commencement de 1396. Le 6 mai de cette année, sa veuve Pernelle, vicomtesse de Thouars, fit don à l’abbaye de Boisgrolland du droit de guet et autres droits qu’elle possédait au village de la Brethommelière pour fonder une messe pour le repos de l’âme de feu Tristan, son époux. (Coll. dom Fonteneau, t. I, p. 547.)

6 Le père de Gadifer de la Salle, dont il sera question plus loin.

7 La seigneurie de la Flocellière était entrée dans la maison de Surgères au commencement du xive siècle, par le mariage d’Olive, fille de Geoffroy de la Flocellière, avec Guy de Surgères, seigneur de la Bougueraine. (Beauchet-Filleau, Dict. des familles de l’anc. Poitou, t. II, p. 681.) On voit que cependant la famille de ce nom n’était pas éteinte. Déjà dans le vol. précédent, p. 400, il a été question d’un Roland de la Flocellière, à qui le prince de Galles avait donné, en 1359, des biens confisqués sur un serviteur du roi de France. Le Guillaume dont il est question ici avait épousé Marie Goulard, fille de Guillaume, seigneur de la Geffardière, et de Béatrice de Sainte-Maure (cette Marie non nommée dans la généalogie de la famille Goulard donnée par MM. Beauchet-Filleau, t. II, p. 838), et était mort avant le 10 février 1387 n.s., suivant un acte de cette date recueilli par dom Fonteneau, dont nous reproduisons ici l’analyse : « Quittance donnée par Rémi de Talensac, au nom et comme procureur d’Olivier, sire de Clisson et de Belleville, connétable de France, à Aimery Goulard, de la somme de 50 francs d’or, que celui-ci devait au sire de Clisson, en conséquence d’une transaction passée entre eux pour quelque vente que feu Guillaume de la Flocellière, chevalier, et feu Marie Goulard, sa femme, sœur d’Aimery, avaient faite à feu Aimery d’Argenton, chevalier, alors tuteur du sire de Clisson ; la quittance donnée en présence de Jean de la Flageole, lieutenant de Guillaume Taveau, sénéchal du sire de Clisson, et de Guillaume Sauvestre, écuyer ». (Coll. dom Fonteneau, t. VIII, p. 165.)

8 Pierre de la Brosse, chevalier, fut impliqué dans le procès criminel intenté par Jeanne d’Amboise, veuve de Gaucher de Thouars, à Miles de Thouars, sr de Pouzauges, qui l’avait chassée du château de Tiffauges, où elle demeurait depuis la mort de son mari. (Acte du 11 avril 1374, Arch. nat., X2a 8, fol. 350 v°.) Voy. sur cette affaire notre t. IV, p. 124 note.

9 Dans une liste un peu moins incomplète que celle de la Gallia christ., on voit que Jean d’Arny, nommé, par suite d’une fausse lecture sans doute, « Johannes Daani », était encore abbé de Saint-Laon en 1386. (H. Imbert, Cartul. de Saint-Laon de Thouars, in-8°, 1875, p. 95.) Le Cartulaire de Chambon, publié l’année précédente par le même auteur, ne cite pas Jean Chelleur, mais son successeur Guillaume, qui fut abbé de 1382 à 1396.

10 Un Aimery Poupart était seigneur de la Roche-Bernard à Turageau en 1389 et 1408. (E. de Fouchier, La baronnie de Mirebeau, in-8°, 1877, p. 238), et le nom de Guillaume Poupart figure dans un procès entre Guillaume Larchevêque, sire de Parthenay, et Pierre de Montfaucon, seigneur de Saint-Mesmin, à cause des terres de Saint-Mesmin dépendant de Parthenay et de la Fosse, située dans la baronnie de Vouvant. (Voy. acte du 7 mars 1380, Arch. nat., X2a 9, fol. 191 v°.)

11 Roland de la Voirie avait épousé N. du Puy du Fou, avant le 9 juillet 1355. A cette date on trouve une commission adressée à Jean Voisin et à Jean Bernier, pour faire exécuter un accord homologué au Parlement de Paris et mettant fin à un procès entre Jean du Puy du Fou, d’une part, ledit Roland et sa femme, Guillaume du Chaillou et Nicole du Puy du Fou, sa femme, et Isabelle du Puy du Fou, sœur desdites dames. (Arch. nat., X1a 16, fol. 65.) Le texte de ce traité n’existe plus dans la collection des accords enregistrés au Parlement. Roland était sans doute le frère de Huguet de la Voirie, dont il est question plus bas.

12 Perrot, sire de Liniers, c’est-à-dire le chef de la famille, celui qui possédait le fief. La filiation de plusieurs branches de cette maison a été établie pour le xive siècle et même pour la fin du xiiie, mais celle de Perrot n’est pas connue. (Beauchet-Filleau, Dict. des familles de l’anc. Poitou, t. II, p. 302 ; J. Richard, Généal. de la famille de Liniers, Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 2e série, t. VI, 1866, p. 53 et s.) Nous avons dit quelques mots de ce personnage dans une note de notre tome III, p. 366.

13 Un acte du 20 juin 1383 nous apprend que Huguet de la Voirie, écuyer, était seigneur de Puyraveau. Il avait alors une contestation avec Girard Rabasté, chevalier, à propos des arrérages d’une rente de quatorze setiers moitié blé, moitié seigle, à la mesure de Thouars, assignée sur une dîme appelée la dîme de Jeu. Cette dîme avait été acquise quelque temps avant par H. de la Voirie de Huet Frétart. Un ancêtre de ce dernier, nommé aussi Huet Frétart, ainsi que sa femme Jeanne, par contrat passé à Loudun en 1316, s’étaient engagés à payer ladite rente annuelle aux prédécesseurs de G. Rabasté. Le sieur de Puyraveau l’ignorait, ou du moins le contestait, d’où un procès porté au Parlement, qui se termina par un traité passé devant la cour de Thouars, le 20 juin 1383. Huguet composa avec Girard moyennant vingt setiers moitié blé, moitié seigle, qu’il promit de payer en deux termes, à la Toussaint prochaine et à la Toussaint de l’an 1384, en présence et sous la garantie de Thibaut Rabasté, de Roland de la Voirie, de Jean de Bernezay, fils de Haquin de Bernezay, écuyer, de Jean Suyreau, dit Frère, et de plusieurs autres. Le Parlement reconnut la validité de cet accord par arrêt du 21 août 1383. (Arch. nat., X1c 47.)

14 Guillaume Prévost avait été ajourné au Parlement, comme garant, par Renaud de Vivonne, seigneur de Tors, poursuivi en payement d’une somme de 4000 francs d’or par Geoffroy Ferron, chevalier. (Acte du 11 juillet 1376, X1a 25, fol. 232 v°.)