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DCCXXXII

Rémission accordée à Simon Sabourin pour le même fait1

  • B AN JJ. 136, n° 161, fol. 82 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 21, p. 389-390
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à touz, presens et avenir, de la partie des amis charnelz de Symon Sabourin, laboureur de braz, de la parroisse d’Azay en Poytou, povre et miserable personne, chargié de femme et de deux enfans, à nous avoir esté humblement exposé que, environ le moys d’octobre derrainement passé eust un an, autrement du jour n’est recors, le dit exposant estant en la ville d’Azay, avec pluseurs autres de la dicte ville et d’ailleurs, survint en la compagnie des dessus diz un homme appellé Jehan [p. 390] Levrier, laboureur de braz de la ville de Saint Mexant, leur ami, voisin et affin, le quel dist et anunça, aux dessus diz assistans, en soy griefment complaignant, que un homme appellé Truppelin, lierres, robeur, pilleur et rançonneur de genz, lui avoit freschement osté et tolu par force sa jument, et en oultre ce, pour ce qu’il la poursuivoit, l’avoit volu tuer et murdrir, ausquelles parolles dictes estoient presens Jehan Joulin et Jehan Pajerot, laboureurs de braz, qui disdrent en audience des assistans que semblablement avoit le dit Truppelin nagueres batu et navré les femmes des diz Joulin et brulé la barbe du dit Pajerot, pour eulx rançonner ; adonc les assistans au dit lieu, comme courrouciez et esmeuz des dictes pilleries, roberies et villenies, que faictes leur avoit le dit Truppelin, et faisoit chascun jour, eulx touz ensamble, le dit exposant avec eulx, d’un commun accort et assentement, en entencion de trouver le dit Truppelin, et pour ravoir ce qu’il avoit sur eulx extorqué, alerent en la ville de Leignes, près du dit lieu d’Azay, et là le trouverent, et tantost qu’ilz l’apperceurent, comme esmeuz par chaleur, lui coururent sus et le batirent d’espées et bastons telement que, un ou deux jours après, mort s’en ensuy en la personne du dit Truppelin. Pour occasion, etc. Si donnons en mandement au bailli des Exempcions de Touraine, d’Anjou, du Maine et de Poytou, etc… Donné à Paris, ou mois d’aoust l’an de grace mil ccc. iiiixx et ix, et de nostre regne le ixe.

Es requestes de l’ostel. L. Benoit. — Tristran.


1 Les deux relations du même fait se complètent mutuellement ; c’est pourquoi nous donnons la partie essentielle de ces secondes lettres de rémission.