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DCLXXII

Lettres portant cession au roi moyennant 8,000 livres par Guy de La Trémoïlle, seigneur de Sully, chambellan du roi, d’une maison qu’il avait récemment achetée à Paris, rue de Jouy, près de la poterne Saint-Paul et qui avait appartenu à feu Hugues Aubriot1, prévôt de Paris ; de laquelle maison le roi fait don à son [p. 226] chancelier, Pierre de Giac2. Paris, mai 13843.

  • B AN JJ. 124, n° 318, fol. 181
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 21, p. 225-226
D'après a.


1 Le célèbre prévôt de Paris sous Charles V était originaire d’une famille bourgeoise de Bourgogne et fut d’abord bailli de Dijon. Il reçut, l’an 1367, en titre d’office la prévôté et la capitainerie de la ville de Paris, et l’exerça jusqu’a la mort de son maître. Au temps de sa faveur, il avait combattu l’Université et ses privilèges. Les ennemis que cette attitude lui suscita profitèrent de la minorité de Charles VI pour renverser le prévôt. Enfermé dans les prisons de l’évêque, il en fut tiré le 1er mars 1382 par les Maillotins révoltés et se réfugia en Bourgogne, où il mourut, on ne sait au juste combien de temps après, mais postérieurement au 25 mai 1384, dans l’obscurité. M. Le Roux de Lincy a publié une étude sur Hugues Aubriot, dans la Bibl. de l’école des Chartes, t. XXIII, année 1862, p. 173-213. L’hôtel de la rue de Jouy avait été antérieurement la propriété de Jacques de Pacy. Charles V avait donné à Aubriot la somme nécessaire pour en faire l’acquisition, le 10 septembre 1367. (Id. ibid. p. 205-206.)

2 Chancelier de France depuis le 19 juillet 1383, Pierre de Giac avait été précédemment chancelier de Jean duc de Berry, comte de Poitou, comme on le verra ci-dessous. (Acte d’octobre 1386, n° DCCV).

3 Cet acte a été publié par M.G. Fagniez ainsi qu’un accord enregistré au Parlement, le 25 mai 1384, passé entre l’abbaye de Tiron et Hugues Aubriot, au sujet précisément de cet hôtel de la rue de Jouy, qui était dans la mouvance de l’abbaye et dont celle-ci réclamait la propriété, sous prétexte qu’elle était confisquée par suite de la condamnation du prévôt de Paris pour crime d’hérésie. (Bulletin de la Société de l’histoire de Paris, t. V, 1878, p. 84-91.)