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MCCCCLVIII

Lettres de ratification de l’acte de sécularisation du chapitre de Luçon.

  • B AN JJ. 197, n° 98, fol. 57 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 38, p. 155-157
D'après a.

Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de nostre amé et feal conseillier l’evesque de Luçon1 et de noz chiers et bien amez les doyen, archediacre, chanoines et chappitre de l’eglise dudit lieu de Luçon, contenant que puis certain [temps] ença nous leur [p. 156]avons octroyé noz autres lettres patentes en forme de chartre, sceellées en laz de soye et cire vert, par lesquelles et pour les causes contenues en icelles, leur avons accordé qu’ilz peussent faire telle poursuite et dilligence que bon leur sembleroit envers nostre saint père le Pape, à ce qu’il luy pleust muer et convertir ladite eglise, qui est de fondacion royal, et les religieux, prieur et chappitre et menbres d’iceulx de regularité en secularité, et faire et créer en ladite eglise, ou lieu desdiz religieux prieur et chappitre et menbres, doyen, archediacre et autres dignitez et chanoines, ainsi qu’il y a en plusieurs autres eglises de nostre royaume ; lesquelz supplians se sont à ceste cause depuis traiz devers nostre dit saint père, lequel par sa grant et meure deliberacion de conseil, a fait ladite mutacion de ladite eglise et desdiz religieux prieur, convent et chappitre et menbres d’icelle de regularité en secularité, et sur ce leur a octroyé ses bulles en forme deue2, sur lesquelles les procès et autres choses à ce requises ont esté bien et deuement faiz et ont esté mises à execucion deue. Pour laquelle cause, lesdiz supplians nous ont humblement fait supplier et requerir qu’il nous plaise, en ensuivant ledit octroy ainsi par nous à eulx fait par nosdites autres lettres, avoir agreable ladite mutacion faicte par nostre dit saint père, comme dit est, de ladite eglise et des religieux, prieur, chappitre et menbres d’icelle de regularité en secularité, et icelle louer, ratiffier, approuver et confermer, ensemble les execucions faictes sur icelles bulles, et sur ce leur impartir nostre grace. Pour quoy nous, les choses dessusdictes considerées, mesmes les causes qui nous [p. 157] meurent à leur octroyer nosdites autres lettres, dont sommes bien reccors, ladite mutacion et convertissement ainsi fait par nostredit saint père le Pape de ladite eglise et desdiz religieux, prieur, chappitre et menbres d’icelle, de regularité en secularité, et aussi lesdites execucions desdites bulles avons eues et avons agreables et icelles, en tant que à nous est, avons louées, ratiffiées, approuvées et confermées, louons, ratiffions, approuvons et confermons, de grace especial, plaine puissance et auctorité royal, par ces presentes. Par lesquelles donnons en mandement aux seneschal du Poictou et conservateur des privileiges royaulx de l’Université de Poictiers, et à tous noz autres justiciers, officiers ou à leurs lieuxtenans, presens et advenir, et à chacun d’eulx, si comme à lui appartendra, que de nostre presente grace, ratifficacion, approbacion et confirmacion ilz facent, seuffrent et laissent lesdiz supplians et leurs successeurs en ladite eglise, ou temps advenir, à tousjours perpetuellement, joir et user plainement et paisiblement, sans leur faire, mettre ou donner, ne souffrir entre fait, mis ou donné aucun destourbier ou empeschement au contraire. Car ainsi, etc. Et afin que ce soit, etc. Sauf en autres choses, etc. Donné à Baugé, ou mois de may l’an de grace mille cccc. soixante neuf et de nostre règne le huitiesme3.

Ainsi signé : Par le roy. Bourré. — Visa.


1 Nicolas Boutaud, dont il est question dans d’autres lettres patentes de juin 1468, visées quelques lignes plus bas, lui donnant licence de poursuivre en cour de Rome la sécularisation de son chapitre. (Ci-dessus, p. 119, et note.)

2 Les bulles du pape Paul II réglant la sécularisation de l’église et du chapitre de Luçon, sont datées de Rome la veille des ides de janvier 1468 (12 janvier 1469 n. s.) ; elles mentionnent les noms des dignitaires et de tous les autres membres du chapitre, vivants à cette époque. Le texte, très développé, en a été publié, dans la Gallia christiana, qui donne à la suite les nouveaux statuts édictés pour les mêmes église et chapitre par le pape Sixte IV, à Rome, le 3 des ides de mars 1472. (Tome II, Instrumenta, p. 390 et 402.)

3 Ces lettres patentes sont imprimées dans la collection des Ordonnances des Rois de France, in-fol., t. XVII, p. 217.