[p. 328]

MDX

Rémission en faveur d’Etienne de Granges, écuyer, Mathurin Tubin et Robin Le Prevost, sergent de la seigneurie de Grandchamp au Maine, poursuivis pour coups et blessures. Sur l’ordre de Jacques de Surgères, seigneur de la Flocelière, de Cerisay et de Grandchamp1, ils étaient allés saisir « la forme, la pâte ou le pain » qu’ils trouveraient chez un nommé Jean Le Villain, sujet de ladite seigneurie de Grandchamp, qui refusait, bien qu’il y fût tenu, de faire moudre son blé [p. 329] au moulin dudit Grandchamp, et comme celui-ci s’opposait par la force à les laisser entrer dans sa maison, ils l’avaient battu et frappé d’un coup de dague. « Si donnons en mandement au bailly de Touraine et des ressors et exempcions d’Anjou et du Maine, etc. Donné à Paris, ou moys de decembre l’an de grace mil cccc. soixante douze, et de nostre règne le xiie. »

  • B AN JJ. 195, n° 758, fol. 186 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 38, p. 328-329
D'après a.


1 Jacques III de Surgères, chevalier, seigneur de la Flocelière, Saint-Paul, Cerisay, Ambrières, Balon et Grandchamp dans le Maine, comme on le voit ici, chambellan du roi, était fils de Jacques II et de Marie de Sillé, sa troisième femme. Il passa, le 3 avril 1452, une transaction avec le prieur du Châtellier au sujet d’une terragerie, transaction confirmée par Jean, abbé de Mauléon (coll. dom Fonteneau, t. VIII, p. 185), fut présent, le 31 août 1459, au contrat de mariage de Marie, sa sœur de père et de mère, avec Aymar de Brisay, chevalier (id., p. 185), et en décembre 1483, il obtint des lettres patentes portant réunion en un seul hommage lige de sept hommages qu’il devait séparément au roi, à cause de sa terre et seigneurie de la Flocelière (id., p. 229). Nous avons signalé, dans un autre endroit, le curieux procès que Jacques de Surgères intenta à Jean de Brosse, seigneur de Laigle et de Châteaumur, à Aleran de Saint-Georges, son maître d’hôtel, à Miles, Jean et Gilles de Montournois, écuyers, et autres leurs complices, qu’il accusait d’avoir chassé sur ses terres, de l’avoir diffamé dans des libelles et de s’être livrés à des sévices sur sa personne, et indiqué les cotes d’actes relatifs à cette affaire, entre le 22 mai 1477 et le 4 janvier 1480. (Vol. précédent, p. 382, note.) Nous ne pouvons que nous y référer, sans vouloir entrer dans le détail qui exigerait trop de développements. Jacques de Surgères rendit aveu de sa terre de la Flocelière à la Tour de Maubergeon dont elle relevait, avec droit de haute, moyenne et basse justice, et au devoir d’un éperon doré, le 23 avril 1485. (Arch. nat., P. 1145, fol. 145 v°, 147.) Charles VIII lui accorda l’établissement d’un marché chaque semaine et de deux foires par an dans chacune des localités de la Flocelière, Cerisay et Saint-Paul, « chasteaux fors et bonnes grosses bourgades », dont il était seigneur, par lettres données aux Montils-lès-Tours, au mois de mars 1488 n.s. (JJ. 219, n° 16, fol. 8.) Il avait épousé, en 1452, Renée de Maillé, dont il eut sept enfants, trois fils et quatre filles ; elle lui avait apporté en mariage ses seigneuries du Maine, Balon et Grandchamp. (Voy. Beauchet-Filleau, Dict. des familles de l’anc. Poitou, 1re édit., t. II, p. 682.)