MCCCCLXI
Rémission en faveur de Jamet Thomas, du village des Combes, coupable du meurtre de Jean Blondeau, dans une rixe.
- B AN JJ. 196, n° 84, fol. 52 v°
- a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 38, p. 166-168
Loys, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receue l’umble supplicacion de Jamet Thomas, povre simple homme de labour, et de Marguerite sa femme, demourans ou village [p. 167] de Combes, contenant que, le lundi après la feste de Toussains derrenière passée, ledit Jamet suppliant envoya sadicte femme, ung nommé Françoys, nepveu d’icellui suppliant, et une jeune fille qui estoit aux journées dudit suppliant, amasser de la fougère en ung champ appellé la Broue du Serisier, appartenant à icellui suppliant, et pour ce que eulx estans oudit champ et amassans ladicte fougère, y surviendrent Jehan Blondeau, Pierre Blondeau et Katherine, sa femme, Jehan de Villesant, Pierre de Rossillé, Jehanne de Rossillé, Katherine Vraude et Huguète Pousarde, qui pretendoient ledit champ où se cueilloit ladicte fougère appartenir ausdiz Blondeaulx, et que ledit Françoys pretendoit au contraire icellui champ appartenir audit suppliant, et y eut plusieurs parolles et debaz à cause d’icelle fougère et tellement que les ungs en prenoient d’un costé et les autres d’autre. Et voyant par ledit Françoys que lesdiz Blondeaulx vouloient par force emporter ladicte fougère, il se tira devers ledit suppliant, son oncle, auquel il dit la force que vouloient faire iceulx Blondeaulx, et à ceste cause icellui suppliant print son charroy pour aller querir ladicte fougère oudit champ. Et sitost qu’il y fust arrivé, il commença à charger la dicte fougère en sondit charroy, et à ceste cause se meurent plusieurs parolles entre eulx et tellement que lesdiz Pierre et Jehan Blondeaulx commencèrent à frapper et batre ledit Françoys, et en soy revenchant icellui Françoys tira ung coustel qu’il avoit pendu en sa saincture et en bailla ung coup audit Jehan Blondeau par son ventre. Et depuis icellui Blondeau pardonna audit Françoys et lui dist qu’il estoit agresseur. A l’occasion duquel coup, ung jour ou deux après, ledit Blondeau est allé de vie à trespas. Et depuis le procureur de la justice dudit lieu des Combes ou autres ont fait prendre et saisir tous et chacuns les biens d’iceulx supplians, et doubtent que en iceulx et aussi à leurs personnes on voulsist mettre empeschement, en nous humblement [p. 168] requerant que, attendu ce que dit est, etc. Au seneschal de Poictou et à tous, etc. Donné à Tours, ou moys de juing l’an de grace mil cccc. soixante neuf, et de nostre règne le huitiesme.
Ainsi signé : Par le roy, à la rellacion du Conseil. J. Brisonnet. — Visa. Contentor. Duban.