1 Fils puîné de Pierre Ier de
Combarel ou Comberel, seigneur de Noailles, l’un des principaux
habitants de Tulle en 1431, Pierre II, chevalier, était
seigneur de l’Isle-Jourdain à cause de sa femme, de Rouet et de
la Motte-de-Beaumont en Châtelleraudais. Il fut l’un des
héritiers de son oncle Hugue de Combarel, président de la Cour
des aides, évêque de Poitiers (de 1424 à 1440), sur lequel voy.
notre t. VIII (XXIX des Arch. hist.), p. 54, note 2. On
le trouve qualifié capitaine de cent arbalétriers, et gouverneur
de la Rochelle. Charles VII lui accorda, par lettres
patentes de novembre 1443, la permission de fortifier le château
de Rouet, dont lui avait fait don, en 1437, Marguerite de
Colombiers, veuve de Simes de Saint-Martin, tante de sa femme.
En 1456, il acquit le fief de Corigné, et en 1460 il transigea
avec le chapitre de Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, au sujet
d’une chaussée qu’il avait fait construire près de son moulin de
Gastault, et reconnut devoir aux chanoines, comme indemnité du
dommage que l’eau de son étang en cet endroit occasionnait à
leurs terres. (Arch. de la Vienne, G. 1178.) Il eut d’ailleurs,
en qualité de seigneur de la Motte-de-Beaumont, d’autres procès
avec ce même chapitre, qui possédait la seigneurie de
Beaumont.
Au mois d’octobre 1466, une levée de quatre
mille francs archers avait été ordonnée par Louis XI en
Saintonge et dans les pays voisins. Ce fut Pierre de Combarel
que le roi commit à cet effet pour la Saintonge ; celui-ci
délégua ses pouvoirs aux deux élus du pays, Jean Mérichon et
Guillaume de Combes, et leur prescrivit de mettre sus un archer
par cinquante feux et de procéder à leur équipement. Les deux
élus furent poursuivis à la Cour des Aides pour exactions
commises dans l’exercice de cette commission et condamnés à
restituer 120 écus d’or. (Arch. nat., Zla 26, f° 373 v°
et 384 ; Z1a 68, aux 29 et 31 juillet 1467.)
Sur le
rôle des nobles du comté de Poitou assemblés à Poitiers, le
5 octobre 1467, par Yvon Du Fou, le nom de Pierre de Combarel,
seigneur de l’Isle, est inscrit comme ayant sous ses ordres
vingt-cinq hommes d’armes et quarante brigandiniers. (Roolles
des bans et arrière-bans de Poictou, in-4°,
réimpr. de 1883, p. 19-20.) Le 18 avril 1474, il donna quittance
à Jean Raguier, receveur général des finances en Normandie, de
mille livres tournois pour partie de la pension que Louis XI lui
avait ordonnée pour l’année courante, commencée le
1er octobre précédent. (Orig. signé, Bibl. nat., ms.
fr. 27310, Pièces orig, vol. 826, dossier Combarel.) Par lettres
patentes datées du Plessis-lès-Tours, le 18 février 1476 (1477),
le roi fit don au sr de l’Isle-Jourdain de l’office de
capitaine des ville et château de Fontenay-le-Comte, avec le
revenu des terre et seigneurie du lieu. (Anc. mém. P. de la
Chambres des comptes, fol. 58 ; Bibl. nat., ms. fr. 21405,
p. 197.) Ce revenu lui fut repris peu de temps après, mais en
compensation il eut une somme annuelle de 1.500 livres. On
conserve quatre quittances de lui à Guillaume d’Elbène, receveur
général des finances de Languedoc, qui en font foi, la première
datée du 30 avril 1477, la deuxième du 25 mai 1478, la troisième
du 31 décembre 1480 et la quatrième du 22 mai 1481. Elles
portent toutes qu’il s’agit d’une somme de 1.500 livres à lui
ordonnée chaque année par le roi, « pour le récompenser des
terre et seigneurie de Fontenay-le-Conte, que ledit sr a
reprises de luy ». (Ms. fr. 27810 cit.) Le même recueil
contient l’original de lettres patentes de Louis XI, du
Plessis-du-Parc, le 9 janvier 1478 n.s., faisant don à Pierre de
Combarel des lods et ventes et autres droits seigneuriaux par
lui dus au roi, pour l’acquisition par lui faite récemment de
Guyot de Genoillé, écuyer, seigneur dudit lieu, et de Gillette
de Mausson, damoiselle, sa femme, de l’hôtel noble de Chincé,
sis en la paroisse de Jaunay, châtellenie de Poitiers, pour 900
écus d’or (à 32 sous tournois 1 denier pièce). Le 25 janvier
suivant, le sr de l’Isle-Jourdain rendait aveu au roi de
ladite seigneurie de Chincé, et le 10 février de celle de
Saint-Supplice. (Arch. nat., P. 1145, fol. 155.) Le dernier acte
connu de ce personnage est l’acquisition qu’il fit, le 9 mai
1482, de Jean Buisson, paroissien de Naintré, d’une rente de
deux boisseaux de froment et un chapon, payable en l’hôtel de
Rouet. (A. Richard, Arch. du château de la Barre, t. II,
p. 396.) Sa mort arriva vers la fin de l’année suivante ou tout
au commencement de 1484. Il avait épousé : 1° Huguette de
l’Isle-Jourdain, fille et héritière de Jean, chevalier, seigneur
de l’Isle-Jourdain, et de Ayde de Saint-Martin ; 2° vers 1460,
Françoise Cotet, fille du sr de Benayes en Limousin, qui
était veuve le 3 février 1484 et tutrice de son fils, Jacques,
lequel décéda, encore mineur et sans alliance, trois ou quatre
ans plus tard. Celle-ci, tant en son nom que comme tutrice de ce
fils, était appelante au Parlement, le 9 février 1486, d’une
sentence du sénéchal de Poitou, donnée contre elle au profit de
René de La Roche et de sa femme. (Arch. nat., X1a 4827,
fol. 99.) De son premier mariage, Pierre de Combarel avait eu
deux filles : Néomaye, épouse de Jean de La Beraudière, puis de
Jean Cotet, sr des Roches ; Huguette, femme de Jean de
Blom, écuyer, sr de Ressonneau. Le sr de
l’Isle-Jourdain fut inhumé avec sa première femme, en la
chapelle de Notre-Dame-de-Recouvrance, qu’il avait fondée en
l’église de Beaumont. (Cf. Lalanne, Hist. de
Châtelleraud, t. I, p. 418 ; Beauchet-Filleau, Dict.
des familles du Poitou, 2e édit., t. II,
p. 580.)