[p. 1]

CLXXXIII

Mandement au sénéchal de Poitou de convoquer en armes les hommes de la province possédant au moins soixante livres de rente, et de les conduire à Arras dans la quinzaine qui suivra la Madeleine.

  • B AN JJ. 35, n° 18, fol. 4 v° et JJ. 36, n° 18, fol. 4 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 13, p. 1-2
D'après a.

Philippes, etc., au seneschal de Poitou. Comme nous t'aions mandé par pluseurs lettres que tu semonsisses çeus de ta seneschaucie de venir en nostre servise, encore te mandons nous derechief que tu les admonestes aigrement d'acomplir et de mettre à effait la semonse que nous avons autrefoiz faite par toi, en la maniere que nous t'avons autrefoiz mandé, et pour aucunnes nouvelles qui nous sont venues et aucunnes apparessances que nous veons, nous avons eu en conseil d'enforcier les. Si te mandons et commandons que touz nos subgez de ta seneschaucie, de qui que il tiengnent, ne en quelle condicion que il tiengnent lx. livres tournois de rente, tu semognes en armes et en chevaux, ou aussi comme il pourront mieulz, selonc leur estat, sanz fraude, sur quanque il se pourront meffere des cors et des avoirs, que il soient à nous à la quinzainne de la Magdelaine, à Arraz, là ou nous beons à estre en nostre persone, avec les [p. 2] autres de ta seneschaucie que doiz avoir semonz en la maniere que nous t'avons autrefoiz mandé, les quiex nous te mandons que tu ramonnestes, par quoy deffaute n'i ait. Et te mandons et commandons que tu faces ces choses curieusement faire savoir par ta seneschaucie et mettre à effait, en la maniere que nous le t'avons autrefoiz mandé et mandons de novel, si que deffaut n'i puis estre trovez en toi, par quoi nous i aions domage, si chier comme tu as ton cors. Et ceus qui se sont retornez de nostre besoigne de Flandres, de quelque estat que il soient, y contraing à raler, sanz nul deffaut, à la dite quinzainne1.


1 La date manque ; nous l'empruntons aux lettres qui précèdent immédiatement celles-ci dans les deux registres, et par lesquelles Philipppe le Bel donne le commandement de l'armée de Flandres à Guy, comte de Saint-Pol. bouteiller de France. Elles sont datées de Vincennes, le mardi avant la Madeleine. Ce mandement fut adressé également au prévôt de Paris, aux baillis de Vermandois, d'Amiens, de Senlis, de Gisors, de Calais, de Rouen, de Caen, de Tours, d'Orléans, de Bourges, d'Auvergne, de Mâcon, de Troyes, de Chaumont, de Vitry, et aux sénéchaux de Beaucaire, de Carcassonne, de Toulouse, de Périgueux et de Cahors, de Rouergue, de Saintonge, de Gascogne, d'Agenais et de Bigorre. Le 5 août suivant, sur la nouvelle que les Flamands s'étaient avancés jusqu'à Lille, le roi envoya à tous les baillis et sénéchaux, sauf à ceux d'Agenais, de Gascogne et de Bigorre, un second mandement très pressant leur enjoignant de se trouver, le 15 août au plus tard, à Arras. (Mêmes registres, pièce n° 21.)