CCLXXVIII
Amortissement, en faveur de l'abbaye de Notre-Dame de Jard, de certaines rentes provenant de donations pieuses.
- B AN JJ. 72, n° 190, fol. 125
- a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 13, p. 187-189
Philippes, etc. Savoir faisons à touz, presenz et avenir, que comme noz amez en Dieu les religieux, abbé et convent de Nostre-Dame de Jart en Poitou aient pluseurs [p. 188] rentes en blés et autres revenues, senz fié et justice, montant seze livres et trois soulz parisis de rente, chascun an, ou environ, à la coustume du païs où elles sient, à eux avenues par don, lais et autrement de pluseurs persones, à ce meues par devocion pour aumenter le devin service, c'est asavoir de Heliot de la Haie et de Olive, sa seur, et de ceux qui de eux pourront avoir cause six sextiers de forment valanz quatre livres de rente, chascun an, ou environ, selon la dite coustume du païs ; [de] Ardoin d'Azas, de Jehan Esperon et de Perrot du Buignon dix sexteriez de terre valanz sept livres de rente chascun an à la dite coustume ; de Regnaut de Bernezay terrages qui pevent valoir deux sextiers de blé ou environ, valanz vint et quatre soulz de rente, chascun an, ou environ ; de Jehan Biron, deux sextiers de blé, valanz vint et quatre soulz de rente, chascun an, ou environ ; du visconte de Thouarz ce qu'il avoit ou fié à l'Abeesse, valanz par estimacion commune vint et cinq soulz de rente ou environ, et de Guillaume Boil et sa dame et Yvonnet Forestier, heritages valanz trente soulz de rente, chascun an, ou environ, à la dite coustume ; et ils nous aient humblement suplié que nouz, à eux et à leurs successeurs, leurs vousissiens donner et octroier licence de tenir et posseder ycelles en leur non, senz ce que par nous ou noz successeurs soient contrainz à les mettre hors de leurs mains, et ès messes, prieres, oroisons et biens faiz de leur dite eglise, nous, nostre chere compaigne la royne et nostre lingnie serons mis par especial et accuelliz. Nous, desiranz le dit divin service acroistre, consideranz ce qu'il en soient plus actrainz et tenus à prier Dieu, nostre Seigneur, pour noz devenciers, pour nous, nostre dite compaigne et nostre ligniée, leur avons octroié et octroions de grace especial, de certaine science et en aumosne, que les dites rentes et chascune d'icelles puissent tenir, eux et leurs successeurs paisiblement et franchement, quictement dores en avant, senz ce que eux ne [p. 189] leurs diz successeurs soient tenuz ou contrainz ou temps avenir, à poier à nous ne à noz successeurs pour ce aucune finance ou redevance, ne à les mettre hors de leurs mainz, en quelque maniere que ce soit, et de mesme grace et en ampliant ycelle, leur avons donné et quicté, donnons et quictons par ces presentes tele finance ou somme de deniers, comme pour cest present octroy il seroient ou pourroient estre tenus à nous. Donnant en mandement au seneschal de Poitou qui est et qui pour le temps sera, et à touz noz justiciers que contre nostre presente grace les diz religieus ne leurs successeurs ne molestent ou seuffrent estre molestez en aucune maniere, et à noz amez et feauz genz de noz comptes à Paris, que noz presentes lettres leur delivrent et rendent senz finance aucune. Et que ce soit ferme chose et estable à tous jours mais, nous avons fait mettre nostre seel en ces presentes lettres. Sauf nostre droit en autres choses et l'autrui en toutes. Donné à Sainte Jame, l'an de grace mil trois cens et quarante, ou mois de mars.
Par le roy, vous present, à la relacion de l'Aumonier. Lieur.
Sine financia, quia rex quictavit eam supra. J. Mignon.