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CXCIX

Mandement au sénéchal de Poitou, de presser la levée et le départ de l'arrière-ban pour la frontière de Flandres, suivant la semonce faite précédemment.

  • B AN JJ. 35, n° 184, fol. 92 et JJ. 36, n° 183, fol. 80
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 13, p. 17
D'après a.

Philippes, etc., au seneschal de Poitou. Comme nous vous avons escript par nos autres lettres1 que vous, tantost ycelles lettres veues, feissiez crier par arriere ban, par toute vostre seneschaucie et ès ressorz d'icelle, tant en noz propres terres comme en noz fiez, arrière fiez et ès terres de noz autres subgiez, que toutes manieres de genz tant nobles comme non nobles, tant de pié comme de cheval, de dis et huit anz jusques à sexante fussent à nous soufisanment appareliez en armes et en chevaus, chascuns selonc son estat, le jour de la Magdelaine prochaine venant, au plus tart, quelque part que nous soions, ès marches de Flandres, seur quanque il se pevent meffaire de corps et d'avoir, nous vous mandons que vous toute maniere de genz, qui par la teneur du dit arriere ban sont tenuz de venir en nostre ost, hastez de venir à nous au plus tost que vous pourrez, et en toutes manieres les contraignez à venir, gardée en toutes choses la fourme de noz dites lettres. Donné à Arraz, le mercredi ou jour de la Magdelaine, l'an de grace m. ccc. et quatre.


1 Le sénéchal de Poitou ne figure pas sur la liste des destinataires des lettres rappelées ici et qui furent envoyées de Paris, le 1er juillet précédent (JJ. 36, n° 180, fol. 78), aux baillis d'Orléans, de Tours, de Bourges, de Mâcon, et à ceux de Champagne, de Picardie et de Normandie. Aussi, à la suite de ce second mandement, se trouve une note ainsi conçue : Ista littera dirigitur ballivis post penultimam nominatis superius una cum senescallo Pictavensi. La levée exigée par les lettres du 1er juillet comprend « toutes manières de genz de soissante anz en souz et de dis huit en sus », sauf « povres laboureurs de terres ou povres mendians, ou qui n'ont autres biens fors ce qu'il acquierent au jour la journée pour leur labour ». Etaient également exceptés de la semonce ceux qui avaient payé ou promis de payer leur part de la subvention dernièrement accordée pour la guerre de Flandres.