[p. 135]

CCLIII

Confirmation, en faveur de Guillaume Coindé, bourgeois de Poitiers et ayant cause des héritiers de Guillaume de Barbastre, du privilège reconnu et maintenu à ce dernier par le roi Philippe le Hardi, en 1281, de prélever un droit sur toutes les monnaies frappées dans le comté de Poitiers.

  • B AN JJ. 70, n° 285, fol. 129
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 13, p. 135-137
D'après a.

Philippes, par la grace de Dieu, roys de France. Savoir faisons à touz, presenz et avenir, nous avoir veu les lettres de nostre très chier seigneur et oncle le roy Philippe, que Dieux absoille, contenans la fourme qui s'ensuit :

Philippus, Dei gracia, Francorum rex, senescallo Pictavensi, salutem. Cum Guillelmus de Barbastre, lator presentium, conqueretur coram nobis super eo quod dicebat quod gentes nostre ipsum de novo impediunt et perturbant in possessione, in qua dicebat se et predecessores suos hactenus fuisse, ex dono predecessorum nostrorum et per cartam super hoc eis concessam, percipiendi unum denarium racione tailli de quibuslibet triginta solidis cujuscunque monete, quando cuditur in comitatu Pictavensi, et, visa carta predicta auditisque gentibus nostris super hoc, [p. 136] cognito eciam usu ipsius super percepcione denarii supradicti, inventum sit ipsum in possessione predicta remanere debere, mandamus vobis quatinus in possessione sua predicta servantes eundem, predictum denarium, ut dictum est, eidem deliberari faciatis, impedimentum quod super hoc injuste appositum inveneretis, de cetero, prout justum fuerit, amoventes. Actum Parisius, die sabbati in vigilia beati Laurencii, anno Domini millesimo ccmo octogesimo primo1.

Et mestre Guillaume Coinde2, bourgois de Poitiers, comme aians cause des hoirs du dit feu Guillaume de Rabastre (sic) et estant en noz foi et homage à cause du dit taill et des proffiz et emolumenz d'yceluy, nous ait supplié que les choses contenues ès dites lettres li voussissiens confermer et luy lessier joir et user paisiblement, en la maniere dessus escripte, de la saisine du dit tail et des proffiz et emolumenz d'iceluy, et oster l'empeschement qui li estoit miz par les genz de noz monnoies, nous, enclinanz à la supplicacion du dit mestre Guillaume Coinde, li ostons par ces presentes lettres le dit empeschement, et voulons que de la saisine du dit tail et des proffiz et emolumenz d'icely il et ses successeurs usent et joissent dores en avant, ou temps avenir, paisiblement, en la fourme et maniere contenue ès dites lettres ci dessus encorporées, les quelles et les choses contenues en ycelles nous louons, greons, ratifions et approuvons, et, de nostre auctorité royal et de grace especial, confermons. Sauf en autres choses nostre droit et l'autrui en toutes. Et pour ce que ce soit ferme chose et estable à touz jours en perpetuité, nous avons fait mettre [p. 137] nostre seel en ces presentes lettres. Donné à Paris, ou moys de may, l'an de grace mil ccc. trente et sept.

Par le roy, à la relacion de messeigneurs J. de Prez et Maurice Cham[aillart]3. H. Martin.


1 Le 9 août 1281
2 Il avait été avocat du roi en la sénéchaussée de Poitou et maire de Poitiers à plusieurs reprises, de 1316 à 1319, en 1323 et en 1332 (Arm. des maires de Poitiers, Bibl. nat., ms. fr. 20084). Il mourut avant le mois de janvier 1344, laissant deux fils, Jean et Guillaume, qui tinrent également en fief l'office de tailleur (graveur), des monnaies du roi dans le comté de Poitiers (JJ. 75, nos 1 84 et 226, fol. 89 et 112).
3 Maurice Chamaillart est porté sur la liste des conseillers au Parlement pour l'année 1341 (X2a 4, fol. 46). En 1343, il était doyen de Saint-Martin de Tours et se fit reconnaître, comme tel, contrairement à la prétention du seigneur de l'Isle-Bouchard, un droit d'exemption de péage sur la rivière de Vienne et alibi per districtus et loca dicti domini, pro bonis, animalibus et quibuscunque rebus suis. (Arrêts du 4 juillet 1343 et du 15 mai 1344, X1a 9, fol. 470 v°, et X1a 10, fol. 133 v°.)