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CCCIX

Amortissement octroyé au couvent des Augustins de Poitiers, fondé par Herbert Berland.

  • B AN JJ. 68, n° 106, fol. 61 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 13, p. 296-297
D'après a.

Jehan, ainzné filz et lieutenant du roy de France, duc de Normandie et de Guienne, conte de Poytou, d'Anjou et du Maine. Savoir faisons à touz, presenz et avenir, que, eue consideracion à la devote et humble supplicacion à nous faite par les religieus, le prieur et les frères de Saint-Augustin du convent de Poitiers, contenant comme Herbert Berlan1, chevalier, leur ait donné à perpetuité pour Dieu [p. 297] et en aumosne le lieu où ils sont demourant à présent, assis ou Viel Marchié, qui contient par tout un arpent de terre ou environ, et avoit acoustumé à valoir aus possesseurs et censiviers d'iceluy dix et nuef livres et quinze soulz, chascun an, et de fons de terre sept deniers et maille, sanz ce que nous y eussions aucunes rentes, excepté la haute, moyenne et basse justice, si comme nous sommes souffisanment enfourmez, nous leur vueillons de nostre grace confermer ; nous qui desirons du devin service l'accroissement, afin que nous participions aus biens esperituels, qui desorenavant seront faiz ou dit convent et eglise, aus quiex il nous ont acueilli, de leur bonne volenté, et en icelui lieu nous ont offert à dire pour nous et pour les nostres perpetuelment, touz les jours, une oroison especiale en la premiere messe celebrée ou dit lieu, et chascun jour une messe de Nostre Dame, tant comme nous vivrons, le dit lieu avons amorti et amortissons, et le establissons lieu religieux, de nostre grace especial, et de certaine science avons octroié et octroions aus diz religieus et à leurs successeurs, de nostre dite grace, que il le tiengnent et puissent tenir à touz jours perpetuelment, sanz ce qu'il soient ou puissent estre contrains à le mettre hors de leurs mains, et sanz en paier finance, à nous ou à noz successeurs, ou temps avenir, quelle que elle soit, la quelle nous leur donnons et quittons par ces presentes. Et que ce soit ferme chose et estable à touz jours, nous avons fait mettre nostre seel à ces presentes. Sauf en autres choses nostre droit et en toutes l'autruy. Donné et fait à Poitiers, l'an de grace mil ccc. xl. et cinq, ou mois de septembre.

Par monseigneur le duc, à la relacion de mess. R. d'Anneville et Aymar de Hauteville. Hayes.


1 Voy. tome Ier de ce recueil, p. 215, note 2, et dans le présent vol., les nos CCXXX et CCCXLVI. Berland et autres ses complices étaient poursuivis au Parlement, l'an 1357, par Philippe Gillier, alors trésorier du duc de Normandie en Dauphiné, pour excès, maléfices, sauvegarde enfreinte, etc. Mandement au sénéchal de Poitou, du 6 février 1357 (X2a 6, fol. 311 v°, 312).