[p. 43]

DCCLIII

Rémission accordée à Jean Davy, de Saint-Aubin-du-Plain. Dans une rixe remontant à vingt-six ans, il avait frappé d'un coup de couteau Jean Richard, habitant du même lieu, qui était mort six semaines après d'une tumeur.

  • B AN JJ. 140, n° 277, p. 326
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 24, p. 43-44
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à touz, presens et avenir, nous avoir receu l'umble supplicacion de Jehan Davy1, demourant en Poitou en la ville de Saint Aubin de la Plaigne, contenant que XXVI ans a ou environ, paroles injurieuses s'esmurent entre lui et feu Jehan Richart, demourant au dit lieu de Saint Aubin, et tant que en procedant de paroles a fait, ilz s'entrebatirent et en chaleur ycelli suppliant feri le dit Richart par la joe d'un petit coustel à trenchier pain un cop tant seulement, dont le dit Richart fu par aucun temps malades, mais depuis il ala et vint parmi ladicte ville et, par l'espace de six sepmaines et plus, but et menga en compaignie d'autres genz, disant qu'il estoit guaris, et depuis pour la mortalité qui estoit et fu au pays, lui print la bosse2, dont il morut, si comme il disoit, recongnoissant qu'il ne moroit point pour ledit cop. Pour occasion du quel fait, le dit suppliant qui est aagié homme se doubte, à l'instigacion et pourchas d'aucuns ses hayneux et malveillans, estre ou temps avenir poursuis par justice, requérant humblement nostre grace et misericorde lui estre sur ce impartie. Pour ce est il que nous, etc., à ycellui [p. 44] suppliant ou dit cas avons quicté, remis et pardonné, etc. Si donnons en mandement au seneschal de Xanctonge, au gouverneur de la Rochelle, au bailli des Exemptions de Touraine, d'Anjou, du Maine et de Poitou, et à touz noz autres justiciers, et à chascun d'eulx, etc. Donné à Paris, ou moys de may l'an de grace mil CCC IIIIXX et onze, et de nostre regne l'onziesme.

Par le roy, à la relacion du conseil. Freron.


1 Le nom de Jean Davy se retrouve dix ans plus tard dans un procès en matière criminelle. Il était poursuivi au Parlement de Paris comme complice de Guichard du Retail, chevalier, et de Pierre Rataut, qui avaient usé de violence contre Philippon du Retail, écuyer, et Lucas Mestivier, exécuteurs du testament d'Yolande du Retail, veuve de Jean d'Orillé, pour les empêcher dans l'accomplissement de leur mission. (Voy. aux 18 et 29 avril, et 10 mai 1402, Arch. nat., X2A 14, fol. 60, 66, 69.)
2 La bosse ou male-bosse se disait du bubon ou tumeur de la peste.