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DCCXCIV

Rémission en faveur de Gillet Piart, de Cherveux, qui, ayant surpris Jean Bouchart couché avec sa femme, l'avait tué à coups de bâton.

  • B AN JJ. 146, n° 132, fol. 66 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 24, p. 166-167
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, à [p. 167] nous avoir esté humblement exposé de la partie des amis charnelz de Gilet Piart, povre homme, laboureur du pays de Poitou, chargié de femme et de V petiz enfans, que pour ce qu'il estoit voix et commune renommée ou vilage de Cherveux le Viel, ou quel demouroit lors le dit Gilet, que un nommé Jehan Bouchart demourant au dit Cherveux, qui estoit homme coustumier de mener vie dissolue, maintenoit la femme du dit Gilet, icellui Gilet fist defense au dit Jehan Bouchart qu'il ne feust si hardiz de venir en son hostel, en lui disant oultre que s'il y venoit et il lui trouvoit, il le courrouceroit du corps. Depuis les quelles choses, c'est assavoir environ la feste de la Magdelaine derreniere passée, ainsi que le dit Gilet venoit de nuyt en sa maison, il trouva le dit Bouchart en sa dicte maison couchié avec sa femme, pour la quelle cause icellui Gilet, qui de ce fu courroucié et esmeu, se prinst au dit Bouchart et le fery d'un baston qu'il avoit apporté avec lui, telement que peu de temps après mort s'en ensuy en la personne du dit Bouchart. Pour le quel cas le dit Gilet, doublant rigueur de justice, s'est absentez du pays et a laissié sa dicte femme et enfans sanz gouvernement et en voie d'estre mendians et lui aussi, se sur ce ne lui est impartie nostre grace et misericorde, si comme il dit, requerant humblement icelle. Pour quoy nous, ces choses considerées et que le dit Gilet a autrement esté homme de bonne fame et renommée, et aussi que le dit fait est advenuz en partie par la coulpe du dit Bouchart, si comme dit icelui Gilet, etc., au dit Gilet ou dit cas avons quicté, remis et pardonné, etc. Si donnons en mandement au bailli de Touraine et des Exempcions d'Anjou, du Maine et de Poitou, et à touz noz autres justiciers, etc. Donné à Paris, ou moys de juillet l'an de grace mil CCC IIIIXX et XIIII et de nostre regne le XIIIIe.
Par le roy, à la relacion du conseil. Freron.