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DCCCV

Rémission accordée à Jean Chanceau, originaire de Poitou, qui, étant geôlier du château de Meung-sur-Loire et y ayant trouvé une tasse d'argent, l'avait gardée par devers lui pendant plus d'un an, bien qu'il sût parfaitement qu'elle appartenait à Foulques de Chanac, évéque d'Orléans.

  • B AN JJ. 148, n° 84, fol. 52
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 24, p. 205-206
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et advenir, nous avoir receu l'umble supplicacion de Jehan Chanceau, né dou pais de Poytou, contenant que comme, quatre ans a ou environ, certains compaignons eussent beu en la court qui est dessoubz le chastel de Meum sur Loire, du quel chastel le dit suppliant estoit lors geolier, et après ce qu'ilz orent beu, ce jour mesmes au soir et de nuit, le dit suppliant eust trouvé d'aventure au dit lieu une tasse d'argent du pois d'un marc ou environ, laquelle il retint par devers [p. 206] lui et la garda par l'espace d'un an et plus, jasoit ce qu'il sceust bien que icelle tasse feust à feu Foulques de Chanac, jadis evesque d'Orléans1, laquelle tasse il rendit tantoust depuis au dit feu evesque. Pour doubte du quel faict, le dit suppliant n'oseroit jamaiz demorer en nostre royaulme, pour doubte de rigueur de justice. Sy nous a humblement supplié que, consideré ce que dit est et que en autres cas il a esté de bonne vie, renommée et honneste conversacion, et que satisfacion est faicte à partie, nous lui vueillons sur ce estendre nostre grace. Pour ce est il que nous, voulans misericorde preferer à rigueur de justice, au dit suppliant ou cas dessus dit avons quictié, remis et pardonné, etc. Si donnons en mandement au bailli de Cepoy et à touz noz autres justiciers et officiers, etc. Donné à Paris, ou mois d'aoust l'an de grace mil CCC IIIIXX et XV, et de nostre regne le quinziesme.
Par le roy, à la relacion du conseil. P. de la Mote.


1 Frère des cardinaux Guillaume et Bertrand de Chanac, ce dernier patriarche de Jérusalem, neveu de deux évéques de Paris, Guillaume et Foulques de Chanac, il fut d'abord moine de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges. Pourvu de l'évêché d'Orléans, il fit son entrée dans sa ville épiscopale, le 19 juillet 1384, et occupa ce siège un peu plus de dix ans, étant mort le 1er mars 1395 n. s. [Gallia christ., t. VIII, col. 1477.) Voy. aussi E. Baluze, Vitae paparum Avenionensium, in-4°, 1693, 2 vol., col. 1449 et s., où se trouvent des renseignements généalogiques abondants sur la famille de Chanac, originaire du Bas-Limousin.