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DCCCLXXX

Rémission accordée à Jean Fouquaut, de la Blotière, détenu dans les prisons du seigneurde Fors, pour vol d'un porc.

  • B AN JJ. 157, n° ll, fol. 14 v°
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 24, p. 408-409
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, nous avoir receu l'umble supplicacion de Jehan Fouquaut, povres homs, laboureur de bras, prisonnier ès prisons du seigneur de Fors1 en Poitou, contenant que comme, le premier jour du mois de janvier derrenierement passé, environ heure de jour couchié, ycellui suppliant, par indigence ou autrement par temptacion de l'annemi, print un porc, du priz de vint et cinq solz tournois ou environ, en un chemin qui est entre le dit lieu de Fors et Beauvoir, ou dit pays de Poitou, et ycellui porc tua et depuis le mist en une charette et mena en son hostel, au lieu de la Belotiere en la terre du dit lieu de Fors, et ycellui porc couvry de paille ou autres choses. Et le lendemain que ce fu venu à la notice de la justice du dit lieu de Fors et de Jehan Baudin et Guillaume Nau, aus quelx ledit porc estoit, vindrent à l'ostel d'icellui suppliant aucuns des sergens du dit seigneur [p. 409] de Fors, avec les diz Baudin et Guillaume Nau ; les quelx sergens firent commandement audit suppliant qu'il leur monstrast et enseignast où estoit le dit porc. Lequel suppliant respondi qu'il n'avoit aucunement prins ne tué le dit porc, ne ne savoit où il estoit. Et lors les diz sergens et autres dessuz diz sercherent l'ostel d'icellui suppliant et en ycellui trouverent le dit porc, que ycellui suppliant avoit miz par la maniere que dit est, et ycellui porc firent mener au dit suppliant en sa charrette, et fu enmené au dit lieu de Fors, et un pou après fu prins ycellui suppliant et mené prisonnier au dit lieu de Fors, et a confessié le fait et cas dessus dit par devant les juges et officiers du dit lieu de Fors ; les quelx ont depuis continuelment detenu et encores detiennent ycellui suppliant prisonnier, pour occasion du fait dessus dit, et est en voye de finer miserablement ses jours ès dictes prisons, et que pour le fait dessus dit les diz juges et officiers ne le vueillent pour ce griefment pugnir, dont il pourroit estre du tout destruit et desert, se nostre grace ne lui estoit sur ce impartie, en nous humblement implorant ycelle. Pourquoy nous, attendu ce que dit est, etc., et que restitucion fu et a esté faicte du dit porc par la maniere que dit est, à ycellui suppliant, etc., avons quictié, remis et pardonné, etc. Si donnons en mandement au seneschal de Xanctonge, gouverneur de la Rochelle et bailli de Touraine, et à tous noz autres justiciers, etc. Donné à Paris, ou mois d'avril l'an de grace mil CCCC et deux, et de nostre regne le XXIIe.
Par le roy, à la relacion du conseil. Chaligaut.


1 La seigneurie de Fors, tenue et mouvant de Niort, entra dans la maison de Vivonne, vers 1299, par le mariage d'Eschive de Rochefort, fille d'Ebles, seigneur de Thors et de Fors, avec Savary de Vivonne. Hugues, le troisième fils de ce dernier, fut le chef de la branche de Fors, dont était seigneur, en avril 1402, Guy de Vivonne, héritier de son frère aîné, Eble ou Hublet, décédé sans lignée en 1399. Cette succession lui occasionna un procès avec son beau-frère, Jacques Poussard, seigneur de Peyré, avec lequel il transigea le 9 juin 1404. Le 25 janvier précédent, Guy de Vivonne, écuyer, avait rendu aveu à Jean duc de Berry et comte de Poitou, pour son château de Fors et pour un droit d'usage en la forêt de Chizé. (Grand-Gauthier, copie, R1* 2172, p. 980 et 981.) Il avait épousé Guillemette de Martreuil, qui était sa veuve en 1423.