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DCCCLIII

Rémission accordée à Jeanne Ancelin, veuve de Perrotin Rousseau, qui avait frappé Marion Cessé, femme de Jean Papineau, à Niort, bien qu'elle lui eût donné assurement.

  • B AN JJ. 154, n° 66, fol. 35
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 24, p. 330-332
D'après a.

Charles, etc. Savoir faisons à tous, presens et avenir, à nous avoir esté humblement exposé de la partie des amis charnelz de Jehanne Ansseline, vefve de feu Perrotin Rousseau [p. 331] , jadis demourant à Nyort, que, après certain asseurement donné par la dicte Jehanne à une femme appellée Marion Cessée, femme de Jehan Papineau, demourant au dit lieu de Nyort, ès termes tenus au dit Nyort par le seneschal de Poictou ou son lieutenant, la dicte Marion meue de mauvais courage ou autrement dampnablement, depuis la feste de Pasques derreniere passée, assailli ycelle Jehanne de parolles injurieuses, en l'appellant par pluseurs fois publiquement, en plaine rue de la dicte ville de Nyort, en presence de pluseurs personnes dignes de foy « très faulce pute, vielle mauvaise larronnesse » ; et non contente de ce, la dicte Marion dist à la dicte Jehanne que elle estoit meurdriere, si comme lui avoit dit un appellé Jehan Rousseau. La quelle Jehanne, soy voyant estre ainsi injuriée et villenée par la dicte Marion, comme dit est, fu telement meue et couroucée contre la dicte Marion que de fait, par chaude cole, elle bouta la dicte Marion de ses deux mains parmi la poitrine, telement qu'elle la fist cheoir sur le mestier du dit Jehan Papineau, son mary. Pour occasion desquelles choses, la dicte jehanne, doubtant rigueur de justice et pour cause du dit asseurement, s'est absentée de la dicte ville de Nyort, et n'y oseroit retourner ne demourer, se nostre grace et misericorde ne lui estoit sur ce impartie, si comme dient les dis exposans, requerans humblement que comme le fait et cas dessus dit, où il n'a mort ne mehaing, soit advenu de chaude cole et par l'invasion de la dicte Marion qui assailli la dicte Jehanne de parolles, comme dit est, et que la dicte Jehanne a tousjours esté femme de bonne vie, renommée et honneste conversacion, non suspecte, convaincue, ne actainte d'aucun autre vilain cas ou reprouche, nous lui vueillons sur ce impartir nostre dicte grace et misericorde. Nous adecertes, voulans misericorde estre preferée en ceste partie à rigueur de justice, à la dicte Jehanne Ansseline, ou cas dessus dit, avons remis, quicté et pardonné, etc. Si donnons en mandement [p. 332] au senescbal de Saintonge et gouverneur de la Rochelle, et à tous noz autres justiciers, etc. Donné à Paris, ou mois de fevrier l'an de grace mil CCC IIIIXX et dix huit, et le XIXe de nostre regne.
Par le roy, à la relacion du conseil. Lebegue.